Category: National

  • C’est au chômage qu’il faut s’en prendre, pas aux chômeurs !

    La Ministre De Coninck précipite les chômeurs dans la pauvreté

    Le gouvernement Di Rupo Ier est arrivé au pouvoir fin 2011 avec un accord gouvernemental portant sur 11,3 milliards d’euros d’assainissements sur le dos de la population. Comme c’est souvent le cas, les plus faibles sont les premiers attaqués et les chômeurs ont été les plus exposés aux premiers coups. Il n’a pas fallu attendre longtemps pour que les négociateurs se mettent d’accord sur la réduction drastique des allocations à un niveau bien inférieur au seuil de pauvreté. Les chômeurs n’ont que peu de temps pour s’y préparer.

    Par Sanja (Anvers), habituée des petits boulots et du chômage

    La diminution des allocations débutera à partir de novembre (tiens, tiens, après les communales…) et s’effectuera par étapes. Il s’agit en moyenne d’une diminution de 25% des allocations. Pour les ‘‘chefs de ménages’’, il s’agit d’une diminution de 12%, et de 17,5% pour les célibataires. Mais les cohabitants légaux vont perdre 41,5% et ne toucheront plus que 483 euros par mois. De son côté, la ministre de l’Emploi Monica De Coninck (SP.a) perçoit un salaire net de 10.708 euros par mois, l’équivalent du revenu cumulé de 22 chômeurs cohabitants.

    Pénurie d’emplois : la faute aux chômeurs ?

    La ministre soutient que cette mesure antisociale est un petit ‘‘coup de main’’ pour ceux qui ont abandonné la recherche d’un travail par ‘‘paresse’’, ‘‘démotivation’’, ‘‘manque de volonté’’. La fable du profiteur qui pille la sécurité sociale sert à masquer la réalité du manque d’emplois. C’est le cas en Wallonie et à Bruxelles, mais aussi en Flandre. Fin mai, il y avait ainsi 22.000 postes vacants pour les 188.222 demandeurs d’emploi flamands. Le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté de 3,2% en Flandre par rapport à 2011, et de 7,9% parmi la jeunesse. Partout en Belgique, les jeunes sont surreprésentés dans les jobs intérimaires et sont les premières victimes d’un ralentissement économique.

    Histoire d’encore aggraver la situation des jeunes, le gouvernement a remplacé le stage d’attente par un ‘‘stage d’insertion professionnelle’’. Concrètement, cela signifie que les jeunes doivent attendre un an (et non plus 9 mois le plus généralement) avant de percevoir une allocation. Ces jeunes sont-ils trop paresseux pour chercher un emploi inexistant ou sontils victimes du système ?

    Le gouvernement veut obliger les chômeurs à accepter n’importe quel emploi à n’importe quelle condition, ce qui met sous pression l’ensemble des salaires et des conditions de travail. Les emplois de qualité disparaissent dans une spirale infernale qui ne laisse place qu’à la précarité.

    Et si la ministre était une travailleuse sans emploi peu qualifiée de plus de 50 ans ?

    Fin avril s’est déroulé un débat entre la ministre De Coninck et des représentants syndicaux de la CSC et de la CGSLB. Des chômeurs étaient également présents pour témoigner. Parmi eux se trouvait une chômeuse de plus de 50 ans qui, après une longue carrière, n’a plus trouvé d’emploi. Selon le rapport du débat sur le site dewereldmorgen. be, la ministre aurait répondu: ‘‘Je suis aussi une cinquantenaire ; je ne peux pas imaginer que quelqu’un me dise que je ne peux plus travailler. Il y a beaucoup de préjugés sur ce groupe, mais ils sont faux.’’ La ministre semble oublier que tout le monde ne bénéficie pas de sa position privilégiée. Que ferait-elle si elle était peu qualifiée et dépourvue de ses réseaux professionnels ?

    Il nous faut une réponse socialiste

    Les attaques contre le système de chômage et la flexibilisation du marché du travail s’accompagnent d’une attaque contre les pensions, les budgets alloués aux logements sociaux, l’enseignement, les transports publics et de nombreux autres services publics. Cette logique néolibérale mine systématiquement notre pouvoir d’achat, ce qui enfonce encore plus notre économie dans la crise.

    Il nous faut dépasser les limites du système capitaliste. La seule solution qui permet d’attaquer le chômage structurel actuel est de répartir le travail disponible, en instaurant la semaine des 32 heures de travail avec maintien du salaire et embauches compensatoires. Les partis traditionnels sont effrayés par ce qu’implique de défendre une telle mesure. A nous de développer notre propre outil politique : un nouveau parti des travailleurs qui joue un rôle dans l’organisation des luttes sociales. Un parti de ce type serait le meilleur endroit où débattre de l’organisation de la lutte mais également, et surtout, des bases à poser pour sortir du capitalisme et instaurer une société socialiste démocratique

  • Communes : Il existe une alternative à l’avalanche d’austérité!

    En raison des prochaines élections communales, les autorités communales tentent désespérément de combler leur budget sans trop ouvertement devoir recourir à des mesures d’austérité. Les Sanctions Administratives Communales (SAC) servent de revenus additionnels, tout comme les impôts cachés sur l’énergie, l’eau et la télédistribution ou encore la vente du patrimoine communal. Toute une série d’autorités communales seront ‘‘soudainement’’ exposées à de nouveaux déficits dès le 14 octobre prochain, et nous serons confrontés à une avalanche de coupes budgétaires et de nouvelles taxes.

    Par Tim (Bruxelles)

    La situation financière des autorités communales est problématique, c’est un fait bien connu. Tant ‘‘l’Union des Villes et Communes de Wallonie’’ (UCVW) que sa contrepartie flamande le ‘‘Vereniging van Vlaamse Steden en Gemeenten’’ (VVSG) ont récemment tiré la sonnette d’alarme. Le VVSG a dénoncé que 53% des bourgmestres flamands prévoient d’augmenter les impôts au cours de la prochaine législature et que 64% veulent économiser dans les dépenses communales. 70% des communes flamandes ont clôturé l’année 2011 avec un déficit tandis que l’UCVW a calculé que 39% des communes wallonnes sont confrontées à un déficit structurel (chiffre que ne prend pas encore compte des conséquences de la chute de Dexia et du Holding Communal). L’UCVW prévoit que la législature 2013- 2018 sera dominée par la ‘‘stricte rigueur budgétaire’’, description qui a l’avantage de ne pas parler ‘‘d’austérité’’.

    A Bruxelles, la moitié des communes a terminé l’année 2011 dans le rouge, un chiffre qui n’a pu être obtenu qu’avec la dotation spéciale de 30 millions d’euros octroyés chaque année aux communes par la Région Bruxelles Capitale. Sans cette prime, seule la commune d’Uccle aurait terminé en boni !

    Les élections communales passées, les communes devront faire le bilan de la débâcle de Dexia et des dividendes du Holding Communal qu’elles ne recevront plus. Il y aura aussi l’explosion des dépenses des CPAS en conséquences des exclusions des allocations de chômage, ou encore le dossier des pensions du personnel communal statutaire. Ces dernières décennies, les communes ont systématiquement remplacé les statutaires par des contractuels, des faux statuts ou de l’intérim. Le résultat est que de moins en moins de fonctionnaires statutaires contribuent aux pensions de leurs anciens collègues et les coûts supplémentaires pour les communes sont très importants. ‘‘En ce monde rien n’est certain, à part la mort et les impôts’’ disait déjà Daniel Defoe dans son ‘‘Histoire politique du Diable’’. Après les élections, nous devons nous attendre à de nouveaux impôts et à une vaste opération d’austérité communale.

    Beaucoup d’autorités communales affirment laconiquement qu’il n’existe pas d’alternative. Prisonniers de la logique capitaliste, ils partent de l’idée d’un budget fixe, à partir duquel il faut absolument économiser ou désespérément rechercher de nouveaux revenus, bien souvent parmi la travailleurs, les jeunes et les allocataires sociaux. En tant que marxistes, nous refusons d’accepter cette logique : nous partons toujours des besoins réels pour y répondre en cherchant l’argent là où il se trouve. Le PSL participera aux élections d’octobre dans plusieurs communes, généralement dans le cadre de coalitions anti-austérité plus larges. Nous aurons ainsi des candidats sur les listes de Rood ! en Flandre, de Gauches Communes à Bruxelles, du Front de Gauche à Charleroi et La Louvière. A chaque fois, nos candidats défendent un programme identique : un projet ambitieux de construction de logements sociaux, de crèches publiques, d’écoles et de parcs, avec une augmentation des moyens alloués à la jeunesse et à la culture. Nous revendiquons aussi de meilleurs statuts et salaires pour le personnel communal, la généralisation de la fonction statutaire, l’instauration de la semaine de travail des 32 heures avec embauches compensatoires et sans perte de salaire afin d’assurer le meilleur fonctionnement des services à la population.

    Nous nous opposons aux coûteux projets de prestige et appelons les communes à lancer une campagne pour pousser les autorités à aller chercher l’argent chez les spéculateurs et les multinationales. Nous basons notre approche sur les diverses expériences de nos camarades britanniques qui, au début des années ’80, avaient gagné une majorité politique au conseil communal de Liverpool et qui se sont mis à la tête d’une campagne nationale contre les mesures d’austérité du gouvernement Thatcher contre les communes. Une telle campagne est également possible chez nous : après le 14 octobre, les autorités communales devraient introduire des budgets déficitaires afin de répondre aux besoins réels précédemment évoqués. Une coalition de communes refusant de participer à la politique d’austérité et appelant la population à exiger des moyens des autorités fédérales et régionales pourraient récupérer les sommes que les communes ont perdues suite aux décennies de politique néolibérales. Nous pensons ici au coût de la privatisation du secteur énergétique ou aux cadeaux fiscaux pour les grandes entreprises et les super-riches, qui n’utilisent leurs profits que pour spéculer.

    Une telle campagne devrait être portée par des comités d’action dans tous les quartiers et les entreprises des communes, et mener campagne pour que d’autres communes rejoignent ce combat. Ainsi, les politiciens bourgeois ne pourraient plus se cacher derrière leurs palabres sur les divers niveaux de compétence.

    A Liverpool, cette campagne a rencontré le succès : 4800 nouvelles maisons sociales ont été construites (7.000 autres ont été rénovées) de même que 6 nouvelles crèches, 17 écoles primaires, 5 centres sportifs. La ville a embauché 2.000 travailleurs de plus. Si une telle chose était possible à l’époque de Margaret ‘‘Dame de Fer’’ Thatcher, quelle peut bien être l’excuse de nos politiciens pour ne pas faire de même aujourd’hui ? Votez pour les candidats du PSL dans votre ville ou votre commune, et construisez avec nous au cours des années à venir une coalition anti-austérité dans chaque ville et commune !

  • Le gouvernement Papillon fête ces 6 mois : de la chrysalide est sorti un monstre social

    Le gouvernement Di Rupo a tiré le bilan de ses 6 premiers mois. Avec un sens de la modestie incomparable, le ministre des finances Steven Vanackere a déclaré que la Belgique est un ‘‘Top Performer’’. Le Premier Ministre a quant à lui présenté son gouvernement comme étant ‘‘un gouvernement de la confiance et de l’espoir’’. La seule ombre au tableau qui vient ternir ce magnifique bilan, c’est l’opposition croissante à la politique d’austérité partout en Europe. En Belgique, le PS est descendu de 6% dans les sondages, mais c’est en fait la majorité des partis traditionnels qui sont à la peine dans les sondages d’opinions. Cela explique peut-être la colère de Di Rupo contre les syndicats et le mouvement social !

    Par Alain (Namur), article tiré de l’édition d’été de Lutte Socialiste

    Selon Di Rupo ‘‘le gouvernement a réalisé un travail titanesque… Démiurgique…’’ Il a beau citer tout les chiffres qu’il veut pour tenter de faire croire aux Belges que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, cela n’empêche pas 66 % des Belges de penser que le système socio-économique ne les rassure pas (baromètre Le Soir).

    Le gouvernement Papillon a de fait réalisé un travail démiurgique : attaque contre la fonction publique, contre les pensions, contre les chômeurs, contre les soins de santé,… Tout cela en 6 mois de temps et en affrontant une grève générale et des manifestations et grèves sectorielles. Il a réalisé un travail démiurgique au service du patronat et de l’oligarchie financière.

    Malgré tout cela, la crise politique en Belgique n’est pas réglée. La N-VA, malgré un léger tassement, reste à un niveau extrêmement élevé dans les sondages (38 %) alors que les partis traditionnels en Flandre ne réussissent pas à restaurer leurs positions. En Wallonie et à Bruxelles, les sondages indiquent que les partis traditionnels soit reculent, soit stagnent. Les seuls partis à engranger des opinions favorables sont les partis plus radicaux. La méthode Coué qu’applique le gouvernement ne convainc personne, même pas lui-même. Johan Vandelanote veut reporter la remise du budget à l’Europe afin de ne pas présenter un budget d’austérité avant les élections communales. Pour un ‘‘Top Performer’’, ça sent franchement la panique !

    On le voit partout en Europe, les peuples sont à la recherche d’une alternative politique. En Belgique, une partie de la base syndicale a ouvertement entamé ce processus. Comme Syriza en Grèce et le Front de Gauche en France, nous avons besoin de notre propre relais politique. Avec l’acceptation de tous les mécanismes d’austérité européens (traité de Maastricht, traité de Lisbonne, MES…) par la social-démocratie et les verts, il est clair que l’on doit construire une force de gauche basée sur la lutte des travailleurs et des jeunes.

    Le PS, après 6 mois de gouvernement, révèle son vrai visage, celui d’un parti qui a accepté la logique de gestion du capitalisme et qui a intégré les contraintes liées à cette gestion comme l’austérité et l’attaque contre les travailleurs en période de crise économique. Il sera impossible de conquérir ou même de défendre nos acquis si l’on doit satisfaire l’appétit du monde financier. On a augmenté les garanties pour Dexia de 10 milliards d’euros. Mais malgré cela, la ministre de la santé nous dit qu’il n’y a pas assez d’argent dans le secteur des soins de santé pour rembourser les consultations psychologiques. Alors qu’en 10 ans la consommation d’anxiolytique a augmenté de 58 %, Laurette Onkelinx nous dit en souriant qu’il faut être ‘‘réaliste’’ et qu’on n’a pas d’argent pour les soins de santé.

    On le voit, cette logique est criminelle au sens propre du terme. Cette logique criminelle défendue aujourd’hui par le PS doit être combattue en imposant une politique qui est basée sur les besoins sociaux de la majorité sociale.

  • [VIDEOS] Meeting européen contre l'austérité

    Le 20 juin dernier s’est tenu un meeting européen contre l’austérité s’est tenu à Bruxelles, qui a notamment servi à lancer la campagne de ‘‘Gauches Communes’’ – un collectif de progressistes, de syndicalistes et de militants – pour les élections communales à Bruxelles. Environ 150 personnes étaient présentes et ont pu notamment écouter une oratrice de Syriza, un représentant d’Izquierda Unida,… Nous vous proposons ici d’écouter les diverses prises de parole.

    Tony Mulhearn (TUSC, Royaume-Uni)

    Joseì Menendez (Izquierda Unida, Espagne)

    Stephen Bouquin (Rood!)

    Paul Murphy (député européen irlandais, Socialist Party)

    Panayota Maniou (Syriza)

    Charlotte Balavoine (PCF, Front de Gauche Benelux)

    Bernard Wesphael (Mouvement de gauche)

    Anja Deschoemacker (PSL LSP, Gauches Communes)

  • NON a l'extreme droite a Namur !

    RASSEMBLEMENT CONTRE LA PRÉSENCE DE L’EXTRÊME-DROITE À NAMUR ! PLACE D’ARMES, VENDREDI 6 JUILLET À 10H

    Le groupuscule d’extrême-droite Solidarité Unitaire, fondé par des membres de l’ex-Front National, compte manifester ce vendredi à Namur. Ce cas illustre une fois de plus la volonté de plusieurs partis d’extrême-droite de s’implanter dans notre ville. Il y a quelques semaines, d’autres extrémistes avaient distribué sur le marché des tracts accusant les « immigrés » d’être responsables du chômage et de la montée de la précarité. Nous, militants ou simples citoyens namurois, refusons la présence des partis de la haine à Namur.

    Des indignés – PSL – JOC – jeunes FGTB – PTB

    En France, Marine Le Pen a dépassé le score de son père de 2002. En Grèce, le parti néo-nazi "Aube Dorée" – responsable de plusieurs pogroms anti-immigrés et dont le programme contient l’installation de mines antipersonnel aux frontières du pays – a atteint les 7% des voix. Aux Pays-Bas, en Suisse, en Hongrie, en Norvège, etc. ; on constate une poussée de l’extrême-droite violente.

    En Belgique, les sondages indiquent une remontée du Vlaams Belang et la recrudescence de l’activité des partis nationalistes est évidente. Certains se donnent une image de progressistes en cachant la réalité de leurs programmes qui ont tous en commun d’être racistes, sexistes, homophobes et profondément réactionnaires. La crise économique et l’austérité, la montée du chômage et des exclusions, le manque de perspectives démontrent l’absurdité du système économique en place. Avec ses méthodes habituelles de division, l’extrême-droite est le meilleur allié des politiciens qui nous font payer la crise des banquiers et des nanciers.

    Travailleurs belges ou immigrés, nos intérêts sont les mêmes.

    Organisons la colère sans nous tromper de cible !

    Nous appellons à un rassemblement pacique ce vendredi 6 juillet à 10h, Place d’Armes. Construisons une plate-forme large et ouverte réunissant organisations et citoyens pour combattre les idées d’extrême-droite !

  • Nos aînés livrés à la soif de profits du marché immobilier

    Puisque le gouvernement ne trouve pas nécessaire d’investir suffisamment de moyens afin de faire face aux besoins urgents de soins pour les personnes âgées, la porte est ouverte pour que des fonds immobiliers construisent des maisons de repos privées avec pour objectif de réaliser d’énormes bénéfices. Après la pénurie de places dans les crèches, les écoles, les logements sociaux ou sur le ‘‘marché de l’emploi’’, on voit maintenant également apparaître une pénurie de places dans les maisons de repos et de soins. Il s’agit d’un exemple de plus qui illustre que la société capitaliste est en pleine faillite.

    Selon le quotidien flamand De Standaard, entre 1.600 et 3.000 nouveaux lits sont nécessaire chaque année dans les maisons de repos. Le Bureau du plan prévoit que pas moins de 600.000 personnes âgées vont s’ajouter aux chiffres déjà grands de personnes qui devraient bénéficier d’un accueil au cours des 50 prochaines années. Face à cela, les autorités publiques ferment leurs yeux. Les moyens diminuent alors que l’offre augmente dans de nombreux domaines, ce qui rend tout à fait réaliste de passer sa vie sur liste d’attente !

    Faute d’une intervention des autorités, de grandes opportunités sont ainsi laissées au secteur privé, pour qui cette demande de places résonne comme autant de pièces tombant dans les poches des actionnaires. Les fonds immobiliers sont très actifs sur le marché des soins aux personnes âgées, sans que le respect de nos aînés ne sont le moins du monde leur priorité. Auparavant, la société immobilière Cofinimmo était la plus puissante sur le marché immobilier des espaces de bureaux. Cette société immobilière belge est maintenant en passe de devenir en seulement quelques années le plus grand acteur sur le marché européen des maisons de repos. Les maisons de repos sont évaluées à 34% du portefeuille de la société, les bureaux tombant ainsi à 50%.

    Le secteur immobilier des maisons de repos est particulièrement attrayant, aux dires du De Standaard. Le journal écrit: "La ‘‘chance’’, c’est que la demande est forte et non cyclique. Par conséquent, l’occupation des bâtiments est garantie à 100 pour cent. Dans les immeubles de bureaux du portefeuille de Cofinimmo pour cette année, seuls 93% des possibilités étaient occupées. Les problèmes dans le secteur de l’immobilier de bureau ont augmenté ces dernières années en raison de la crise économique et d’une offre excédentaire provoquée par la spéculation.’’ Le secteur de l’accueil des personnes âgées est donc considéré comme un juteux refuge pour ces rapaces.

    Il s’agit cependant d’un refuge bien relatif. Avec la crise économique et la politique d’austérité, le niveau de vie des personnes âgées est menacé. De même, comment les travailleurs d’aujourd’hui – de plus en plus condamnés aux contrats temporaires, précaires et faiblement rémunérés – pourront-ils s’offrir une place dans une maison de repos privée ?

    La société Cofinimmo ne se limite pas aux maisons de retraite. En France, elle investit également dans les hôpitaux psychiatriques et les centres de convalescence. La société n’a pas encore franchit l’étape des hôpitaux, trop gros et trop difficile à réaffecter. En refusant d’investir suffisamment de moyens dans le secteur des soins de santé et en laissant les sociétés immobilières privées et les spéculateurs avides de profit s’en charger, les autorités jouent avec l’avenir même de nos soins de santé. Ce secteur n’est-il pas trop important que pour être livré comme proie à cette même logique capitaliste qui est responsable de la crise économique actuelle ? Il nous faut de toute urgence un plan d’investissement massif dans le secteur public des soins de santé et de l’accueil aux personnes âgées. Mais pour cela, nous n’avons rie à attendre des partis traditionnels, tous acquis à la logique de l’économie de marché et de la concurrence.

  • REPRENONS NOS COMMUNES !

    Avec des listes de gauche, préparons nous aux attaques antisociales qui suivront les élections communales !

    La campagne électorale a commencé, les premières affiches ont fait leur apparition. De façon assez remarquable, c’est à peine s’il est fait mention de la crise économique et des assainissements budgétaires… C’est que tous les partis établis réussiront à s’entendre, à tous les niveaux de pouvoir, dès lors qu’il sera question de poursuivre la politique d’austérité. En évitant d’en parler, les partis traditionnels espèrent bien que les électeurs ne se détourneront pas d’eux. C’est pour cette même raison que le ministre de l’économie Vande Lanotte veut reporter à après les élections la présentation du budget fédéral belge devant la Commission Européenne.

    Par Anja Deschoemacker, tête de liste de ‘‘Gauches Communes’’ à Saint-Gilles (Bruxelles)

    Les diverses possibilités pour les communes de procéder à des ‘‘économies indolores’’ sont presque totalement épuisées. La pénurie de moyen est déjà gigantesque dans tous les services communaux, y compris dans les CPAS, qui doivent faire face aux conséquences d’une pauvreté croissante. Dans de nombreuses communes, la majorité du personnel n’est pas statutaire. Certains contrats de travail dans les communes figurent parmi les plus précaires sur le marché de l’emploi. Les budgets communaux reposent sans cesse plus sur des taxes antisociales, qui pèsent plus lourdement sur les petits budgets (amendes et sanctions administratives, diverses taxes…), tandis que les revenus plus élevés ne contribuent que pour des cacahouètes.

    Après les élections, on n’entendra partout crier qu’il n’y a ‘‘pas d’argent’’. Cela fait déjà un bon moment que les logements sociaux, l’enseignement, les crèches ou encore les divers services sociaux souffrent de sous-financement. Alors que les plus riches, le 1%, reçoivent une pluie de cadeaux tel que la déduction des intérêts notionnels (pour un coût de 4,25 milliards d’euros en 2011), nos enfants doivent suivre un enseignement donné dans des containers et même comme ça, chacun n’est pas garanti d’avoir une place !

    Les communes ne dérogent pas à la règle et vont chercher leurs moyens dans les poches les plus humbles en maintenant les privilèges des riches. Les conseillers communaux rétorqueront que les communes n’ont pas tous les pouvoirs en mains pour s’en prendre aux capitalistes et aux spéculateurs. Mais les partis qui sièges aux conseils communaux sont les mêmes que ceux qui dirigent les autres niveaux de pouvoir !

    Nous devons nous préparer à lutter contre l’austérité, et commencer dès maintenant à regrouper les forces qui s’engageront dans ce combat. C’est l’un des principaux objectifs des listes Rood ! en Flandre (notamment à Anvers et Gand), des listes Gauches Communes à Bruxelles (à Saint-Gilles, Jette, Anderlecht et Ixelles) ou des listes Front de Gauche à Charleroi et La Louvière.

    Un autre élément important de cette campagne sera de populariser la nécessité d’une formation de gauche capable de fédérer la résistance. Les exemples du Front de Gauche français ou de Syriza en Grèce constituent d’importantes sources d’inspiration à partir desquelles des leçons peuvent être tirées pour la Belgique. C’est le cas vis-à- vis du programme (où il est question de placer sous contrôle public des secteurs clés de l’économie), mais également concernant la collaboration d’une diversité de courants réunis en respectant leurs spécificités et avec un début de discussion ouverte et démocratique.

  • Des listes rouges à Gand et à Anvers

    Les prochaines élections communales aborderont d’autres thèmes que ceux du fédéral et des régions, mais constitueront toutefois une indication des rapports de forces existants entre partis politiques, et plus particulièrement dans les grandes villes. En Flandre, on regardera particulièrement les villes d’Anvers et de Gand, et nous sommes heureux que Rood! (une initiative large à laquelle participe le PSL) y dépose des listes.

    Par Jarmo Van Regemorter, candidat de Rood! à Anvers

    La politique qui y a été menée ces dernières années a été caractérisée par le marketing urbain et les projets de prestige, tandis que les problèmes sociaux ont été ignorés. Cela ne surprendra personne de lire que l’augmentation du chômage et de la pauvreté est alarmante dans les deux villes, mais les conseils communaux ont refusé d’investir dans le personnel communal, les services sociaux et le logement. Ce qui compte, c’est que ces villes donnent de l’extérieur l’image de petits paradis où règnent l’harmonie et la tranquillité.

    A Anvers, Patrick Janssens (SP.a) et Bart De Wever (N-VA) seront les deux grandes figures en lice. Mais même s’ils s’opposent, leur programme reste similaire : faire supporter à la population le coût de la mise en liquidation du Holding communal, qui a fait naufrage dans le sillage de Dexia. Pendant ce temps, 20.000 personnes sont sur liste d’attente pour un logement social tandis que l’enseignement communal rencontre problème sur problème.

    A Gand, un premier pas a été posé vers l’organisation active de la résistance avec la création des ‘‘Gantois contre les assainissements’’, qui ont notamment organisé une manifestation de plus de 400 personnes dans le centre ville pour protester contre les attaques qui frappent les transports en commun. Rood! a été la cheville ouvrière de l’initiative, et a démontré en pratique ce que doit être une réelle opposition de gauche. Rood ! a également initié une campagne exigeant l’augmentation du nombre de places dans les crèches publiques.

    Pour un front de gauche ouvert

    Le PSL soutient activement Rood !. Ces élections sont une opportunité pour l’initiative de se profiler comme une formation politique ouverte défendant les intérêts des travailleurs et de leurs familles. Rood ! rassemble des personnes issues d’horizons fort différents, qui collaborent dans le respect mutuel, avec une place réelle pour la diversité d’opinions. Mais un véritable front de gauche réunissant toutes les forces à la gauche du SP.a et des Verts aurait été un signal encore plus puissant. Hélas, au PTB, les esprits ne sont pas encore prêts pour une véritable coopération visant à combler le vide politique à gauche. Mais les appels pour un véritable front de gauche vont aller en s’amplifiant.

    Parmi les syndicalistes, tant de la FGTB que de la CSC, ainsi que chez chaque personne de gauche grandit le désir d’enfin disposer d’un élu de gauche au Parlement après les élections de 2014. La meilleure manière d’atteindre cet objectif est de rassembler toutes les forces aujourd’hui dispersées, dans le respect de l’autre et de ses spécificités.

  • Le changement, c’est maintenant ?

    Les représentants les plus prévoyants de la bourgeoisie veulent une politique d’austérité moins sévère pour éviter la révolte – mais, eux aussi, envoient la facture aux 99%

    L’élection de Hollande, avec le succès électoral du Front de Gauche en France et de Syriza en Grèce, ont donné un nouvel élan aux discussions sur le rythme de la politique d’austérité. Ce phénomène est d’ailleurs bien plus général : aux Pays-Bas, des sondages montrent que le SP – un parti à gauche du parti social-démocrate traditionnel, le PvdA – pourrait devenir le plus grand parti du pays et, en Allemagne, dans l’Etat régional de Rhénanie du Nord Westphalie, les sociaux-démocrates du SPD ont remporté les dernières élections sur base d’une campagne défendant un rythme d’austérité moins élevé.

    Par Anja Deschoemacker, tête de liste à Saint Gilles (Bruxelles), pour ”Gauches Communes”

    Di Rupo et les couches dominantes de la bourgeoisie belge poussent un soupir de soulagement: la pression diminue pour se jeter dans l’aventure d’une confrontation directe avec le mouvement ouvrier. La satisfaction ne touche pas que le PS et le CD&V (car leurs amis des directions syndicales ont sans cesse plus de difficultés à convaincre leurs bases de l’intérêt des ces liens amicaux), elle est bien plus répandue, comme l’a exprimé Guy Verhofstadt en déclarant préférer François Hollande. Les médias s’efforcent partout de convaincre qu’une orientation fondamentalement “différente” est actuellement à l’œuvre. De quelle manière ? La bourgeoisie ne présentera-t-elle plus la facture de la crise à la grande majorité des travailleurs et des pauvres ? Les gouvernements sociaux-démocrates vont-ils stopper la crise et nous sortir de la récession/dépression ? Vont-ils faire baisser la pauvreté et offrir à la société les moyens nécessaires pour progresser à nouveau ? Vont-ils offrir un avenir aux jeunes (en Espagne la moitié d’entre eux est sans emploi) ?

    Regardées de plus près, leurs propositions n’expriment pas une orientation politique fondamentalement différente. Elles ne partent pas de l’idée que l’économie doit satisfaire les besoins de la majorité de la population (de bons emplois avec de bons salaires, des logements abordables et confortables, des services publics de qualité, des soins de santé et l’aide aux plus faibles renforcés, un enseignement accessible,…) mais du constat que l’austérité dure risque de miner la base du système capitaliste en provoquant des révoltes de masse. En bref, il s’agit d’une autre austérité, pas d’une autre politique !

    Que représentent donc les propositions de lutte contre la fraude, d’impôts sur la spéculation et sur les riches? Qu’en est-il de cette répartition plus “équilibrée” des efforts ? En Belgique, cette histoire a tellement été racontée que sa crédibilité est nulle. Ces dernières années, chaque mesure de ce type a été utilisée comme justification de la modération salariale et des attaques contre les allocations (sous le seuil de pauvreté) ainsi que des services publics (de plus en plus chers pour l’utilisateur individuel). Et ces règlementations ont à chaque fois compris de petits stratagèmes permettant aux plus riches d’échapper à leurs devoirs. On va chercher des cacahuètes chez les plus riches afin de faire supporter le gros de l’austérité à la majorité de la population.

    Ce “tournant” dans la politique européenne ne provient pas d’une inquiétude concernant le sort des masses, mais bien de l’énorme pression qui commence à croître contre la politique d’austérité. Les partis traditionnels sont sur la sellette, et des initiatives comme Syriza, le Front de Gauche et le SP risquent de les pousser dehors. Si cette pression disparaît, il n’y aura même plus de concessions minimales.

    Les médias veulent répandre des illusions, mais l’expérience des masses (qui ont déjà vu à l’œuvre la trahison des sociaux-démocrates embourgeoisés des décennies durant) aidera à rapidement les dissiper. Sans renverser le capitalisme, les moyens financiers continueront de disparaître dans les poches des supers-riches et notre société deviendra une arène désespérée où les gens se bâteront pour les quelques miettes qui tomberont du banquet des riches.

  • ‘‘Gauches Communes’’ et Rood ! ont lancé leurs campagnes avec le soutien de la gauche européenne

    Cet automne, la crise la plus importante depuis la Grande Dépression des années ’30 en sera à sa quatrième année. Le capitalisme, son idéologie, ses institutions et ses représentants politiques font l’objet d’une profonde crise de légitimité. Cela nécessite une alternative issue de la seule force de cette société capable d’aboutir à un véritable changement : la classe ouvrière, soutenue par toutes les couches exploitées de la société.

    Par Eric Byl

    L’activité militante n’a pas connu de pause, comme le prouvent les nombreuses mobilisations de masse et grèves qui ont eu lieu. Sans traduction politique hélas. Ce n’est que maintenant que nous assistons aux débuts du développement d’une représentation politique des luttes avec le Front de Gauche en France ou Syriza en Grèce. En Belgique aussi, nous avons besoin d’une formation de gauche conséquente, basée sur la coopération, le respect mutuel et l’ouverture. C’est pourquoi les militants du PSL vont participer aux prochaines élections communales dans diverses initiatives unitaires. Ce mois de juin, trois d’entre elles (à Anvers, Gand et Bruxelles) ont lancé leur campagne avec des meetings internationaux. L’auteur de ces lignes était présent à Anvers et Bruxelles.

    A Anvers, Erik De Bruyn (de Rood !) a réfuté devant les 85 auditeurs l’idée selon laquelle les élections communales n’ont rien à voir avec la politique nationale. C’est pourquoi Rood ! a commencé sa campagne par une rencontre internationale, parce que l’austérité imposée à l’échelle européenne trouve une traduction à l’échelle nationale, régionale et communale. Il explique pourquoi il n’existe aucun moyen pour les jeunes, ce qu’a également abordé Tine Pauwels, la plus jeune candidate sur la Liste Rood ! à Anvers, ou pour l’enseignement et le logement, ce qu’a aussi abordé l’enseignante Elke Heirman. ‘‘Il y a de l’argent à Anvers’’, a déclaré Jarmo De Regemorter (PSL), ‘‘sous les matelas et sur les comptes bancaires des fraudeurs diamantaires et des patrons de l’industrie portuaire.’’ Peter Veltmans, du SAP (la LCR en Flandre), militant de la CGSP-Finances, a souligné une autre source possible pour les dépenses sociales: un audit sur la dette de la ville et un moratoire sur le remboursement. Frank Baeyens, conseiller de district à Merksem, a fait le tour de la politique appliquée dans son district. Ivo Janssen, qui tirera la liste de Rood! à Anvers, a expliqué que Rood ! veut être le porte-parole de tous ceux qui ne se sentent plus représentés par les politiciens traditionnels.

    Anja Deschoemacker a développé ce même point lors du meeting de ‘‘Gauches Communes’’ à Bruxelles, où 150 personnes étaient présentes. La volonté de Johan Vande Lanotte de reporter la publication du budget fédéral au lendemain des élections communales ‘‘n’est pas motivée par la peur que le 1% soit en désaccord’’ a-t-elle souligné, ‘‘mais par la prise de conscience que les 99% les puniraient.’’ Le fait que la politique locale n’est pas déconnectée de la politique nationale, elle-même inséparable de la politique internationale, a été souligné par de nombreux orateurs. Bernard Wesphael (du Mouvement de Gauche) a averti de la catastrophe que représentera l’application du nouveau traité fiscal européen et a appelé à un front uni sur cette question. Paul Murphy, le seul eurodéputé européen irlandais à avoir voté contre ce traité d’austérité lors du référendum irlandais, a précisé la saignée massive que cela représenterait pour la population. L’économie européenne va s’effondrer en plein dans la récession. Il a réfuté le mensonge selon lequel ce traité allait aider à sauver l’Irlande. La seule chose qui sera aidée, a-t-il dit, c’est la montée du chômage et de l’émigration. Paul venait tout juste de rentrer de Grèce ‘‘la ligne de front de la guerre de classe.’’ L’importance de ce combat pour tous les travailleurs, les étudiants, les allocataires sociaux ou les malades nous a été expliquée par Panayota Maniou, collaboratrice de Nikos Chountis, député européen de Syriza. Elle a parlé d’une véritable catastrophe humanitaire. Syriza sera présent à la fois au Parlement et dans la rue en opposition à la politique d’austérité, a-t-elle affirmé. Charlotte Balavoine (Front de Gauche) a donné une idée des points centraux autour desquels le FdG tente d’organiser la résistance : la redistribution des richesses par la nationalisation des banques et le financement massif d’un secteur public au service du peuple, la démocratisation des diverses institutions qui sont devenues exclusivement des outils pour les riches et enfin la révision de la construction européenne, notamment par l’abrogation des traités de Lisbonne et de Maastricht.

    Réaliser un tel programme à Liverpool, dans les années ’80, a exigé des politiciens défendant les intérêts des travailleurs et de leurs familles avec autant d’acharnement que celui qu’ont les politiciens au service des banquiers et des spéculateurs, a déclaré Tony Mulhearn. Il fut cette année candidat à la mairie de Liverpool sur une liste de coalition de militants syndicaux et marxistes. Selon lui, un parti de masse des travailleurs et des opprimés constamment opposé à l’austérité peut très certainement l’emporter à l’avenir. L’ère des partis monolithiques est derrière nous. Tant Jose Menendez (Izquierda Unida, Espagne) que Stephen Bouquin (de Rood !) ont insisté sur le fait que la gauche doit se rassembler dans une atmosphère d’ouverture et de respect mutuel. Le fait que le parti communiste grec ait perdu la moitié de ses voix en pleine crise du capitalisme et au moment où Syriza a quintuplé son soutien électoral est riche d’enseignements, y compris pour la gauche en Belgique.

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