Category: National

  • Quand les frais scolaires étranglent les ménages

    En juin dernier, un grand assureur a lancé une nouvelle formule garantissant à un parent l’octroi d’une allocation visant à payer les frais scolaires des enfants en cas de décès du conjoint. Même le privé semble donc avoir remarqué que le coût de l’enseignement dépasse les bornes, malgré toutes les belles promesses de nos politiciens concernant la ‘‘gratuité’’ de l’enseignement’’.

    Par Tim (Bruxelles)

    ‘‘Le Marché a toujours raison’’, pensait Jesse Livermore. Dans ce cas précis, nous ne pouvons qu’approuver ce spéculateur boursier. Les assureurs ont sans doute trouvé un marché doré. Les parents peuvent s’attendre à ce que ces prochaines semaines soient très lourdes financièrement, tout comme l’ont calculé la Ligue des Familles et son homologue flamand le Gezinsbond. Les données concernant la moyenne annuelle des frais de l’enseignement sont alarmantes : 1000€ pour le maternel, 2000€ pour le primaire et jusqu’à 3000€ dans le secondaire. Dans le supérieur, les parents doivent même compter entre 8.000€ et 15.000€ par an ! Ces montants couvrent les frais d’inscription, le coût du matériel, les factures à payer pour les photocopies, les livres, les excursions, le transport jusqu’à l’école, la garde d’enfants et l’accompagnement scolaire. Pour l’enseignement supérieur, il faudrait encore le plus souvent rajouter le loyer d’un kot.

    Un des problèmes sur lequel les Ligues de Familles mettent le doigt est l’augmentation des ‘‘rattrapages’’ en dehors de l’école. Les écoles n’ont plus les moyens d’en offrir et les parents font alors appel à des cours privés (80% des enfants qui suivent des cours privés le font d’ailleurs sur avis explicite de leur école !). Tout un marché d’organisations offrant des cours de rattrapage s’est donc développé, pour un coût horaire compris entre 20€ et 40€. Les parents au compte en banque bien rempli peuvent offrir un tel accompagnement à leurs enfants en difficulté, les autres n’ont qu’à rester en queue de peloton…

    Le PSL revendique un enseignement gratuit à tous niveaux, par un refinancement public de l’enseignement.

    L’excuse selon laquelle les moyens manqueraient ne tient pas la route, il suffit d’aller puiser dans les milliards d’euros de profits des grandes entreprises. Concrètement, nous revendiquons que les écoles disposent de suffisamment de moyens pour prendre intégralement en charge le matériel, les excursions, la garde d’enfants et les cours de rattrapage. Nous revendiquons aussi un transport public gratuit et de qualité, pas seulement pour la jeunesse d’ailleurs, mais pour tous. Dans l’enseignement supérieur, nous voulons également l’instauration d’un salaire étudiant afin que chacun puisse entamer des études supérieures sans s’attirer de problèmes financiers. Ce programme est celui que notre organisation étudiante, Étudiants de Gauche Actifs, défendra dans les écoles et universités de tout le pays. Rejoignez-nous !

  • GSK : santé, profits et astuces légales

    Entre des unes sécuritaires, islamophobes ou de faits divers, le Vif l’Express glisse de temps à autre une enquête intéressante. C’est le cas cette fois, où il est expliqué comment le groupe pharmaceutique britannique GloxoSmithKline (GSK) a pu éviter de payer jusqu’à 892 millions d’euros d’impôts, via divers mécanismes légaux qui font aujourd’hui de la Belgique un véritable paradis fiscal pour les grandes multinationales.

    Par Nico P. (Bruxelles)

    En 2009-2010, lors de la très médiatisée et très redoutée pandémie de grippe A/H1/N1, le groupe GSK avait développé et commercialisé un vaccin nommé Pandemrix. Un vaccin acheté en hâte par des dizaines de pays, pour un total de 300 millions de doses, dont on estime aujourd’hui qu’un quart seulement a été administré, le reste ayant été détruit après péremption. Un vaccin qui, de plus, n’était pas une solution miracle : en Belgique par exemple (tous les pays d’Europe et d’Amérique du Nord ont réalisé un contrat similaire), le contrat passé entre GSK et l’Etat spécifiait mot pour mot que la firme ne donnait aucune garantie qu’il s’agisse du ‘‘maintient de la qualité […] l’efficacité ou la sécurité du vaccin […] (1)’’. D’autres parties du contrat stipulaient qu’en cas de décès, l’Etat était responsable de l’indemnisation et de la prise en charge des frais judiciaire… En plus de cela, un tiers des quinze experts qui ont directement conseillé l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) avait des liens avec une ou plusieurs firmes pharmaceutiques, y compris GSK.

    Le prix (hors TVA) d’une dose tournait à l’époque aux alentours de 8,50 €. Or, le coût réel de production ne s’élevait qu’à 3 ou 4 euros. La majorité du prix étant couverte par le brevet, la propriété intellectuelle en quelque sorte. Il serait d’ailleurs intéressant de savoir quelle part, dans revenus, a été consacrée effectivement à l’amortissement du coût (certes réel) de la recherche qui a menée à l’élaboration du vaccin, à de nouveaux investissements, aux salaires des chercheurs etc., et combien ont été consacrés à doter les actionnaires de GSK de yachts et d’îles privées. Finalement, le chiffre d’affaire total généré par les commandes de vaccins s’élève à 2,3 milliards d’euros. Mais ce que les gouvernements ont payé, c’est principalement de la propriété intellectuelle, les ‘‘royalties’’ (équivalent aux droits d’auteurs dans ce domaine).

    Rappelons toutefois qu’une loi existe, en Belgique et ailleurs, pour faire tomber un brevet en cas de risque majeur pour la santé publique. Une idée que nos dirigeants n’ont de toute évidence pas jugée intéressante…

    La filiale du groupe détenant le brevet est GSK Biologicals, basée dans le Brabant Wallon. En règle générale, les grandes entreprises délocalisent les sièges associés à la propriété intellectuelle dans un pays très faiblement taxé. Mais comme l’explique le cabinet d’avocats Bird &Bird dans une présentation destinée aux entreprises, la Belgique est, pour les entreprises ‘‘riches en propriété intellectuelle, un paradis fiscal’’! Ainsi donc, notre pays rejoint les Iles Caïmans, le Luxembourg, Singapour… Le principe légal (adopté en 2007) étant que 80% des bénéfices bruts engendrés par un brevet peuvent être déduit de la base imposable. L’impôt des sociétés (33,99%) n’est donc applicable qu’à 20% des bénéfices. Ce qui ramène à un taux de taxation réel de 6,8%. Mais ce n’est pas tout, avec les intérêts notionnels il est possible de déduire de ses impôts les intérêts d’un emprunt réalisé en vue d’un investissement. Cet emprunt peut être réalisé avec un organisme extérieur (une banque) ou… pas ! Une entreprise peut donc s’emprunter à elle-même, et déduire les intérêts de ce prêt (fixés pour 2011 à 3,485%…) !

    Les tours de passe-passe se succèdent, l’Etat laisse faire et encourage, les multinationales s’enrichissent, bref, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes !


    (1) ”GSK n’octroie aucune garantie quelconque concernant la fourniture du vaccin pandémique, et toute obligation de garantie qui pourrait résulter de la loi ou de toute autre norme juridique, que ce soit en relation avec le maintient de la qualité après livraison, l’efficacité ou la sécurité du vaccin pandémique(…) est, de la manière la plus largement permise par la loi, exclue de la présente convention…”

  • Liège : trois membres du PSL sur la liste VEGA

    Nos camarades Simon Hupkens, Nicolas Croes et Daphné Schmets occuperont les 11e, 21 et 24e places

    Tous les partis traditionnels sont partisans de la politique d’austérité, leurs seules divergences portent sur le rythme de son implication. Il est urgent de poser largement la question de la nécessité d’une alternative politique, c’est-à-dire de la construction d’un relais politique large pour les luttes des travailleurs et de leurs familles. Afin de défendre cette idée, le PSL sera présent lors de ces élections communales en participant à différentes initiatives locales et unitaires, qui respectent les spécificités de chacune de ses composantes et qui regroupent des syndicalistes, des militants politiques ou associatifs et diverses organisations de gauche.

    Les militants du PSL veulent saisir l’opportunité de ces élections pour mener campagne autour de cette idée d’un prolongement politique pour les luttes sociales. Il nous faut aujourd’hui, un nouveau parti des travailleurs qui réunisse divers courants de gauche mais surtout qui est capable d’impliquer activement tous ceux et celles qui aujourd’hui sont orphelins d’une organisation politique et qui veulent lutter contre l’austérité et tout cette politique qui veut nous faire payer une crise dont nous ne sommes pas responsables.

    Ces élections constituent une bonne occasion de développer ce débat et d’aller vers une première étape qui pourrait être une coordination unitaire à la gauche du Parti ‘‘Socialiste’’ et d’Ecolo pour les élections législatives de 2014.

    A Bruxelles, nous participons aux listes unitaires ‘‘Gauches Communes’’, soutenues par le PSL, le Parti Humaniste et le Comité pour une Autre Politique, avec également des candidats de SYRIZA (Grèce) et du Socialist Party (Irlande). Dans le Hainaut, nous participons aux listes ‘‘Front de Gauche’’ (à Charleroi et La Louvière), soutenues par le Parti Communiste et le PSL. En Flandre, Rood! (Rouge) est sorti du SP.a (l’équivalent flamand du PS) et veut rassembler les forces à l’extérieur de ce parti en un nouveau mouvement politique. Nous serons présents avec Rood! à Gand et à Anvers. Nous serons également sur les listes LSP-Rood! à Keerbergen, LSP à Termonde et LEEF! A Zottegem.

    A Liège, la coopérative politique vert et à gauche (VEGA), s’est créée il y a quelques mois sur base du constat qu’aucun parti présent au conseil communal ne défend des positions réellement de gauche. Ses membres ont décidé d’ouvrir leur liste électorale à des membres d’autres organisations politiques ainsi qu’à des indépendants, approche que nous saluons au même titre que la garantie de la liberté d’utilisation d’un matériel politique propre. Ces derniers mois, l’actualité internationale a largement été marquée par de nouvelles formations de gauche telles que le Front de Gauche en France et SYRIZA en Grèce. Ces expériences démontrent qu’une collaboration de différentes tendances de gauche est possible dans le respect de ces différentes composantes et sans que l’une d’entre elles ne considère l’unité comme le moyen d’imposer ses positions politiques aux autres participants.

    Nous voulons également avertir, dans les limites de nos capacités, la vague d’austérité à venir et contre laquelle il faudra riposter à tout niveau (du communal au fédéral). Ces élections communales ne sont pas un ilot isolé du débat qui fait rage dans l’union européenne et à travers le monde concernant l’alternative à la politique d’austérité. Nous voulons poursuivre ce débat avec les camarades de la coopérative politique VEGA et avec toutes les personnes que nous rencontrerons, durant et après la campagne. Pour nous, il est absolument crucial de rompre avec la logique du capitalisme et de retirer les secteurs clés de l’économie (finances, énergie, sidérurgie…) des mains de la dictature des marchés, pour qu’ils soient gérés démocratiquement par la population elle-même en fonction de ses intérêts.

    • C’est au chômage qu’il faut s’en prendre, pas aux chômeurs ! Des emplois pour tous, par l’introduction des 32h de travail par semaine sans perte de salaire avec embauche compensatoire ! Nationaliser pour sauver l’emploi, pas leurs profits !
    • Des logements abordables et de qualité avec un programme massif et public de construction de logements sociaux !
    • Des services publics de qualité et accessibles ! Stop aux projets de prestige ! Plus de moyens publics pour l’enseignement, les crèches, les soins de santé,… Ni libéralisation, ni privatisation !
    • Stop à l’austérité, ce n’est pas à nous de payer pour leur crise ! Construisons, avec et autour de la base des syndicats, un rapport de force pour riposter contre l’austérité.
    • Pour la création d’un nouveau parti des travailleurs ! La lutte doit se développer sur le terrain syndical comme sur celui du politique, le monde du capital dispose de ses partis, nous avons besoin du nôtre !
    • Pour une société socialiste !
  • L’énergie (nucléaire) aux mains de la collectivité !

    La cuve du réacteur de Doel 3 a révélé une dizaine de milliers ‘‘d’anomalies’’ et de fissures. Le réacteur a été mis à l’arrêt, de même que celui de Tihange 2 dont la cuve provient du même producteur. Malgré cela, le gouvernement, par l’intermédiaire de l’Agence Fédérale de Contrôle Nucléaire (AFCN), prévoit de les relancer à l’avenir. Cette décision est irresponsable. Doel 3 a 30 ans, et vient donc d’atteindre la limite d’utilisation initialement prévue pour les centrales nucléaires ; Tihange 2 a 29 ans.

    Les réacteurs nucléaires de Doel 1 et 2 datent de 1975, mais leur durée d’utilisation a été prolongée jusqu’en 2015 et est passée de 30 à 40 ans sous le gouvernement Verhofstadt, tandis que Tihange 1 doit rester en activité 50 ans. Il semble pourtant que de sérieux problèmes apparaissent après 30 ans… Mais rien ne semble justifier de remettre en question la prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires ! C’est que les profits sont bien trop juteux pour le secteur énergétique privé.

    Il est incompréhensible de faire gérer les risques liés à l’énergie nucléaire par l’avidité du secteur privé. Dans l’intérêt de notre sécurité, et de nos portefeuilles, il est urgent que ce secteur devienne intégralement public ! Les politiciens sont responsables de l’augmentation des risques, puisque ce sont eux qui ont décidé de garder les centrales plus longtemps en activité.

    Un dépotoir nucléaire à Fleurus

    Même les applications du nucléaire à usage industriel et médical comprennent d’énormes risques pour la collectivité dès lors qu’ils sont sous la poigne des rapaces capitalistes. L’entreprise Best Medical Belgium a été déclarée en faillite en mai dernier, et sa direction a disparu en laissant derrière elle 80 chômeurs et une décharge illégale de déchets radioactifs. BMB était actif à Fleurus depuis à peine plus d’une année, en tant que propriété Team Best, aux mains du richissime homme d’affaires indien, Krishnan Suthanthiran.

    Cet homme d’affaires est un donateur pour la lutte contre le cancer et est propriétaire d’un village abandonné au Canada transformé en station écologique pour touristes. Quelle hypocrisie ! Le nettoyage de la décharge de Fleurus prendra entre cinq et sept ans, et coûtera 50 millions d’euros à la collectivité. Les syndicats avaient pourtant prévenu du risque…La direction de BMB les avait même traités ‘‘d’irresponsables’’ lorsqu’ils avaient émis l’hypothèse qu’une faillite laisserait derrière elle une décharge nucléaire.

    Tout ce qui concerne l’énergie nucléaire et ses applications comporte de grands risques. Aujourd’hui, ces risques sont laissés au grand public tandis que les bénéfices sont appropriés par le privé, pour qui, même les secteurs les plus dangereux ne sont que des citrons à presser jusqu’au bout. À la collectivité d’en gérer les conséquences. Si nous voulons réduire les risques et développer des sources d’énergies alternatives, il est crucial que le secteur de l’énergie passe entièrement sous contrôle public.

  • Michèle Martin : symptôme d’une justice malade

    A l’heure où nous écrivons ces lignes, Michèle Martin est toujours en prison, mais sur le point d’être libérée… sauf dernier rebondissement judiciaire. Cette perspective de libération secoue la Belgique depuis quelques semaines car le souvenir du drame qui a secoué le pays il y a quinze ans est encore bien ancré dans les mémoires… A l’époque, la tragédie avait soulevé bien des questions sur le fonctionnement de la police et de la Justice ainsi que sur la place faite aux enfants dans notre société. La colère légitime de la population a déferlé dans les rues et le pouvoir a vacillé au moment ou la classe ouvrière commençait a se mettre en marche… juste avant d’être stoppée par un savant mélange de récupération et de répression, et quelques vagues promesses de réformes lancées suite à la Marche Blanche<

    Par Jean L.

    • [DOSSIER] Ce système est pourri… jusqu’à la moelle !

    Aujourd’hui, que reste-t-il de ces promesses ? Une réforme des polices bâclée et une Justice exsangue. On a beaucoup parlé du droit des victimes, des maisons de justice ont été construites. C’est tout.

    Derrière ces souvenirs qui sont ravivés par les événements actuels, il y a donc un malaise généralisé face à la Justice : arriéré judiciaire, manque de moyens humains et matériels à tous les étages, surpopulation carcérale et surtout, de plus en plus de difficultés pour les plus faibles de se défendre devant un tribunal. Les avocats prodeo ont d’ailleurs manifesté récemment leurs préoccupations à ce sujet. A cela s’ajoutent des soupçons et des faits de collusion entre l’appareil judiciaire et le pouvoir politique et/ou le patronat. Les criminels en col blanc et les grands fraudeurs arrivent toujours à éviter les sanctions, alors que “Monsieur tout le monde” n’a aucun moyen de faire sauter ses contraventions. Le baromètre Justice de 2010 a d’ailleurs clairement mesuré ce malaise en indiquant que seuls 6 Belges sur 10 faisaient confiance au système judiciaire.

    Face à une Justice malade, il est normal que le sentiment d’injustice se développe dans la population, parfois sans discernement. Mais aujourd’hui de quoi est-il question ? Que Michèle Martin soit en liberté (plus ou moins surveillée), cela ne réjouit personne. Que Marc Dutroux le soit dans quelques années, encore moins.

    Mais que proposent ceux qui manifestent contre la libération de Michèle Martin? Des lois d’exception, sans doute à effet rétroactif pour qu’elles puissent s’appliquer aux intéressés? Terrain glissant. Il ne faut pas être juriste pour comprendre le danger qui guette derrière ce genre de “solutions”. Si l’on admet aujourd’hui qu’une loi puisse être votée avec effet rétroactif pour des cas très spécifiques, cela permettra demain de rééditer ce types de mesures spéciales contre tous ceux que le pouvoir aura décidé de criminaliser. Non, ce n’est pas de la parano : l’arsenal judiciaire s’est considérablement développé depuis le 11 septembre 2001, contre les mouvements sociaux et syndicaux. Et sur ce terrain, les tribunaux font diligence quand il s’agit de défendre les “intérêts supérieurs” de l’Etat ou ceux des patrons.

    Par contre, on constate que la Justice reste passive face aux bavures policières ou aux opérations commando de barbouzes organisés en milice privée. La Justice, même malade, reste une justice de classe.

    Disons le clairement : dans ce contexte, accepter des mesures d’exception contre Michèle Martin ou Marc Dutroux, c’est donner une nouvelle arme à l’establishment, qui pourra par la suite s’en servir contre nous. D’un manière plus générale, les peines incompressibles ne sont qu’un hochet que la droite agite régulièrement, tout en sachant parfaitement que leur mise en oeuvre serait une pure folie. Avec de telles peine, tout travail de réinsertion des détenus serait impossible, ce qui reviendrait à placer des bombes à retardement dans chaque prison, déjà sous tension. Par contre, il apparaît clairement que le suivi des libérations conditionnelles manque de moyens, notamment pour surveiller les éléments “à risque”.

    Cela dit, une question continue à nous hanter : comment faire pour protéger nos enfants ? Il faut rappeler que la question ne se limite pas à empêcher quelques monstres prédateurs de nuire. La grande majorité des cas de maltraitance ont lieu à l’intérieur du noyau familial. D’où la nécessité de mettre en place des infrastructures qui permettraient aux victimes de trouver refuge dans un cadre sécurisant. Mais cela relève peut-être de l’utopie quand on voit la pénurie d’écoles, de crèches et d’encadrement parascolaire… En tout cas, aucune mesure répressive n’a jamais empêché un drame. Avec plus de protection et de prévention, on peut y arriver.

    Quant à la Justice, il faudra plus qu’une réforme de façade pour la rendre plus juste. Seule une Justice réellement démocratique pourra être vraiment équitable et capable de protéger la population. Pour cela, les magistrats devraient être élus par la population et révocables à tout moment. De cette manière, la population pourra garder un certain contrôle sur les décisions judiciaires et s’assurer que chacun soit traité équitablement. Bien sûr, ce type de justice ne peut fonctionner réellement sous le règne du capitalisme. C’est dans une société socialiste qu’elle pourra se développer et travailler davantage sur la prévention des conflits que sur la simple répression.

    En attendant, il faut donner beaucoup plus de moyens aux missions les plus utiles de la Justice : aide aux victimes, aide aux justiciables, médiation, réinsertion sociale des détenus,…

  • Le parcours d’intégration : un moyen de cohésion ou de division ?

    Est-ce le contexte de crise économique qui pousse la droite européenne à épouser les thèses de l’extrême-droite ? Est-ce la proximité des élections communales ? Les libéraux ont créé le buzz ces dernières semaines avec les déclarations de Didier Reynders sur le fait que ‘‘Molenbeek, c’est déjà l’étranger’’ puis en proposant (en urgence s’il vous plaît !) une loi sur un nouveau parcours d’intégration.

    Il faut dire qu’ils ont étés bien aidés par les intégristes de sharia4belgium à qui on pourrait décerner la palme de l’idiot utile de la xénophobie. On est habitué depuis longtemps aux accents poujadistes du MR et à ses poussées de fièvres conservatrices ou xénophobes. Afin de convaincre les plus sceptiques, rappelons simplement que certains des parlementaires MR avaient voté contre la loi permettant l’adoption pour les couples homosexuels.

    On aimerait être étonné que des partis comme le PS et Ecolo ne remettent pas en question la nécessité du parcours d’intégration mais on est hélas habitué à ce que ces partis emboîtent le pas à la pensée dominante du moment. Si ces partis proposent une version adoucie du parcours d’intégration, aucun ne s’est interrogé sur sa pertinence et sur sa signification. Le parcours d’intégration apparaît pour renforcer et donner raison au préjugé xénophobe ‘‘les étrangers ne s’intègrent pas à la société belge.’’ Première mise au point : les travailleurs immigrés font partie de la société belge. Ils sont cette société au même titre que les travailleurs belges de souche. La surpopulation des écoles d’alphabétisation et d’apprentissage des langues nationales prouve à elle seule la volonté des étrangers primo-arrivants de se donner la possibilité d’évoluer au sein de cette société. Le parcours d’intégration, obligatoire ou non, ne va pas influer sur cet état de fait et sert donc surtout à conforter ceux qui voudraient voir les travailleurs immigrés renoncer à leur culture pour adopter tous les aspects de la culture dominante.

    Cet angle d’approche ne doit pourtant pas masquer d’autres raisons, plus profondes, pour lesquelles le MR fait de la question de l’intégration des immigrés son cheval de bataille. Nous vivons des temps de crise économique profonde. Si l’austérité ne frappe pas la Belgique de plein fouet, on a commencé à en voir la tête avec les premières mesures contre les chômeurs. Dans ce contexte de crise, et face à des travailleurs qui pourraient vouloir s’organiser contre des mesures qui vont aller croissantes pour défaire leurs acquis sociaux, les bonnes vieilles recettes du patronat refont surface pour semer la division. Faire croire que les travailleurs belges et immigrés n’ont pas les mêmes intérêts est un de ces tours de passe-passe. Il est important pour le MR, surtout face à un PS fort en Wallonie, de montrer au patronat belge qu’il est le meilleur pour ce job. Le PS, bien sûr, ne voudra pas laisser si facilement filer sa place de premier de la classe, raison pour laquelle il emboîte le pas au MR. Et si Ecolo fait de même, il aura démontré publiquement ce qu’il est devenu : un autre parti du patronat qui n’a pas encore fait son coming out.

    Le fait qu’aucun parti traditionnel ne veuille prendre position pour l’unité des travailleurs, contre un parcours d’intégration et pour la création d’une société solidaire et respectueuse de la culture de chacun où le vivre ensemble est le maître mot, montre encore plus clairement l’urgence de se doter d’un parti de classe. Un parti qui défende les intérêts de l’ensemble des travailleurs de façon aussi efficace que l’ensemble des politiciens défendent les intérêts de la bourgeoisie. A ce titre, le soutien de Bernard Wesphael (qui vient de lancer son Mouvement de Gauche) à la demande d’urgence déposée par le MR au Parlement wallon concernant le parcours d’intégration est une très mauvaise indication.

  • Nos villes ne sont pas à vendre !

    Le livre ‘‘L’Empereur d’Ostende’’ dévoile la manière dont l’actuel vice-premier ministre Johan Vande Lanotte (SP.a), par ailleurs également ministre de l’économie, a pris ses décisions politiques à Ostende. Cette ville est allée très loin dans la vente de son secteur public et le nombre de régies communales autonomes a littéralement explosé. La frontière entre ces entreprises communales et le secteur privé est extrêmement ténue, la plus grande différence résidant dans le financement public, qui reste souvent intacte concernant les pans de l’activité réalisés à perte.

    C’est dans cette optique qu’a été créée la Régie communale autonome du port d’Ostende (pour gérer le développement du port), la Régie communale autonome pour la Rénovation urbaine d’Ostende (afin de rénover le casino-Kursaal et de construire un complexe commercial avec appartements, le Nieuw Helmond) ou encore la régie communale autonome Vismijn (concernant le marché de la pêche). Sur base de ces entreprises, d’autres ont encore été créées sous forme de sociétés anonymes ou de société à responsabilité limitée. La structure des régies autonomes communales comprend 22 entités à Ostende.

    De cette manière, le pouvoir décisionnel a été transféré du conseil communal à un organisme composé de représentants des conseils d’entreprises des régies autonomes, à des technocrates non-élus. Cela a offert de grandes possibilités de profits aux partenaires privés tandis que le secteur public se contentait de payer la facture sans sérieuses vérifications de la gestion.

    La politique communale d’Ostende privilégiait les entreprises, notamment dans le secteur de la construction ou celui de l’énergie éolienne, au lieu de développer un bon secteur public. Seuls les services sociaux d’aide aux personnes âgées ont été choyés afin d’obtenir suffisamment de voix. La rénovation de la ville a résolument opté pour des appartements de luxe, mais la Régie communale autonome pour la Rénovation urbaine est entrée dans le rouge, et les autorités ont dû vendre des terrains intéressants, au grand plaisir de groupes d’agriculteurs privés.

    Le ministre Vande Lanotte a tout fait pour obtenir du soutien pour ‘‘ses’’ dossiers, comme sur la question des parcs éoliens offshore en mer du Nord, qu’il a géré à la fois en tant que directeur de plusieurs sociétés privées concernées et en tant que ministre de la mer du Nord. Les auteurs du livre affirment que “Il semble que la limite entre l’entrepreneuriat public et privé est devenue de plus en plus floue chez lui, jusqu’à devenir à certains moments totalement inexistante”.

    Ostende n’est pas un cas isolé, ce n’est qu’un exemple des conséquences du néolibéralisme sur nos villes. Cette approche favorise les projets de marketing et de prestige ainsi que les entrepreneurs en organisant le pillage des services publics, au détriment des couches les plus démunies de la population. Certaines catégories sociales tombent littéralement dans l’oubli. A Anvers, même l’enseignement est concerné par les régies communales autonomes. Nos villes sont véritablement vendues au privé.

  • La N-VA n’en a toujours pas assez de la politique néolibérale !

    Au niveau fédéral, la N-VA propose de sabrer dans les salaires indirects des travailleurs en diminuant les contributions à la sécurité sociale. Parallèlement, De Wever & Co veulent assainir encore plus sur le dos des chômeurs et augmenter la TVA de 21 à 22%. Une belle casse sociale en perspective ! C’est pareil au niveau local, comme l’indiquent le programme de la N-VA à Gand et à Anvers, les deux principales villes flamandes.

    Par Geert Cool

    De Wever et ses désirs de bourgmestre

    Face au manque de moyens, la N-VA veut réduire les dépenses sociales et s’attaquer aux travailleurs et aux allocataires sociaux. Hors de question pour les nationalistes flamands de toucher aux entreprises. A Gand, leur programme déclare explicitement : ‘‘La tâche principale du gouvernement est d’assurer un climat attrayant pour l’entreprenariat national et international.’’

    Plusieurs besoins sociaux sont carrément niés. Les 20.000 Anversois qui figurent sur les listes d’attente pour un logement social ne sont pas prêts d’en sortir avec De Wever. ‘‘Avec plus de 10% de logements sociaux, Anvers a amplement rempli ses obligations. (…) Une augmentation du nombre de logements sociaux n’est donc pas à l’ordre du jour.’’ Quant aux bénéficiaires d’un logement social, ils devraient subir un test linguistique. ‘‘Ceux qui ne montrent pas de volonté d’apprendre le néerlandais doivent être sanctionnés et, après plusieurs reprises, doivent quitter le logement social.’’

    La N-VA aime la logique de libéralisation et de privatisation. Crèches, logement, enseignement, soins de santé,… le manque de moyens doit être compensé par l’activité du secteur privé. A cela s’ajoute une attaque directe contre le personnel communal avec le ‘‘non remplacement systématique du personnel sortant’’, la ‘‘modernisation’’ du statut des dockers avec comme ‘‘objectif de renforcer la compétitivité du port.’’ Certaines actions syndicales seraient même interdites : ‘‘les actions syndicales ne peuvent en aucun cas entraîner le blocage du port.’’

    La N-VA veut moins de personnel communal et forcer les chômeurs à travailler gratuitement. Cette proposition de la N-VA mine le statut du personnel communal et renforce la pression générale à la baisse sur tous les salaires et toutes les conditions de travail. Pourquoi payer un travailleur ‘‘cher’’ alors qu’un chômeur peut faire le même boulot gratis ? La politique de la N-VA pousse de plus en plus de gens dans la marge. A cela vient s’ajouter une politique répressive : annulation de l’allocation familiale en cas d’absence d’un enfant à l’école, annulation des allocations sociales pour les consommateurs de drogue, construction d’un centre de détention privé pour mineurs,…

    Et à Gand ?

    Le programme de la N-VA à Gand n’est pas fondamentalement différent de celui d’Anvers, même si certains accents sont différents. Le programme est à la limite du racisme et les attaques contre le personnel communal sont plus concrètes. D’après la N-VA, Gand a actuellement 16,2 employés à temps plein pour 1.000 habitants, ce qu’elle veut réduire à la moyenne flamande de 12,72. Un quart du personnel de ville doit donc disparaître.

    Pour la N-VA, les autorités ne doivent pas jouer de rôle dans la lutte pour satisfaire les besoins sociaux. Concernant les listes d’attente pour obtenir un logement social ou une place en crèche publique, la réponse de la N-VA se limite à faire appel au privé, parfois avec des subsides de la ville. Il est aussi question d’exclure les plus faibles. La pénurie de places dans les crèches serait ainsi le résultat des ‘‘quotas disproportionnés pour les groupes défavorisés : pas moins de 30% à 50% de la capacité des crèches publiques est réservée aux chômeurs et aux minorités.’’ La N-VA poursuit : ‘‘Si ce genre de ‘politiquement correct’ malavisée continue les 6 prochaines années, les familles avec deux salariés normaux deviendront elles-mêmes une minorité. Un des deux devra alors trouver un autre boulot ou la famille fuira la ville.’’ En bref, le manque de places, c’est la faute des chômeurs et des immigrés.

    A Gand, la récente suppression des transports publics de nuit est un point sensible. La N-VA écrit que : ‘‘La réduction du réseau de nuit est regrettable, mais l’analyse de rentabilité de De Lijn est ce qu’elle est. Les bus de nuit coûtent beaucoup, bien qu’ils empêchent les gens de prendre leur voiture de nuit. Des alternatives telles que le subventionnement de taxis doivent donner aux Gantois une solution réaliste.’’

    Le N-VA se présente avec le slogan ‘‘La force du changement’’, mais ce changement semble n’être que l’accentuation de la même politique néolibérale : tout pour les riches et les grandes entreprises tandis que les travailleurs et les allocataires sociaux sont sévèrement punis.

  • Il nous faut un programme d’urgence pour les logements sociaux!

    Un logement abordable et de qualité pour tous !

    Ces dernières années un vieux phénomène a resurgi dans les grandes villes : la pénurie de logements. Alors que différentes villes ne ménagent pas leurs efforts pour faire venir des habitants (pour qu’ils paient des taxes), nous assistons à une augmentation du nombre de sans-abri. Certains pensent qu’il s’agit d’une conséquence de la crise économique. C’est correct, mais en partie seulement. La pénurie de logements sociaux est une politique consciente. Les politiciens veulent surtout attirer des familles avec deux salaires et l’absence de nouveaux logements sociaux capable de faire une pression à la baisse sur les prix sur le marché entraîne une incapacité de louer ou acheter un logement pour beaucoup de gens.

    Par Jarmo Van Regemorter

    Des chiffres dramatiques

    A Anvers, il y a 20.000 familles en attente d’un logement social. Le prix moyen pour acheter un logement a augmenté de 99.204 euros en 2003 vers 215.414 euros en 2010. C’est plus du double ! L’augmentation y est la plus rapide du pays.

    Gand fait aussi partie du top trois des villes où l’augmentation a été la plus rapide ces 10 dernières années. L’augmentation y est de 260% depuis 2000, avec bien entendu une grande incidence sur les loyers. Les promesses de nouveaux logements sociaux en restent au stade de la belle parole. A peu près 6.000 familles sont sur liste d’attente, pour une durée de plus en plus longue (deux ans en moyenne à Gand).

    Si le taux de logements sociaux est d’un peu plus de 10% dans ces deux villes, à Bruxelles, ce taux chute à 7,7%. Début 2010, 37.825 familles étaient sur liste d’attente à Bruxelles. Avec un rythme de moins de 100 logements supplémentaires par an, cette liste n’est pas prête de diminuer.

    Un programme d’urgence de construction de logements sociaux, maintenant !

    Aujourd’hui, il n’est pas possible de fournir un logement convenable à chacun. Il n’existe que 7% de logements sociaux dans tout le pays. C’est moins qu’aux Pays-Bas (32%), en France (17%) ou en Grande-Bretagne (18%). Nous avons grand besoin d’un programme d’urgence pour répondre aux besoins sociaux. Un tel programme aura aussi un effet modérateur sur les prix des logements du marché privé, ce qui est également nécessaire pour répondre à la pénurie.

    Il faut aussi s’occuper de la qualité de vie aux environs des logements sociaux, loin d’être toujours optimale. De nombreux blocs sont anciens, ou de piètre qualité. Ils sont parfois gérés par des sociétés de logement social en partenariat public-privé qui se plient à la ‘loi du marché’. Il existe aussi un problème de fraude avec des propriétaires qui achètent différents logements sociaux pour ensuite les louer à des personnes dans le besoin à des prix exorbitants.

    Les seules mesures actuellement prises ne sont que des mesures discriminatoires. En Flandre, des exigences linguistiques ont été introduites pour masquer le réel problème de la pénurie en pointant les immigrés comme les responsables de la situation. Au lieu de semer la division, il faut s’en prendre aux causes de cette pénurie.

    Le gouvernement doit prendre ses responsabilités

    Une question aussi importante que le logement ne peut pas être laissée aux mains des spéculateurs privés. Le gouvernement doit jouer un rôle actif et prendre entièrement en mains les sociétés de logement social afin de lancer un programme de construction massif.

    Les partis traditionnels ne vont rien changer. Dans le meilleur des cas, ils s’en tiennent à répéter leurs anciennes promesses électorales. La politique actuelle de logement n’en est pas une, ce n’est qu’une mauvaise gestion où domine le laisser aller. Il nous faut un changement radical pour mettre les besoins sociaux au centre des préoccupations.

  • La gauche véritable aura de réelles opportunités à saisir

    Dans tous les pays où la crise montre déjà son visage hideux, les paroles creuses des politiciens traditionnels perdent de leur effet. L’instabilité politique se développe en conséquence, tout comme de grandes opportunités pour la gauche véritable. En Islande, en Grèce, en Espagne, au Portugal et en Irlande, des formations de gauche ont obtenu de bons résultats électoraux. En Grèce, la possibilité d’avoir un gouvernement de gauche a même été réelle.

    Par Bart Vandersteene

    Nous n’en sommes pas encore là en Belgique, mais l’avalanche d’austérité devient de plus en plus concrète, et nous savons qu’elle est appelée à continuer sa course. Ce processus n’est toutefois pas linéaire. Pour l’instant, tous les niveaux de pouvoir attendent le 15 octobre – le lendemain des communales – pour lancer leurs nouvelles opérations d’austérité.

    Les communales seront sans doute dominées par les discours classiques des politiciens traditionnels. Les divers bourgmestres, parlementaires et ministres vont tout faire pour que leurs partis soient au pouvoir dans les communes. Cet accès au pouvoir implique un accès à des postes bien payés, à des emplois pour les amis et à des possibilités pour profiter du lobbying. Le vrai défi des partis traditionnels, c’est celuilà. C’est ce qui permet de comprendre les alliances et cartels sans principe entre tous les partis : de bleu-vert à Amay au rouge-orange à Liège en passant par le bleu-orange-vert à Namur. La pensée unique néolibérale conduit à l’interchangeabilité des partis.

    La gauche doit utiliser cette période d’attention accrue pour la politique locale afin de s’attaquer à cette pensée unique tout en mettant sur les rails la résistance contre l’austérité et pour une autre politique. Cette alternative doit se baser sur les besoins réels de la population, comme des logements abordables et de qualité, des emplois et des revenus décents et le droit à la mobilité et aux services collectifs. Les moyens existent. Le nombre de milliardaires en dollars continue d’augmenter, en Belgique comme ailleurs, en dépit de la ‘crise du siècle’.

    Les capitalistes sont assis sur une montagne d’argent, mais refusent d’investir. C’est une grève irresponsable du capital qui paralyse la société. Mais les médias et les politiciens traditionnels préfèrent ne pas s’en prendre à cette ‘‘irresponsable’’ grève du capital. Tous ensemble, ils mènent une lutte de classe pour défendre leurs intérêts, à nous de nous organiser aussi sérieusement. Notre plus grand atout est notre nombre : nous sommes les 99%.

    Les certitudes politiques s’effondrent, la volatilité électorale va croissant. C’est une opportunité pour la gauche. Lors des élections communales, il y aura différentes listes à gauche des partis traditionnels, des listes qui veulent répondre à l’aspiration au changement et à la recherche d’une alternative.

    Les exemples internationaux illustrent qu’une collaboration large, ouverte et démocratique des forces de gauche est la meilleure façon d’avancer. C’est pourquoi nous faisons partie de campagnes unitaires dans plusieurs villes. A Bruxelles nous participons à ‘‘Gauches Communes’’ avec le Parti Humaniste et le CAP, à Saint-Gilles, Ixelles, Anderlecht et Jette. A Gand et à Anvers, nous serons sur les listes de Rood !, liste que nous tirons à Gand. A Charleroi et La Louvière, nous participons à des listes ‘‘Front de Gauche’’, nom qui se réfère explicitement à l’initiative française qui a remporté 11,7% aux présidentielles sous la candidature de Jean-Luc Mélenchon. A Liège, nous discutons actuellement avec la liste Véga (pour vert et à gauche) de l’opportunité d’y avoir des candidats. A Termonde et Keerbergen, nous seront présents en tant que LSP-Rood ! et à Zottegem sur une liste de LEEF. Il y a en outre d’autres listes locales de gauche.

    Il n’y a pas encore d’initiative coordonnée de la gauche. Plusieurs raisons expliquent cette situation, dont le refus de la plus grande formation à gauche, le PTB, de collaboration sur base du respect des autres forces. L’unité ne peut pas se limiter à un petit ajout, à un ‘‘+’’ derrière le nom de leur parti. L’impact de la crise va faire de plus en plus sentir, ce qui inévitablement va renforcer l’aversion envers les partis traditionnels. Ces partis n’offrent aucune alternative et défendent tous la même politique d’austérité. Seul un programme socialiste cohérent qui remet en question les dogmes capitalistes peut offrir une réelle réponse à la détérioration de notre niveau de vie. La pression pour l’unité à gauche sera encore plus forte aux élections législatives de 2014. Nous voulons renforcer cette pression et aider à construire une alternative conséquente à gauche.

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