Category: Transports publics

  • Résistons ensemble au démantèlement des chemins de fer publics !

    Ce mardi, plusieurs dizaines de syndicalistes se sont à nouveau réunis devant le Conseil d’Administration de la SNCB afin d’y protester contre les mesures de restructuration. La direction a décidé de supprimer 170 trains. Il est aussi question du non-remplacement d’un cheminot sur 3 et, avec la disparition de certains trains, il y aura moins d’accompagnateurs. Les syndicats estiment que 1.200 emplois sont menacés.

    Rapport et photos

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    Ces attaques contre le service de transport public cachent mal la volonté de préparer sa libéralisation. La direction assainit et tente de rendre chaque mètre de rail compétitif et rentable pour les actionnaires. En effet, l’argument mis en avant – pour ces trains supprimés notamment – est le fait qu’ils ne sont pas rentables si on regarde le coût de la ligne et le nombre de tickets vendus. Cette situation doit d’avantage mettre en cause le prix scandaleux de l’énergie pratiqué par Suez, car le but d’un service public est de permettre un accès abordable à un service de qualité, pas de maximaliser les profits aux dépends des usagers et des travailleurs du secteur.

    Lors de cette action, la direction a réappuyé sa volonté d’appliquer les nouvelles mesures. Il est maintenant temps de discuter au sein des délégations syndicales d’un plan d’action plus ferme pour faire reculer la direction.

    Ce mercredi une action de grève a également pris place à Anvers. C’est un bon point de départ pour discuter de quels types d’actions nous voulons mettre en place pour sauvegarder nos transport public.

    Les travailleurs des TEC, de De LIJN ou de la STIB sont eux aussi confrontés aux mêmes attaques: réduire les coûts pour dégager du profit. Un plan d’action travailleurs et des usagers, ensemble, est nécessaire. Il faut d’ailleurs souligner que des navetteurs et des usagers étaient présents aux deux actions devant le Conseil d’Administration de la SNCB. Solidarité!


    Photos de l’action de mercredi à Anvers


    Photos de l’action de mardi à Bruxelles

  • Luttons pour le maintien du travail statutaire et pour plus de moyens pour les services publics!

    Aujourd’hui, le conseil d’administration se réuni à nouveau pour tenter d’adopter un plan d’assainissement. La procrastination est le maître mot de ces politiciens néolibéraux qui veulent réaliser des assainissements tant que cela ne touche pas leur basse-cour électorale.

    Tract de Libre Parcours,

    A l’action du 7 octobre dernier ; nous avons vu apparaître Guido De Padt (VLD, maire de Grammont). Il ne veut pas de coupes à Grammont. Patrick Dewael, du même parti, est uniquement préoccupé par sa réélection à Tongres. Ce que comprendra le contrat de gestion n’est pas clair non plus.

    Les passagers souffrent

    Le management de la SNCB veut supprimer 302 trains, environ 8% de l’offre totale. 222 de ces trains ne pouvaient même pas compenser leur coût énergétique. Les 80 autres pouvaient le faire, mais n’obtiennent pas un taux d’occupation de 40 passagers. Il s’agit toutefois d’un contrat énergétique très mauvais. L’énergie nous a coûté € 10 millions de trop. Nous sommes devenus une vache à lait pour les bénéfices privés de Suez. Ce problème ne sera pas résolu avant que le secteur de l’énergie ne soit nationalisé.

    La suppression de 302 trains touche 6.000 voyageurs, en particulier des navetteurs qui travaillent en équipe et n’ont aucune alternative.

    La SNCB a demandé à Infrabel de geler les investissements dans 36 gares. Cela nous donne une idée de l’ampleur de l’opération d’austérité.

    Nous avons besoin d’un débat public sur le transport public de passagers et de marchandises. Cette discussion doit commencer à partir des besoins. L’argent est une question de choix.

    Plus que 1000 emplois statutaires menacés

    Le personnel roulant perdra 210 postes, un nombre similaire disparaitra des guichets. Un tiers du personnel dans l’administration ne sera pas remplacé. Cela représente un assainissement annuel de 3 millions d’euros.

    Dans les ateliers, le conseil veut imposer un régime de travail ‘plus efficace’ afin d’assainir 12 millions d’euros par an. Finalement, 650 postes à temps plein dans les ateliers seront supprimés. Les pensionnés ne seront plus remplacés.

    Descheemaecker affirme que les prix des services de Holding en termes de RH et de ICT ne sont pas conformes aux prix du marché. Il s’oppose au Holding et au statut du personnel. Il est publiquement en faveur du travail contractuel comme étant la norme.

    Stratégie de décomposition?

    Jos Digneffe de la CGSP-Cheminots a raison de dire que c’est curieux qu’on transporte chaque année plus de passagers et qu’on réalise plus de revenus, tout en connaissant encore des pertes. On croirait presque qu’il y a une intention malveillante derrière…

    Comment continuer?

    L’action d’aujourd’hui ne suffira pas. Ce plan d’austérité n’est qu’un avant-gout. Le prochain gouvernement devra assainir et il y a des appels à la vente des parties de Belga-com et de bpost qui restent encore aux mains du public.

    Nous avons besoin d’un plan d’action préparé par la base. Une première étape doit consister à élargir la résistance contre les assainissements dans le trafic intérieur de passagers au triage et aux conducteurs des marchandises.


    Demain, il y aura des actions pour le maintien du travail dans les RCC (Rail Cargo Centers, gares de triage). Dans l’accord signé par la direction de la CSC Transcom en novembre 2010, la direction garantissait la préservation de 531 postes statutaires jusqu’en 2014. La CGSP cheminots veut que ces postes soient permanents. La direction de la CGSP voit une sortie dans un triage non-discriminatoire, donc aussi pour les opérateurs privés. Mais la logique du marché lui-même est la cause de nos problèmes, il faut s’attaquer à cette logique.

  • [PHOTOS] Action de protestation des cheminots devant le bâtiment de la SNCB

    Vendredi derniers, quelques centaines de cheminots ont manifesté devant le bâtiment de la SNCB, près de la gare du Midi à Bruxelles. Il était question de protester contre le plan d’austérité discuté lors du conseil d’administration de la société de chemins de fer. Les syndicats protestent contre la menace de la suppression de plus de 300 trains par jour, en plus de la fermeture de plusieurs gares et points d’arrêts. Pour Dexia, l’argent public est immédiatement disponible sous forme de garanties pour une ‘‘bad bank’’. Les profits privés sont prioritaires dans cette société, contre les intérêts, par exemple, du personnel ferroviaire et des usagers. Nous sommes pour une société renversera ces priorités.

    Par karim

  • A bas le plan d’économies de la SNCB !

    Ce vendredi 7 octobre 2011, le conseil d’administration du groupe SNCB prendra décision quant au plan d’économies de la direction de la société de transport SNCB. Avant l’été, il était question de la suppression de 941 trains, de la fermeture de 38 guichets et de ne plus desservir six arrêts. Maintenant, le nombre de trains supprimés est réduit à 300 environ.

    Ce plan est une attaque contre les emplois statutaires et contre les services publics qui touchera le personnel et les usagers. Une réduction du nombre de trains signifie une réduction des prestations de conducteurs et d’accompagnateurs. Le nombre de postes sera progressivement diminué. Aux guichets, on en déplorera la perte de près de 200.

    Pour les passagers, cela signifie une réduction du service. Cela vient s’ajouter à ce qu’ils ont déjà dû subir cette dernière période en termes de retards et d’annulations de trains.

    La SNCB a commandé de nouveaux distributeurs de billets. Même s’ils fonctionnent mieux que les actuels, cela ne pourra jamais entièrement remplacer un être humain. Une machine ne peut pas répondre aux questions. Se tourner vers un guichetier sera plus coûteux à l’avenir, comme pour les voyages internationaux, un marché qui a été ‘‘libéralisé’’, où il faut payer 7 euros de plus aux guichets. La fermeture de guichets est préjudiciable au service, mais cela supprimera également une présence visible des travailleurs des chemins de fer, ce qui conduira à des gares où aucune forme de contrôle social ne sera présente.

    Le patronat et les médias veulent assainir et livrer le rail au marché privé

    Rudi Thomaes, de la FEB, exhorte les négociateurs gouvernementaux à donner 910,6 millions d’euros pour sauver le groupe SNCB. Il veut aussi ne pas remplacer jusqu’à 16.000 départs en retraite. Aujourd’hui, de nombreuses catégories de personnel sont déjà confrontées à la pénurie de main-d’œuvre. Par contre, il souhaite voir plus d’activités accordées à des sous-traitants.

    D’autre part, quand les médias parlent de la crise dans les chemins de fer, ce n’est pas pour souligner le manque d’entretiens préventifs. Les problèmes sont exploités afin de construire un soutien public pour la logique d’assainissements et d’adaptation au flux du marché.

    Partir des besoins

    Il faut discuter de la façon d’organiser le transport de marchandises et de personnes. Quel que soit le choix, le financement doit suivre. Service public et profit sont incompatibles. La mauvaise gestion actuelle nous coûte aussi beaucoup d’argent. L’année dernière, 210 millions d’euros ont été gaspillés en consultations externes. L’expérience actuelle du personnel est visiblement trop faible… La scission du groupe, mère de nombreux problèmes, coûtera 100 millions d’euros par an de plus en gestion et administration supplémentaires.

    Pour le second de ‘‘sauvetage’’ de Dexia, l’argent public est immédiatement disponible sous forme de garanties pour une ‘‘bad bank’’. Les profits privés doivent être sauvegardés et le personnel ferroviaire et les utilisateurs peuvent mourir. Nous sommes pour une société qui opère des choix différents.

  • SNCB : La direction veut couper dans les services

    Le conseil d’administration de la SCNB veut décider le 5 juillet d’un plan d’assainissement proposé par la direction. La direction veut économiser 100 millions d’euros, avec notamment la suppression de 941 trains (pour 64,6 millions d’euros) et la fermeture de 40 arrêts (pour 2,5 millions d’euros). Il s’agit de trains avec peu de voyageurs, mais 25.000 personnes sont concernées.

    Article par un correspondant

    La SCNB veut atteindre l’équilibre en 2015. 2012 connaîtra encore un déficit de 46,7 millions d’euros. Ces objectifs ne sont pas neufs. Le directeur Marc Descheemaecker affirme que la société de transport compte pour 90% des recettes du Groupe SNCB (vente des billets, subsides publics), 80% des frais provenant d’Infrabel (lignes, énergie, maintenance) et du Holding (personnel, maintenance, informatique).

    Nous avons récemment appris qu’Electrabel profite du fait qu’elle est la seule à livrer l’électricité pour les chemins de fer, et fait payer au prix fort. Descheemacker veut des salaires qui ‘‘reflètent les valeurs de marché’’ de la SA Logistics (transport de marchandise) pour tout le personnel. Des salaires déterminés par le marché ne sont pas décidés par des barèmes, mais par la concurrence entre travailleurs… Bref, une attaque contre les salaires et les conditions de travail.

    La réponse de la direction de la CGSP se limite à la promesse de faire tous les efforts possibles pour que la décision ne soit prise qu’après l’été, sans plan d’action. Une telle position conduit à de nouvelles attaques. La direction a déjà dit qu’elle ne va pas attendre un accord pour introduire les nouvelles conditions de travail dans la filiale de droit privé !

    Les assainissements sont rarement remis en question par les syndicats, qui n’avancent aucune revendication sur les dotations gouvernementales largement insuffisantes. La direction de la SNCB sait d’ailleurs comment gaspiller ses ressources : 210 millions d’euros ont été dépensés pour des consultants externes.

    Les assainissements portent sur le transport collectif alors que de plus en plus de moyens vont vers le transport individuel. Les règles fiscales en faveur des voitures d’entreprises coûtent 4,1 milliards d’euros par an à la collectivité (1,2% du PIB !). Une réduction supplémentaire de la SA Logistics (transport de marchandises) peut envoyer chaque jour 80.000 camions en plus sur les routes, ce qui entraînerait une complète congestion routière (en plus de la pollution) mais ça, la direction s’en moque.

    La direction veut que l’on ait 67% de passagers en plus en 2025, un total de 350 millions sur base annuelle. Comment pensent-ils réaliser cela avec les économies prévues ? Il est clair que le plan d’assainissement ne s’attaque pas seulement aux travailleurs, mais aussi aux voyageurs. Une résistance commune du personnel et des utilisateurs est nécessaire !

    Plus d’infos : libreparcoursfr.blogspot.com

  • TEC : Il faut un plan d’action qui unisse travailleurs et usagers!

    Les dernières journées de grève qui ont touché le TEC en région liégeoise, au sujet d’un problème relatif au statut des chefs d’équipes techniques, ont fait beaucoup de bruit. Tandis qu’un groupe facebook appelait à une manifestation pour ce samedi contre ces grèves et pour le service minimum, une fois de plus, ce fut aussi l’occasion de constater à nouveau à quel point la presse traditionnelle est bien peu ‘‘objective’’ dans sa manière de traiter l’information.

    Par Nicolas Croes

    Pour RTL-TVI – qui s’est fait une certaine réputation en trainant dans la boue le moindre conflit social – c’était l’occasion à ne pas louper ! Un de ses reportages annonçait : des ‘‘Liégeois pris en otage par la TEC’’ veulent voir les TEC privatisés. Et le journaliste de poursuivre en parlant des chauffeurs de lignes privées qui, eux, n’arrêtent pas de travailler, même quand ils reçoivent des pavés sur les bus. Tout juste est-il brièvement expliqué que, quand même, dans le privé, on roule 12, parfois 14 heures d’affilée… Et oui, faire grève, c’est utile, et ça permet de défendre les droits des travailleurs, mais bon, ça, on préfère ne pas trop en parler à RTL.

    Quant au quotidien-feuille-de-choux liégeois La Meuse, il n’a pas non plus hésité et a de son côté et notamment titré : ‘‘Les chauffeurs et les syndicats font-ils "la grève du cerveau"? Ce n’est pas avec le même ton et la même arrogance qu’ils parlent de l’austérité ou des profits des grands actionnaires, loin de là… En fait, la couverture médiatique de la grève fut unilatéralement utilisée comme une campagne de propagande destinée à pousser l’idée du service minimum et de la privatisation des transports en commun.

    Autre élément, cet appel à manifester contre les grèves au TEC et pour l’instauration d’un service minimum lancé par deux étudiants liégeois (tous deux précisent toutefois bien qu’ils sont contre la privatisation du TEC et qu’ils croient au service public). Bien entendu, nous comprenons bien que cette grève, survenue en pleine période d’examen, a entraîné de nombreuses complications. Mais pour réellement parvenir à une solution, l’instauration du service minimum n’est pas une aide, que du contraire. Pour la direction du TEC, ce serait l’occasion de faire passer des mesures d’austérité, d’attaquer les conditions de travail et de salaire,… et les travailleurs ne seront pas les seuls à en pâtir ! Comme les usagers des transports en commun ne le savent que trop bien, le manque de moyens, de personnel,… cela a comme résultat des retards, des suppressions de ligne,… Au final, défendre le droit de grève, c’est défendre un moyen destiné à lutter pour un service public de qualité.

    On ne fait jamais grève par plaisir, contrairement à ce que certains médias tentent de nous faire avaler. Souvent, quand la raison officielle d’une grève semble infime, c’est qu’elle est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Il s’agit dès lors plus d’un contexte d’accumulation de frustration et de colère face à une accumulation de problèmes. Mais, tant au TEC qu’à la SNCB et ailleurs, ces problèmes s’accumulent sans qu’un plan d’action syndical ne soit discuté et sans que les directions syndicales ne s’en soucient de trop. Anne Demelenne, la secrétaire générale de la FGTB, s’est d’ailleurs publiquement dédouanée de ces actions de grève lorsqu’elle était en visite auprès du très (très) patronal ‘‘Cercle de Lorraine’’, en précisant que la grève avait d’abord été déclenchée par la CSC… On fait mieux comme soutien aux luttes des travailleurs !

    Imaginons l’impact qu’aurait une campagne de sensibilisation des syndicalistes du TEC à destination des usagers, expliquant en détail les problèmes auxquels les travailleurs font face, à quel point cela nuit à la prestation d’un service de qualité,… avec distribution de tracts, affiches aux arrêts de bus,…

    Il serait non seulement possible de barrer la route à la propagande patronale dans les médias en s’en prenant à l’incompréhension des usagers, mais aussi d’appeler ces derniers à la solidarité. Une telle lutte, préparée suffisamment longtemps à l’avance, aurait un puissant impact, non seulement dans ce secteur précis, mais également dans d’autres, en illustrant comme gagner l’opinion publique et l’impliquer dans la lutte.

  • [PHOTOS] Rassemblement européen des cheminots à Bruxelles

    Hier, des centaines de cheminots européens se sont rassemblés devant le Parlement Européen dans le cadre de la refonte du 1er paquet ferroviaire européen. Belges, Français, Portugais, Allemands, Anglais,… étaient présents pour protester contre la privatisation du rail et les menaces qui pèsent sur les statuts des travailleurs des chemins de fer.

    Par Nico

  • Libéraliser : une voie sans issue

    Aujourd’hui nous manifestons au parlement Européen et le personnel qui n’est pas crucial pour le trafic d’aujourd’hui est en grève contre le projet ferroviaire de l’Union Européenne.

    L’Europe libérale veut poursuivre sa politique désastreuse pour le personnel et pour les voyageurs. L’UE exige une séparation totale de l’exploitation et de l’infrastructure des chemins de fer afin de pouvoir mener une politique de compétition ‘‘transparente et honnête’’. C’est un pas de plus vers la privatisation du trafic ferroviaire en donnant accès au réseau à des entreprises privés. Pour 2012, l’UE veut libéraliser le trafic intérieur de voyageurs.

    Cela détériorera les statuts et les conditions de travail du personnel tout comme la qualité des services aux voyageurs. Et, comme nous avons déjà pu le constater lorsque la téléphonie et l’énergie ont été libéralisées, cela n’entrainera pas des prix plus abordables. Au contraire, il faudra payer plus pour une prestation de services moindre. L’UE veut créer des structures séparées pour les gares, les ateliers et les le trafic de marchandises afin de les ouvrir à la concurrence.

    L’UE veut encore museler le droit de grève. Toute résistance contre les services lamentables et la détérioration des conditions de travail sera entravée par un ‘‘service minimum assuré’’. Au regard des trains pleins à craquer aux heures de pointe, on ne peut que constater que le service quotidien est déjà particulièrement minimal.

    Libéraliser, c’est synonyme de priorité au profit contre le confort et la ponctualité pour les voyageurs et contre la sécurité et des conditions de travail convenables pour les cheminots. Les directions prétendent que ce sont les actions de grève du personnel qui détruisent l’entreprise, une manière consciente d’éluder leur responsabilité écrasante. Le personnel veut faire son travail : livrer un service de qualité convenable à des conditions de travail humaines. C’est en réalité la direction qui plume la SNCB depuis des années et ensuite démantèle les services et attaques les statuts du personnel.

    SNCB-Logistics doit à nouveau assainir 51 millions d’euros. La précédente promesse de sauvegarder 531 emplois statutaires au transport de marchandises est brisée. Des dépôts tel que celui de Ronet (Namur) seront fermés et une partie de l’entretien se fera à l’étranger. La SNCB seule aurait une dette de 1 milliard d’euros fin 2011 alors que tout le groupe avait une dette de 3 milliards d’euros fin 2010.

    Au lieu d’investir dans le consulting externe (220 millions d’euros en 2010) et les projets de prestiges ou de donner des salaires himalayesques à la direction, il vaudrait bien mieux investir afin de garantir un service convenable. Cela implique d’avoir des trains de haute qualité qui ne tombent plus tous le temps en panne, des trains ponctuels avec du personnel motivé par de bonnes conditions de travail et un salaire adéquat. Cela implique également des investissements conséquents dans la sécurité.

    Différents pays européens connaissent des problèmes similaires. Les syndicats de chaque pays et l’ETF (European Transport Workers’ Federation ) doivent commencer une campagne d’information envers les voyageurs et mobiliser le personnel contre les directives libérales de l’Europe. En militant ensemble, coordonnés, et en organisant la solidarité entre le personnel et les voyageurs, nous pouvons dépasser la politique de diviser-pour-régner des politiciens traditionnels.

    Avoir un bon service de transports, de chemins de fer et de transports en commun ne peut être concrétisé que si le secteur est nationalisé, sous le contrôle démocratique du personnel et des usagers, avec suffisamment d’investissement pour effectuer une prestation de service de qualité dans la sécurité, le confort et avec des conditions de travail correctes.

  • [PHOTOS] SNCB : Réunion d’information à la gare du Midi à Bruxelles

    Hier après midi, entre midi et 14 heures, le front commun syndical de la SNCB a organisé une réunion d’information dans la gare du Midi à Bruxelles. On voulait ainsi informer le personnel et les voyageurs de la situation présente aux chemins de fer. Les participants étaient couvert par un préavis de grève, mais tout en priviligiant la circulation des trains. Le PSL était présent, a fait un reportage-photo et a compté environ 200 participants.

    Par Eric (Bruxelles)

    L’occasion directe de l’action était la rupture des promesses faites par la direction concernant l’accord Cargo (marchandises). Les économies seront principalement réalisées au détriment des travailleurs (suppression de guichets dans 45 gares, tarif à bord hauteur de 7 euros, restructuration des régions). Résultat, 87 équivalents de temps plein en moins. En plus, Infrabel, au travers de son plan de concentration des cabines, fera disparaître également environ 1.500 équivalents temps plein. Les syndicats ont dû apprendre par la presse les décisions des conseils d’administration, ils se plaignent du fait que le dialogue social n’existe plus et accusent la direction de ne plus hésiter à mentir.

  • Cheminots en colère : défendons nos services publics !

    Vendredi dernier, la gare de Namur a été bloquée par des cheminots de la CGSP voulant protester contre le plan de restructuration du trafic marchandises. Dans une lettre aux chemninots CGSP, la situation était résumée comme suit: ”dans les différentes entités du groupe SNCB, dans les différents sièges de travail, la tension devient tellement palpable qu’on est véritablement en droit de se demander par quelle alchimie les trains roulent et surtout pour combien de temps encore?”

    Concrètement, l’action de ce vendredi concernait la réduction de l’actvité de frêt en gare de Ronet, une décision prise par la SNCB Logistics, qui gère maintenant le transport de marchandises. La direction affirme régulièrement qu’il faut ”respecter les règles pour préserver la bonne entente”. Mais ça, c’est juste pour critiquer les actions de grève. En termes de ”respect des règles”, la direction n’a de leçons à donner à personne. A l’époque de la création de B-Logistics, en février, l’accord prévoyait le maintien de 33 personnes à Ronet. Et là, sans la moindre discussion, il est question de supprimer tous les postes. Les syndicats ont même été informés de la décision définitive par la presse…

    Plus globalement, au piquet de ce vendredi, des syndicalistes nous ont expliqué que ”les attaques viennent de partout, les travailleurs n’ont plus aucune confiance en la direction.” Très vite la discussion a donc quitté le cas spécifique de la gare de Ronet pour aborder les possibilités d’une action plus globale, impliquant tous les cheminots et capable de créer la solidarité chez les usagers. Après les emplois supprimés à Ronet, on sait que d’autres attaques arriveront ailleurs. Déjà maintenant, les problèmes sont nombreux à Patrimoine (qui gère le patrimoine immobilier de la SNCB et son entretien), chez B-Logistics, chez les conducteurs, aux guichets, à l’entretien,… On nous explique ainsi que sur 220 ”képis bleus” (les sous-chefs de cabine), il y a pas moins 9.000 jours de congé à récupérer, soit l’équivalent de 32 temps plein! C’est la logique actuelle de la SNCB, aller vers la fermeture progressive des gares trop peu fréquentées, des guichets,… Bref, quitter le service rendu au public et entrer dans la logique purement commerciale d’une entreprise qui vise prioritairement à satisfaire ses actionnaires.

    Concernant les cheminots, la CGSP défend notamment la revalorisation barémique de tout ses agents, l’aménagement des fins de carrière ou encore la volorisation des travailleurs de la voierie (dont le travail n’est toujours pas considéré comme un travail lourd!). Mais c’est surtout l’engagement de personnel qui est crucial, en préservant le statut du personnel. Un militant nous explique : ”dans la structure gérant le patrimoine immobiler, une seule personne partant en pension est remplacée sur trois! Dans les faits, un seul statutaire est réengagé, et on fait de plus en plus appel au privé, avec des travailleurs moins bien payés et avec de moins bonnes conditions de travail. Et dans les cabines de sécurité, c’est encore 2.000 emplois qui seront menacés dans un avenir proche.” Un autre travailleur nous affirme ”je n’ai aucun doute, nous serons bientôt sous les 30.000 équivalents temps plein.”

    Dans les discussions au piquet, il est encore beaucoup question de l’arrivée d’un projet similaire aux tristement célèbres plans ”géoroute” qu’ont connu les travailleurs de La Poste, dorénavant Bpost. Il a donc très logiquement été aussi question de la manière dont la lutte a été organisée à La Poste contre Géoroute et les fermetures des divers bureaux de poste. Là, malgré l’ampleur des attaques, il a fallu longtemps pour avoir une action nationale et durant des années les actions ont été limitées à des grèves ou actions bureau par bureau. Dans le même ordre d’idée, il est primordial d’avoir rapidement un plan d’action démocratiquement élaboré capable de s’attaquer à la démolition de nos services publics et des conditions de travail du personnel.

    Concernant les militants de la CSC, des syndicalistes déplorent le manque de front commun ”au sommet, on sent que les choses se crispent. Mais chez nous, dans les dépôts, on voit bien que les camarades de la CSC sont d’accord avec nous. Ce qui fait la différence au niveau de l’affiliation, c’est bien souvent le délégué, sa combativité, son charisme, sa manière d’aborder les choses. Ce n’est pas comme si il y avait une mentalité fondamentalement différente à la CSC par rapport à la FGTB. Alors oui, l’unité est possible.”

    Un préavi de grève national serait actuellement en discussion, nous espérons bien entendu vivement qu’il sera concrétisé et que cette journée d’action sera aussi utilisée pour mener campagne vers les usagers, qui eux aussi souffrent de la logique actuelle dans nos transports en commun.

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