Category: Féminisme

  • Le sexisme est une méthode patronale de diviser-pour-régner : La lutte est la réponse des travailleurs

    Ce dimanche 27 mars les forces réactionnaires de la société se mobilisent pour remettre en question un des principaux acquis des femmes, le droit à disposer de leur corps ! Y participeront probablement Monseigneur Léonard, le groupuscule « Nation » et le Vlaams Belang.

    Tract de la Commission Femmes du PSL

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    Contre-manifestation ce 27 mars à 15h, place d’Espagne à Bruxelles

    Profitant de la crise économique et politique, ces groupes rétrogrades et conservateurs peuvent gagner en importance, voilà pourquoi partout où ils manifestent nous devons leur opposer une résistance farouche et un programme clair !

    • Maintien du droit à l’avortement et allongement du temps durant lequel on peut légalement se faire avorter !

    L’avortement n’est bien entendu pas une partie de plaisir, et c’est pourquoi nous joignons cette revendication à d’autres :

    • Avoir un enfant ne doit pas être un luxe ou un sacrifice financier. Pour un logement et un revenu décent pour tous !
    • Les moyens de contraception sont encore méconnus et trop chers, pour l’accès à une contraception gratuite et de qualité pour tous !
    • Le droit à avoir des enfants doit être aussi défendu : plus de moyens pour la recherche et pour la gratuité de l’assistance artificielle !

    Le magnifique film « Made in Dangenham » nous montre bien que le sexisme est avant tout un moyen pour le patronat de diviser les travailleurs pour augmenter encore leurs bénéfices.

    C’est seulement par une lutte courageuse et avec beaucoup de détermination que les travailleuses (et travailleurs !) ont pu mettre en échec les discriminations salariales !

    Dans une société où une infime minorité exploite constamment l’écrasante majorité du peuple, des fléaux comme le sexisme, le racisme ou l ’homophobie seront toujours des moyens pour maintenir les gens dans l’ignorance et le mépris mutuel.

    Le Parti S ocialiste de Lutte/Linkse Socialistische Partij se bat pour la construction d’un nouveau parti des travailleurs qui lutte contre tout ce qui nous divise, contre le capitalisme, pour l’égalité, pour la justice, pour la liberté bref : pour le socialisme !

  • Manifestation contre l’avortement: Défendons les droits des femmes, non à la réaction!

    Tout comme l’an dernier, un appel à manifester contre l’avortement a été lancé pour ce 27 mars. En 2010, cette "marche pour la vie" avait notamment pu compter sur le soutien de diverses organisations d’extrême-droite telles que "Belgique et Chrétienté", "Nation" et le Vlaams Belang. Une contre-manifestation se tiendra également ce jour-là à l’appel de la fédération laïque des centres de planning familial (FLCPF).

    POUR LE DROIT DE TOUTES A DISPOSER DE LEUR CORPS! Contre-manifestation ce 27 mars, à 15h, place d’Espagne à Bruxelles

    L’an dernier, la manifestation contre l’avortement qui portait le nom «Pour la vie» avait rassemblé entre 500 et 1000 personnes (1.600 selon Le Soir!). En Europe, le droit à l’avortement n’est toujours pas reconnu en Irlande, à Chypre, à Malte et en Pologne. La politique du Vatican concernant les droits des femmes, et d’autres sujets de société comme les droits des LGBT, a pris un tournant encore plus réactionnaire ces dernières années dû entre autres à l’élection de Benoit XVI qui représente l’aile conservatrice de l’Eglise catholique. En Belgique, la nomination de Mgr Léonard est une conséquence logique de l’idéologie prônée par l’Eglise. Ce dernier a d’ailleurs ouvertement soutenu la manifestation contre l’avortement de l’année dernière, et y était présent.

    Avec la crise, l’augmentation de la pauvreté et de l’insécurité socio-économique pousse de nombreux travailleurs à rechercher une certaine sécurité dans la famille. Depuis les années ‘80, la privatisation et le sous-financement chronique des services publics a forcé de plus en plus de familles à prendre en charge une plus grande part des tâches domestiques comme l’éducation des enfants, les soins de santé… Les premières personnes touchées sont les femmes et les jeunes. Les valeurs familiales traditionnelles telles que le mariage et le retour de la femme au foyer sont des idées défendues depuis des dizaines d’années par les organisations fascistes et catholiques conservatrices.

    Aujourd’hui, ces dernières profitent des conséquences de la crise pour remettre à l’ordre du jour leur idéologie sexiste et nauséabonde qu’elles diffusent parmi les travailleurs et leur famille. Contre ce retour galopant des idées d’extrême-droite et face au silence des partis traditionnels, nous devons nous organiser. Le PSL se bat activement contre le sexisme, le fascisme et toute autre forme d’oppression contre les travailleurs. Nous luttons pour, entre autres, un emploi de qualité pour tous et toutes, un salaire étudiant, des services publics gratuits et de qualité et d’autres revendications qui permettent aux femmes et jeunes de décider eux-mêmes de leur vie.

    Tout en défendant le droit à l’avortement – personne ne doit avoir le pouvoir de décider à la place de la femme si elle veut des enfants ou pas – nous pensons aussi que beaucoup de femmes qui se font avorter ne le feraient pas si leur situation financière était meilleure.

    Nous revendiquons un véritable choix pour les femmes, et donc le maintien du droit à l’avortement et de préférence même un allongement du temps pendant lequel on peut légalement faire un avortement. Mais nous revendiquons également le droit à un revenu stable et suffisant pour vivre confortablement par une augmentation des salaires et de toutes les allocations sociales. A cela doivent être combinées des allocations familiales couvrant réellement le coût d’un enfant et des services publics permettant aux femmes de combiner travail et famille. Ce programme doit garantir qu’aucune femme ne se fasse avorter pour des raisons principalement financières.

    • STOP AUX IDEES REACTONNAIRES! POUR LE DROIT DE TOUTES A DISPOSER DE LEUR CORPS! Maintien du droit à l’avortement et allongement du temps durant lequel on peut légalement se faire avorter!

    L’avortement n’est bien entendu pas une partie de plaisir, et c’est pourquoi nous joignons cette revendication à d’autres:

    • Avoir un enfant ne doit pas être un luxe ou un sacrifice financier. Pour un logement et un revenu décents pour tous!
    • Les moyens de contraception sont encore méconnus et trop chers, pour l’accès à une contraception gratuite et de qualité pour tous!
    • Le droit à avoir des enfants doit être aussi défendu: plus de moyens pour la recherche et pour la gratuité de l’assistance artificielle!
  • Comment combattre le sexisme ?

    Le 13 février, en Italie, des milliers de femmes sont sorties dans les rues de 200 villes environ contre le sexisme et contre Berlusconi. Le très médiatique président du conseil italien est évidemment fort peu subtil mais, en Belgique aussi, le sexisme est un problème réel.

    En effet, une enquête de Flair (automne 2009), en collaboration avec l’Institut pour l’égalité des hommes et des femmes, a démontré que 79% des sondées avaient déjà fait face au sexisme. Un autre résultat frappant dans cette enquête montrait que la moitié des femmes choisit d’ignorer le sexisme. ‘’Si tu réponds à ce genre de choses, tu es vite amalgamée comme une féministe ou une pauvre conne sans humour’’, explique la rédactrice en chef de Flair, Mie Van der Auwera, dans le quotidien Nieuwsblad (10/11/2009). Il est vrai que quand il s’agit de sexisme, on considère bien souvent qu’il ne s’agit que d’humour. Mais les statistiques montrent de façon récurrente que les femmes ont bien moins de chances que leurs comparses masculins d’obtenir un emploi bien payé. Du point de vue académique, il est reconnu que l’image véhiculée de la gent féminine est sexiste et que cela comporte de sérieuses conséquences à différents points de vue. Ainsi, les attitudes sexistes sur le lieu de travail jouent un rôle, en plus des cadences déjà bien trop élevées, dans la formation de dépressions, de burn-out,…

    Les idéaux de beauté diffusés par l’industrie cosmétique, en recherche permanente de profits plus juteux, influent aussi sévèrement sur le développement d’une image de soi négative chez la plupart des femmes. Différentes études menées aux Etats-Unis attestent en effet que des femmes avec une piètre image d’elles-mêmes ont tendance à dépenser plus d’argent dans des produits de beauté (cosmétiques, produits minceurs, chirurgie plastique,…).

    Une telle image, réduisant les femmes au rang d’objets sexuels joue également un rôle dans la violence faite aux femmes. Une importante partie de cette violence se déroule dans la cellule familiale. La société – entraînant les bas salaires et les contrats temporaires (auxquels les femmes sont confrontées deux fois plus que les hommes), combinés à la hausse des prix du logement et de l’énergie – ne facilite pas la tâche aux femmes qui cherchent à échapper à une relation violente. Et malgré l’annonce, chaque année, d’un ‘’plan d’action’’ promis par le gouvernement, il n’y a toujours pas de refuges ou de quelconque forme de structures de prise en charge supplémentaires. Les structures existantes sont d’ailleurs sous-financées, voire même pas financées du tout.

    La violence est aussi présente en dehors des relations de couple. En effet, les statistiques de la police (chiffres de 2007) montrent qu’en Belgique, une fois par semaine en moyenne, une personne se fait violer dans une école secondaire. A cette triste moyenne s’ajoute celle de deux agressions sexuelles par semaine. Évidemment chaque personne avec une vision sexiste n’est pas pour autant un violeur en puissance, par contre chaque violeur a clairement une vision sexiste des femmes.

  • 8 mars Journée Internationale des Femmes: Petit état des lieux international

    Voici différents témoignages et explications de la situation des femmes au Venezuela, en Irlande, à Hong Kong, en Chine, en Inde, en Suède, en Grande-Bretagne, en Italie et en Egypte, recueillis par socialistworld.net, le site internet du Comité pour une Internationale Ouvrière.

    Comité pour une Internationale Ouvrière

    Chine: Les jeunes femmes se battent pour une meilleure vie

    Chinaworker.org

    En Chine, les jeunes femmes constituent la majorité des travailleurs dans l’industrie de la transformation et dans l’assemblage destiné à l’exportation. Dans beaucoup d’usines, elles représentent 80% du personnel. Il n’est dès lors pas surprenant de voir qu’elles ont joué un rôle clé dans plus de 40 grèves qui se sont développées dans l’industrie de l’exportation ces dernières années, des grèves pour de meilleurs salaires et pour des syndicats de base en contrepoids aux syndicats d’entreprise qui sont les seules organisations légales des travailleurs en Chine.

    Les jeunes femmes, encore plus que les hommes, quittent la campagne et rejoignent les forces de travail immigrées parce que la pauvreté et la routine abêtissante de la vie à la campagne les touchent plus spécialement et très durement. Souvent, elles sont retirées des écoles pour travailler dans la ferme de leurs parents, ou alors sont-elles poussées à trouver du travail comme immigrée, souvent à partir de l’âge de 14 ans déjà. Dans quelques régions campagnardes, 40% des jeunes quittent l’école avant d’obtenir un diplôme, contre un degré national de 5%. Les filles font généralement les deux tiers des jeunes qui quittent l’école trop tôt.

    Cela est reflété dans le taux d’analphabétisme en Chine, où 70% des 85 millions d’analphabètes sont des femmes. Malgré le fait qu’il est devenu interdit de demander des frais de scolarité dans l’enseignement primaire en 2005, cela reste une réalité dans beaucoup de régions rurales parce que les gouvernements locaux sont en faillite ou ont dépensés tous les moyens dans des projets d’infrastructure qui stimulent les données économique et qui sont de bonnes opportunités de pots-de-vin pour les bureaucrates. Beaucoup de familles des campagnes ne savent pas se permettre de payer le coût de l’enseignement et considèrent que l’enseignement est moins important pour une fille, ce qui est dû à la pression économique et au manque de moyens pour les pensions et les soins des personnes âgées.

    Les femmes sont sensées se marier et prendre des parents de leur mari, mais pas de leurs propres parents, ce qui explique aussi pourquoi il y a tant d’avortement sélectifs selon le genre du nouveau né à venir, malgré le fait que cela est interdit, avec en conséquence un déséquilibre de genre : pour 100 filles nées en Chine, il y a 119 garçons. Ce déséquilibre croissant signifie que la prostitution imposée et la traite des êtres humains connaissent une développent illimité dans quelques régions du pays. Selon un rapport récent, la Chine a aussi le taux de suicide le plus élevé au monde parmi les femmes – 25% plus haut que chez les hommes. A nouveau, il s’agit surtout de femmes des campagnes. «La moitié des suicides se produisent chez les femmes des régions rurales, qui boivent généralement des pesticides pour en finir avec leur vie», écrit le China Daily. La pauvreté, la pression financière et les mariages malheureux, forcés ou violents sont les causes les plus importantes.

    Hong Kong : Les femmes se battent contre la discrimination et l’injustice sociale

    Socialist Action, CIO Hong Kong

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    Irlande

    L’Irlande du Sud reflète l’énorme changement en attitudes sociales qui a trouvé place ces dernières années. Une recherche comportementale du « Irish Times », faite en octobre 2010, est parvenue aux constats suivant:

    • 60% des -45-ans aideraient une copine à obtenir un avortement
    • Plus de 60% pense que les mariages homosexuels doivent être permis
    • Presque la moitié pense que les couples homosexuels doivent pouvoir adopter des enfants

    Asie

    Les travailleuses dans le textile en Asie subissent des conditions de travail et de vie qui font penser à l’esclavagisme. Forcées de travailler plus de 10 heures par jour, sept jours par semaine, dans des usines sans sécurité, où les harcèlements sexuels sont monnaie courante. Elles sont souvent logées dans des logements surpeuplés. Mais des centaines et des centaines de milliers de jeunes femmes sont entrées en grève pour un salaire viable. Le mouvement a été provoqué par les prix croissants de nourriture et des produits de base. Elles sont restées debout devant le gaz lacrymogène, devant les matraques électriques, devant les canons à eau et d’autres armes d’assaut. Des milliers ont été arrêtées et des centaines ont été blessées, surtout au Bangladesh où la répression était la plus brutale. Cependant, elles ne se sont pas laissé intimidées et elles ont obtenu quelques concessions. La lutte est loin d’être finie et elle est une inspiration pour les travailleuses partout dans le monde.

    Egypte

    En Egypte des milliers de travailleuses sont entrées en grève pour leurs droits et pour la fin du régime. Le 10 février, le personnel, principalement féminin, du Centre de Recherche de la Santé des Animaux Egyptien a fait une manifestation devant la porte de leur centre, où ils demandaient la démission immédiate du directeur:

    “Elle est totalement corrompue”, disait un docteur. ”Elle utilise l’argent prévu pour l’étude et la prévention de la grippe aviaire pour construire des villas personnelles au Caire et en Alexandria”

    “La seule raison pour laquelle elle a cette position est que son frère travaille au bureau du Ministre de la Santé”, disait une autre. D’autres participants à la grève parlaient de mauvaises conditions de travail et du népotisme comme raisons pour leur protestation. A peu près 45 des 150 travailleurs ont commencé à chanter quand le directeur est arrivé en voiture, pour tout de suite repartir quand elle a vu les protestations, après quoi des cris de joie ont résonné.

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    Les femmes, et surtout les femmes de la classe ouvrière, ont beaucoup de raisons de se fâcher sur la manière dont la société est aujourd’hui gérée. Les femmes sont traitées comme des travailleurs de second rang, leurs salaires ont stagné durant les 10 dernières années parce que le patronat a utilisé la crise économique pour garder les salaires au plus bas. Pour les travailleuses et travailleurs, la crise a conduit à une augmentation sensible du temps de travail. Cela touche spécifiquement très durement les femmes, qui ont moins de temps et plus de stress pour être présentes pour leurs enfants. Beaucoup de femmes n’ont pas d’autre choix que d’accepter des boulots précaires ou dans l’économie informelle – leur nombre a doublé ces cinq dernières années.

    Le revenu médian des employées était de 8.500 HK$ en 2009, soit à peu près 30% de moins que pour les hommes. Il est d’usage dans les entreprises de moins payer les femmes pour des emplois identiques. C’est surtout le cas dans le secteur de la restauration.

    Ce n’est donc pas étonnant que le nombre de femmes qui vivent sous le seuil de pauvreté a augmenté entre 1996 et 2008 de 485.000 à 635.000 personnes. Hong Kong a le fossé entre riches et pauvres le plus extrême de toutes les économies développées, et la pauvreté augmente plus vite parmi les femmes. Les femmes sont les plus grandes perdantes de la politique pro-riche et anti-providence de Donald Tsang (chef de l’exécutif de l’administration de Hong Kong) et de ses partisans.

    La discrimination contre les femmes mariées sur le marché du travail a même encore empiré depuis la crise économique. Chaque année, la moitié des 300 plaintes qui entrent à la Commission pour l’Egalité concernant des discriminations sur base du sexe est liée à la question de la grossesse. La discrimination est souvent cachée, comme de faire travailler une femme enceinte sans air conditionné ou en utilisant des autres formes de pression et d’harcèlement.

    En 2010, une importante percée a eu lieu avec la première législation autour d’un salaire minimum à Hong Kong. Cela s’est produit après plus de dix ans de retards, avec une énorme pression sur le gouvernement et le patronat. Mais il faut beaucoup plus que ça. Le niveau du salaire minimum, 28 HK$ par heure, est toujours trop bas. Et la nouvelle loi discrimine aussi les immigrés, les personnes handicapées et les étudiants. Les patrons cherchent aussi des manières de limiter la loi et de couper dans leurs frais – en embauchant plus de travailleurs à temps partiel et en forçant les travailleurs à devenir des pseudo-indépendants.

    Les syndicats à Hong Kong doivent étayer leurs paroles sur de meilleurs salaires et une diminution du temps de travail avec des actions et avec une volonté de réellement passer à la lutte. Nous voulons un salaire minimum juste et totalement inclusif, ainsi que le droit à des négociations salariales collectives pour tous les travailleurs. Cela est lié à la nécessité de transformer les syndicats en organisations de lutte, contrôlées par leurs membres, avec des sections démocratiques au niveau du lieu de travail et avec des dirigeants qui vivent au salaire moyen d’un travailleur qualifié.

    Venezuela : Réformes sous attaque

    Denise Dudley, Socialismo Revolucionario, (CIT/CIO Venezuela)

    Lors des premières années de la Révolution Bolivarienne, des pas en avant importants ont été faits pour les ouvrières, entre autres avec la fondation d’un Ministère pour les Femmes et de différents programmes d’éducation et de santé (Missions) qui avaient pour but de tirer les femmes hors de la pauvreté et de la dépendance financière. Malheureusement, nous avons vu que ces réformes ont de plus en plus été réduites ces dernières années, partiellement en résultat de la récession de deux ans qui a conduit à des coupes budgétaires (jusqu’à 50% en moins des moyens de beaucoup de Missions).

    Le président du Venezuela, Hugo Chavez, a parlé de son gouvernement comme étant “féministe”. Cependant, le Conseil National (le Parlement) récemment élu a aboli la «Commission Femmes» mise sur pied pour combattre le sexisme et le «machismo» qui restent dominant dans la société vénézuélienne d’aujourd’hui. En plus, l’avortement reste illégal, avec un grand impact sur la vie et le bien-être de centaines de milliers de femmes.

    Il y a au Venezuela de grands obstacles pour s’organiser autour de ces questions, notamment l’extrême polarisation politique entre les défenseurs et les adversaires de Chavez. Une des conséquences est que beaucoup de gens à gauche doutent ou refusent de participer à une campagne qui pourrait être vue comme une campagne «contre» le gouvernement et faisant partie de l’aile droite organisée.

    A cette Journée Internationale des Femmes, une Conférence Internationale des Femmes est toutefois organisée à Caracas, ce qui offre un forum et une opportunité de discuter de ces questions et où on espère qu’un plan d’action va être proposé pour mener la lutte pour les droits des femmes.

    Suède : Un nouveau réseau lutte contre la politique de droite

    Elin Gauffin, Rättvisepartiet Socialisterna (CIO-Suède)

    Pour le 8 mars de cette année, un nouveau réseau a été mis sur pied en Suède sous le nom “Luttes des Femmes contre la Droite”. La première de ses tâches est l’organisation d’une manifestation à Stockholm pour la Journée Internationale des Femmes.

    Les slogans centraux de la manifestation sont: “Non aux privatisations” ; ”Abolition du RUT” (une réduction d’impôts pour les gens qui emploient du personnel domestique) ; ”Des emplois stables et sûrs” ; ”Pour la providence générale” ; ”Pas de profits sur les corps des femme” ; ”Arrêtez le sexisme” ; ”Solidarité internationale des femmes et justice globale”.

    Après plus de quatre années d’un gouvernement de droite en Suède, l’égalité a été attaquée sur beaucoup de terrains. Les diminutions d’impôts ont fait augmenter le fossé entre le revenu des femmes et celui des hommes à 1.000 Kroon par mois (100 euros). Le fossé entre hommes et femmes au niveau de l’emploi est le plus grand en 20 années, avec 230.000 plus d’hommes que de femmes ayant un emploi – un mauvais rapport pour un gouvernement qui affirme que l’emploi est sa priorité.

    Un emploi pour chacun, la providence générale et un secteur public efficace sont la base nécessaire pour parvenir à une véritable égalité, comme lorsque de bons moyens existaient en Suède pour les soins de santé, les soins aux personnes âgées et aux enfants, en résultat des luttes des femmes et des travailleurs. Aujourd’hui, tout le monde est sensé résoudre de plus en plus de problèmes sur base individuelle.

    Presque 100.000 habitants du district de Stockholm ont obtenu l’an dernier une diminution d’impôts pour employer du personnel domestique. Cela a fait augmenter la division de classe parmi les femmes. Celles qui peuvent se permettre d’employer quelqu’un pour nettoyer leur maison obtiennent une diminution d’impôts alors que ce genre d’emploi est souvent très précaire et le plus souvent très mal payé. Au lieu de ça, il faudrait libérer plus de moyens publics pour l’élargissement des soins aux enfants et aux personnes âgées pour ceux qui en ont besoin.

    Sanna Tefke, secrétaire jeune de Kommunal (syndicat des travailleurs communaux) Section 26, est membre de Rättvisepartiet Socialisterna (CIO-Suède) et l’une des initiatrices de la manifestation du 8 mars. Elle déclare: ”La privatisation des soins de santé à Stockholm a été si loin que dans beaucoup de districts, il n’y a plus de soins publiquement financés. Des millions de Kroon de l’argent des contribuables va vers les profits et les dividendes des propriétaires privés.”

    “L’initiative “Lutte des Femmes contre la Droite” était nécessaire pour en quelque sorte armer le 8 mars. Nous devons reconstruire un mouvement combatif qui puisse donner une réponse à la contre-révolution qui est menée aujourd’hui. Nous ressentons que les initiatives déjà existantes autour du 8 mars sont trop vagues et trop douces.”

    Une autre question reprise est celle de la violence masculine contre les femmes. Maria Rashidi, de l’ ”Association pour les Droits des Femmes”, nous raconte : ”Chaque jour, je rencontre une femme qui a été abusée par son mari. Les victimes de violence masculine ne sont souvent pas traitées de façon sérieuse par la police et les services sociaux. Les femmes dans une procédure d’asile sont touchées le plus fortement. Beaucoup doivent déménager tous les mois et sont exploitées comme des forces de travail bon marché. Les femmes travaillent par exemple dans des restaurants où elles font la vaisselle pour 20 SEK (2 euros) par heure et elles doivent y rester la nuit.”

    “Je reçois deux ou trois coups de téléphone par semaine de femmes qui ont été abusées comme ”nouvelle mariée par la poste”. Il faudrait avoir un accueil spécifique pour ces femmes. Le 8 mars, il est important de constater le progrès que les femmes ont obtenu, mais aussi de rappeler que, par la lutte, nous pouvons obtenir beaucoup plus.”

    Irlande : La lutte des travailleuses de Laura Ashley en inspire d’autres

    Dans le nord et dans le sud de l’Irlande, des assainissements tels que personne n’en a vu se produisent dans le secteur public, de même que des attaques contre les salaires – y compris une diminution du salaire minimum dans le sud avec 1 euro – touchent très durement les travailleuses et les femmes qui dépendent des services publics. Dans ce cadre, les travailleuses de Laura Ashley sont un exemple édifiant de femmes qui partent en contre-offensive.

    Déléguée et gréviste de Laura Ashley, Laura Waters, écrit sur ses expériences:

    “Avec 15 de mes collègues, surtout des femmes, j’ai été en grève un peu plus de trois mois. J’ai travaillé plus de huit années dans le fleuron de Laura Ashley à Grafton Street, à Dublin. En octobre, l’an dernier, nous avons appris que notre magasin allait fermer après une offre de bail de Disney Group.

    “Deux semaines avant la fermeture, nous avons tous reçu la promesse que nos emplois étaient en sécurité et que nous allions être mutées vers un nouveau magasin. Mais cela ne s’est pas produit, pas même quand Laura Ashley a été mise sous pression pour faire muter du personnel vers d’autres magasins ; la direction n’offrait que six emplois pour 22 travailleurs. La plupart d’entre nous travaillaient à temps plein, mais la meilleure nouvelle offre était un contrat de 16 heures au salaire très bas. Il n’y avait pas d’offre d’emploi semblable aux nôtres et Laura Ashley avait en plus le culot de nous offrir ces nouveaux emplois à condition de toutes passer à nouveau la procédure d’embauche.

    ”Les 22 travailleurs ont donc été confrontés à un licenciement imposé, où Laura Ashley ne voulait pas payer les primes de licenciement légalement prévues, dont il récupère pourtant 60% du gouvernement irlandais. Et cela malgré le fait que Laura Ashley est sur le point d’annoncer pour l’année passée des profits qui dépassent les 21 millions d’euros! Nous pensons aussi qu’il a obtenu une somme d’à peu près 90.000 euros pour la vente de notre magasin à Disney.

    “Pour nous, il ne restait pas d’autre option que les actions de grève afin d’éviter qu’une entreprise rapace et rentable comme Laura Ashley ne marche sur nous tous. Nous avions le sentiment qu’on devait se battre, pas seulement pour nous, mais pour tous les travailleurs qui étaient traités de cette façon.

    “Pendant notre grève de 15 semaines, il est devenu clair que la direction syndicale n’était pas représentative pour de simples travailleurs comme nous. Elle a échoué à chaque opportunité de conduire notre lutte vers une solution, alors que leur manque d’action n’avait pour effet que de tirer en longueur le conflit. La direction syndicale est totalement détachée de la lutte réelle à laquelle sont confrontés ses membres sur le terrain. Ainsi, notre indemnité de grève est de 40 euros par semaine. Je défie chaque fonctionnaire syndical de vivre avec 40 euros par semaine! Cela ne couvre qu’à peine les coûts de déplacement pour aller et revenir du piquet, ne parlons pas de l’hypothèque ou des factures des grévistes.

    “Par mon implication dans cette lutte, je me suis plus largement rendu compte de la crise, pas seulement dans le mouvement syndical, mais dans notre gouvernement et notre société en général. Tel que les choses sont pour l’instant, les simples travailleurs ne sont pas représentés par notre gouvernement, ce qui est tout de suite clarifié par leur volonté d’imposer des mesures d’austérité qui déciment les vies des simples travailleurs. Alors que les banquiers et les spéculateurs qui ont causé cette récession ont été sauvés avec des sommes massives, les simples travailleurs restent en plan, avec une lutte à mener contre l’austérité.

    “Pourquoi est-ce que nous devons continuer à payer pour la crise économique? Pourquoi les simples travailleurs doivent-ils supporter les horribles conséquences de l’austérité ? Pourquoi devons nous supporter les charges des fautes de l’élite riche ? Nous ne devons pas faire ça et c’est aussi la raison pour laquelle j’ai décidé de rejoindre le Socialist Party (CIO-Irlande). Je crois qu’il y a une alternative réelle et viable contre le système actuel. Je crois à une économie planifiée en fonction des intérêts des travailleurs, en opposition à la pauvreté et à l’inégalité créées par le capitalisme. Nous, la classe ouvrière, sommes la majorité et si nous luttons ensemble, nous pouvons vraiment faire la différence et devenir une force qui sait vraiment changer fondamentalement la société dans laquelle nous vivons.”

    Grande-Bretagne : Les femmes condamnées

    Jane James, Socialist Party (CIO-Angleterre et Pays de Galles)

    L’impact des assainissements du gouvernement des Conservateurs et des Libéraux Démocrates (Con-Dem) sur les femmes va être horrible. Tous les groupes d’âge vont être touchés, des jeunes femmes – qui n’auront plus accès à l’aide prévue spécialement pour elles, comme au sujet de la contraception, et des droits pour les grossesses des teenagers – jusqu’aux femmes qui ont la perspective de la pension juste devant elles. Des refuges pour femmes abusées vont fermer, ce qui va rendre encore plus difficile pour les femmes de quitter des compagnons violents.

    Maintenant, déjà 11 milliard de livres ont été retiré du budget des allocations sociales, ce dont les femmes seront les plus grandes victimes. Le gel des allocations familiales et les coupes dans les primes pour les femmes enceintes vont ensemble coûter 2,4 milliards euros. Les familles avec les revenus les plus bas et avec des nouveau nés vont perdre 1.293 livres par an une fois ces mesures totalement appliquées.

    Les femmes constituent les trois quarts du personnel dans le secteur public en Grande-Bretagne, ce qui fait que la perte d’emploi va avoir un effet important sur elles. Malgré la haute représentation syndicale dans le secteur public, il y a peu de signes de lutte dans la plupart des cas. Les travailleuses, ensemble avec les militants syndicaux masculins, vont devoir revendiquer de l’action de leurs dirigeants.

    L’an dernier, c’était le 40e anniversaire de la Loi sur le Salaire Egal en Grande-Bretagne, ce qui a été obtenu par la lute. Cette année, les femmes vont devoir se battre pour sauver leurs emplois.

    Beaucoup de femmes plus âgées que 50 ans sont furieuses de l’augmentation de l’âge de départ en pension dans le secteur public: beaucoup d’entre elles vont devoir travailler au moins un an en plus. Beaucoup de ces femmes sont seules et n’ont pas de pension privée sur laquelle retomber. Cela vient en plus des attaques contre les pensions professionnelles, ce qui peut constituer l’occasion d’une lutte unifiée dans le secteur public.

    Cette année, beaucoup d’organisations féministes mettent en avant la victoire de la lutte pour le droit de vote. Nous soutenons aussi cette victoire, mais le Socialist Party d’Angleterre et du Pays de Galles va surtout mettre l’accent sur la nécessité pour les femmes de rejoindre la lutte contre les assainissements avec leurs syndicats et les comités anti-austérité qui sont mis sur pied partout dans le pays.

    Succès pour la campagne “Stop the Strip”

    Une campagne "Stop the Strip" à New Cross, au sud de Londres, a été mise sur pied par des gens du quartier et des membres du Socialist Party et a réussi à obtenir la fermeture d’un bar lap-dance dans le café White Hart.

    Tania Eadie, une des organisatrices, explique l’importance de cette campagne:

    “Nous avons obtenu notre objectif de faire fermer un bar lap-dance, mais il y en a au moins 300 dans le Royaume Uni. Les femmes qui travaillent dans ces bars ne le font pas parce que c’est ”chouette”. Les raisons peuvent être complexes, mais pour beaucoup c’est bien simple : elles ont besoin d’argent.

    “Il ne s’agit, pour plein de gens, pas du choix entre une vacance à l’intérieur ou à l’extérieur du pays; c’est le choix terrible entre la nourriture pour la semaine ou la facture de chauffage. Des lieux comme White Hart semblent offrir la promesse d’argent facile et rapide. En réalité ils offrent ”l’opportunité” de se faire humilier et d’être traité comme un objet sexuel. Ils offrent aussi la chance de travailler dans un environnement violent et dangereux. Il existe aussi de tels lieux, où on attend des femmes qui y travaillent qu’elles aient des relations sexuelles avec les clients.

    “Ces bars augmentent aussi le risque de violence dans un quartier. Quand nous avons eu notre manifestation de 100 personnes, plusieurs femmes nous ont raconté que la présence du lap dance bar dans le quartier leur faisait se sentir en insécurité. Ce n’est pas étonnant dans un quartier qui a le sixième plus haut taux de viols à Londres.

    “Après la manifestation de protestation, un homme qui venait du bar est venait chez nous pour nous expliquer qu’il ne s’agissait que d’un peu de fun. Le lap dance est ”normalisé”. Mais ce n’est pas normal. Ces bars traitent les femmes comme des objets, des choses à regarder. Personne de nous ne devrait accepter cela.

    “Nous avons pu faire fermer le lap dance bar du White Hart-café, mais il y a encore beaucoup de lieux similaires. Les socialistes doivent mener campagne pour les fermer, expliquer pourquoi les femmes y travaillent et mener la lutte pour de bons emplois et de véritable chances pour chacun.”

    Inde : La lutte d’une femme contre l’oppression – Irom Sharmila

    Socialist Alternative, CIO-Inde

    La lutte pour l’émancipation des femmes du sexisme et pour l’égalité sociale, politique et économique continue dans différents mouvements de lutte en Inde. Mais à l’occasion de la Journée Internationale des Femmes, il faut mettre en avant la lutte exceptionnelle d’une femme contre l’Etat indien brutal et son pouvoir draconien. Avec sa lutte déterminée, elle a lancé un défi au pouvoir de l’armée indienne à elle seule.

    Irom Sharmila, une jeune femme Manipuri, se prive de nourriture depuis novembre 2000 en protestation du meurtre d’innocents par les services de sécurité sensé les protéger. Elle s’oppose aux Pouvoirs Spéciaux pour l’armée, une loi introduite pour opprimer la révolte. Sous cette loi, les agents de sécurité peuvent tirer sur n’importe qui ou les arrêter, faire des perquisitions, etc., sur base du seul soupçon de faire partie de la révolte. Souvent, ils prennent des simples personnes comme cible, où utilisent leurs pouvoirs spéciaux. Les journaux font rapport d’innombrables incidents. Des organisations des droits de l’homme ont enregistré des centaines de cas de meurtre, d’arrestation, de viol ou de torture de personnes innocentes.

    A Manipur, les gens vivent dans la peur. De l’un côté, ils ont peur des rebelles, de l’autre côté, des troupes de sécurité. Un cycle de violence a été mis en route par ces deux camps. Les gens se trouvent dans la ligne de feu entre les deux, et ont perdu dans cette belle région tout semblant de vie normale. Loin d’être une mesure effective contre la révolte, la loi sur les Pouvoirs Spéciaux renforce la révolte.

    En novembre 2000, dix personnes innocentes ont été tuées par les troupes de sécurité au Malom, un village près d’Imphal. Irom Sharmila, fille d’une famille d’Imphal, ne pouvait plus accepter cette situation. En réponse à cette tragédie, elle est entrée en jeûne en revendiquant l’abolition de la loi sur les Pouvoirs Spéciaux au Manipur. Elle a refusé de manger jusqu’à ce que cette loi soit abolie. Plus tard le même mois, elle a été arrêtée par le gouvernement, qui lui a imposé de la nourriture forcée. Dès lors, elle a été plusieurs fois libérée et à nouveau arrêtée. Depuis plus de huit ans déjà, elle insiste sur sa revendication et refuse de manger. La plupart de ces années, elle les a passées toute seule dans la prison d’Imphal.

    Alors que nous sommes inspirés par l’énorme courage et la détermination d’Irom Shamila, nous aspirons, avec Alternative Socialiste (CIO-Inde), à construire des organisations et des mouvements qui se basent sur la puissante classe ouvrière indienne. Cette classe va, suivant dans les pas des mouvements de masse dans le Moyen-Orient aujourd’hui, être capable de ne non seulement virer la loi sur les Pouvoirs Spéciaux et l’oppression militaire, mais aussi de faire disparaître tout ce système capitaliste pourri et corrompu et la grande propriété terrienne en Inde. Les femmes devront jouer un rôle vital dans ce mouvement ; sans elles, ce mouvement ne sera jamais capable de gagner.

    Italie : Un million de personnes manifestent contre le sexisme

    Christine Thomas, Controcorrente (CIO-Italie)

    Le 13 février un million de femmes (et d’hommes) ont manifesté dans 230 villes et communes en Italie. C’était une protestation spontanée provoquée par les accusations contre le président Italien Silvio Berlusconi selon lesquelles il aurait entre autres payé pour des relations sexuelles avec une prostituée mineure. Mais il s’agissait de bien plus que ça. C’était une protestation contre la façon dont son propre comportement personnel et son contrôle (direct ou indirect) sur toutes les chaînes de télévision (sauf une) et son empire médiatique dressent un portrait des femmes comme des objets sexuels qui sont là pour être guignées et contrôlées par les hommes.

    Une culture sexiste est créée, dans laquelle quelques jeunes filles pensent maintenant que leur corps est leur seule qualité à valoir quelque chose, et que c’est le seul chemin vers la réussite dans la vie. Dans ce pays, le Ministre pour l’Egalité des Chances est une ancienne modèle topless ! C’est le pays qui se trouve sur la 74 e place (sur 134) dans le classement de fossé de genre (33 places en-dessous de Kazakhstan !).

    Des dizaines de milliers de femmes qui étaient descendues dans la rue disaient qu’il fallait un changement. «Si pas maintenant, quand alors?», était le slogan central de la protestation. Pour beaucoup, ce slogan se référait aussi à la démission de Berlusconi. ”Je suis ici parce que je connais ce que cela signifie de se faire molester par un homme qui pourrait être ton grand-père”, disait une des manifestantes. ”Je suis enceinte”, disait une infirmière, ”mais je ne sais pas le dire au boulot parce que je le perdrai alors.”

    Des membres du CIO distribuaient un tract à ces manifestations avec le titre: “Nous ne sommes pas des marchandises; capitalisme = profits = inégalité”. Les protestations ont rassemblés des femmes de plusieurs classes sociales et de différents milieux, mais nous avons expliqué comment le sexisme et la dépréciation des femmes de Berlusconi sont une expression logique (même extrême) d’un système où les profits sont la chose la plus importante et où tout a son prix, un système basé sur l’inégalité de richesse et l’inégalité de genre. Seule une lutte anticapitaliste impliquant des femmes et des hommes peut poser la base pour la fin du sexisme et peut conduire à une véritable égalité permanente entre femmes et hommes.

  • Le week-end “Socialisme 2011” et la Journée Internationale des Femmes

    La Journée internationale des Femmes a plus de 100 ans. Aujourd’hui, les acquis obtenus sont en recul (plus bas salaires, flexibilité du travail incompatible avec la vie de famille,…) Dans ce contexte de position économique plus faible, le sexisme et l’objétisation des femmes sont devenus des phénomènes communs. Lors du week-end de discussions "Socialisme 2011", différents meetings et commissions aborderont la question.

    Samedi 12 mars : Meeting d’ouverture (11.00 – 12.00) – “Journée Internationale des Femmes: la lutte contre le capitalisme est plus nécessaire que jamais”

    Aujourd’hui, de plus en plus d’acquis sont sous pressions: les emplois pour les femmes sont systématiquement moins des emplois à part entière, leurs salaires sont en moyenne plus bas, la flexibilité sur le marché de l’emploi ne tient pas compte des enfants,… Et dans ce contexte de faible position économique, le sexisme et l’objétisation des femmes est devenue un phénomène de plus en plus commun. Leila Messaoudi (Gauche Révolutionnaire, France), Christine Thomas (Contro Corrente, Italie, auteur du livre “It doesn’t have to be like this”) et Tanja Niemeier (collaboratrice de la fraction GUE – Gauches Unitaire Européenne au Parlement européen) aborderont les leçons du passé pour la lutte des travailleuses d’aujourd’hui.

    Dimanche 13 mars : Commission (13h00 – 15h30) – Comment se battre contre le sexisme

    Avec Laure Miège, de la commission femmes du PSL, et Christine Thomas.

  • 8 mars: Journée Internationale des Femmes – Qui veut encore se battre pour les droits des femmes?

    Il y a 103 ans, un 8 mars, les travailleuses du textile à New York partaient en grève pour la journée des 8 heures, pour de meilleures conditions de travail et pour le droit de vote. Un an plus tard, la commémoration de cette lutte a été l’occasion d’une grève de quelques 30.000 travailleuses, durant plusieurs semaines, pour de meilleurs salaires et conditions de travail. En 1911 les femmes du mouvement socialiste organisaient la première Journée Internationale des Femmes.

    Tract du PSL

    Aujourd’hui, la plupart des politiciens – et des politiciennes – nient la réalité avec ténacité : les femmes ont selon eux obtenu ‘‘l’égalité’’ en Occident. Pour ces politiciens, les problèmes tels que les bas salaires, la violence, le sexisme,… sont en fait des problèmes ‘‘personnels’’. Les bas salaires (et basses allocations) ainsi que les contrats précaires des femmes assurent toutefois que le risque de tomber dans la pauvreté pour les mères isolées (98% des familles monoparentales) avait en 2008 atteint les 40% (chiffres du Baromètre de la Pauvreté 2010). De plus, il s’avère que parmi les femmes qui gagnent un meilleur salaire, ce dernier baisse lorsqu’elles ont des enfants, alors que le salaire des hommes avec enfants a plutôt tendance à monter.

    Pour le PSL, les travailleuses et les chômeuses ont aujourd’hui des milliers de raisons de reprendre la voie de la lutte. Lutter pour mettre fin à la croissance du nombre d’emplois mal payés et précaires auxquels sont confrontés de plus en plus de femmes mais aussi d’immigrés et de jeunes, et qui touchent de plus en plus tous les travailleurs. Lutter pour des allocations permettant de vivre et pas seulement, si on a de la chance, de survivre. Lutter pour des services publics accessibles et de bonne qualité, dont en premier lieu l’accueil des enfants, l’enseignement et les soins de santé, là où les coupes budgétaires ont de suite des répercussions pour le travail (non payé) au sein des familles. Lutter pour des logements abordables et de qualité, parce que les prix du logement jouent un rôle énorme dans la pauvreté. Lutter aussi contre les préjugés sexistes et la discrimination, contre la violence familiale et dans la rue,…

    Pour cette lutte, nous ne devons pas compter sur les femmes des partis qui sont aujourd’hui au Parlement. Ces partis sont tous d’accord avec la ‘‘modération salariale’’ ainsi que pour forcer les chômeurs à accepter n’importe quel boulot, même si cela ne fait pas gagner suffisamment pour vivre. Quand ils proposent des programmes pour les logements sociaux, il ne s’agit jamais que de petites gouttes d’eau sur une plaque chaude, quelques milliers de places en plus (s’ils ne sont pas en train d’assainir à ce moment là) pour plusieurs dizaines de milliers de familles qui y ont droit et attendent. Il n’existe toujours pas d’accueil de qualité pour les femmes victimes de violence familiales. Et, malgré toutes les déclarations de ces dernières années en Wallonie, à Bruxelles, en Belgique, en Europe ou aux Nations Unis concernant la lutte contre la pauvreté des femmes et des enfants, cette pauvreté ne cesse de partout augmenter.

    La Journée Internationale des Femmes n’a jamais été le prétexte pour une lutte des femmes contre les hommes, mais des femmes et des hommes contre le système capitaliste qui nous opprime tous, et les femmes doublement. Le PSL et sa commission Femmes travaillent dans ce sens. Si vous voulez faire de plus près connaissance avec nous, le weekend de discussion ‘‘Socialisme 2011’’ (les 12 et 13 mars) est une superbe occasion. Si vous n’avez pas reçu le tract du programme de ‘‘Socialisme 2011’’, vous pouvez le trouver sur www.socialisme.be.

  • Journée Internationale des Femmes : Organisons la lutte!

    Ces derniers mois, des millions de femmes sont entrées en résistance contre les effets destructeurs de la crise économique sur leurs vies. Des centaines de milliers de travailleuses surexploitées du textile et d’autres secteurs au Bangladesh, en Chine, au Cambodge et ailleurs ont participé à la vague de grève pour de meilleurs salaires, une vague qui s’est rapidement répandue d’un pays asiatique à l’autre. Des millions de travailleuses ont participé aux grèves générales en France, en Espagne, en Grèce et au Portugal, de même qu’aux énormes protestations contre les attaques sur les services publics partout en Europe. Les jeunes femmes étaient aux premières lignes d’une nouvelle génération qui mène la lutte des étudiants contre les assainissements et les augmentations de minerval en Grande-Bretagne, en Italie et ailleurs. Et, évidemment, des dizaines de milliers de femmes participent aux magnifiques mouvements en Tunisie et en Egypte, entre autres, pour l’obtention de droits démocratiques et sociaux ainsi que pour la fin des régimes dictatoriaux.

    Déclaration du Comité pour une Internationale Ouvrière

    Il est probable que ces luttes vont s’intensifier dans les mois à venir, surtout dans les pays où la hache de l’austérité frappe le plus durement. Nous n’avons pas d’autre choix que de nous battre. Ces quarante dernières années, la vies des femmes a subi d’importants changements sociaux dans les pays capitalistes développés. L’inégalité, la discrimination et l’oppression n’ont pas été éradiqués, mais on a vu se développer l’idée qu’un progrès important avait été obtenu et que cela allait se poursuivre à l’avenir, et même que l’égalité était à la portée des femmes.

    La situation dans le monde néocolonial en Asie, en Afrique, en Amérique latine et au Moyen-Orient est clairement différente. Mais même là, la mondialisation et les changements économiques et sociaux qu’il a engendré – surtout le fait qu’un nombre croissant de jeunes femmes a été tirées hors de leurs maisons pour aller travailler – ont amené l’espoir que les choses puissent peu à peu s’améliorer pour les femmes partout dans le monde.

    L’actuelle crise économique mondiale et ses conséquences menacent de rapidement revenir sur beaucoup de ces progrès. Cela va conduire à une détérioration sérieuse de la vie des femmes dans les pays développés et à un véritable cauchemar pour les femmes dans le monde néocolonial.

    La crise illustre ouvertement ce que le CIO a toujours dit – l’incompatibilité du capitalisme et de réels droits pour les femmes, qu’importe dans quelle partie du monde on se trouve. L’exploitation et l’oppression se trouvent au cœur du système capitaliste, où les profits et la compétition règnent sur tout. Seule une lutte contre ce système et pour une alternative socialiste est capables de réellement avancer.

    Pourquoi nous devons nous organiser et lutter

    Femmes et travail

    Lors des décennies précédentes, l’afflux de femmes sur les lieux de travail a constitué un phénomène global, à tel point que, dans quelques pays, il y a aujourd’hui plus de femmes que d’hommes au travail. Même si les salaires des femmes sont partout resté en moyenne plus bas que ceux des hommes, ce processus a néanmoins conduit à plus d’indépendance économique pour les femmes ainsi qu’à une transformation de leur vision du monde et de la société en général.

    Dans a première phase, la crise économique a eu un effet mixte sur l’emploi des femmes. Là où les pertes d’emploi se concentraient surtout dans l’industrie et dans le secteur de la construction, comme aux Etats-Unis, ce sont surtout les travailleurs masculins ont été le plus durement touchés. Là où le secteur des services a particulièrement été dans le collimateur, comme en Grande-Bretagne, les femmes ont dû supporter la plupart des licenciements et le chômage augmenté. Dans beaucoup de pays, maintenant, un véritable massacre est opéré dans le secteur public, ce sont les femmes qui vont en souffrir le plus fortement. Selon des recherches menées en Grande-Bretagne, où un demi-million de travailleurs des services publics vont être licenciés dans les années à venir, 75% de ces licenciements vont toucher des femmes, comme les femmes constituent la majorité du personnel des services publics : enseignants, infirmiers et travailleurs des services communaux. En même temps, les femmes vont être aussi le plus durement touchées par les assainissements dans les budgets des services publics et des allocations.

    Indépendance économique

    Le chômage croissant et les coupes dans les allocations vont conduire à une pauvreté accrue pour les femmes de la classe ouvrière et pour une partie des femmes des classes moyennes, surtout pour les mères isolées. Là où les chômeuses réussiraient à trouver un emploi, cela sera très probablement un emploi mal payé, temporaire et précaire, avec moins de droits, voire pas du tout, pour des congés de maladie ou de grossesse, pour des congés payés ou les pensions,… Les salaires et les conditions de travail sont fortement sous pression, tant dans le secteur public que privé.

    Cela va augmenter la dépendance financière des femmes envers des hommes, et cela peut entraîner de néfastes conséquences sur les relations personnelles. Dans la période précédente, l’emploi, les allocations sociales et les logements sociaux offraient aux femmes une certaine mesure d’indépendance économique qui faisait qu’au contraire des anciennes générations, elles pouvaient quitter des relations malheureuses ou violentes. Depuis le début de la crise économique, il y a eu une diminution du taux de divorce dans nombre de pays (en général, jusqu’à trois quarts des divorces sont initiés par les femmes). Cela illustre qu’il devient plus difficile de quitter une relation et que beaucoup de femmes, comme dans le passé, sont forcées de rester chez leurs partenaires contre leur gré à cause de raisons économiques

    Enseignement

    L’accès accru à l’enseignement supérieur a constitué un des facteurs clé dans l’encouragement de changements dans la vie et dans la vision des choses des femmes. Maintenant, pour la première fois dans les pays capitalistes développés, une nouvelle génération de jeunes femmes est devant la perspective d’un avenir plus rude que celui de leurs mères. La commercialisation de l’enseignement supérieur, les coupes budgétaires drastiques dans l’enseignement ainsi que l’augmentation du minerval vont rendre beaucoup plus difficile aux jeunes femmes d’aller à l’université et d’obtenir un enseignement de bonne qualité dans l’espoir d’améliorer leurs perspectives de vie. Même si elle réussissent à obtenir un diplôme universitaire, la situation actuelle signifie sur le plan de l’emploi que beaucoup d’entre elles vont arriver dans des emplois temporaires et mal payés, et donc dans une vie d’insécurité et d’exploitation.

    Des services publics financés par le public

    Malgré de grands changements dans la vie des femmes, elles restent les personnes qui prennent le plus soins des enfants et d’autres membres de la famille. Si la hache néolibérale tombe sur les budgets des crèches, des maisons de repos et d’autres services sociaux, c’est généralement aux femmes de payer les pots cassés. Cela va conduire à ce qu’encore plus de femmes se voient forcées d’abandonner leur travail en dehors de la maison. Cela va rendre encore plus difficile aux chômeuses de trouver un emploi et pour les femmes au travail, cela va encore augmenter la double charge de travail liée aux tâches domestiques. Les assainissements et les privatisations vont conduire à une qualité décroissante des salaires et des conditions de travail des travailleurs de ces secteurs.

    La violence envers les femmes

    Une femme sur cinq subi à un certain moment la violence de la part de leur compagnon ou ex-compagnon. Dans les pays capitalistes développés, un femme sur sept est violée. Dans quelques parties du monde, le viol de masse est devenu une arme de guerre mortelle. La traite des femmes croissante à la destination de l’industrie du sexe est nourrie par la pauvreté, et va encore être stimulée par la crise économique.

    La violence envers les femmes puise ses racines dans l’idée traditionnelle (toujours bien répandue dans beaucoup de sociétés) que les femmes sont la propriété des hommes. Cela est confirmé par la relation économique toujours inégale entre hommes et femmes et par la façon dont le capitalisme est basé sur la propriété privée, sur l’inégalité de richesse et de pouvoir. Le capitalisme utilise souvent la violence pour défendre ses intérêts, comme les travailleuses de textile en Asie et les étudiants en Europe ont pu témoigner de tout près. La pauvreté et le chômage ne causent pas la violence au sein de la famille. Cette violence trouve place dans tous les groupes et classes sociales. Mais ces facteurs peuvent être un motif pour la violence dans les familles et la crise économique peut encore stimuler cela.

    Dans beaucoup de pays, l’approche de la violence contre les femmes a radicalement été améliorée ces trois dernières décennies. Des lois progressistes contre la violence familliale ont été votés et il y a une reconnaissance générale que c’est un crime sérieux auquel on doit s’attaquer. Mais les coupes budgétaires drastiques dans les services publics peuvent miner le progrès obtenu. Moins de moyens pour l’accueil des enfants, pour les refuges et autres services publics a pour conséquence de rendre encore plus difficile pour les femmes d’échapper à la violence dans leur foyer (où la grande partie des abus s’effectuent). D’autre part, les assainissements dans les transports publics, l’éclairage des rues, etc. vont conduire à moins de sécurité pour les femmes en dehors de leur maison. Le financement des centres de crise pour victimes de viol et le soutien aux femmes abusées va aussi être sous pression.

    Droit à l’avortement, à la contraception, au traitement de fertilité…

    Ces dernières décennies, 19 pays ont légalisé l’avortement, mais des millions de femmes vivent encore dans des pays où l’avortement est illégal ou très limité. Mondialement, chaque année, quelque 20 millions d’avortements illégaux se pratiquent, conduisant à la mort de 70.000 femmes et à la mutilation de millions.

    Dans quelques pays, les attaques idéologiques contre l’avortement se poursuivent, et il faut les stopper. Mais dans beaucoup de pays, ce sont les coupes budgétaires dans les soins de santé et d’autres services qui vont mettre ce droit en danger. Les assainissements vont aussi conduire à une limitation de l’accessibilité aux traitements de fertilité et à des des fermetures ou des restructurations dans les services publics concernant la contraception et la santé sexuelle, ce qui touchera surtout les jeunes femmes.

    La sexualité et le sexisme

    Mondialement, des millions de femmes souffrent des limitations terribles de leur sexualité, y compris la pratique barbare des mutilations génitales. Dans beaucoup de pays capitalistes développés, la mentalité concernant la sexualité et les relations personnelles a sans doute été améliorée. En général, les femmes se sentent plus libérées de nombreuses de restrictions morales, sociales et religieuses du passé. Mais sous le capitalisme, la libération sexuelle est déformée par la course aux profits et par l’inégalité. Le système capitaliste transforme tout en marchandise, y compris le corps de la femme, utilisé directement dans l’industrie du sexe et indirectement dans la publicité et la vente. Cela promeut une image spécifique des femmes, une image limitée, stéréotypée et dégradante. L’objétisation des femmes renforce des mentalités arriérées, dont la violence, et affaiblit les femmes dans la lutte pour les droits économiques et sociaux.

    Aller en contre-offensive

    Les énormes protestations et grèves auxquelles les femmes ont participé illustrent que la destruction des acquis ne se déroule pas comme ça, sans lutte. Les luttes des travailleuses du textile en Asie et des femmes au Moyen-Orient ont démontré que même les travailleuses les plus exploitées sont prêtes à se battre.

    Les changements importants dans les attitudes sociales qui ont trouvé place surtout dans les pays capitalistes développés ne peuvent pas être si facilement attaqués. Les femmes (et beaucoup d’hommes) ne vont pas accepter que la place des femmes soit au foyer et non au travail. Les femmes vont se battre pour défendre le progrès économique et social obtenu.

    Il va sans doute y avoir des tentatives pour faire revivre de vieux préjugés afin d’affaiblir la lutte, de semer la discorde entre hommes et femmes, surtout sur les lieux de travail. Il faut donc durement se battre contre chaque tentative de diviser les travailleurs sur base de genre et donc de les affaiblir. Une lutte réussie pour défendre les droits des femmes et les élargir n’est possible que s’il s’agit d’une lutte anticapitaliste impliquant toute la classe ouvrière.

    Socialisme

    Le capitalisme est basé sur la compétition et sur la chasse sans merci aux profits. Il crée l’exploitation, la pauvreté, l’oppression, la violence, la guerre et la destruction de l’environnement. C’est un système pourri, qui limite et détruit les vies des travailleurs et des jeunes, où les femmes subissent une double oppression à cause de leur genre. Les femmes ont alors un double intérêt à la lutte pour une alternative au système capitaliste.

    Une alternative socialiste serait basée sur la propriété collective et non privée de la production, sur le contrôle démocratique des producteurs et des consommateurs et non sur la domination par une élite riche. Les besoins, et non les profits, détermineraient ce qui est produit et les relations inégales et hiérarchiques de pouvoir et de riches seraient remplacées par la coopération, l’égalité et le respect mutuel tant sur le plan national que sur le plan international.

    La vie pourrait être si différente pour tout le monde, mais aussi spécifiquement pour les femmes. Une économie démocratiquement planifiée libérerait des moyens pour prévoir des revenus décents et l’indépendance économique de chacun. Des services publics organisés et de bonne qualité comme l’accueil des enfants, les soins de santé, l’enseignement, le logement, le transport etc. offriraient aux femmes un véritable choix dans chaque aspect de leur vie. Une société basée sur l’égalité et la coopération poserait les bases pour la fin de toutes les formes de sexisme et de violence contre les femmes. Les femmes seraient finalement réellement libérées.

  • Le sexisme est toujours présent!

    Le 8 mars se déroule la journée internationale des Femmes. Partout dans le monde, le sexisme est toujours bel et bien présent. La Belgique n’est pas épargnée, comme le démontre en un instant la façon dont les entreprises utilisent l’image de la femme comme outil de vente pour n’importe quel produit; des voitures, aux boites de nuit. Cela dans le seul but d’augmenter leurs profits. Cette image de la femme comme objet sexuel ou représenté «dans son rôle traditionnel» est également présente sur nos unifs et écoles.

    Tract d’EGA

    Le sexisme a des conséquences directes sur les femmes et les jeunes filles. L’image de la femme actuellement véhiculée dans les médias et ailleurs est néfaste au point d’entraîner des problèmes comme la boulimie (90% des personnes touchées par cette maladie sont des femmes), le stress, etc. Sans encore parler du harcèlement sexuel et de la violence. Un tiers des femmes avoue avoir subi des violences sexuelles à l’école, sur son lieu de travail ou encore dans leur famille.

    Le comportement sexuel des jeunes s’en trouve lui aussi fortement influencé. EGA défend l’émancipation sexuelle de chacun – libre et sans contrainte – mais s’oppose l’image de soumission associée aux femmes ainsi qu’à la commercialisation du corps de la femme.

    La crise du capitalisme que nous traversons touche particulièrement les femmes du fait de leur position sur le marché de l’emploi. Le sexisme est partout, y compris sur le lieu de travail. Une femme gagne ainsi, en moyenne, 76% du salaire d’un homme. Les femmes occupent plus de 80 % des emplois à temps partiel, obligées de jongler entre leur vie professionnelle et leur vie privée. Elles sont également 2 fois plus touchées par des contrats à durée déterminée que les hommes.

    Face à la crise, n’importe quel gouvernement sera formé, les partis traditionnels appliqueront l’austérité et de nombreuses années difficiles s’annoncent pour la population, et plus particulièrement pour les jeunes. On prévoit une diminution des moyens dans l’enseignement supérieur. Les coûts, déjà conséquent, que représentent les études s’en verra ainsi augmenté, avec un impact direct sur les jeunes filles. Certaines ont, déjà à l’heure actuelle, recours à la prostitution pour pouvoir payer leurs études et ceci ne fera sans doute que s’amplifier.

    Il est absolument nécessaire de lutter pour une réelle émancipation de la femme. Ce n’est pas une lutte contre les hommes, mais bien une lutte commune pour des emplois convenables et des salaires décents pour tous, pour des services publics qui organisent collectivement une partie des tâches «domestiques»,… Le capitalisme n’a de cesse de diviser les travailleurs au maximum pour pouvoir maximaliser les profits à court termes pour une poignée d’actionnaires.


    Dimanche 13 mars 13h : Comment se battre contre le sexisme?

    Le sexisme, les femmes y sont confrontées sous toutes ses formes: des commentaires stupides dans la rue, des images omniprésentes qui les réduisent à l’état d’objets sexuels, du harcèlement sexuel au travail ou à l’école. Une étude a notamment montré qu’en moyenne, une jeune fille est violé chaque semaine à l’école. Le sexisme n’est pas innocent et nous ne devons pas être dégoûtés de le combatre. Une discussion avec Laure M. (comission femmes du PSL) et Christine Thomas (auteur du livre “It doesn’t have to be like that” et ancienne présidente de la commission femmes du Socialist Party en Grande-Bretagne).

    Socialisme 2011 se déroulera au centre ‘Kriekelaar’, Rue Gaillat 86, Schaerbeek.

    Inscriptions: prévente: 10/15 euros (non-salariés et travailleurs), une journée: 6/8 euros.

    N ° de compte: 001-2260393-78 mention: “Socialisme 2011”.

    Plus d’infos : info@socialisme.be ou 02/345 61 81

  • Manifestation contre l’avortement: Défendons les droits des femmes, non à la réaction!

    Ce dimanche 28 mars, se déroulait à Bruxelles, Place Royale, un rassemblement suivi d’une manifestation contre le droit des femmes à avorter. Cette action, mise sur pied par un comité fantomatique des «Etudiants contre l’avortement» à l’image de manifestations similaires dans d’autres pays européens, a rassemblé diverses organisations, dont certaines d’extrême-droite telles que Belgique et Chrétienté, Nation et le Vlaams Belang. Cette manifestation se déroulait dans le cadre des vingt ans de la dépénalisation de l’avortement en Belgique. Une contre-manifestation a eu lieu au même moment Place Royale à l’initiative de diverses organisations de gauche.

    Par Stéphane P. et Julien (Bruxelles), photo de de Marc Chevaux

    La manifestation contre l’avortement qui portait le nom «Pour la vie» a rassemblé entre 500 et 1000 personnes (1.600 selon Le Soir!). Des orateurs francophones, néerlandophones, irlandais, polonais se sont succédés au micro. Cela souligne le caractère international dans lequel s’inscrit cette manifestation. En décembre dernier, des milliers d’Espagnols avaient répondu à l’appel de l’Eglise contre les lois autorisant l’avortement récemment votées par le gouvernement social-démocrate espagnol. En Europe, le droit à l’avortement n’est toujours pas reconnu en Irlande, à Chypre, à Malte et en Pologne. La politique du Vatican concernant les droits des femmes, et d’autres sujets de société, tels que le port du préservatif, les droits des LGBT etc., a pris un tournant encore plus réactionnaire ces dernières années dû entre autres à l’élection de Benoit XVI qui représente l’aile conservatrice de l’Eglise catholique. En Belgique, la récente nomination de Mgr Léonard est une conséquence logique de l’idéologie prônée par l’Eglise. Ce dernier a d’ailleurs ouvertement soutenu la manifestation contre l’avortement et y était présent.

    Malgré une faible mobilisation, une petite centaine de contre-manifestants se sont réunis Place du Sablon pour partir en cortège vers la Place Royale dans le but de faire face aux « Pro-vie », puisque c’est comme cela qu’ils se nomment. On ne peut que déplorer le manque d’organisation et de revendications politiques claires dans les rangs des contre-manifestants. La police bruxelloise était présente en force pour protéger la manifestation à caractère sexiste, faisant face aux défenseurs des droits des femmes. Rappelons qu’il y a deux ans, à l’occasion de la Journée Internationale des Femmes, Willy Decourty, bourgmestre PS de la commune d’Ixelles, avait dans un premier temps interdit une manifestation des femmes iraniennes, co-organisée par le PSL, pour finalement l’autoriser. Aujourd’hui, Freddy Thielmans, bourgmestre PS de la ville de Bruxelles, n’a visiblement aucun scrupule à autoriser des organisations catholiques fondamentalistes et d’extrême-droite à se rassembler, à prendre publiquement la parole et à manifester dans les rues de Bruxelles.

    Avec la crise, l’augmentation de la pauvreté et de l’insécurité socio-économique pousse de nombreux travailleurs à rechercher une certaine sécurité dans la famille. Depuis les années ‘80, la privatisation et le sous-financement chronique des services publics a forcé de plus en plus de familles à prendre en charge une plus grande part des tâches domestiques comme l’éducation des enfants, les soins de santé… Les premières personnes touchées sont les femmes et les jeunes. Les valeurs familiales traditionnelles telles que le mariage et le retour de la femme au foyer sont des idées défendues depuis des dizaines d’années par les organisations fascistes et catholiques conservatrices.

    Aujourd’hui, ces dernières profitent des conséquences de la crise pour remettre à l’ordre du jour leur idéologie sexiste et nauséabonde qu’elles diffusent parmi les travailleurs et leur famille. Contre ce retour galopant des idées d’extrême-droite et face au silence des partis traditionnels, nous devons nous organiser. Le PSL se bat activement contre le sexisme, le fascisme et toute autre forme d’oppression contre les travailleurs. Nous luttons pour, entre autres, un emploi de qualité pour tous et toutes, un salaire étudiant, des services publics gratuits et de qualité et d’autres revendications qui permettent aux femmes et jeunes de décider eux-mêmes de leur vie.

    Tout en défendant le droit à l’avortement – personne ne doit avoir le pouvoir de décider à la place de la femme si elle veut des enfants ou pas – nous pensons aussi que beaucoup de femmes qui se font avorter ne le feraient pas si leur situation financière était meilleure.

    Nous revendiquons un véritable choix pour les femmes, et donc le maintien du droit à l’avortement et de préférence même un allongement du temps pendant lequel on peut légalement faire un avortement. Mais nous revendiquons également le droit à un revenu stable et suffisant pour vivre confortablement par une augmentation des salaires et de toutes les allocations sociales. A cela doivent être combinées des allocations familiales couvrant réellement le coût d’un enfant et des services publics permettant aux femmes de combiner travail et famille. Ce programme doit garantir qu’aucune femme ne se fasse avorter pour des raisons principalement financières.

  • “Tant que toutes les femmes ne seront pas libres, nous serons en marche”, c’est-à-dire, tant que vivra le capitalisme.

    Le 6 mars, plusieurs milliers d’hommes et de femmes ont participés à la marche mondiale pour les femmes dans le cadre de la journée internationale des femmes. Nous voulons revenir sur cette manifestation, particulièrement après la manifestation réactionnaire contre l’avortement.

    Par Laure (Bruxelles)

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    Nos slogans à la manifestation:

    "Contre le chômage et les emplois précaires, Il faut les 32 heures sans perte de salaire!", "Au boulot jusqu’à 65 ans, c’est ce que veut le gouvernement. Augmentons les allocations et pas l’âge de pension!", "Pas d’argent pour la guerre, mais pour combattre la misère!", "Crèches publiques, pilule gratuite! A travail égal, salaire égal!" ou encore "Femmes, hommes, même combat. Notre ennemi commun: le patronat!"

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    Cette manifestation a pris place dans un contexte où la crise économique touche très durement l’ensemble des travailleurs, mais en premier lieu les femmes puisqu’elles constituent la couche la plus fragilisée de la population.

    Le 6 mars, plusieurs milliers d’hommes et de femmes ont participés à la marche mondiale pour les femmes dans le cadre de la journée internationale des femmes. Cette manifestation a pris place dans un contexte où la crise économique touche très durement l’ensemble des travailleurs, mais en premier lieu les femmes puisqu’elles constituent la couche la plus fragilisée de la population.

    Le cortège, composé de nombreuses organisations syndicales, d’associations féministes, etc. passait par divers lieux symboliques pour y soulever 4 grandes thématiques. Nous y étions présents avec une délégation particulièrement combative ainsi qu’avec notre programme pour donner une réponse socialiste à tous les aspects du sexisme soulevés par la plateforme de cette marche. Nous avons d’ailleurs vendu plus d’une soixantaine de numéros de notre mensuel Lutte Socialiste et plus d’une trentaine d’exemplaires de notre brochure Un programme socialiste anticrise pour les travailleuses.

    La pauvreté et l’indépendance économique

    Plus de 60% des plus pauvres dans le monde sont des femmes. Aujourd’hui, pour une femme, vivre seule signifie bien souvent vivre dans la pauvreté. En Belgique, 70% des femmes vivant sous le seuil de pauvreté vivent seules. Cela s’explique entre autre par leur position dans la société et dans le marché du travail. Effectivement, on les retrouve à majorité dans le travail précaire et sous payé : 80% du temps partiel est effectué par la gente féminine et elles gagnent en moyenne 75% du salaire d’un homme. La moitié des travailleuses pensionnées touchent moins de 700€/mois en Belgique. Le capitalisme entretient cette discrimination puisqu’elle permet de diviser les travailleurs et de faire pression sur l’ensemble des conditions de travail et des salaires.

    La paix et la démilitarisation

    Toute guerre, tout conflit violent a pour premières victimes les plus vulnérables : les femmes et les enfants. Le viol comme arme de guerre à de tous temps été utilisé. Pour l’illustrer, dans certains villages congolais, les viols consécutifs étaient tels que plus de la moitié des femmes sont devenues stérile. Et pendant ce temps, nos classes dirigeantes se contentent de regarder de leur tour d’Ivoire. A moins évidemment que leurs intérêts – les matières primaires, le prestige,…- ne soient touchés. Et c’est la seule chose qu’ils iront alors défendre. Il suffit de voir le sort actuel des femmes afghanes, qui allaient soi disant être libérées par l’intervention des Etats-Unis : Une loi vient d’être introduite permettant à un mari shiite de refuser de donner de la nourriture et de l’argent sa femme si elle refuse de coucher avec lui. Sous couvert d’ « opérations humanitaires», ce sont en réalité des opérations de pillage qui sont mise sur pied pour le profit des multinationales et des régions entières qui sont occupées au nom de l’impérialisme.

    Là encore, il est clair que les femmes continueront de faire les frais des guerres tant que le système capitaliste sera en place.

    La souveraineté alimentaire et les services publics

    Privatiser, libéraliser, démanteler, augmenter les prix et assainir. Ce sont les seuls mots que les gouvernements Européens ont à la bouche quand il s’agit des services.

    Le manque de logements sociaux implique que la majorité des familles dépensent en moyenne 40 à 50% de leur revenu à leur loyer qui amène à ce qu’aujourd’hui la plupart des foyers n’arrivent à joindre les deux bouts une fois que toutes les factures ont été payées. Là aussi les prix deviennent exorbitants. Concernant l’énergie, son coût en Belgique est le plus élevé d’Europe, depuis qu’Electrabel a été privatisée.

    De plus, il y a dans la grande majorité des villes de Belgique des pénuries concernant l’accueil des enfants et l’accessibilité aux soins de santé. C’est toujours aux travailleurs de se saigner un peu plus pour avoir accès à ces services de bases. Près d’un tiers des familles belges se privent de soins médicaux nécessaires ou les reportent pour des raisons financières!

    Le démantèlement de l’ensemble des services amène forcément un poids supplémentaire sur les épaules des familles et en fait surtout des femmes, qui sont alors contraintes de prévoir ces services gratuitement dans le foyer. Ainsi, les capitalistes font des économies colossales puisque le travail domestique représenterait 11 milliards d’économies par an en termes d’heures de travail non payées selon une étude menée en 1995.

    Les violences contre les femmes

    Cela passe trop sous silence dans les médias, mais la première cause de mortalité précoce chez femmes de 16 à 46 ans en Europe est la violence conjugale : en France 160 femmes en meurent chaque année, ce chiffre est de 70 en Belgique.

    Récemment, une étude a montré qu’il y avait une corrélation entre le déclin économique et l’augmentation des violences domestiques ( et certainement des violences en générales). Cela signifie qu’avec la crise, cette situation ne fera qu’empirer.

    La seule réponse que le gouvernement belge mets en avant c’est l’investissement de quelques millions. Mais il ne s’agit pas de développer un réseau de refuges gratuits (puisqu’aujourd’hui la plupart sont payants), ni de faire construire massivement des logements sociaux, encore moins d’augmenter l’ensemble des allocations sociales, non, rien de tout cela. Cet argent servira à mettre en place une énième campagne de sensibilisation, alors qu’il est évident que ce ne sont pas de publicités qui stopperont la violence mais bien des services sociaux conséquents.

    Quelles solutions face à ces problèmes?

    Durant la Marche Mondiale des Femmes, nous avons pu croiser l’une ou l’autre ministre ou encore l’un ou l’autre parti politique au gouvernement. Quelle hypocrisie que d’oser parader pour les droits des femmes alors que ces mêmes personnes sont à l’initiative des politiques qui ne font qu’aggraver le sort des femmes. En effet, on ne peut prétendre défendre l’amélioration des conditions de vie des femmes tout en menant une politique néolibérale et en défendant bec et ongles le capitalisme.

    De même, ce n’est pas parce que plus de femmes occuperont des postes à responsabilité dans les conseils d’administration que l’ensemble des travailleuses se porteront mieux. En quoi le sexe des différents directeurs de carrefours aurait il empêché que des centaines de femmes vont bientôt se retrouver sur le carreau ? Nous luttons pour de vrais emplois avec de vrais salaires à travers notamment la revendication des 32h sans perte de salaire et avec embauche compensatoire. Nous luttons également pour la construction massive de logements sociaux, le développement de l’ensemble des services publics, … mais il est fondamental que cette lutte soit menée avec les hommes puisqu’il s’agit en fait de lutter pour le bien être de tous de tous.

    Mais il ne faut pas se leurrer. Même si le mouvement ouvrier peut arracher certaines concessions à la bourgeoisie par des luttes combatives, cette dernière fera marche arrière dès que l’occasion se présentera. C’est d’ailleurs ce que l’on peut constater aujourd’hui avec le démantèlement de nos acquis pour lesquels pourtant les générations précédentes avaient arrachés en luttant, et notamment sur la question du droit à l’avortement.

    C’est pourquoi, ce n’est que lorsque l’on aura renversé le système capitaliste qui se nourrit et entretien le sexisme pour diviser la population que l’on pourra réellement améliorer le sort des femmes, et en fait de l’ensemble des travailleurs.

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