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Category: National
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Néolibéralisme: 15,2% de pauvres en Belgique
6,4% des travailleurs sont pauvres
Selon une enquête de l’Université d’Anvers, le taux de pauvreté en Belgique est de 15,2%, ce qui signifie que cette proportion de la population dispose d’un revenu inférieur au seuil de pauvreté, soit moins de 772,46 € par mois. Après analyse, deux faits fondamentaux sautent aux yeux.
Xavier Dupret
D’une part, le seuil de pauvreté défini par l’enquête est supérieur au montant des prestations pour certaines catégories d’allocataires sociaux (minimexés isolés et statuts cohabitants). L’importance croissante du risque de pauvreté en Belgique s’explique par le démantèlement de la protection sociale.
Si l’on se réfère aux chiffres du GRESEA pour la période 1995-2005, le montant des cadeaux concédés par les gouvernements Dehaene et Verhofstadt au patronat est passé de 1,05 à 4,88 milliards € par an. Présentée à l’origine comme une aide à la création d’emploi, cette politique n’a bénéficié qu’au patronat. Pour mémoire, l’ONEM dénombrait 545.000 demandeurs d’emploi en septembre 1995 contre 591.000 dix ans plus tard.
La présence du PS et du SP.a au gouvernement n’aura finalement qu’affaibli la protection sociale dans un contexte de fort taux de chômage et de précarité croissante.
D’autre part, en ventilant les résultats de l’enquête par catégories sociales, on peut relever que 6,4% des travailleurs vivent sous le seuil de pauvreté!
Ce type de constat fait clairement ressortir l’absurdité du concept d’”Etat social actif” qui scelle l’union entre socialistes et libéraux au niveau fédéral et qui définit l’insertion sur le marché de l’emploi comme la seule forme de protection contre la pauvreté.
Dans le contexte actuel de détricotage de la sécurité sociale, il va de soi que cette politique a conduit à une détérioration des conditions de vie des classes laborieuses.
En effet, en laissant filer les allocations de chômage vers le bas (en Belgique, 30% des chômeurs sont pauvres), en organisant la chasse aux chômeurs tout en prônant plus de flexibilité, on a de plus en plus contraint les candidats à l’emploi à accepter n’importe quel job.
En bout de course, le pouvoir d’achat de l’ensemble des travailleurs a baissé de 0,50% au cours de l’année 2003. En comparaison, à la même époque, les profits des entreprises belges ont grimpé de 15% …
Pour mettre fin à cette situation inaxeptable, il faut tourner le dos à la politique néolibérale et anti-sociale mise en oeuvre depuis 20 ans. Seule une reprise des luttes peut amener ce changement plus que jamais nécessaire.
Pour cela, la formationd’un nouveau parti des travailleurs résolument ancré à gauche est essentiel.
En effet, comme ailleurs en Europe, la remise en cause des acquis sociaux en Belgique a été orchestrée par des formations politiques social-démocrates. Que la faillite du système soit aussi la leur!
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Le Vlaams Belang se prononce contre les travailleurs et leurs organisations
Manifestation contre le congrès économique du VB
700 manifestants antiracistes ont affronté la neige et les températures hivernales ce 26 novembre lors de la manifestation organisée par Blokbuster. Vu le mauvais temps, le nombre de participants était un succès. Mais la manifestation a surtout été importante pour son contenu. Elle a montré comment on peut s’attaquer aux causes socio-économiques qui forment le terreau fertile de la montée électorale de l’extrème-droite..
Boris Van Acker
La manifestation a reçu le soutien des deux syndicats, résultat de la lutte sociale des derniers mois et du fait que le VB s’est retrouvé dans une position difficile à l’occasion de cette lutte. Des années durant, ce parti a grandi en parasitant le mécontentement de la population. Cela lui est devenu plus difficile maintenant car cette frustration s’est traduite en actions contre la politique néolibérale.
En outre, le VB a montré qu’avec son programme économique libéral très poussé, il ne détient aucune réponse à apporter à ce mécontentement. Le mouvement contre le Pacte des Générations n’a eu aucun écho au Parlement, et certainement pas auprès du VB, malgré le fait que selon un sondage la majorité de ses électeurs a soutenu la grève du 7 octobre. Lors de son congrès, le VB a émis le souhait de pousser la politique de casse néolibérale encore plus loin.
Le président du VB, Vanhecke, a déclaré que son parti ne prenait pas position pour ou contre la grève. D’autres furent moins subtils: le patron raté Freddy Van Gaever s’est demandé pourquoi la police n’avait pas été envoyée pour briser la grève. Au conseil communalde Gand, le VB a même déposé une motion allant en ce sens. Le parlementaire Wim Wienen a publiquement exprimé sa mélanconie du slogan "Faire la grève nuit, travailler rapporte".
Rassurant envers les patrons, le VB a déclaré à son congrès économique qu’il ne "restait qu’une seule option pour ne pas faire dévier le budget : des coupes d’austérité" et à propos du Pacte des Générations: "Le résultat est négligeable. La CSC a calculé que grâce aux multiples exceptions, l’âge de la prépension demeure garantie jusqu’à 58 ans. (…) Un maigre résultat, surtout comparé aux pays voisins". Il préconise "l’introduction de la perspective de carrière c’est-à-dire, avec exceptions, une pension légale après 40 ans de carrière".
La rhétorique antisyndicale a été reprise par la direction du VB, qui a répété son point de vue selon lequel les syndicats ne sont pas les bienvenus dans les PME. Le VB exige aussi que les syndicats adoptent une personnalité juridique et rendent public leur comptabilité (et donc aussi le montant des caisses degrève), afin de leur couper les ailes.
Avec ce congrès, les dirigeants du VB ont voulu dire au patronat que leur parti est prêt à se présenter comme un partenaire fiable dans des coalitions. C’est une démarche à propos de laquelle le VB ne souhaite pas trop attirer l’attention: pour la majorité de son électorat populaire, le VB a d’autres positions en poche.
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Vlaams Belang : Intérêts néolibéraux!
“La grève nuit, le travail rapporte”? “Plus d’inégalités sociales comme aux états-Unis”?
"La grève nuit, le travail rapporte”, selon Wim Wiens, porte-parole du VB. Le VB ne comprend pas pourquoi la police n’est pas intervenue lors de la grève du 7 octobre. Pour les actions du 28, ce parti a déposé une motion au conseil communal de Gand apelant à envoyer les flics contre les piquets de grève.
Stefanie Deberdt
Le VB se positionne contre les intérêts des travailleurs, et de ses propres électeurs. Un sondage a dévoilé que 51% des électeurs VB soutenaient la grève générale, pourcentage le plus élevé parmis tout les partis au parlement flamand. Ceci explique le silence du VB sur son site web national vis-à-vis des actions de grève.
Le VB se profile comme le parti des petites gens. Mais ce samedi 26 novembre aura lieu son congrès économique, où il va montrer son véritable visage néolibéral. Le VB veut plus de baisses de charges patronales; moins de revenus pour la sécurité sociale et donc s’en prendre au salaire indirect des travailleurs.
Le VB veut accroître la flexibilité sur le marché de l’emploi et le démantèlement de la sécurité sociale. Laeremans, cadre du parti néo-fasciste, le reconnait: “cela signifie plus d’inégalités sociales comme aux Etats-Unis.”
Ce que le VB pense des syndicats n’est pas moins extrême: « le syndicat est composé d’intellectuels et universitaires de gauche qui ne savent pas compter jusqu’à cinq sur le plan économique. » Selon le VB, les syndicats empêchent le patronat d’effectuer les réformes nécessaires pour baisser le coût du travail. Aparament, le VB ne défend que l’intérêt du patronat.
Nous appelons à manifester contre le congrès économique du VB ce 26 novembre à Gand. Nous voulons à travers cette action manifester contre la politique néolibérale qui est également supportée par le VB. Parallèlement, nous voulons défendre l’idée d’une opposition de gauche capable de rejeter le VB en arrière plan.
Le Linkspartei allemand a démontré qu’un parti anti-néolibéral peut avoir un large soutien (8.7% aux dernières élections). En Saxe, le parti d’extrême-droite NPD a perdu la moitié de ses électeurs. Une opposition de gauche peut faire barrage à l’extrême-droite!
1 décembre: manif anti-NSV à louvain
Les étudiants du Vlaams Belang sont organisés dans le NSV (Cercle des Etudiants Nationalistes). Si le Vlaams Belang doit cacher son visage, le NSV ne se donne pas tant de peine. Chaque année, le NSV organise une manifestation dans une ville universitaire, cette année à Louvain.
Nous organisons une contre-manifestation pour empêcher ces jeunes crapules de se diriger vers le quartier étudiant pour y attaquer les jeunes « alternatifs » et les immigrés.
L’an dernier, les fascistes ont attaqué les anti-fascistes. Il est plus qu’important d’organiser cette année une grande contre-manifestation pour clarifier le rapport de force.
Au plus nous serons, au plus la confiance des fascistes sera réduite. Repoussons les fascistes à leur véritable place: dans les égoûts!
> Samedi 26 novembre, 14h Vrijdagmarkt à Gand: Manif contre le congrès économique du Vlaams Belang
> Jeudi 1 décembre, 19h Hogeschoolplein Louvain. Manif anti-NSV -
Congrès économique du Vlaams Belang. Le VB n’est pas aux côtés des travailleurs
Samedi 26 novembre le VB organise son congrès économique à Gand. Le parti qui aime se profiler comme «le parti des gens-de-la-rue», sortira de ce congrès en ayant prouvé l’inverse. Lors d’une conférence préparatoire du congrès économique, le professeur Allemand Hans-Hermann Hoppe est apparu comme porteparole du VB. Il a gagné une notoriété douteuse avec la phrase: “En général, les riches sont intelligents et productifs, les pauvres, bêtes, paresseux ou les deux”.
Liesje Ulburghs
Dans son ancien programme économique, le VB avait déclaré: “Le CPAS est une source d’existence pour des paresseux, les étrangers qui ont peur de travailler et les réfugiés politiques”. Il est on ne peut plus certain que le parti néo-fasciste prend position contre les intérêts «des gens-de-la-rue»!
Travailler plus longtemp et casser la prépension
Maintenant que la lutte contre le Pacte des Générations et pour une sécurité sociale équitable s’amplifie et que les travailleurs s’unissent pour préserver leurs acquis, la monstrueuse hypocrisie du VB apparaît encore plus clairement.
Là où les gens descendent dans la rue pour protester contre l’augmentation de l’âge de la pension, le VB approuve la proposition gouvernementale. Il propose une forte réduction des allocations de prépension, clame la nécessité de travailler jusqu’à 65 ans, et veut augmenter le temps de carrière pour accéder à la prépension jusqu’à 40 ans. Annemans (VB) fait référence à Bush et trouve que: “La Flandre doit prendre exemple sur les Etats-Unis où les travailleurs, sans se plaindre et surtout sans plus de salaire, font des heures supplémentaire et travaillent le weekend, où les fusions sont faciles et les licenciements bon-marchés.”
La grève nuit, le travail rapporte
C’est tout cela qui a été remis en cause lors des grèves des 7 et 28 octobre. Les travailleurs y ont montré toute la mesure de leur organisation et de leur solidarité en cessant le travail et en luttant contre leur exploitation. Néanmoins, malgré le fait que la majorité de ses électeurs supportent la grève, le VB fait exactement l’inverse et défend le maintien de la compétitivité chère aux patrons, une grève “fait fuir les investisseurs et a des conséquences négatives pour le monde de l’entreprise ” ! Fidèle à son ancien slogan “ La grève nuit, le travail rapporte ”, le Vlaams Belang a proposé que les syndicats aient une personnalité juridique, ce qui permettrait de les attaquer en justice, de les persécuter, et casserait l’organisation des travailleurs.
Pour une opposition de gauche
Curieux de savoir quels intérêts le Vlaams Belang défendra à son congrès économique ? De toute façon pas ceux de la plupart de la population, et même pas les intérêts de son propre électorat. Les votes de protestation contre la politique néolibérale du gouvernement qui vont maintenant au Vlaams Belang sont des votes qui auraient pu aller à un vrai parti des travailleurs qui défende nos intérêts, un parti de masse encore absent pour le moment. Le 26 novembre, le jour du congrès économique du Vlaams Belang, le MAS manifestera pour une opposition de gauche contre les politiques néolibérales actuelles. Rendez-vous à 14h à Gand au Vrijdagsmarkt!
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Plus de richesses…et plus de pauvres! Le mirage de l’économie de marché prend l’eau en Belgique également
De Morgen titrait à la une du 18 octobre « Le fossé entre et riches et pauvres s’agrandit en Belgique » et de citer quelques chiffres : 15 % des belges vivent sous le seuil de pauvreté* et 7 % se trouvent dans la pauvreté pendant une longue période**. Selon le même article, ce taux de pauvreté était de 13 % en 2001. 32 % d’entre eux seraient des chômeurs. Mais là où le bât blesse, c’est lorsqu’il ressort d’une autre étude – de la KBC cette fois – que la richesse des ménages a crû de 35% entre 2000 et 2004.
Vincent Devaux
Si cette dernière reste muette sur la répartition de cette richesse, un rapport réalisé en 1998 démontre que 30 % des Belges les plus riches détiennent 70 % du total des richesses.
Conclusion : de l’argent il y en a, mais dans les poches d’une minorité! La bourgeoisie et le gouvernement violet n’en ont cure. Afin de préserver ses profits, elle n’hésite pas à s’attaquer à notre sécurité sociale.
Le droitier Alain Minc résume bien la pensée de la bourgeoisie quand il dit sur RTL que le relèvement de l’âge de la pension est « absolument inévitable » et que « L’Europe a inventé l’économie sociale de marché ; pour qu’elle perdure, il faut qu’elle ne soit pas trop sociale ». En fait il veut dire pas du tout sociale! Car ce qui nous reste est du domaine de l’indigence. Et de faire l’apologie du ‘modèle scandinave’ – ‘la flexisécurité’- modèle également repris par l’Establishment. Ce qui entraînera d’un côté une explosion de ‘working poors’ (travailleurs pauvres) et d’un autre côté conduira directement les travailleurs de l’usine à la tombe.
Dans un pays, la Belgique, où la sauvegarde d’une partie de la sécu ne s’est faite par le passé qu’au prix d’une atroce augmentation de la flexibilité. Mais pour une couche de plus en plus large de travailleurs et de jeunes, les mensonges du crédo néo-libéral ne passent plus. Au fur et à mesure que la bourgeoisie détricote « le côté social du système », que le pouvoir d’achat est raboté et que l’exclusion sociale explose ; de plus en plus de voix critiquent l’économie de marché. Cette critique qui a amené les « Non à la constitution » de nos voisins français et hollandais se traduit en Belgique par les importantes mobilisations de ces dernières semaines à l’occasion des grèves contre les réformes des fins de carrières. L’importance de ces mobilisations révèle un changement d’attitude chez les travailleurs, qui ne peut que se renforcer dans le futur.
Le patronat le sait, en a peur et c’est pour cela que la FEB et d’autres organisations patronales ont usé de tous les artifices – y compris les huissiers – pour diaboliser les grèves. Nous ne sommes qu’au début de la reprise de confiance dans la lutte collective. Du défaitisme et du fatalisme caractéristiques de ces quinze dernières années en Belgique, nous nous acheminons vers une reprise des luttes revendicatives de masse. De plus en plus, l’idée d’une rupture avec le capitalisme va imprégner de larges couches; de plus en plus, les voix qui en appellent à un outil pour opérer cette rupture vont trouver un écho favorable.
* En Belgique, être sous le seuil de pauvreté signifie avoir un revenu inférieur à 772 euros pour une personne isolée ou 1.622 euros pour une famille composée du père, de la mère et de deux enfants.
** c-à-d se retrouvent sous le seuil de la pauvreté 3 fois sur une période de 4 ans. -
Face aux mensonges des médias bourgeois, les travailleurs ont besoin de leurs propres médias!
«L’approche du papy-boom rend la réforme des pensions inéluctables» déclarait Bénédicte Vaes dans Le Soir le lendemain de la grève de la FGTB. Le même jour, La Libre Belgique titrait «La FGTB a eu tout faux.» Une semaine avant la manifestation syndicale du 28 octobre contre le soi-disant Pacte des Générations, La Libre Belgique publia un éditorial ayant pour titre: «Carrières: un rejet suicidaire».
Tina De Greef
Dans une tentative rageuse de soutenir la campagne du gouvernement, les médias bourgeois ont lancé une véritable offensive pour faire taire toute voix critique.
Il est clair que les médias étaient totalement en porte-à-faux par rapport à la masse des travailleurs qui s’insurgeaient contre les projets du gouvernement. C’est le mécontentement généralisé parmi les travailleurs et leurs familles qui a forcé les directions syndicales à surmonter leur division et à organiser de nouvelles actions. L’unité à la base des syndicats a stupéfié les rédactions des télévisions, radios et quotidiens.
En passant en revue la presse de ces derniers mois, on ne peut que constater le fossé séparant les médias des travailleurs. Après la manifestation du 28 octobre, organisations patronales et médias ont unanimement remercié les travailleurs pour n’avoir pas bloqué les routes. Si les médias ouvrent largement leurs colonnes aux points de vue des employeurs, ceux des travailleurs retiennent à peine leur attention.
Les médias traditionnels ne défendront jamais les intérêts des travailleurs et des jeunes, ils sont un des instruments de la bourgeoisie pour convaincre «l’homme de la rue» d’idées bien précises. Ils assènent la rhétorique de la classe dominante à l’aide de statistiques soi-disant scientifiques.
Le phénomène de concentration capitaliste des moyens de production n’a pas épargné la presse. Aujourd’hui, la majorité des titres francophones appartiennent à 3 grands groupes de presse. Il s’agit de Rossel (Le Soir, La Lanterne, La Meuse, La Nouvelle Gazette, La Province), de SIPM (La Libre Belgique, La Dernière Heure) et de Vers l’Avenir (L’Avenir du Luxembourg, Le Jour, Le Courrier de l’Escaut, Le Rappel). Si le phénomène de concentration est moins prononcé qu’en Flandre, il faut signaler que chacun des groupes ci-dessus jouit d’un quasi-monopole régional.
Le MAS veut offrir aux travailleurs et aux jeunes un média qui leur soit propre et qui rende compte de ce qui vit dans la société. Nous le faisons via notre site sur internet (www.socialisme.be) et ce mensuel (Alternative socialiste). De cette manière, on avance un programme qui peut aider les mouvements sociaux à aller de l’avant.
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SETCA BHV: “Pour une FGTB indépendante”
Setca Bruxelles-Hal-Vilvorde
Le contrat de solidarité entre les générations et la grève du 7 ocbobre ont suscité de nombreuses réactions: FEB, gouvernement, presque tous les partis politiques et une grande partie de la presse écrite ont pris clairement position: l’âge de la prépension doit être relevé, les Canada Dry doivent se raréfier, le patronat doit obtenir des réductions de charges, etc. Ces réactions étaient pour la plupart prévisibles: les libéraux et la FEB sont bien évidemment en faveur de réductions de charges; ils défendent surtout la “classe possédante”. Même le Vlaams Blok s’est prononcé en faveur d”une prolongation de la carrière à 40 ans.
C’est surtout l’attitude des partis socialistes qui nous interpelle. Ces dernières semaines, ils taxent la FGTB de conservatrice, d’irresponsable et estiment qu’elle se trompe de stratégie. Le bouclage de zones industrielles est attaqué publiquement. Les partis socialistes défendent bec et ongles une série de mesures dont la classe ouvrière devrait faire les frais. Les privilèges de la “classe possédante” ne sont en aucun cas remis en cause: pas d’impôt sur la fortune, pas de redistribution des bénéfices croissants, pas de CSG (Cotisation Sociale Générale).
Nous estimons que l’attitude de la FGTB est la bonne: notre mission est de défendre les intérêts des ouvriers et des employés. Les mesures proposées n’apportent pas de solution au chômage et au déficit de la sécurité sociale. Les nombreuses réactions recueillies dans les entreprises vont dans le sens de ce point de vue. Il est temps que les partis socialistes changent leur attitude vis-à-vis de la FGTB.
Il est temps que la FGTB revoie sa “realtion priviligiée” avec le Spa et le PS.
En attendant, nous demandons à nos représentants nationaux de ne plus participer aux bureaux de parti du PS et du Spa.
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La grève dans la presse
Comment les quotidiens ont-ils rendu compte d’une grève générale qui a impliqué des centaines de milliers de personnes et mis la vie économique au ralenti? Un coup d’œil sur les couvertures des éditions liégeoises des journaux est éclairant.
Jean Peltier
La Libre (qui a laissé tomber la Belgique de son titre) se veut comme toujours un journal sérieux. Elle titre en grand sur « Les scandales n’affaiblissent pas le PS » avec sondage et graphiques à l’appui. Pour la grève, il faut chercher le tout petit titre (6 cm sur 4) « Journée ROUGE pour la Belgique, l’appel à la grève de la FGTB très suivi » qui renvoie à trois pages d’articles et à un édito au titre lumineux « La FGTB a eu tout faux ! ».
Le Soir se veut plus léger. Le titre central et accrocheur « Trop bon, trop belge » n’évoque pas la grève mais… les créateurs de mode (avec photo). La grève ne reçoit qu’un titre et un bout d’article, rejetés sur une seule colonne tout à droite. Le titre – « La grève est finie, il faut bien négocier » – résume à merveille la vision d’un journal pour qui la politique se fait dans les bureaux ministériels et les couloirs du parlement mais sûrement pas dans la rue.
La presse régionale n’est pas plus généreuse avec la grève mais le choix de ses priorités d’information laisse rêveur. Sous un très gros titre aux allures mystérieuses « Le Liège Black Band prêt pour le show », Le Jour présente l’équipe liégeoise de basket-ball qui entame le championnat. Sur la colonne de droite, un – beaucoup plus – petit titre (avec photo) : « Les piquets de grève bloquent le pays ». L’idée que des centaines de milliers de gens aient pu faire grève volontairement n’effleure pas le journal, pour qui une grève ne peut réussir que parce que des syndicalistes aux gros bras bloquent les entrées des entreprises.
Quant à La Meuse, elle divise sa première page en deux. A gauche, « Il égorge le dealer et file à pieds nus » ; à droite, « Philippe et Mathilde, les photos du bonheur ». La grève est évoquée de manière dramatique par un petit titre (5 cm sur 4) sans texte « Grève : la FGTB a mis en péril le mondial de ping » (un piquet ayant bloqué pendant quelques heures les travaux de reconstruction de la salle qui doit accueillir des matches de ping-pong !).
Difficile de faire mieux ? Mais non. La palme de la couverture la plus puante est, comme d’habitude, remportée haut la main par le torchon libéral bruxellois « La Dernière Heure ». Pas un seul mot sur la grève en couverture, mais un énorme titre « 30.000 illégaux arrêtés chez nous » avec photo d’un flic emmenant un illégal noir (évidemment !) et menotté (ces gens-là sont très dangereux, c’est bien connu).
C’était notre rubrique : Quelle chance d’avoir une presse libre… de dire ce que veulent leurs actionnaires et leurs amis patronaux et politiques.
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Plan Marshall. Un plan néo-libéral a t-il des chances de redresser la Wallonie?
Le “plan Marshall” annoncé avec fracas par le PS peut-il vraiment répondre aux attentes de la population? On se rend compte, quand Elio Di Rupo parle de promouvoir “l’initiative individuelle, la prise de risques,… “, qu’il s’agit d’un plan néo-libéral avec son lot de précarité pour les travailleurs. Avec ce plan, le PS se dévoile: exit le langage de gauche pour cacher les reculs sociaux. Les louanges vis-à-vis du plan se font plutôt entendre du côté des libéraux et du patronat,…et pour cause.
Vincent Devaux
Plus d’un milliard d’euros vont être nécessaire pour ce plan étalé sur 4 ans (2006-2009), ce qui ne représente qu’une augmentation annuelle du budget de 5%. Et l’argent n’est pas encore sur la table. Une part provient de la vente d’un tiers des actions d’Arcelor que la Région wallonne possédait encore. Le PS n’a pas de complexe à vendre les richesses de la collectivité ; par ailleurs Van Cau a dernièrement déclaré au nom du désormais sacrosaint ‘pragmatisme’ qu’il n’aurait aucun complexe à vendre au privé la F.N. ou la SONACA, deux entreprises qui appartiennent de la Région wallonne. 180 autres millions vont provenir d’économies faites dans les divers départements de la Région wallonne. Selon Michel Daerden, “il faut mieux utiliser l’argent”, les fonctionnaires vont donc apprendre à se serrer la ceinture. Pour promouvoir le privé, on étrangle le public.
Les financements seront destinés à promouvoir des « pôles de compétitivités », sous forme d’aides à l’investissement, de formations pour ces différents secteurs, d’aides à l’exportation,… Ce qui réjouit des patrons de l’industrie pharmaceutique comme Pfitzer. Mais ce qui laisse quand même les travailleurs de la SONACA (faisant partie d’un de ces pôles de compétitivité, l’aéronautique) dans l’expectative.
Le plan parle de la création de 2.000 emplois dans les secteurs de la petite enfance et de l’accompagnement des personnes âgées, ce qui ne ferait que combler partiellement un retard immense, mais prévoit d’autre part de réduire également le coût du travail et d’exonérer fiscalement les aides à l’investissement et cela dans le cadre de la création de ‘zones franches’. Toujours dans la même veine, il est question de supprimer les taxes communales et provinciales sur la force motrice, sur la superficie,… Bref encore et toujours des cadeaux au patronat.
Entre 150 et 270 millions seraient affectés à la recherche, mais mis à part 5 millions pour la recherche fondamentale, le reste serait alloué à la recherche appliquée (orientée vers les intérêts des entreprises). Si le plan met l’accent sur la formation (200 millions), dans le même temps Marie-Christine Simonet (CDh) veut remettre dans les mains du privé la rénovation et l’entretien des bâtiments scolaires.
Pour Di Rupo, ce train de contre-réformes est une manière commode pour se présenter comme ‘fréquentable’ et ‘responsable’ auprès de la bourgeoisie et des partis traditionnels néerlandophones, indispensable si il veut s’assurer un avenir au niveau fédéral. Mais s’il fait tout pour convaincre le Nord du pays que la Wallonie va se redresser, il n’est pas seul et doit compter avec les récents dérapages; circuit de Francorchamps, vignette automobile pour la Wallonie et scandale de corruption dans les logements sociaux. Il est difficile d’accorder tous les violons au sein de son parti ; non pas qu’il y ait beaucoup de résistances au sein de celui-ci pour une politique néo-libérale, mais plutôt car ce plan touche également aux intérêts particuliers des différentes baronnies, tenants de mandats,…au dépend d’ailleurs de la classe ouvrière.
En augmentant encore plus les inégalités sociales, le PS trahit le rôle émancipateur pour les travailleurs qui devrait être le sien et utilise les méthodes de la bourgeoisie pour prolonger la vie d’un système capitaliste atteint depuis longtemps de sénilité.