Category: Transports publics

  • Manifestation européenne des cheminots – Reportage photos

    Hier a eu lieu une action symbolique de la Fédération européenne des travailleurs des transports (FET). Le même jour se réunissait à Bruxelles le Conseil européen des ministres des transports. Les cheminots ont manifesté dans la neige, par un froid au moins aussi glacial que l’avenir que leur réserve les ministres européens…

    Eric

  • Gare d’Etterbeek: Le Personnel et les étudiants de la VUB poussent la SNCB à faire des concessions!

    De 200 à 300 travailleurs et étudiants de la VUB (Vrije Universiteit) ont mené aujourd’hui une action à Bruxelles contre la diminution permanente des services à la gare d’Ettebeek. Les liaisons directes avec Gand ont été supprimées il y a quelques temps, mais les liaisons avec Termonde et Louvain ont subi le même sort. Tout est fait pour pousser les gens à venir en voiture.

    De plus en plus de travailleurs se sont plaints de cette situation auprès des délégués syndicaux. La pression pour que les syndicats exigent une compensation financière pour venir en voiture est toujours plus grande. «C’est dommage, parce que le syndicat insiste justement sur l’utilisation des transports en commun», déclare Jo Coulier, délégué principal de la FTGB à la VUB. Depuis 2004, l’université rembourse d’ailleurs les trajets en train et les abonnements de transports en commun à hauteur de 100%. Le nombre de travailleurs qui utilise les transports en commun pour effectuer les navettes a entre-temps doublé.

    Plus de mille travailleurs et des milliers d’étudiants de la VUB utilisent quotidiennement les transports en commun, principalement le train. Malgré la croissance de l’utilisation, la SNCB a voulu diminuer le service. Mais l’action d’aujourd’hui a déjà produit ses effets. La ligne vers Malines sera entièrement rétablie et la réouverture d’autres lignes va être reconsidérée.

  • Stop à la machine de libéralisation européenne – Les voyageurs et le personnel en danger!

    Cette action symbolique de la Fédération européenne des travailleurs des transports (FET) est un avertissement au Conseil européen des ministres des transports qui se réunit aujourd’hui à Bruxelles. A cette occasion, la FET veut annoncer une journée d’action encore plus importante et énergique au printemps 2010 qui rassemblera tout le personnel des chemins de fer à travers toute l’Europe. Un préavis de grève européen est déposé.

    Tract du PSL

    Il était plus que temps. La charge de travail est déjà à peine tenable. On discute de shifts coupés de 11h, de la reprise de journées de compensation et, évidemment, de casser notre statut. Partout en Europe on veut filialiser et privatiser afin de faire rentrer les cheminots en compétition l’un avec l’autre. En Pologne, pas moins de 15.000 cheminots seraient de trop, en Roumanie ils seraient 10.000 et en Allemagne 3.900. En Belgique, le secteur privé lorgne déjà sur la filiale encore à créer dans le transport de marchandises. Ce n’est pas un secret que la charge de travail et la flexibilité en hausse minent le respect des procédures de sécurité. Des accidents tragiques comme celui encore très récent sur la ligne Mons-Charleroi ou celui qui s’est produit en gare de Dinant en mai en sont des preuves.

    Lorsque la délégation syndicale chez le géant chimique Bayer (Anvers) refuse des assainissements, elle doit subir des attaques de toutes parts. Elle agirait « de façon irresponsable » et « mettrait en péril l’emploi de 845 travailleurs ». Lorsque la direction de la SNCB à B-Cargo veut se débarrasser de 1.200 statutaires à court terme et de 3.000 autres à plus long terme, cela s’appelle « une nécessité économique ». A Bayer, la délégation à tenu bon. Dans des dizaines de réunions, les syndicats ont informés le personnel de tous les détails. Le résultat : pas d’assainissements, pas de perte d’emplois et de nouveaux investissements! Malgré le chantage mis en avant par la direction de Bayer, le patronat de la chimie et le ministre-président flamand, Kris Peeters, c’est loupé ! A la SNCB, il faut se positionner de la même façon. La grève européenne doit déjà se préparer sur les lieux de travails. L’opinion publique peut se préparer au mieux via nos collègues syndicalistes dans les autres secteurs. Nous avons assez d’arguments pour arrêter ce train de libéralisation.

  • A Bruxelles tout est arrêté

    La grève n’est critiquée que par les patrons, les journaleux et des organisations-fantômes comme La Ligue des usagers des trains, trams bus

    Mercredi soir déjà, c’était clair. Beaucoup plus de monde était cette fois-ci présent au piquet à Bruxelles Midi que lors de grèves précédentes. Il y avait des militants CSC-transcom, mais surtout des cheminots CGSP. Malgré la propagande de la presse, l’enjeu de la grève n’est des moindres. Si les projets de la direction sont concrétisés, nous pouvons nous attendre à son extension à toute la SNCB petit à petit, ce qu’il ne faut pas expliquer au piquet. Il n’est donc pas étonnant que cette grève, superflue selon la presse, soit tellement portée par le personnel. Est-il influencé par la gauche radicale? Nous l’aurions bien voulu, mais malgré les efforts déployés par la direction pour le faire croire, pour le moment, les cheminots ne sont pas engagé dans une voie idéologique, ils ne font que défendre leurs emplois et leurs salaires comme vous et moi.

    Par Eric

    Le tract du PSL à néanmoins été fort bien reçu Même le sommet syndical, du côté des rouges tout du moins, lit dorénavent "l’Alternative Socialiste". Cela avait certainement à voir avec notre délégation de solidarité impressionante, composée de militants de divers secteurs dont des enseignants et deux des colloborateurs de notre Parlementaire européen irlandais, Joe Higgings. Ces militants sont maintenant armés de réponses concrètes face aux mensonges de la presse utilisés contre leur secteur et leurs collègues.

    Ce mercredi matin, l’attitude des voyageurs face à notre tract n’avait pas été différente. On pouvait trouver beaucoup de compréhension pour la grève. Ceux qui travaillent dans le privé, le non-marchand, l’enseignement ou d’autres transports en commun comme les bus savent bien ce que signifie l’introduction de différents statuts. Nous n’avons d’ailleurs trouvé aucun voyageur qui adhère à la ligue fantome "des usagers des trains, trams et bus". Quelqu’un saurait-il nous présenter un de ces "utilisateurs" en chair et en os? Ou alors ne sont-ils vraiment que des fatômes qui ne vivent dans la presse qu’en cas de grève, et même alors uniquement sous la forme de communiqué de presse?

    Que des journalistes poussent un micro sous le nez du rare voyageur qui arrive en gare en pleine journée de grève pour que ce dernier puisse vomir toutes sa frustration devant toute la Wallonie et Bruxelles, nous pouvons à la limite encore le comprendre. Mais que cette même presse prétende ensuite que ceci illustre l’opinion de la Wallonie et de Bruxelles, cela dépasse les bornes. Qui est-ce que l’on trouve dans une gare après toute une semaine d’avertissements pour cette grève dans tous les médias? Cela peut arriver à tout le monde mais… oui, à ceux-là en premier.

    A Bruxelles-Nord aussi, cela n’a cette fois-ci pas duré longtemps pour mettre tout à l’arrêt. Beaucoup de monde au piquet, mais pour ne pas faire beaucoup plus que constater qu’aucun train ne roule. Les quelques traditionnels jaunes n’ont rien pu faire, et leurs collègues n’ont pas eu besoin de piquet pour être convaincus de la grève, ils étaient déjà restés chez eux.

    Le jeudi matin, la grève était manifeste. A Bruxelles, son centre de gravité était autour de la gare du Midi avec des piquets aux bâtiments de la direction, rue de France, au dépôt des accompagnateurs de train et à l’"Atrium", le quartier général de la SNCB, Porte de Hal. Cette fois, tout était fermé, y compris ce qui en général reste intact lors de grèves. Les grévistes n’avaient pas beaucoup de boulot. Au plus devaient ils contrôler si un rare jaune n’essayait pas de contourner le piquet. Et, nous l’admettons, certains jaunes sont prêts à beaucoup pour plaire au chef, jusqu’à renverser leurs collègues comme sur une piste de bowling. Mais de cela, ni la FEB, l’UWE ou les "usagers" n’en parlent.

    Entre les drôles de simagrées des quelques jaunes, on a surtout discuté au piquet. Sur le fait qu’on avait attendu trop longtemps pour informer le personnel sur le dossier B-Cargo par exemple, ou encore qu’il n’y a pas d’assemblées sur le lieu de travail, ce qui renforcerait pourtant la compréhension des collèguies sur l’enjeu de la grève. Il aurait aussi fallu faire appel aux autres centrales des services publics, et même du privé, pour expliquer la grève et faire contrepoid aux mensonges de la presse. Il est encore regrettable qu’à Bruxelles, les syndicalistes néerlandophones et francophones ne font pas plus de réunions communes. Bref, au piquet, on a réfléchi sur les moyens de renforcer encore la grève.

    Apparément, la direction a compris. Après avoir tenu le personnel et les syndicats à la ligne durant des mois, Descheemaeker a commencé à saisir que sans parler, il n’arrivera à rien. Il prétend avoir compris. Espérons que cela vaut aussi pour Haek et Lallemand.

  • B-Cargo: Rapport du piquet de grève à Anvers

    Le PSL-Anvers s’est rendu ce 4 novembre au piquet de grève à la gare de Berchem avec une dizaine de militants. Nous y avons distribué notre tract, y avons vendu quelques exemplaires de notre mensuel, et avons bien entendu discuté avec les militants présents. Une bonne cinquantaine de militants étaient là pour organiser le piquet. C’est une bonne mobilisation compte tenu du fait que la tradition de piquets de grève s’étaiet predue ces dernières années à la SNCB.

    Par Jan

    Nous avons entre autres réalisé une interview de Bart, militant CGSP-cheminot, et de Joachim, militant du SIC (Syndicat Indépendant des Cheminots). D’autres travailleurs des chemins de fer sont aussi régulièrement venus discuter. Voici les éléments les plus importants de cette conversation.

    Pourquoi faites-vous grève

    "En tout premier lieu afin de lutter pour l’avenir de la section marchandise B-Cargo, et finalement pour l’avenir des chemins de fer en tant que service public à part entière, tant au niveau de la prestation de services que des statuts du personnel."

    "Marc Descheemaecker (l’administrateur-délégué de la SNCB) ment quand il affirme qu’on ne touchera pas aux statuts du personnel. Si le projet de filialisation se réalise, en 5 ans de temps au maximum, 3.000 statutaires de la «filiale» B-Cargo ne seront pas remplacé après leur départ en retraite, ou alors seront remplacés par un travailleur avec de moins bonnes conditions. Celui qui ne sera pas encore calmé après cinq ans sera muté vers un autre poste au sein du groupe."

    "Il n’y aura pas de licenciements» déclare systématiquement la direction – pour essayer d’avoir l’opinion publique de son côté – mais en réalité, le groupe-SNCB perdra 3000 emplois en 5 ans. Est-ce que cela peut se justifier à un moment où des centaines d’emplois disparaissent quotidiennement."

    "Pour la direction et les médias, nous sommes des privilégiés, mais avec des shifts de 9 heures de travail avec une interruption de 2 heures, cela fait 11 heures hors de chez soi! A cela, il faut encore rajouter le temps de trajet jusqu’au boulot, et retour! Du reste, ce trajet va augmenter pour de nombreux cheminots puisqu’il est question de concentrer les activités de transport de marchandises à Anvers. On peut aussi parler des shifts de nuit, avec lesquels nous sommes 3 nuits de suite hors de la maison. Et nous devons aussi sacrifier les 13 jours de compensation. Et notre vie sociale alors? Et notre santé?"

    "Et on doit encore se taire pour la sécurité! Un machiniste doit par exemple être attentif pour réagir correctement face à un signal rouge. De plus longs shifts signifient une plus grande fatigue et moins de vigilance, de plus grandes chances, donc, d’accidents."

    "Nous, comme statutaires, avons suivi de longues formations pour pouvoir effectuer notre travail correctement et en toute sécurité. Chez les concurrents du privé, comme Crossrail, ce n’est pas le cas non, tout comme pour les futurs contractuels qui seront employés chez B-Cargo. Pour être concurrentiels, beaucoup de choses passent à la trappe."

    "Lors de contrôles, il est déjà apparu que des machinistes, chez Crossrail entre autres, travaillent parfois 15 heures d’affilée. C’est ça l’avenir? Trouves-tu que la colère des travailleurs est exagérée?"

    "A côté de cela, la SNCB balance de l’argent par les fenêtres. Doit on payer pour cela? Pour les erreurs de gestion de la direction? Nous faisons souvent des propositions à la direction pour organiser autrement, et plus efficacement, toutes sortes d’affaires, mais on ne nous parle jamais de ça."

    "La direction veut diviser-pour-mieux-régner. Les dépôts sont montés les uns contre les autres. Ceux qui sont prêts à être plus flexibles obtiennent la tâche convoitée. Et si des dépôts se retrouvent sans travail, l’argument est utilisé pour fermer ces dépôts."

    "La libéralisation du transport de marchandises a tout changé, mais même le professeur libéral Paul De Grauwe est forcé d’admettre que «la libéralisation n’a pas tellement réussi apparemment…"

    "Les entreprises privées remportent les trajets lucratifs, comme les trains complets qui ne s’arrêtent que dans une entreprise, contrairement au trafic diffus (environ 60% du volume transporté) qui est composé de wagons issus de différents sites. Cela nécessite beaucoup plus de travail, et donc de coûts. Comment pouvons-nous être aussi rentables?"

    "La tentative de filialisation est une première étape vers la privatisation de B-Cargo. Une fois privatisé, les conséquences seront grandes pour les conditions de travail du personnel, pour la sécurité,… Et des services ne seront plus assurés, comme le trafic diffus. Mais cela représente 8000 camions de fret quotidiens supplémentaire sur les routes!"

    Que pensez-vous de l’approche négative des médias? Face à la grève

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    "Les médias ne prennent en considération que les positions de la direction. Notre vision des choses est à peine mentionnée. On nous présente comme ceux qui veulent détruire la société, mais au contraire nous nous battons pour l’avenir de la SNCB!"

    "Nous entendons aussi souvent qu’il est scandaleux de stopper le trafic de voyageurs pour un conflit qui concerne la section marchandises. Mais on doit voir les choses plus largement: si on laisse la restructuration passer à B-Cargo, des plans similaires arriveront pour le reste de la SNCB. Dans trois ans (en 2012), l’Europe veut aussi libéraliser le transport de voyageurs. La direction viendra alors avec les mêmes arguments."

    "À partir de demain, on va remettre sur la table la discussion sur le service minimum, au lieu de parler des raisons de la grève. Tout cela alors qu’un service minimum à la SNCB est tout simplement impossible. Les gens sont déjà comme des sardines dans les trains aux heures de pointe, qu’est-ce que cela va donner avec encore moins de trains? Dans la pratique, cette discussion n’est qu’une attaque contre le droit de grève."

    Recevez-vous du soutien du côté politique ?

    "Les petits partis, comme el PTB ou le PSL, viennent nous soutenir, mais du côté des partis traditionnels, le silence est frappant. Les libéraux parleront de service minimum, et le SP.a et le CD&V sont inaudibles."

    "Les syndicats ne dépendent heureusement pas de elur lien avec le SP.a ou le CD&V. Quand l’action est nécessaire, même si cela s’oppose à leur politique, nous partons en grève. En 2005, nous avons fait grève contre le Pacte des Générations qui a été lancé par le SP.a, mais il serait bien entendu fort mieux de pouvoir compter sur un parti qui représente notre avis dans le Parlement."

  • INTERVIEW – B-Cargo: «C’est un combat pour un transport sécurisé et écologique, où le personnel n’est pas taillable et corvéable à merci»

    A l’occasion de cette première journée de grève des travailleurs de la SNCB concernant le projet de filialisation de B-Cargo, nous avons rencontré Jean-Claude, un cheminot liégeois. Pour lui, derrière cette problématique, c’est plus généralement d’un choix de société dont il est question.

    • Pourquoi le PSL soutient les cheminots (tract)

    Socialisme.be: Est ce que tu peux brièvement expliquer pourquoi il y a eu grève aujourd’hui?

    Jean-Claude: "Le problème vient du trafic de marchandises, réparti entre trafic diffus et par train complet. Le trafic diffus consiste à rassembler en un convoi des wagons de différentes entreprises raccordées au réseau ferré. Le train complet parcourt de plus longues distances, et nécessite donc moins de main d’œuvre. Le trafic diffus est assuré exclusivement par B-Cargo, étant donné que le prix de revient est proportionnellement plus important par rapport à la recette. Les entreprises de transport privées ne sont pas intéressée à concurrencer Cargo sur ce terrain, qui n’est pas assez rentable à leur goût."

    "Environ 80% de l’activité Cargo concerne le trafic diffus, et 20% le trafic par train complet. Par contre, les recettes, elles, sont de 20% pour le transport diffus, et de 80% pour le trafic par train complet. Inutile de calculer longtemps pour se rendre compte qu’il faut réaliser une économie de 60% sur le trafic diffus pour rehausser sa rentabilité au niveau du trafic par train complet. C’est bien entendu impossible."

    "Il n’y a que deux solutions: soit admettre que le trafic diffus est un service public, et donc le subsidier en conséquence, soit abandonner le trafic diffus avec les répercussions que cela comporte, comme la diminution du trafic par voie ferrée et l’augmentation d’un trafic routier déjà saturé. Au niveau de la sécurité, des conditions de travail et de l’écologie, ce second choix aurait également des conséquences catastrophiques."

    Socialisme.be: Et c’est vers ce second choix que s’oriente la direction?

    Jean-Claude: "Il est évident que la direction ne va jamais dire ça. Mais les restructurations qu’elle annonce vont conduire à la faillite. Ces mesures ne permettront jamais de faire une économie de fonctionnement de 60%. On se dirige vers le même scénario que pour ABX, qui a été aussi filialisée, mise en faillite, et revendue au privé. La direction tente de mettre un bel emballage autour de ce projet, mais ce n’est que pour faire passer la pilule, ce que les travailleurs et les syndicats n’acceptent pas."

    "La filialisation permettrait d’engager du personnel qui n’aurait plus le statut de cheminot, et donc de court-circuiter les statuts. Il suffit de regarder les conditions de travail des camionneurs qui doivent rester plus de septante heures par semaine hors de chez eux pour avoir leur salaire."

    Socialisme.be: Dans les médias, on parle beaucoup de prise d’otage des usagers…

    Jean-Claude: "Le public doit se rendre compte des conséquences qu’impliqueraient une diminution du trafic par voie ferrée: dégradation de l’environnement, de la santé et de la qualité de vie de chacun, sans parler des embouteillages! A l’heure des négociations de Copenhague sur les changements climatiques, la logique de profit à court terme du libéralisme montre ses limites, voire même son incapacité, pour mettre en place une société où la qualité de vie est au centre des préoccupations."

    Socialisme.be: Les travailleurs de la SNCB ne sont pas seuls à devoir faire face à des mesures d’austérité. On peut parler des postiers, ou encore de l’enseignement,…

    Jean-Claude: "Le problème de La Poste est plus proche du nôtre. Dans l’enseignement, il faut investir, mais ici, ce dont il est question, c’est de la suppression pure et simple d’un service public. Mais il est évident que des choix de société se posent. L’argent de l’État est de moins en moins consacré à la collectivité et face à cela, nous devons réagir tous ensemble. Malgré l’augmentation des richesses produites dans la société, les recettes de l’État diminuent et les services publics en souffrent. Certains, les plus nantis, s’en mettent de plus en plus dans les poches…"

  • CHANTAGE à B-Cargo: “Filialiser ou arrêter toute activité”

    Le personnel de la SNCB est en grève. Pas pour “harceler les voyageurs”, mais pour faire revenir la direction sur ses intentions. Celle-ci a proposé aux syndicats 8 scénarios concernant sa section de fret B-Cargo. De l’arrêt de toute activité à 7 variantes de filialisation. Les syndicats ont toute suite annoncé la grève. Si une solution tarde à venir, le travail sera stoppé chaque jeudi.

    Ce que les médias vous racontent sur cette grève

    "Les syndicats s’énervent pour rien, car personne ne sera licencié. On prend en otage le voyageur dans une vielle discussion idéologique, puisque la filialisation ne signifie pas privatisation. Le personnel des chemins de fer est nommé et, par conséquent, peu flexible et mobile. Les syndicats des cheminots s’attachent à leurs “privilèges” et menacent ainsi le futur de l’entreprise."

    En réalité

    La crise est utilisée pour imposer des “shifts coupés” de 11h, avec des prestations variées en durée dont le début et la fin varient quotidiennement. Parallèlement, on veut nous reprendre 13 journées de compensation, pour lesquelles nous avons subi des coupes salariales. On veut casser le statut du personnel, introduire des conditions de travail du 19ème et bientôt offrir aux spéculateurs une entreprise de transport de grand volume a prix bradés.

    Vous connaissez sûrement la notion de “sous-traitance”, le fait de sous-traiter des “tâches” à des tiers. Le personnel de cuisine ou de nettoyage d’un hôpital par exemple, ou encore d’une école ou d’une entreprise privée. L’objectif est de réduire ‘les coûts de personnel’ et de miner la solidarité sur le lieu de travail. C’est ce que la direction de la SNCB a en tête lorsqu’elle plaide la “filialisation”, la transformation d’une branche de l’entreprise en une section autonome. C’est sa manière de se défaire à court terme de 1.200 “statutaires” et plus tard de 3.000. Les activités marchandises seraient principalement concentrées à Anvers, avec pour beaucoup de travailleurs un temps de déplacement supplémentaire pour aller au boulot.

    Pour des salariés, des petits indépendants ou de petites entreprises familiales, la crise signifie l’insécurité et le recul social. Mais, pour les grands patrons, elle représente surtout une opportunité. Le trafic de B-Cargo a reculé de 38% et par conséquent, la société réaliserait une perte de 130 millions d’euros en 2009. Des cacahuètes comparées aux 25 milliards que les autorités ont donné aux banquiers/spéculateurs qui ont provoqué la crise. B-Cargo transporte quotidiennement le volume de 12.000 camions. Cela nous épargne beaucoup d’embouteillages et est en plus un moyen de transport sécurisé, écologiquement responsable. De ce transport, 60% (l’équivalent de 8.000 camions) sont du transport ”dispersé”, des trains composés de wagons d’origines diverses. En faisant abstraction des coûts entrainés par les embouteillages, cela ne peut être rentabilisé. Les entreprises privées de transport ferroviaire ne sont pas intéressées par ce transport dispersé, ce ne sont que les belles parties qui les intéressent.

    Et pour le transport de voyageurs?

    La filialisation de B-Cargo est un pied de biche pour casser le statut du personnel partout à la SNCB. La direction souhaite mettre différentes catégories de travailleurs en compétition, avec des types de contrats différents. Jannie Haek et Luc Lallemand, respectivement administrateurs-délégués du Holding et d’Infrabel, ont immédiatement annoncé qu’en ce qui les concerne, l’exemple de B-Cargo fera école. Bref: ils imposeront les mêmes conditions à leur personnel.

    Comme beaucoup de voyageurs, les salariés de la SNCB ne peuvent compter que sur leur propre force et espérer le soutient de «l’opinion publique». Ils devront se méfier des politiciens traditionnels, qu’ils participent au gouvernement ou soient dans l’opposition: le “libéralisme” règne, même chez les “socialistes”. Saviez-vous que Haek et Lallemand se disent “socialistes”?

    Le Parti Socialiste de Lutte soutient le personnel de la SNCB dans sa lutte pour défendre son statut. Nous sommes en faveur d’une société ferroviaire forte, moderne et publique sous le contrôle démocratique de la collectivité et non pas d’une poignée de “managers” qui ne regardent que les profits. La soif de profit privé nuit à notre environnement, à nos conditions de travail et à notre mobilité.


    Comment ABX a été liquidé

    Pour “assainir” le distributeur de colis, on a engagé des experts privés qui ont promu quelques cheminots pour les assister. Des grades spécifiques ABX ont étés créés. Le cadre a été diminué.

    Après quelques années, ces mesures sont apparues insuffisantes pour survivre financièrement.

    Une nouvelle diminution de cadres a suivi, accompagnée de conditions de travail menaçant le statut. Puisqu’aucun cheminot ne voulait encore travailler sous ces conditions à ABX, on a fait appel à des contractuels et à des statuts précaires. En fin de compte ABX faisait des pertes et a été vendue. Pour conclure cette vente, il a même fallu y mettre les moyens. Peu après, ABX a quand-même été viable puisque les nouveaux propriétaires l’ont revendue à un investisseur pour un multiple du prix qu’ils avaient déversé. Quelques malins avaient pris des participations à ABX et sont devenus milliardaires.

    (Ecrit sur base de http://www.acod-spoor.be)

  • La STIB va augmenter ses prix : Nous voulons des transports publics gratuits et de qualité !

    La STIB va augmenter ses prix :

    A partir du premier juillet de cette année, un trajet coûtera 1,7 euro contre 1,5 précédemment. La carte 5 voyages passera à 7 euros (contre 6,7 euros) et la carte 10 voyages passera à 11,5 euros (contre 11 euros). La STIB, dans ses publicités, remercie régulièrement les usagers de préserver la planète en recourant au transport en commun. Mais, en augmentant ses tarifs, la STIB leur dit qu’elle n’en a rien à faire.

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    Avec sa campagne "Bougeons mieux", la direction de la STIB utilise les inquiétudes justifiées de la population vis-à-vis de l’environnement à des fins commerciales. Avec son augmentation des tarifs, elle montre qu’elle se fout vraiment de la gueule du monde, au sens propre comme au figuré.
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    Cette augmentation, qui prend place après plusieurs autres en peu de temps, pose immédiatement la question de la stratégie suivie par les différents transports en commun dans le pays. On parle beaucoup de l’environnement ou encore du fait qu’il faut revoir nos modes de transport à cause de la raréfaction du pétrole notamment. Et à quoi assiste-t-on ? Plutôt que de favoriser les transports en commun, moins polluants, on rend leur accès moins abordable !

    Les agressions contre les membres du personnel de la STIB ou d’autres transports en commun font également régulièrement la une de l’actualité. Il y a ainsi plus de cent agressions physiques ou verbales par an contre les travailleurs de la STIB, et c’est un fait que la plupart de ces violences ont pour cause le tarif du transport. La gratuité de l’accès aux transports en commun, en plus de l’impact de cette mesure pour l’environnement, diminuerait drastiquement ces agressions.

    Les transports en communs ont besoin d’investissements publics massifs pour en augmenter la qualité, élargir le réseau, augmenter le personnel (entre autres pour la sécurité), mais aussi pour les rendre gratuits et accessibles à tous.

    La CGSP-Finances estime que la grande fraude fiscale s’élève environ à 30 milliards d’euros par an. Ces 30 milliards d’euros vont directement dans la poche des patrons plutôt que dans celles de la collectivité ! A côté de cela, l’introduction d’un impôt sur la fortune permettrait aussi d’accorder plus de moyens, non seulement pour les transports en commun, mais aussi pour l’ensemble des services publics : enseignement, CPAS, services communaux,… Donc, financer ces mesures ne pose aucun problème dès lors que l’on a la volonté d’aller chercher l’argent là où il se trouve et non plus dans les poches des usagers, déjà bien vides. La STIB elle non plus n’aurait-elle pas compris le messages des dizaines de milliers de manifestants qui ont commencé à battre le pavé pour plus de pouvoir d’achat?


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