Category: Transports publics

  • STIB. Convention collective 2005-2006: ne vous laissez pas rouler!

    Travailleurs de la STIB. Comme vous l’avez certainement appris par les journaux ou la TV, une série de conflits sociaux se sont déroulés (ou vont se dérouler) dans plusieurs secteurs à propos du renouvellement des conventions collectives (industrie alimentaire, assurances, non-marchand,…). En Wallonie, les travailleurs des TEC ont fait grève les 9 et 11 mai. A la STIB, où en est-on avec le renouvellement de la convention pour 2005/2006?

    La Planchette. Bulletin d’information aux travailleurs de la STIB, diffusé par le Mouvement pour une Alternative Socialiste (MAS) – n°2 – mai 2005

    Quels sont les pièges à éviter?

    Les patrons auraient voulu un accord interprofessionnel et une norme salariale de 4,5%

    Fin 2004, la FGTB, la CSC et la CGSLB ont négocié avec la Fédération des Entreprises de Belgique (la FEB, qui est en quelque sorte le syndicat des patrons) un projet d’accord interprofessionnel pour 2005 et 2006.

    Les patrons auraient voulu que, pour les années 2005 et 2006, la hausse du coût salarial soit limitée à 4,5%, y compris l’index. Les patrons auraient voulu inclure dans les «hausses salariales» l’index, c’est-à-dire l’adaptation des salaires au coût de la vie.

    Pour bien comprendre, prenons un exemple. Selon la Banque nationale, l’index a été de 1,6% en 2002, de 1,5% en 2003 et de 1,9% en 2004. Pour les trois ans, cela fait donc une moyenne de 1,7% par an. Si la situation économique reste pareille (ce qui est loin d’être le cas: elle risque de s’aggraver), cela ferait donc 3,4% en deux ans (1,7% en 2005 + 1,7% en 2006). C’est-à-dire qu’avec une norme salariale de 4,5% il n’aurait plus resté que 1,1% d’augmentation de salaire (4,5% – 3,4% d’index = 1,1%).

    Attention! Ces 1,1% d’augmentation de salaire en 2 ans, c’était BRUT! Il faut encore retirer les cotisations sociales et les impôts pour avoir le net. Autrement dit, la FEB proposait comme augmentation de salaire des cacahuètes!

    Pas d’accord interprofessionnel = pas de norme salariale

    La FGTB a finalement rejeté ce mauvais projet d’accord interprofessionnel et aucun syndicat ne l’a signé. Comme il n’y a donc pas d’accord, le gouvernement a alors décidé de l’imposer.

    Mais les 4,5% ne sont qu’indicatifs. Dans le projet d’accord interprofessionnel entre patrons et syndicats, les 4,5% avaient aussi ce caractère indicatif. Mais dans ce cas-là, les syndicats qui auraient signé l’accord auraient donné leur parole de ne pas revendiquer plus de 4,5% (index compris). Comme ils n’ont pas signé, ils ne se sont engagés à rien. Autrement dit, il n’y pas de norme salariale obligatoire.

    Index santé = index truqué

    Il faut rappeler que l’indexation des salaires, ce n’est pas une augmentation: c’est l’adaptation des salaires au coût de la vie. Ou plutôt «ce devrait être» l’adaptation au cout de la vie. Car depuis des années, l’index est truqué: il s’appelle «index santé»: l’alcool, le tabac et les produits pétroliers ont été retirés de l’index. En attendant, ces produits augmentent très fort et ne comptent plus dans l’adaptation des salaires et des pensions au coût de la vie.

    Mazout de chauffage, essence: les prix s’envolent

    Selon le journal La Libre Belgique (14 avril 2005), le prix du carburant a été multiplié par 6 en 35 ans! Il y a 2 ans, le litre d’essence super (sans plomb 98) côutait 1,01 euro, aujourd’hui 1,29 euro. Soit une augmentation de 28 eurocents le litre (plus de 11 anciens francs belges!). D’ailleurs on le voit tout de suite quand on passe à la pompe! Comment faire si on habite loin de son travail, que l’on commence tôt le matin et que l’on a absolument besoin de sa voiture pour arriver à l’heure?

    Le mazout de chauffage coûtait en mai 2003: 0,28 euro le litre. Aujourd’hui: 0,50 euro le litre. Il a presque doublé! Comment les familles doivent-elles se débrouiller pour chauffer leur logement si le prix du mazout de chauffage n’est plus repris dans l’index.

    La réponse est simple: dans les deux cas il faut une solide augmentation de salaire. Une partie de cette augmentation ne servira d’ailleurs qu’à rattraper ce qui a été perdu à cause de l’index truqué.

    Se loger à Bruxelles est devenu hors de prix

    Dans un dossier réalisé par le journal Le Soir (23 février 2005) sur le prix des logements à Bruxelles, on peut lire qu’il y a une disproportion totale entre la hausse des revenus et l’augmentation des loyers. De 1998 à 2003, le prix des maisons augmenté de 59% à Bruxelles et celui des appartements de 56%. Evidemment les propriétaires répercutent cette hausse sur les loyers.

    Aujourd’hui, la moyenne des ménages bruxellois doit consacrer 30% de son budget aux frais de logement. Pour les plus pauvres (chômeurs, minimexés, prépensionnés, petits pensionnés) cela grimpe jusqu’à 60% du revenu!

    Mais le plus scandaleux dans tout cela, c’est que dans l’index santé, on considère que les frais de logement ne représentent que 5,5% du budget d’un ménage!Autrement dit, chaque fois que les loyers montent, ce n’est presque pas répercuté dans l’indice santé.

    La aussi il faudrait une solide augmentation de salaire pour rattraper ce qui a été perdu!

    Unir le personnel derrière le cahier de revendications

    A la STIB, la présentation, devant la commission paritaire, du cahier de revendications a eu lieu le 18 avril. Ce cahier de revendications reprend plus d’une douzaine de points.

    Une première remarque: il faut en général éviter qu’il y ait trop de points différents, sans quoi le patron a beau jeu de dire: «Je ne peux pas tout satisfaire!»… et il choisit dans le cahier de revendications les points qui l’arrangent. Il fait donc donner un ordre d’importance aux différents points du cahier en donnant la priorité aux points qui concernent tous les travailleurs, de façon à unir le personnel derrière le cahier de revendications et à passer à l’action tous ensemble, si nécessaire.

    Et nous pensons que le point qui intéresse, en premier lieu, tous les travailleurs c’est les salaires.Augmenter les salaires et rattraper ce qui a été perdu

    Le cahier de revendications dit: «Augmentation salariale significative». Oui, mais que veut dire «significative»? 4,5% index compris? Si c’est ça, il faut dire non, car on ne voit pas pourquoi il faudrait accepter dans une convention ce qui a été refusé dans l’accord interprofessionnel.

    Selon nous, si on compte l’index dans la négociation, il faudrait au moins une hausse de salaire à deux chiffres (minimum 10%) si on veut avoir une véritable augmentation du pouvoir d’achat et si on veut rattraper une partie de ce qui a été perdu à cause de l’index truqué.

    Bas les pattes des prépensions!

    Depuis des mois, les patrons mènent une campagne de presse pour nous convaincre de travailler plus longtemps. Ils voudraient notamment supprimer les prépensions.

    Halte là! Quand on a, pendant des années et des années, travaillé matin, midi et soir, y compris les week-ends et jours fériés, on a bien mérité de partir plus tôt. D’autant plus qu’un prépensionné libère un emploi pour un jeune.

    Maintien des prépensions, mais pas à n’importe quelles conditions. Quand on voit le coût de la vie (loyers, essence,…), on ne doit pas se retrouver à devoir se serrer la ceinture après une vie de labeur. Prépension à 75% pour l’ensemble du personnel, même pour ceux qui n’ont pas 25 ans d’ancienneté car ils ont travaillé ailleurs.

    Ne vous laisser plus prendre comme la dernière fois!

    Tout le monde se souvient que, lors de la dernière convention, on vous a finalement imposé une assurance privée pour les soins de santé. Ne vous laissez plus prendre comme la dernière fois!

    De plus, certains points de la convention passée ne sont pas encore finalisés: chèques repas, règles de reconversion, réglement des conflits (voir La Planchette n°1).

    Démocratie syndicale

    Qui décide de ce qu’il faut accepter ou refuser? Travailleurs de la STIB, il s’agit de VOS salaires, de VOS prépensions et de VOS conditions de travail. C’est à VOUS de décider, et pas à des responsables syndicaux qui négocient discrètement. Les responsables syndicaux ne sont que vos représentants.

    C’est pourquoi vous devez exiger non seulement d’être informé correctement des les revendications et de l’évolution des négociations. Il faut la démocratie syndicale, notamment par des assemblées de tout le personnel dans chaque dépôt.

    NON à la division

    Faites bien attention, car il existe pas mal de trucs pour vous rouler. N’acceptez pas que les syndicats lancent une guerre de concurrence entre-eux. Que vous soyez Rouge, Vert ou Bleu, les salaires et les conditions de travail sont les mêmes pour tous. Il faut l’UNITÉ des travailleurs pour arracher les revendications. Ne vous laissez pas diviser par des prétextes futiles qui ne visent qu’à affaiblir votre résistance!

    Attention aux mois d’été!

    Les négociations commencent tard. Attention à ce que la direction ne traîne les choses en longueur, qu’on se retrouve en été, quand beaucoup de travailleurs sont en congé, et qu’une mauvaise convention soit présentée en vitesse à une assemblée non représentative! C’est un procédé auquel pas mal de patrons ont recours pour faire passer en douce une mauvaise convention.

    Si les discussions traînent jusqu’à l’été, il faut mieux attendre le mois de septembre pour décider, avec des assemblées massives dans tous les dépôts.

    Faut-il espérer que les secrétaires syndicaux (qui lisent d’ailleurs avec une grande attention La Planchette) respecteront la démocratie syndicale en organisant des assemblées massives de tout le personnel dans tous les dépôts en dehors des mois d’été? L’avenir nous le dira. Mais c’est à vous, travailleurs, d’aller secouer gentiment vos délégués pour imposer de telles assemblées et faire jouer la démocratie syndicale.

    Le MAS et les conventions collectives

    Le Mouvement pour une Alternative Socialiste est pour des syndicats forts, démocratiques et totalement indépendants du patron et de l’État.

    – UNITÉ: Non aux querelles de chapelle! Les travailleurs ont besoin d’unité.

    – DÉMOCRATIE SYNDICALE: Dans une entreprise la direction décide. Dans un syndicat cela doit être l’inverse: la base décide et les secrétaires ne doivent être là que pour appliquer ce que la base décide. Les secrétaires syndicaux et les délégués doivent être au service des travailleurs.

    – ASSEMBLÉES GÉNÉRALES dans les dépôts: La loi permet d’organiser des assemblées sur le lieu de travail pendant les heures de travail (donc payées!). Le renouvellement de la convention est une excellente occasion d’organiser de telles assemblées. D’abord pour que chacun soit bien au courant de ce qui se discute, et ensuite pour DÉCIDER: accepter, refuser ou passer à l’action.

    – PAIX SOCIALE: Attention aussi à bien lire ce qui figure à la fin de la convention. Bien souvent les patrons mettent en fin de convention une clause de paix sociale où les syndicats s’engagent à ne pas faire grève pendant deux ans.

    Il faut bien préciser deux choses:

    – cette clause ne vaut que pour les points de la convention (on peut faire grève pour d’autres motifs);

    – prévoir la mention «sauf imprévu» (il se pourrait que, par exemple, si la guerre s’aggrave encore en Irak, le prix de l’essence dépasse 2,50 euros le litre).

  • STIB. Un projet d’accord qui en dit long…

    Début avril, un envoi postal anonyme arrive dans la boîte postale du MAS. L’enveloppe contient un projet d’accord entre la direction de la STIB et les secrétaires des trois syndicats (CGSP, CCSP, CGSLB).Le document n’est pas récent (17 décembre 2004), mais trois points attirent l’attention : c’est un projet de convention sur le «mode de règlement des conflits» ; à la mi-décembre les affiliés de la CGSP étaient en plein conflit social ; personne parmi les travailleurs de la STIB n’a entendu parler de ce projet d’accord resté secret. Plus pour longtemps cependant car le MAS a décidé de le rendre public en le publiant sur son site et en diffusant un bulletin d’information aux travailleurs de la STIB (La Planchette).

    Guy Van Sinoy

    Une mise sous tutelle du droit de grève

    Ce projet constitue une mise sous tutelle du droit de grève et de l’autonomie syndicale. Il prévoit la création d’un bureau paritaire de conciliation chargé d’intervenir lorsqu’une partie dénonce une convention, lors de l’application du statut de la délégation syndicale et des crédits d’heures syndicaux, lors du dépôt d’un préavis de grève ou d’action. Pourquoi créer un tel bureau alors qu’il est possible d’avoir recours à un conciliateur social du ministère? Pourquoi soumettre à cet organe paritaire l’application du statut syndical alors que celui-ci est bétonné dans la convention nationale n°5 («le temps et les facilités nécessaires pour les délégués syndicaux») ?

    Avant le dépôt d’un préavis, le bureau devra impérativement se réunir. Si le préavis est déposé (car le but est évidemment d’empêcher ou de retarder au maximum le dépôt du préavis) celui-ci doit être adressé à l’employeur, mais aussi au bureau (sans doute pour permettre à celui-ci de juger du bien fondé du préavis).

    Le projet prévoit que si UN des éléments n’est pas respecté, la grève sera considérée comme «sauvage», non reconnue et non indemnisée par les syndicats et ceux-ci doivent «appeler leurs affiliés à reprendre le travail sur le champ».

    Une telle convention signifierait que les syndicats perdent leur autonomie pour reconnaître ou non un mouvement de grève (puisque le non respect de la procédure dicte le tout). Par la même occasion, cela transformerait automatiquement les responsables syndicaux en hommes de main du patron chargés de casser la grève.

    Sanctions contre les délégués et contre les travailleurs

    Le projet prévoit des sanctions contre les délégués syndicaux (diminution du nombre de crédits d’heures syndicaux) si la procédure n’est pas respectée.

    L’article 12 mérite qu’on le cite en entier : «Tout jour de grève, reconnue ou non, ne fait pas l’objet de paiement, sous réserve d’autres sanctions que l’employeur pourrait prendre, allant jusqu’au licenciement.» Au moment où, partout dans le mouvement syndical, on proteste contre les atteintes au droit de grève (notamment contre les astreintes décidées par les tribunaux), on trouve à la STIB un patron et des secrétaires syndicaux qui préparent en cachette un projet de convention avec des sanctions contre les grévistes (même si la grève est reconnue!)… pouvant aller jusqu’au licenciement!

    Grâce à de tels irresponsables syndicaux, la direction de la STIB n’aurait même plus besoin d’aller au tribunal pour imposer des astreintes puisque la convention admet le principe de sanctions contre les grévistes. Comment un travailleur, licencié pour fait de grève, pourra-t-il faire admettre par le tribunal du travail que son licenciement est abusif si une convention prévoit en cas de grève «des sanctions pouvant aller jusqu’au licenciement»?

    Il faut nettoyer les écuries

    Nous avons déjà écrit que lors des 6 jours de grève à la STIB, entre octobre et janvier derniers, les secrétaires de la CCSP et de la CGSLB avaient ouvertement trahi la lutte en s’opposant à la grève. Nous avons aussi écrit que le secrétaire de la CGSP aurait sans doute souhaité faire de même, mais n’était pas de taille à affronter le mouvement de révolte de sa base et avait préféré laisser pourrir le mouvement pour l’étouffer. Nous en avons maintenant la confirmation. En pleine grève, ces briseurs de grève préparaient une convention en cachette pour empêcher de futures actions..

    Ce projet en dit long sur l’intégration des secrétaires syndicaux de la STIB, complètement inféodés à l’employeur. Il appelle d’autres questions. Dans quelle mesure sont-ils encore indépendants du patron ? Quelle est leur salaire? Touchent-ils des jetons de présence au conseil d’administration et au conseil de gestion ? Combien ? C’est une question de démocratie syndicale.

    Mais cela va au-delà de la STIB. Car si un tel projet d’accord venait à être signé, cela ferait un précédent. Les secrétaires syndicaux de la STIB resteraient sans doute discrets sur ce qu’ils ont signé, mais pas mal de bureaux d’avocats patronaux y verraient matière à jurisprudence à faire appliquer dans d’autres secteurs. Il faut une réponse ferme. On ne peut pas brader le droit de grève conquis de haute lutte. Interpellez les secrétaires syndicaux concernés pour leur demander des comptes ! (*)


    (*) CGSP : Alex Vonck, rue du Congrès 17, 1000 Bruxelles / CCSP : Jean-Pierre Naniot, rue Plétinckx 19, 1000 Bruxelles / CGSLB : Chris Dreesen, Boulevard Baudouin 11 – 1000 Bruxelles

  • Attention! Droit de grève en danger

    La Planchette. Bulletin d’information aux travailleurs de la STIB, diffusé par le Mouvement pour une Alternative Socialiste (MAS) – n°1 – avril 2005


    Version pdf:

    Travailleurs de la STIB. Entre octobre 2004 et le 10 janvier 2005, vous avez été nombreux à faire plusieurs journées de grève pour l’amélioration des conditions de travail (manque de personnel, matériel en mauvais état, temps de parcours trop court,… ). Malgré la mésentente entre syndicats, vous avez pu obtenir certaines améliorations: les temps de parcours de certaines lignes ont notamment été allongés. Mais on constate que plus le temps passe plus on revient progressivement à la même situation qu’avant.

    Projet de convention sur le règlement des conflits

    Un «vent favorable» nous a amené un projet de convention, daté du 17/12/2004 (donc en plein mouvement de grève en décembre dernier), entre la direction de la STIB et les secrétaires des 3 syndicats (Vonck, Naniot, Dreesen). Ce projet menace gravement le droit de grève à la STIB. Nous vous présentons les points les plus importants de ce projet de convention.

    Création d’un «Bureau de conciliation» permanent

    Le point 4 du projet de convention prévoit de créer un «Bureau de conciliation» spécialement pour la STIB. Il est prévu que ce «Bureau de conciliation» (7 représentants syndicaux, 7 de la direction, 1 conciliateur) doit se réunir AVANT et PENDANT une grève.

    Commentaire du MAS: C’est donc quelque chose de nouveau. Habituellement, lors d’une grève, l’une ou l’autre partie peut toujours faire appel à un conciliateur du Ministère de l’Emploi. Il n’y a aucune obligation légale de créer un tel «Bureau de conciliation» permanent, spécialement pour la STIB.

    Réunion de ce «Bureau de conciliation» avant le dépôt de tout préavis

    Le point 5 du projet prévoit que si un syndicat veut déposer un préavis de grève, il faut D’ABORD une réunion du «Bureau de conciliation». Ce Bureau pourra être convoqué simplement par fax (article 8), alors que le dépôt d’un préavis de grève doit se faire par la lettre recommandée auprès de l’employeur et du «Bureau de conciliation».

    Commentaire du MAS: Habituellement, un syndicat n’est pas obligé de passer par la conciliation avant de déposer un préavis de grève. Lors du dépôt de ce préavis, il faut adresser un recommandé à l’employeur pour l’avertir, mais jamais auprès d’un quelconque «Bureau de conciliation», puisque les conciliateurs du Ministère de l’Emploi n’interviennent pas de façon permanente, mais «à la carte» et à la demande d’une des parties.

    On voit tout de suite que ce «Bureau de conciliation» va surtout servir à empêcher le dépôt d’un préavis de grève et à faire traîner les choses en longueur.

    Pas d’indemnisation de la grève si ce «Bureau de conciliation» ne s’est pas réuni

    L’article 10.1 du projet de convention mérite qu’on le cite intégralement:

    «Constitue une grève sauvage, toute action déclenchée et se déroulant en dehors du respect d’une ou de plusieurs règles de procédure décrite dans ce projet de convention et par conséquent non reconnue par les syndicats.

    En cas de grève sauvage, les organisations syndicales signataires s’engagent à confirmer immédiatement la non reconnaissance de cette grève et à appeler leurs affiliés à reprendre le travail sur le champ.»

    Commentaire du MAS: Tout devient clair! Si les syndicats signent une telle convention, ils se lient les mains (et surtout ilslient les mains des travailleurs pour partir en grève): si UNE règle de procédure n’est pas respectée, la grève est considérée comme sauvage et n’est pas indemnisée par le syndicat. De plus il faut reprendre le travail sur le champ.

    Ce n’est pas à un «Bureau de conciliation» (paritaire) de reconnaître une grève, mais à l’assemblée des délégués de chaque syndicat de décider ou non de partir en grève et de reconnaître une grève

    . Est-ce que vous croyez que, réciproquement, Flaush accepterait de ne licencier personne ni d’infliger aucune sanction à un travailleur sans passer au préalable devant un tel «Bureau de conciliation»?

    Ce paragraphe 10.1 est vraiment un exemple de pure propagande patronale qui vise à faire croire qu’une grève spontanée (sans préavis) est une grève «sauvage». En réalité, une grève dite «sauvage» est une grève non reconnue par tous les syndicats (il suffit qu’un syndicat reconnaisse une grève et décide d’indemniser ses affiliés pour qu’elle cesse d’être «sauvage»). La reconnaissance d’une grève est du seul ressort du syndicat, et pas du conciliateur social… et encore moins de l’employeur.

    Mouvement spontané

    Le projet de convention prévoit aussi, à l’article 10.2, qu’un «mouvement spontané» ne sera pas considéré comme sauvage (arrêt de travail limité dans le temps d’un nombre limité de travailleurs suite à un événement extérieur imprévisible. Exemple: suite à une agression).

    Commentaire du MAS: Ce paragraphe sert à jeter un rideau de fumée devant le projet de convention anti-grève. D’abord, on parle bien ici de mouvement LIMITÉ dans le temps et en nombre. Le fait que de tels mouvements spontanés ne soient pas considérés comme «grève sauvage» apparaît comme une concession faite aux travailleurs. En réalité, ni l’employeur, ni les secrétaires syndicaux ne peuvent s’opposer à de telles actions légitimes suscitées par l’indignation des travailleurs.

    Notons aussi que, dans ce paragraphe, la STIB en profite pour se laver les mains devant les agressions en les présentant comme «imprévisibles». Légalement, tout employeur a l’obligation de prendre les mesures préventives pour éviter les accidents. Bien sûr on ne peut pas tout prévoir. Mais en matière d’agressions, la STIB doit aussi prendre des mesures préventives (par exemple avoir deux agents à bord du véhicule pour les endroits et les heures critiques).

    Sanctionscontre les délégués

    Le projet prévoit aussi que si une organisation syndicale ne respecte pas la procédure, ses délégués seront sanctionnés en diminuant le crédit d’heures que certains délégués ont (surtout les premiers délégués) pour s’occuper de leurs tâches syndicales.

    Commentaire du MAS: Non seulement ce projet d’accord prévoit un bâton contre les travailleurs (non paiement de l’indemnité de grève si on ne respecte pas la procédure du «Bureau de conciliation»), mais aussi contre les délégués (diminution des crédits d’heures).

    Les crédits d’heures ne sont pas une faveur faite par l’employeur mais une obligation légale prévue par la Convention nationale n°5 sur le statut de la délégation syndicale. Les délégués ont LE TEMPS ET LES FACILITÉS NÉCESSAIRES pour remplir leur mission (article 21 de la Convention nationale n°5).

    Sanctions contre les grévistes

    L’article 12 du projet prévoit que «tout jours de grève, reconnue ou non, ne fait pas l’objet de paiement du salaire, sous réserve d’autres sanctions que l’employeur pourrait prendre, allant jusqu’au licenciement».

    Commentaire du MAS: Pas besoin de faire une convention pour savoir que le salaire n’est pas payé quand on fait grève. Et d’ailleurs, ce n’est pas une «sanction». Un salaire n’est pas non plus une «récompense», mais la somme que l’employeur doit payer en échange du travail fourni. S’il n’y a pas de travail, il n’y a pas de salaire. Il est inacceptable qu’un projet de convention (à signer par les syndicats) associe la grève, RECONNUE ou NON, à des sanctions allant jusqu’au licenciement! LA GREVE EST UN DROIT que les travailleurs ont dû conquérir par la lutte.

    En conclusion

    Ce projet de convention doit être remis intégralement à sa place, là d’où il n’aurait jamais dû sortir: à la poubelle! Car si ce projet passe (même en partie), c’en est fini du droit de grève.

    Ce projet de convention aurait eu parfaitement sa place en Espagne avant les années 1970, à l’époque de Franco, où un système corporatiste paritaire réglait les conflits en prétendant que patrons et travailleurs avaient un intérêt commun.

    Travailleurs, vous savez bien que vous n’avez pas d’intérêt commun avec Flaush. Vous voulez de bonnes conditions de travail et un salaire convenable, lui veut faire rouler le maximum de véhicules possible avec le moins de personnel possible. Ce ne sont pas des intérêts communs, mais opposés. C’est pourquoi les travailleurs, organisés en syndicats, doivent pouvoir décider eux-mêmes d’une grève (quand, pourquoi, combien de temps) et pas un «Bureau de conciliation paritaire».

    Que faire?

    Les travailleurs de la STIB ne sont pas au courant de ce projet. La plupart des délégués non plus. Seuls les secrétaires, les permanents et quelques premiers délégués sont au courant.

    Les secrétaires syndicaux doivent des explications. Ils doivent notamment répondre aux questions suivantes:

    – Comment se fait-il qu’ils n’ont rien dit jusqu’à présent et que vous devez apprendre cette nouvelle par un tract du MAS?

    – Pourquoi ont-ils gardé le silence sur ce projet de convention?

    – Trouvent-ils normal de signer une convention qui lie les mains des travailleurs pour les empêcher de faire grève?

    – Trouvent-ils normal que pour des motifs de grève des sanctions soient prises contre les grévistes (licenciement éventuel) et contre les délégués (crédits d’heures)?

    – Trouvent-ils normal de MARQUER LEUR ACCORD, dans un texte commun avec le patron, sur ces sanctions?

    Allez trouver votre délégué pour lui demander des explications. Les permanents doivent rendre des comptes. Il faut organiser des assemblées syndicales à ce sujet et demander un VOTE de CONFIANCE (ou plutôt de défiance) envers les secrétaires syndicaux.

    Le MAS et les syndicats

    Le Mouvement pour une Alternative Socialiste est pour des syndicats forts, démocratiques et totalement indépendants du patron et de l’État.

    UNITÉ: Non aux querelles de chapelle! Les travailleurs ont besoin d’unité.

    DÉMOCRATIE SYNDICALE: Dans une entreprise la direction décide. Dans un syndicat cela doit être l’inverse: la base décide et les secrétaires ne doivent être là que pour appliquer ce que la base décide. Les secrétaires syndicaux et les délégués doivent être au service des travailleurs. Les assemblées syndicales doivent être ouvertes à tous les affiliés. Dans ces assemblées, après une discussion démocratique où chacun a pu s’exprimer, il faut un vote pour indiquer au secrétaire ce qu’il doit faire. Les secrétaires syndicaux, les permanents, les délégués doivent être élus par l’ensemble des affiliés.

    NON AU CARRIÉRISME: afin d’écarter les arrivistes qui veulent «faire carrière» dans le syndicat, le salaire des secrétaires et des permanents ne doit pas être supérieur au salaire moyen d’un travailleur de la STIB. Il n’est pas normal que les secrétaires et les permanents soient payés comme des cadres.

    LIBERTÉS SYNDICALES: stop aux sanctions contre les grévistes et contre les délégués! La convention nationale n°5 prévoit beaucoup de points non respectés par la STIB (droit au temps et aux facilités nécessaires pour les délégués, local syndical, assemblée du personnel sur le lieu de travail et pendant le temps de travail).

    Le texte complet de ce projet de convention:

  • STIB. Comment améliorer le rapport de forces?

    Les travailleurs de la STIB ont fait grève le 10 janvier. C’est la sixième journée de grève depuis l’automne. La grève a été un succès relatif (50% des bus et des trams ne sont pas sortis, le métro a roulé). Malgré les efforts, le mouvement piétine et recule.

    Guy Van Sinoy

    Division syndicale

    Deux facteurs essentiels freinent la lutte. D’une part, la principale revendication (augmentation des temps de parcours) ne concerne pas le métro. D’autre part, seule la CGSP (FGTB) continue la lutte car depuis le 10/11 les secrétaires de la CCSP (CSC) et du SLFP (CGSLB) ont signé une convention bidon avec la direction: l’embauche de 50 conducteurs et beaucoup de promesses en l’air.

    Manoeuvres et coups bas

    D’autres éléments compliquent la lutte. La direction de la STIB multiplie les mesures cosmétiques pour faire croire que tout va mieux: allongement spectaculaire du temps de parcours de quelques lignes (environ 20% des lignes), mobilisation des agents improductifs (chef de ligne, etc) pour seconder les conducteurs de certaines lignes aux heures de pointe. Si la STIB voulait vraiment améliorer les temps de parcours de toutes les lignes et compléter les effectifs dans les ateliers et les bureaux, il faudrait embaucher plusieurs centaines de travailleurs, et pas 50. Pour étouffer la grève du 10/1, des coups bas ont été donnés aux délégués du métro (qui transporte 50% des voyageurs). La CCSP veut exclure deux délégués (métro) en désaccord avec la signature de la convention. Le premier délégué CGSP (métro), mis sous pression par son chef, a édité un tract remerciant les travailleurs pour leur participation aux luttes passées… sans même mentionner la date du 10 janvier!

    Lutte au sein de la CGSP

    La CGSP focalise la combativité… à la base. Car si le secrétaire de la CGSP n’a pas signé l’accord bidon c’est parce que sa base s’y oppose fermement. Pour la manifestation syndicale du mardi 21/12 (couverte par un préavis de grève national dans tous les secteurs), il a convenu avec la direction de la STIB, quelques jours avant le 21/12, que les travailleurs qui souhaitaient être déclarés grévistes pour aller à la manif devaient prévenir leur chef… 48 heures à l’avance! Par ailleurs, aucun tract de mobilisation n’a été prévu par les permanents CGSP pour la grève du 10/1 (quelques délégués de base ont sauvé les meubles en sortant un tract).

    Mais la combativité à la base de la CGSP s’exprime aussi dans une certaine confusion. La grève avait initialement été prévue pour le 24/12. Une assemblée a décidé de reporter la grève au 10/1. Certains militants combatifs, mécontents du report, ont malheureusement refusé de faire grève le 10/1 et ont diffusé un tract (Nouveau Comité des Chauffeurs) dénonçant cette grève «comme un diversion destinée à assurer la tranquillité des permanents».

    Organiser l’opposition syndicale

    Une lutte qui piétine finit par reculer. Elle risque d’isoler les militants les plus combatifs et ouvre la voie à la répression. Multiplier les journées de 24 heures de grève sans perspectives, c’est aller vers l’épuisement des militants. C’est d’ailleurs la tactique choisie par le secrétaire CGSP: incapable d’affronter la combativité de la base, il joue la carte du pourrissement.

    Il faut regrouper dans une opposition syndicale démocratique les militants syndicaux soucieux de lutter pour de meilleurs conditions de travail et élaborer un plan de mobilisation allant crescendo vers une grève prolongée. Une étape importante est l’organisation d’assemblée du personnel dans les dépôts pendant le temps de travail (c’est prévu par la loi) pour souder l’ensemble du personnel, au-delà des frontières syndicales.

  • De Lijn. Les temps de repos et de parcours: un problème partout

    LA CIRCULATION automobile, de plus en plus dense, bloque souvent les bus et les trams dans les embouteillages. Ce qui signifie que les temps de parcours des bus et des trams sont de plus en plus utopiques. Même au départ des lignes, il y a souvent du retard. Pas de pause pour les chauffeurs, même pas pour l’administration. Afin de rattraper le temps perdu, les règles de sécurité sont de moins en moins respectées, y compris sur la vitesse maximum.

    Correspondant

    Dans les grandes villes, le problème est très présent, mais dans les petites villes et sur les routes régionales, les embouteillages sont une réalité de tous les jours. A Anvers, à Bruxelles et à Gand, la situation est alarmante et le mécontentement croît de plus en plus au sein du personnel. Depuis longtemps les syndicats de De Lijn revendiquent une solution à ce problème. Comme aucune réponse ne venait la direction, ni des conseils communaux concernés, les travailleurs ont menacé de passer à l’action.

    A Gand, les chauffeurs ont mené plusieurs actions au cours des dernières semaines. Quand ils ont menacé de faire grève pendant les périodes d’achat de Noël et de nouvel an, des mesures ont été prises pour assurer un trafic plus fluide pour les trams. A Anvers les chauffeurs de bus ont décidé de ne plus emprunter certaines rues trop encombrées jusqu’à ce que les problèmes soient résolus. Les chauffeurs en ont pardessus la tête des promesses en l’air!

    Le stress monte, pas seulement pour les chauffeurs, mais aussi pour les techniciens et les employés. La direction temporise. Investir dans le transport public ne signifie pas seulement envoyer plus de bus et de trams dans les rues ou sur les routes encombrées, mais aussi assurer qu’il y ait suffisamment de personnel et que l’on puisse travailler dans de bonnes conditions.

  • STIB. Une nouvelle couche de militants s’éveille

    STIB: INTERVIEW D’UN DÉLÉGUÉ

    A la STIB (tram, bus et métro bruxellois), les travailleurs se battent depuis plusieurs mois pour améliorer les conditions de travail. Plusieurs journées de grève de 24 heures ont eu lieu, initiées en grande partie par des militants de la CGSP. Nous avons interviewé Marco Devuyst, délégué CGSP au dépôt de Haren.

    Propos recueillis par Guy Van Sinoy

    STIB EN BREF…

    Grève le 10 janvier

    Au début décembre, l’assemblée des délégués CGSP a décidé de continuer la lutte pour arracher un nouvel accord sur les temps de conduite. Elle avait cependant décidé de ne pas faire grève pendant les examens des écoles secondaires et de faire grève le 24 décembre. L’assemblée du jeudi 16 décembre a décidé de reporter la grève prévue le 24 décembre au lundi 10 janvier. Le 24/12 avait en effet peu d’effet sur les entreprises (beaucoup de travailleurs sont en congé) et pénalisait surtout les usagers à la veille de Noël. Le 10 janvier est le jour de la reprise des cours.

    Deux délégués exclus de la CSC !

    La CSC vient d’exclure bureaucratiquement deux délégués, dont Max Feraille, qui participaient aux grèves car ils rejettent l’accord bidon signé par les secrétaires CSC et CGSLB. Dans ce cas, la loi prévoit que le délégué garde son mandat au Conseil d’entreprise ou au CPPT. Il y a quelques semaines, la direction était déjà au courant des exclusions prévues car elle avait annoncé au Conseil d’Entreprise que Max Feraille n’en ferait bientôt plus partie. Naniot, le secrétaire de la CSC, serait-il compromis avec la direction à ce point ?

    – Alternative Socialiste: Dans ton dépôt y a-t-il, au cours des derniers mois, un changement dans l’attitude des travailleurs?

    – Marc De Vuyst: Oui, il y a une réaction totalement différente du passé. Il y a une réflexion collective: les problèmes de toutes les catégories de personnel sont mis sur la table. Les querelles individuelles ont été mises de côté. Il y a une radicalisation et beaucoup de discussions. On le voit notamment par la participation de militants de base aux assemblées générales de la CGSP.

    – A.S.: Il y a donc une nouvelle couche de travailleurs qui s’impliquent et qui n’étaient pas auparavant des militants syndicaux?

    – M.D.: Ils s’impliquent dans les discussions et dans les actions menées. Au cours des récents jours de grèves, j’ai parfois eu plus d’aide de ces nouveaux militants que de délégués qui, finalement, n’ont fait que ce qu’ils doivent faire. Venant de travailleurs qui, chaque jour depuis des années ne disaient pas un mot pour se plaindre, cela impressionne: ils ont battu le pavé avec nous car ils ont compris que le danger est là.

    – A.S.: Est-ce qu’il y a beaucoup de jeunes parmi ces travailleurs qui s’éveillent à l’action?

    – M.D.: Pas mal de jeunes de 25 ou 26 ans, qui ont quatre ou cinq ans d’ancienneté, ont mûri non seulement en âge mais aussi en réflexion et surtout en action. La radicalisation ne concerne pas seulement les jeunes: il y a aussi des travailleurs dans la trentaine, la quarantaine ou la cinquantaine. Mais il est évident que le dynamisme est différent: à 50 ans un travailleur restera toute la journée au piquet de grève tandis qu’un jeune prendra plus facilement sa voiture pour faire un saut à un autre dépôt et aller renforcer un piquet qui en a besoin.

    – A.S.: Comment vois-tu ton activité de délégué?

    – M.D.: Même si elle me passionne, elle est difficile: on est confronté à des gens qui ont vécu une vie de travail relativement calme car la STIB était un fleuron social, et maintenant on est confronté à une direction agressive. Sur le terrain bon nombre de travailleurs commencent à réfléchir de la même manière, mais le processus est inégal. Il est parfois difficile de rassembler tout cela: de tempérer les ardeurs excessives et de réveiller les plus hésitants pour organiser l’action collective, tout en fournissant une information claire et compréhensible pour tous.

    – A.S.: Quel genre de pressions sont exercées par la hiérarchie?

    – M.D.: Un exemple: un conducteur dont l’épouse est sur le point d’accoucher reçoit un sms l’informant qu’il doit la conduire d’urgence à la maternité. Après avoir immobilisé son bus, il appelle son épouse pour lui demander qu’elle prévienne le dispatching, ce qu’elle fait. Le dispatching prévient le dépôt qui répond que ce n’est pas grave, et qu’il faut laisser l’agent rouler jusqu’à la fin de son service, qui est presque terminé, et par ce fait qu’il ne faut pas remplacer l’agent sur ligne. C’est scandaleux et totalement contraire aux règles en vigueur, mais sur un plan humain c’est tout bonnement inqualifiable!

  • Grève de la STIB: 50% des services à l’arrêt.

    Ce lundi 29/11 il y avait à nouveau grève à la STIB, la société bruxelloise de transport en commun. Bien que la CGSP soit la seule organisation à appeler à la grève, la moitié des véhicules sont restés dans les dépôts. Une partie des travailleurs affiliés à la CSC et au syndicat libéral ont aussi participé à la grève et n’ont pas suivi les mots d’ordre de leur syndicat. Un certain nombre de travailleurs non syndiqués étaient aussi aux piquets.

    La proposition d’accord avec la direction avait été repoussée par la base de la CGSP. Cet accord, long d’une quinzaine de pages, n’apporte aucune amélioration fondamentale aux conditions de travail. Les fréquents retards sur les temps de parcours – calculés beaucoup trop justes -, le manque d’effectif, la montée des passagers à l’avant des bus, ont non seulement eu pour conséquence d’empêcher les conducteurs de prendre leur temps de repos prévu, mais ont aussi récemment provoqué des accidents graves. De plus l’accord oblige les signataires au respect de la paix sociale. Beaucoup de travailleurs, y compris ceux qui sont affiliés à la CSC et à la CGSLB (syndicat libéral) n’en reviennent pas que les secrétaires de ces deux syndicats aient signé un tel accord.

    Alors que les travailleurs étaient en grève le 10 novembre contre ce projet d’accord, les secrétaires de la CSC et de la CGSLB se sont empressés de signer l’accord.Dans quelle mesure les responsables syndicaux signataires de l’accord sont-ils représentatifs? Quelque 250 travailleurs de la STIB viennent récemment de changer de syndicat pour rejoindre la CGSP.Cela a incontestablement joué en faveur d’un renforcement de l’influence des militants CGSP pour la grève du 29 novembre. Cette dernière a été un succès: même la direction doit reconnaître que seulement la moitié des services ont été assurés.Des équipes de militants du MAS se sont rendues aux piquets des dépôts de Delta, de Haren, de Molenbeek, d’Ixelles et de Schaerbeek. Ces piquets n’empêchaient pas de sortir les véhicules conduits par ceux qui voulaient travailler.Il était important de persuader de la nécessité de la grève les collègues qui, aujourd’hui pour toutes sortes de raisons voulaient travailler. Les piquets voulaient éviter la stratégie de division et de domination de la direction et de certains secrétaires syndicaux en évitant toute confrontation physique avec les collègues qui voulaient travailler.

    Les grévistes ont ainsi renforcé leur position majoritaire, mais sont en même temps conscients de la stratégie patronale de division et de la collaboration des secrétaires de la CSC et de la CGSLB. Au lieu de diviser les travailleurs, il faut au contraire souder les rangs dans l’entreprise même, jour après jour, et si possible en organisant des assemblées communes du personnel pendant les heures de travail. Histoire de voir notamment si les secrétaires syndicaux sont prêts à venir expliquer leur point de vue à la base et pas seulement à la direction ou dans des réunions de délégués syndicaux.

  • 10 bonnes raisons de refuser ce mauvais accord…

    Le 10 novembre, alors qu’à l’appel de la CGSP beaucoup de travailleurs de la STIB étaient en grève (la moitié des services ne sont pas sortis), les secrétaires syndicaux de la CSC et du syndicat libéral se sont hâtés de signer un mauvais accord qui n’améliore pas les conditions de travail de l’ensemble des travailleurs de façon fondamentale.

    1. Break

    «Conformément aux procédures existantes, ces breaks devront continués à être demandés (au dispatching) en cas de retard.» Le break (pour manger et souffler) est un droit et pas une faveur. Dès qu’un véhicule a quelques minutes d’avance ou de retard le dispatching est automatiquement informé par une alarme. Mais quand il s’agit de prendre son break, l’alarme ne fonctionne plus: il faut le demander. Donc: rien ne change!

    2. Temps de parcours bus

    « Si le niveau de l’effectif disponible le permet, la direction bus déploiera des renforts sur la ligne». Et si l’effectif n’est pas suffisant?

    3. Effectif

    « La direction s’engage à recruter 50 chauffeurs de bus d’ici la fin 2004 grâce aux mesures déjà prises et détaillées dans le mémorandum du 18/10/04». C’est insuffisant! Il faudrait au moins le double car d’ici la fin de l’année il y aura encore des départs. Si on allonge certains temps de parcours il faudra des services supplémentaires

    4. Montée à l’avant

    « Intervention des chefs de ligne sur 27 points difficiles pendant les heures d’affluence et les sorties d’école.» Qui fera le travail administratif des chefs de ligne pendant ce temps-là? «Création d’une équipe volante parmi les chauffeurs». Donc dans les 50 à recruter!.

    5. Procédure d’urgence

    « Pour les temps de parcours gravement inadaptés, une procédure d’urgence peut être déclenchées par un permanent. Suivant le cas le délai d’adaptation variera de 3 à 5 semaines. » Pourquoi un permanent et pas un délégué du dépôt? Pourquoi attendre 3 à 5 semaines? On parle ici de procédure d’urgence pour des parcours gravement inadaptés. Et pour les autres cas?

    6. Règle des 2 minutes

    La direction s’engage à respecter la règle des 2 minutes administratives comprises dans un temps de régulation à prévoir de 5 minutes minimum dans les planchettes. Cependant l’accord le prévoit pour le tram, mais pas pour le bus. alors que les tâches administratives sont les mêmes.

    7. Embauche de personnel employé

    Rien n’est prévu dans l’accord!

    8. Embauche de personnel technique

    «La direction s’engage à recruter 20 ouvriers au matériel roulant.» Rien n’est prévu pour la gestion des stocks et des pièces de rechange. (C’est vital pour ne pas immobiliser de nombreux véhicules)

    9. Statut du personnel

    «La Direction s’engage à ce qu’il n’y ait pas de diminution des rémunérations actuelles.». Autrement dit la direction ne va pas baisser les salaires actuels, mais elle va sans doute mettre de nouveaux obstacles pour freiner le passage d’un barème à l’autre.

    10. Paix sociale

    « Les organisations syndicales s’engagent à ne soutenir ni à reconnaître aucun mouvement relatif aux différents sujets repris dans le présent accord». C’est totalement imbuvable. Accepter cela, c’est se lier les mains. La grève est le seul moyen efficace dont disposent les travailleurs. La direction, de son côté, dispose d’un arsenal de mesures de répression pour faire pression sur le personnel: avertissement, sanctions, mise à pied, licenciement, etc. Est-ce que Flaush signerait un accord où il renonce aux sanctions et aux licenciements ?

    3 bonnes raisons de faire grève ce lundi 29 novembre

    Une mauvaise loi… on la change!

    La façon dont ils ont signé l’accord, à la sauvette, pendant la grève du 10/11 montre que ces messieurs étaient avant tout préoccupés non pas de satisfaire les revendications légitimes des travailleurs, mais de signer un accord-bidon et arrêter toutes les actions. Depuis lors ils multiplient les déclarations pour dire que «l’accord est signé qu’il n’y a plus rien à faire et qu’il est obligatoire pour tous». Quand on a une mauvaise loi, on la change. C’est la même chose pour un accord social. S’il ne satisfait pas la majorité des travailleurs, il faut le renégocier et l’améliorer de manière significative.

    Démocratie syndicale: les travailleurs doivent décider

    Les secrétaires qui ont signé l’accord n’ont pas consulté leurs affiliés. Ce n’est pas au secrétaire syndical de décider, mais aux travailleurs car eux sont directement concernés. Quel que soit le contenu de l’accord, un secrétaire syndical (contrairement au conducteur) est certain d’avoir son temps de break pour casser la croûte…

    Travailleurs affiliés à la CSC et à la CGSLB: ne faites pas les briseurs de grève!

    Tous les travailleurs, quelle que soit leur affiliation syndicale sont concernés par un bon accord et une amélioration des conditions de travail. L’accord signé à la sauvette le 10/11 n’apporte pas d’amélioration réelle. C’est un catalogue de promesses en l’air.

    La direction n’attend que la première occasion pour diviser les travailleurs («Diviser pour régner!». Ne vous laissez pas diviser! Ne forcez pas les piquets de grève! Venez discuter avec les camarades au piquet! On ne pourra renverser la vapeur que si on est TOUS ENSEMBLE !

    Haltes aux menaces contre les délégués CSC opposés à l’accord

    Des pressions inacceptables sont exercées sur des militants CSC opposés à cet accord bidon. A la réunion du Conseil d’Entreprise du 18/11, le Président de séance a dit à un délégué CSC: «De toute façon vous n’allez plus rester longtemps au Conseil d’Entreprise…». De quel droit se permet-il de parler ainsi? C’est le personnel qui élit ses représentants et ce n’est pas à la direction de décider qui est délégué. C’est comme si lors du match Anderlecht-Standard, l’entraîneur des mauves sélectionnait l’équipe des rouges….

    Marche des Jeunes pour l’Emploi

    AUX TRAVAILLEURS DE LA STIB

    Aidez-nous à mettre sur pied la Marche des Jeunes pour l’Emploi

    Travailleurs de la STIB cette Marche pour l’Emploi vous concerne aussi!

    D’abord parce que beaucoup parmi vous ont certainement un fils ou une fille, une cousine ou un neveu qui a fini l’école et qui ne trouve pas de travail. (Sauf si vous êtes membre d’un conseil d’administration et que vous avez le bras long. Mais ce n’est pas le cas pour l’immense majorité d’entre vous!) Ensuite parce que le gouvernement – qui avait promis de créer 200.000 emplois – ne fait rien pour contraindre les employeurs à donner aux jeunes un vrai contrat avec un vrai salaire. Au contraire, les patrons ont de plus en plus de possibilités pour faire travailler les gens de façon précaire (intérimaire, contrat à durée déterminée, temps partiel).

    Il ne faut pas croire qu’à la STIB on est à l’abri de ce genre de fléau. Il y a quelques semaines la direction de la STIB voulait engager des intérimaires pour les bus spéciaux. Elle n’a renoncé (temporairement?) à ce projet qu’à la suite de la grève.

    D’autre part il est injuste que les nouveaux conducteurs soient embauchés au «nouveau» barème (inférieur). Réfléchissez: dans 10 ans, quand les plus anciens auront pris leur pension, une bonne moitié du personnel de la STIB travaillera avec le nouveau barème.

    Un autre exemple: dans les supermarchés, on ne trouve pratiquement plus une caissière avec un contrat à temps plein. La plupart sont engagées à temps partiel pour les heures de pointe. C’est très dangereux qu’un tel système s’étende. Il se pourrait qu’un jour la direction de la STIB envisage d’engager des conducteurs à temps partiel pour les heures de pointe. C’est inacceptable, car avec un demi salaire on ne pas peut payer le loyer ni entretenir une famille.

    Enfin, vous êtes aussi directement concernés par la mise au travail des jeunes car pour le moment à la STIB on manque de bras. Certains services sont supprimés faute d’effectif. Si la direction voulait engager des jeunes cela soulagerait un peu le personnel actuellement surchargé. Voilà toute une série de bonnes raisons pour participer à cette Marche des Jeunes pour l’Emploi!

    Cette Marche, organisée par le MAS en collaboration avec les Jeunes syndicales FGTB et CSC veut faire pression sur les patrons et sur les pouvoirs publics pour permettre aux jeunes d’avoir un vrai boulot avec un vrai salaire. Pour faire de cette Marche des Jeunes pour l’Emploi un succès, nous appelons à mettre sur pied des comités locaux dans les écoles, les entreprises, les bureaux de chômage.

    Pourquoi pas un tel comité à la STIB ? Si vous être intéressé, prenez contact avec nous pour en discuter.

  • STIB. La base est en ébullition

    STIB

    LES TRAVAILLEURS de la STIB (métro, tram, bus bruxellois) en sont assez des mauvaises conditions de travail. Coup sur coup, les travailleurs de tous les dépôts ont paralysé l’ensemble du réseau les vendredi 22 et 29 octobre ainsi que le vendredi 5 novembre. De plus, les conducteurs du dépôt de Molenbeek ont arrêté le travail le 27 octobre à la suite d’une agression contre un conducteur. Leurs collègues des dépôts de bus de Haren et de Delta ont suivi le mouvement le lendemain 28 octobre.

    Guy Van Sinoy

    DÉTÉRIORATION GÉNÉRALE DES CONDITIONS DE TRAVAIL

    La direction de la STIB entend gérer ce service public comme une entreprise capitaliste: faire rouler le maximum de véhicules avec le moins de conducteurs possible et encaisser un maximum de recettes. Il en résulte une détérioration grave des conditions de travail.

    Par manque de personnel il devient difficile de prendre congé. Sur certaines lignes, des services sont même supprimés faute de conducteurs en nombre suffisant. Les temps de parcours sont calculés au plus juste: coincés dans la circulation et à la merci du moindre incident de parcours, les conducteurs de bus et de tram accumulent du retard et n’ont plus la possibilité de prendre leur pause de 20 minutes pourtant prévue à l’horaire. De surcroît, pour augmenter les recettes, la STIB a instauré depuis plusieurs mois la montée à l’avant dans les bus: cela occasionne de nombreux retards et des incidents fréquents avec des passagers.

    Prétextant la difficulté de recruter des conducteurs, la direction de la STIB a tenté de faire rouler certains bus (bus scolaires, services spéciaux) en ayant recours à une agence d’intérim! Dans les ateliers d’entretien et de réparation il manque aussi du personnel. Certains ser vices (restaurants, usinage et fabrication de pièces,…) ont abondamment recours à des entreprises privées de sous-traitance.

    La liste des griefs du personnel est tellement longue que la CGSP a déposé 15 points de revendications avant la grève du 5 novembre.

    QUELLE STRATÉGIE DE LUTTE ?

    Les trois journées de grève totale (22/10, 29/10 et 5/11) n’ont pas été menées de front par tous les syndicats.

    Les permanents de la CSC, prétextant «ne pas prendre les usagers en otages», ont par exemple refusé d’appeler à la grève le 29/10 et ont lancé un mot d’ordre d’opération « tarif zéro » (les conducteurs roulent sans faire payer les passagers). Or ce type d’action est très impopulaire chez les conducteurs car on ne voit pas qui roule «au tarif zéro» et qui roule «au tarif normal». C’est peu mobilisateur. Résultat: malgré l’appel de la CSC, la journée du 29/10 a été une grève totale sur l’ensemble du réseau. Certains délégués CSC qui avaient malgré tout appelé à faire grève en front commun le 29/10 sont maintenant menacés de représailles par leur secrétaire syndical.

    Le syndical libéral, de son côté, souffle sans cesse le chaud et le froid. Dans ses tracts, la CGSLB appelle à la grève tous les vendredi. Devant les caméras, ses permanents n’ont pas de mots assez durs pour dénoncer «les irresponsables» qui font grève.

    Dans ces conditions, on comprend qu’une bonne partie des travailleurs tournent leurs espoirs vers la CGSP (Plusieurs dizaines de travailleurs sont d’ailleurs passés de la CSC à la CGSP). D’autant plus qu’à travers cette lutte, de nouveaux militants CGSP se révèlent être à la hauteur de la situation dans la mesure où ils prennent leurs responsabilités. La présence aux assemblées CGSP est nombreuse et, le 26/10, l’assemblée CGSP a voté à l’unanimité que le secrétaire syndical devait s’abstenir de participer aux négociations avec la direction pendant une semaine. Les permanents régionaux de la CGSP ont donc décidé de ne pas affronter le mouvement mais de monter dans le train en marche en espérant… parvenir à l’arrêter.

    ÉLARGIR LA LUTTE

    Le MAS est intervenu dans la grève en diffusant deux tracts de soutien à la lutte et en appelant à l’organisation d’assemblées communes de tous les travailleurs des services publics (SNCB, La Poste,…) en vue de décider ensemble d’une action généralisée des travailleurs du secteur public.

  • STIB. Tenez bon! pour faire aboutir les revendications!

    Grève de la STIB du 5/11/2004

    Le Mouvement pour une Alternative Socialiste (MAS) apporte son soutien au travailleurs de la STIB à l’occasion de cette 3e journée de grève. Nous les félicitons pour leur ténacité à résister aux pressions contre leur mouvement.

    TOUS ENSEMBLE!

    Pour gagner sur les revendications, il faut l’unité dans la grève : l’unité entre tous les travailleurs de la STIB, entre les affiliés des trois syndicats. La bonne façon de lutter, c’est la paralysie de tout le réseau par la grève.

    QUI EST PRIS EN «OTAGE»?

    Quand il y a grève à la STIB, aux TEC ou à la SNCB, les journaux et les politiciens disent souvent que les usagers sont «pris en otages». Nous ne sommes pas d’accord avec ce raisonnement. Parce qu’utiliser le mot «otage» à propos d’une grève c’est une manière de criminaliser un conflit social. En général ce sont les terroristes qui prennent des otages. Utiliser ce langage, c’est un peu faire passer les grévistes pour des terroristes.

    Un des motifs les plus importants de cette grève, ce sont les temps de parcours insuffisants indiqués sur les planchettes. Cela rend les conditions de travail très pénibles et il n’y a aucune garantie d’avoir son temps de break au terminus. Imaginez un instant que par exemple à l’usine Volkswagen à Forest la direction annonce aux ouvriers de la chaîne qu’à la suite d’un incident technique… leur pause de repas de 20 minutes soit supprimée car il faut rattraper la production perdue. Ce serait tout de suite la révolte car les ouvriers sont des milliers sur la chaîne. Et pourtant c’est ce qui se passe à la STIB: le conducteur doit rattraper les retards (indépendants de sa volonté) et son break de 20 minutes saute! La différence c’est qu’à VW ils sont des milliers sur la chaîne, tandis qu’à la STIB le conducteur est tout seul pour s’expliquer avec le dispatching. Autrement dit, ce sont les conducteurs qui sont pris en otages par le système actuel.

    FAIRE SAUTER LE FUSIBLE?

    Lors de la grève du 29/10 des responsables politiques de la Région bruxelloise ont laissé entendre qu’ils donnaient «une dernière chance» à Flaush, administrateur directeur général de la STIB. Dans un circuit électrique, quand la tension est trop forte, le fusible saute. Flaush va-t-il jouer le rôle de fusible pour désamorcer le conflit social?

    Si un fusible saute c’est qu’il y a quelque chose de défectueux dans le système électrique: il ne suffit pas de changer le fusible, il faut d’abord réparer le système électrique. L’essentiel n’est pas d’éliminer ou de maintenir Flaush car il sera peut-être remplacé par un autre fusible qui dirigera la STIB de la même manière. L’essentiel c’est d’obtenir satisfaction sur les revendications.

    TENEZ BON SUR LES REVENDICATIONS!

    Les temps de parcours, la montée à l’avant et le refus des intérimaires sont parmi les revendications les plus importantes. En ce qui concerne les intérimaires il faut savoir d’abord que ceux-ci ne sont, en général, pas assez formés aux règles de sécurité. De plus (par crainte de ne pas voir leur contrat renouvelé) les intérimaires sont prêts à accepter toutes les mauvaises conditions de travail. Et dans l’ensemble ce seront de mauvaises conditions pour tous: intérimaires et agents de la STIB.

    POUR UN PLAN D’ACTION DES SERVICES PUBLICS

    Aujourd’hui beaucoup de travailleurs des services publics doivent faire face à une situation difficile. A la STIB, aux TEC, chez De Lijn, à la SNCB, à La Poste : il y a une dégradation des conditions de travail et un manque de personnel. Il est important de discuter avec les autres secteurs de la meilleure façon de répondre à cette situation et, ensemble , de préparer un plan d’action commun des travailleurs des services publics.

    ON MANQUE DE PERSONNELà la STIB et à La Poste, mais des dizaines de milliers de jeunes sont au chômage. Depuis quelques mois le gouvernement organise une chasse aux chômeurs (en commençant par les jeunes) en vue de leur faire accepter n’importe quel emploi à n’importe quelle condition (notamment comme intérimaire).

    Cette chasse aux chômeurs ne vise pas seulement les chômeurs: c’est une attaque contre tous les travailleurs car ce sont les conditions de travail de tous qui vont se dégrader. C’est pourquoi, de concert avec les organisations de jeunesse des syndicats, nous avons pris l’initiative d’organiser une Marche des Jeunes pour l’Emploi le 19 mars prochain. Pour faire de cette Marche un succès, le MAS va mettre sur pied des comités locaux dans les écoles et dans les entreprises.

    Pourquoi pas à la STIB? Si vous êtes intéressé, prenez contact avec nous.

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