Category: Féminisme

  • La violence domestique dans notre société

    En mai, les gros titres aux Etats-Unis n’étaient quasi plus consacrés qu’à la nouvelle de la pop star Rihanna (21 ans), battue par son copain le chanteur Chris Brown (20 ans) au cours d’une violente dispute. Le plus grand choc cependant, pour les éducateurs et les professionnels de la santé publique américains, a été la publication des résultats d’un sondage par la Commission pour la Santé Publique de Boston réalisé auprès de 200 adolescents, et qui révélait que près de la moitié considéraient que c’était la faute de Rihanna si elle s’était fait battre, et que 71% d’entre eux pensaient que l’emploi de la violence était une des composantes «normales» d’une relation amoureuse.

    Par Margaret Collins (Socialist Alternative, CIO-USA)

    La violence conjugale est largement répandue. Selon un rapport du Journal Américain de Médecine Préventive, il est estimé qu’entre 25,5 et 53,6% des femmes vont subir un acte de violence conjugale dans leur vie. Bien que les hommes, hétéros ou homos, soient aussi victimes de ce genre de pratiques, ce sont les femmes qui sont les plus affectées.

    Le Bureau de Justice montre que la violence conjugale est la première cause de mort prématurée pour les femmes afro-américaines entre 15 et 45 ans, et la septième cause de décès prématuré pour l’ensemble des femmes américaines. Puisque 42% des victimes de violence conjugale sont des femmes afro-américaines, alors que les femmes afro-américaines ne comptent que pour 8% de la population américaine totale, on voit que cette violence ne touche pas toutes les femmes de la même manière, et a donc des causes sociales et économiques que nous devons étudier en profondeur.

    Une étude de 2004 a montré que les femmes vivant dans des quartiers défavorisés ont plus de deux fois plus de chances d’être victimes de violence conjugale que les femmes des quartiers plus aisés. Les communautés plus pauvres, comme en font souvent partie les communautés de couleur et les ménages dirigés par des femmes, sont celles qui souffrent le plus du chômage, de la pauvreté, et du manque de promotion sociale. La recherche montre que c’est la pauvreté, et non la ‘race’, qui est le principal facteur de risque de violence conjugale. Le stress économique ne mène pas systématiquement à la violence, mais tous les types de violence, y compris la violence conjugale, sont plus fréquents dans les quartiers pauvres.

    Il ne fait aucun doute que la crise économique et la récession qui s’est ensuivie ont mené à une hausse de la violence au sein des familles américaines. Au cours des trois premiers mois de 2009, il y a eu une hausse de 40% des homicides liés à des violences conjugales. La Ligne Téléphonique Nationale contre la Violence Domestique faisait état au premier trimestre 2008 d’une hausse de 21% des appels par rapport à l’année précédente ; la majorité des personnes qui appelaient ont mentionné la baisse de leur statut financier.

    A San Joaquin, en Californie, qui est le Comté qui compte le plus de fermetures d’entreprises dans tout le pays, on a aussi assisté à une hausse de 50% des demandes de protection déposées auprès de la police, et un accroissement soudain des investigations pour négligence ordonnées par les tribunaux, du au fait que des familles vivent sans chauffage ni électricité, ce qui a même mené les conseillers de crise à blâmer l’économie.

    Notre pays, qui semble engagé dans une guerre sans fin, crée de plus en plus de vétérans de guerre qui sont exposés et entraînés à la violence sur une base quotidienne. Les vétérans sur le retour, la hausse du chômage et des expulsions de domicile dues aux fermetures d’entreprises, tout cela s’ajoute à la pauvreté générale et au manque d’égalité des chances pour les femmes de familles ouvrières et pour les personnes de couleur, choses qui faisaient déjà partie intégrante de ce système capitaliste basé sur la recherche de profit. Et toutes ces tensions s’accumulent…

    Contrairement à la presse populaire, qui sensationnalise la violence, les socialistes indiquent la cause qui se trouve à la racine du problème – un système économique qui pousse de nombreuses femmes dans des jobs à bas salaires et dans un état de dépendance économique. Au lieu de tout cela, il nous faut garantir un revenu pour les femmes sans autres moyens.

    La violence conjugale est un acte dégradant, souvent mortel, et qui doit être éradiqué. Un mouvement des travailleurs qui viserait à mettre fin à la misère doit organiser et demander le changement, faisant de la violence conjugale une exception, et non plus comme aujourd’hui une des premières causes de mort prématurée chez les femmes américaines.

    Puisque le seul centre d’intérêt actuel des Républicains comme des Démocrates est le renflouement des banques, et non pas l’amélioration de notre niveau de vie, nous avons besoin d’un parti politique de la population laborieuse qui nous appartienne et qui représente nos intérêts, et non pas ceux des corporations. L’alternative politique que nous soutenons exigerait :

    • Des emplois à salaire décent pour tous
    • Un revenu de vie d’au moins 500$ par semaine pour tous ceux qui en ont besoin, afin de garantir aux femmes la sécurité économique
    • Pas de coupes dans les services sociaux
    • Un logement public de qualité pour tous ceux qui en ont besoin, avec une provision spéciale pour ceux qui sont menacés de violence
    • Des soins aux enfants gratuits et de qualité, financés par le fédéral
    • Des soins de santé gratuits et de qualité, incluant des consultations directement disponibles
    • Des congés de maternité et de paternité payés et largement étendus
    • La création d’organisations publiques spéciales pour les victimes de violence conjugale, séparées de la police

    Le Comité pour une Internationale Ouvrière, CIO

    Socialist Alternative est la section du CIO aux Etats-Unis.

    Le capitalisme est un système mondial et il doit être combattu à la même échelle. C’est pourquoi le Parti Socialiste de Lutte fait partie d’une organisation marxiste internationale: le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), un parti mondial actif sur tous les continents. Notre lutte en Belgique s’inscrit dans le cadre d’une lutte des travailleurs du monde entier pour un société socialiste car si la révolution socialiste éclate sur le plan national, elle se termine sur l’arène internationale. La démocratie ouvrière et la planification socialiste de la production ne peuvent se limiter à un seul pays. C’est d’ailleurs l’isolement de la Russie soviétique qui a conduit à sa dégénérescence à partir de 1924.

  • Pourquoi nous nous retirons du front pour la manifestation du 7 mars

    Après une dernière discussion avec les représentants du Comité des Opprimés Immigrés (COI) et l’Initiative Femme de la Fédération des Associations Kurdes en Belgique (Fek-bel) nous avons décidés, le dimanche 25 janvier, de nous retirer du front qui s’était formé autour de la Journée Internationale des Femmes. Notre propre campagne et nos activités pour la Journée Internationale des Femmes sont en plein préparation.

    Déclaration de la commission femmes et du Bureau Exécutif du PSL/LSP

    L’année dernière, le Parti Socialiste de Lutte (ex-MAS) avait pris avec le groupe iranien/afghan 8 March Organisation l’initiative d’une manifestation à l’occasion de la Journée Internationale des Femmes qui combinait une protestation aux ambassades américaine et iranienne ainsi qu’au parlement européen. Au cours des dernières semaines avant cette manifestation, nous sommes également rentrés en contact avec le COI et l’Initiative Femmes du Fek-bel et nous avions décidé de combiner leur manifestation et la nôtre. La collaboration s’est faite très facilement parce que ces organisations – qui sont très différentes de nous tant sur le plan idéologique que sur le plan de la pratique politique – partageaient avec nous la volonté de remettre en avant la Journée Internationale des Femmes. Sur le programme à défendre, il y avait aussi un grand accord. Nous partageons ensemble l’opinion qu’un changement de législation ne suffit pas pour aboutir à une véritable libération des femmes et qu’il faut en finir avec ce système capitaliste qui vit de la division qu’il sème au sein du mouvement ouvrier.

    Cette année, il était évident de poursuivre cette collaboration, ce qui a déjà conduit à l’organisation d’un séminaire commun à l’occasion de la Journée Internationale contre la Violence contre les Femmes en novembre 2008. La préparation d’une nouvelle manifestation commune était déjà avancée, dont le fait d’inviter d’autres groupes pour élargir le front. C’est à ce sujet qu’un vrai problème est apparu.

    Concrètement, le COI et Fek-bel ont aussi invité Secours Rouge, un groupe avec lequel ils travaillent régulièrement autour de certains projets concrets, mais avec lequel le PSL /LSP ne peut pas et ne veux pas se lier. Nous n’avons malheureusement pas pu convaincre ces organisations du fait que la collaboration avec ce type de groupes ne fait pas progresser la construction d’un front plus large, mais rend justement cette tâche impossible.

    Secours Rouge est une organisation peu connue et bien petite qui a reçu une attention médiatique l’an dernier, surtout du côté francophone, quand deux de ses membres (entre autres l’ancien membre des CCC Bertrand Sassoie) ont été arrêtés dans le cadre d’une enquête sur un groupe terroriste italien. Finalement, cette enquête n’a été qu’un pétard mouillé et ils ont été libérés par manque de preuves. Il s’agissait probablement d’une tentative de l’Etat pour tester les nouvelles lois anti-terroristes en pratique.

    Les membres de Secours Rouge ont néanmoins défendu le terrorisme individuel dans les médias et Bertrand Sassoie a défendu les attentats qu’il avait commis dans les années ’80 avec les CCC. Le fait que deux pompiers – qu’on ne peut pas vraiment prendre pour de ‘grands oppresseurs’ des travailleurs et d’autres couches de la population – aient perdu la vie n’est pour eux qu’un détail déplorable sur lequel ils refusent jusqu’à ce jour de prendre leurs responsabilités.

    Nous voulons clairement affirmer ici que le PSL/LSP s’oppose aux lois anti-terroristes introduites un peu partout dans le monde après les attentas d’Al Qaida le 11 septembre 2001. Comme nous l’avons toujours clairement expliqué, toutes les lois qui limitent la liberté d’expression et renforcent l’appareil d’Etat vont finalement être utilisées contre le mouvement ouvrier. L’introduction de telles lois illustre justement que la classe dirigeante se prépare à une lutte de classes plus intense. Il y a toutefois pour nous encore une grande différence entre ce point de vue et la défense réelle de groupes et individus qui recourent à la méthode du terrorisme individuel.

    Nous sommes d’accord avec le COI et Fek-bel pour dire que les Etats capitalistes ont presque tous pris l’habitude de décrire chaque mouvement de résistance comme “terroriste” et qu’ils ne font pas de différences entre les réels mouvements de résistance des peuples et des groupes de la population opprimés d’un côté et des individus ou des petits groupes isolés de l’autre. Le PSL/LSP fait cette différence, bien que nous nous opposons également à cette méthode contre-productive dans le premier cas lorsqu’il s’agit d’attentats terroristes qui font part d’un mouvement de résistance plus large comme dans le cas de la résistance kurde ou palestinienne contre des Etats qui refusent le droit à l’indépendance de ces peuples et qui empêchent activement cette indépendance avec l’utilisation brutale de la violence.

    Le PSL/LSP n’a jamais fait un secret de notre rejet du terrorisme individuel. Notre Internationale, le Comité pour une Internationale Ouvrière – CIO, a dans le passée refusé de façon conséquente de défendre les attentats terroristes de l’IRA, de l’ETA ou de l’OLP, entre autres, y compris quand ces organisations bénéficiaient encore d’un soutien plus large dans leur population. Il peut encore y avoir une certaine compréhension de ces actions au vu de l’oppression brutale à laquelle les catholiques d’Irlande du Nord, les Basques ou les Palestiniens ont été confrontés, ce qui n’est pas du tout le cas de mouvements terroristes comme les CCC ou la RAF, surtout actifs au cours des années ’80 du siècle précédent.

    Ces organisations pouvaient encore surfer sur une résistance plus générale dans la société à cette époque, mais ils ne faisaient pas partie de cette résistance. Il s’agissait de groupes isolés constitués d’éléments petit-bourgeois qui voulaient donner une leçon au mouvement ouvrier, qui voulaient par leur activité individuelle et isolée impulser une révolution à la classe ouvrière. Le mouvement ouvrier – le plus souvent considéré par ces organisations comme une masse ignorante qui doit être poussée à plus de radicalisme par l’action de ces ‘intellectuels radicaux et éclairés’ – n’a aucune raison de défendre ces individus et/ou organisations.

    On peut estimer que “la fin justifie les moyens”, mais seulement si ces moyens font effectivement approcher la fin. Nous ne considérons pas le terrorisme individuel comme un moyen à envisager, nous ne défendons la violence dans la lutte que lorsqu’il s’agit d’une décision collective organisée et contrôlée par les couches larges de la population opprimée en réponse à une oppression violente. Nous ne sommes pas des pacifistes et nous défendons le droit, en Palestine par exemple, d’une population opprimée de s’opposer contre cette oppression y compris avec le recours à la violence. L’article suivant (en anglais) développe notre appel et le programme que nous avons défendu durant la dernière guerre à Gaza.

    Non seulement le terrorisme individuel est incapable d’atteindre le but d’un changement de société, mais cela fait en plus obstacle à ce processus de changement de société. La révolution n’est pas une affaire d’intellectuels individuels, c’est une affaire de masses. Les masses sont mises de côté par ces organisations et reçoivent le message que ces ‘dirigeants’ autoproclamés vont se charger de tout – des ‘dirigeants’ qui ne veulent pas passer pas le processus laborieux de se faire accepter en tant que direction par les masses sur base de mérites montrés dans la pratique. Cette méthode pousse les couches larges directement dans les bras de la classe dirigeante et discrédite et diabolise les courants plus radicaux du mouvement ouvrier tout en offrant une excuse à la classe dirigeante pour élargir fortement son appareil de répression.

    Nous regrettons qu’un bon projet autour de la Journée Internationale des Femmes tombe à l’eau avec cette affaire. Le refus du COI et de Fek-bel d’arrêter la collaboration avec Secours Rouge dans ce front revient pour nous à un choix entre la peste et le choléra : ou nous nous retirons, ce qui fait que la manifestation aura le caractère d’une manifestation de la communauté immigrée seulement; ou nous restons, mais la construction d’une plateforme plus large pour aujourd’hui et demain est mise en péril. Au moment où le mécontentement et la colère contre le système capitaliste commence à augmenter aussi parmi des couches plus larges de la population et qu’il devient toujours plus clair qu’il y a encore du chemin à faire pour atteindre l’émancipation de la grande majorité des femmes, nous ne voulons pas faire obstacle à la construction d’un front plus large autour des droits des femmes en collaborant avec des groupes qui utilisent et défendent des méthodes indéfendables.

    Vous pouvez trouver ci-dessous la lettre que nous avons écrite au COI et à Fek-bel sur cette question, lettre dans laquelle nous motivons notre décision.


    Aux participants au front pour une manifestation pour la Journée Internationale des Femmes

    Chers,

    Lors de la dernière réunion, les représentants du PSL/LSP ont été un peu surpris et ne savaient pas très bien que faire de la situation. Après discussions avec nos membres et au sein de nos structures dirigeantes, nous ne pouvons néanmoins rien faire d’autre que de retirer les accords faits au cours de la dernière réunion concernant la collaboration avec Secours Rouge/Bloc ML, pour nous au moins.

    Tout le monde est au courant qu’il y a des grosses différences, aussi bien sur le plan de la pratique politique que sur le plan idéologique, entre les organisations qui participent à ce front. Cela n’est pas un problème pour nous. Nous avons toujours été en faveur de la collaboration en action si on peut de cette façon faire progresser (une partie de) la lutte du mouvement ouvrier. Suivant cette logique, nous avons fait des alliances autour de listes électorales, des coopérations dans la lutte contre le Vlaams Belang ou dans le mouvement anti-guerre, etc. Les seules conditions que nous avons mises en avant étaient d’arriver à un accord entre participants sur base d’un bon cahier de revendications et/ou de slogans corrects tout en garantissant la liberté à chaque participant de défendre ses propres idées et son programme propre.

    Dans quelques cas néanmoins, la coopération devient un élément qui n’aide pas à faire progresser la lutte, mais crée justement de nouveaux obstacles pour avoir un soutien plus large. Avec ce ‘soutien plus large’ nous ne voulons pas dire un soutien plus large parmi la direction syndicale ou chez les partis sociaux-démocrates, ni parmi les organisations féministes bourgeoises, ni parmi la gauche officielle, etc., mais parmi les couches de militants syndicaux combatifs et d’autres personnes activement impliquées dans la lutte contre la politique asociale du gouvernement. Nous pensons qu’une coopération avec des organisations comme Secours Rouge/Bloc ML en est un exemple.

    Le PSL/LSP a toujours adopté une position de principe contre le terrorisme individuel, que cette méthode soit utilisée par qui que ce soit. Ce n’est pas un point de vue moraliste, le PSL/LSP n’est pas une organisation pacifiste. Nous défendons le droit de résister à la violence, si nécessaire par la violence, mais sous le contrôle et avec la participation du mouvement ouvrier et des couches pauvres et opprimées de la population. C’est quelque chose de totalement différent du terrorisme individuel, où des groupes plus ou moins petits décident en lieu et place de cette population large de la manière dont la lutte va se dérouler. Des groupes qui recourent au terrorisme individuel se mettent à la place des masses et de la lutte des masses, bien que celle-ci soit la seule capable de mener à un changement de société.

    Le terrorisme individuel est en plus un facteur très divisant pour le mouvement ouvrier. Cela peut, pour un moment restreint, enthousiasmer de petits groupes de radicaux, mais cela démoralise les couches larges et les pousse dans les bras du pouvoir établi. Les actions des CCC – dont Secours Rouge/Bloc ML ne veut se distancer et qu’ils défendent pleinement jusqu’à aujourd’hui – ont dans une large mesure agit en ce sens. Le résultat a été un renforcement encore jamais vu et indéfendable de l’appareil d’Etat. Après les actions des CCC, renforcées par les attentats totalement distincts de la Bande de Nivelles, on a vu des ‘robocops’ débarquer dans les rues pour la première fois en Belgique. Ces actions ont constitué l’excuse rêvée pour libérer plus de moyens pour la gendarmerie, une force spéciale d’intervention rapide a été mise sur pied, etc.

    Plus important encore, deux pompiers sont morts. La direction syndicale a aussi été capable de jouer sur l’aversion de ce qu’ils appelaient ’le radicalisme de gauche’ (que nous appelons de l’aventurisme criminel) pour limiter l’influence de figures explicitement de gauche au sein du mouvement syndical. Nous connaissons l’excuse des CCC : leur attentat était annoncé et, si ces pompiers étaient cependant présents, c’était parce que la police n’a pas fait son travail. Si on pose premièrement des bombes pour faire ensuite confiance à l’appareil d’Etat pour protéger les travailleurs qui pourraient être présents sur les lieux, il ne faut pas ensuite se plaindre que cet appareil d’Etat saute sur l’opportunité de discréditer les terroristes aux yeux de la population. Avec les terroristes des CCC, tout le mouvement à gauche de la social-démocratie a été d’un coup discrédité et diabolisé.

    Nous ne voulons pas être présents dans une plateforme au côté d’individus et de groupes qui rendent impossible à cette la plateforme d’atteindre également des couches plus larges avec le message que l’on veut mettre en avant. Les objectifs du PSL/LSP pour cette campagne autour de la Journée Internationale des Femmes est justement d’aller vers les couches larges pour clarifier que cette lutte est nécessaire. Le programme que nous défendons sur la question des droits des femmes a pour objectif de s’en prendre à la division qui, à cause de la position de la femme dans la société et de la constante propagande sexiste de la bourgeoisie, existe aussi dans le mouvement ouvrier. Nous voulons mettre fin à cette division en essayant d’arriver à un programme commun et une lutte commune des hommes et des femmes du mouvement ouvrier et des autres couches opprimées de la société pour mettre fin à la discrimination des femmes et pour le socialisme.

    Nous sommes d’avis que la coopération avec Secours Rouge/Bloc ML fait obstacle à cet objectif – mettre à l’agenda de façon plus large la lutte pour les droits des femmes – et nous ne sommes donc pas préparés à une collaboration. Nous demandons aux autres partenaires de la plateforme de poursuivre sans Secours Rouge/Bloc ML – nous pouvons éventuellement continuer la discussion là-dessus en vue de coopérations ultérieures au 8 mars 2009. Si, par contre, vous décidez de coopérer avec Secours Rouge/Bloc ML, le PSL/LSP se retire de cette coopération. Nous avons longuement construit un parti socialiste révolutionnaire en Belgique (et dans le monde avec le CIO) qui peut, au travers d’une approche transitoire, obtenir une réelle implantation dans les masses larges de la classe ouvrière. Plusieurs de nos membres ont obtenu le respect de leurs collègues en tant que délégué syndical ou jouent un rôle important dans leur quartier. Nous refusons de mettre cela en jeu pour une petite poignée d’aventuriers.

    Pour le PSL/LSP, Anja Deschoemacker

  • Les femmes, premières victimes de la crise

    La baisse du pouvoir d’achat touche tous les travailleurs, mais les plus pauvres sont bien évidemment frappés plus violemment encore. Selon bon nombre d’études, en Belgique, environ 15% de la population seraient en dessous du seuil officiel. Cela correspond concrètement à un revenu mensuel de moins de 860 euros par mois pour un isolé, soit moins de 60% du revenu moyen par habitant.

    Par Marie, MAS-Liège

    Dans le panier d’un ménage pauvre, la part de frais de nourriture atteint 27% des allocations, et celle du logement, 42,5% (moyenne wallonne : 26%). Afin d’endiguer la précarisation, le président de la Fédération wallonne des CPAS réclame une augmentation des allocations au niveau du seuil de pauvreté, ce qui signifierait pour un isolé passer de 698 à 860 € et pour une famille avec enfant de 930 à 1548 €. Cela correspondrait à un coût de 1,25 milliards d’euros, équivalant à la moitié de l’avantage fiscal octroyé aux entreprises par le biais de la déduction des intérêts notionnels !

    Les personnes les plus touchées par la précarité sont les femmes âgées isolées n’ayant qu’une petite pension, les mères isolées n’ayant qu’un seul revenu et enfin les femmes mariées au foyer qui sont dépendantes de leur conjoint. Les femmes sont donc en première ligne : 16,2% sont touchées par la pauvreté contre 13,8% des hommes, et dans les familles monoparentales le fossé s’accroît : 26% des femmes sont touchées contre 12% des hommes. D’autres facteurs jouent dans ce sens, notamment le travail à temps partiel qui compte 80% de femmes, ou encore la féminisation de certains secteurs (l’enseignement, le textile, le social, le travail ménager…) les moins bien rémunérés et les moins considérés.

  • Luttons pour les droits des femmes !

    Cette année, cela fait 60 ans que les femmes belges ont obtenu le droit de vote, un acquis pour lequel une lutte de longue haleine a dû être menée. La lutte pour les droits des femmes est cependant loin d’être terminée.

    Marlies (EGA-Gand)

    En Belgique, les femmes gagnent en moyenne 26% de moins que les hommes. Même à travail égal, la différence reste de 6%. Les travailleuses oeuvrent souvent dans des secteurs qui reflètent leur rôle traditionnel ; emplois à mi-temps ou rémunérés par titres-services sont bien plus souvent détenus par des femmes que des hommes. Le salaire d’une femme est également toujours vu comme étant un complément à celui que reçoit son mari, cela fait donc des travailleuses féminines une sorte de “réserve de travail”, grâce à laquelle il est facile pour la classe dirigeante de faire pression sur les salaires des travailleurs masculins.

    Tout ceci, plus la double journée de travail (le fait que les femmes aillent travailler, mais doivent aussi s’occuper de leur ménage et des enfants), les relègue à une position de second rang sur le plan économique. Par conséquent, les femmes se retrouvent souvent dépendantes de leur partenaire, et n’ont pas la possibilité de quitter le foyer en cas, par exemple, de violence familiale, qui reste la première cause de mortalité des femmes en Europe.

    De plus, la femme est aussi confrontée à l’image de la femme en tant qu’objet sexuel. Une lutte très importante a été menée par les générations précédentes pour la libération sexuelle de la femme, mais aujourd’hui, cette liberté est détournée par le capitalisme qui la réduit à une pure chasse aux profits. Nous nous opposons à l’utilisation de la sexualité à des fins commerciales, car pour nous, la liberté sexuelle ne signifie pas qu’une femme ne doit être perçue qu’en tant qu’objet sexuel, mais bien en tant que femme capable de faire ses propres choix, et donc également libre de dire “non”. A cause de la position de second rang des femmes sur le plan économique, des secteurs tels que la prostitution ou l’industrie pornographique deviennent de plus en plus souvent la seule issue pour nombre d’entre elles, même pour les jeunes. Il y a une augmentation du nombre d’étudiantes qui se prostituent pour pouvoir payer leurs études.

    Face à ces problèmes, nous nous basons sur une approche de classe : les femmes ne doivent pas combattre les hommes, mais hommes et femmes doivent lutter ensemble contre la classe dirigeante qui emploie des techniques de “diviser pour régner” pour pouvoir opprimer le reste de la société. Nous voulons nous battre pour une société basée sur les besoins de tous, et non pas sur le profit !


    LUTTER CONTRE LE SEXISME EST NECESSAIRE !

    – Brochure du MAS/LSP, 1e partie

    – Brochure du MAS/LSP, 2e partie


    CALENDRIER de nos campagnes:

    • De la colère à l’action organisée: Résistance Internationale!
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    • 4 octobre: Action contre la conférence du Front National à Molenbeek (BXL)
    • 25 octobre: Festival "Environnement" de Résistance Internationale à Anvers
    • 6 décembre: Action pour le Climat à Bruxelles
    • 5 mars 2009: Manifestation anti-NSV à Louvain
    • 8 mars 2009: Action dans le cadre de la Journée Internationale des Femmes


    Liens:

  • [BROCHURE] LUTTER CONTRE LE SEXISME EST NECESSAIRE ! (1)

    Nous avons souhaité éditer une brochure sur le sexisme à l’heure des festivals, où les femmes et les jeunes filles sortent, profitent des vacances, des festivals et de la liberté, mais où elles doivent aussi malheureusement faire face à un sexisme ambiant. En effet, bien qu’au plaisir de se retrouver entre ami(e)s peut s’ajouter celui de faire de nouvelle rencontres et plus si affinités, il arrive bien souvent que les filles se retrouvent confrontées à autre chose que des relations sexuelles consenties.

    Un bien triste exemple vient illustrer ces propos. Vendredi 20 juin, à la fête du rock de Flémalle, une jeune fille de 20 ans a trouvé la mort selon toute apparence en tentant d’échapper à un homme qui voulait abuser d’elle. Ce n’est malheureusement pas un cas isolé.

    Il y a seulement quelques dizaines d’années, les filles ne jouissaient pas de la liberté de pouvoir rechercher du plaisir sexuel. Cette émancipation a été le fruit des luttes importantes des générations précédentes de féministes et de travailleuses pour plus d’indépendance, de liberté et d’égalité. Cependant, le sexisme n’a pas disparu avec ces évolutions, il s’est développé sous de nouvelles formes qui coexistent avec d’anciennes. Et si les capitalistes sont remarquables pour une chose, c’est sans aucun doute pour leur capacité à faire des profits avec n’importe quoi, notamment avec la rupture du tabou sur la sexualité.

    Pendant plus de 20 ans, de nombreuses femmes (post féministes) ont mis en avant qu’il n’y avait plus de discriminations de genre, qu’il s’agissait alors pour les femmes de conquérir le pouvoir, de prendre les places des hommes, quitte pour cela à faire sacrifice de sa famille. Mais depuis quelques années, notamment avec la lutte contre le Pacte des Générations et les diverses attaques antisociales mises en place par nos gouvernements, cette idée d’égalité acquise vacille et il est devenu impossible pour ces post féministes de nier la réalité.

    Les chiffres sortent dans la presse bourgeoise, et parlent d’eux mêmes. La dépendance financière des femmes, leur double tâche (au travail et à la maison), les incompatibilités sur le marché du travail flexible actuel entre temps plein et vie de famille, sont autant d’éléments devenus aujourd’hui incontestables.

    LA DISCRIMINATION EST PARTOUT

    Les femmes sont discriminées dans toutes les structures de la société.

    Au travail.

    Sur le marché du travail, elles se retrouvent majoritairement dans les emplois les plus précaires et les moins bien payés. Pour l’illustrer :

    1. Aujourd’hui en Belgique, les femmes gagnent en moyenne 26% de moins que le salaire d’un homme et ce chiffre atteint les 40% dans le secteur des banques et des assurances. Pour un travail équivalent elles touchent en moyenne 6% de moins à la fin du mois.
    2. 75 % des femmes travaillent dans un secteur qui reflète leur rôle traditionnel. Ainsi, les chefs d’entreprise et cadres sont composés à 28% de femme et à 72% d’hommes. Dans l’enseignement, nous trouvons 68,7 % de femmes et 31,3 % d’hommes, mais seulement 33,3% de femmes au poste de directeur. Par contre, les mannequins, vendeurs, démonstrateurs sont à 77,1´% des femmes. Dans les soins de santé et les services sociaux, il y a 77,1% de femmes pour 22,9% d’hommes et, pour le personnel de nettoyage, il y a 84,1% de femmes et 15,9% d’hommes.
    3. Le temps partiel est la plupart du temps imposé aux femmes: en Belgique 46% des femmes actives travaillent à temps partiel contre 6% des hommes actifs. Aux Pays-Bas ce chiffre atteint les 70% !
    4. 10,1% des femmes actives travaillent en ALE (4,10€ / heure) contre 3,5% des hommes actifs.

    Dans ce contexte, il n’est pas étonnant de s’apercevoir que le risque de pauvreté est bien plus élevé pour les femmes que pour les hommes (27% contre 13% en Wallonie vivent dans la pauvreté, plus de 60% des plus pauvres dans le monde sont des femmes). Ainsi, en ce qui concerne les pensions : ¼ des femmes perçoit une pension de moins de 500 euros par mois contre 1/8 des hommes; 1 femme sur 3 a une pension de moins de 1000€/mois.

    Cette situation implique une importante dépendance financière vis-à-vis du conjoint, qu’il est dès lors bien difficile de quitter. C’est ainsi que 80% des mères célibataires sont pauvres. Et c’est dans ce contexte également que les femmes se retrouvent les premières victimes des attaques sociales. Pour exemple, le Pacte des Générations augmente ce fossé déjà évident entre hommes et femmes. Beaucoup de femmes ne seront en effet plus capable de prendre leur retraite avant 65 ans, puisqu’elles ont le plus souvent une carrière interrompue, et que de ce fait, elles n’auront que rarement suffisamment d’années de carrière leur permettant de partir en prépension.

    Concernant les patrons : le capitalisme se nourrit de cette situation puisqu’il permet à la bourgeoisie de diviser les travailleurs et de faire pression sur l’ensemble des salaires afin d’assurer un maximum de profit.

    A la maison

    A cela, s’ajoute une autre exploitation de la femme, celle au sein de la famille. En effet, en plus de leur emploi, elles doivent dans la majorité des foyers s’occuper du travail ménager (nourriture, ménage, enfants, gestions du foyer…), qui à 80% en moyenne est effectué par elles. Ce travail ménager constitue des milliers d’heures de travail non rémunéré et en fait, des milliards d’économie pour les Etats capitalistes. La masse mondiale du seul travail domestique féminin, gratuit et indispensable au fonctionnement d’une société, représentait, en 1995, onze milliards de dollars.

    LA FEMME COMME OBJET SEXUEL

    Cette faible position économique entraîne une position sociale également des plus faibles, cela engendre les violences conjugales, le harcèlement, et pousse également de nombreuses femmes vers la prostitution et la pornographie.

    De manière générale, les femmes sont les premières victimes des violences morales et physiques (harcèlement, violence conjugale, mutilations, viols, …) ,1 femme sur 3 sera confrontée à une de ces violences dans sa vie. En Belgique, 1 femme sur 7 est victime de violences conjugales graves (1/5 dans l’Union Européenne) et 68% de femmes déclarent (dans une étude de1998) avoir subit de la violence physique et sexuelle. Ces chiffres ne font qu’augmenter chaque année. La violence conjugale est la première cause de mortalité prématurée des femmes en Europe.

    Cette violence peut notamment s’expliquer par l’image de la femme véhiculée dans la société capitaliste. Effectivement, à la position sociale secondaire s’ajoute une image diffusée en masse: celle de la femme comme objet sexuel.

    Contrairement à l’opposition sévère qu’aurait rencontré les blagues ou réflexions sexistes dans les années ‘70, aujourd’hui – à la suite de la chute du mur de Berlin et de l’offensive idéologique bourgeoise qui a suivi – le moindre signe de désapprobation face à ce genre de blague est considéré comme émanant d’une frustration, d’un manque de dérision, ou encore considéré comme une réaction conservatrice… Evidemment, nous n’avons rien contre le nu ni le sexe en tant que tels, mais bien contre leur instrumentalisation à des fins commerciales car c’est de cela qu’il s’agit. Et cela renforce le machisme. Les femmes sont ainsi incitées à accepter des comportements sexuels ne correspondant pas à leur désir mais plutôt à celui des hommes. Nous défendons la liberté sexuelle. Mais la liberté implique également le droit de dire « non » et de pouvoir s’attendre à ce que ce non soit respecté.

    Cette situation permet au patronat de s’en mettre plein les poches. Le sexe se vend et fait vendre.

    Le sexe se vend

    L’industrie légale ou illégale du sexe n’a jamais autant prospéré et connaît une énorme explosion. De la presse pornographique, des films, des sites Internet, en passant par tous les objets les plus hétéroclites, jusqu’au tourisme sexuel, au commerce de la femme, des enfants, à la prostitution,… tous ces secteurs rapportent gros. Les multinationales en récoltent de monstrueux profits. On peut notamment voir émerger avec succès dans les Sex shops et sites de vente en ligne de DVD porno, les rayons «viols», «violences conjugales» et les arguments de vente sont sans équivoque…

    La prostitution est aussi un marché qui prospère et qui est banalisé également dans les pays occidentaux. On a pu voir, aux Pays-Bas notamment, des femmes menacées de perdre leurs allocations chômage si elles n’acceptaient pas de se prostituer, ou encore en Allemagne de travailler comme serveuses nues dans un bar. Dans ces deux pays la prostitution est totalement légalisée et est considérée comme un emploi comme un autre.

    La prostitution et la pornographie ne sont pas un choix comme on veut nous le faire croire. Les assainissements mènent, ici aussi, à ce que toujours plus de filles et de femmes se sentent obligées de se prostituer pour gagner un revenu. Il faut savoir que l’âge moyen d’entrée dans la prostitution se situe entre 13 et 15 ans pour plus de 80% des personnes prostituées. Et une étude montre qu’entre 90 et 95% des femmes se prostituant souhaiteraient ne plus avoir à le faire. Ce n’est pas un hasard non plus d’apprendre qu’en France, 40.000 étudiants se prostituent pour payer leurs études. Une étude américaine récente effectuée auprès de personnes prostituées dans 5 pays (USA, Zambie, Turquie, Afrique du Sud et Thaïlande) montre chez 67% de ces personnes prostituées, on trouve des troubles analogues à ceux qui ont été diagnostiqués notamment chez les vétérans de la guerre du Vietnam présentant un « syndrome de stress post-traumatique ».

    Le sexe fait vendre.

    Pour chaque produit (en passant de la voiture, aux soirées étudiantes, ….), les capitalistes utilisent le corps féminin pour accroître leurs chiffres de vente. C’est pourquoi on est confronté à des femmes au corps soi disant idéal (souvent dénudé) partout au quotidien.

    Ce bombardement de femmes plastiques a en fait permis l’ouverture de nouveaux marchés dans lequel on investit bien plus que dans la recherche médicale et dans lequel le budget investit aux Etats-Unis est 3 fois supérieur à celui investit dans l’enseignement : il s’agit de la cosmétique. L’industrie mondiale de la beauté (maquillage, chirurgie plastique, produits de régime, etc.) est estimée à une valeur totale de 160 milliards de dollars par an.

    En effet, cette image dégradante selon laquelle la femme doit «être belle et c’est tout», entraîne une multitude de conséquences graves telles que les complexes physiques qui engraissent les profits de ce nouveau marché, mais qui jouent aussi un rôle important dans le développement des maladies mortelles (la boulimie, l’anorexie,…) qui arrivent de plus en plus fréquemment. On peut voir aujourd’hui des fillettes de 8 ans entamer des régimes ou porter des strings vendus par H&M. C’est ainsi que l’on apprend qu’en Europe, seulement 1 % des jeunes femmes disent se sentir totalement satisfaites de leur corps, 54% des filles de 10 à 14 ans craignent d’être trop grosses. Une étude, faite en 2001, montre qu’être svelte signifie être attractive pour les hommes, être sexy et pouvoir faire carrière. Deux tiers des femmes considèrent que la chirurgie esthétique peut améliorer l’image qu’elles ont d’elles même.

    Cette image véhiculée justifie les comportements machistes des hommes envers les femmes. Elle justifie également le fait que les femmes doivent être belles pour être embauchées. Cela se remarque d’ailleurs chez certaines politiciennes mettant en avant leur physique plutôt que leur programme lors des campagnes électorales (tel que Freya Van den Bossche, SP.a, ex-Ministre du Budget qui mettait en avant ses jambes sur les affiches électorales pendant sa première campagne).

    La principale conséquence est que les femmes sont regardées en premier lieu comme un objet sexuel, puis en second seulement comme un être normal, pensant. Et c’est ainsi que dans toutes les sphères de la société les femmes subissent le sexisme.


    La deuxième partie de cette brochure sera publiée demain

  • Pas de sexisme dans mon festival !

    L’été est là. Des centaines de milliers de jeunes profitent de leurs vacances, de la bonne musique et du plaisir d’être avec des amis et leur copain/copine (ou essaient d’en chercher un nouveau/nouvelle). Beaucoup de filles vont néanmoins être confrontées à autre chose que des relations sexuelles consenties. Certains mecs ne voient les femmes que comme des objets sexuels et trouvent donc normal de les harceler.

    Par Anja Deschoemacker

    Il y a quelques dizaines d’années à peine, les filles ne jouissaient pas de la liberté de rechercher le plaisir sexuel. Cette émancipation est le fruit des luttes des générations précédentes de féministes et de travailleuses pour plus d’indépendance, de liberté et d’égalité.

    Le sexisme n’a cependant pas disparu avec ces évolutions, mais s’est développé sous de nouvelles formes qui coexistent avec les anciennes. Et si les capitalistes sont remarquables pour une chose, c’est sans aucun doute pour leur capacité à faire des profits avec n’importe quoi, y compris avec la rupture du tabou sur la sexualité.

    Le sexe, devenu omniprésent dans notre société, a été détourné pour devenir le support du néo-sexisme. Les publicités en sont un des exemples les plus significatifs: le corps est utilisé comme moyen pour attirer les clients. Celui de la femme est totalement banalisé et transformé en objet sexuel.

    A l’opposé, certains remettent en question cette situation au bénéfice du vieux modèle réactionnaire d’abstinence. Leur projet est de reléguer la femme au second plan, celui de mère et d’épouse soumise. Cela conduit à un amalgame entre la critique du néo-sexisme et une vision conservatrice de la femme. L’opposition au néo-sexisme est rapidement ridiculisée et caricaturée pour « manque d’humour », « frustration sexuelle », « pudeur excessive », etc.

    L’opposition du MAS/LSP n’est ni prude ni conservatrice. Nous n’avons rien ni contre le nu ni contre le sexe en tant que tels, mais bien contre leur instrumentalisation à des fins commerciales car celle-ci renforce le machisme. Les femmes sont ainsi incitées à accepter des comportements sexuels ne correspondant pas à leur désir mais plutôt à celui des hommes. Nous défendons la liberté sexuelle. Mais la liberté implique également le droit de dire « non » et de s’attendre à ce que ce non soit respecté.

    Prétendre que cela n’a aucune influence sur les gens est incroyablement naïf. Même si le porno-sexisme est un phénomène récent, de nombreuses études démontrent l’existence d’une pression grandissante sur les femmes pour les conduire à faire des « prestations sexuelles ». Des enquêtes européennes montrent qu’entre la moitié et les trois quarts des jeunes femmes se sentent « souvent mal à l’aise » à cause de remarques et d’attitudes à connotation sexuelle pouvant dans certains cas virer au harcèlement. Que ce soit à l’école, au travail, dans les festivals, etc., il est de bon ton de rigoler avec le « pinceur de fesses », mais celles qui se font pincer rient jaune.

    Il existe un mécontentement profond chez les filles. Mais nous constatons néanmoins que rien n’est offert aux jeunes qui veulent s’opposer à cette situation. C’est pourquoi nous menons une campagne cet été, comme nous l’avons fait pendant des années dans les différentes universités, pour convaincre les jeunes femmes qu’elles peuvent lutter et s’opposer au néo-sexisme. Si tu veux en savoir plus (calendrier des activités, liste de matériel, etc.) ou en discuter avec nous, n’hésite pas à nous contacter.


    CALENDRIER de nos campagnes:

    • De la colère à l’action organisée: Résistance Internationale!
    • 20 septembre: Manifestation contre un Congrès anti-islam organisé avec la participation du Vlaams Belang
    • 25 octobre: Festival "Environnement" de Résistance Internationale à Anvers
    • 6 décembre: Action pour le Climat à Bruxelles
    • 5 mars 2009: Manifestation anti-NSV à Louvain
    • 8 mars 2009: Action dans le cadre de la Journée Internationale des Femmes

    Liens:

  • 8 mars 2008 : la Journée internationale des Femmes a cent ans

    La Journée Internationale des Femmes trouve son origine dans une grève de travailleuses de l’industrie de textile et de vêtements à New York, le 8 mars 1908, menée pour une journée de travail de 8 heures, pour de meilleures conditions de travail et pour le droit de vote des femmes. L’année suivante, un appel du Socialist Party américain a débouché sur une lutte de plusieurs semaines pour de meilleurs salaires et conditions de travail, dans laquelle 30.000 travailleuses ont été impliquées,. Cette journée est restée longtemps un jour de fête et de lutte pour les organisations de femmes du mouvement ouvrier, même si la mobilisation s’affaiblissait d’année en année. La nouvelle vague d’activités féministes après Mai’68 a repris cette vielle tradition et, cette année encore, il y aura des activités partout dans le monde, bien que celles-ci ne mobilisent plus les masses.

    Anja Deschoemacker

    L’histoire de l’origine de la Journée Internationale des Femmes ressemble beaucoup à celle du 1er Mai. Tout comme celle-ci, elle célèbre des actions qui ont eu lieu aux Etats-Unis et qui ont été ensuite reprises internationalement par le mouvement ouvrier organisé. La première célébration internationale, celle qui a été en ce sens la première véritable Journée Internationale des Femmes, date de 1911. La Journée des Femmes la plus tumultueuse et la mieux connue, celle aussi qui a eu le plus de conséquences, a été celle du 8 mars 1917 (23 février en Russie), qui annonçait le début de la Révolution de Février dans ce pays. Ce n’est qu’en 1922, à l’appel de l’Internationale Communiste, que la journée a été fixée à une date qui s’est imposée partout : le 8 mars.

    Les femmes ouvrières ont lutté pour l’acceptation de leurs revendications dans le mouvement ouvrier

    L’acceptation de la revendication du droit de vote des femmes n’était pas évidente dans l’Internationale Socialiste (aussi connue comme la Deuxième Internationale), tout comme ne l’était d’ailleurs pas l’ensemble de la lutte pour les droits des femmes. L’organisation en 1907, par Clara Zetkin et les femmes socialistes allemandes, d’une Conférence internationale des femmes, qui s’est réunie la veille de la Conférence de la Deuxième Internationale, a donc marqué la préhistoire du mouvement. Une motion y a été votée par laquelle les partis adhérents s’engageaient à lutter pour le droit de vote des hommes et des femmes.

    Clara Zetkin était une figure importante dans le parti socialiste allemand, une socialiste convaincue et une championne des droits des femmes, mais aussi une opposante déterminée au féminisme bourgeois. Lors de la réunion où a été décidée la mise sur pied de la Deuxième Internationale (1889), elle avait déjà argumenté que le socialisme ne pouvait pas exister sans les femmes, que les hommes devaient lutter ensemble avec les femmes pour les droits des femmes, que cette lutte faisait partie aussi de la lutte des classes. La réponse peu encourageante qu’elle avait reçue l’avait conduite à prendre l’initiative d’un mouvement socialiste des femmes, ayant pour but d’influencer les partis socialistes. Elle avait essayé d’acquérir et d’élargir cette influence avec le journal femme socialiste Die Gleichheit, dont elle était rédactrice en chef.

    Mais, malgré l’acceptation de la résolution, l’enthousiasme pour le droit de vote des femmes était tiède dans la plupart des partis socialistes. Pour changer cela et pour impliquer davantage les femmes dans la lutte, la deuxième Conférence Internationale des Femmes Socialistes a décidé de tenir chaque année une journée internationale des femmes, une journée pendant laquelle on manifesterait, on ferait de la propagande,… En 1911, la Journée Internationale des Femmes a été célébrée en Allemagne, en Autriche, au Danemark, en Suisse et aux Etats-Unis. La liste des pays s’est élargie jusqu’à la Première Guerre Mondiale.

    Cette guerre n’a pas signifié seulement un massacre massif, mais aussi la désintégration de la Deuxième Internationale. Le soutien à la guerre, venu d’abord de la social-démocratie allemande mais adopté ensuite par tous les partis de la Deuxième Internationale, a montré que, dans chacun de ces partis, le soutien à sa propre bourgeoisie dans le cadre d’un socialisme réformiste avait pris le dessus sur l’internationalisme, sur le refus de laisser les travailleurs de « son » pays tirer sur ceux d’autres pays, au seul bénéfice de leur propre bourgeoisie belliqueuse. Le seul parti qui est resté fidèle aux principes internationalistes du socialisme a été le parti russe, et en particulier son aile gauche majoritaire (les bolcheviks) sous la direction de Lénine, suivi dans cette voie par une partie de l’aile gauche de l’Internationale Socialiste.

    L’organisation internationale des femmes a continué d’exister et s’est rangée dans le camp anti-guerre. Les Femmes Socialistes allemandes, au contraire de la direction du Parti Social-Démocrate allemand, ont aussi continué à mobiliser contre la guerre et contre la répression de l’Etat, notamment en 1914 contre la guerre qui approchait à grands pas et contre l’arrestation de Rosa Luxembourg, qui participait avec Clara Zetkin à la direction des groupes de gauche dans le SPD.

    Les protestations à l’occasion de la Journée Internationale des Femmes ouvrent la voie à la Révolution de Février en Russie

    Pendant la guerre, les femmes socialistes ont poursuivi les actions de protestation à l’occasion de la Journée Internationale des Femmes, dont la date varie alors entre le 23 février et le 18 mars. Ces protestations étaient fortement centrées sur le manque de vivres et les prix élevés de la nourriture provoqués par la guerre, ainsi que sur l’opposition à la guerre elle-même.

    C’est ainsi les femmes socialistes italiennes de Turin ont diffusé une affiche, adressée aux femmes des quartiers ouvriers. L’arrière-plan de leur propagande, c’est alors l’augmentation générale des prix de la nourriture de base, comme la farine (dont le prix a grimpé de 88% entre janvier 1910 et 1917) et les pommes de terre (+ 134%). Ces affiches disaient : « N’avons-nous pas assez souffert à cause de cette guerre ? Maintenant la nourriture qu’il faut pour nos enfants commence à disparaître aussi. (…) Nous crions : à bas les armes ! Nous faisons tous partie de la même famille. Nous voulons la paix. Nous devons montrer que les femmes peuvent protéger ceux qui dépendent d’elles. »

    Mais les protestations les plus spectaculaires ont eu lieu lors de la célébration de la Journée Internationale des Femmes en 1917 en Russie. Sous la direction d’Alexandra Kollontaï, les femmes russes sont descendues dans les rues. Au centre de leurs préoccupations se trouvaient les conditions de vie qui continuaient à empirer. Le loyer d’un logement à Saint-Pétersbourg avait doublé entre 1905 et 1915. Les prix des produits alimentaires, surtout ceux de la farine et du pain, avaient augmenté de 80 et 120%. Le prix d’une livre de pain de seigle, qui était la base de la nourriture des familles ouvrières de Saint-Pétersbourg, était monté de 3 kopecks en 1913 à 18 kopecks en 1916. Même le prix du savon avait augmenté de 245%. Une spéculation énorme et un marché noir de la nourriture et de l’énergie se développaient à toute allure alors que les entreprises fermaient leurs portes l’une après l’autre faute d’énergie. Les femmes et les hommes qui étaient licenciés partaient souvent en grève. En janvier et février 1917, plus d’un demi-million de travailleurs russes ont ainsi fait grève, surtout à Saint-Pétersbourg. Comme dans les autres pays impliqués dans la guerre, les femmes formaient une grande partie de ces travailleurs, vu que beaucoup d’hommes avaient été envoyés au front.

    A l’occasion de la Journée Internationale des Femmes (le 23 février du calendrier russe correspond au 8 mars) les femmes ouvrières ont organisé une manifestation passant le long des usines de Saint-Petersbourg. Beaucoup de travailleurs des usines métallurgiques ont rejoint l’action. Le 25 février, deux jours après le début de l’insurrection des femmes, le Tsar a commandé à l’armée de tirer sur les masses pour arrêter le mouvement. Ainsi a commencé la Révolution de Février, qui a forcé le tsar à abdiquer le 12 mars.

    Le Gouvernement Provisoire qui a pris le pouvoir en main est le premier gouvernement d’une grande puissance à accorder le droit de vote aux femmes. Mais, pour le reste, ce gouvernement n’était pas du tout prêt à augmenter le niveau de vie des masses. Le Tsar était parti mais les grands propriétaires fonciers et les capitalistes continuaient d’exploiter les masses et d’accaparer les richesses. A coté de ce Gouvernement Provisoire, une autre force s’est construite, les Conseils (soviets) de délégués élus des travailleurs, paysans et soldats. Ces Soviets sont entrés en concurrence avec le Gouvernement Provisoire sur la question centrale : qui va diriger le pays. En outre, le gouvernement refusait également de mettre fin à la guerre, une revendication qui gagnait toujours plus de soutien parmi les masses, en raison aussi de la campagne menée sans répit par les bolcheviks.

    Ce double pouvoir – d’un coté le Gouvernement Provisoire et de l’autre les soviets – ne pouvait pas durer longtemps. Lors de la Révolution d’Octobre, les Soviets, réunissant les représentants élus des masses laborieuses, ont répondu à l’appel des bolcheviks et ont pris le pouvoir en main. Ces événements ont fixé la date de la Journée Internationale des Femmes en Russie et en Europe au 8 mars. L’Internationale Communiste (ou Troisième Internationale), mise sur pied à l’initiative de Lénine et Trotsky, les principaux dirigeants de la Révolution Russe, a fait en 1922 de cette journée un jour férié communiste.

    La dégénérescence du mouvement communiste révolutionnaire coïncide avec celle de la Journée Internationale des Femmes

    L’Etat ouvrier, arrivé au pouvoir par la Révolution d’Octobre, a donné aux femmes travailleuses des acquis dont les femmes en Occident ne pouvaient alors que rêver. A coté de l’égalité devant la loi, non seulement il leur a offert le droit au travail et des régimes de travail spéciaux (diminution du temps de travail, interdiction du travail de nuit, congé de maternité,…) qui tenaient compte de la fonction sociale des mères en plus du travail hors de la maison, mais il a aussi été le premier à prendre réellement ses responsabilités envers les masses populaires sur le plan du logement et des services de base. Les richesses produites par la population laborieuse ont été pour la première fois réellement utilisées pour servir les intérêts des masses, par le biais d’une économie planifiée qui avait au cœur de ses préoccupations les besoins des masses et qui, dans une première période, était aussi élaborée de manière démocratique à travers les soviets, les conseils des travailleurs, paysans et soldats.

    Mais le jeune Etat ouvrier a fait beaucoup plus encore. L’oppression des femmes est en effet un problème plus profond qu’une simple question de revenu et de salaire. Le droit à l’avortement, la possibilité de divorcer plus facilement, l’abolition des « droits » que les hommes avaient sur les femmes dans le mariage,… tout cela a fait partie des acquis des femmes travailleuses russes – des acquis que les femmes occidentales ont du attendre longtemps encore. Afin de stimuler et d’aider les femmes à sortir de leur foyer et à s’engager dans la société, un travail de formation sur une grande échelle a aussi été entamé, au moyen de campagnes d’alphabétisation dans la campagne et du travail de formation pour élever le niveau culturel. Des femmes socialistes ont parcouru cet immense pays pour expliquer aux femmes les droits dont elles disposaient.

    Mais la Révolution Russe ne pouvait pas rester debout et évoluer vers une société socialiste dans l’isolement total dans lequel se trouvait le pays après la défaite des mouvements révolutionnaires en Europe, et tout particulièrement en Allemagne, des défaites qui se sont succédées surtout à cause de la trahison des partis socialistes de la Deuxième Internationale. La société russe se heurtait à un manque de développement technique, à une arriération culturelle dans les vastes régions rurales,… et était en plus entraînée dans une guerre sans fin, les puissances capitalistes de l’extérieur faisant tout pour aider l’ancienne élite dirigeante russe à reprendre le pouvoir, en bloquant les relations commerciales mais aussi en envoyant des troupes (les armées de 21 pays ont ainsi foncé à travers le territoire de la Russie). La continuation d’une situation de guerre imposée à la société russe a conduit à des famines dans différentes parties du pays.

    Le soutien – ouvert et concret – donné par tous les partis russes, excepté les bolcheviks, à la contre-révolution a conduit à une situation dans laquelle de plus en plus de partis ont été mis hors-la-loi. Cette période de « communisme de guerre » reste toujours vue, même aujourd’hui, par une série de partis communistes comme un « modèle » alors qu’elle n’était qu’une adaptation concrète et nécessaire à la guerre qui était imposé au jeune Etat ouvrier. Beaucoup de penseurs bourgeois mettent cela en avant pour montrer combien le « communisme » est « antidémocratique » – bien que dans les pays capitalistes la démocratie ait été également suspendue en temps de guerre et parfois d’une manière encore plus profonde qu’en Russie.

    Mais l’échec des révolutions en Europe occidentale et les difficultés économiques internes dans un pays détruit par la guerre ont fait qu’en Russie, une bureaucratie a pu concentrer dans ses mains toujours plus de pouvoir. Cette bureaucratie, sous la direction de Staline, a progressivement étranglé toute opposition et a remplacé le fonctionnement démocratique de l’économie planifiée par son propre pouvoir tout-puissant. Cette prise de pouvoir s’est marquée aussi à travers l’adaptation graduelle du programme du Parti Communiste russe envers les femmes, qui a glissé de plus en plus vers la glorification de la maternité et de la famille nucléaire dans laquelle la mère préoccupée du bien-être de la famille occupait la place centrale.

    Parallèlement, l’Internationale Communiste est devenue partout dans le monde un instrument de cette bureaucratie russe, donnant chaque jour davantage la priorité aux intérêts de la politique extérieure de l’URSS sur les intérêts de la classe ouvrière dans le reste du monde. C’est ainsi qu’a commencé une longue chaîne de trahisons, débutant avec la première Révolution Chinoise dans les années ’20 (au cours de laquelle le Parti Communiste a été forcé à aider le Kouo-Min-Tang, le parti bourgeois nationaliste au pouvoir), se poursuivant avec la guerre civile espagnole en 1936-39 (au cours de laquelle le Parti Communiste a notamment utilisé son influence pour retirer leurs armes aux femmes ouvrières et les cantonner au rôle de cuisinières et d’infirmières dans l’armée), dans laquelle les intérêts des travailleurs et paysans espagnols ont reçu une importance bien moindre que les accords que Staline avait conclus avec des différents pays capitalistes, ce qui a mené à la victoire de Franco ou encore avec la Révolution Iranienne de 1979, au cours de laquelle le Parti Communiste a refusé de jouer un rôle indépendant et de diriger lui-même la lutte, a apporté son soutien à Khomeiny et a abandonné les femmes iraniennes totalement à leur sort. Dans ce cadre, la Journée Internationale des Femmes a changé de nature dans les pays staliniens pour devenir une sorte de fête des mères ou de Saint-Valentin, un jour où les femmes reçoivent des fleurs.

    Relance de la lutte des femmes dans les années ‘60

    Dans le reste du monde, la Journée Internationale des Femmes a été de plus en plus oubliée pour n’être reprise qu’à la fin des années ’60 par le nouveau mouvement féministe, ce qu’on a appelé la « deuxième vague » (après une « première vague » pour le droit de vote). C’est également la période dans laquelle d’autres mouvements d’émancipation, comme le mouvement des homosexuels, a connu une forte poussée.

    Les années ’60 ont vu un grand afflux de femmes sur le marché de travail. Vu le chômage très bas, les femmes ont été stimulées à aller revendiquer leur place au travail. La nouvelle vague féministe s’est donc développée sur la base de ces conditions économiques favorables. En Belgique, la montée de ce mouvement a été annoncée par la grève des ouvrières de la FN d’Herstal sur la revendication « à travail égal, salaire égal » qui a duré 12 semaines.

    Cette nouvelle vague féministe, qui a coïncidé avec le développement d’autres mouvements d’émancipation comme celui des homosexuels, avait comme objectifs d’obtenir l’indépendance économique, de rompre avec la répartition classique des rôles entre hommes et femmes, d’arracher la libération sexuelle, de casser le « plafond de verre » qui tenait les femmes loin des hautes fonctions, y compris dans la politique. Dans beaucoup de pays, cette lutte a obtenu des acquis importants, entre autres sur les questions de la contraception et de l’avortement, de l’assouplissement des lois sur le divorce,… illustrés par des slogans comme le très connu « maître de mon ventre » ou « le personnel est politique ».

    En termes légaux, la revendication “à travail égal, salaire égal” a été obtenue, tout comme l’interdiction des discriminations professionnelles, mais sur ce plan on doit aujourd’hui bien constater que les salaires réels des femmes sont toujours en moyenne 25% plus bas que ceux des hommes.

    La Journée Internationale des Femmes doit être remise à l’ordre du jour

    Malgré les énormes acquis – accès à l’enseignement et au marché du travail, légalisation de l’avortement, facilitation des procédures de divorce, égalité devant la loi,… – obtenus par les femmes dans les pays capitalistes développés, les problèmes ne sont pas fondamentalement résolus. Au contraire, au cours des 20 à 30 dernières années de politique antisociale et néolibérale, un grand nombre d’acquis ont été rabotés. Les femmes sont touchées de façon très dure : les chômeurs qui ont perdu leur allocation de chômage à cause du fameux article 143 (devenu 80) limitant la durée des allocations pour les chômeurs cohabitants sont en grande majorité des femmes, les allocations de chômage partiel des travailleurs à temps partiel non-volontaire ont été graduellement abolies, le démantèlement de services comme ceux des hôpitaux (notamment avec la réduction du temps de séjour) a pesé surtout sur elle,…

    Beaucoup de femmes travaillent en dehors de la maison aujourd’hui et très peu de filles et de jeunes femmes se voient comme futures femmes au foyer. Mais la société ne voit toujours pas les tâches ménagères et de soins – que ce soit pour les enfants, pour le mari et, à cause du coût élevé des maisons de repos combiné au faible montant des pensions, toujours plus aussi pour les parents âgés – comme des tâches sociales pour lesquelles il faut créer des services publics. Dès lors, tout le poids repose dès lors sur le dos des femmes qui subissent une double journée de travail. Cette double journée, dans la situation d’un marché de travail de plus en plus flexible, fait que beaucoup de femmes ne gagnent pas assez pour être indépendantes sur le plan financier. De bas salaires, le temps partiel, des périodes de non-présence sur le marché de travail,… font qu’arrivées à un certain âge, les femmes sont aussi en moyenne bien plus pauvres parce que leurs pensions sont plus faibles, et parfois beaucoup plus faibles.

    Ce manque d’indépendance financière fait que les femmes sont vulnérables face à la violence. Même si elles veulent échapper à une relation violente, elles rencontrent plein d’obstacles sur leur route. Comment, avec les bas salaires que beaucoup de femmes subissent à cause du temps partiel, avec les titres-services et autres « petits boulots », avec l’insécurité d’un contrat temporaire ou intérim,… trouver un nouveau logement et des revenus suffisants pour vivre, en particulier s’il y a des enfants ?

    La violence contre les femmes est inhérente au capitalisme : elle fleurit sur la division et les préjugés entretenus envers les groupes spécifiques afin de diviser et de paralyser la majorité de la population qui est exploitée et opprimée par la bourgeoisie. Les femmes sont souvent confrontées au harcèlement sexuel dans l’espace public, dans les écoles et les lieux de travail, mais aussi avec la violence physique et sexuelle dans leurs familles. Les préjugés envers les femmes font aussi qu’elles doivent souvent travailler bien plus dur pour être vues comme égales aux hommes. Le sexisme installe des limitations très réelles dans la vie des femmes. Malgré les énormes pas en avant qui ont été faits et la plus grande liberté que les femmes ont aujourd’hui pour déterminer leur vie, cette violence dure toujours : la principale cause de mort et de handicap permanent pour les femmes entre 16 et 44 ans en Europe est la violence du partenaire.

    De nouvelles formes d’oppression sont aussi apparues, ou plus exactement de vieilles formes sous une nouvelle apparence. La croissance de l’internet a été utilisé par la mafia du sexe pour assurer un élargissement jamais vu de l’industrie de sexe – le porno est un des plus grands secteurs sur internet. On voit aussi un glissement vers du porno de plus en plus dur, vers la pornographie enfantine. Le porno est présent partout aujourd’hui et diverses études ont montré que cela impose une pression sérieuse sur les jeunes femmes, en particulier sur le plan de leurs « prestations » sexuelles. Elles ont montré que, dans 97% du matériel pornographique, les relations entre les sexes reposent sur l’obéissance et la soumission des femmes. La plus grande partie du matériel porno déborde de clichés du genre « si les femmes disent non, elles veulent dire oui.

    Pour beaucoup de jeunes femmes qui sont attirées dans cette industrie du porno – faire des photos est quand même une façon « innocente » et facile de se faire un peu d’argent – ces premiers pas s’avèrent être un marchepied pour la prostitution. Bien qu’on entende aujourd’hui dire de plus en plus souvent que c’est un « choix » que les femmes font, il est quand même remarquable que même ces femmes qui pensent que c’était leur « choix » doivent à terme utiliser des drogues pour pouvoir continuer à faire ce « travail ». Toutes les prostituées sont confrontées régulièrement à la violence. Bien que différentes organisations, y compris des organisations soi-disant progressistes, veulent présenter aujourd’hui la prostitution comme « un boulot comme un autre », ce n’est pas du tout le cas. Pour la grande majorité des prostituées, il ne s’agit pas d’un « choix », mais d’une pure nécessité économique. Une grande partie du marché de la prostitution est en outre occupée par ce qu’on ne peut pas appeler autrement que des esclaves sexuelles, importées par des réseaux de traite d’êtres humains. Ce n’est pas étonnant que cette industrie du sexe ait profité à fond de la désintégration des Etats staliniens en Europe de l’Est et en Russie et qu’un grand nombre de femmes submergent le marché de prostitution, forcées de façon directe ou indirecte par les trafiquants de chair humaine.

    Malgré le fait qu’une plus grande proportion de femmes que d’hommes se trouvent dans une situation de pauvreté, leur surconcentration dans les emplois mal payés, temporaires et à temps partiel, la violence, le harcèlement et les préjugés,… une grande partie des politiciens et politiciennes prétendent pourtant que les femmes ne sont plus opprimées ni discriminées. En réalité, la situation s’est détériorée au cours des dernières décennies pour les femmes qui travaillent ou qui dépendent d’une allocation. La dépendance économique fait que toute une série de droits dont les femmes disposent légalement ne peuvent pas être appliqués dans la réalité.

    C’est pour cela que le MAS mène campagne en mars. Une campagne sur le thème du pouvoir d’achat et son impact sur de larges couches de femmes qui disposent de revenus moyens plus bas que ceux des hommes. Une campagne qui met aussi en lumière la solidarité internationale avec une manifestation en solidarité avec le mouvement des femmes iraniennes, contre le régime en Iran mais aussi contre l’intervention impérialiste des Etats-Unis au Moyen-Orient.

  • L’oppression continue ! La lutte pour une alternative socialiste reste nécessaire…

    Femmes et capitalisme

    Au nom de la politique de l’égalité des chances, la Ministre flamande Kathleen Van Brempt (SP.a) a annoncé cette année qu’elle investirait 5 millions d’euros dans des entreprises qui dispensent une gamme de services destinés à soulager les tâches ménagères de leurs employés, comme repasser, faire les courses, préparer des repas chauds pour le soir, garder les enfants dans des crèches proches de l’entreprise et aider au nettoyage. Pour chaque euro que ces entreprises y investiront, la Communauté flamande en ajoutera un de ses propres deniers.

    Ivy Meert

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    Quelques chiffres

    • Les femmes gagnent en moyenne 14,9% de moins que les hommes. Si on prend en compte les grandes disparités en matière de travail à temps partiel, l’écart est de 20,5%. Il s’élève même à 25% si on tient compte du fait que les femmes se retrouvent plus souvent avec des salaires bas et très bas. 10,3% des femmes gagnent moins de 1500 euros brut par mois contre 2,7% chez les hommes.
    • La violence domestique est la cause principale de mort et de handicap permanent des femmes entre 16 et 44 ans en Europe.
    • 40,3% des femmes entre 15 et 49 ans travaillent à temps partiel.
    • 56% des réfugié(e)s sont confronté(e)s à la violence sexuelle (ces actes sont perpétrés par des membres du personnel des centres d’asile dans 25% des cas)
    • Un tiers des mères isolées vivent sous le seuil de pauvreté.
    • 43% des cas de viol déclarés restent sans suite.

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    La Ministre insiste sur le fait que les ouvriers de l’industrie automobile et les caissières des supermarchés doivent aussi pouvoir en profiter et pas seulement les hommes et les femmes préoccupés par leur carrière. A première vue on dirait une mesure socialiste, mais il y a une grosse anguille sous roche. L’organisation patronale flamande VOKA s’est vu confier un rôle important dans l’affectation de l’argent prévu. Il va aider les entreprises à développer les services. Cela ne promet rien de bon, car tout l’argent investi devra en rapporter encore plus.

    Une question importante reste en suspens : qui va-t-on engager dans ces services d’aide ménagère et avec quel statut ? Pour l’instant, Van Brempt se tait là-dessus dans toutes les langues. On peut parier sans grand risque de se tromper que ce seront surtout des femmes et qu’on aura recours aux titres-services. De nouveau une baisse de charges pour les entreprises et une augmentation des charges pour beaucoup de femmes.

    Notre point de vue : la socialisation des tâches ménagères

    Le MAS se prononce pour la socialisation des tâches ménagères au sein de services publics, mais ça ne signifie pas qu’elles doivent être remplies par des femmes sous-qualifiées et sous-payées.

    Organiser des services collectifs tels que des salons-lavoirs, des restaurants de quartier, des ateliers de repassage, des crèches,… devrait servir à alléger fortement le travail des femmes – et accessoirement des hommes – au foyer. Cela permettrait aussi de rendre le travail plus efficace, meilleur marché et plus écologique qu’à l’heure actuelle où chaque famille a ses propres appareils ménagers. La raison pour laquelle tout ce qui précède est mis au conditionnel tient au fait que ça ne peut se réaliser que par une lutte unifiée de tous les instants dans les entreprises comme dans la rue et par un contrôle démocratique.

    Celles (et ceux) qui travaillent dans de tels services ont évidemment droit à un salaire et à un statut dignes de ce nom. Il n’y a pas de raison de considérer que la prestation d’un service comme l’aide au nettoyage doive être moins valorisée financièrement que n’importe quel autre boulot. Si la division sexuelle des tâches est encore fortement implantée dans la culture, la morale et l’éducation, il n’y a toutefois aucune raison que le travail habituellement confié aux femmes soit moins valorisé.

    Cela reste pourtant le cas actuellement, car il y a des secteurs typiquement féminins comme la confection, le nettoyage et la vente où les salaires du personnel exécutant sont très bas. Les chiffres qui démontrent l’actualité de l’oppression des femmes sont éloquents : une femme gagne en moyenne 25% de moins qu’un homme. Ce pourcentage est aussi élevé parce que ce sont surtout les femmes qui travaillent à temps partiel. L’écart salarial s’élève encore à 17% si on prend en compte le salaire horaire moyen et à 6% pour des fonctions équivalentes (chiffres : dossier Equal Pay Day 2008, Femmes FGTB).

    On considère toujours le salaire de la femme comme un complément à celui de l’homme. Les femmes qui souhaitent faire un travail ou des études qui ne correspondent pas à leur rôle traditionnel dans la société devraient pouvoir le faire sans qu’une lourde pression sociale ne fasse tout pour les en dissuader.

    Dès que la majorité de la population, qui est aussi celle dont dépend la production, parviendra à arracher la propriété des moyens de production des mains de l’élite capitaliste pour les gérer elle-même et que le socialisme sera instauré, on en aura fini avec l’exploitation des travailleurs. On aura du même coup créé la possibilité d’en finir une fois pour toutes avec l’oppression des femmes, mais ce n’est pas une garantie. Il appartiendra d’abord aux femmes de s’élever contre les mesures qui porteront atteinte à leurs intérêts, mais elles pourront compter sur le soutien d’un grand nombre d’hommes comme ce fut le cas lors de la Révolution russe de 1917.

    La dépendance par rapport à la famille traditionnelle subsiste sous le capitalisme

    Le capitalisme met l’accent sur la famille traditionnelle. Nous ne sommes évidemment pas contre l’existence des familles, mais nous disons que les femmes doivent acquérir leur indépendance financière. Ce n’est qu’ainsi qu’une famille peut être une forme de coexistence volontaire.

    Les dernières années ont vu la famille traditionnelle (l’homme comme principal soutien matériel avec une femme et des enfants à sa charge) décliner en tant que modèle dominant de vie en commun. Les Verts flamands ont saisi la balle au bond avec une proposition de stimuler le “cohabitat” que Groen ! décrit ainsi : «C’est une forme d’habitation communautaire où plusieurs personnes ont leur propre habitation et préservent donc leur vie privée. Mais il y a aussi des aires communes où les habitants peuvent se réunir et organiser des activités. Le cohabitat est non seulement bénéfique à l’interaction entre les gens et à la compression des coûts du logement, mais offre aussi une plus-value écologique considérable. Les cohabitants logent de façon plus compacte et utilisent donc moins d’espace. Le partage d’équipements communs entraîne de grosses économies d’énergie et d’eau. »

    Outre le fait que les mesures ci-dessus n’offrent que très peu d’avantages pour l’environnement dans un système capitaliste qui se caractérise par la surproduction (y compris sur le marché immobilier) et qui est constamment à la recherche de débouchés, on peut se demander si la solution qui est mise en avant ne va pas alourdir les charges qui reposent sur les épaules des femmes. L’essentiel est que Groen ! trouve que le cohabitat peut offrir une solution à la hausse du nombre de familles monoparentales, des isolés, des personnes âgées et au fait que les enfants restent plus longtemps chez leurs parents.

    Mais on renvoie ainsi presque tous les problèmes de société à la charge de ménages individuels dont le nombre de membres est indéterminé. En pratique, ça va souvent mener à une situation où la femme doit non seulement s’occuper de son homme et de ses enfants, mais aussi des personnes âgées et/ou des isolés et/ou des jeunes adultes qui logent dans le même cohabitat.

    La famille traditionnelle se décompose peu à peu. De plus en plus de femmes étudient, travaillent et veulent être maîtres de leur sort. Cela a mené dans un premier temps à ce que les femmes soient confrontées à une double tâche quotidienne et à la pauvreté si leur homme ne gagne pas assez. De cette manière, les femmes sont confinées dans le carcan de la famille traditionnelle. La proposition de Groen ! revient en fait à élargir la soi-disant famille traditionnelle sans la remettre fondamentalement en question.

    Le capitalisme est aussi très attaché au maintien de la famille traditionnelle :

    • Elle assure à bon compte la reproduction de la force de travail, tant au quotidien que sur une génération
    • Le travail de la femme au foyer fait office de tampon économique en période de crise : il permet d’exercer une pression à la baisse sur les salaires sans susciter de révolte immédiate ; c’est un moyen de faire des économies sans que les gens ne le ressentent directement.
    • Elle permet d’élargir les débouchés économiques, car la publicité incite chaque famille à acheter séparément ses appareils ménagers et à les remplacer rapidement.
    • On nous y éduque très tôt à devenir plus tard des femmes au foyer et des soutiens de famille. Nous y apprenons à nous identifier aux intérêts des membres de notre famille plutôt qu’à ceux de nos collègues de travail. Des hommes qui hésitent à faire grève parce qu’ils ont une famille à entretenir. Des femmes qui hésitent à s’insurger contre leur condition parce qu’elles ne veulent pas que leurs enfants en subissent les conséquences. La famille inculque aux filles l’idéologie du sacrifice – être toujours disponible pour les autres – et fait de la soumission une vertu, ce qui constituera plus tard un frein à leur propre émancipation.
    • Elle permet de mal rémunérer les femmes pour le travail qu’elles fournissent à l’extérieur de la maison. Les femmes y apprennent à être d’abord des femmes au foyer et à voir leur travail à l’extérieur comme un revenu d’appoint. Comme les femmes ne voient pas leur travail comme une finalité, elles ont du mal à s’organiser pour améliorer leurs conditions de travail et se laissent confiner dans des professions typiquement féminines que les hommes évitent : un travail routinier, monotone et sous-qualifié sans possibilités de promotion.

    Tant qu’une partie du monde de l’entreprise recourt à la force de travail bon marché des femmes, il y aura des contradictions dans les intérêts du monde de l’entreprise. D’une part les entreprises ont besoin des femmes en tant que force de travail, d’autre part elles ont besoin de femmes au foyer qui assurent la reproduction de la force de travail des hommes en leur offrant le gîte et le couvert. Ces différents intérêts peuvent entrer en collision et les femmes doivent en profiter pour s’insurger et exiger de ne plus être taillables et corvéables à merci.

    Nous n’avons pas besoin de charité individuelle, mais de services publics de qualité qui arrachent les plus faibles à la dépendance familiale. La Sécurité sociale est un système de protection collective. Le démantèlement de cette sécurité sociale va de pair avec l’accentuation du rôle de l’individu et des formes de sociabilité individuelles comme la famille.

    Il faut abolir la famille en tant qu’institution qui enferme les hommes et les femmes dans un carcan pour mieux les exploiter, mais cela ne signifie évidemment pas que la famille doive disparaître en tant qu’entité relationnelle. Il faudra lutter pour cela, car les capitalistes ne le permettront jamais. Le socialisme est nécessaire pour éviter que les acquis de la lutte des femmes ne soient sans cesse remis en cause.

  • Contre l’oppression des femmes, contre la guerre : résistance !

    Après les attentats du 11 septembre, l’impérialisme des Etats-Unis a décidé de se venger en déclenchant une guerre contre l’Afghanistan. Les partisans de la guerre avaient annoncé entre autre que la chute des Talibans mettrait fin à l’oppression de la femme en Afghanistan.

    Tina, EGA-Louvain

    En effet, les femmes étaient extrêmement opprimés et par exemple ne pouvaient pas aller à l’école et des règlements vestimentaires sévères étaient imposés par la loi islamique. Avec la guerre, le régime taliban a été remplacé par un gouvernement « démocratique » à la botte des USA. Mais les Talibans contrôlent toujours une grande partie du pays et la situation des femmes ne s’est jamais réellement améliorée dans les autres régions du pays. En effet, par exemple, beaucoup de filles se marient avant qu’elles aient 16 ans et 60 à 80% de ces mariages sont forcés. Loin de libérer les femmes, l’impérialisme américain et ses alliés sur place, dont la Belgique qui vient de renforcer son contingent au sein des forces de l’Otan, ont complètement accepté la Sharia qui reste toujours d’application. La lapidation, la pendaison de femme en place publique,… sont toujours monnaie courante en Afghanistan. La guerre, qui aurait dû arrêter l’oppression de la femme, n’a fait que des victimes qui sont principalement des femmes et des enfants et a conduit tout un pays dans une instabilité totale qui renforce l’influence des Talibans.

    En Irak, nous voyons aussi que la guerre touche surtout les femmes. Plusieurs politiciennes et militantes des droits de la femme ont été assassinées depuis l’invasion américaine du 20 mars 2003. A cause de l’insécurité qui règne dans les rues, les femmes peuvent à peine participer à la vie publique et leurs droits sont limités). Le viol est souvent utilisé comme arme de guerre. De plus en plus, les citoyens ordinaires sont victimes des guerres : il y a les dommages collatéraux toujours aussi mortels et après cela il y a les dommages très importants causés sur les infrastructures civiles qui privent les populations d’eau ou d’électricité. Dans toutes les régions, les gens sont en contact avec des armes à uranium enrichi, qui ont pour effet de provoquer des cancers et des leucémies.

    D’une part nous voyons que la puissance US a voulu montrer sa force militaire (ce qui n’a clairement pas réussi en Irak). D’autre part, il est clair que les guerres au nom de la liberté et de la démocratie servent uniquement les intérêts des multinationales (principalement celles des secteurs pétroliers et de l’armement). Participe à la manifestation du 8 mars pour les droits des femmes, le retrait des troupes du Moyen-Orient et la sortie de la Belgique de l’Otan !

    Une action de masse est nécessaire !

    Le 16 mars la plate-forme pour la paix organise une journée internationale contre la guerre sous le mot d’ordre “1000 marcheurs pour la paix”. Ce 20 mars cela fera exactement 5 ans que les USA ont envahi l’Irak. Entre temps, les excuses utilisées pour justifier la guerre ont été démasquées. Maintenant la guerre est pour ainsi dire passée, mais le pays est toujours occupé et gît sous les décombres. Le régime fantoche actuellement au pouvoir n’est pas du tout démocratique, et les troupes américaines n’ont toujours pas commencé leur désengagement. C’est pour cette raison que le 16 mars des manifestations vont se tenir partout dans le monde pour accuser cette situation intolérable. Mais malheureusement, la plate-forme officielle pour la paix ne va pas organiser de manifestation en Belgique contrairement aux dernières années, mais va organiser une promenade entre Louvain et Bruxelles sous le slogan : “1000 marcheurs pour la paix”. Selon nous, Il est impossible que cette promenade égale l’impact d’une manifestation. De plus, cela ne permet pas aux gens d’organiser et de mener ensemble la lutte contre la guerre. La même chose vaut aussi pour l’énième action de Bomspotting le 22 mars : “Nato : Game Over “. Le but est ici d’accuser l’OTAN de garder les armes nucléaires sur Kleine Brogel en essayant d’entrer par petits groupes dans la base. Bien entendu, l’accusation est justifiée, mais la forme d’action présentée par Bomspotting, est selon nous inefficace.

    Seule une grande manifestation dans laquelle les étudiants et les travailleurs imposent ensemble leurs revendications peut avoir un effet conséquent. Pour cette raison nous considérons la manifestation des femmes du 8 mars comme une manifestation contre la guerre et l’occupation.

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