Duferco-NMLK : La sidérurgie hennuyère en danger !

C’est la stupeur et la colère que l’on ressent le plus quand on pénètre sur le site de la sidérurgie Louviéroise depuis l’annonce, le 26 octobre dernier, du licenciement de 601 travailleurs par le groupe Duferco-NMLK. Après plusieurs semaines de négociations entre délégations syndicales et direction, les illusions tombent peu à peu et la détermination des travailleurs est forte pour ne pas se laisser avoir par de fausses promesses.

Par Aurore (Mons)

A l’image des autres régions industrielles de Wallonie, la région de La Louvière a beaucoup souffert depuis les années ’60, avec la fermeture des charbonnages, d’un grand nombre d’entreprises de fabrication métalliques et la fin du secteur verrier. Dans les années ‘90, les usines Boël ont été reprises par le groupe Hollandais Hoogovens, pour peu de temps avant que n’arrive le groupe italo-suisse Duferco. Fin 2006, un partenariat a été signé avec le troisième producteur d’acier russe, le groupe Novolipetsk Steel (NMLK). Depuis lors, le site a été divisé en deux. Le président de Duferco, Antonio Gozzi, a déclaré dans le quotidien L’ECHO que l’entreprise est en danger, que ‘‘des économies drastiques de 30 millions d’euros’’ sont nécessaires. Il oublie de préciser que le groupe Duferco a réalisé un bénéfice 68 millions de dollars en 2010 et de 77 millions en 2011 tandis que le groupe NLMK a réalisé un bénéfice de 1,3 milliard de dollars en 2011.

Une réunion entre directions et syndicats a eu lieu le 13 novembre, mais les négociations n’ont pas été du goût des délégués. ‘‘Il est impossible d’accepter des conditions de travail dignes d’un autre âge et qui sont intenables pour les ouvriers’’ a déclaré un délégué FGTB. Le lendemain, lors de la journée d’action européenne contre l’austérité, une énorme délégation de travailleurs a marché sur la ville en montrant leur volonté d’unité et de combat contre ces plans inacceptables. Le 21 novembre, les directions ont annoncé qu’elles ne pourraient peut-être pas payer les salaires de novembre. Un nouvel affront a été fait ensuite, lorsque la direction de NMLK a annoncé le report du paiement d’une prime de 600 euros que ses travailleurs attendent depuis longtemps. La colère a alors explosé, les travailleurs se sont saisis de bobines de métal et les ont disposées devant les entrées et sorties de l’autoroute E42 pour bloquer l’entrée de La Louvière et sont partis en manifestation. Nos camarades sont allés soutenir le piquet à cette occasion.

Il est maintenant plus que nécessaire de mettre au point un plan d’action concret. La colère est présente, la volonté de lutte aussi, il ne leur manque que d’être organisées, à Duferco-NMLK tout comme dans les autres entreprises du secteur sidérurgique. Il faut nous battre pour le maintien de chaque emploi et pour ce faire, nous ne pouvons compter que sur nos propres forces. Les politiciens traditionnels ont déjà démontré à de nombreuses reprises qu’ils sont du côté du patronat, tant au fédéral qu’à la Région wallonne. Luttons pour la nationalisation du secteur sidérurgique, sous le contrôle démocratique des travailleurs ! Un bon moyen de mettre en avant cette revendication serait d’entamer l’occupation du site, sous la gestion d’un comité de lutte qui organiserait la discussion sur la stratégie syndicale à adopter.

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