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Category: Métal
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Duferco-NMLK : La sidérurgie hennuyère en danger !
C’est la stupeur et la colère que l’on ressent le plus quand on pénètre sur le site de la sidérurgie Louviéroise depuis l’annonce, le 26 octobre dernier, du licenciement de 601 travailleurs par le groupe Duferco-NMLK. Après plusieurs semaines de négociations entre délégations syndicales et direction, les illusions tombent peu à peu et la détermination des travailleurs est forte pour ne pas se laisser avoir par de fausses promesses.
Par Aurore (Mons)
A l’image des autres régions industrielles de Wallonie, la région de La Louvière a beaucoup souffert depuis les années ’60, avec la fermeture des charbonnages, d’un grand nombre d’entreprises de fabrication métalliques et la fin du secteur verrier. Dans les années ‘90, les usines Boël ont été reprises par le groupe Hollandais Hoogovens, pour peu de temps avant que n’arrive le groupe italo-suisse Duferco. Fin 2006, un partenariat a été signé avec le troisième producteur d’acier russe, le groupe Novolipetsk Steel (NMLK). Depuis lors, le site a été divisé en deux. Le président de Duferco, Antonio Gozzi, a déclaré dans le quotidien L’ECHO que l’entreprise est en danger, que ‘‘des économies drastiques de 30 millions d’euros’’ sont nécessaires. Il oublie de préciser que le groupe Duferco a réalisé un bénéfice 68 millions de dollars en 2010 et de 77 millions en 2011 tandis que le groupe NLMK a réalisé un bénéfice de 1,3 milliard de dollars en 2011.
Une réunion entre directions et syndicats a eu lieu le 13 novembre, mais les négociations n’ont pas été du goût des délégués. ‘‘Il est impossible d’accepter des conditions de travail dignes d’un autre âge et qui sont intenables pour les ouvriers’’ a déclaré un délégué FGTB. Le lendemain, lors de la journée d’action européenne contre l’austérité, une énorme délégation de travailleurs a marché sur la ville en montrant leur volonté d’unité et de combat contre ces plans inacceptables. Le 21 novembre, les directions ont annoncé qu’elles ne pourraient peut-être pas payer les salaires de novembre. Un nouvel affront a été fait ensuite, lorsque la direction de NMLK a annoncé le report du paiement d’une prime de 600 euros que ses travailleurs attendent depuis longtemps. La colère a alors explosé, les travailleurs se sont saisis de bobines de métal et les ont disposées devant les entrées et sorties de l’autoroute E42 pour bloquer l’entrée de La Louvière et sont partis en manifestation. Nos camarades sont allés soutenir le piquet à cette occasion.
Il est maintenant plus que nécessaire de mettre au point un plan d’action concret. La colère est présente, la volonté de lutte aussi, il ne leur manque que d’être organisées, à Duferco-NMLK tout comme dans les autres entreprises du secteur sidérurgique. Il faut nous battre pour le maintien de chaque emploi et pour ce faire, nous ne pouvons compter que sur nos propres forces. Les politiciens traditionnels ont déjà démontré à de nombreuses reprises qu’ils sont du côté du patronat, tant au fédéral qu’à la Région wallonne. Luttons pour la nationalisation du secteur sidérurgique, sous le contrôle démocratique des travailleurs ! Un bon moyen de mettre en avant cette revendication serait d’entamer l’occupation du site, sous la gestion d’un comité de lutte qui organiserait la discussion sur la stratégie syndicale à adopter.
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Du métal, pas de Mittal !
A quand un véritable plan d’action pour nationaliser la sidérurgie sous le contrôle des travailleurs ?
Cela fera bientôt un an que Mittal a annoncé la fermeture de la phase à chaud liégeoise. Parmi les travailleurs, l’exaspération est à son comble suite à la lenteur de l’évolution du dossier et au chantage récemment pratiqué concernant les 138 millions d’euros d’investissements dans la phase à froid (et les 2.000 emplois que cela concerne).
Par Nicolas Croes
Nombreux sont ceux qui, à l’instar de Bruno Bauraind, chercheur au Groupe de recherche pour une stratégie économique alternative (Gresea), affirment que la sidérurgie liégeoise est tout à fait viable : ‘‘La direction du géant de l’acier applique une vieille recette en prenant à la gorge les organisations syndicales, piégées par l’équation : sacrifier à moyen terme un secteur d’activité en échange de la préservation à court terme d’une partie de l’emploi. Bon nombre d’observateurs le pensent : privée de ses hauts-fourneaux, la phase à froid liégeoise est de toute façon condamnée. (…) J’ose affirmer qu’il y a place pour une petite sidérurgie indépendante intégrée. Le tout est de s’en donner les moyens.’’ (La Libre, 21/09/12)
Quelle stratégie ?
Effectivement, le tout est de se donner les moyens. Très vite après la dramatique annonce de l’an dernier, la FGTB avait élaboré un plan basé sur le rachat par les autorités publiques revenant à 1,1 milliard d’euros en 5 ans. Le syndicat a tout à fait raison de dénoncer les pouvoirs publics qui rechignent à mettre la main à la poche pour sauver des emplois alors qu’ils sont toujours prêts à distribuer des milliards pour ‘‘sauver’’ les banques. Mais, au-delà de cet aspect, cette voie nous semble extrêmement limitée.
Tout d’abord, c’est loin d’être la solution privilégiée par la Région wallonne. Le ministre wallon de l’économie Jean-Claude Marcourt s’est déjà réfugié derrière divers prétextes pour refuser d’aborder cette solution, notamment sous prétexte que les nationalisations sont interdites par la législation européenne (qui devient caduque quand il s’agit des banques bien entendu, comme dans le cas de Fortis avant la revente à BNP-Paribas). Ensuite, ArcelorMittal refuse jusqu’ici de vendre ses hautsfourneaux liégeois aux pouvoirs publics ou à un concurrent privé.
Construire un rapport de force !
Pour Michel Capron, économiste, ancien chercheur à la Fopes (UCL) : ‘‘Les politiques sont dramatiquement absents et, ce faisant, laissent la bride sur le cou de financiers arrogants car sans contre-pouvoir. Il n’y a aucune politique industrielle en Europe. J’ai entendu Jean-Claude Marcourt (ministre wallon de l’Economie, NDLR) et Arnaud Montebourg (ministre français du Redressement productif, NDLR), tous deux critiques au sujet d’Arcelor- Mittal. Mais quels actes ont-ils posés?’’ (Le Soir, 18/09/12) Il exprime ici une réalité ressentie par de nombreux travailleurs : on ne peut pas s’en remettre aux les pouvoirs publics lorsqu’ils sont contrôlés par des élus qui se disent ‘‘de gauche’’ mais qui appliquent docilement la politique patronale.
Le PSL a toujours défendu l’expropriation et la nationalisation du secteur sidérurgique, sous le contrôle des travailleurs et pas sous la gestion de managers capitalistes mandatés par le gouvernement. Un bon premier pas en cette direction serait de lancer l’occupation du site, qui deviendrait ainsi un excellent centre de discussion démocratique pour élaborer collectivement la stratégie syndicale et pour discuter de la relance de l’activité au bénéfice des travailleurs et de la population.
Illégal ? Au regard des lois taillées sur mesure pour protéger les intérêts des patrons, très certainement. Par contre, lorsqu’un rapport de force plus favorable aux travailleurs forge d’autres règles, ces mêmes patrons ne se gênent pas pour la fouler aux pieds à la première occasion. ArcelorMittal avait signé en 2009 l’accord-cadre européen ‘‘Maîtriser et anticiper le changement’’ avec la fédération européenne des métallurgistes (FEM) où, en échange de concessions syndicales, ArcelorMittal s’engageait à garantir l’activité des outils européens du groupe et éviter les licenciements secs. Aujourd’hui, la phase à chaud liégeoise est menacée (et l’avenir du froid est sans cesse plus incertain) tandis que des sites de production du géant sidérurgique sont à l’arrêt en France, au Luxembourg et en Espagne, sans la moindre perspective de relance. La loi, c’est toujours les travailleurs qui se la prennent dans la figure, les grands patrons n’ont pas à s’inquiéter.
A moins que les travailleurs ne relèvent la tête et s’approprient les outils de production par leur mobilisation et leur force collective. L’avenir de l’acier est assuré dès lors qu’il s’agit de produire en fonction des besoins (construire de nouveaux logements, des transports publics, des écoles, des crèches,… nécessite de l’acier) et non plus pour satisfaire la soif de profits de charognards capitalistes.
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Solidarité avec les travailleurs d'ArcelorMittal : Rassemblement au Parlement wallon à Namur
Nous relayons ici un appel lancé par le collectf Nerfs d’acier pour un rassemblement demain face au Parlement wallon afin de dire "que nous refusons la fermeture de la phase à chaud de Liège, que nous refusons de devenir un pays sous "respirateur économique", que nous voulons que le gouvernement sauve Cockerill (ArcelorMittal)". Le collectif souligne que l’article 23 des droits de l’homme précise que ”Toute personne a le droit d’aller travailler, D’avoir un salaire équitable pour vivre dans la dignité, D’être protégée du chômage grâce à une couverture sociale" et veut lutter pour que ces mots soient réellement concrétisés.
par Nerfs d’acier
Nous vous invitons à un rassemblement PACIFIQUE devant le parlement wallon à Namur le 22 juin à 14 h Pour demander au gouvernement de prendre ses responsabilités envers la population, les travailleurs, qui ont voté pour lui. Le parlement est un symbole fort. C’est pourquoi, nous vous proposons d’occuper l’espace en réveillant les politiques et par répercussion les partenaires sociaux.
Ce rassemblement citoyen (autorisations en cours…) est dans le but de montrer que nous ne sommes ni sourd, ni insensible à l’avenir qui nous lie aux travailleurs d’ArcelorMittal Liège. Surtout nous avons LE DROIT de: Déclaration universelle des droits de l’homme Article 23
Toute personne a le droit d’aller travailler… D’avoir un salaire équitable pour vivre dans la dignité D’être protégée du chômage grâce à une couverture sociale
La direction d’ArcelorMittal ne respecte ni les travailleurs, ni le sol qui accueille sa société, il est de notre devoir de dénoncer deux évidences dramatiques qui sont des faits établis; il y aura donc deux massacres si Mittal réussit son attentat:
- économique et social pour la Belgique (10.000 à 30.000 emplois directs / indirects. L’industrie lourde menacée. Un trou dans le budget de l’Etat à cause du paiement des chômages, compensation, etc.)
- l’écologie mondiale sera touchée de plein fouet par le CO2,le traitement des eaux usées non recyclées, etc. (Notre sidérurgie a des normes strictes pour écologie. Filtres pour particules fines utilisées, traitement et récupération des eaux en Belgique, projet Ulcos. Les pays émergents n’ont que faire de tout cela car ils ne sont pas soumis à ses règles environnementales!)
Citoyens du mode libre, Métallos, Nous aurons toujours besoin d’acier, cependant, nous devons le produire intelligemment.
Le rapport "Syndex" dit que la sidérurgie liégeoise est non seulement "viable" et aussi "rentable". Les politiques et les syndicats ont dit qu’ils agiraient si le rapport était en "notre" faveur. C’est le cas. Voyons maintenant s’ils tiennent paroles… Des milliards pour DEXIA combien pour les métallos liégeois ?
REVENDICATIONS: Sauver "Cockerill" (ArcelorMittal), pour une sidérurgie intégrée
"Parlement entend nos voix ou après les urnes, tu pleureras ! "…
Nous sommes tous concernés directement par la menace de fermeture imminente de la sidérurgie du bassin liégeois, la sous-traitance et les commerces qui s’y rattachent, courent à une mort certaine sans la survie de Cockerill (ArcelorMittal).
CONCRETEMENT
Nos amis Québécois nous ont ouvert la voie… Casseroles, poêles, tout ce qui fait du bruit est le bienvenue afin d’occuper l’espace. SANS OUBLIER LES BANDEROLES – LES PANCARTES
Merci à toutes et tous d’être là
METALLOS DU CHAUD ET DU FROID MEME COMBAT !
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ArcelorMittal : un rapport qui en dit long
Nationalisation sous le contrôle des travailleurs !
Alors que Mittal fait un pas de plus vers la condamnation des hauts fourneaux d’Ougrée en annonçant la fermeture en 2014 des centrales au gaz qui les alimentent, un rapport commandé par le conseil d’entreprise européen de la multinationale relance le débat sur la viabilité de la sidérurgie liégeoise. On se rappelle en effet qu’une expertise, le rapport Laplace, commandé par la direction ‘’démontrait’’ la non-rentabilité inéluctable de la phase à chaud. Le rapport Syndex qui vient de tomber contredit l’affirmation du rapport patronal : la sidérurgie liégeoise a bien un avenir, sa rentabilité est avérée. Et de pointer les erreurs de la direction qui handicapent aujourd’hui le site.
Par Simon (Liège)
La stratégie de Mittal, dénoncée depuis longtemps par les délégations syndicales, est de rogner sur les investissements nécessaires au maintien d’une productivité compétitive et d’utiliser l’argent ainsi épargné pour faire l’achat d’exploitations minières, un secteur plus favorable à la spéculation. Ceci implique de concentrer les investissements sur certains sites de production au détriment d’autres, condamnés à une mort à plus ou moins long terme ; et entraîne une diminution de la production qui pénalise l’entreprise une fois que la demande reprend. Ainsi, récemment, Mittal a renoncé à une commande de 2,5 millions de tonnes d’acier, production qui correspond exactement à la capacité des hauts fourneaux liégeois. Cette stratégie est d’autant plus scandaleuse qu’elle s’accompagne de prises de bénéfice prodigieuses par les dirigeants du groupe. Le ‘’senior management’’ d’ArcelorMittal, c’est-à-dire l’organe de direction suprême de la multinationale, s’est ainsi accordé un bonus de 7,2 millions de dollars soit une augmentation de 138% par rapport à l’année passée. Le bonus personnel de Lakshmi Mittal a quant à lui pris 199%.
Du coup, la discussion dans les rangs syndicaux porte plus que jamais sur la nécessite de la nationalisation. A quoi bon en effet rester au sein d’un groupe qui sabote sciemment la productivité d’une de ses propres entreprises ? Pour taper le clou sur la possibilité technique d’une reprise de l’usine par l’Etat, les syndicats pointent le cas de l’aciérie allemande Dillinger Hütte, dans la Sarre. Cette aciérie de taille comparable à celle de Liège, appartenant par le passé à Arcelor poursuit son activité de manière indépendante depuis huit ans. Elle appartient à présent à un holding public régional. Cette entreprise similaire à Cockerill prospérant à deux heures de route du site liégeois démontre de façon éclatante la faisabilité de la nationalisation et son intérêt pour une région wallonne en manque de fonds. N’en déplaise aux politiques qui, il y a peu de temps encore, proclamaient qu’il n’appartient pas à l’état de reprendre des entreprises, tel Jean-Claude Marcourt (PS) ministre wallon de l’économie qui se faisait ainsi le chantre du ‘’tout au marché’’.
Peu importe que celui-ci ait fait mine depuis lors de retourner sa veste sous la pression de l’opinion. Et peu importe, du reste, les bavardages des politiciens traditionnels. Les questions qui se posent pour les syndicalistes combatifs sont, en premier lieu, comment obtenir la nationalisation et deuxièmement, comment ne pas se faire rouler comme en 2003 avec une pseudo-nationalisation consistant à imposer des sacrifices aux salariés et à revendre au plus vite au secteur privé.
La réponse à ces deux questions est à chercher dans les traditions de la lutte sociale ouvrière. Pour contraindre Mittal à céder le site y compris la phase à chaud et la recherche et développement, il faut occuper l’entreprise. Afin que les salariés tiennent le coup dans leur lutte et pour leur permettre de soutenir une grève de longue haleine, il faut lancer un appel à la solidarité avec la population dont nous avons vu qu’elle existait lors de l’immense manifestation du 7 décembre à Liège. Les salariés pourront sans aucun doute s’appuyer aussi sur la tradition de solidarité qui existe chez les métallos et dont nous avons encore eu une démonstration à Meister (voir ci-dessous). Mais une fois l’entreprise arrachée aux mains des spéculateurs et des financiers, il faudra encore réclamer que la gestion soit remise aux travailleurs pour éviter que les politiques ne gèrent l’entreprise comme un conseil d’administration du privé. Non à la fermeture de Cockerill ! Nationalisation sous le contrôle des travailleurs sans rachat ni indemnité !
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Message de solidarité avec les travailleurs de Meister à Sprimont
C’est avec consternation que nous, membres de la fraction de la Gauche Unitaire Européenne / Gauche Verte Nordique (GUE/NGL) au Parlement Européen, avons appris ce qui s’est produit à l’entreprise Meister, une filiale de Poppe & Potthoff Gmbh & Co qui produit des pièces détachées pour voitures, à Sprimont, en Belgique.
Message de solidarité de députés européens de la Gauche Unitaire Européenne
Voici une semaine, les travailleurs ont appris que deux commandes importantes allaient être accordées à un autre site en République Tchèque. Craignant la délocalisation d’une partie de la production, ils ont exigé d’obtenir des explications. Comme la direction est restée sourde à ces attentes, ils ont organisé le blocage du site, enfermant la direction. La direction a été relâchée après une heure, mais 3 camions de pièces produites sont restés bloqués par les travailleurs.
Le dimanche, la direction a répliqué en envoyant 35 gros bras – certains armés de matraques, de sprays au poivre et équipés de gilets pare-balles – pour évacuer de force les 3 camions des travailleurs. Il s’agissait d’agents de sécurité d’une entreprise de gardiennage allemande qui n’a pas de licence pour opérer en Belgique ce qui, selon la Loi belge, en fait une milice privée illégale. Ils ont infiltré le lieu et enfermé quatre ouvriers de maintenance, dont deux ont été blessés, afin de les empêcher de prendre contact avec l’extérieur. Toutefois, un piquet d’une centaine de travailleurs, à l’entrée, les a empêché de partir. Finalement, la police est arrivée sur place pour ”exfiltrer” les gros bras du patron, mais aucun d’entre eux n’a été arrêté. Leurs identités n’ont même pas été relevées, et leurs armes n’ont pas été saisies.
Nous sommes consternés par la manière dont certains patrons abusent du droit à la libre circulation au sein de l’Union Européenne pour mettre sur pied une action paramilitaire. Il s’agit très clairement d’un dangereux avertissement pour l’entièreté du mouvement ouvrier, qui requiert une réponse déterminée.
Nous croyons que les travailleurs ont le droit de lutter pour leurs emplois et saluons leur détermination pour ce faire. Nous croyons également que la police ne doit pas être seule à sérieusement enquêter sur Meister, les syndicats belges, français et allemands devraient aussi mener leur propre investigation concernant ce qui s’est passé et élaborer un plan d’action commun destiné à résister à de telles attaques à l’avenir.
Nous sommes totalement solidaires des travailleurs de Meister. Nous soutiendrons chaque initiative syndicale d’informer les travailleurs d’autres sites de Meister et Poppe & Potthoff, et allons par nous-mêmes diffuser les informations concernant cette attaque. Ce n’est qu’ensemble que nous pourrons nous défendre de telles violences et sauvegarder nos conditions de travail, le droit de grève et nos emplois. No pasarán!
En solidarité,
- Paul Murphy MEP (Socialist Party, Irlande)
- Patrick Le Hyaric MEP (Front de Gauche, France)
- Nikolaos Chountis MEP (Syriza, Grèce)
- Willy Meyer MEP (Izquierda Unida, Espagne)
- Sabine Lösing MEP (Die Linke, Allemagne)
- Sabine Wils (Die Linke, Allemagne)
- João Ferreira (Partido Comunista, Portugal)
- Inês Zuber (Partido Comunista, Portugal)
- Marisa Matias MEP (Bloco de Esquerda, Portugal)
- Miguel Portas MEP (Bloco de Esquerda, Portugal)
- Søren Bo Søndergaard MEP (Danemark)
- Kartika Tamara Liotard MEP (Membre Indépendante, les Pays-Bas)
- Helmut Scholz MEP (Die Linke, Allemagne)
- Younous Omarjee MEP (Liste "Alliance des Outre-Mers", France)
- Gabriele Zimmer MEP (Die Linke, Allemagne)
- Thomas Händel MEP (Die Linke, Allemagne)
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Une milice envoyée au piquet de Meister : Le droit de mener des actions encore une fois en pleine ligne de mire
Partout en Europe, les patrons ont lancé une véritable offensive contre les travailleurs. Cette véritable guerre de classe vient encore de trouver une expression : à Sprimont, ce dimanche après midi, des travailleurs en lutte contre une délocalisation ont vu débarquer une vingtaine de gros bras, certains étaient armés de matraques. Ils avaient été engagés par la direction pour forcer le piquet et emporter du matériel !
Article par Nico, photos par Daphné (Liège)
Les travailleurs ne se sont pas laissés faire et se sont postés à une centaine environ devant les portes de l’usine pour empêcher tout convoi de sortir, de petites délégations de solidarité arrivant par la suite renforcer le piquet. La police est finalement venue ”exfiltrer” les gros bras du patron dans le courant de la nuit, sous les huées des militants syndicaux.
Ce lundi, les métallos Wallonie-Bruxelles de la FGTB ont publié un communiqué déclarant que : ‘‘ La MWB-FGTB "dénonce avec force des pratiques au fumet fascisant, qui constituent une agression flagrante contre le monde du travail et remettent gravement en cause les fondements mêmes de notre démocratie (…) La MWB-FGTB s’étonne de n’avoir vu aucune interpellation ni administrative, ni judiciaire à l’encontre d’individus armés et caparaçonnés. [Elle] exige qu’au plus vite les représentants patronaux les rejoignent sereinement à la table des négociations." Car les travailleurs de Meister sont confrontés au mutisme de leur direction depuis une semaine, lorsque l’annonce de la délocalisation prochaine d’une partie de la production est parvenue à leurs oreilles.
En milieu de semaine dernière, la direction s’est rendue sur le site, sans vouloir donner la moindre explication aux travailleurs. Les syndicats avaient pourtant demandé aux membres de la direction de ne pas se présenter sur le site en raison de la colère qui faisait suite à l’annonce de la délocalisation d’une partie de la production vers la Tchéquie. La direction avait payé son arrogance en étant séquestrée une heure, un signal envoyé à l’administrateur général pour qu’il vienne s’expliquer face à ses travailleurs.
La colère du personnel s’explique par le fait que l’entreprise réalise toujours des bénéfices et est loin d’être en difficulté. A l’instar de beaucoup d’autres (ArcelorMittal (environ 600 emplois directs), Bekaert (600 emplois), les Laboratoires Thissen à Eigenbrakel (334 emplois), Crown Cork à Deurne (320 emplois), Alcatel-Lucent (185 emplois) mais aussi à Nokia-Siemens (127 emplois)), l’entreprise n’a pas hésité à utiliser les nombreux cadeaux fiscaux qui existent en Belgique pour ensuite menacer l’emploi sous prétexte de coûts salariaux trop élevés. Devons-nous continuer à subir indéfiniment ce chantage ?
Les attaques contre le droit de grève et les syndicats n’ont pas manqué ces derniers temps. Une véritable chasse aux délégués a été lancée dans diverses entreprises, et des pressions avaient été exercées pour empêcher le blocage des zonings industriels lors de la grève générale du 30 janvier dernier. Hélas, les directions syndicales n’avaient pas riposté en défendant bec et ongles le blocage des sites industriels (blocages pourtant primordiaux pour pouvoir permettre à la grève de s’étendre dans les petites entreprises qui n’ont pas de délégation syndicale et vivent sous la terreur des patrons).
Ces derniers mois, le PSL a appelé à plusieurs reprises au lancement d’une large campagne de défense des libertés et des droits syndicaux, notamment face aux licenciements de délégués ainsi qu’à la campagne médiatique antigrève que nous subissons ces derniers mois (nous pensons notamment au récent dossier du Soir : ‘‘Les syndicats freinent le progrès’’). Ici, une nouvelle étape a été franchie, la riposte doit être à sa hauteur.
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[PHOTOS] Du métal, pas de Mittal ! Nationalisation de la sidérurgie, sous le contrôle des travailleurs
Ce matin, entre 20.000 et 40.000 syndicalistes, essentiellement, se sont réunis dans les rues de Liège pour protester contre l’annonce de la fermeture de la phase à chaud d’ArcelorMittal à Liège, avec un mot d’ordre de grève générale régionale. La question de la ”nationalisation” de l’outil était très présente dans les discussions de même que sur les banderoles des délégations syndicales. Le SETCa avait notamment organisé une action symbolique peu avant le début de la manifestation en baptisant la place Cockerill ”place de la nationalisation”. À mentionner également, la colère contre ce gouvernement Di Rupo 1er qui veut appliquer une politique d’austérité des plus monstrueuses.
Dans les nombreuses discussions que nos militants ont eues avec les manifestants, la nécessité d’un plan d’action était très clairement ressentie. "Nous ne nous laisserons pas faire”. Oui, mais comment ? Quelle prochaine étape après aujourd’hui ? De très nombreux manifestants attendaient une prochaine date à la fin de la manifestation, qui n’est hélas pas venue.
Nous avons encore beaucoup discuté de la manière de concrétiser cette revendication de la nationalisation de l’outil, telle que l’exigent les syndicats. Et si des comités de lutte organisaient l’occupation de l’entreprise, pour assurer que la pression soit suffisante que pour assurer la nationalisation sous le contrôle des travailleurs, avec expropriation, sans rachat ni indemnités ?
Le PSL était présent avec une tract abordant toutes ces questions, et notre journal ”Lutte Socialiste", que nous avons vendu à 74 exemplaires.