Category: National

  • Des propositions inacceptables! Le gouvernement poursuit son offensive contre les prépensions

    La nouvelle note gouvernementale s’intitule fallacieusement "Un nouveau contrat pour la croissance, l’emploi et la protection sociale". Si les propositions gouvernementales passent, la protection sociale de celui qui veut partir en prépension sera réduite à sa plus simple expression. C’est bien à tort que les syndicats mettent l’accent sur les nombreux acquis des négociations. La plupart des soi-disantes "victoires" portent sur le maintien de la situation telle qu’elle fut.

    Geert Cool

    Prépension: l’âge et la durée de la carrière relevés

    Contrairement à ce que la CSC prétendait dans son communiqué de presse, la prépension à 58 ans n’est pas sauvegardée. En tout cas, pas pour la majorité des travailleurs. Pour la prépension conventionnelle, l’âge passe de 58 à 60 ans. En outre, il ne sera plus possible de partir en prépension après 25 ans de carrière, mais après 30 ans. Pour les hommes, ce règlement entre en vigueur dès 2008; pour les femmes, la durée de la carrière sera relevée graduellement jusqu’à 30 ans. (2008: 26 ans, 2012: 28 ans, 2016: 30 ans). (Point 54 de la note gouvernementale)

    Pour satisfaire aux conditions de la CCT 17 en matière de prépension, on va même introduire une condition de carrière de 35 ans. Ici, on n’est plus très loin de la proposition initiale de Van den Bossche qui préconisait une carrière de 40 ans.

    Ces 40 ans, on prévoit même explicitement d’y arriver. En 2011, il y aura une évaluation du taux d’activité des travailleurs âgés sur base de laquelle on décidera ou non de relever la durée de la carrière à 40 ans. (Point 55 de la note gouvernementale)

    Il ressortait pourtant des premiers chiffres de l’ONEm que l’introduction d’une durée de carrière de 40 ans signifierait que la prépension deviendrait inaccessible à 70% des hommes et à 84% des femmes.

    Les seules concessions dans la note gouvernementale ont trait au maintien d’une série de règlements de prépension plus avantageux, notamment pour ceux qui travaillent de nuit ou dans le secteur de la construction. Celui qui a une longue carrière derrière lui, pourra toujours partir en prépension à 58 ans (par "longue" carrière, il faut entendre 38 ans d’ici 2014 tant pour les hommes que pour les femmes, la limite étant graduellement relevée). Il en va de même pour ceux qui exercent une "profession pénible". Ce terme doit encore être défini. (Point 55 de la note gouvernementale)

    L’offensive contre la prépension continue donc. La durée de la carrière est relevée à 60 ans pour la majorité des travailleurs et on touche aussi aux conditions de carrière. La CSC a beau faire comme si la prépension à 58 ans allait se maintenir, cet acquis sera peu à peu complètement éliminé.

    Crédit-temps

    Le crédit-temps est maintenu, mais le crédit-temps complet sera soumis à une restriction. Les travailleurs de plus de 55 ans pourront continuer à travailler 4/5, mais il n’y aura plus d’obligation de remplacement. Cela signifie en pratique qu’on exigera d’eux de prester leur travail normal à temps plein en 4 jours au lieu de 5 jours. (Point 47 de la note gouvernementale)

    Canada Dry

    Le soi-disant système de prépensions "Canada Dry" est largement démantelé. Les compléments sectoriels sont toujours permis, mais il faudra payer une cotisation si le complément à l’allocation de chômage dépasse les 130 euros, ou si le travailleur licencié n’a pas encore 55 ans. Les règlements individuels seront pénalisés fiscalement par rapport aux prépensions. En dehors des règlements existants, le Canada Dry sera pratiquement impossible. (Point 52 de la note gouvernementale)

    Restructurations

    Lors des restructurations, on recourt souvent à la prépension comme élément d’un plan social. Le gouvernement a proposé que les travailleurs âgés qui partent en prépension lors d’une restructuration d’entreprise soient désormais "disponibles" sur le marché du travail. Cela signifie qu’ils ne peuvent refuser une offre d’emploi sous peine de sanction. Après négociation avec les syndicats, on a seulement décidé de fixer des critères pour les emplois qu’on ne peut refuser tandis que les sanctions seront limitées en cas de refus d’emploi. (Point 38 de la note gouvernementale)

    Celui qui veut partir en prépension lors d’une restructuration devra désormais satisfaire aux conditions de carrière au moment de l’annonce de la restructuration et plus pendant la durée totale de la CCT sur la restructuration. Cela équivaut de facto à un relèvement de l’âge de la prépension. (Point 32, 4° de la note gouvernementale)

    Allocations

    La concertation avec le gouvernement a débouché sur quelques acquis. La revalorisation des allocations sociales n’en est pas le moindre. Il y aura une adaptation au bien-être de plusieurs allocations et une augmentation de l’allocation familiale pour les enfants handicapés. Un point d’interrogation plane toutefois sur les moyens qui seront affectés à ces mesures. De plus, les allocations de chômage sont exclues de cette revalorisation. (Page 26 de la note gouvernementale)

    Financement de la Sécurité sociale

    Pour le financement de la Sécurité sociale, on ne revient pas sur les cadeaux au patronat des dernières années. Pour combler les déficits que ces cadeaux ont creusés, on lorgne sur d’autres sources de financement. De nouvelles recettes proviendront ainsi de la TVA, des accises sur le tabac, du précompte mobilier,… A côté de cela, on évoque un financement "plus large" des soins de santé sans autre précision. (Pages 27-28 de la note gouvernementale)

    Le financement alternatif de la Sécurité sociale n’a d’autre but que de couvrir une baisse ultérieure des charges patronales (et donc des salaires globaux) et de la dotation de l’Etat. En outre, le mouvement ouvrier a aussi quelque chose à dire sur ce qu’il finance lui-même: la Sécurité sociale actuelle, même après 25 ans de démantèlement continuel, est toujours un système de droits acquis qui se maintient grâce à une solidarité interne à la classe. La meilleure option pour la classe ouvrière, c’est encore de maintenir la Sécurité sociale telle qu’elle existe maintenant et de lutter contre toute nouvelle baisse des soi-disant cotisations patronales et de la dotation de l’Etat.

    Cadeaux au patronat

    Les propositions gouvernementales ont de quoi satisfaire le patronat. Ils reçoivent encore 960 millions d’euros qui viennent s’ajouter aux 5 milliards de baisses de charges qu’ils avaient déjà empochés jusqu’ici. Cela provient surtout de baisses de charges pour les jeunes travailleurs (240 millions), les travailleurs âgés (272 millions) et d’une baisse de 5,63% du précompte professionnel sur le travail en équipe, qui pourrait même être portée à 10,7% en 2007 (430 millions). (Page 25 de la note gouvernementale)

    Il faut continuer les actions!

    Le gouvernement se montre particulièrement généreux envers le patronat tout en exigeant des travailleurs qu’ils travaillent plus longtemps. On voit clairement de quel côté se tient ce gouvernement et quels intérêts il défend. En tout cas, ce ne sont pas les intérêts des travailleurs et de leurs familles. Voilà pourquoi il faut continuer à mener l’action contre les plans du gouvernement. La grève générale du 7 octobre ne doit pas être un point final, mais le coup d’envoi du rejet complet des attaques contre les prépensions!

  • Dirk Verhofstadt (VLD). La “magie” du néolibéralisme n’agirait-elle plus?

    La vent tourne. Après le désastre du cyclone Katrina aux USA, même les plus fervents défenseurs du néolibéralisme le plus pur ont ressenti un malaise. Bush n’avait rien fait pour prévenir la catastrophe ou pour aider la population pauvre, en majorité noire, de La Nouvelle-Orléans. Le lendemain du désastre, il jouait encore de la guitare pour ses copains du big business.

    Peter Delsing

    C’en était assez pour que l’idéologue du VLD Dirk Verhofstadt, frère de Guy, se sente obligé de mettre les points sur les i dans une tribune libre du journal De Morgen. Verhofstadt: "Cette fois, on ne pointe plus le doigt accusateur sur l’impiété ou le manque d’appareils de mesure, mais sur un état défaillant. Cette fois, la politique américaine ou, plus exactement, la philosophie politique qui inspire le Président Bush, est remise en cause".

    Ce n’est pas tout: Verhofstadt s’en prend au matraquage idéologique néolibéral qui, après la chute du stalinisme, "s’est paré des attributs de la science". C’est d’autant plus remarquable que les frères Verhofstadt y ont participé depuis le début des années ’80! Tenter de nier cela sous la pression de l’opposition croissante au néolibéralisme, ne sera pas simple. Verhofstadt: "Les libéraux se sont toujours laissés aveugler par les vertus du libre marché". La maladie d’Alzheimer sévirait-elle dans les milieux gouvernementaux?

    Cerise sur le gâteau: "Les libéraux refusent de s’en remettre aveuglément à un capitalisme débridé, car ils réalisent que le chacun-pour-soi et l’argent sont souvent de mauvais conseil et peuvent porter préjudice à la société, mais aussi à la liberté de tant de nos semblables". Laissez-nous rire! Qui a dit que les libéraux n’avaient pas d’humour?

  • Des cadeaux aux patrons, des économies sur notre dos. Une nouvelle offensive contre notre niveau de vie

    Vu l’instabilité du gouvernement violet actuel, il est probable que des élections anticipées vont avoir lieu. Les grands partis s’apprêtent déjà à continuer la politique antisociale des dernières années. Tandis que les patrons reçoivent d’énormes cadeaux, les travailleurs et leurs familles font les frais de la politique néolibérale.

    Geert Cool

    En 2006, le gouvernement devra probablement économiser 4,6 milliards d’euros pour atteindre l’équilibre budgétaire. Tous les partis traditionnels partent de l’idée que cela devra aller de pair avec ‘des mesures pénibles’; les seuls points de divergence portent sur le rythme auquel il faudra introduire ces mesures.

    Allocations familiales menacées

    Le gouvernement en a déjà évoqué plusieurs. Tout le monde y passe. On a ainsi lancé l’idée de couper dans les soins de santé, les salaires ou les allocations familiales. Lorsque cette dernière proposition a été attribuée au VLD, ce parti s’est empressé de prendre ses distances avec cette attaque en règle contre les droits de nos enfants. Il s’est avéré depuis lors que cette proposition était bel et bien à l’ordre du jour.

    La proposition de réduire les allocations familiales pour le premier et le troisième enfant ne figurait d’après le VLD que parmi un "éventail de mesures envisageables". Même si l’on ne retient pas l’idée de s’en prendre aux allocations familiales, on peut être sûr que d’autres pans de la sécurité sociale sont dans la ligne de mire.

    Salaires menacés

    La possibilité d’un saut d’index est maintenue. Cela signifie que les salaires ‘sautent’ un tour d’adaptation automatique à l’index, et donc à la hausse du coût de la vie. En réalité, il ne s’agit rien moins que d’une baisse de salaire. L’Union des Classes moyennes et son pendant flamand l’UNIZO vont encore plus loin en revendiquant la suppression pure et simple de l’index. L’organisation patronale exige en outre la limitation des allocations de chômage dans le temps, une réduction de l’allocation de credit-temps et d’amputer la pension de ceux qui partent trop tôt en prépension.

    Mais bien des cadeaux au patronat…

    Les partis traditionnels prétendent vouloir réformer notre "modèle social" sans tabous… hormis celui de la préservation des profits du patronat. Ainsi, le VLD veut consacrer 250 millions d’euros en 2006 à une nouvelle baisse de charge sur le travail en équipe. C’est déjà décidé d’avance comme l’a révélé une interview du manager en chef de Volvo Cars à Gand parue dans De Standaard, où il déclare que la baisse de charges a déjà été intégrée dans le budget 2006 de l’entreprise: "ils s’y sont engagés". Volvo s’est réjoui et a annoncé dans la foulée la suppression de 150 emplois à Gand.

    Les partis traditionnels ont beau s’adonner à des jeux politiciens pour s’impressionner mutuellement à l’approche d’élections anticipées, ils sont au moins d’accord sur un point: les années à venir seront dures pour les travailleurs, les chômeurs et leurs familles tandis que les patrons ont l’assurance d’engranger des cadeaux supplémentaires.

  • Boechout et Verviers: graves atteintes à la libre expression

    Nos membres ont été récemment victimes de la répression et de l’arbitraire des autorités locales et des corps de police. Ce fut le cas à Verviers le 27 août et au festival Sfinks à Boechout fin juillet. A Verviers, la police s’en est prise sans ménagement à nos militants qui vendaient le journal sur la Place Verte. La police prétendait qu’il fallait une carte de colporteur pour vendre un journal politique. Il n’en est rien puisqu’il ne s’agit pas d’une activité commerciale. De plus, la liberté d’imprimer et de vendre son journal est garantie par la Constitution qui prime sur tous les règlements de police.

    Emiel Nachtegael

    La police de Verviers n’en a visiblement cure; elle nous a imperturbablement accusés de “rébellion” lorsque nous avons refusé de nous laisser intimider. Nous avons été traités comme des criminels parce que nous exprimions nos opinions. A Boechout également, nous avons été confrontés à la répression. Dans le numéro précédent, nous avions déjà eu l’occasion de parler du bourgmestre Albert Mariën. Il avait trouvé utile d’ordonner l’arrestation de 24 militants anti-racistes qui menaient campagne autour du festival Sfinks. Cet arbitraire ne s’est pas démenti lorsque nous avons protesté au conseil communal. La police a dit qu’il était interdit de perturber le conseil communal. Deux militants ont été arrêtés pour être relâchés un peu plus tard suite à quelques coups de téléphone de journalistes.

    Tout comme à Sfinks, loin d’être une exception, c’était une attaque politique contre les anti-racistes. Mariën, qui a réintégré depuis peu les rangs du VLD après une escapade au Liberaal Appel, a soutenu jadis le comité du Vlaams Belang contre le droit de vote des immigrés. Pour Mariën, c’est plus important que le respect du droit à la libre expression de ses contradicteurs.

    Nous avons réagi vigoureusement en portant plainte auprès du comité P, en faisant signer une pétition et… en chahutant la conférence de presse du VLD où Mariën rendait public son retour au bercail. Cela fait un supporter de Dewinter de plus au VLD. C’est Jean-Marie Dedecker qui va être content!

    Lors de la conférence de presse de Mariën, nous avons aussi eu affaire à la police. Mais ils n’ont pas osé procéder à des arrestations devant un parterre de journalistes.

    Il semble bien que certains veuillent limiter le droit à la libre expression à ceux qui sont d’accord avec la politique actuelle. Voilà ce que certains politiciens traditionnels entendent par “égalité devant la loi”. Nous continuerons à nous insurger contre toute atteinte à nos droits démocratiques!

  • SP.A: droitisation

    Le 15 octobre, Johan Vande Lanotte accèdera officiellement à la présidence du SP.a. Vande Lanote veut faire du SP.a un mouvement encore plus positif, encore plus progressiste. Comprenez: il veut rompre les dernières attaches avec le passé. La principale proposition de sa déclaration d’intention consiste à régionaliser totalement la politique de l’emploi en Belgique.

    Karel Mortier

    Il trouve sans doute que la libéralisation et la flexibilisation du marché du travail ne vont pas assez vite à cause de l’opposition du PS et surtout de la FGTB wallonne.

    Il va de soi que les propositions de Vande Lanotte ont trouvé une oreille favorable dans les cercles patronaux flamands. La patience des patrons est en effet mise à rude épreuve par les contre-réformes dans les pays voisins, qui minent leurs marges bénéficiaires.

    Les syndicats n’ont pas trouvé l’idée si bonne, car cela rendrait quasi impossible d’encore conclure des conventions nationales par-delà les régions et les secteurs. C’est justement ce qui fait leur force. Ils y perdraient donc un atout important.

    Il ne s’agit encore que d’une proposition, mais cela indique la direction que compte prendre Vande Lanotte. La FGTB flamande va–t-elle encore supporter longtemps les coups bas de son “partenaire privilégié”?

  • Flambée des prix du pétrole. Précarité pour les uns, juteux bénéfices pour les autres

    Il y a un an, ceux qui osaient miser sur un baril à 70 dollars pour l’année 2005 étaient presque considérés comme des fous. Maintenant, même les économistes bourgeois n’hésitent plus à évoquer un « troisième choc pétrolier » et parlent d’un baril à 80 dollars – l’équivalent en dollar d’aujourd’hui du record établi lors du deuxième choc, en 1979- comme une perspective à court terme relativement probable. Depuis l’intervention impérialiste en Irak, les pics historiques n’ont fait que se succéder à un rythme presque ininterrompu : en deux ans, le prix du baril a été multiplié par 2,5. Les travailleurs trinquent, les multinationales pétrolières comptent leurs sous.

    Cédric Gérôme

    Anarchie capitaliste ou planification socialiste?

    Sous le capitalisme, la recherche du profit à tout prix et l’absence d’une planification ordonnée de la production entraînent inévitablement un manque total de stratégie à long terme. Depuis 1950, l’utilisation du pétrole brut est en augmentation de 57%. Certains experts estiment qu’une augmentation similaire est à prévoir pour les 25 prochaines années, et pourrait atteindre les 121 millions de barils par jour (contre 77 aujourd’hui) à l’ombre de 2030. Cette énergie fossile est certes indispensable, mais la manière dont elle utilisée relève de l’anarchie la plus aberrante.

    Un simple exemple: le manque d’investissements publics dans les transports en commun et les politiques d’aménagement du territoire poussent les gens à privilégier la voiture comme mode de transport ; or, une même dépense d’énergie permet à un voyageur de parcourir une distance 11 fois plus grande en tram qu’en voiture… De même, les bilans des marées noires de l’Erika et du Prestige ont encore démontré à quel point, dans une logique capitaliste, la gestion des matières premières et des ressources énergétiques est totalement irresponsable.

    Un cocktail explosif

    Aujourd’hui, l’instabilité politique mondiale fait peser de lourdes craintes quant aux possibilités d’approvisionnement, d’autant que le manque d’investissements dans le raffinage ces 25 dernières années ne saurait faire face à une demande qui ne fléchit pas. Depuis plusieurs années en effet, les compagnies extraient davantage de pétrole qu’elles n’en raffinent. Ce coktail crée une envolée vertigineuse des prix du pétrole. La seule “issue” à cette situation nous semble être…une profonde récession entraînant une chute de la demande de pétrole. Car une augmentation sensible de l’offre, qui rétablirait l’équilibre des prix, est hautement improbable, les producteurs d’or noir n’ayant pas de réserves inemployées, toutes leurs capacités tournant pratiquement à plein régime.

    En dépit des nombreuses déclarations de l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole, qui fournit 40% des réserves de pétrole brut mondial) concernant un relèvement de ses quotas de production, ses capacités excédentaires sont limitées. Elle produit déjà à son niveau le plus haut depuis 26 ans, et ce ne sont pas ses maigres offres supplémentaires qui vont significativement inverser la tendance. La découverte de nouveaux gisements est quant à elle de plus en plus rare. Au point qu’une véritable course aux réserves est en train de s’engager; plus globalement, les approvisionnements en énergie deviennent un nouveau terrain de confrontation entre les grandes puissances. Cela est notamment illustré par la véritable guerre que se mène la Chine et le Japon pour le contrôle du pétrole russe.

    L’Irak : la quête d’un nouvel eldorado

    Selon les plans de l’administration Bush, le pillage et le contrôle des ressources pétrolières de l’Irak était sensé entraîner les prix du pétrole vers le bas. Mauvais calcul. Avant l’entrée des troupes américaines dans le pays, l’Irak exportait plus de deux millions de barils par jour. En comparaison, les exportations étaient déjà réduites à une moyenne de 1,5 millions de barils par jour pour l’année 2004. Aujourd’hui, le niveau de la production est toujours plus bas que celui d’avant-guerre, pour cause du chaos qui règne dans le pays et des attaques régulières sur les infrastructures pétrolières.

    Cet effondrement des exportations pétrolières de l’Irak, cumulé à l’accroissement de l’instabilité dans l’ensemble du Moyen-Orient – région qui regorge deux tiers des ressources pétrolières mondiales- semble être la cause première de la flambée des prix du brut. A cela se rajoutent d’autres facteurs, qui s’influencent mutuellement : forte demande de la Chine et de l’Inde, spéculation intense sur les marchés financiers, tensions politiques dans d’autres pays producteurs (Nigéria, Vénéuela…). En ce sens, le récent cyclone Katrina n’a fait que rajouter de l’huile sur le feu. Environ 91,7 % de la production quotidienne de la région, soit 1,38 million de barils par jour, a été interrompue. L’arrivée de Katrina a contraint à la fermeture un grand nombre d’installations du Golfe du Mexique, où se concentrent un quart des infrastructures pétrolières des États-Unis.

    Des bénéfices affolants

    Mais tous ces phénomènes ne doivent pas nous faire oublier la toile de fond sur laquelle ils s’opèrent : la crise mondiale du capitalisme, à travers laquelle se meut une poignée de multinationales qui profitent de leur mainmise sur cette ressource énergétique de première importance pour imposer leurs conditions et surtout leurs prix à l’ensemble de la planète. “Le Soir” du 8 septembre titrait: “Des bénéfices affolants”. C’est le moins que l’on puisse dire: les 5 plus grosses multinationales pétrolières ont réalisé un bénéfice net cumulé de 43,47 milliards d’euros pour le seul premier semestre 2005, une augmentation de 30% par rapport à l’année dernière. “En tant qu’actionnaire, cela ne me dérange pas, mais je plains bien entendu les ménages modestes qui doivent encaisser la facture du mazout cher”, commentait Albert Frère, actionnaire chez Total. On le remerciera au passage pour cette belle démonstration de compassion.

    Les travailleurs paient la note

    Au-delà de l’augmentation du prix à la pompe et du mazout de chauffage, les prix élevés du pétrole entraîne une augmentation des coûts de production, qui mine la rentabilité des entreprises. Cela fournit de nouveaux prétextes aux entreprises pour licencier et stimule de surcroît une augmentation générale des prix, qui frappe les travailleurs de plein fouet.

    Le MAS exige:

    > la réaffectation des recettes pétrolières dans les secteurs prioritaires tel que l’enseignement, les soins de santé, le logement.

    > l’abolition de la TVA sur le mazout et sur les autres sources de chauffage, le gel immédiat des prix

    > le retour du carburant dans l’index

    > la nationalisation des multinationales pétrolières sous contrôle ouvrier, ce qui permettrait aussi de mettre la main sur tout les brevets d’énergies alternative accaparés par les multinationales.

  • Elections anticipées: programme antilibéral s’impose d’urgence

    Dans les éditions précédentes de l’Alternative Socialiste, nous avons expliqué pourquoi il fallait s’attendre à des élections anticipées en novembre ou en décembre. La coalition violette est cliniquement morte. Après DHL et BHV, le gouvernement n’a pas pu faire davantage que produire une note d’orientation sur les fins de carrière. En mobilisant leur base, les dirigeants syndicaux peuvent lui donner le coup de grâce à tout moment. La CSC comme la FGTB ont déjà brandi la menace d’une grève générale. La seule chose qui les retient de mettre cette menace à exécution, c’est la peur de perdre le contrôle de la base comme à l’époque du Plan global.

    Eric Byl

    Le problème n’est pas de faire tomber le gouvernement, Que faire ensuite? Le PS, les dirigeants syndicaux et une partie du patronat sont convaincus que la violette est trop faible pour boucler avec succès le dossier des fins de carrière et les budgets pour 2006 et 2007. Il ne fait aucun doute qu’une coalition rouge-romaine, de par sa capacité à tenir en laisse les deux grands syndicats, en serait bien plus capable. Avec son Plan Marshall ultralibéral pour la Wallonie, le gouvernement régional rouge-romain a donné toutes ses assurances au patronat.

    La façon dont va tomber le gouvernement n’est pas une question sans importance. Si Verhofstadt jette lui-même le gant ou si le gouvernement tombe sur les vols de nuit, la nouvelle coalition rouge-romaine n’aura pas beaucoup de difficultés à poursuivre la politique de régression sociale quitte à la couvrir d’un vernis social. Verhofstadt s’accroche pourtant à son poste. Il réalise que la fin de son gouvernement pourrait signifier du même coup celle de sa carrière politique et le début d’une longue période d’opposition pour les libéraux. Ce faisant, il met les dirigeants syndicaux dans l’embarras. Ils savent en effet que si le gouvernement tombe suite à un mouvement de masse, cela donnera du fil à retordre à une future coalition rouge-romaine. C’est qu’on ne manipule pas la base syndicale aussi aisément qu’un chalumeau.

    Le MAS ne doute pas un seul instant que la violette et la rouge-romaine convergent sur l’essentiel, c’est-à-dire la casse de nos acquis sociaux. l’une et l’autre veulent nous imposer un programme néolibéral. L’époque où le néo-libéralisme passait pour efficace auprès de l’opinion publique a été balayée par le souffle de Katrina. Désormais, le sentiment général est que le néolibéralisme n’est pas fiable, bâti sur du sable, exclusivement dans l’intérêt des riches et antisocial. D’où notre appel à une liste qui soit en rupture avec le néolibéralisme et notre quête de partenaires pour porter ensemble un tel programme lors des prochaines élections.

    Les possibilités d’une telle liste – le résultat du Parti de Gauche en Allemagne en est l’illustration (bien qu’il s’agisse d’un tout autre ordre de grandeur) – ne sont hélas pas exploitées comme il le faudrait. Sans doute que le MAS devra propager seul cette idée lors des prochaines élections. Entretemps, nous voulons renforcer le MAS afin de pouvoir défendre nos vues avec plus de crédibilité.

  • Note du gouvernement sur les fins de carrière. Travailler plus longtemps à un salaire plus bas ?

    L’accouchement fut pénible. Le gouvernement est finalement parvenu à coucher sur papier ses propositions en ce qui concerne les fins de carrière. Excepté pour les patrons, les surprises agréables y font défaut. Nous en connaissons la teneur : notre système social doit être revu (comprenez plutôt : démoli). Non pour plaire aux patrons – même s’ils se sont déjà vus accorder 1,3 milliard d’euros de baisses de charges – mais soi-disant pour sauver le système. Voici un aperçu des propositions du gouvernement et les raisons pour lesquelles nous devons nous y opposer.

    Tract du MAS

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    En ce qui concerne les jeunes

    Les propositions de la coalition violette

    * Sous la pression syndicale, la note du gouvernement ne prévoit pourtant qu’une seule page (sur 14) sur l’embauche des jeunes.

    * Le patronat insiste de manière répétée sur le fait qu’un plus haut taux d’activité des aînés ne va pas nécessairement de pair avec un taux de chômage plus élevé chez les jeunes. Pour illustrer cela, on brandit les exemples des Pays-Bas et de la Suède qui connaissent un taux de chômage des jeunes plus bas et un taux d’activité des aînés plus élevé.

    * Le gouvernement ne va pas au-delà des jobs McDo dont les patrons rêvent, notamment des jobs de début de carrière, des avantages fiscaux pour les patrons qui engagent des stagiaires et l’activation des allocations d’attente.

    * Le patronat et le gouvernement veulent un changement fondamental du marché du travail : plus d’emplois flexibles et sous-payés en lieu et place de contrats fixes et de la sécurité d’emploi.

    La réponse du MAS

    * Les syndicats défendent à juste titre la position selon laquelle la prépension pour les salariés plus âgés est tout à l’avantage des plus jeunes.

    * La Suède et les Pays-Bas sont champions en matière de jobs bidons, à temps partiel, flexibles et sous-payés. Bien souvent, il faut cumuler plusieurs jobs en même temps dans ces pays pour avoir un revenu correct.

    * Le MAS plaide pour des jobs correctement payés et stables. Si c’était le cas, les secteurs qui manquent de bras seraient vite pourvus.

    Les travailleurs âgés

    Les propositions de la coalition violette

    * Même si les patrons bénéficient déjà depuis 25 ans de baisses de charges, le taux d’emploi reste bas. Le gouvernement augmente encore le nombre des salariés, ce qui accentue la concurrence pour les emplois disponibles. Les patrons utiliseront cela pour faire baisser les salaires.

    *Le gouvernement veut diminuer le rôle de l’ancienneté dans la rémunération. Les restructurations sont désormais appelées " nouveau départ pour les entreprises ". Les primes de départ individuelles qui ne tiennent nullement compte de l’ancienneté de celui qui quitte volontairement l’entreprise, doivent limiter le nombre de prépensionnés.

    * La prépension ne resterait concevable que si aucune solution convenable n’est trouvée, mais même dans ce cas-là, le prépensionné est obligé de participer à une cellule d’emploi. Celui qui, malgré tout, se retrouve encore dans un dispositif de prépension, devra rester disponible sur le marché du travail et court le risque de sanctions s’il refuse un job.

    * Le gouvernement veut insérer légalement les pensionnés dans le marché du travail pour le rendre encore plus flexible en élargissant les possibilités de combiner une pension avec un revenu du travail. En plus de cela, ils envisagent un système de bonus pour celui ou celle qui accepte de travailler jusqu’à ses 65 ans. En pratique, cela signifie que celui qui travaille moins longtemps se voit sanctionné. L’adoption d’un 2ème pilier de pension, qui sert souvent à compenser la pertes de revenu consécutive à la prépension, est relevé jusqu’à l’âge légal de la pension. La pause-carrière à temps plein, qui est aussi un moyen de départ anticipé, est restreinte à 1 an. Les salariés qui ont entre 50 et 55 ans auront la possibilité de racheter des jours de congé grâce à leur prime de fin d’année. On dissuade les mesures Canada-dry par des pénalités financières.

    * Le gouvernement veut soit relever l’âge de la prépension, soit étendre la durée de la carrière, soit faire une combinaison des deux.

    La réponse du MAS

    * Le MAS s’oppose à la casse de la Sécurité sociale par les baisses de charges.

    * Les restructurations engendrent des drames sociaux. Les emplois perdus sont rarement remplacés, ou alors par des jobs instables et sous-payés. Pas d’individualisation, mais des convention collectives. Non au détricotage du salaire des aînés, oui à l’augmentation du salaire des jeunes.

    * Les prépensionnés constituent 6% de la population entre 60 et 65 ans. Le gouvernement veut les culpabiliser alors qu’ils sont victimes des restructurations ou qu’ils sont totalement exténués. Les mesures Canada-dry ont été élaborées pour acheter la paix sociale lors des restructurations.

    * Le MAS plaide pour une baisse générale de l’âge légal de la pension à 58 ans, pour faire de la place aux 600 000 chômeurs. De plus, nous voulons la liaison de toutes les allocations aux salaires. Les soi-disant pièges à l’emploi ne sont pas dus au fait que les allocations sont trop élevées, mais au fait que les salaires sont trop bas.

    * D’après une étude de l’ONEm, le relèvement de l’âge de la prépension de 58 à 59 ans signifie que 85% des candidats à un départ anticipé ne pourront le faire qu’un an plus tard.

    Sécurité sociale

    Les propositions de la coalition violette

    * Le gouvernement considère la Sécurité sociale comme " un instrument pour développer une économie dynamique". Et plus loin: " Le gouvernement est convaincu que la Sécurité sociale et la fiscalité ont un rôle à jouer dans la création d’emplois… "Dans cette optique, le gouvernement veut soutenir l’emploi et la compétitivité des entreprises par de nouvelles baisses de charges (sociales et/ou fiscales) sur le coût du travail". Bref: le gouvernement entend bien continuer de piller notre salaire indirect pour couvrir les patrons de cadeaux.

    La réponse du MAS

    * Le MAS la considère comme un mécanisme de solidarité envers quiconque n’est pas en mesure de travailler. Les allocations doivent compenser la perte de salaire. Elles sont financées par la part indirecte de notre salaire qui se compose des cotisations des travailleurs et de cette partie de notre salaire que le patron verse directement à l’ONSS.

    Gouvernement: Prendre l’argent chez les travailleurs et leurs familles

    MAS: Prendre l’argent dans les poches du patronat

    Préparer la grève générale

    Les politiciens et les médias préparent le débat sur les fins de carrière depuis des années. Leur leitmotiv: le vieillissement compromet le payement des pensions. Et de multiplier les scénarios-catastrophe – statistiques sur le vieillissement à l’appui – dont il ressort à chaque fois que notre système social serait en péril. Les vrais chiffres leur donnent tort: la part des pensions dans le Produit intérieur brut a décru de 5,4% à 5,2% entre 1980 et aujourd’hui. En 25 ans, la Sécurité sociale a été 7 fois en déficit et 18 fois en excédent. Les 5 dernières années prises ensemble se soldent par un excédent. La part de la Sécurité sociale dans le PIB était de 16,7% en 2004 contre 16,2% en 1980. Dans le même laps de temps, la part de l’Etat dans le financement de la Sécurité sociale passait de 25% à 11% (tous les chiffres proviennent de rapports de la Banque nationale).

    FGTB: le 7 octobre?

    A la FGTB, on n’ignore rien des chiffres ci-dessus. S’ils le voulaient, ils pourraient balayer d’un revers de la main les arguments du gouvernement et du patronat. Hélas, le sommet de la FGTB a préféré se taire pour ne pas mettre dans l’embarras les "amis politiques" du PS et du SP.a au sein du gouvernement.

    En septembre, la FGTB déclarait dans une édition spéciale de Syndicats qu’elle était d’accord avec le gouvernement sur le fait que nous devrons tous travailler plus longtemps, mais qu’elle n’en avait pas moins des problèmes avec la note gouvernementale "Vieillir activement". A la FGTB, on sait pourtant fort bien que cette note n’était pas l’oeuvre du gouvernement, mais de la ministre SP.a Freya VdB. Même lors des grands meetings à Anvers et à Gand, les secrétaires Verboven et De Leeuw se sont bien gardés de prononcer les mots SP.a ou Freya. Les libéraux ont été chargés de tous les maux comme si la social-démocratie n’était pas dans le gouvernement.

    Sous la pression des militants et des centrales, le sommet de la FGTB a dû infléchir son attitude. Il appelle à une grève générale le 7 octobre. Mais il l’a fait sans tentative préalable de convaincre la CSC d’y participer et sans organiser de campagne d’information dans les entreprises.

    CSC: le 10 octobre?

    Jusqu’il y a peu, la CSC avait une longueur d’avance sur les fins de carrière. Son service d’étude a publié "50 mensonges sur le vieillissement", un argumentaire qui démonte le mythe selon lequel on ne pourra plus payer les pensions. La CSC a également multiplié les formations en son sein sur la question des fins de carrière. Si un syndicat s’y est préparé, c’est bien la CSC.

    La CSC a relevé 13 points de rupture dans "Vieillir activement" de Van den Bossche. Il y en a bien 6 qui subsistent dans la note d’orientation du gouvernement. La CSC n’en veut pas moins laisser une chance à la négociation et refuse de faire grève le 7 octobre. La CSC ne déciderait qu’après le 8 octobre si elle fait grève le 10 du même mois.

    Nombre de militants de la CSC n’approuvent pas ces tergiversations. Ils savent que le gouvernement et le patronat ne sont pas réellement disposés aux concessions, à moins qu’ils n’y soient contraints.

    La CSC-transcom se dit suffisamment réaliste pour réaliser que beaucoup de ses membres soutiennent l’action de la FGTB. Tout comme d’autres centrales de la CSC, la CSC-transcom couvrira ses militants qui se joindront à la grève.

    Face à la division du sommet, il faut l’unité à la base

    La population en a assez de la politique néolibérale. Jusqu’où devrons-nous être compétitifs? Jusqu’à ce que nos salaires soient au même niveau qu’en Inde ou en Chine? Cette politique est un drame sur le plan social. Mais même sur le plan économique, elle mène tout droit à la banqueroute: l’érosion du pouvoir d’achat plombe la consommation. Le crédit bon marché peut la stimuler artificiellement, mais il pousse toujours plus de gens dans la pauvreté. L’action contre le néolibéralisme peut compter sur une assise large. Il faut tenter de mobiliser ce potentiel dans les entreprises en y organisant des assemblées générales et en dressant un plan d’action. Le 7 octobre, il faut organiser des piquets persuasifs, de préférence en collaboration avec des militants de tous les syndicats.

    Le Parti de Gauche allemand illustre l’actualité d’un nouveau parti des travailleurs

    Les travailleurs et leurs familles ont beau être las de la politique néolibérale, le gouvernement comme l’opposition ne jurent que par plus de libéralisation, plus d’attaques contre la Sécurité sociale et plus de flexibilité. Ils suivent tous la logique du patronat.

    En Allemagne, le succès du nouveau Parti de Gauche (8,7%) démontre qu’un programme de rupture avec le néolibéralisme peut avoir un réel impact. Nous pensons que ce potentiel existe aussi en Belgique. Les militants de la FGTB et de la CSC n’ont aucune affinité avec les sociaux-démocrates et les sociaux-chrétiens. Leurs propositions ne sont tout au plus que des variantes du néolibéralisme de Reynders et Verhofstadt avec un emballage social.

    Nous sommes d’avis que les syndicats devraient rompre leurs liens avec ces partis pour leur substituer un instrument politique propre. Cela couperait du même coup l’herbe sous le pied de l’extrême-droite qui se présente frauduleusement comme la seule opposition. Le MAS aiderait loyalement à construire un nouveau parti des travailleurs et y plaiderait pour un véritable programme socialiste.

  • Les prix de l’énergie s’envolent. Défendons notre pouvoir d’achat!

    Les travailleurs et leurs familles souffrent de la hausse des prix de l’énergie. La baisse du pouvoir d’achat pèse de plus en plus sur le bugdet des ménages. Le plein d’essence est devenu un luxe. Le prix du baril de pétrole a doublé en un an, passant de 35 à plus de 70 dollars! Les économistes disent qu’à 60 dollars le baril, le consommateur perd 270 euros par an à cause des coûts supplémentaires pour l’essence, le mazout, etc.

    Peter Delsing

    Pourquoi les prix du pétrole sont-ils devenus si instables? A chaque fois que des incidents ont lieu dans une région sensible – le cyclone Katrina, la guerre et le terrorisme au Moyen-Orient – on se réfère aux tensions entre l’offre et la demande. Certes, la demande d’énergie est plus que soutenue. Mais c’était prévisible depuis longtemps. Le fait est que les Etats-Unis n’ont pas construit de nouvelles raffineries depuis 25 ans. Les pays membres de l’OPEP ont fait la même chose. Les capitalistes de ces pays ont aussi délibérément négligé les problèmes de sous-investissement. Quand la demande est supérieure à l’offre, ces rapaces font s’envoler les prix… et leurs profits. Ce sont les travailleurs et leurs familles qui paient la note.

    Le gouvernement contraint aux concessions

    Le gouvernement de Verhofstadt était obligé de prendre des mesures. Les travailleurs de Cockerill, Arcelor, etc sont descendus dans la rue en septembre contre la hausse excessive du prix de l’énergie. Les transporteurs ont menacé d’actions et de blocages. Dans un climat social déjà alourdi par la discussion sur les prépensions, le gouvernement a dû faire quelques concessions. Il a accordé une réduction de 17,35% sur la TVA et les taxes pour l’achat de toute quantité de mazout pendant la seconde moitié de 2005. Les transporteurs vont percevoir le remboursement de leurs taxes de façon anticipée.

    C’était nécessaire, mais pas suffisant. Selon les spécialistes, les prix pétroliers vont stagner à la hausse, voire continuer de grimper, dans les années à venir. La chambre de commerce Goldman Sachs n’exclut pas la possiblité d’un baril à 105 dollars! Les mesures ponctuelles ne nous satisfont pas. La facture d’énergie dévore déjà 10% du budget quotidien de nombre de ménages.

    S’ils veulent rétablir notre pouvoir d’achat, les syndicats doivent exiger que l’essence, le diesel, etc soient réincorporés dans l’index. Le prix du mazout, qui est encore dans l’index, a doublé en 2 ans. Les patrons d’Agoria, de leur côté, n’ont pas d’états d’âme: ils exigent sans gêne aucune que le mazout soit retiré de l’index!

    Carburants dans l’index!

    Face à cette arrogance, nous devons organiser la riposte. Il faut aller chercher l’argent là où il se trouve: dans les poches des patrons et des grands actionnaires. La direction syndicale doit répondre aux attaques patronales avec un plan d’action. Il faut rouvrir la discussion sur la hausse de notre pouvoir d’achat en liaison avec la défense des (pré)pensions. Tous les carburants doivent être réincorporés dans l’index; nos salaires et allocations méritent une véritable augmentation! Non aux multinationales qui se remplissent les poches sur notre dos, oui à la nationalisation des entreprises pétrolières sous contrôle ouvrier!

  • Pourquoi faire grêve? Pour tirer l’argent hors des poches des riches! Comment? Nous avons besoin d’Un plan d’action démocratiquement élaboré!

    Il y a 600.000 chômeurs, mais ceux qui ont un boulot devraient travailler plus longtemps. Il n’y a pas d’argent pour la sécurité sociale, mais il y en a pour de nouvelles baisses de charges pour les patrons. Il n’y a pas d’argent, mais les grandes entreprises font des bénéfices record. Décidément, ce gouvernement ne défend pas nos intérêts!

    Pour maintenir le budget en équilibre, il faudra des économies. Pour y arriver, le gouvernement compte faire payer les travailleurs et leurs familles. Dans le débat sur les fins de carrière, le gouvernement a tenté de nous dorer la pilule avec une note au contenu “vague”.

    Dans cette note, il est question de relever l’âge de la prépension et de la possibilité de faire dépendre la prépension d’une condition de carrière. Dans une première version antérieure à la note gouvernementale, la prépension n’aurait été accessible qu’après une carrière de 40 ans. Dans ce cas, 84% des femmes et 70% de hommes n’auraient plus accès à la prépension!

    La Ministre Van den Bossche a annoncé que l’âge de la prépension devrait passer de 58 ans à 60 ans d’ici 2012. Pour les pensions, on parle de “bonus” pour ceux qui travaillent plus longtemps, mais il est clair que ces “bonus” seront nécessaires pour arriver à une pension décente.

    La seule marge de négociation qui reste aux syndicats est de déterminer eux-mêmes où on va économiser. C’est inacceptable! La direction syndicale a réagi avec un appel à contraindre le gouvernement à revoir ses plans sous la pression d’une grève générale de 24 heures le 7 octobre.

    C’est un grand pas en avant, mais il en faudra davantage. Cette journée de grève doit être intégrée dans un plan d’action à long terme avec lequel on puisse faire table rase des propositions gouvernementales.

    Une action qui reste sans suite ne sert à rien. C’est la principale leçon à tirer des actions contre les propositions patronales pour l’Accord interprofessionnel. Une manifestation avait alores eu lieu, mais son ampleur a effarouché la direction syndicale et il n’y a pas eu de suite.

    Il faut éviter cela en élaborant un plan d’action où la base est impliquée active-ment. Il faut des assemblées d’information régionales et des actions. Le 7 octobre, il faut qu’un plan d’action soit soumis aux manifestants, avec des actions régionales et sectorielles qui doivent culminer dans une nouvelle grève générale de longue durée.

    C’est de cette façon que la grève peut avoir raison du gouvernement. Tous les partis traditionnels convergent pour faire des économies sur notre dos. Les mouvements de grève auront donc besoin d’un prolongement politique qui rompe avec la logique d’économie néolibérale. Dans plusieurs pays d’Europe, de nouvelles formations de gauche comme le Linkspartei en Allemagne font de bons résultats avec un programme antilibéral

    Ce potentiel existe aussi en Belgique. Le MAS veut populariser cette idée et trouver des relais. Aidez-nous, rejoignez-nous!

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