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Category: Distribution
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Grève à Carrefour: Rapport de Bruxelles
Ce vendredi 30 avril, une grève a été organisée à tous les magasins Carrefour. A Bruxelles, les membres du PSL-LSP sont intervenus à différents piquets devant des magasins pour construire la solidarité avec les travailleurs en lutte, discuter avec eux, distribuer notre tract et notre journal. Nous avons été présents à Drogenbos, Leeuw Saint Pierre et Les Halles.
Nous avons reçu des réactions enthousiastes et un grand intérêt pour notre proposition d’une journée de grève nationale et d’une manifestation annoncée largement à l’avance si les négociations du 3 mai n’aboutissent à rien. Pour cette dernière, il est possible de visiter les collègues des autres chaînes afin qu’ils y participent également et d’utiliser tout les moyens disponibles dans les magasins (tract, calicots, affiches, haut parleur, …) pour sensibiliser et mobiliser les clients. Nous pensons qu’une manifestation massive de 100.000 travailleurs en solidarité avec ceux de Carrefour n’est pas seulement possible, mais aussi nécessaire pour faire reculer la direction.
Carrefour de Drogenbos
Carrefour de Leeuw Saint Pierre
Carrefour des Halles
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Grève à Carrefour: Rapport de Bierges
Ce vendredi matin, l’ensemble des magasins Carrefour étaient fermés. Nous nous sommes rendus notamment au Carrefour de Bierges (Wavre) pour soutenir les travailleurs présents au piquet et discuter de quelle manière il était possible de poursuivre la lutte (à cet égard, nous avons distribué notre dernier tract mettant en avant la nécessité d’un plan d’action national). Le délégué CNE du magasin nous a détaillé la situation.
Interview et photos par Baptiste (Wavre)
Une équipe de la RTBF est également présente sur place, interviewe quelques travailleurs mais est surtout à la recherche de personnes venues faire leurs courses, et qui ne seraient pas contentes de découvrir la grève. Ce sera mission impossible, puisque le peu de personnes venues au Carrefour attesteront qu’ils soutiennent le personnel, ce qu’une caissière s’empressera d’attester devant les caméras : «depuis l’annonce du plan de licenciements, la clientèle est derrière nous et nous encourage à ne surtout pas nous laisser faire.»
Socialisme.be :Comment a évolué la situation pour aboutir à cette journée de grève ?
Nous avons eu une série de réunions avec la direction dans le cadre de la loi Renault depuis l’annonce de fermeture. Au dernier conseil, il était question de la cession de trois hypermarchés à Mestdagh, avec au passage le remplacement de la CP 312 par la 202, ce qui signifie une dégradation des conditions de travail pour le personnel. Quand on sait que Carrefour est à 25% actionnaire du groupe Mestdagh, il apparaît clairement que cette cession est un tour de passe-passe pour attaquer les acquis sociaux. En plus de passer à une Commission Paritaire moins favorable, Mestdagh compte aussi couper dans l’emploi : dans le cas de l’hyper de Waterloo, il s’agirait de 17 équivalents temps-plein (sur 130 emplois) qui seraient supprimés. Nous voulons dénoncer ces mesures.
Mais aussi, on veut mettre la pression en vue des discussions sur le plan social : jusqu’à présent Mr Lavinay a toujours été occupé de dire qu’il «fallait» gagner 30 millions d’euros par an sur les salaires. La direction ne sait rien dire d’autre, alors il est temps que ça change un peu.
Socialisme.be : L’atmosphère est-elle encore combative à l’heure actuelle ?
Malgré que la situation soit pesante, l’appel à la grève a été suivi partout. Et les tentatives de Lavinay de casser le mouvement en menaçant d’envoyer des huissiers pour laisser rentrer des travailleurs n’a pas fonctionné, que du contraire: dans les magasins où le directeur s’est montré plus agressif et arrogant, le personnel est parti en grève pendant 48 heures !
Socialisme.be :Vous évoquiez un mouvement de grève qui a pris place aujourd’hui chez Carrefour en France (suite au refus de la direction d’une augmentation d’1€ par heure), ne saisirions-nous pas cette occasion pour développer une solidarité internationale et construire un rapport de force favorable ?
Oui c’est envisageable, nous en discutons pour le moment.
La lutte à AB-InBev a démontré la victoire que peut amener la construction d’un tel rapport de force, en saisissant le potentiel dans la combativité du personnel, le soutien de la clientèle et une solidarité internationale. De telles luttes paient, il ne manque plus qu’un plan d’action !
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Carrefour: ni fermeture, ni licenciements, ni diminutions salariales – Pour un plan d’action national!
Deux mois après l’annonce par Carrefour de son plan dit “de sauvetage”, nous avons à peine avancé. Lors des négociations du 27 avril, les syndicats disent n’avoir appris que ‘‘beaucoup de ‘‘blabla’’, mais aucun acte n’a été posé. Aucune avancée, ni conclusion positive.” Carrefour ne serait prêt qu’à évaluer la faisabilité d’une prépension à 52 ans. Les cinq points cruciaux restent donc: fermeture, franchise où reprise par Mestdagh, filialisation du siège et diminution des coûts du personnel. Les 15.000 travailleurs seront tous touchés, d’une façon ou d’une autre.
Tract du PSL
La seule nouvelle positive était la reprise de 19 magasins par Mestdagh mais, là aussi, beaucoup de questions restent en suspens. Les syndicats revendiquent le respect de la convention 32 bis qui protège les droits des travailleurs en cas de reprise. Pour Carrefour, seule l’économie de 33 millions d’euros sur les coûts salariaux semble certaine. C’est impossible sans toucher les acquis de base. Carrefour ne se porte pourtant pas mal. Le profit net a bien reculé de 70% durant l’année de crise 2009, y compris à cause de plus d’un milliard d’euros de “charges de restructuration”, mais il était toujours de 385 millions d’euros (1,27 milliard d’euros en 2008) et la contribution de Carrefour Belgique était de 66 millions d’euros. Mais à Carrefour, il n’y a qu’une certitude: c’est toujours le personnel qui porte le chapeau.
Pas d’accord sans solution pour chacun
La direction peut déjà se dire heureuse que les syndicats ne revendiquent pas le retrait total du plan de sauvetage. Ils veulent un plan négocié dans tous ses aspects et des solutions pour tous. En bref : pas question de casser la solidarité en cherchant une issue pour certaines catégories du personnel en en laissant d’autres sur le côté.
Les syndicats rejettent le passage de la CP 312 à la CP 202 (magasins) ou la CP 218 (tour), le blocage salarial et le blocage de l’index. Ils revendiquent une garantie du volume d’emploi global et magasin par magasin. Ils veulent une direction compétente, ambitieuse, qui assure un avenir de qualité à chaque travailleur. Et puis un plan social sans licenciement sec, avec des possibilités de reclassement au sein de Carrefour pour le personnel des magasins touchés. Ils exigent des possibilités de départs volontaires corrects pour tous, une prépension et des solutions motivantes pour les travailleurs qui restent à Carrefour malgré le plan «de sauvetage».
Si les négociations du 3 mai n’aboutissent à rien: il faut une journée de grève nationale et une manifestation annoncée largement d’avance
Les grèves spontanées et le suivi des appels précédents illustrent la volonté d’action du personnel. Il a ainsi été démontré que nous ne laisserons pas la voie libre pour la direction. L’attitude de la direction illustre qu’elle ne cèdera pas facilement. Avec son plan de ‘sauvetage’ elle veut initier une spirale négative pour les conditions de travail et les salaires du secteur entier. Après ce plan, beaucoup d’autres suivront. Cette journée de grève, juste avant le weekend du 1er mai, est une bonne occasion d’illustrer la détermination du personnel. Dans un tract précédent, le Parti Socialiste de Lutte (PSL) s’était demandé “pourquoi pas une journée de grève nationale avec manifestation annoncée largement d’avance, un mois voire même 6 semaines?” Nous comprenons que les syndicats n’ont pas voulu tirer toutes leurs flèches en une fois et qu’ils voulaient d’abord tester la ‘‘volonté’’ de négocier de la direction. Entretemps, nous savons à quoi nous attendre de leur part.
Pourquoi ne pas reprendre cette proposition si le 3 mai, lors des négociations, la direction refuse de bouger? Nous avons toujours le soutien des clients et de l’opinion publique. Nous ne pouvons pas gaspiller cela en donnant l’impression que le conflit est déjà réglé. Nous pourrions distribuer des tracts avec cet appel à chaque caisse de Carrefour, et pourquoi pas aux collègues des autres chaînes. A
Carrefour, nous pourrions donner des explications par les hautparleurs du magasin et faire appel à la solidarité avec le personnel. Nous pourrions bombarder les magasins de calicots, d’affiches et de drapeaux. Tout en travaillant, nous pourrions motiver nos collègues et nos clients durant des semaines pour qu’ils s’impliquent activement. Nous pensons qu’une manifestation massive de 100.000 travailleurs en solidarité avec ceux de Carrefour n’est pas seulement possible, mais aussi nécessaire pour imposer nos revendications. Un tel plan d’action pourrait même balayer le plan de ‘sauvetage’.
Si une direction locale ose retirer les calicots, les affiches ou les drapeaux, saisir nos tracts ou nous interdire l’utilisation du micro, nous pourrions partir en grève. Lorsque le patron d’InBev a menacé de faire appel à des huissiers pour casser les blocages, les travailleurs ont menacé de partir immédiatement partir en grève générale. Finalement, la direction a décidé de ne recourir ni aux astreintes, ni aux huissiers et elle a retiré tout son plan.
Solidarité internationale
Non seulement en Belgique, mais également partout en Europe et ailleurs, les travailleurs sont prêts à partir en action. Partout, des travailleurs partent en grève et en manifestation parce qu’ils ne sont pas prêts à payer les conséquences d’une crise financière dont ils ne sont pas responsables: ce sont les banquiers et les spéculateurs. Pourquoi ne pas demander aux collègues de Carrefour-France ou d’ailleurs d’organiser le même jour une interruption de travail symbolique en solidarité avec les travailleurs en Belgique?
Le Parti Socialiste de Lutte (PSL) a été du côté des travailleurs de Carrefour dès le premier jour et continuera à l’être. Nous défendons une réduction du temps de travail sans perte de salaire afin de combattre le chômage. Nous sommes pour une politique qui défende les droits des travailleurs avec autant d’acharnement que les autres politiciens défendent aujourd’hui les droits des banques et des spéculateurs. Intéressé? Contactez-nous! 02/345.61.81
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Carrefour: Ne pas lutter magasin par magasin!
Lors du weekend de Pâques, 38 des 117 magasins Carrefour en gestion propre sont entrés en grève. A côté de cela, différents magasins menacés ont connu des actions. La direction cherche à rendre son plan d’assainissement plus digérable en vendant quelques magasins au groupe Mestdagh mais les grandes lignes de l’attaque demeurent en vigueur: fermeture d’établissements et forte diminution des conditions de salaire et de travail pour ceux qui restent.
Article de l’édition de mai de Lutte Socialiste
Le personnel restant pourrait ainsi faire partie d’une autre Commission Paritaire, avec une perte de salaire en conséquence. Lavinay, le patron de Carrefour-Belgique, a déclaré qu’un changement de CP n’est pas nécessaire si la diminution de salaire de 1,4% se réalise d’une autre façon. Le personnel repris par Mestdagh devra sans doute aussi modifier ses conditions de travail et de salaire. Tout cela mettrait encore plus sous pression les salaires chez les concurrents.
Le groupe Mestdagh – propriétaire de Champion – reprendrait 17 supermarchés et 3 hypermarchés, dont 9 des 21 magasins menacés actuellement. Mestdagh est pour un quart aux mains de… Carrefour. L’objectif de la direction de Carrefour est clair: diviser encore plus le personnel et finalement faire appliquer l’austérité par les gestionnaires franchisés afin de maximaliser les profits totaux.
Le délégué de la FGTB Wiske Leemans, de Malines-Nord, a déclaré dans une interview pour Lutte Socialiste: ‘‘Une fois que les ‘vieux et chers crocodiles’ seront expulsés, Carrefour sera beaucoup plus attractif pour une éventuelle reprise. Alors la chaîne pourra être mise en solde.’’ Au Portugal, c’est ce que Carrefour a fait avec la chaîne de magasins Minipreço. Les différentes attaques d’austérité chez Carrefour-Belgique ont pour objectif d’augmenter le prix de vente de la chaîne. Et si ces attaques passent, d’autres suivront.
La résistance doit être coordonnée pour éviter une lutte magasin par magasin. C’est important non seulement pour le personnel de Carrefour, mais aussi pour celui du reste du secteur. Notre meilleure arme est une résistance commune du personnel et étendue aux clients. Une mobilisation nationale nous rendrait plus puissants face à la direction de Carrefour et nous permettrait de mettre un terme à cette spirale vers le bas des conditions de travail et de salaire.
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1700 licenciements annoncés chez Carrefour: il faut résister!
Carrefour a l’intention de licencier 1.672 personnes et de fermer 21 filiales dans notre pays. Les médias parlent de baisse de rentabilité, mais Carrefour a tout de même réalisé plus de 400 millions d’euros de profits l’an dernier. Les salariés sont sacrifiés au nom de la soif de profit aveugle des actionnaires. Il faut résister!
Dossier par Jonas (Gand)
Cela faisait un moment que des rumeurs circulaient au sujet d’assainissements chez Carrefour. Avec, au final, le projet de jeter à la poubelle 1.672 travailleurs, l’entreprise a rejoint la liste des multinationales qui n’ont récemment pas hésité à annoncer des plans d’austérité aux dépens du personnel et des salaires: Opel, Bayer, Heineken, Inbev,… Ces bains de sang sociaux arrivent au moment où des centaines de milliers de salariés et de jeunes sont sans emploi.
Des licenciements prémédités
Par crainte de la réaction du personnel et de l’opinion publique, ces licenciements ont été préparés des mois durant. Différents scénarios-catastrophe circulaient déjà, y compris au sujet de l’abandon du marché belge par le groupe. Cette tactique avait également été utilisée par la direction du groupe chimique Bayer il y a quelques mois. Mais chez Bayer, face à la résistance déterminée des ouvriers et des employés, la direction a dû ravaler ses projets.
Carrefour avait aussi falsifié la comptabilité en sortant pas moins d’un milliard d’euros des caisses de Carrefour-Belgique juste avant le Nouvel An pour artificiellement appauvrir l’entreprise. Le quotidien flamand De Standaard a écrit sur ce point: «En isolant les réserves monétaires, on rend l’ensemble [le plan d’austérité, ndlr] vendable. Carrefour a retiré de l’argent de l’entreprise afin que les syndicats négocient dorénavant avec une entreprise ‘pauvre’. Maintenant que l’argent n’est plus là, Carrefour est moins vulnérable au chantage social.»
Un énième plan d’austérité
La chaîne n’en est pas à son coup d’essai en termes de plans d’austérité. En 2007, 16 filiales ont été fermées pour les revendre à des indépendants qui ont pu rouvrir les magasins avec un personnel meilleur marché et plus jeune. Le personnel plus âgé était embêtant, avec trop d’ancienneté et trop d’expérience syndicale.
Cela n’a pas empêché Carrefour de toujours engranger de l’argent avec le loyer et les droits payés par ces filiales. Coup double pour les actionnaires: des revenus garantis et, en cas de trouble, c’est au gérant de la filiale de se débrouiller.
Autre exemple: en 2008, un nouveau magasin a été ouvert à Bruges, à la Tour Bleue. Il y avait déjà un hypermarché à Bruges, mais nous savons maintenant que ce vieil hypermarché est en tête de liste des sites à fermer. A la Tour Bleue, le personnel a eu des conditions de travail non-issues de la commission paritaire 312 (pour les supermarchés), mais bien de la CP 202.01 (qui concerne les petits négociants). Pour la direction, l’avantage était clair: une réduction de 25% des frais de personnel, des caméras pour contrôler la productivité et pas de délégation syndicale.
A Bruges, la popularité de ces emplois à bas salaire était telle que Carrefour a dû collaborer avec la VDAB (équivalent flamand du FOREM et d’Actiris): tous les chômeurs de la ville ont été invités à une Foire à l’Emploi et ont été forcés d’accepter un travail chez Carrefour sous la menace de perdre les allocations en cas de refus. De l’esclavage moderne…
Mauvaise gestion ou pure spéculation?
Aux dires des médias, l’opération d’austérité annoncée a pour objectif de restaurer la compétitivité de Carrefour, qui a souffert de la concurrence de Colruyt et de Delhaize, ou encore de chaînes hard-discount comme Lidl et Aldi. C’est souvent l’incompétence de la direction de Carrefour qui est mise en cause à ce sujet, mais il s’agit de bien plus que cela.
En fait, il faudrait plutôt parler d’une stratégie lugubre, mais rationnelle, déjà précédemment appliquée en France. Année après année, le personnel des sites français a subi de continuelles attaques contre ses conditions de travail, jusqu’à atteindre des salaires parmi les plus bas du pays. Mais la réduction des coûts salariaux a augmenté les marges de profits, au profit des actionnaires.
La même stratégie devait être appliquée en Belgique à la reprise de la chaîne GB, avec une différence de taille: la filiale belge a été achetée pour la revendre plus tard, avec bénéfices. Il fallait donc abaisser les coûts au maximum pour revendre l’entreprise par la suite à une valeur supérieure. Suivant cette logique, les salaires ont été attaqués, le travail partiel est devenu la règle, du personnel fixe a été licencié et les magasins dont on ne voulait plus ont été négligés.
Au final, le but est d’obtenir une chaîne de magasins plus petits avec un personnel flexible et bon marché, sans représentation syndicale de préférence. Une telle chaîne serait beaucoup plus rentable qu’au moment de l’achat. Pour en arriver là, les sites les moins intéressants doivent fermer leurs portes et le personnel restant doit accepter des conditions de travail et de salaire encore plus détestables.
Seuls comptent les profits
Cette stratégie illustre on ne peut mieux notre économie actuelle: tout pour le profit et tant pis si cela est en contradiction totale avec les intérêts de la société. Et les travailleurs de Carrefour ne sont pas les seuls à en souffrir, des magasins Carrefour importants pour des collectivités ou comme magasins de proximité sont impitoyablement fermés.
L’exemple du Carrefour «Groene Vallei» à Gand est édifiant. Ce quartier comprend beaucoup de personnes âgées qui comptaient uniquement sur le Carrefour pour leurs achats de tous les jours. Pour eux, se rendre en voiture de l’autre côté de la ville n’est plus une option. Mais ce genre de besoin social ne figure évidemment pas dans les projets stratégiques des multinationales.
La répression pour seule réponse
Carrefour avait fait appel à une société privée de sécurité lors du conseil d’entreprise qui a annoncé cette dernière restructuration. Son contrat était de tenir le personnel à distance, une belle illustration de la considération de la direction pour ses travailleurs.
Pour le groupe Carrefour, les travailleurs et leurs droits sont des choses détestables et à contrôler. Lors de précédentes restructurations, le droit de grève a plusieurs fois été remis en cause, certains piquets de grève ont fait l’objet de requêtes unilatérales, avec visites d’huissiers et astreintes, violence physique, menaces par téléphone et même violence policière.
Ainsi, à l’occasion d’une action le 8 novembre 2008, un militant CGSP membre du PSL a été arrêté au Carrefour de Leeuw- Saint-Pierre. Il a reçu une amende pour une combitaxe de cinquante euros et mène actuellement campagne contre cela avec, entre autres, le soutien de la CGSP de la VUB. Même les médias capitalistes et l’appareil judiciaire avouent parfois que cela va trop loin, et divers tribunaux ont déclaré injustifiées les requêtes unilatérales lancées par Carrefour.
Rester passifs ne nous fera pas avancer!
Nous ne pouvons pas nous reposer sur la justice et les médias pour remporter une victoire chez Carrefour et vaincre ce plan d’austérité. Le personnel et les syndicats doivent organiser la lutte.
Seules la résistance et la lutte paient, comme l’ont démontré de précédentes actions, y compris chez Carrefour. En tant que salariés et syndicalistes, face à l’avidité des capitalistes, nous devons être prêts à riposter. Des années durant, nous n’avons rien reçu en échange des superprofits, pourquoi serait- ce maintenant à nous de payer si ces mêmes profits sont un peu en baisse? Se plier aux désirs de la direction serait interprété comme un signe de faiblesse. Nous pouvons alors être sûrs et certains que plus de licenciements et de baisses de salaire suivront en conséquence. Même dans les magasins à l’abri des actuelles menaces de fermeture, une défaite aura de graves répercussions pour l’avenir. Diverses actions et une grève nationale dans tous les magasins Carrefour ont déjà montré le bon exemple.
Organiser la résistance dans une chaîne de supermarchés n’est pas chose évidente. Le personnel, réparti sur plusieurs magasins dont de plus petits, est plus faible que dans d’autres secteurs pour faire face à la répression et aux huissiers. Organiser la solidarité entre les divers sites et avec les riverains est donc crucial pour une victoire de la lutte.
Ces derniers mois, Bayer et Inbev ont montré le bon exemple. Là aussi, les salariés ont été confrontés à des menaces de licenciements et de fermetures. Les délégations syndicales ont pris l’initiative pour organiser la résistance. Elles ont bloqué les filiales et ont organisé la solidarité. Ainsi, chez Bayer, elles ont pris contact avec leurs collègues allemands et, chez Inbev, elles ont organisé des actions de solidarité jusque dans les filiales de São Paolo au Brésil.
La même voie doit être suivie ici et il est crucial que les syndicats avancent un projet capable d’organiser la lutte des travailleurs et la solidarité.
Pourquoi ne pas annoncer une journée de grève nationale et une manifestation, même un mois ou six semaines auparavant ? Pour préparer cette journée, nous pourrions distribuer des tracts à chaque caisse et – qui sait – y compris chez les collègues des autres chaînes. Chez Carrefour, nous pourrions utiliser les micros des magasins pour donner des informations sur la lutte une fois par heure ou toutes les deux heures et lancer un appel à la solidarité avec le personnel. Nous pourrions recouvrir les magasins de calicots, d’affiches et de drapeaux. Pendant six semaines, tout en travaillant, nous pourrions motiver nos collègues et nos clients à activement s’impliquer dans la lutte. Nous pensons qu’une manifestation massive de centaines de milliers de travailleurs en solidarité avec le personnel de Carrefour n’est pas seulement possible, mais aussi nécessaire afin de faire reculer la direction.
Qu’une direction locale ose arracher nos calicots, nos affiches et nos drapeaux, qu’elle ose confisquer nos tracts ou nous refuser le micro et nous pourrions alors entrer immédiatement en grève. Lorsque le patron d’Inbev a menacé de recourir aux huissiers pour casser les blocages, les salariés ont immédiatement menacé d’une grève générale. La direction a rapidement été refroidie. Faisons la même chose chez Carrefour!
Nous avons besoin d’un projet d’action, de blocages et d’actions à long terme, en impliquant d’autres entreprises du secteur et même au-delà du secteur. Les travailleurs de Carrefour ne sont pas les seuls à être attaqués. Ne luttons pas entreprise par entreprise, mais utilisons le conflit chez Carrefour pour généraliser la lutte.
EUX ET NOUS
0,008% d’impôts…
Les choses ne vont pas si mal chez Carrefour! Bien que les profits en 2009, une année de crise, aient baissé de 70% (entre autre dû au milliard d’euros de soi-disant «coûts de restructuration»), les profits nets ont tout de même été de 385 millions d’euros (1,27 milliard d’euros en 2008). La contribution de Carrefour-Belgique à ce profit a été de 66 millions d’euros. GMR, l’entreprise mère de Carrefour, dispose également en Belgique d’un centre de coordination qui a réalisé des profits d’un montant de 381 millions d’euros en 2008, dont exactement 33.225 euros ont été payés en impôts. Cela revient à un taux d’imposition de 0,008%…
Pas de baisses de salaires pour les managers!
Jose Luis Duran, membre dirigeant du groupe en 2007, a reçu un salaire annuel brut de 1,1 million d’euros avec un bonus de 700.000 euros. Cela revient à deux millions par an, soit 150.000 euros par mois, avec en plus tout un tas d’avantages qui ne sont pas compris dans le salaire. Un patron de Carrefour gagne par mois cent ou cent cinquante fois plus qu’une caissière. En outre, les cadres supérieurs jouissent d’un «parachute doré» pour leur départ, tandis que le simple personnel doit se contenter d’une indemnité de départ bien maigre. Il ne fait aucun doute que le sommet sera récompensé pour les importants profits avec d’immenses bonus. NOS baisses de salaires qui servent à payer LEURS bonus.
Licenciements chez Carrefour: Il faut une alternative politique !
Le monde politique est bien silencieux et ce n’est que logique au vu des liens entretenus par les partis politiques traditionnels avec les directions d’entreprises. Ainsi Jean-Luc Dehaene (CD&V) était membre du conseil d’entreprise d’InBev quand les licenciements ont été décidés et Willy Claes (SP.a) est membre du conseil de gestion de Carrefour. Pour ces conseillers, cette restructuration est probablement une bonne affaire vu que la valeur de leurs actions va s’envoler et, avec un peu de chance, ils pourront également encaisser une prime supplémentaire.
Qu’attendent-ils pour véritablement s’attaquer à Carrefour? Pourquoi ne pas commencer à réclamer le remboursement de toutes les baisses de charges et autres subventions gouvernementales puisque Carrefour ne parvient pas à garantir un bon emploi et de bons salaires pour tous? Mais les politiciens traditionnels, tous partis confondus, démontrent une fois de plus qu’ils ne sont pas du côté des travailleurs, mais du côté de la direction, du capitalisme et du libre marché.
Nous pensons que nous ne devons pas compter sur ces partis, et qu’il est grand temps que la FGTB et la CSC rompent les liens avec ces partis. Pourquoi ne pas prendre l’initiative de rassembler les syndicalistes combatifs et les militants politiques pour construire une alternative? Il nous faut un nouveau parti de travailleurs large, qui représente et défende nos intérêts. Le PSL veut soutenir toutes les initiatives dans cette direction.
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400 travailleurs de Carrefour manifestent devant le Conseil d’Entreprise – Photoreportage
Ce mercredi, les syndicats rencontraient la direction de Carrefour Belgique au siège social de l’entreprise à Evere. Environ 400 travailleurs de la chaîne de distribution, rouge et vert, sont venus manifester devant le siège social pendant la réunion. Cette rencontre était la première entre direction et syndicats depuis l’annonce du plan de restructuration.
Par Boris (Bruxelles)
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Carrefour-Renaix
La direction de Carrefour veut opérer un véritable bain de sang social en fermant 21 magasins et en s’en prenant aux salaires de ceux qui ne seront pas licenciés. Il faut résister à ce projet asocial. Un egrève était organisée dans les magasins Carrefour ce samedi et des militants du PSL sont intervenus dans tout le pays pour apporter leur solidarité aux piquets et discuter. Nous sommes notamment intervenus avec notre nouveau tract.
Par Frederik (Renaix)
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Carrefour: piquet de Grève à Leeuw Saint Pierre
Mardi 23 février à l’annonce du plan de restructuration par la direction de Carrefour Belgique, les travailleurs de l’hypermarché à Leeuw Saint Pierre ont spontanément fermé leur magasin aux alentours de 12h30. Mercredi matin, le piquet était maintenu. Plusieurs militants du PSL-LSP se sont rendus sur place en solidarité.
Par Nico (Bruxelles)
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> 1672 licenciements chez Carrefour: il faut résister!
De nos archives
- 2007: GB : 900 emplois menacés
- 2007: Wal-Mart: le modèle américain
- 2008: Carrefour solde ses employés
- 2008: Nouvelles actions de grève aux Carrefour et nouvelles agressions patronales
- 2008: La colère chez Carrefour ne diminue pas
- 2008: Des huissiers employés pour casser les piquets de grève
- 2008: Carrefour – Une lutte à l’issue décisive pour l’avenir
- 2009: Les syndicats contre Carrefour (et la limitation du droit de grève)
- 2009: Protestation contre les attaques sur le droit de grève
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Au piquet, une cinquantaine de travailleurs étaient présents. Leur colère était palpable face à ce plan de restructuration. Les travailleurs n’étaient pourtant pas dupes, ils savaient qu’un plan était en préparation, mais l’ampleur de la restructuration les a surpris et ils ont directement stoppé le travail.
Leur colère ne date pas non plus d’hier. Les méthodes de management et l’instabilité d’une direction «incapable» étaient souvent citées. «Seuls les profits étaient visés, sans aucune vision à long terme. Les travailleurs étaient transférés sans avoir même le temps de se perfectionner sur un poste. De plus sur la dernière période l’interim s’est généralisé pour remplacer les départs et malgré leur motivation les travailleurs interim n’avaient aucune possibilité d’obtenir un contrat stable» Les possibilité de dialogue étaient depuis longtemps bloquées avec comme point culminant l’envoi par la direction, il y a un peu plus d’un an, de huissiers et de policiers contre ces mêmes travailleurs de Leeuw Saint Pierre, en grève pour défendre leurs conditions de travail.
Pour les travailleurs sur le piquet, ces fermetures aujourd’hui sont aussi utilisées pour continuer le dumping social. La volonté de passer à une convention collective moins bonne est un élément important. Face à la pression du patronat qui brandit la fermeture (Leeuw Saint Pierre est un des magasins qui doit fermer) et les attaques sur les salaires, la réaction des travailleurs doit être soutenue et élargie. Au piquet, les informations passent: «… Bruges, ils vont fermer pour trois jours, Super GB Scheepsdaal vont fermer pour trois jours, Kuurne en action,… » Face à l’acharnement et à la violence des plans patronaux, les travailleurs de Carrefour doivent mettre en place un plan d’action combatif. La grève à Leeuw Saint Pierre et dans les autres établissements, doit se généraliser à toute l’entreprise. Comme les travailleurs le soulèvent, «des problèmes il y en a aussi chez les sous-traitants et les livreurs, d’ailleurs menacés par ces fermetures»
Pour le moment une certaine incertitude est présente mais elle doit vite laisser la place à une coordination de la lutte, à un plan d’action uni et combatif en front commun. «A Leeuw Saint Pierre, personne n’est prêt à reprendre le travail, dans cette situation il y a de grandes possibilités pour une grève générale chez Carrefour»