Category: National

  • C’est aux multinationales qu’il faut s’en prendre, pas à leurs victimes!

    Défendons les réfugiés et le droit d’asile!

    Depuis des années, les gouvernements successifs affirment que la Belgique “ne peut pas accueillir toute la misère du monde”. Cela leur sert de prétexte pour restreindre le droit d’asile, pour expulser les candidats réfugiés à tour de bras et pour ne pas mener une régularisation générale des sans-papiers.

    C’est une hypocrisie révoltante. En réalité, l’Europe n’accueille que 5% des candidats réfugiés du monde. Et seuls 5 à 10% de ces 5% réussissent à obtenir un statut de réfugié. Pour les autres, c’est le refoulement à la frontière, l’expulsion ou la plongée dans la clandestinité des sans-papiers.

    Nos gouvernements dénoncent les “trafiquants d’hommes” et les filières qui font entrer clandestinement des immigrés chez nous.

    Mais, en soutenant dans le Tiers-Monde et à l’Est, des régimes dictatoriaux et des multinationales qui exploitent les populations, nos gouvernements portent une énorme responsabilité dans les guerres et la misère qui forcent les gens à fuir par millions.

    Et en refusant de lutter sérieusement contre les patrons qui, chez nous, exploitent les sans-papiers en les sous-payant, ils créent ici une nouvelle misère.

    C’est pourquoi nous disons :

    * Suppression de tous les centres fermés pour étrangers.

    * Arrêt des expulsions.

    * Régularisation immédiate de tous les sans-papiers.

    * C’est aux multinationales et aux gouvernements qu’il faut s’en prendre, pas à leurs victimes.

    Pour faire reculer le sous-développement et la misère, les Etats occidentaux ne parlent que d’augmenter l’aide au développement. Mais le premier problème des pays du Tiers-Monde, c’est qu’ils sont étranglés par le paiement d’intérêts colossaux sur leur dette auprès des banques occidentales.

    Pour lutter contre la misère et aider ces populations, il faut imposer l’annulation de la dette du Tiers-Monde. Chez nous aussi, l’argent existe pour une autre politique. Un seul exemple : chaque année, la fraude fiscale – un sport massivement pratiqué par les grandes sociétés – est estimée à plus de 15 milliards d’EUR. Avec cet argent, il serait possible sans aucun problème d’accueillir décemment les réfugiés et de relever le niveau des allocations et des salaires des Belges. Mais pour cela, il faut s’en prendre aux intérêts des patrons, des banques et des multinationales.

  • Extrême-droite. Quelles solutions peuvent bien apporter des criminels?

    Le Vlaams Belang prétend défendre les intérêts des gens simples en Flandre, mais s’apprête à adopter un programme économique néo-libéral: contre les chômeurs et les travailleurs. Ce parti prétend aussi lutter ardemment contre la criminalité, mais il s’avère que cette politique ne compte qu’à l’extérieur de la formation d’extrême-droite.

    Geert Cool

    Pyromane hollandais avec carte de membre du VB

    Le 15 juin, à Rotterdam aux Pays-Bas, une mosquée a été incendiée. Le pyromane a été rapidement arrêté. Il s’agissait de Ben Van der Kooi, un militant d’extrême-droite qui avait déclaré sur Internet qu’il était membre du VB depuis 4 ans. Le président des jeunes du VB avait déclaré que Van Der Kooi n’avais jamais été membre.

    En 2001, Van der Kooi avait participé à une université d’été des Jeunes du Vlaams Belang et en 2004 il avait entre autre participé à une manifestation du NSV (l’organisation des étudiants fascistes, étroitement liés au VB), au Ijzerwake (l’alternative organisée par le VB et cie au Pélerinage de l’Yser officiel, qui commémore les victimes – flamandes – de la première Guerre Mondiale), ou à une manifestation des néonazis marginaux de Groen Rechts (la Droite Verte). Des anciens du VB témoignent que la direction du VB était au courant des points de vue de Van Der Kooi, mais qu’aucune action n’était entreprise contre lui.

    Van der Kooi a « justifié » son action terroriste: incendier les mosquées est un bon mode d’action, car alors les assurances n’accorderont plus de contrats avec les maisons de prière. Van Der Kooi et d’autres membres du VB ne visent pas uniquement les mosquées comme objectif potentiel. Il est aussi l’auteur d’un article écrit à l’occasion d’une action organisée par Blokbuster, dans lequel il expliquait qu’il est maintenant grand temps de s’en prendre à la gauche: «la racaille de gauche sur la croix », formulait-il de façon subtile.

    Les membres du VB soutiennent les négationnistes

    Le révisionniste notoire Siegfried Verbeke a été arrêté le 4 août aux Pays-Bas alors qu’il était sur le point de prendre l’avion. Avec son épouse, qui en est originaire, il était en route vers les Philipines.

    Il est possible que Verbeke soit livré à l’Allemagne, où il risque une peine de prison de plusieurs années. Auparavant, Verbeke avait gagné l’attention des médias avec ses problèmes judiciaires suite à son négationnisme et à sa minimalisation des crimes nazis.

    De plus, Verbeke pouvait compter sur le soutien financier de Voorpost, une organisation dirigée depuis le VB. Voorpost a assumé à plus d’une occasion le service d’ordre aux activités du parti. Leur chef en titre, Luc Vermeulen, responsable pour le service d’ordre est rémunéré par le VB. Il apparaît d’ailleurs régulièrement aux activités du VB et de ses satellites.

    Voorpost est soutenu par différents parlementaires et d’autres figures de la direction du VB, tel que Roeland Raes, ancien vice-président, toujours rédacteur en chef de Voorpost. Mais des parlementaires comme Francis Van den Eynde ou Rob Verreycken (dans le passé encore l’avocat de Verbeke) sont également des invités réguliers des activités de Voorpost. Maintenant il s’avère que Voorpost a soutenu financièrement (avec limites) Siegfried Verbeke, ou au moins les fonds de solidarité de Verbeke. Le verdict contre Verbeke a déjà provoqué un tollé de protestations dans le magazine d’extrême-droite ‘t Pallieterke où Koen Dillen (VB) écrivait que la loi sur le négationnisme doit être abolie.

    Quels intérêts?

    Ce type de parti, refuge pour, entre autre, pyromanes et négationnistes, n’est en rien réservé à la Flandre. Pour bloquer le développement du VB ou du FN, il nous faut une véritable alternative qui s’occupe de la défense efficace des intérêts de la majorité de la population. Nous voulons construire cette alternative socialiste, aidez-nous à la réaliser!

  • Est-ce progressiste de penser que les coûts salariaux sont trop élevés?

    Les partis traditionnels ont rejoint le patronat pour chanter ensemble que les charges sociales sur le travail pénalisent lourdement la création d’emplois. Traduisez: il faut diminuer les charges patronales. Comment ? Le financement de la Sécurité Sociale est assuré à 75% par les cotisations ponctionnées sur le salaire brut des travailleurs, dont 13.06% sur notre fiche de paye et 21% de cotisations que les patrons versent directement à l’Inami. L’Etat prend lui 11% à sa charge et le financement alternatif couvre 14%. Une diminution des cotisations sans compensation par l’Etat nécessite plus d’assainissements et de financement alternatif ; en augmentant la TVA selon les libéraux et le SP.a.

    Par un délégué FGTB dans le secteur des soins de santé

    Or, nous payons la même TVA, que l’on gagne 1.000 euros par mois ou 10.000euros par mois. Comme ce sont les travailleurs qui sont la grande majorité des consommateurs, ils assumeront donc le financement. Le PS, avec le plan Demotte, s’oppose à cette solution. Il prône la Cotisation Générale de Solidarité (CGS) et la Cotisation sur la Valeur Ajoutée (CVA) – la fameuse Taxe-Robot qui toucherait surtout les entreprises employant un faible nombre de travailleurs. La CGS ne s’appliquerait ni aux bas salaires ni aux travailleurs âgés, mais bien aux revenus mobiliers et immobiliers. Cela ressemble au retour de l’impôt sur la fortune. Le PS espère ainsi redorer son blason, surtout si le gouvernement tombe prochainement. Entretemps les patrons s’envolent avec une partie de nos salaires bruts. Et le PS de chanter avec les autres: « faire des cadeaux aux patrons, c’est bon pour l’emploi.» Le principe est le même, mais saupoudré de social. Il est vrai que tant les patrons que les travailleurs payeront la CGS, mais contrairement à nous, les patrons disposent d’experts-comptables renommés, d’une armée d’avocats et de toute sorte de postes déductibles. Pour contourner les impôts, ils disposent d’une multitude de moyens.

    Comme tous les partis, le PS part du principe libéral que c’est l’entreprise qui donne du boulot au travailleur. Pour obliger les patrons à contribuer au financement de la sécu, les travailleurs ont dû se battre durement. La sécurité sociale assure l’accès pour tous à la santé, à une pension, aux allocations sociales et familiales.

    Le PS agit en parti libéral de gauche en répendant des idées bourgeoises dans la classe ouvrière.

    Si nous voulons être représentés, nous aurons besoin d’un nouveau parti créé par et pour les travailleurs et placé sous leur contrôle. Unie, la classe ouvrière est invincible.

  • Débat fins de carrière. L’heure de vérité approche – il nous faut un plan d’action!

    Le débat sur les fins de carrière en question/réponse par Anja Deschoemacker

    De quoi s’agit-il?

    Il s’agit de ce que veut la bourgeoisie depuis les années 80 sans vraiment y parvenir jusqu’ici: le démantellement de la sécurité sociale. La sécurité sociale a été acquise après la seconde Guerre Mondiale, et fut élargie jusqu’à la moitié des années ’70. Depuis la fin des années ’70, ce système fut mis sous pression par la période de dépression qui s’ensuivit.

    Quelles sont les propositions du gouvernement ?

    La question devrait être: y-a-t-il encore un gouvernement? La Ministre du Travail Freya Van den Bossche (SP.a) a publié la note « Vieillir activement ». Dans cette note, figurent des propositions inacceptables pour les syndicats comme pour le PS, par exemple l’abolition de fait de la prépension, le système de malus pour les pensions (une amende de 4% sur la pension par année de départ anticipé),… Cette note n’est pas celle du gouvernement, mais un rassemblement de propositions élaborées par Van Den Bosche et Verhofstadt.

    Le conseil général de la CSC a depuis lors voté 13 points à problème, voire de rupture, dont pas mal de propositions de cette note. Si le gouvernement reprend telle quelle cette note comme base de négociation ou s’il reprend ces points de ruptures dans une nouvelle note, la CSC décidera le 20 septembre de ne pas négocier et commencera à mobiliser. Des dirigeants de la CSC se réfèrent à l’énorme mouvement de grève de 1977, qui fit alors tomber le gouvernement.

    Le ministre des affaires sociales Rudy Demotte (PS) a fait une autre proposition à titre personnel. Contrairement à « Viellir activement » , cette note est bien acqueillie par la FGTB et carrément applaudie par la CSC. Demotte s’oppose directement aux propositions des VLD, MR et SP.a (le financement alternatif par une hausse de la TVA), ce qui toucherait surtout les plus pauvres. Le Bureau du Plan – suivi par la Banque Nationale et la CNT – déclare de plus que cela plomberait fortement l’économie.

    En bref, Demotte propose une forte diminution des charges patronales, mais non-linéaire. Demotte veut baisser les charges sur les salaires les plus bas (et sur ceux des plus de cinquante ans), tout en augmentant celles sur les plus hauts salaires. En outre, il veut élargir l’assiette des charges à tous les revenus, y compris les revenus mobiliers et immobiliers, mais aussi la fameuse « taxe-robot ». En contradiction avec les autres partis, Demotte propose de lier les allocations au bien-être.

    Quelles sont les tendances internationales?

    Tous les pays européens ont subi une offensive de grande ampleur sur le système des pensions. On essaye d’augmenter « le taux d’activité des travailleurs les plus âgés », c-à-d augmenter l’âge de la pension. En Belgique, ce taux d’activité est bas, dû surtout à la haute productivité de l’économie, avec une pression de travail presque intenable qui use les travailleurs très rapidement.

    Il va de soi que la bourgeoisie belge ne veut pas pas être en reste. Mais le fait est que les pensions belges ont déjà été réformées, pas d’un coup, mais sur base des assainissements des 20 dernières années. Pour avoir une pension complète, il faut 45 années de travail (depuis 1997 également pour les femmes), condition parmi les plus hautes en Europe, alors que les allocations sont parmi les plus basses (plus de 60% des pensionnées ont une pension inféreieure à 1000 euros par mois).

    Est-ce que les pensions sont effectivement impayables?

    Pas du tout! Alors que les pensions pesaient 5,4% du produit intérieur brut (PIB) en 1980, ce n’est plus que 5,2% aujourd’hui. Les déficits dans la sécurité sociale sont négligeable comparés à la richesse produite : en 2003 un déficit de 0,5% du PIB, en 2004 de 0,1%. Ensuite, les cinq dernières années prises globalement dégageaienrt toujours un surplus (de 0,6% du PIB en 2000, de 0,7% en 2001 et de 0,3% en 2002). Enfin, les dépenses de sécurité sociale ne pèsent que 16,7% du PIB, malgré la hausse spectaculaire du chômage et des coûts des soins de santé, contre 16,2% en 1980.

    Que faire?

    Le MAS va, avec tous les moyens dont il dispose, participer à la lutte syndicale contre le démantèlement de nos droits acquis. Nos militants syndicaux vont défendre dans les deux grands syndicats la nécessité d’un plan d’action. Seule la construction d’un rapport de force par des manifestations, des actions, des grèves et des grèves générales nous permettra d’obtenir le maximum, de maintenir nos droits acquis et de les élargir avec une hausse plus que nécessaire des allocations et leur liaison au bien-être.

    De l’autre côté, nous n’allons pas défendre les propositions du PS. Le PS – et les directions syndicales – sont fondamentalement d’accord avec l’argument des « charges salariales trop élevées ». Nous pensons au contraire que la classe ouvrière est assez forte pour stopper l’offensive contre les salaires directs et indirects pour autant que les syndicats élaborent une stratégie de lutte appropriée.

    La sécurité sociale n’est pas impayable. Le « déficit » futur n’est pas causé par le vieillissement, mais organisé de façon consciente par la diminution continue de l’intervention de l’Etat et des charges soidisant patronales. C’est contre cela qu’il faut agir, sans entrer dans des négociations qui vont miner la structure même de la sécurité sociale.

  • Flambée des prix du pétrole: Defendons notre pouvoir d’achat!

    Ces dernières années ont été marquées par une envolée vertigineuse des prix du pétrole, qui frôle maintenant les 70$ le baril de brut. La spéculation, le manque d’investissements dans le raffinage dû à la course aux profits, la forte demande de la Chine, le chaos provoqué par l’impérialisme américain au Moyen-Orient, et depuis peu le cyclone Katrina qui a stoppé 90% de la production dans le Golfe du Mexique, en sont les raisons principales. Il est donc plus que probable que les prix continuent à grimper.

    Un économiste d’ING avait calculé même avant Katrina que la hausse des prix du brut coûterait cette année 270 euros à chaque Belge. Les répercussions s’en font directement sentir pour de nombreux travailleurs et leurs familles qui doivent faire face à des coûts continuellement à la hausse aussi bien pour faire le plein à la pompe que pour remplir leurs cuves de mazout. Pour exemple, depuis le début de cette année, le prix du diesel à la pompe a progressé de plus de 20%. Quant au mazout, son prix a augmenté de 75% l’année dernière.

    Tout le monde ne souffre pourtant pas de cette situation. Les multinationales pétrolières et l’Etat s’en mettent plein les poches. Les 5 plus grosses compagnies pétrolières ont fait un bénéfice net combiné de 43,47 milliards d’euros pour le premier semestre 2005, une augmentation de plus de 30% par rapport à l’année dernière.

    Des travailleurs sont déjà entrés en action pour protester contre cette situation. Des arrêts de travail ont eu lieu dans diverses entreprises, notamment Caterpillar, Sonaca, Aero Tech,…Ce jeudi, un demi-millier de travailleurs d’Arcelor, rejoint par quelques 400 travailleurs de la FN de Herstal, ont bloqué l’accès à l’autoroute Liège-Maestricht. Les automobilistes se sont unanimement montrés solidaires du mouvement. Les camionneurs annoncent une manifestation le 19 septembre à Bruxelles. Les mobilisations n’ont pas encore l’ampleur du mouvement de 2000, initié par les transporteurs et qui avait touché les autres couches de la société. En 2 jours, La Poste, Belgacom, les TEC, les ALR et 13 entreprises privées étaient en grève en Walonnie. Il est clair que le spectre de ce mouvement hante le gouvernement.

    Sous la pression des actions des derniers jours, le gouvernement n’a pas eu d’autre choix que de jeter l’idée du chèque-mazout aux ordures et de diminuer la TVA de 17,35%, tant que le mazout dépasse 0,5 euro le litre. C’est une bonne chose, mais l’envolée des prix du pétrole n’est pas une nouveauté. Depuis des années, des milliards d’euros ont été déversés dans les coffres des entreprise pétrolières et dans les caisses de l’Etat. Au lieu d’utiliser ces moyens afin que chacun puisse bénéficier d’une bonne qualité de vie, le gouvernement a offert ces rentrées d’argent aux entreprises en diminuant leurs charges. La baisse de la TVA ne résoud en rien non plus le problème de la population pour faire face à la future flambée des prix du mazout.

    Aujourd’hui, se chauffer l’hiver représente pour un ménage près d’un mois de salaire ! Et la fédération patronale flamande Agoria ose encore demander de retirer le mazout de l’index. Nos salaires ne suivent plus l’augmentation du prix de l’essence depuis 1993. Suite à la première guerre du Golfe, le gouvernement avait alors reporté l’augmentation des prix du pétrole sur nos salaires. Alors que se déplacer pour se rendre sur son lieu de travail ou aller chercher ses enfants à l’école ne cesse de miner notre pouvoir d’achat, la FEB en demande encore plus, en déclarant qu’on en fait pas assez pour les entreprises. L’arrogance des patrons n’a pas de limite. Le gouvernement n’est pas en train de changer de nature. Il se prépare à continuer sa politique néolibérale : attaques sur nos pensions et pré-pensions, privatisation de la Poste et de la SNCB, nouvelles diminutions des charges patronales, ….

    Notre pouvoir d’achat est systématiquement miné. Pour protéger les travailleurs et leurs familles le MAS propose :

    – Abolition de la TVA sur le mazout et les autres sources de chauffage, gel immédiat des prix !

    – Retour du carburant dans l’index !

    – Nationalisation des multinationales pétrolières sous contrôle ouvrier !

  • Le congrès économique mène à des tensions au sein du VB

    Le Vlaams Belang lance son premier congrès économique le 26 novembre. Avec cela, il se met dans une situation inconfortable, et va devoir prendre des positions qui mènent à des doutes dans ses propres rangs. Il va aussi devoir, comme parti voulant être au-dessus des classes, se confronter à un mouvement ouvrier croissant qui contient une bonne partie de son électorat. C’est la conséquence de la situation objective dans laquelle se trouvent les néofascistes aujourd’hui. Elle diffère fondamentalement de celle dans laquelle a grandi le NSDAP (le parti nazi). Une autre méthode s’impose donc.

    Boris Van Acker

    Différences avec les années ‘20 et ‘30

    Si on analyse le programme néofasciste et sa relation avec celui des fascistes du siècle passé, cette analyse rejoint parfaitement la définition du fascisme élaborée par Trotsky comme « le programme de la bourgeoisie appliqué dans sa forme extrême ». L’histoire du fascisme allemand et italien montre que le fascisme n’est rien d’autre que la réaction capitaliste à l’instabilité d’une crise économique au mouvement ouvrier qui se développe. La situation objective est néanmoins fondamentalement différente des années ’30 avec la montée de Hitler et Mussolini.

    Quand le fascisme prit son essor dans les années ’30, il pouvait se baser sur une défaite historique de la classe ouvrière, et le capitalisme se trouvait dans un stade moins développé. Les diverses tentatives des masses ayant échoué à renverser le capitalisme pour le remplacer par le socialisme, cela a mené à une désillusion gigantesque et a ouvert la voie à l’idéologie fasciste du solidarisme (le rejet de la contradiction travail-capital par la défense de l’idée que les patrons et les travailleurs ont en fait les mêmes intérêts) et du corporatisme (le remplacement des organisations ouvrières indépendantes par des organisations communes patrons-travailleurs au niveau de l’entreprise).

    La bourgeoisie voyait à ce moment la nécessité de maintenir une forte structure d’Etat pour trouver une issue à la crise économique et pour arriver à une stabilité. Sous la domination de Hitler, l’Etat devenait un employeur énorme en utilisant des entreprises et les travaux publics. Aujourd’hui, la bourgeoisie vise de toujours plus à un démantèlement de l’Etat-providence. Un libéralisme extrême et une extension capitaliste par delà des frontières d’Etat, sans limitations des différents Etats.

    Le Vlaams Belang, entretemps devenu le plus grand parti (électoral) de Flandre, semble pour la première fois en mesure de causer des fissures dans le cordon sanitaire lors des prochaines élections. Il est forcé de se détacher de son rôle de parti d’opposition et de prouver qu’il est capable de gouverner. Et ce juste au moment où le mouvement ouvrier connaît sa première montée. Les pays voisins ont déjà donné l’exemple, et les luttes plus modestes de la classe ouvrière en Belgique l’an dernier n’étaient que les précurseurs d’un raz-de-marée. La lutte sociale est croissante. Ce qui est loin d’être favorable à un parti néofasciste sur le point de devoir démontrer ses capacités et au patronat, et aux travailleurs, base des votes de protestation.

    VB entre libéralisme et solidarisme

    La direction du VB va être sur la corde raide. La bourgeoisie souhaiterait évidemment un cours ultra-libéral, mais cela ne va pas être avalé si facilement par une grande partie du noyau fasciste qui condamne en soi un capitalisme effréné et qui maintient le programme fasciste des années ’30.

    Des contradictions internes vont être mises à nu, probablement de façon très claire à l’occasion de leur congrès économique.

    Parmi sa base, le VB doit compter avec un anticapitalisme de droite. D’un point de vue solidariste, les fascistes défendent le caractère propre des peuples et fulminent contre la globalisation de l’économie et l’américanisation de la culture populaire. Cela est en contradiction aigüe avec la tendance des fascistes ultralibéraux, qui rejettent complètement n’importe quel système social. Ils négligent totalement l’élément d’un mouvement de lutte sociale comme force réelle dans la société, mais ont compris au mieux ce qu’est le fascisme et son rôle historique dans le contexte actuel.

    VB: contre les acquis sociaux

    Avec l’invitation du prof. Hans Herman Hoppe, le fasciste qui s’est couronné « anarcho-capitaliste », la direction du VB montre dans quelle direction elle veut évoluer. Elle veut en finir avec les organisations ouvrières et met en avant l’idée de personnalité morale pour les syndicats. Elle plaide aussi pour une interdiction des grèves dans les secteurs clés de l’économie. Ce sont des vieux points de vue, néanmoins bien connus, qu’elle défendait sans gêne jusqu’au milieu des années ’80. A côté de cela elle semble se développer de façon toujours plus radicale sur le terrain où le VLD était très fort : les attaques sur les services publics et la sécurité sociale.

    Hoppe, qui plaide pour l’extinction de la sécurité sociale et son remplacement par la charité, peut se classer dans le camp ultralibéral et rejette aussi le solidarisme, qui défend un filet de sauvetage social, quoique fort limité. Le rôle de l’état reste un pilier pour une société solidariste.

    La division dans le parti autour de ces points de vue peut rapidement tourner à l’aigre, le VB va devoir sortir de ces discussions comme un parti solide, mais la question est de voir si des scissions interne peuvent être évitées.

    Manif. 26 novembre, 14h, Vrijdagmarkt, Gand.

  • Vers des élections anticipées et une coalition rouge-romaine? Il faut un programme de rupture avec le néo-libéralisme!

    Une troisième défaite, après le psychodrame autour de DHL et la courbe rentrante sur la scission de BHV, signifierait la fin de Verhofstadt II. Les véritables défis sont pourtant encore devant lui: le débat sur les fins de carrière et des exercices budgétaires périlleux pour 2006 et 2007. Tailler dans notre système social et couvrir le patronat de cadeaux…. Verhofstadt voudrait bien, mais il faudrait pour ça que le sommet syndical tienne sa base en main. Une coalition rouge-romaine y arriverait mieux que le panier de crabes du VLD et du MR. Celui qui attend d’une coalition rouge-romaine une rupture avec la politique néo-libérale en sera pour ses frais.

    Eric Byl

    En inscrivant la “scission immédiate et sans contrepartie de BHV” dans l’accord de gouvernement flamand, les partis flamands s’étaient lié les mains au niveau fédéral. Les Francophones considèrent la scission comme une atteinte à leurs droits démocratiques. En revanche, les Flamands voient dans la non-scission une tentative de franciser le territoire flamand. On ne sort pas d’une telle impasse avec des mesures unilatérales, encore moins dans un contexte d’économies néo-libérales. Ce n’était pas le problème de Leterme. Il a lâché la bride à ses roquets De Crem, Van Rompuy et De Wever. Ils s’en sont donné à coeur joie. Le but était de pousser à la démission un Verhofstadt affaibli par DHL et le vaudeville du VLD sur le droit de vote des immigrés, le cordon sanitaire et les élections présidentielles.

    Le superministre flamand Frank Vandenbroucke, auteur de la chasse aux chômeurs, a senti que la fin était proche; c’est pourquoi il plaide depuis des mois pour une tripartite. Cela fait des années que le SP.a, le VLD et le MR s’entendent commes larrons en foire pour appliquer un dur programme néo-libéral à nos dépens. Vande Lanotte s’apprête à brader la SNCB et La Poste à ses copains du privé. Vanden Bossche peut annoncer sourire aux lèvres qu’elle veut dorénavant sanctionner les prépensionnés. Ils chargent le PS de tous les maux parce qu’il veut couvrir tout ce qui précède d’un vernis social. Vandenbroucke comprend bien que le SP.a serait mal desservi dans une coalition rouge-romaine. Le PS a déjà évincé le MR au profit du CDh aux niveaux régional et communautaire. Si Leterme et Di Rupo devaient s’entendre, le SP.a pourrait devenir le nouveau petit poucet du gouvernement. Vandenbroucke a dû se dire “mieux vaut une coalition à 6 qu’à 4”.

    Le 1 mai a vu le PS, la FGTB et la CSC se quereller avec le SP.a sur la Cotisation sociale généralisée (CSG). La FGTB flamande a fait le gros dos. En revanche, la CSC a mis Leterme en garde contre un cours trop libéral. L’avertissement n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Il ne faut pas chercher ailleurs l’ouverture du CD&V à l’idée d’une CSG. Cela pourrait servir de monnaie d’échange pour BHV. Le MAS n’était pas d’accord avec ceux qui prédisaient la chute du gouvernement en mai et des élections anticipées. Cela aurait enterré le débat sur les fins de carrière et le budget 2006. La montée du CD&V au gouvernement, avec la CSG et une solution pour BHV qu’on puisse présenter comme une scission, nous semblait plus plausible que des élections.

    Cela n’a finalement pas eu lieu. Verhofstadt a surpris tout le monde en reportant une solution pour BHV à 2007. Il sauvait ainsi provisoirement son gouvernement et son poste de Premier Ministre. Résultat: le VLD se traîne à 16% dans les sondages. Dans ces conditions, mener à bien le débat sur les fins de carrière et réaliser 4,6 milliards d’euros d’économies revient à danser sur la corde raide. Le PS n’a pas tellement envie de prolonger indéfiniment la vie d’un tel gouvernement. Cela donne un éclairage particulier à la proposition de Demotte sur le financement de la sécurité sociale. C’est bien à tort que le patronat l’a brocardée comme “un retour à l’économie planifiée” et du “communisme”. Plutôt qu’une véritable proposition de Demotte, il faut y voir un avertissement à Verhofstadt. Verhofstadt en sera peut-être réduit à annoncer la chute du gouvernement en octobre et à organiser des élections.

    Leterme a entre-temps remis leur laisse à ses roquets De Crem et Van Rompuy. De Wever a de nouveau retiré son projet de cartel bleu-romain (CD&V/NV-A + VLD) pour les élections communales de 2006 à Anvers. Officiellement “parce que le VLD a bradé la Flandre”, en réalité parce qu’une coalition rouge-romaine se profile à l’horizon. Leterme se dit désormais partisan d’un fédéralisme “responsable”. Di Rupo se dit soudain prêt à discuter entre gens raisonnables et, qui sait, peut-être à scinder BHV avant 2007. Des élections suivies de la formation d’une coalition rouge-romaine d’ici la fin de l’année sont donc le scénario le plus probable. Verhofstadt n’a plus qu’à espérer que les syndicats n’opposeront aucune résistance à la casse du système des pensions et aux coupes sombres dans les dépenses pour 2006. La CSC a pourtant déjà menacé d’une grève générale en faisant référence aux grèves du vendredi de 1977.

    Une coalition rouge-romaine ne manquera pourtant pas de poursuivre la politique néo-libérale. Le MAS est convaincu que nombre de familles de travailleurs en ont plus qu’assez de cette politique. En témoignent les référendums sur la Constitution européenne et la bonne tenue dans les sondages du nouveau Parti de Gauche en Allemagne. Le MAS veut tester ici aussi un programme qui rompe avec le néo-libéralisme. Nous sommes prêts à collaborer avec d’éventuels partenaires qui soient prêts à défendre avec nous un tel programme.

  • C’est NOTRE sécurité sociale, Ce sont NOS pensions! Bas les pattes!

    En septembre commenceront les véritables négociations sur les fins de carrière. Selon la proposition du gouvernement, une pension n’est plus concevable qu’après 40 années de travail. A partir de l’âge de 60 ans une préretraite est possible, mais avec une perte de 4% par an.

    Bart Vandersteene

    Ceci équivaut ni plus ni moins à une réelle suppression de la prépension, étant donné qu’elle est rendue à ce point peu attractive que plus personne n’en voudra. Sauf ceux qui se verront forcés par les restrurations de partir en pension de manière anticipée.

    Pour le gouvernement et le patronat nous devons travailler plus longtemps pour la même pension, toujours aussi basse. Selon une étude de l’Union Européenne, les Belges touchent déjà la pension la plus modeste d’Europe.

    La pension que le travailleur belge perçoit équivaut en moyenne à 66,1% de son dernier salaire. Mais la réalité est encore plus grave. Ce chiffre vaut pour un homme salarié qui part en pension à 65 ans et qui a derrière lui 40 ans de carrière. Mais tout le monde ne se trouve pas dans une telle situation.

    Pour comparaison, dans les pays voisins, les chiffres sont de 97,2% pour le Luxembourg, de 89% pour les Pays-Bas, de 81,9% pour le Royaume-Uni, et de 78,8% pour la France.

    Pour justifier tout cela, l’année à venir connaîtra à nouveau son déferlement de propagande au sujet d’une sécurité sociale prétendument impossible à financer.

    Pourtant ce fait se voit contesté par le Conseil national du travail. Ce dernier a calculé qu’en 2004 c’était 16,7% du Produit Intérieur Brut (PIB) qui était consacré à la sécurité sociale. Il y a 25 ans, c’était 16,2%. Les fonds de pension sont même descendus de 5,4% du PIB en 1980 à 5,2% en 2004.

    L’offensive contre nos pensions se situe dans le cadre d’une offensive au niveau mondial qui s’attache à mettre en pièces droits et salaires des travailleurs. Les seuls qui y trouvent leur compte sont ceux qui profitent des bénéfices faramineux réalisés aujourd’hui.

    Les prix élevés du pétrole minent salaires et allocations

    Selon un certain Van de Cloot, économiste chez ING, le prix élevé du pétrole coûtera cette année 270 euros à chaque Belge. Autant d’argent qui file tout droit dans les poches des multinationales du pétrole et dans les caisses de l’Etat. Le géant pétrolier Total a engrangé cette année un bénéfice de 2,91 milliards d’euros entre avril et juin. Ce qui équivaut à une hausse de 33% par rapport à la même période de l’année passée, tandis que le prix de l’essence montait à cette époque de 39%.

    Le prix du mazout a triplé ces 10 dernières années. L’année passée a vu le prix monter de 75%. De plus, la hausse des prix du pétrole entraînera celle des prix du gaz et de l’électricité.

    Les travailleurs ont besoin d’un programme socialiste combatif pour les protèger des capitalistes avides de profits.

    > Suppression de l’index-santé, car il veille à ce que les produits liés au pétrole ne soient plus indexés.

    > Nationalisation des multinationales pétrolières

  • Les réfugiés en Belgique soumis à l’arbitraire

    Samedi 23 juillet, une réunion avec une septantaine de réfugiés iraniens a eu lieu dans l’église des Minimes à Bruxelles. Quelques membres du MAS étaient présents, dont deux camarades iraniens.

    Hamid, MAS-LSP Leuven

    L’un d’eux a déclaré que les intérêts diplomatiques et économiques entre l’U.E. et l’Iran réduisent à néant le droit d’asile, même pour les victimes d’un régime dont le caractère malfaisant et oppressif n’est plus à démontrer.

    Même les droits démocratiques et sociaux des réfugiés sont soumis aux intérêts et profits des grandes entreprises occidentales.

    On abuse des réfugiés, les réponses à leur demande d’asile sont arbitraires : des ‘avis’ positifs ou négatifs. Cela engendre une incertitude totale parmi les réfugiés. Partout, le MAS et ses organisations sœurs dans le monde se battent pour que chaque réfugié ait des papiers et contre l’exploitation du monde néo-colonial. Le MAS défend des droits égaux pour les travailleurs belges et les demandeurs d’asile.

    Aujourd’hui, les patrons et le gouvernement exploitent des demandeurs d’asile en les faisant travailler à très bas salaires dans des conditions de travail abominables, afin de s’attaquer ensuite aux conditions de travail des travailleurs belges.

  • Crise économique. Vers un nouveau Plan Global?

    L’économie belge ne va pas bien. Verhofstadt a tenté de le nier des mois durant dans les médias. Mais entre-temps, il travaillait bel et bien à un Plan Global qui soutiendra sans doute la comparaison avec le Plan Global de 1993. C’était alors le plan d’austérité le plus sévère depuis la Deuxième Guerre mondiale; il a mené à la plus grande grève générale de l’histoire de la Belgique.

    Bart Vandersteene

    Les pensions en danger

    Avant que le contrôle budgétaire de cette année ne soit clôturé et que la discussion sur le budget 2006 ne démarre, le gouvernement veut aller de l’avant dans le dossier des pensions. Seule 7% de la population croit que la pension légale suffira à leur garantir un revenu décent pour ses vieux jours. Sur ce plan, les patrons et le gouvernement ont déjà marqué pas mal de points. 20 années de propagande sur les pensions complémentaires et le maintien des pensions légales à un niveau très bas, ont répandu l’idée que les pouvoirs publics n’étaient pas en mesure de garantir une pension décente à tous.

    Le débat sur la réforme des pensions était annoncé depuis des mois. Et les premières propositions gouvernementales sortent peu à peu. Il en ressort que, non seulement nous devrons recourir à l’épargne privée pour compenser une pension trop basse, mais nous devrons en outre travailler plus longtemps pour y avoir droit. Aujourd’hui, après 35 ans, on peut prendre sa pension anticipée (avec cependant un poucentage de perte par année anticipée). Ils vont relever graduellement ce seuil à 40 ans. La possibilité de prendre sa pension de manière anticipée va ainsi devenir quasi impossible.

    L’économie stagne, on économise des milliards

    Malgré les déclarations ronflantes sur la prochaine relance économique, l’économie belge a stagné dans la première moitié de 2005. Et il y a pas vraiment matière à optimisme pour la deuxième moitié de l’année. Le secteur de la construction est le seul secteur de l’économie belge qui continue à croître. Mais cette croissance est entretenue par des taux d’intérêt historiquement bas. On peut obtenir un crédit hypothécaire à 3,5% avec un taux d’intérêt variable. Ça rend l’acquisition ou la construction d’un logement très attractive pour nous tous et davantage encore pour les spéculateurs. Conséquence: des hausses de prix énormes.

    Fin mai, le Bureau du Plan avertissait le Ministre du Budget Vande Lanotte que, à politique inchangée, on se dirigeait vers un déficit budgétaire de 0,5%, soit 1,5 milliard d’euros, en 2005. A ce moment-là, le Bureau du Plan prévoyait encore une croissance de 1,7%. Les chiffres du gouvernement, des banques, de la FEB et de l’OCDE sur la croissance économique ont servi d’instrument de propagande pendant des années pour nous faire croire que tout allait bien. Mais quelle est la base scientifique de tous ces chiffres? Au début de l’année, le gouvernement a calculé son budget sur base d’une prévision de croissance de 2,2%. En fait, on escomptait secrètement une croissance de plus de 2,5%. En avril, le gouvernement a fait un premier contrôle budgétaire et les prévisions de croissance ont été ramenées à 1,7%. Aujourd’hui, même les plus confiants ne semblent plus croire à une croissance supérieure à 1%.

    Il nous semble donc plus probable que le déficit s’élèvera à 2,5 milliards d’euros, soit 0,8% du budget. Ça signifie que le gouvernement va devoir mettre en oeuvre dès octobre un paquet de coupes budgétaires pour cette année-ci et un autre, bien plus lourd encore, de quelque 6 milliards d’euros pour l’année prochaine. Mais le gouvernement a multiplié les largesses envers le patronat. Entre 1993 et 2005, les patrons ont empoché annuellement des baisses de charges pour 3,75 milliards d’euros. Il suffirait de revenir sur ces largesses pour résoudre d’un coup pas mal de problèmes de la sécurité sociale. Ou, mieux encore, de s’en prendre à la fraude fiscale dont on s’accorde à dire qu’elle est d’au moins 15 milliards d’euros par an.

    La croissance économique ne dit pas tout

    Le patronat et le gouvernement accordent beaucoup d’attention aux chiffres bruts concernant la taille du gâteau économique. Et pour les travailleurs, les pensionnés, les chômeurs et les jeunes, il n’importe pas moins de savoir si le gâteau que nous produisons tous ensemble grandit ou non. En effet, plus grand est le gâteau, plus il y a de morceaux à distribuer. Mais la taille du gâteau ne dit rien sur son partage. Une plus grand gâteau ne signifie pas automatiquement davantage de prospérité pour tout le monde. La situation en Irlande en est une bonne illustration.

    L’Irlande produit le plus de richesse par tête d’habitant dans l’Union européenne. C’est dû à l’augmentation spectaculaire de la productivité que l’Irlande a connue ces 15 dernières années. Entre-temps, la part de la richesse produite qui va aux travailleurs a diminué de 25%. En 1991, les entreprises payaient encore 50% d’impôts sur leurs bénéfices, aujourd’hui ce n’est plus que 10 à 12,5%. Le prix moyen du loyer à Dublin a atteint les 1.300 euros par mois et le prix d’achat moyen d’une maison était de 303.000 euros l’année passée. Le taux de pauvreté des enfants y est de 15,7%, un chiffre très élevé pour un pays industrialisé. Il s’agit donc d’une forte croissance économique qui, loin de bénéficier à la majorité de la population, s’est au contraire faite à son détriment. Une croissance dans laquelle les travailleurs et leurs familles payent pour les profits de la bourgeoisie.

    Accroître la flexibilité? Est-il possible d’être encore plus flexible?

    Pour nous mettre en concurrence avec les travailleurs des pays voisins, le gouvernement veut nous rendre encore plus flexibles. Les travailleurs belges sont déjà parmi les plus flexibles du monde. Verhofstadt veut stimuler encore davantage le travail à pauses et le travail de nuit en prévoyant des primes supplémentaires pour les employeurs et en assouplissant la réglementation du travail intérimaire de façon à ce que les services publics puissent aussi y recourir. On prépare ainsi à la jeune génération un avenir fait de travail précaire et de revenus précaires. La pension à laquelle cette génération pourra encore prétendre après une telle "carrière" sera à l’avenant.

    La PS et le SP.a en maîtres d’œuvre de la régression sociale

    Il va sans dire que les partis sociaux-démocrates sont la force motrice de ce gouvernement . Ce sont les Vande Lanotte et les Vanden Bossche qui donnent le ton et qui jouent le rôle de maîtres d’oeuvre. Ils font valoir qu’ils ne peuvent pas faire autrement et qu’ils veillent à le faire d’une façon qui soit socialement acceptable. Quels mensonges ! Le PIB par tête d’habitant a augmenté de 37,5% ces dix dernières années. Si on décompte l’inflation (dévaluation de l’argent) qui était de 18,8% pour la même période, ça aurait dû signifier une hausse générale du niveau de vie de 18,7%. Mais tout le monde voit bien que ce sont surtout les grands actionnaires, les managers et les ménages à hauts revenus qui ont tiré les marrons du feu. Ces dix dernières années, les travailleurs, les pensionnés, les chômeurs et les jeunes ont vu les trains d’austérité se succéder l’un après l’autre.

    Malheureusement les directions syndicales prêtent leur concours au démantèlement de l’Etat-Providence d’après-guerre depuis fin des années ’80 qui a vu la social-démocratie revenir au gouvernement. Le risque est grand d’assister à une régression négociée en automne. Il faut que les militants syndicaux combatifs s’organisent dans leurs syndicats afin de pouvoir tenir en échec la direction actuelle et sa politique et de lutter pour un programme socialiste qui offre une réponse aux problèmes avec lesquels nous sommes confrontés.

    Cette direction a opté pour le "moindre mal": la régression socialement corrigée. Cela se traduit politiquement par un soutien au PS. Mais il devient chaque jour plus clair que cette politique ne pourra pas stopper la régression sociale. Le mouvement ouvrier a besoin de son propre parti. En Allemagne, des couches plus larges de travailleurs combatifs ont déjà tiré cette conclusion, ce qui a mené des groupes de militants issus de différents syndicats à lancer WASG (Alternative électorale pour la Justice sociale), une nouvelle formation à la gauche du SPD et des Verts. Les années qui viennent verront la question d’une telle formation se poser en Belgique également.

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