Category: Métal

  • Tous ensemble contre l'austérité et l'avalanche de pertes d'emplois !

    Les métallos liégeois étaient présents en masse à la manifestation du 21 février

    Hier matin, vers 6h, les métallos des sites liégeois d’ArcelorMittal s’étaient rassemblés au Centre Acier de Flémalle avant de partir en cars vers la capitale. Un petit feu allumé depuis quelques heures réchauffait l’atmosphère de ce climat social glacial du bassin sidérurgique liégeois… Parmi les travailleurs se trouvait cette volonté de changer les choses : ‘‘une autre société est possible si nous le voulons ! Mais nous devons être unis !’’ nous a ainsi déclaré un travailleur.

    Par Daphné (Liège)

    Deux semaines après la manifestation de Strasbourg, les métallos liégeois étaient à nouveau présents en masse, avec leurs familles, pour défendre leur emploi et pour se soulever contre les mesures d’austérité, contre le gel des salaires,… Ils ont défilé en tête de la manifestation massive de ce 21 février, en compagnie de leurs camarades de Ford Genk.

    Ce ‘‘jeudi rouge’’, tout s’est bien passé, sans provocation de la part des forces de l’ordre. On se souvient en effet des multiples provocations et manœuvres policières destinées à criminaliser les métallos et à les faire passer pour des voyous. Ici, personne n’a ordonné à la police de provoquer les métallos, ils étaient dans la rue avec une véritable masse de travailleurs d’autres secteurs et entreprises. Voilà qui illustre la meilleure manière de prévenir d’autres tentatives de criminalisation…

    Non, nos travailleurs du métal ne sont pas des criminels ! Un réel plan d’action est nécessaire, avec l’extension de la lutte et la mobilisation active de la communauté au sens large ! ‘‘Mobiliser, organiser, occuper pour exproprier et nationaliser !’’ proclamaient les pancartes du PSL, et c’est en les brandissant que de nombreux d’entre eux ont parcouru Bruxelles. Cette usine ne s’est pas construite avec la sueur du front de Mittal ! Elle nous appartient, nous devons la lui reprendre !

  • Les métallos d'ArcelorMittal à Strasbourg : C'est à ça que ressemble la démocratie ?

    Des syndicalistes de France, de Belgique et du Luxembourg avaient organisé hier une manifestation devant le Parlement Européen afin de protester contre les licenciements massifs annoncés par la multinationale Arcelor Mittal à travers l’Europe. Les métallos liégeois étaient particulièrement représentés, puisque 1.300 emplois sont maintenant menacés dans la filière froide en plus des 800 du chaud annoncés fin 2011.

    Par Tanja Niemeier, collaboratrice du groupe de la Gauche Unitaire Européenne au parlement européen (GUE/NGL). Photos : Olivier Hansen (GUE/NGL)

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    Journée de discussion et de débat "Pour un syndicalisme de combat!"

    Le 16 février prochain se tiendra à Liège une journée de projection de reportages militants, de débats, de témoignages,… autour de la nécessité de renouer avec le syndicalisme de lutte, à l’opposé du syndicalisme de concertation actuel. Le programme complet de cette journée est disponible ici.

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    Ces travailleurs avaient voyagé des heures durant en cars pour exprimer leur colère face à cette multinationale qui a bénéficié de cadeaux fiscaux massifs en Belgique. Ils sont simplement à la recherche d’une solution pour défendre leurs emplois. Leur accueil fut loin d’être chaleureux, tout au contraire.

    Leurs autocars ont été stoppés et fouillés par la police française, des rapports font même état de l’utilisation de tasers contre des syndicalistes. A leur arrivée, les travailleurs ont fait face à une présence policière massive et provocatrice qui empêchait les travailleurs de s’approcher du Parlement européen, l’institution sensée représenter les citoyens européens.

    La présence massive de la police et le fait que les syndicalistes étaient bloqués sur place ont provoqué colère et frustration parmi ces travailleurs désespérément à la recherche d’une stratégie pour défendre leurs emplois et frustrés de cette absence de stratégie et d’alternative. Du gaz lacrymogène a été tiré sur les manifestants, un grand nombre d’entre eux tombant ensuite malades tandis qu’un certain nombre a été blessé. Mais les ambulances n’ont pas été autorisées à passer tout de suite.

    Durant cette manifestation, une délégation de représentants syndicaux rencontrait le Commissaire européen pour l’industrie, Ajoni Tajani. Certains espéraient peut-être que M. Tajani apporterait son soutien d’une manière ou d’une autre, mais il ne s’est pas avéré être le sauveur de l’industrie européenne. Cela n’est pas une surprise : la Commission européenne est l’un des principaux moteurs de la politique néolibérale en Europe. Elle soutient et dicte dicter l’exacerbation de la concurrence, l’augmentation de la flexibilité du marché de l’emploi et la privatisation de nos services publics.

    Par la suite, la délégation syndicale avait rendez-vous avec des députés européens du groupe de la Gauche Unitaire Européenne (voir la lettre de solidarité signée par 18 d’entre eux). Quand les nouvelles des attaques leur sont parvenues, ils ont spontanément décidé d’aller à l’extérieur en solidarité avec les travailleurs.

      Paul Murphy, le député européen du Socialist Party en Irlande (le parti-frère du PSL, NDLR) membre du groupe de la Gauche Unitaire Européenne (GUE/NGL) a lui aussi rejoint les manifestants. Face à cette violence policière, il a commenté : ”Je suis consterné par ces attaques contre les travailleurs d’ArcelorMittal qui ont voyagé sur de longues distances afin de défendre leurs emplois. Je comprends leur colère et leur frustration, et je défends leur droit de manifester. Selon moi, il est clair que cette lutte se trouve dans une phase décisive et qu’une discussion intense et honnête est nécessaire concernant la voie à suivre. La Commission européenne, en alliance avec la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international, détruisent les moyens de subsistance et l’avenir de millions de personnes en Grèce, au Portugal, en Espagne et en Irlande. Les travailleurs d’ArcelorMittal ne doivent pas leur faire confiance. Je défends l’idée que les sites d’ArcelorMittal soient expropriés sans compensation : cette multinationale a vécu comme un parasite sur le dos de la société depuis trop longtemps. Si les banques peuvent être nationalisées, il n’y a aucune excuse pour ne pas le faire avec ArcelorMittal."

  • Strasbourg : Les métallos ne sont pas des criminels !

    A Strasbourg, tout comme à Namur la semaine passée, les ”forces de l’ordre” ont tout fait pour criminaliser la lutte des métallos. Après des heures de route, les métallos luxembourgeois, belges et français se sont retrouvés véritablement pris au piège dans une zone spéciale, après avoir subis une fouille corporelle avant même d’arriver à Strasbourg dans la plupart des cas. Très vite, et sans justification aucune, la police a balancé du gaz sur les manifestants. On dénombre plusieurs blessés et l’un d’entre eux l’est assez sévèrement après avoir reçu une flashball en pleine figure. Voilà qui illustre à nouveau très clairement de quel côté se trouvent réellement les autorités.

    Par Nico

  • ArcelorMittal : Pour un Plan d’action vers la nationalisation sous le contrôle et la gestion des travailleurs !

    Aujourd’hui, à Strasbourg, les métallos d’ArcelorMittal de divers pays sont côte-à-côte, par-delà leurs frontières nationales. Cette solidarité internationale est cruciale dans ce combat contre une des multinationales les plus riches au monde. Une étape a été franchie, plusieurs autres sont encore devant nous.

    Tract du PSL

    La solidarité internationale doit accompagner la construction de la solidarité dans notre environnement le plus proche. La population est très largement acquise à la cause des métallos, en région liégeoise mais également au-delà. Ce potentiel doit être mobilisé. Nous gardons tous en mémoire les grandes manifestations de Seraing (10.000 personnes) et de Liège (40.000 personnes) à l’annonce de la fermeture de la filière chaude. Il est plus que possible de dépasser ces chiffres. Pensons au combat de Clabecq, lorsque le Front Commun des Forges avait appelé à une manifestation à Tubize, à laquelle 70.000 personnes avaient répondu.

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    Journée de discussion et de débat "Pour un syndicalisme de combat!"

    Le 16 février prochain se tiendra à Liège une journée de projection de reportages militants, de débats, de témoignages,… autour de la nécessité de renouer avec le syndicalisme de lutte, à l’opposé du syndicalisme de concertation actuel. Le programme complet de cette journée est disponible ici.

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    Aujourd’hui, les yeux des travailleurs des plus de 11.000 entreprises qui ont fait faillite en 2012 ainsi que ceux des 17.000 travailleurs victimes de licenciements collectifs la même année sont braqués sur l’action des camarades d’ArcelorMittal. Ils sont loin d’être les seuls. La lutte des métallos peut être un véritable phare de résistance. A contrario, la lutte des travailleurs de Renault avait été en son temps épuisée par une succession de manifestations internationales, mais dans un certain isolement en Belgique.

    Les occasions ne manquent pas de rompre cet isolement : demain, les fonctionnaires fédéraux seront dans la rue. Les cheminots – et plusieurs sont ici avec nous à Strasbourg – sont demandeurs d’actions contre le ‘‘Plan Magnette’’. Le 21 février promet d’être une journée de grande mobilisation interprofessionnelle. Il faut se mettre à la tête de cette manifestation, en compagnie des autres sites menacés de fermeture ou de restructuration, pour assurer que la manifestation soit à la hauteur de la revendication de la collectivisation de l’outil. Mais de quel type de nationalisation parlons-nous ? Nous n’avons pas besoin d’une gestion aux mains de managers publics pour qui le service est une machine à produire des dividendes pour des actionnaires privés. Il nous faut une nationalisation sous le contrôle et la gestion démocratiques des travailleurs.

    Pour arracher cela, nous avons besoin d’un plan d’action ambitieux, à l’image de ce que Nico Cué avait proposé contre la politique d’austérité de Di Rupo 1er : un plan de grèves générales de 24, 48 et 72 heures. Une grève générale de 24h pour obliger les politiciens à prendre leurs responsabilités en nationalisant les sites menacés sous le contrôle des travailleurs. Et si une grève de 24 heures ne suffit pas, annonçons directement une nouvelle de 48 heures dans les semaines à venir, pas après des mois, et puis ensuite une autre de 72 heures.

    Nationaliser : Pas possible ?

    Vendredi dernier, l’Etat néerlandais a nationalisé le groupe bancaire et d’assurance SNS Reaal, pour un coût de 3,7 milliards d’euros. Il peut donc bien être question de nationalisation, mais uniquement dans l’intérêt des riches, des actionnaires et des spéculateurs. Dès qu’il s’agit de l’emploi, la volonté politique manque. Jean-Claude Marcourt a bien lancé un ‘‘appel solennel’’ à Mittal en s’engageant à utiliser ‘‘tous les moyens’’ pour faire plier le géant du métal, relayant ainsi la position officielle du PS. Mais de quels moyens parle-t-il ? Ces déclarations sont-elles autre chose que de la poudre aux yeux ?

    Les sondages indiquent que la population veut faire plus payer les entreprises et les riches. Chaque famille est choquée par ces géants capitalistes qui ne payent quasiment rien comme impôt, voire rien du tout. Transformons ce dégoût en combativité ! Une grande manifestation à Liège permettrait de donner une expression à cet Etat d’esprit. Pourquoi ne pas produire des affiches de solidarité défendant la revendication de la collectivisation de l’outil pour les coller dans les entreprises, aux fenêtres des maisons, dans les commerces,… avec la date d’une manifestation monstre dans la Cité Ardente ? On pourra alors voir qui mouillera vraiment sa chemise, et à hauteur de ses moyens, pour faire une réussite de cette initiative. Par ailleurs, pourquoi ne pas commencer à occuper les sites pour les transformer en quartiers généraux à partir d’où organiser la lutte ?

    Ce ne sera pas facile et le boulot ne manque pas. Nous comprenons bien que les délégations syndicales ont fort à faire pour l’instant entre les réunions avec les autorités, la maîtrise de sujet plus techniques,… Pour renforcer ce travail, la constitution d’un Comité d’Action serait d’une aide cruciale afin d’organiser la solidarité locale – mais aussi nationale avec les autres entreprises menacées de fermeture et internationale avec les camarades de Florange et d’ailleurs -, rendre visite aux travailleurs pour assurer l’implication maximale de chacun dans la bataille,…

    • Pour un plan d’action combatif !
    • Occupation des sites pour les transformer en quartier général d’un mouvement d’envergure pour la nationalisation de l’outil !
    • Expropriation de l’outil sans rachat ni indemnité !
    • Nationalisation sous le contrôle et la gestion démocratiques des travailleurs !
  • ArcelorMittal : Déclaration de solidarité de 18 députés européens de la Gauche Unitaire Européenne

    Aujourd’hui, une manifestation internationale des travailleurs d’ArcelorMittal prend place à Strasbourg au Parlement européen. Divers euro-députés du groupe parlementaire de la Gauche Unitaire Européenne se sont déclarés solidaires de ce combat et défendent la nationalisation de l’outil sans indemnisation et sous le contrôle des travailleurs.

    Strasbourg, 6 Février 2013

    Chers/chères Camarades,

    L’annonce de la fermeture de 7 lignes de production sur les 12 que compte le site de la phase à froid du bassin sidérurgique liégeois démontre s’il en était encore besoin la soif de profit inextinguible du géant ArcelorMittal. Avec l’arrêt de la phase à chaud annoncée précédemment, ce sont plus de 2000 emplois directs et des milliers d’autres emplois indirects qui vont disparaître afin de satisfaire l’avidité de quelques actionnaires et spéculateurs.

    Partout en Europe les travailleurs sont confrontés à cette logique perverse. La fermeture de l’usine Ford à Genk ou du site d’ArcelorMittal à Florange en France montrent que la voracité du capitalisme ne s’arrête à aucune frontière ni aux portes d’aucun secteur économique. C’est pour ça que nous disons avec vous: "Non au diktat de ArcelorMittal! Non aux licenciements et fermetures partout en Europe!"

    Partout les travailleurs qui lui font face ne peuvent compter que sur leurs propres forces, constamment trahis par des politiciens traditionnels qui prennent toujours le parti du plus fort. Même si l’ensemble du monde politique semble s’émouvoir et que des politiciens traditionnels ont dû se prononcer favorablement à la ‘nationalisation’ du site, il est clair que la classe politique contaminée par le dogme néolibéral qui veut d’une nationalisation capitaliste. Le but sera de rendre l’usine ‘attractive’ aux investisseurs. Que-ce-que ça veut dire, alors? Qu’elle sera achetée par des parasites qui veulent la détruire aujourd’hui, gérée par les anciens managers et orientée vers les marchés. Mais pouvait-on attendre autre chose de ceux qui continuent, année après année, à arroser d’argent public un grand patron pour qu’il consente à continuer à faire des bénéfices ici plutôt qu’ailleurs ?

    Pour les travailleurs la seule option envisageable si l’on veut épargner la misère à des milliers de familles est une vraie nationalisation, sans indemnisation pour ArcelorMittal, nous avons déjà payé notamment avec les milliards d’euros des réductions d’impôts qu’ils ont reçus, et sous le contrôle démocratique des travailleurs.

    Nous voulons exprimer notre solidarité fraternelle avec votre lutte et vous souhaiter bon courage, a vous ainsi qu’a tous les autres travailleurs d’ArcelorMittal et de ses sous-traitants partout en Europe.

    Cordialement,

    Les députés européens:

    • Paul Murphy Socialist Party (Irlande)
    • Lothar Bisky Die Linke (Allemagne)
    • Nikolaos Chountis SYRIZA, Coalition de la Gauche Radicale (Grèce)
    • João Ferreira Partido Comunista Português (Portugal)
    • Thomas Händel Die Linke (Allemagne)
    • Takis Hadjigeorgiou AKEL Parti progressiste des travailleurs (Chypre)
    • Jacky Hénin Parti Communiste Français / Front de Gauche (France)
    • Patrick Le Hyaric Parti Communiste Français / Front de Gauche (France)
    • Kartika Tamara Liotard Indépendante (Pays-Bas)
    • Marisa Matias Bloco de Esquerda (Portugal)
    • Willy Meyer Izquierda Unida (Espagne)
    • Younous Omarjee Alliances des Outre-Mers (France)
    • Søren Bo Søndergaard Folkebevægelsen mod EU (Danemark)
    • Alda Sousa Bloco de Esquerda (Portugal)
    • Kyriacos Triantaphyllides AKEL Parti progressiste des travailleurs (Chypre)
    • Sabine Wils Die Linke (Allemagne)
    • Gabi Zimmer Die Linke (Allemagne)
    • Inês Zuber Partido Comunista Português (Portugal)
  • Expropriation et nationalisation!

    • Aucune confiance pour les politiciens du capital !

    • Occupation des sites pour les transformer en quartier général d’un mouvement d’envergure pour la nationalisation de l’outil !

    La colère au ventre, nous faisons face à un géant. Mais si Mittal a le chiffre, son capital, nous avons le nombre. Cette force collective nous permet de frapper là où ça lui fera le plus mal, au portefeuille, avec l’expropriation de des outils et leur nationalisation sous le contrôle des travailleurs. Canalisons la rage avec un bon plan d’action combatif capable d’arracher des victoires ! Celui qui lutte peut gagner, celui qui ne se bat pas a déjà perdu !

    Tract du PSL

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    Journée de discussion et de débat "Pour un syndicalisme de lutte!"

    Le 16 février prochain se tiendra à Liège une journée de projection de reportages militants, de débats, de témoignages,… autour de la nécessité de renouer avec le syndicalisme de lutte, à l’opposé du syndicalisme de concertation actuel. Le programme complet de cette journée est disponible ici.

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    Toute la population, très largement acquise à la cause des travailleurs, peut être mobilisée pour arracher l’expropriation et la nationalisation de la sidérurgie intégrée liégeoise, sous le contrôle des travailleurs. Pourquoi ne pas produire des affiches de solidarité défendant cette revendication pour les coller dans les entreprises, aux fenêtres des maisons, dans les commerces,… Cela pourrait être lié à l’appel pour une manifestation de masse dans les rues de Liège autour du même mot d’ordre.

    Pourquoi ne pas commencer à occuper les sites pour les transformer en quartiers généraux à partir d’où organiser la lutte ? Cela marquerait l’imagination des travailleurs d’autres secteurs en démontrant que les travailleurs ne sont pas seulement destinés à faire des manifestations symboliques et à subir les diktats du patronat.

    Les Liégeois ne sont pas seuls à avoir les yeux rivés sur les métallos. Ceux des travailleurs des plus de 11.000 entreprises qui ont fait faillite en 2012 et ceux des 17.000 travailleurs foutus à la porte dans le cadre d’un licenciements collectif la même année observent avec attention les camarades d’ArcelorMittal. Eux, ils ont l’attention médiatique. Ils peuvent être un phare de la lutte contre la crise.

    Il y a des pertes d’emplois partout, y compris dans les services publics. Durant les 6 premiers mois de 2012, plus de 1.400 équivalents temps plein sont passés à la trappe chez les fonctionnaires fédéraux. Le 7 février prochain, ils manifesteront à Bruxelles et les gardiens de prison seront en grève. Les cheminots aussi sont demandeurs d’action contre le plan de libéralisation de Magnette. Et le 21 février est prévue une action interprofessionnelle en front commun. Pourquoi ne pas se mettre à la tête d’une telle manifestation avec tous les sites menacés de fermeture ou de restructuration pour revendiquer de mettre en application le plan proposer en son temps par Nico Cué contre l’austérité : un plan de grèves générales de 24, 48 et 72 heures?

    Une grève générale de 24h pour obliger les politiciens à prendre leurs responsabilités en nationalisant les sites menacés sous le contrôle des travailleurs, pas sous le contrôle de managers publics qui considèrent le service comme une machine à produire des dividendes pour des actionnaire privés. Ces entreprises ont été construites par les travailleurs, c’est à la collectivité que les richesses doivent revenir ! Et si une grève de 24 heures ne suffit pas, annonçons directement la tenue d’une grève générale de 48 heures dans les semaines à venir, pas après des mois, et puis celle d’une grève générale de 72 heures.

    Nous ne croyons pas en la Task Force du gouvernement. Comment trouver de l’emploi avec les milliers qui disparaissent ? L’idée de cette économie de la connaissance sans économie de production est une bêtise. Si des entreprises partent, les centres de recherches feront de même. La réalité, c’est que le secteur privé est incapable d’encore faire avancer la société. Ce qu’il nous faut, fondamentalement, c’est nous diriger vers une transformation socialiste de la société.

  • Namur : Les autorités accueillent les métallos à coups d'autopompes

    Tel que décidé hier en Assemblée Générale des travailleurs, une manifestation devait se dérouler aujourd’hui à Namur jusqu’au siège du Parlement wallon dans le cadre des actions opposées à la fermeture de la sidérurgie liégeoise. Plusieurs milliers de manifestants – des métallos très essentiellement, accompagnés de cheminots, d’étudiants,… – étaient présents, et ont dû faire face à une répression policière totalement injustifiée. De quel camp se trouvent nos autorités ? Quelques uns en doutaient peut-être encore. Plus maintenant.

    Par Nico (Liège)

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    Journée de discussion et de débat "Pour un syndicalisme de lutte!"

    Le 16 février prochain se tiendra à Liège une journée de projection de reportages militants, de débats, de témoignages,… autour de la nécessité de renouer avec le syndicalisme de lutte, à l’opposé du syndicalisme de concertation actuel. Le programme complet de cette journée est disponible ici.
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    La manifestation, non-violente, s’est retrouvée à un moment donné coupée en deux sous les jets d’eau d’une autopompe. Même si la rage et la colère étaient bien présentes dans les rangs syndicaux, à raison, elle était contenue. Rien ne justifie la violence policière, une très probable action de provocation destinée à permettre ensuite aux médias de dépeindre les métallos comme des gens violents, incapables de se contrôler.

    Les métallos savent à quoi s’en tenir pour la prochaine fois. Il faudrait peut-être envisager de prendre contact avec les pompiers de Namur pour une prochaine action. Les travailleurs du feu ont déjà pu démontrer lors de divers affrontement avec les ”forces de l’ordre” qu’ils disposent de quoi répondre à l’agression… Et les problèmes ne manquent pas chez eux pour les convaincre de passer également à l’action, en permettant ici d’élargir le conflit hors des sites d’ArcelorMittal. Il nous faut un plan d’action général pour la lutte, mais aussi décider de l’attitude à adopter dans pareil cas pour organiser la riposte.

    Concernant la question de la nationalisation, l’attitude de la police a aussi clarifier une chose : nationaliser, oui, mais pour une gestion dirigée par ceux qui nous ont envoyé les flics aujourd’hui ! Plus que jamais : expropriation et nationalisation, sous le contrôle des travailleurs !

  • Assemblée générale des travailleurs d'ArcelorMittal : Manifestation demain à Namur !

    La logique de compétitivité et de concurrence, c’est de se marcher sur les pieds les uns des autres. Ce matin, on se marchait dessus par solidarité ! Ce grand hall d’Ougrée avait bien du mal à contenir le grand nombre de gens venus participer à cette assemblée générale. L’atmosphère était pleine de colère et de combativité, ce que les syndicats ont fort bien ressenti. Ils appèlent à manifester demain à Namur, au siège du gouvernement wallon, afin d’appuyer la revendication de la nationalisation de l’outil.

    Photos de Pavel (Bruxelles) et Nico (Liège)

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    Journée de discussion et de débat "Pour un syndicalisme de lutte!"

    Le 16 février prochain se tiendra à Liège une journée de projection de reportages militants, de débats, de témoignages,… autour de la nécessité de renouer avec le syndicalisme de lutte, à l’opposé du syndicalisme de concertation actuel. Le programme complet de cette journée est disponible ici.
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    Le lendemain, ce mercredi, les travailleurs reprendront le travail. Si nous pouvons comprendre que les délégations aient préféré opérer cette reprise et organiser la lutte à partir de l’intérieur, il est essentiel de conditionner cela à l’élaboration d’un plan d’action concret d’intervention vers la population, avec des échéances précises. Il faut commencer le plus vite possible, dans les jours à venir et pas dans les mois à venir.

    Pourquoi ne pas commencer à occuper les sites pour les transformer en quartiers généraux à partir d’où organiser la lutte ? Nous pouvons mobiliser toute la population, très largement acquise à la cause des travailleurs, pour arracher l’expropriation et la nationalisation de la sidérurgie intégrée liégeoise, sous le contrôle des travailleurs. Cela marquerait l’imagination des travailleurs d’autres secteurs en démontrant que les travailleurs ne sont pas seulement destinés à faire des manifestations symboliques et à subir les diktats du patronat.

    La colère est grande, et c’est la responsabilité des délégations syndicales de la canaliser avec un bon plan d’action combatif capable d’arracher des victoires. Celui qui lutte peut perdre, c’est vrai, celui qui ne se bat pas a déjà perdu.

    Photos de Pavel

    Photos de Nico

  • Les travailleurs d’ArcelorMittal se rassemblent devant la résidence du premier ministre : ‘‘Réquisition et nationalisation!’’

    Quelles perspectives pour le maintien de l’emploi ?

    Depuis jeudi et les mauvaises nouvelles venues de la direction d’ArcelorMittal, les questions concernant l’avenir de la sidérurgie liégeoise sont sur toutes les lèvres, dans tous les médias. Une réunion des gouvernements fédéral et wallon se tenait ce vendredi matin, les syndicats devaient être reçus en début d’après-midi. C’est avec 400-500 travailleurs de Liège que les syndicats se sont déplacés, organisant ainsi un rassemblement devant la résidence du premier ministre. Une délégation du PSL était également présente en solidarité.

    Rapport par Par Nico M., photos de Karim (Bruxelles)

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    Journée de discussion et de débat "Pour un syndicalisme de lutte!"

    Le 16 février prochain se tiendra à Liège une journée de projection de reportages militants, de débats, de témoignages,… autour de la nécessité de renouer avec le syndicalisme de lutte, à l’opposé du syndicalisme de concertation actuel. Le programme complet de cette journée est disponible ici.

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    Ces nouvelles sont une fausse surprise, ce sentiment est largement répandu. La fermeture de la phase à chaud avait déjà soulevé le danger d’un démantèlement progressif en vue d’une fermeture totale du site. Mais à l’époque les politiciens, les ministres et une partie du sommet syndical comptaient sur les bonnes intentions de Mittal pour sauvegarder ce qui pouvait encore l’être à Liège.

    Aujourd’hui, nos représentants sont bien obligés de l’admettre, ce que nous écrivions l’année passée s’avère être les bonnes perspectives : ‘‘le chaud menacé, ce n’était qu’une question de temps avant que le froid n’y passe aussi.’’ Une autre idée défendue par le PSL-LSP, celle de discuter d’un plan d’action en vue de la nationalisation du site, refait surface, plus fortement qu’il y a un an. Face à cela, les politiciens établis restent prudents dans leurs déclarations, de même que les médias dominants : ‘‘attention, une nationalisation est compliquée, voir illégale…’’ Ce que nous constatons, c’est que réquisitionner un site de production condamné pour sauvegarder l’emploi et entreprendre la reconversion vers une production socialement utile est interdit par la loi. Par contre, licencier à la pelle, condamner des régions entières, mener en bateau la classe ouvrière à cause de profits pas assez juteux, c’est légal et, en plus, c’est soutenu par la Sécurité sociale !

    SNCB, FORD-Genk, ArcelorMittal, pénurie de fonctionnaires fédéraux (ils seront dans la rue le 7 février),… la crise apporte partout son lot de mauvaises nouvelles pour les travailleurs et leurs familles. Il est plus que temps qu’un plan d’action émerge afin d’unifier tous les travailleurs dans une lutte contre l’austérité et pour l’emploi.

    Un plan d’action est nécessaire et réalisable !

    Partout, on nous dit que rien n’est possible, que c’est l’Europe, que c’est la crise etc. Pourtant, en pleine crise financière, là où on nous rabâchait que les finances publiques connaissaient un déficit profond nécessitant des coupes brutales, ces mêmes ministres, ces mêmes partis ont tout de même trouvé des milliards à la pelle pour sauver les banques et… nationaliser Dexia.

    A la sortie de la réunion, ce vendredi après-midi, la délégation a expliqué que le gouvernement était avec les travailleurs et qu’il allait chercher un repreneur. Les travailleurs ont scandé ‘‘réquisition et nationalisation !’’ Nous devons nous poser la question des objectifs réels du gouvernement. Cette question était présente au rassemblement. Après des mois de mensonges, doit-on se filler à ceux qui nous servent l’austérité et suppriment des postes de fonctionnaires d’un côté et, de l’autre, nous promettent soutien et solidarité pour sauvegarder l’emploi ?

    Il est temps que les travailleurs s’organisent indépendamment, se rassemblent (comme c’est le cas lundi matin en AG du personnel à ArcelorMittal) et discutent de leur propre alternative et du plan d’action nécessaire pour l’imposer.

    La question d’un repreneur privé n’efface pas le spectre des pertes d’emplois. Un nouveau venu tentera à coups sûr d’assortir son acquisition de conditions visant à baisser les coûts de production. Il est crucial que les travailleurs gardent le contrôle de l’outil afin d’éviter qu’une décision soit prise par-dessus leurs têtes. Un plan d’action peut poser les bases d’une telle occupation, en élisant un comité de lutte, en allant chercher le soutien dans la population, en maintenant l’outil en état de marche.

    Une de nos forces, c’est notre nombre. Un bon plan d’action devrait aussi aborder la nécessité de lier les luttes entre elles. Pourquoi ne pas prendre contact avec les travailleurs en lutte des sous-traitants de FORD-Genk par exemple ? Ou avec les cheminots ? Ce genre de question pourrait être débattu à l’AG de ce lundi. Un plan d’action pourrait proposer une date pour un rendez-vous national, une grande manifestation contre l’austérité et pour l’emploi. Ces premiers contacts et un premier rendez-vous national seraient l’occasion de discuter et de planifier la suite du plan d’action.

    L’année passée Nico Cué mettait à l’ordre du jour une suite de grèves générales de 24, 48 puis 72h contre l’austérité. Aujourd’hui rien n’a changé, les choses ont même empiré. De telles actions sont toujours nécessaires pour résister et illustrer en pratique qui crée réellement les richesses dans la société.

    La volonté de lutter était très présente au rassemblement. Les questions portaient plutôt sur la manière d’organiser cette lutte. Les militants du PSL ont discuté des premiers pas réalisables dans l’immédiat, pour commencer à mettre à l’ordre du jour un tel projet. L’AG de lundi est cruciale pour un tel plan : discuter collectivement des pas en avant à faire pour renforcer la solidarité et passer à l’action. Les altercations avec la police au rassemblement ont montré deux choses : les premières mesures du gouvernement pour soutenir les travailleurs : gaz et autopompe. Et la deuxième : la combattivité des travailleurs qui ne sont plus prêts à reculer et à se taire. Un plan d’action c’est justement canaliser cette combattivité : la diriger vers la victoire des revendications des travailleurs.

    Ils veulent nous imposer les conséquences de leur compétitivité, opposons leur la force de notre solidarité !

  • ArcelorMittal : C’en est assez ! Nationalisation sous le contrôle des travailleurs !

    N’accordons aucune confiance aux politiciens du capital : pour une occupation des sites, première étape vers une nationalisation de la sidérurgie sous le contrôle des travailleurs !

    Ce jeudi 24 janvier 2013, un conseil d’entreprise extraordinaire a été convoqué par le groupe ArcelorMittal et un nouveau plan de licenciements a été dévoilé, concernant une bonne partie de la phase à froid. La fermeture de sept des douze lignes de la phase à froid du bassin liégeois a été annoncée, soit une perte de 1300 emplois qui font suite aux 795 annoncés en conséquence de l’arrêt de la phase à chaud. Le ministre wallon de l’Économie, Jean-Claude Marcourt, s’est dit tout à fait inquiet et Di Rupo, qui était à Davos au Forum Economique Mondial, tout comme Lakshmi Mittal, s’est montré indigné. Alors messieurs ? 5 minutes de courage politique pour nationaliser les sites et ainsi éviter un nouveau bain de sang social et un nouveau désert économique ?

    Par Stéphanie (Liège)

    En septembre 2011, le géant n°1 mondial de l’acier avait annoncé l’arrêt deux hauts fourneaux de la phase à chaud à Liège tout en promettant de réinvestir dans le froid et en menaçant de stopper la totalité de l’activité de la multinationale à Liège si l’accord social élaboré pour la fermeture définitive du chaud n’était pas accepté par les travailleurs. Le gouvernement wallon avait décidé, à l’époque, de soutenir l’amélioration de la phase à froid.

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    Journée de discussion et de débat "Pour un syndicalisme de combat!"

    Le 16 février prochain se tiendra à Liège une journée de projection de reportages militants, de débats, de témoignages,… autour de la nécessité de renouer avec le syndicalisme de lutte, à l’opposé du syndicalisme de concertation actuel. Le programme complet de cette journée est disponible ici.

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    Résultat de cet appel au calme et de ces ronds-de-jambe politiques face à la multinationale ? Que dalle. Les travailleurs craignent à juste titre d’être tous purement et simplement balancés à la poubelle. Une grande tension règne – et c’est compréhensible – entre les syndicalistes et les politiciens de l’austérité. Quelle fut l’attitude des mandataires prétendument ‘‘socialistes’’ pour trouver des solutions face à la monumentale catastrophe annoncée par la direction d’ArcelorMittal ?

    Fin 2011, Jean-Claude Marcourt avait déjà déclarée impossible la revendication de la nationalisation de l’activité, défendue parmi les rangs syndicaux. Pour lui, la Région wallonne n’avait pas ce rôle (manque ‘‘de moyens’’… mais surtout de volonté politique !) et l’Union européenne refuse les nationalisations. Sauf dans le cas des banques bien entendu… En Belgique, comme le faisaient remarquer les syndicats, l’État avait bien été capable de trouver 4 milliards d’euros pour sauver Dexia en quelques instants. Le front commun syndical d’ArcelorMittal avait présenté une demande de nationalisation de la sidérurgie liégeoise à Di Rupo (encore formateur à l’époque) en expliquant que l’Etat aurait à investir 1 milliard d’euros pour remettre les outils en état. Quatre fois moins que Dexia, donc. Les priorités des politiciens établis avaient une fois de plus clairement été illustrées.

    Comme pour caricaturer ce fait, Elio Di Rupo se trouvait au Forum Economique Mondiale de Davos au moment de l’annonce des fermetures dans le froid, un sommet que le même Elio avait qualifié en 2002 dans les pages de La Libre (il s’était alors rendu au Forum Social Mondial de Porto Allegre) de réunion qui ‘‘consiste à sauvegarder une richesse détenue par une infime minorité de la population mondiale.’’ Ironie de l’histoire, à Davos, notre premier ministre ‘‘socialiste’’ a vanté les mérites du mécanisme ultralibéral de la déduction des intérêts notionnels qui, selon lui, ‘‘créent des emplois’’. ArcelorMittal en a bien profité… En 2010 uniquement, la filière financière d’ArcelorMittal avait réalisé un bénéfice de 1,39 milliard d’euros et a été taxée de… 0 euro ! Combien d’emplois ont-ils été sauvés ? Les méthodes libérales de ‘‘sauvegarde de l’emploi’’ ne valent rien pour les travailleurs. Mais pour les patrons et les actionnaires, quelle aubaine !

    Organisons la contre-attaque !

    La direction d’ArcelorMittal demande aujourd’hui aux syndicats d’entrer ‘‘dans un dialogue constructif’’ pour garantir l’avenir des outils restants. C’était déjà la menace qui avait été proférée à l’époque de l’annonce de la fermeture du chaud ! Et on voit où ce chantage a conduit… La faiblesse appelle l’agression ! Comme le proclamait une banderole du SETCa lors de la première manifestation de solidarité avec les travailleurs de la sidérurgie liégeoise à Seraing : ‘‘Aux esclaves prêts à tout accepter, les tyrans n’épargnent rien !’’

    Hier matin, le front commun syndical a promis d’interpeller les responsables politiques et a lancé un appel à la grève sur tous les sites du groupe sidérurgique, ce qu’ils avaient annoncé faire en cas d’annonce de fermetures supplémentaires. Plusieurs assemblées générales se tiendront dès lundi prochain sur les différents sites. Un plan d’action offensif doit être établi. Les manifestations du 26 octobre 2011 à Seraing (environ 10.000 personnes) et du 7 décembre 2011 à Liège (environ 40.000 personnes) ont été de véritables succès, qu’il est encore tout à fait possible de rééditer malgré le fait que tant de temps s’est passé depuis lors. De grandes manifestations capables de réunir les travailleurs et tous leurs partisans sont nécessaires, c’est un fait, mais il faut aller plus loin.

    Le front commun syndical a bien raison de revendiquer la nationalisation de l’outil. Il ne s’agit pas ici seulement d’une grande entreprise qui entraînera des sous-traitants dans sa chute, d’autres grosses unités de production s’effondreront, et une multitude de petites entreprises suivront, sans encore parler de la perte de moyens dans les caisses des communes de Seraing ou de Liège. La région entière sera touchée, et l’impact ne s’arrêtera pas aux frontières de la Province. Avec le Limbourg voisin frappé par l’annonce de la fermeture de l’usine Ford de Genk, quel sera la taille du désert économique et social que l’inaction engendrera ?

    Nous saurons bien comment utiliser l’acier ! Nous avons besoin de plus de crèches, d’hôpitaux, d’écoles (avec autre chose que du préfabriqué…), etc. Pour tout cela, il faut de l’acier. Et rien ne nous empêche de vendre un acier de très bonne qualité bon marché, en récupérant toute la masse de liquidité qui part dans les poches des actionnaires, il y aura encore de quoi donner un bon salaire à chaque travailleur, de quoi diminuer les cadences et de quoi donner un bon emploi aux jeunes.

    Occupation des sites !

    Les travailleurs d’ArcelorMittal ont été trahis par les politiciens capitalistes, à l’instar de leurs collègues cheminots. Ne leur accordons plus aucune confiance, pour obtenir du concret, il faut leur tordre le bras ! A côté de grandes manifestations de solidarité et des actions de grèves, passons à l’occupation des sites ! Ces outils, la collectivité les a déjà assez payé avec les réductions d’impôts et autre, exproprions Mittal et donnons-nous les moyens d’assurer l’avenir de notre région !

    L’occupation des sites serait la meilleure manière d’offrir des espaces de discussion, en assemblées générales souveraines, pour l’organisation du combat, l’élection démocratique d’un comité de lutte, l’organisation d’une solidarité active dans les autres entreprises et dans les quartiers,… Ce serait encore un excellent premier pas pour assurer que les travailleurs restent ensuite au contrôle de leur entreprise, expropriée et nationalisée. Personne ne veut d’une sidérurgie qui fait subir aux métallos ce que la direction de la SNCB fait subir aux cheminots.

    Les métallos connaissent leurs entreprises et sont des ouvriers qualifiés. Qui d’autre qu’eux seraient donc plus à même de les gérer ? En collectivisant l’outil et occupant les entreprises du bassin liégeois, les travailleurs reprendront leur avenir en main et la lutte sera déplacée au sein même de l’économie et des moyens de production. D’une manière plus large, une telle méthode aurait sans doute une répercussion conséquente sur les luttes de tous les pays et dans le cadre des discussions sur la manière de renverser le capitalisme. La collectivité ne peut être laissée aux mains des multinationales qui n’ont que le profit pour motivation.

    Ce n’est pas à nous de payer pour la crise !

    Le PSL soutient toutes les démarches combattives des syndicats ainsi que les métallos. Si du temps a été perdu pour construire un rapport de force conséquent, les métallos ont la capacité de mener la lutte, de trouver un bon plan d’action et d’entraîner la société avec eux. Les travailleurs d’ArcelorMittal ne sont pas les seuls dans la galère. Il y a Ford-Genk, les sous-traitants, et combien d’autres entreprises qui ferment, tombent en faillite ou licencient ? Des record ont été atteint l’an dernier, et 2013 ne s’annonce pas mieux. La riposte doit être unifiée ! Divisés, il est possible de nous avaler les uns après les autres. Mais pour peu qu’une riposte commune soit organisée, rien ne pourra se placer en travers du chemin du mouvement organisé des travailleurs.

    Il nous faut un plan d’action contre l’austérité et pour l’emploi et qui soit notamment orienté vers la nationalisation, sans rachat ni indemnité et sous le contrôle des travailleurs, des entreprises qui opèrent des licenciements collectifs. Ce sont les travailleurs qui créent les richesses, pas les patrons !

    Ce combat sera également le cadre d’un débat intense : celui du type de relais politique large dont nous avons besoin pour représenter les diverses tendances du mouvement ouvrier, celui aussi du type de programme de rupture anticapitaliste à défendre. Selon nous, ce programme ne saurait être orienté que vers la transformation socialiste de la société.

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