Author: sander

  • Violence sectaire au Pakistan. Parachinar saigne à nouveau

    Violence sectaire, accusations de blasphème contre des minorités comme les Ahmedi, les chrétien.ne.s ou les chiites, meurtres collectifs, meurtres de chiites, génocide chiite : Une fois de plus, des échos effroyables nous parviennent de Parachinar, dans le nord-ouest du Pakistan.

    Article d’Andleeb Haider, militante d’origine pakistanaise

    Le district de Kurram est une région de la province de Khyber-Pakhtunkhwa (KPK), dans le nord-ouest du Pakistan. Ce district est divisé en trois parties : le Haut-Kurram, le Kurram-Centre et le Bas-Kurram. Sur la carte, Parachinar, la ville centrale du Haut-Kurram, apparaît comme une enclave afghane. Une seule route relie Parachinar au reste du Pakistan. Cette route est appelée « Thall Parachinar » parce que la ville est située sur une montagne et qu’il n’y a pas d’autres routes qui descendent.

    Parachinar a joué un rôle important dans l’affrontement entre l’URSS et les États-Unis au cours de la guerre soviéto-afghane. Située à 90 km de Kaboul, cette ville frontalière pakistanaise a servi de rampe de lancement aux djihadistes venus du reste du pays et du monde entier pour combattre les Russes. En représailles, les troupes soviétiques et leurs alliés afghans ont bombardé à plusieurs reprises le district de Kurram et Parachinar. La population chiite locale n’était ni pro-soviétique ni pro-djihadiste, mais elle a payé un lourd tribut à la guerre. Elle l’a fait non pas une fois, mais plusieurs fois.

    Dans les années 1980, la population chiite locale, en particulier la tribu Turi, a résisté aux djihadistes pour mettre fin aux représailles contre Parachinar. Cependant, le passage était stratégiquement très important. Le dictateur de droite Zia-ul-Haq a tenté de faire de Kurram une base permanente pour les djihadistes, malgré la résistance de la population locale. La situation dans cette région frontalière a toujours été tendue, la paix et la prospérité n’ayant jamais été la priorité du gouvernement et des élites pakistanaises.

    Après les attaques américaines suivant le 11 septembre 2001, les djihadistes ont recommencé à se rassembler à Kurram pour franchir la frontière afghane et combattre les États-Unis. Les tribus chiites, quant à elles, ont choisi de soutenir les Hazaras vivant en Afghanistan. Une fois de plus, des talibans pakistanais et afghans appartenant aux deux camps ont mené des attaques contre Parachinar et d’autres zones où les chiites sont majoritaires. Depuis 2007, la route d’accès centrale est bloquée suite aux attaques du Tehrik-e-Taliban Pakistan (TTP). L’approvisionnement n’est donc possible que par le biais de convois armés.

    En même temps, la population de Kurram est également en proie à des dissensions. Selon les données officielles, celle-ci se compose de 43 % de chiites et de 57 % de sunnites, mais les chiites possèdent davantage de terres. Lors de conflits, des tribus sunnites se sont emparées de terres. Cela s’accompagne souvent de disputes et d’affrontements. En 2023, des affrontements dans le village de Bushehra ont fait 7 morts et 37 blessés. Un an plus tard, de nouvelles violences sectaires ont fait 49 morts et 200 blessés. La terre est très riche et fertile pour toutes sortes de cultures et, selon des sources locales, les montagnes de la partie supérieure du district de Kurram et des environs de Parachinar regorgent de minéraux.

    Le 24 novembre 2024, un convoi d’environ 200 véhicules s’est rendu de Peshawar à Parachinar sous la supervision de l’armée. Dans le Bas-Kurram, il a été attaqué. Cette attaque a fait 49 morts, dont un bébé de six mois. D’autres incidents ont également eu lieu. La route a été complètement fermée. Il n’y a plus de nourriture, de médicaments et de carburant. Des dizaines d’enfants sont morts faute de médicaments.

    Le gouvernement fédéral dirigé par le PML-N et le gouvernement provincial dirigé par le PTI se renvoient mutuellement la responsabilité. Ils s’accusent mutuellement et n’hésitent pas à mentir. Après de nombreux travaux, une réunion des autorités a finalement eu lieu le 23 décembre pour discuter de la situation à Kurram. Le Premier ministre de la province de KPK a annoncé que tous les habitants du district seraient désarmés. Toutefois, les tribus chiites, qui sont invariablement la cible de tirs de part et d’autre de la frontière, sont très inquiètes.

    Les habitants de Paranichar protestent et s’opposent au désarmement et aux massacres brutaux. Des manifestations sont organisées pour défendre la paix et la stabilité, l’éducation et les soins de santé pour les enfants, l’ouverture du Thall Parachinar et la sécurisation de cette route afin que les gens puissent voyager sans crainte. Les litiges fonciers doivent être portés devant les autorités et agences compétentes.

    La violence sectaire et le conflit en cours montrent comment l’impérialisme et les puissances régionales, avec leurs conflits et leurs guerres, ne causent pas seulement la mort et la destruction dans les régions qu’ils ont ciblées, mais perturbent également des équilibres locaux vieux de plusieurs décennies entre les populations. L’absence de moyens pour l’éducation, la santé et l’avenir des populations alimente la spirale de violence meurtrière et de barbarie croissante. Le sort terrible des habitants de Parachinar est à peine évoqué dans les médias du monde entier. Nous devons agir pour que cela change.

  • Ils organisent notre misère, organisons notre commune colère !

    Cet été, la première note du formateur a fuité dans la presse. Depuis, le scénario qui se prépare pour le monde du travail, pour les personnes sans-papiers, pour les plus précaires et plus opprimé.e.s d’entre-nous, … se clarifie de jour en jour. C’est, sans une once de doute, une véritable déclaration de guerre contre la classe travailleuse qui se discute actuellement entre les partis politiques de droite de tout le pays.

    Par Karim, délégué syndical CGSP ALR dans un hôpital à Bruxelles

    A Bruxelles, une poignée de militant.e.s syndicaux et d’activistes de Commune Colère, une initiative qui a mené plusieurs actions ces deux dernières années pour la socialisation des biens communs, ont compris l’enjeu pour notre camp social. Dès novembre, ces camarades ont lancé une initiative autant intéressante qu’utile dans le cheminement de la réflexion pour la préparation de nos combats à venir: l’organisation d’Assemblées Générales de lutte. Les deux premières assemblées ont réuni plus d’une centaines de syndicalistes, de militant.e.s du mouvement social, d’activistes écologistes, de travailleur.euse.s non organisées, de jeunes, de personnes sans-papiers … bref, toutes celles et ceux qui sentent très clairement qu’il est temps d’organiser la riposte.

    Lors de ces assemblées, nous discutons avant tout de la situation politique et nous essayons de décrypter au mieux les attaques qui se préparent afin d’être mieux armé.e.s pour les expliquer à nos collègues, ami.e.s, camarades. Il est évident qu’il est aujourd’hui urgent de prendre ce temps de discussion qui nous permettra de développer les arguments nécessaires à convaincre autour de nous de l’urgence de se mobiliser face à ces attaques d’une brutalité sans nom.

    Mais ce n’est pas tout, il y a aussi une grande soif de recherche de méthodes de lutte, de stratégie pour pouvoir gagner face à l’état-major de la casse sociale qui se prépare à nous attaquer. Nous constatons qu’il y a en effet un véritable besoin de tels lieux de partage d’expérience et de constructions de liens entre les différents secteurs de lutte. Cette dynamique tente en quelque sorte de traduire le slogan de la « convergence des luttes » en quelque chose de plus concret, réel, tangible.

    Pour les militant.e.s syndicalistes qui y participent, il semble assez clair que cette dynamique permet un lieu combattif de discussion et de réflexions sur les perspectives pour notre lutte. Elle répond à ce que les appareils syndicaux ne semblent pas capables ou ne souhaitent pas construire : un lieu où la base syndicale peut se retrouver, discuter et décider.  De tels lieux peuvent ainsi permettre la construction des liens de confiance et de solidarité qu’il faut s’efforcer de reconstruire urgemment. Cela pourrait permettre à terme d’insuffler en interne dans nos syndicats une dynamique combattive qui renoue avec les meilleurs traditions du mouvement ouvrier : une dynamique d’assemblées générales démocratiques qui, partant de la base, construit petit à petit le programme de la lutte en terme de revendications et de mots d’ordres.

    Les premières conclusions concrètes de ces assemblées ont été bien évidemment de construire la mobilisation pour les dates prévues par le front commun syndical en assurant une présence aux actions du 13 du mois. Dans la foulée de la première assemblée de fin novembre et du rassemblement syndical du 13 décembre, les camarades ont mené une occupation symbolique de la FEB pour imposer dans la discussion publique le fait que le véritable patron du gouvernement actuellement au travail pour s’en prendre à notre niveau de vie se trouve dans ces bureaux de la fédération patronale.

    Des ami.e.s de Namur et de Liège présent.e.s à la deuxième assemblée ont exprimé leur souhait de construire des dynamiques identiques dans leur ville. C’est assurément le chemin à suivre. Imaginons une telle dynamique de lutte démocratique dans toutes les villes de Belgique! Celles-ci pourraient être fédérées au sein d’une coordination nationale qui pourrait appliquer les décisions des assemblées pour collectiviser les énergies et assurer que la mobilisation contre le futur gouvernement Arizona soit la plus forte, la plus combative et surtout qu’elle ne s’arrête pas quand un ou des camarades du sommet syndical décideraient qu’il est temps de rentrer à la maison.

    La prochaine AG bruxelloise aura lieu le 4 février au DK à 18h30 (Rue de Danemark 70 B). Nous invitons nos camarades, nos lecteurs.rices, nos compagnon.ne.s de route d’y participer et d’apporter leur pierre à la construction de cette dynamique. Pour celles et ceux dans d’autres villes et qui souhaiteraient lancer une telle initiative, contactez Commune Colère via leurs réseaux ou via info@commune-colere.be.

  • Renversons l’Arizona avec un plan d’actions et de grèves !

    « S’il s’avère que rien n’a changé par rapport à ce qui circule actuellement, notre comité fédéral peut décréter une grève générale ». Pour les 35.000 manifestant.es du 13 janvier, cette déclaration de Thierry Bodson, président de la FGTB, n’avait rien de «prématuré» ni d’« irresponsable». La concrétisation des projets de De Wever et Bouchez sur les pensions pour l’enseignement et les chemins de fer, entre autres, a suscité une vague de protestation grandissante. L’arrogance post-électorale de la droite a reçu sa première réponse dans la rue.

    par Geert Cool

    Le discours des partis de l’Arizona et de leurs patrons est que l’austérité est indispensable, que le « plus grand assainissement budgétaire depuis les années 1980 » est inévitable. Ils mentent! Les entreprises belges cotées en bourse distribueront cette année des dividendes estimés à 6,4 milliards d’euros. Les cadeaux fiscaux aux grandes entreprises ont décuplé au cours des 25 dernières années pour atteindre 16 milliards d’euros par an. Les vrais patrons n’ont pas besoin de jouer un million de fois au loto pour s’enrichir aux dépens de nos travailleurs.

    Pour eux, économiser sur nos conditions de vie est la priorité absolue. Nous avons d’autres attentes et d’autres besoins, qui sont urgents. De bons salaires et de bonnes conditions de travail, la pension à 60 ans, des logements accessibles et de qualité, des services publics renforcés, la fin de toutes les formes d’oppression, un monde sans guerre, sans pillages et occupations coloniales, la fin des génocides, une réponse à la menace existentielle de la crise climatique… En bref, nous voulons des perspectives d’avenir positives pour nous-mêmes et pour les générations futures.

    La manifestation du 13 janvier dernier pourrait être suivie d’une journée d’action encore plus forte le 13 février. Comment développer davantage un rapport de force à notre avantage  ? Il est essentiel d’informer et d’organiser les collègues, les amis et les voisins. Cela peut se faire au moyen de journaux d’information, tels que les éditions du Journal des pensions publiées par le front commun syndical en 2014 et 2018, ainsi que par du matériel numérique. Des séances d’information sur chaque lieu de travail peuvent permettre de prendre contact avec les collègues et d’expliquer les mesures prévues. Des assemblées militantes par secteur et par région peuvent permettre de prendre la température, d’affiner les revendications et de préparer les prochaines étapes du plan d’action. À partir de là, nous pouvons mobiliser pour des manifestations de masse et à des journées de grève, par exemple par secteur ou par région, dans la perspective de journées de grèves générales nationales. Il nous faut des assemblées du personnel et construire une implication soutenue. C’est ainsi que nous pouvons organiser le mouvement et faire barrage à la propagande mensongère de la classe dominante de plus en plus assourdissante.

    L’Arizona fait partie de la « nouvelle normalité » d’un capitalisme à la dérive où la classe dominante recourt de plus en plus à l’autoritarisme et à la haine de l’autre afin d’imposer la toute-puissance de la maximisation des profits sur une société dont une couche de plus en plus importante est aliénée. Le trumpisme ne se limite pas aux États-Unis. Ici aussi, la tendance est à l’imposition brutale de politiques réactionnaires brutales. Le terrain est préparé pour une offensive contre les personnes issues de l’immigration, les réfugié.es, les chômeur.euses, les malades… et une limitation des possibilités de contestation de ces politiques. Des fonds supplémentaires sont alloués à la Défense et aux guerres. Un gouvernement composé à la fois de De Wever et de Bouchez comporte les partisans les plus ouverts du régime colonial sioniste en Israël et du génocide palestinien. Bouchez ouvre la voie pour l’extrême droite, au sens propre comme au sens figuré. Résister à l’Arizona signifie s’opposer à tout ce que cette coalition représente et construire l’unité de l’ensemble des personnes qui vont en souffrir, en premier lieu celles qui seront le plus durement touchées.

    Si le mouvement des travailleur.euse.s parvient à stopper l’Arizona avant même qu’il ne soit formé, tout gouvernement ultérieur devra tenir compte de nos revendications et de notre contre-pouvoir. Imaginez de nouvelles élections dans un contexte d’intensification de la lutte pour de meilleures pensions et de meilleurs salaires, contre les génocides, contre la dévastation climatique, contre le racisme et la haine de l’autre… Imaginez si les syndicalistes et les activistes s’impliquaient activement dans la campagne électorale et que le PTB s’ouvrait pleinement à cette dynamique? Le résultat électoral pourrait être très différent. Cela préparerait le terrain pour populariser l’idée d’un gouvernement de la classe travailleuse dans toute sa diversité.

    Dans un plaidoyer en faveur d’investissements supplémentaires dans la défense, un haut responsable militaire a déclaré: «Dire qu’il n’y a pas d’argent est un non-sens. La Belgique est un pays riche.» Il n’a pas tort. Mais la majorité de la population ne dispose d’aucun contrôle sur la richesse produite par notre travail et la nature. Les marxistes luttent pour une société socialiste dans laquelle ce n’est pas la classe parasitaire des capitalistes, mais la majorité de la population qui décide démocratiquement de ce qui est produit et de quelle manière. Cela exige de détenir collectivement les secteurs clés de l’économie.

    https://fr.socialisme.be/98377/les-salaires-dans-le-collimateur-il-est-temps-de-riposter
    https://fr.socialisme.be/98386/lutter-comme-en-2014-et-aller-au-bout
    https://fr.socialisme.be/98374/plus-de-militarisation-moins-de-droit-de-resistance-et-dorganisation
    https://fr.socialisme.be/98286/violentes-attaques-de-larizona-une-resistance-acharnee-simpose

    Tous nos articles ‘Arizona’

  • Lutter comme en 2014… et aller au bout

    Les militant.es syndicaux qui ont déjà une certaine expérience font souvent référence aux luttes de 2014 comme un modèle du type de lutte qui s’impose aujourd’hui. S’y attarder un moment est bien utile, histoire de rafraîchir les mémoires et de présenter aux jeunes militant.e.s la lutte qui a connu la plus grande journée de grève générale de l’histoire de Belgique.

    Par un délégué de la FGTB en Flandre 

    Le contexte de la Coalition suédoise

    Le combat de 2014 était mené contre la coalition « suédoise » composée des libéraux, de la N-VA et du CD&V. Ce gouvernement de droite dure dirigé par Charles Michel (MR) et Bart De Wever en tant que Premier ministre fantôme a marqué une rupture avec les gouvernements précédents dirigés par Di Rupo, Leterme ou encore Van Rompuy, chacun d’eux étant issu de familles politiques traditionnelles. Suite à la crise financière de 2008, les banques ont été renflouées grâce à des fonds publics, une sorte de «socialisme pour les riches». La crise économique qui a suivi a entraîné une augmentation de la dette publique et des déficits budgétaires.

    Le gouvernement Di Rupo (2011-2014) a ouvert la voie aux premières mesures d’austérité. L’allocation d’insertion destinée aux jeunes ayant quitté l’école a été limitée dans le temps, constituant ainsi une nouvelle attaque contre les chômeur.euses. Face à la perspective d’une série d’attaques antisociales, une manifestation de masse rassemblant entre 60.000 et 80.000 personnes a eu lieu avant même l’entrée en fonction du gouvernement, en décembre 2011. La FGTB a brandi la menace d’une grève générale, qui a effectivement eu lieu en janvier 2012. Mais quelques concessions limitées de la part du PS ont suffi pour que la direction syndicale ne donne pas suite au mouvement.

    En 2014, la N-VA a remporté les élections avec 32% des voix tandis que, du côté francophone, le MR a gagné du terrain vis-à-vis du PS. De Wever a saisi l’occasion de former un gouvernement d’austérité brutale. La chose ne manquait pas d’intérêt pour la classe dominante qui pouvait ainsi toujours avoir en réserve une nouvelle coalition tripartite traditionnelle et, entre-temps, ramasser tout ce que De Wever, Michel et leur bande pouvait voler de nos conquêtes sociales.

    Au nom de la nécessité de «mettre de l’ordre» et de «s’attaquer au déficit budgétaire», une attaque en règle contre la classe travailleuse a été lancée. Au programme: relèvement de l’âge de la pension de 65 à 67 ans, accélération de la diminution des allocations de chômage, saut d’index contre les salaires… Imaginez qu’un.e travailleur.euse commençant à l’époque à travailler pour un salaire moyen, ce saut d’index signifie jusqu’à 30.000 euros de moins sur l’ensemble de sa carrière !

    Si le déficit budgétaire a diminué, c’est d’ailleurs uniquement en raison de la croissance économique. Ce qui a été volé aux salarié.es est allé directement dans les poches du patronat, qui ont reçu une pluie de cadeaux fiscaux.

    L’idée d’un plan d’action se concrétise

    L’objectif du gouvernement était également d’affaiblir fondamentalement la force de frappe des syndicats. Les dirigeants syndicaux l’avaient bien compris, ce qui a conduit à une situation exceptionnelle où un plan d’action clair, simple et solide a été annoncé en front commun. Avant même la formation du gouvernement fédéral, une concentration militante a regroupé entre 6.000 et 7.000 personnes.

    Auparavant, un «plan d’action» était un concept défendu par les organisations et activistes de gauche. L’idée est qu’un plan permet d’intensifier les actions, en utilisant chaque étape comme tremplin vers la prochaine jusqu’à atteindre la grève générale.

    Lors de réunions interprofessionnelles dans les grandes villes, des délégué.es de tous les secteurs se sont réuni.es pour harmoniser leurs positions. Une campagne d’information, présentée sous la forme d’un « journal des pensions », a été tirée à un million d’exemplaires avec une foule d’arguments en béton et une série de revendications claires. Ce fut d’une grande aide pour mobiliser parmi les collègues.

    Une manifestation de masse réunissant jusqu’à 150.000 participants le 6 novembre, la plus grande manifestation syndicale depuis 1986, a marqué le coup d’envoi de la campagne. La colère était aussi alimentée par les révélations concernant les fraudes commises par les super-riches, telles que les «Luxleaks», ainsi que par la manière dont Marc Coucke avait vendu sa société Omega Pharma pour 1,4 milliard d’euros sans payer un seul centime d’impôt. Cette manifestation a été le point de départ de trois journées de grèves provinciales tournantes, chaque semaine dans deux provinces à la fois, en préparation d’une grève générale nationale le 15 décembre.

    Impliquer plus largement

    Une dynamique d’action sérieuse attire directement d’autres groupes dans son orbite. Cela a été particulièrement évident lors de la manifestation du 6 novembre 2014, à laquelle ont également pris part des artistes, des jeunes, des travailleur.euses indépendants, etc. Des études ont montré que 16% des manifestant.es n’étaient pas syndiqués.

    Par ailleurs, la jeunesse était passée à l’action en Flandre contre l’augmentation du minerval. Le PSL a joué un rôle actif dans le développement de groupes d’action au sein de diverses écoles à Gand, qui ont organisé des sit-ins et des manifestations, suivis d’assemblées générales. La mobilisation de la jeunesse a fait partie intégrante du mouvement, notamment lors de la manifestation du 6 novembre, où un important contingent de jeunes était présent, certain.es se rendant par la suite à bicyclette faire la tournée des piquets de grève en solidarité.

    L’extension de la mobilisation s’est toutefois principalement manifestée sur le lieu de travail, grâce à une campagne d’information accessible, mais aussi aux assemblées du personnel. Grâce à cela, tous les collègues ont été touché.es et les réunions ont permis de répondre à leurs questions et de discuter des prochaines étapes des actions à entreprendre. En 2014, tout comme aujourd’hui, la pratique des réunions du personnel avait été mise en veilleuse par les appareils syndicaux, mais elle a repris de la vigueur sur base du plan d’action. Cela s’est traduit, entre autres, par le nombre record de 132.750 candidat.es aux élections sociales de 2016.

    Un mouvement de masse permet d’arracher des choses impossibles en temps normal. La popularité du gouvernement de droite a fondu comme neige au soleil en 2014. Rétrospectivement, De Wever a reconnu ce que les marxistes avaient déjà observé en décembre 2014, à savoir que le «gouvernement des riches» était en train de vaciller. En même temps, la popularité de revendications telles que l’impôt sur la fortune des super-riches a augmenté: une majorité se dégageait en sa faveur jusque dans l’électorat de la N-VA et du MR! Ce large soutien a permis l’adoption de méthodes d’action audacieuses. Des zones industrielles entières ont été bloquées, y compris l’ensemble de la zone industrielle autour de l’Escaut à Anvers.

    Le patronat contre-attaque

    Le patronat a immédiatement tenté de créer la division chez les travailleur.euses, notamment en accordant des primes au travail volontaire. Patronat et gouvernement ont intensifié la pression sur les directions syndicales, notamment dans le cadre de l’accord interprofessionnel qui devait être conclu au début de 2015, avec la promesse d’un transfert fiscal du capital vers le travail. Ils ont également su utiliser le contexte des attentats contre Charlie Hebdo en janvier 2015 pour détourner l’attention des enjeux sociaux.

    Des doutes sont donc apparus quant à la possibilité de poursuivre le mouvement en le faisant grandir. À ce stade, l’idéal aurait été d’évaluer la situation en réunions du personnel sur chaque lieu de travail, avec ensuite une grande réunion nationale en janvier au cours de laquelle un deuxième plan d’action aurait pu être annoncé. Ce plan aurait pu inclure, par exemple, des grèves provinciales de 48 heures, menant à une grève générale nationale de 48 heures, puis de 72 heures.

    Attendre les élections n’est pas la bonne idée

    Les directions syndicales n’avaient aucun projet en ce sens et se sont, à quelques exceptions près, concentrées sur la manière de faire atterrir le mouvement. Les appels en faveur d’une fiscalité plus équitable ont commencé à occuper le devant de la scène, mais sont restés vagues. Cela a permis au gouvernement de proposer un «tax shift», mais qui fut finalement un virage fiscal adapté aux exigences des grandes entreprises. Un accord interprofessionnel prévoyant une norme salariale de 0,8%, bien que très modeste, a obtenu une courte majorité au sein du conseil de la CSC, grâce à diverses manoeuvres.

    Des actions ont encore eu lieu dans certains secteurs tandis qu’en guise de nouveau « plan d’action », une série d’actions modestes et symboliques a été proposée. Cela a fait le lit d’une large démoralisation, qui a permis au gouvernement de se redresser. Le potentiel de combativité n’a pas été éliminé pour autant: en octobre de la même année, une manifestation organisée à l’occasion du premier anniversaire du gouvernement Michel a encore rassemblé entre 80.000 et 100.000 personnes. Sans mots d’ordre clairs malheureusement. En 2018, la tentative d’imposer un système de pension à points a directement été enterrée grâce à un sursaut de nouvelles protestations syndicales.

    Entre-temps, les directions syndicales ont de plus en plus soutenu qu’il était nécessaire d’attendre les prochaines élections pour présenter la note aux partis de la coalition suédoise. Ces derniers ont effectivement été sanctionnés en 2019. Les thèmes sociaux étaient présents lors des élections, ce qui a conduit à la première percée nationale du PTB. Cependant, le recul du mouvement a particulièrement permis à l’extrême droite de capitaliser sur le mécontentement en Flandre, entraînant un retour spectaculaire du Vlaams Belang.

    Leçons d’hier pour aujourd’hui

    Malgré les attaques visant le droit à l’action collective, y compris le droit de grève, ainsi que les défaites subies, comme chez Delhaize ou Audi Brussels, la force organisationnelle des syndicats demeure intacte. Les manifestations du 13 janvier et du 7 novembre (dans les secteurs public et non-marchand) ont révélé le potentiel d’un nouvel élan de la lutte. Un plan d’action est essentiel et pourrait également engendrer d’autres dynamiques, le lien avec la protestation contre le génocide en Palestine étant ici manifeste.

    Des assemblées du personnel et des réunions militantes sont indispensables pour permettre à la base de contrôler la manière dont les actions se poursuivent, y compris comment et quand elles sont arrêtées. L’engagement actif constitue également la meilleure réponse aux tentatives de division. En affinant et en précisant nos revendications, nous pouvons éviter que nos préoccupations ne soient placées sur une voie de garage comme cela s’est produit avec le «tax shift» de 2015.

    Le mouvement de 2014 n’a pas réussi à mettre fin aux attaques, mais il a réussi à ébranler un gouvernement de droite provocateur. Cela offre un aperçu de ce qui est possible pour une classe travailleuse en mouvement. 

  • Quand le capitalisme transforme la liberté d’expression en privilège

    Dans un message vidéo publié le 7 janvier 2025 (1), Mark Zuckerberg a annoncé des mesures visant à éliminer progressivement les programmes de fact-checking et à modifier les critères de modération sur les réseaux sociaux du groupe Meta (Facebook, Instagram, Threads et WhatsApp). Inspirés par le «point de bascule» constitué par l’élection de Donald Trump, ces changements viseraient notamment à garantir la «libre expression» d’opinions et d’expériences sur des sujets tels que l’immigration ou l’identité de genre. Cependant, de quoi parle le patron de Meta lorsqu’il invoque la liberté d’expression?

    Par Nicola (Bruxelles)

    Comme le rapportent Wired (2) et la CNN (3), les critères de modération nouvellement reformulés laisseront une latitude considérable aux usagers des plateformes Meta qui voudront s’en prendre à des groupes d’individus sur la base de leurs caractéristiques protégées (race, identité de genre, orientation sexuelle, etc.). Entre autres, il sera désormais possible de poster des contenus accusant les Chinois de propager le Covid ou traitant les femmes d’«objets domestiques» sans tomber sous le coup de la modération. Des propos de cette teneur auront des effets négatifs bien concrets. Comme en témoigne une lettre adressée par la Société Américaine de Psychologie à Facebook en 2020 (4), l’exposition persistante à la haine en ligne affecte négativement la manière dont des groupes minorisés se perçoivent eux-mêmes et sont perçus par autrui. Lorsqu’ils se débrident sur les réseaux sociaux, les propos haineux finissent par ôter toute liberté de parole à leurs cibles, en créant un environnement où ces dernières ne peuvent pas s’exprimer en sécurité.

    Dans un article consacré à la liberté de la presse dans l’état de Prusse, publié par la Rheinische Zeitung en 1842, Karl Marx observait: « Nul homme ne combat la liberté ; il combat, tout au plus, la liberté d’autrui. Toute forme de liberté a donc toujours existé, mais tantôt comme privilège particulier, tantôt comme droit universel » (5). Ce constat s’applique également au message de Zuckerberg: la liberté d’expression qu’il invoque n’est rien d’autre qu’une liberté accordée à certaines formes d’expression au détriment d’autres. Cela est d’autant plus vrai que la visibilité des propos émis sur Facebook n’est pas le simple reflet d’interactions entre les usagers, mais découle du fonctionnement de l’algorithme qui sélectionne les publications proposées à chaque compte dans un but précis: maximiser l’attention prêtée aux contenus proposés afin de maximiser l’impact des publicités qui s’y nichent. Comme l’explique le mathématicien David Chavalarias dans son essai «Toxic Data» (Flammarion, 2022), cet algorithme se sert de la tendance des êtres humains à établir des relations sur la base d’affinités culturelles et sociales, ainsi qu’à modifier leurs croyances et leur comportement sous l’influence de ces mêmes relations («influence sociale») afin d’optimiser les revenus publicitaires de la plateforme.

    Sous le prétexte d’aider les usagers à se rencontrer, Facebook exproprie les liens sociaux tissés par ces derniers afin d’en extraire des données et les convertir en profits. Pour ce faire, la plateforme met en avant une fraction infinitésimale des contenus échangés, souvent produite par un petit nombre de comptes et souvent de nature haineuse. La liberté d’expression qu’offre le capitalisme numérique incarné par Meta est, par conséquent, un privilège garanti à une minorité d’usagers qui appuie un privilège encore plus restreint: le privilège des profits. Attaquons-nous donc à la racine de la haine: exproprions les expropriateurs pour bâtir des réseaux vraiment sociaux, où la liberté d’expression serait un droit universel !

    Notes

    1. https://about.fb.com/news/2025/01/meta-more-speech-fewer-mistakes/

    2. https://www.wired.com/story/meta-immigration-gender-policies-change/

    3. https://edition.cnn.com/2025/01/07/tech/meta-hateful-conduct-policy-update-fact-check?cid=ios_app

    4; https://www.apa.org/news/press/releases/2020/08/facebook-hate-speech

    5.http://www.zeno.org/Philosophie/M/Marx,+Karl/Die+Verhandlungen+des+6.+rheinischen+Landtags/Erster+Artikel.+Debatten+%C3%BCber+Pre%C3%9Ffreiheit+und+Publikation+der+Landst%C3%A4ndischen+Verhandlungen

  • La Syrie après Assad. Ravivée de ses cendres, la lutte pour la libération continue

    L’effondrement de la dictature de Bachar el-Assad en décembre dernier a radicalement redistribué les cartes de la Syrie. Après 54 ans de tyrannie, de nombreux.ses Syrien.ne.s ont été saisi d’un sentiment de liberté et de jubilation. Mais cette attitude est tempérée par la peur et l’appréhension, alors que Hay’at Tahrir al-Sham (HTS), désormais l’autorité autoproclamée à Damas, commence à révéler sa vraie nature, et tandis que les vautours impérialistes de tous bords tournent à nouveau autour des restes du pays meurtri.

    L’offensive militaire des milices de droite précipita la chute d’Assad. Toutefois, cette chute est due à la profonde décadence interne du régime, à l’évaporation de sa base sociale et à l’incapacité de ses soutiens étrangers – la Russie, l’Iran et le Hezbollah – à rassembler les forces nécessaires pour le maintenir en place.

    Aujourd’hui Ahmed Hussein al-Sharaa a beau porter costume et cravate, projetant une image de «modération» et prônant une approche respectueuse des minorités, son organisation reste indissociable de son histoire faite de violence sectaire, de gangstérisme et d’assujettissement des femmes. Toutefois, rares sont ceux, parmi la mosaïque de minorités religieuses et ethniques du pays, qui prennent au sérieux les nouvelles revendications de tolérance intercommunautaire du HTS.

    Le nouveau pouvoir

    Sur le plan économique, comme le montrent à la fois son bilan à Idlib et les déclarations publiques de ses dirigeants, HTS promet de continuer à utiliser les mêmes recettes du «marché libre» qui ont fait la renommée du régime de Bachar al-Assad. De plus, HTS a incorporé une cohorte d’opportunistes et de bureaucrates de l’ancien régime discredité. Il se révéle ainsi non pas comme une véritable force de changement, mais comme le gardien, sous un nouveau drapeau, des mêmes politiques de classe prédatrices qui ont ravagé le tissu social syrien pendant tant d’années.

    Une mesure positive, l’augmentation de 400% des salaires des fonctionnaires, est financée en partie par des fonds qataris. Ceci ne représente toujours qu’un salaire d’environ 125 dollars par mois dans un contexte d’inflation galopante. Un modèle basé sur une forte dépendance des apports financiers des pays du Golfe, comme le démontre le cas de l’Egypte, s’accompagne non seulement de nombreuses «conditions , mais n’offre aucune solution pour sortir la majorité du pays du cycle inexorable de la pauvreté.

    Quant aux droits démocratiques auxquels aspirent des millions de Syriens, al-Sharaa a déclaré que la préparation d’une nouvelle constitution pourrait prendre jusqu’à trois ans et les élections jusqu’à quatre ans. Il ne s’agit pas là des délais d’un processus démocratique, mais de tactiques dilatoires destinées à renforcer l’emprise de HTS sur le pouvoir. Etant donné son incapacité à répondre aux besoins urgents de la population, le ravivement de tensions, voire de nouvelles représailles sectaires, pourraient être certains des outils utilisés.

    Repositionnement précipité de l’impérialisme

    L’Union européenne et les États-Unis, avec un cynisme éhonté, tentent désormais de présenter HTS comme une force respectable. Alors, que quelques semaines auparavant, Washington négociait encore la levée des sanctions contre Assad, après la chute du régime il n’a suffit que de quelques jours pour retirer la prime de dix millions de dollars sur la tête d’al-Sharaa  Le terroriste d’hier semble être devenu le partenaire potentiel d’aujourd’hui.

    Les puissances impérialistes occidentales cherchent désormais désespérément à construire un récit de «transition démocratique» en Syrie – un exercice de tour de passe-passe politique destiné à occulter leurs véritables motivations. Au cœur de tout cela se trouve leur désir urgent de renvoyer de force les réfugiés syriens dans un pays encore ravagé par la guerre et la répression.

    Avant même la fuite d’Assad, les médias d’État russes avaient discrètement cessé de qualifier HTS d’organisation terroriste. Aujourd’hui, Moscou s’emploie à établir des liens directs avec le nouveau régime. La Russie n’a pas seulement perdu un allié avec le régime baasiste;  ses bases syriennes sont cruciales pour ses opérations en Afrique et sa présence en Méditerranée.

    Retombées régionales

    Israël a tôt fait d’étendre son occupation illégale du plateau du Golan, renforçant ainsi sa position stratégique par rapport à Damas et au Hezbollah. Malgré la campagne destructrice menée par Israël en Syrie après le départ d’Assad, dont plus de 800 frappes aériennes, HTS fait de son mieux pour éviter une confrontation avec Tel Aviv. Tout comme le régime d’Assad, HTS semble plus intéressé à préserver ses ressources pour écraser l’opposition intérieure qu’à libérer le territoire syrien des forces d’occupation israéliennes.

    Pour l’Iran, le changement de l’équilibre régional précipité par la chute d’Assad ouvre certainement des possibilités pour les rivaux impérialistes de Téhéran – Israël et les États-Unis. Mais l’affaiblissement externe du régime expose également sa vulnérabilité à l’égard de ceux qu’il craint le plus ;  les millions de travailleurs, de jeunes et d’opprimés iraniens qui nourrissent déjà une haine bouillonnante envers leurs dirigeants. D’autres dictatures dans la région, comme celle du président égyptien Al-Sissi, même si elles n’étaient pas alliés avec Assad, sont également inquiètes.

    Le peuple syrien, pas une victime passive

    Une évaluation superficielle des troubles récents en Syrie laisserait penser que les masses syriennes ont simplement troqué un régime réactionnaire contre un autre. Mais cela reflète une vision mécanique et fataliste de l’histoire qui nie le rôle dynamique des masses et leur capacité à façonner les événements. Il faut replacer les événements actuels en Syrie dans le cadre historique plus large de la vague révolutionnaire qui a éclaté au Moyen-Orient et en Afrique du Nord il y a 14 ans.

    Rien ne garantit que HTS sera en mesure de faire valoir son programme. Déjà, après une violente réaction de la population syrienne, les nouvelles autorités ont été contraintes d’abandonner des changements régressifs du programme scolaire qu’ils avaient annoncés. Des rapports sur le terrain témoignent d’un climat renouvelé d’activité politique, de discussions, de protestations et d’initiatives locales de toutes sortes. Les masses syriennes se réorganisent et se battent à nouveau.

    Le Rojava menacé

    La prise de contrôle de Damas par le HTS a renforcé le principal soutien extérieur de ce groupe, le régime turc d’Erdoğan. Cela ouvre la perspective d’une intervention turque plus directe contre les forces à prédominance kurde qui contrôlent une grande partie du nord-est, une zone autonome également connue sous le nom de Rojava. Les gains durement acquis par la population kurde locale et d’autres minorités se trouvent ainsi menacés.

    L’Armée nationale syrienne (ANS), un mandataire encore plus étroitement lié à Ankara que le HTS, combat les Forces démocratiques syriennes (FDS) soutenues par les États-Unis, dont l’épine dorsale sont les YPG/YPJ kurdes. L’ANS a réussi à reprendre les villes de Manbij et Tal Rifaat, dans la province d’Alep, au nord du pays, aux FDS, déplaçant plus de 150 000 civils et déclenchant de violents combats qui continuent de faire rage dans la région. Si Donald Trump devait conclure un accord avec Erdoğan facilitant le retrait des troupes américaines, ceci pourrait effectivement sanctionner une invasion turque comme celle qui s’est produite en 2019. Le HTS, pour sa part, rejette le fédéralisme, en accord avec la vision d’un État syrien centralisé et autoritaire.

    Il est illusoire et même fatal de chercher à défendre les intérêts des populations locales à travers des accords à courte vue avec des puissances impérialistes telles que les États-Unis ou la France. En fin de compte, ce ne sont que les travailleurs, les jeunes, les chômeurs et les pauvres des zones rurales de toute ethnie, de toute religion et de tout sexe qui détiennent le pouvoir de relancer la révolution.

  • Les salaires dans le collimateur… Il est temps de riposter !

    L’action syndicale réussie du 13 janvier a montré qu’il y a une grande volonté de stopper l’agenda de droite de la coalition Arizona. Dans les services publics en particulier, l’enseignement néerlandophone et les transports publics en tête, un signal fort a été envoyé à l’élite politique: ses politiques de démolition se heurteront à une forte résistance. Pour les dirigeants syndicaux, cela devrait être le signal du lancement d’un plan d’action sérieux unissant l’ensemble de la classe ouvrière de notre pays dans sa lutte contre les intérêts du capital.

    Par Frederik De Groeve, délégué syndical et co-initiateur du comité de grève de Gand-Sud en 2014

    L’organisation patronale Flamand Voka, avec d’innombrables commentateurs dans son sillage, a crié son incompréhension à l’annonce de cette grève «prématurée ». Après tout, aucun gouvernement n’a encore été formé, alors, selon le raisonnement, pourquoi se mettre en grève? L’objectif du Voka & co est de jeter du sable dans les yeux des travailleurs et de discréditer les syndicats autant que possible. Après tout, la liste des attaques de la droite contre la classe ouvrière est connue depuis longtemps et la meilleure réponse est d’impliquer le plus grand nombre possible de personnes dans la résistance. La journée d’action du 13 janvier était donc une étape indispensable dans la construction d’un mouvement capable d’arrêter ce gouvernement avant même qu’il n’ait eu la chance d’atteindre sa vitesse de croisière.

    Qu’est-ce que De Wever & co nous réservent? Un petit échantillon de la liste des horreurs.

    Malgré une augmentation considérable des marges des profits, De Wever veut continuer à interdire les négociations salariales libres, comme le prévoit la détestable loi sur les normes salariales. Ce transfert de plusieurs milliards d’euros n’est toutefois pas suffisant (il ne le sera jamais !) pour le patronat. C’est pourquoi le prochain gouvernement veut à nouveau grignoter l’index santé déjà limité en le calculant sur une moyenne de 12 mois au lieu des 4 mois actuels. Concrètement, il veut nous faire payer les hausses de prix à la caisse pendant une année entière sans adapter nos salaires ou nos avantages en conséquence. De plus, en cas de forte inflation (+4%), c’est-à-dire lorsque nous avons le plus besoin de l’index, une restriction supplémentaire serait introduite pour les salaires supérieurs à la moyenne (c’est-à-dire pour la moitié des travailleurs !), tandis que les bénéfices des actionnaires et les dividendes ne seraient pas touchés.

    Le travail de nuit ne commencera à l’avenir qu’à partir de minuit au lieu de 20 heures, ce qui entraînera d’importantes pertes de salaire. La semaine de travail pourra être portée à 48h sans que les syndicats puissent y veiller. Retour progressif à l’époque de Daens?

    La coalition Arizona veut nous faire avaler cette pilule amère en mettant en œuvre une réforme fiscale qui nous permettrait d’augmenter notre salaire net. Cependant, lorsqu’on commence à regarder qui paiera pour ce transfert fiscal, la tromperie de De Wever devient vite évidente. En effet, outre les attaques contre l’index, ils veulent faire passer le taux de TVA de 6 à 9% et augmenter les accises sur les carburants. De plus, ces augmentations de taxes seraient exclues du calcul de l’index! Ce que nous obtenons en plus en termes nets, nous le perdrons doublement sous la forme d’autres taxes.

    De plus, le tax shift représente une nouvelle attaque contre les moyens des services publics et de la sécurité sociale, déjà sous-financés. La part indirecte de nos salaires, qui est utilisée pour les hôpitaux, les garderies, les écoles, les pensions et autres prestations, diminue encore. Les listes d’attente déjà scandaleusement longues pour les soins de santé et les services publics vont tout simplement s’allonger sous ce gouvernement. C’est le terreau idéal pour renforcer la haine et la division au sein de la société. Le Vlaams Belang du côté néerlandophone n’a plus qu’à récolter les fruits pourris de cette coalition lors des prochaines élections.

    Organiser la résistance

    Les syndicalistes combatifs ont aujourd’hui la responsabilité d’organiser la résistance contre ce gouvernement de droite et de former ainsi l’épine dorsale d’un mouvement social plus large prônant un modèle de société différent et socialiste. La lutte à venir ne doit pas seulement viser à jeter cette coalition de droite à la poubelle. Nous devons également avoir l’ambition de construire une alternative. Un premier pas nécessaire pour cela est de renforcer les liens entre les syndicalistes combatifs en mettant en place des comités de grève, au-delà des frontières de son lieu de travail. Nous devons tirer les leçons du mouvement de 2014 et oser aller de l’avant là où nous nous sommes arrêtés. Si nous restons les bras croisés, nous avons perdu d’avance. Si nous nous battons, nous pouvons gagner !

    Tous nos articles ‘Arizona’

  • Plus de militarisation, moins de droit de résistance et d’organisation

    L’Arizona veut mener une politique de droite dure. Les mesures vont encore plus loin que celles du précédent gouvernement de droite, Michel I (2014-2018). La liste complète du Voka et de la FEB est sur la table: des attaques voraces contre l’indexation et les pensions, des impôts moins progressifs, des coupes dans à peu près tous les services publics.

    Par une militante de la CSC

    Plus de militarisation

    Selon Theo Francken, la sécurité «douce» et la sécurité «dure» doivent être mieux équilibrées. Il entend par là que la sécurité sociale, les pensions, les soins de santé, les allocations de chômage …. devraient être progressivement supprimés, tandis que davantage de ressources seraient consacrées aux dépenses militaires. Les services publics qui ont déjà été réduits à néant seront encore esquintés par le gouvernement Arizona, notamment par la poursuite de la privatisation et de la commercialisation. Tous les postes de dépenses seront réduits, à l’exception des dépenses militaires.

    On parle de 4 milliards d’euros supplémentaires par an pour la défense, notamment pour les drones de bombardement et les nouveaux avions de chasse F-35. Des investissements qui profitent essentiellement à l’industrie privée de l’armement. On peut également se demander ce que l’on fera de toutes ces armes de haute technologie extrêmement coûteuses qui ont principalement des applications offensives et n’ont donc pas grand-chose à voir avec la « défense nationale ».

    Attaques contre les syndicats

    L’affaiblissement des syndicats et de la concertation sociale est un élément clé de la liste de souhaits de la coalition Arizona. Lors des élections sociales, plus de 60 000 travailleurs se présentent chaque fois aux conseils d’entreprise (CE) et aux comités pour la prévention et la protection au travail (CPPT) pour représenter et défendre leurs collègues.

    Grâce à l’organisation et à la lutte collectives, il est souvent possible d’obtenir de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail que si c’était chacun pour soi. Lorsque le syndicat est fort, les salaires sont plus élevés et les conditions de travail sont plus favorables et plus praticables. Les patrons préfèrent donc généralement se débarrasser des syndicats. La lutte syndicale reste le moyen le plus positif pour les travailleurs de s’organiser et de réclamer leur part du gâteau.

    Les délégués et les candidats aux élections sociales bénéficient aujourd’hui d’une protection contre le licenciement. L’«amende» pour non-respect de cette protection s’élève aujourd’hui à au moins deux ans et demi de salaire. Les grandes multinationales, en particulier, paient parfois cette amende pour empêcher le développement d’une équipe syndicale militante. En fin de compte, cela leur coûte moins cher qu’une convention collective négociée de manière militante ou qu’un investissement pour améliorer les conditions de travail. En particulier dans la période précédant les élections sociales – connue dans les cercles syndicaux sous le nom de « soldes » – il apparaît que même les protections actuelles sont inadéquates.

    L’Arizona prévoit de réduire considérablement les protections des délégués et des candidats aux élections sociales, ce qui les mettait dans des « supersoldes» permanentes, avec des conséquences désastreuses. Il s’agit d’un tremplin pour réduire ensuite les indemnités de licenciement pour tous : la supernote évoque un maximum d’un an !

    De plus, De Wever et Bouchez veulent ouvrir des discussions sur le droit de grève, et le droit à la protestation collective sera également remis en question. Enfin, il est toujours question d’introduire la personnalité juridique pour les syndicats.

    Moins d’allocations de chômage

    L’Arizona remet en cause le paiement des allocations de chômage par les syndicats. C’est un moyen d’affaiblir les syndicats, même s’il ne s’agit pas d’une mesure d’économie – cela coûterait plus cher au gouvernement. À court terme, il entraînerait des licenciements collectifs au sein des syndicats  tout le personnel administratif chargé de gérer les allocations de chômage se retrouverait au chômage. À plus long terme, elle affaiblirait en partie la plus force des syndicats, à savoir le nombre d’affilié.es.

    De nouvelles restrictions des allocations de chômage sont également bénéfiques du point de vue du clientélisme : elles exercent une pression à la baisse sur les salaires (les chômeurs sont contraints d’accepter de mauvais emplois) ET elles affaiblissent indirectement les syndicats.

    Des partis hypocrites

    CD&V, Les Engagés et surtout Vooruit ne manqueront pas de se féliciter bientôt en affirmant que, grâce à eux, «le pire a été évité». Au lieu des 10 pas en arrière prévus, il n’y en aura que cinq (et quatre autres ont été quelque peu reportés). Le fait est que, ce faisant, ils favorisent la régression. Ils parlent de « prendre leurs responsabilités », c’est-à-dire qu’ils préfèrent s’emparer de quelques postes ministériels plutôt que de tirer un trait sur la situation.

    Les syndicalistes ne doivent pas se faire d’illusions sur les partis qui ont été considérés comme des partenaires politiques de la lutte syndicale dans le passé. Au contraire, il faut rompre tous les liens qui subsistent avec ces partis afin que la lutte pour la justice sociale et économique puisse être menée à partir d’une position politiquement indépendante. Ce faisant, il faut concevoir un plan d’action qui ne se contente pas de renverser le gouvernement et qui ne se contente pas de mener une lutte défensive pour freiner le déclin, mais qui propose également des revendications offensives permettant de faire des pas en avant !

    Tous nos articles ‘Arizona’

  • L’enseignement au bord de l’effondrement…

    … le gouvernement donne un coup de pouce supplémentaire

    Le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles dirigé par le MR et Les Engagés met en oeuvre une attaque Trumpiste contre l’enseignement. Suppression de 24 millions d’euros dans l’enseignement qualifiant, abolition des nominations de personnel permanent, réduction des investissements dans les infrastructures. L’enseignement, comme beaucoup de classes dans lesquelles les cours sont données, est une structure délabrée à laquelle il ne manque pas grand-chose pour s’effondrer complètement. Le gouvernement ne se contente pas d’observer l’effondrement, il l’accélère. La grève de 48 heures des 27 et 28 janvier n’est pas seulement l’expression d’un mécontentement, c’est un véritable appel à l’aide.

    La liste des mesures et des propositions est effroyable. Pour les élèves de l’enseignement qualifiant, le financement est réduit de 24 millions. Les 7èmes techniques de qualification et de certaines 7èmes professionnelles seront supprimée. Les élèves qui effectuent une 7e année n’obtiendront plus de diplôme leur permettant d’accéder à l’enseignement supérieur. Le fonds d’infrastructure devra se contenter de 2% de moins. Le minerval dans l’enseignement supérieur pour les étudiants étrangers va doubler. Nous savons tous que de telles augmentations sont généralement un tremplin vers des augmentations générales des minervals.

    Le personnel se heurte à la suppression de la nomination, dont seuls les personnes déjà nommées peuvent encore bénéficier. Il sera remplacé par un contrat de travail à durée indéterminée, avec une augmentation du temps de travail de 2 heures par semaine. Beaucoup d’enseignants devront travailler 2 heures de plus par semaine pour ce gouvernement, alors que la charge de travail est déjà insoutenable. Le personnel enseignant serait autorisé à travailler au-delà de 65 ans dans tous les postes. Le gouvernement veut chercher du personnel dans d’autres secteurs, comme dans l’enseignement néerlandophone, sans imposer de conditions de formation. Enfin, les stagiaires seront davantage utilisés pour combler les pénuries. La main-d’œuvre gratuite est toujours la bienvenue, estiment les ministres.

    Comme si cela ne suffisait pas, les mêmes partis poussent à la formation d’un gouvernement d’austérité au niveau fédéral. L’Arizona signifie une attaque frontale contre les pensions dans l’enseignement. Les pensions statutaires ne seraient plus calculées sur la moyenne des dix dernières années de carrière. Cette durée serait prolongée d’un an chaque année à partir de 2027, jusqu’à ce qu’elle atteigne 45 ans en 2062. L’ajustement du tantième, la fraction utilisée pour calculer la pension des enseignants, de 1/55 à 1/60 signifie un montant de pension plus faible (-5,6 %) et une pression plus forte pour rester plus longtemps dans l’emploi. L’objectif est une carrière de 45 ans. Le syndicat néerlandophone de l’enseignement COC a calculé qu’un enseignant modal ayant une carrière complète de 40 ans perdrait environ 15 % de sa pension nette.

    Il s’agit d’une attaque contre l’ensemble de l’enseignement. Il est nécessaire de construire la résistance dans l’éducation, en la liant à la lutte des collègues néerlandophones et aux actions syndicales générales. Cela nécessite de continuer et d’élargir la politique d’assemblées générales pour garder les collègues en l’action, leur permettre de discuter les propositions et le programme, ainsi que la stratégie pour gagner. Un enseignement de qualité signifie des classes plus petites (15 élèves maximum), un engagement massif de personnel, des infrastructures de qualité et salubres et la gratuité scolaire totale.

    Après la manifestation du 27 janvier et la grève du 28 janvier, la grande manifestation contre Arizona aura lieu le 13 février. Le 13 janvier, le personnel néerlandophone de l’enseignement est descendu en masse dans la rue, le 13 février nous pourrons manifester ensemble et préparer les prochaines étapes de nos actions. Cette lutte est existentielle pour l’enseignement, nous devons donc la mener avec le plus de force possible.

    Pour que ce combat soit victorieux, il faudra y lier des revendications offensives qui clarifient qu’il s’agit avant tout de l’avenir des jeunes générations et de l’enseignement émancipateur qu’elles méritent: avec des classes plus petites (dans lesquelles il ne pleut pas…) et suffisamment d’encadrement pédagogique avec des conditions de travail propices à accompagner l’épanouissement des élèves. Ne nous laissons pas prendre au piège : repoussons les attaques et arrachons plus de moyens, notamment pour plus de collègues!

    https://fr.socialisme.be/98213/enseignant-oui-en-saignant-non
  • Cessez-le-feu à Gaza. La lutte contre le génocide et l’occupation n’est pas finie  !

    Le cessez-le-feu submerge le monde entier d’émotions contradictoires. Soulagement, joie et espoir ; mais aussi tristesse, colère et peur de l’avenir. Les gouvernements et les institutions internationales qui essaient aujourd’hui de se présenter comme des faiseurs de paix, sont en réalités les complices du génocide. À peine trois jours après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, l’armée israélienne a attaqué le camp de réfugié.e.s de Jénine. Les plans de l’État génocidaire sont clairs : accentuer la colonisation en Cisjordanie. Nous ne pouvons faire confiance qu’en notre propre camp social : le rapport de force par en bas doit continuer à se construire pour créer une vraie solution pour le peuple palestinien.

    Stop au colonialisme : pas de reconstruction sur base de l’occupation et de l’impérialisme

    Il faut des logements pour les millions de personnes déplacées, un accès à l’eau potable, à la nourriture et aux soins de santé de base, une assistance psychologique pour la population qui subit des traumatismes depuis des années, un accès à l’éducation et à des emplois stables pour redonner l’espoir en l’avenir. Tant que l’occupation et l’apartheid se poursuivront, l’occupation israélienne rendra impossible la satisfaction de ces besoins fondamentaux.

    De même, le rôle de l’impérialisme dans la région rend impossible l’autodétermination des Palestinien.ne.s sur leurs matières premières, leurs ressources en eau et leur développement. C’est dire à quel point la logique économique, capitaliste, l’impérialisme et la colonisation sont étroitement liées. Le génocide à Gaza rend encore plus urgent le renversement du capitalisme et de l’impérialisme.

    Exproprier les criminels génocidaires

    La reconstruction nécessite d’énormes moyens. Ceux-ci sont entre les mains des multinationales, des entreprises de construction et de démolition, des banques et des sociétés militaires qui ont tiré des profits obscènes du sang de la colonisation, de l’occupation et du génocide. La reconstruction ne peut être laissée aux mains des mêmes personnes, des capitalistes qui se sont enrichis sur la destruction de la Palestine. Une lutte d’en bas est nécessaire. La classe travailleuse palestinienne, organisée à la base, comme ce fut le cas lors des Intifadas, peut décider elle-même de ce qui est nécessaire à la reconstruction et revendiquer ces moyens.

    Le sentiment très profond de solidarité avec le peuple palestinien dans toute la région, qui s’est à nouveau manifesté par des explosions de joie en Jordanie, au Maroc, en Syrie et au-delà à l’annonce du cessez-le-feu, peut être saisi pour lancer une lutte révolutionnaire plus large contre tous les intérêts impérialistes, les institutions capitalistes et les régimes autocratiques et corrompus.

    Ces mouvements révolutionnaires de la classe travailleuse pourraient placer les richesses et les ressources de la région sous contrôle démocratique, en les retirant aux élites super-riches, aux grandes entreprises et aux multinationales qui les accaparent et en abusent.

    Pour une transformation socialiste de la région

    Un État palestinien socialiste et la transformation socialiste de la région signifieraient la création d’une société dans laquelle règnent la justice et l’égalité pour toustes et où l’oppression, l’exploitation et la pauvreté n’existent plus tout en garantissant le droit à l’autodétermination de toutes les nations et de tous les peuples.

    Un mouvement révolutionnaire dans la région pourrait aussi encourager la classe travailleuse de l’Israël sioniste à lutter pour ses propres intérêts et à se retourner contre ses propres élites. Afin de se libérer de sa propre oppression capitaliste, la classe ouvrière israélienne doit se détacher du projet sioniste par sa lutte, se débarrasser des préjugés racistes et coloniaux propagés par la classe dirigeante israélienne et prendre conscience que l’Etat capitaliste Israël est un État oppresseur, colonial et génocidaire. La liberté des Palestinien.ne.s ne sera jamais atteinte tant que non seulement le cabinet de guerre de Netanyahou, mais aussi l’État capitaliste d’Israël lui-même persisteront. Cet État est inséparable du système impérialiste qui a créé une prison de violence, d’exploitation et d’oppression pour les populations du Moyen-Orient, d’Afrique du Nord et d’ailleurs.

    Stoppons les sionistes pro-guerre de la coalition Arizona

    En Belgique, les négociateurs de l’Arizona sont les mêmes sionistes qui soutiennent Israël depuis le début. Alors qu’ils veulent faire payer les travailleur.se.s avec leurs économies, ils prévoient d’investir plus de 6 milliards par an dans la guerre et l’armement. C’est pourquoi la lutte menée pour la libération des Palestinien.ne.s et celle menée pour une politique sociale qui s’attaque aux droits fondamentaux comme nos pensions sont une seule et même lutte.

0
    0
    Your Cart
    Your cart is emptyReturn to Shop