Category: National

  • Fukushima plus jamais ! Manifestation contre le nucléaire

    Ce dimanche, quelques centaines de personnes ont manifesté pour commémorer la catastrophe de Fukushima au Japon. Pour éviter de telles tragédies, il est crucial de placer le secteur énergétique entier dans les mains de la collectivité, c’est-à-dire hors de portée de la soif de profit destructrice du privé. Ainsi, il serait possible de consacrer des investissements massifs pour se diriger vers une energie alternative, sans danger et respectueuse de l’environnement. Le PSL était présent, notamment derrière le slogan ”Nous ne voulons pas de déchets nucléaires, mais de l’énergie sous contrôle populaire”.

    Photos par Jean-Marie

  • Assainir jusqu'à tous devenir grecs?

    Austérité et tragédies grecques, en Belgique aussi ?

    Le plan de Di Rupo Ier pour aller chercher 11,3 milliards d’euros en priorité chez les travailleurs âgés, les chômeurs et les malades n’est pas encore d’application que la prochaine vague s’annonce déjà. Au cours du contrôle budgétaire de début mars, le gouvernement fédéral a parlé d’aller saisir deux milliards d’euros supplémentaires. Toucher à l’indexation, augmenter la TVA, instaurer une cotisation sociale généralisée et une nouvelle déclaration libératoire ‘‘unique’’ pour rapatrier de l’argent noir… Toutes ces mesures sont discutées. L’année prochaine, il sera à nouveau question de 12 milliards d’euros et, les deux années suivantes, d’encore 25 milliards ‘‘pour faire face au vieillissement’’. Entre temps, les gouvernements régionaux vont nous tomber dessus, suivis par les autorités communales après le mois d’octobre. Telle une avalanche, l’austérité arrivera de tous les côtés.

    Par Eric Byl

    Selon les politiciens, ces mesures sont nécessaires pour nous protéger de l’orage économique dont l’épicentre se situe au beau milieu de l’eurozone. Les banques et autres spéculateurs se sont aventurés bien au-delà de la zone de sécurité avec le crédit toxique. Les autorités ont dépensé des milliards d’euros pour les tenir à flot et se sont porté garantes de montants bien plus importants. La Belgique s’est portée garante pour 130 milliards d’euros, principalement pour Dexia. Si ces garanties sont utilisées, nous serons alors en pleine tragédie grecque. Mais même sans ce scénario, l’avalanche d’austérité démolira ce qui nous avait évité le pire : notre sécurité sociale et l’indexation des salaires.

    Avec le dossier de cette édition (en page 8 et 9), nos lecteurs pourront prendre connaissance des conditions inhumaines imposées à la classe ouvrière et aux classes moyennes grecques. Le compromis n’est plus possible : il faut résister ou prendre la fuite, par l’émigration si possible, mais d’autres cherchent refuge dans la drogue, ou se suicident. Les allocations et les salaires ont été réduits de 30% en moyenne. L’économie n’est toutefois pas devenue plus compétitive pour autant, bien au contraire, elle s’est contractée de 15% depuis le début de la crise. A cela s’ajoutera encore une croissance économique négative de l’ordre de 4 à 7% pour cette année.

    Plus de 3 millions de Grecs (sur 11 millions) connaissent déjà la pauvreté, avec des revenus inférieurs à 7.000 € par an. De plus en plus de gens font la queue aux soupes populaires ou aux polycliniques des Médecins du Monde car ils ne sont plus couverts par la sécurité sociale ou sont simplement dans l’impossibilité de payer la facture de soin minimale. Ces deux dernières années, 200.000 entreprises ont fermé leurs portes.

    Les mesures d’austérité n’ont pas marché. La dette publique qui était de 129% du PIB en 2009 dépasse actuellement les 160% tandis que le déficit budgétaire est toujours de 10% du PIB. Après des années d’intérêts usuriers, les banques acceptent désormais que leurs obligations grecques ne valent désormais plus que 30% de leur valeur nominale. En échange de plus d’austérité drastique, la troïka a accepté de prêter encore 130 milliards d’euros à la Grèce. Mais même selon ses propres calculs – qui sous-estiment toujours le frein sur la croissance que constitue l’austérité – la dette publique grecque sera toujours de plus de 120% en 2020. En Italie, il n’en a pas fallu autant pour éjecter Berlusconi et imposer sans le moindre suffrage le technocrate Mario Monti. Même l’Union européenne admet que son plan ne sauvera pas la Grèce de la faillite mais ne fera que gagner du temps.

    La Commission reconnait aujourd’hui que l’Union subira cette année une baisse économique de 0,3%. Les pays où l’austérité est la plus forte vont enregistrer leur plus grande chute économique. Dans la zone euro, seule l’Allemagne (+0,6%) et la France (+0,4%) connaîtront encore une relative croissance économique, mais seulement grâce à l’afflux de capitaux en fuite vers des lieux plus sûrs. En dehors de la zone euro, l’économie polonaise connaîtra une croissance grâce aux travailleurs polonais qui reviennent au pays et quittent l’Europe occidentale. Aucune relation positive de cause à effet n’a pu être établie entre l’austérité et la croissance. L’idée selon laquelle l’austérité est capable de redresser l’économie et de sécuriser l’avenir des jeunes est un écran de fumée qui sert uniquement à masquer la cupidité des patrons et des politiciens. On stoppe mieux une avalanche d’austérité en s’y prenant dès le début. Ceux qui pensent qu’il faut s’y opposer doivent le faire sans plus attendre.


    Abonnez-vous à Lutte Socialiste ! Cet article est tiré de l’édition de mars de notre journal, Lutte Socialiste. Si vous désirez recevoir Lutte Socialiste dans votre boîte aux lettres, prennez vite un abonnement. Vous pouvez verser 20 euros (pour 12 n°) ou 30 euros (abonnement de soutien) au n° 001-3907596-27 de "socialist press" avec la mention "abonnement". Pour plus d’infos, des remarques, propositions d’articles,… : prennez contact avec nous via redaction@socialisme.be

  • Comment stopper la N-VA ?

    Sondage après sondage semblent illustrer une irrésistible ascension de la N-VA. Le dernier sondage commandé par RTL-TVI, VTM et De Morgen parle de 35,1% des intentions de vote en Flandre. Un autre sondage commandé par La Libre Belgique et la RTBF quelques jours avant annonçait même 39,8% !

    Par Tim (Bruxelles)

    La N-VA est un parti aux multiples facettes. Après avoir quitté la table des négociations gouvernementales, le parti a cherché à montrer un visage ‘‘social’’, notamment en critiquant les salaires des ministres, la dotation royale, etc. La N-VA tente de se profiler comme une alternative sociale pour les Flamands : avec une bonne réforme d’Etat, la N-VA aurait protégé le “Flamand qui bosse dur” de l’impact de la crise. Mais elle est régulièrement démasquée, comme lorsqu’elle parle de son ‘‘modèle allemand’’ où les profits des entreprises sont garantis par des salaires extrêmement bas et des conditions de travail calamiteuses. Jan Peumans, un des dirigeants de la N-VA, vient aussi de défendre une austérité massive dans le budget du gouvernement flamand, en particulier pour les transports en commun.

    Pour nous, le soutien électoral dont dispose ce parti nationaliste provient essentiellement du dégoût qu’inspirent tous les partis traditionnels, dont la politique se résume à une succession d’attaques antisociales année après année. La N-VA cherche à s’attirer la sympathie des électeurs en agissant comme un parti anti-establishment, sans toutefois être très concret sur l’alternative qu’elle propose. Nous ne pensons donc pas que la percée de la N-VA provient d’un soi-disant ‘‘virage à droite’’ de la société. De nombreuses études ont d’ailleurs démontré que ses électeurs sont bien plus à gauche qu’elle concernant les thèmes économiques.

    Mais le mouvement syndical n’a aucune alternative politique crédible à défendre actuellement. Dans le débat sur les pensions, par exemple, aucun grand parti n’était là pour défendre les revendications des centaines de milliers de personnes qui s’opposent à l’austérité du gouvernement Di Rupo 1er. Aussi longtemps que cette alternative n’existe pas, nombreux seront ceux à être plus enclins à voter pour ce qu’ils considèrent comme un parti d’opposition à l’establishment. En Flandre, c’est aujourd’hui la N-VA, avant ce fut la LDD, le Vlaams Belang ou la figure de Steve Stevaert (SP.a).

    Le PSL défend avec acharnement qu’un nouveau parti des travailleurs est nécessaire, un parti qui pourrait rassembler les différents courants du mouvement des travailleurs pour discuter des tactiques et des stratégies de lutte contre l’austérité et pour un autre projet de société. En Flandre, c’est pour cette raison que nous participons à la construction de Rood !, une initiative politique autour de l’ancien candidat à la présidence du SP.a Erik De Bruyn, qui vient de claquer la porte du parti.

  • Fukushima : plus jamais !

    L’énergie aux mains du public !

    Ces dernières années, les factures d’énergie crèvent systématiquement le plafond en Belgique. En moyenne, elles ont encore augmenté de 18% l’an dernier et, depuis 2009, les prix ont augmenté de 30% ! Tout le monde a déjà fait cette désagréable expérience de chercher à comprendre la facture totale – un fouillis incompréhensible de chiffres et de prix – avec une conclusion qui glace le sang : un montant à trois ou quatre chiffres (avant la virgule !) pour payer plus et augmenter le prépaiement mensuel.

    Par Bart Vandersteene

    Selon Freya Van den Bossche, chaque ménage belge payera en moyenne 800 euros par an au bénéfice d’Electrabel. Van den Bossche est l’ancienne ministre flamande de l’énergie, elle est donc en partie responsable du fait que les prix de l’énergie sont en Belgique 30% plus élevé que dans nos pays voisins. Electrabel, par contre, ne paie presque pas d’impôts (0,04% en 2009 pour un profit de 1,55 milliard d’euros) et les mesures destinées à promouvoir les énergies renouvelables (panneaux solaires, éoliennes) profitent surtout aux grandes entreprises, et reposent sur le dos des familles.

    En Angleterre, la plus grande des organisations de défense des seniors estime que, cet hiver, près de 200 personnes âgées sont décédées d’une maladie liée au froid. La principale raison pointée du doigt, c’est que de très nombreuses personnes économisent sur leur chauffage (voire même le coupent carrément) pour rendre leur facture accessible. En 2012, une salle de séjour chauffée peut toujours constituer un luxe inabordable pour certains.

    Le tremblement de terre, le tsunami et la catastrophe nucléaire de Fukushima (qui avaient causé à eux trois 27.000 décès) auront un an le 11 mars prochain. Les effets à long terme des radiations pour le peuple japonais, la nature, l’agriculture, l’écosystème marin,… sont encore aujourd’hui difficiles à estimer. Et nous ne sommes pas plus avancés qu’alors concernant la maîtrise des risques liés au nucléaire. Pourquoi ? Les compagnies énergétiques n’ont en tête que les super profits qu’ils peuvent réaliser avec une source d’énergie aussi dangereuse que le nucléaire. A eux les bénéfices, à nous les risques ! Le PSL estime qu’il est absolument nécessaire de placer la totalité du secteur de l’énergie dans les mains de la collectivité. De même, la recherche scientifique et le développement d’énergies alternatives doivent être entièrement mis au service de la collectivité et libérés de la soif de profits des entreprises privées.

    Une production et une distribution de l’énergie entièrement publique est la seule façon de rendre les factures abordables et de développer sérieusement les sources d’énergies renouvelables, pour une vie agréable dans des pièces bien chauffées. De plus en plus, cela aussi devient une question de vie ou de mort. Le PSL appelle dans cette optique à participer à la manifestation ‘‘Plus jamais Fukushima’’ le 11 mars à Bruxelles.

    Rendez-vous : 14h30 Gare du Nord.


    Abonnez-vous à Lutte Socialiste! Cet article est tiré de l’édition de mars de notre journal, Lutte Socialiste. Si vous désirez recevoir Lutte Socialiste dans votre boîte aux lettres, prennez vite un abonnement. Vous pouvez verser 20 euros (pour 12 n°) ou 30 euros (abonnement de soutien) au n° 001-3907596-27 de "socialist press" avec la mention "abonnement". Pour plus d’infos, des remarques, propositions d’articles,… : prennez contact avec nous via redaction@socialisme.be

  • Un poison nommé ACTA

    ACTA (Accord Commercial Anti Contrefaçon), est un accord qui menace la liberté d’internet. Cet accord vise officiellement à protéger la propriété intellectuelle au niveau international. La propriété intellectuelle est un terme vague qui est sujet à une interprétation extensive : de nombreuses firmes l’utilisent pour empêcher leurs concurrents de réutiliser leurs bonnes idées. La propriété intellectuelle peut s’appliquer aux marques, aux oeuvres, à des procédés techniques,…

    Par Jean (Luxembourg)

    ACTA prétend également défendre le droit d’auteur en obligeant les fournisseurs d’accès internet à surveiller tous leurs abonnées et à les dénoncer s’ils téléchargent illégalement des oeuvres ou des données soumises à un copyright. Il suffira de citer un article de presse dans un email ou d’envoyer un extrait de musique pour être pris la main dans le sac. Les informations seront alors envoyées à leur auteur qui pourra entamer des poursuites contre les “contrefacteurs”.

    L’accord ne profite qu’à une fraction d’industriels tels que les compagnies RIAA et MPAA (associations interprofessionnelles qui défendent les intérêts de l’industrie du disque et du cinéma). ACTA est la conséquence de leurs actions de lobbying auprès des gouvernements. Au-delà de la “protection du droit d’auteur” et de la propriété intellectuelle, on voit clairement que la la surveillance systématique des échanges d’information sur Internet peut être utilisée à d’autres fins, notamment de censure ou de répression politique. C’est déjà le cas dans certains pays où l’accès vers certains contenus, mots clés ou sites internet est bloqué.

    ACTA ne s’attaque pas seulement à nos libertés sur le net, mais aussi à notre santé et notre indépendance alimentaire. En effet, les médicaments génériques pourront être interdits tout comme l’utilisation de certaines semences qui seraient protégées par des brevets. Ces mesures visent uniquement à protéger les intérêts des multinationales pharmaceutiques et agro-alimentaires comme Monsanto. La propriété intellectuelle est érigée en “règle d’or” au mépris de toute autre considération.

    Le samedi 11 février dernier, des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblés dans au 4 coins du globe pour dire non :

    • aux semences copyrightées
    • à l’interdiction des médicaments génériques
    • à la censure d’internet;
    • aux restrictions de la liberté d’expression;
    • à la surveillance totale de toutes nos activités en ligne;
    • à la perte de libertés et droits civiques.

    Il faudra continuer à se mobiliser dans les semaines qui viennent contre ACTA, car il s’agit d’un dangereux poison contre nos droits et nos libertés fondamentales.

    ACTA est également le symptôme d’un système capitaliste à bout de souffle qui s’accroche désespérément à une source de profit facile. Facile mais néfaste puisque la propriété intellectuelle et les brevets n’ont jamais produit aucune richesse réelle. Ils offrent simplement une rente à ceux qui ont inventé quelque chose un jour ou qui détiennent un brevet.  Elle offre également un marché juteux aux avocats d’affaires avec la multiplication des contentieux sur la propriété intellectuelle.

    Ce système est pourri jusqu’à la moelle. Il faut en finir une fois pour toute et le remplacer par un système basé sur le partage des richesses et des connaissances. Stop ACTA ! Stop Capitalism !

  • Action des Comités Action Europe contre la presse anti-grévistes

    Une cinquantaine de syndicalistes et de militants, à l’appel des Comités Action Europe, se sont rassemblés ce dimanche matin devant les locaux de la RTBF afin d’y protester contre les attaques médiatiques contre les grévistes. En effet avant, pendant et depuis la grève générale, les médias tradionnels se sont acharnés à expliquer dans tous leurs editos ou articles que la grève était une erreure, un gaspillage etc.

    Par Nico M. (Bruxelles)

    Même si le gouvernement maintient l’essentiel des attaques, il a fait quelques aménagements les jours après la grève générale. C’est une illustration de la réussite de ce mouvement de grève.

    C’est une illustration aussi de la voix à prendre pour faire reculer le gouvernement: aux portes des entreprises, dans les rues en bloquant l’économie. C’était aussi l’illustration du parti pris par les médias traditionnels. Dans les conflits sociaux ils défendent les politiques néolibérales menées par les partis traditionnels au services du patronat, des actionnaires, des riches.

    La protestation de ce dimanche a mis aussi en avant la caricature honteuse que l’on a pu lire dans les colonnes du Soir à propos des chômeurs. Un dossier titré “les chômeurs sont des profiteurs”. L’action a dénoncé cet article haineux à l’encontre des chomeurs taxés de fraudeurs ou encore d’aranqueurs.

    Ce constat soulève le vide médiatique dans notre société. Les plus grands groupes, les plus grands quotidiens qui se partagent l’ensemble de l’espace médiatique diffusent l’idéologie de la classe dominante, l’idéologie capitaliste. Il nous manque une presse, des médias de masses qui se tournent energiquement du côté des travailleurs, des jeunes et de leurs famille, qui défendent leurs intérêts face au discours dominant.

    Nous vous invitons à lire régulièrement nos publications et de vous abonner à notre mensuel Lutte Socialiste, un journal résolument du côté de la classe des travailleurs, à leur côté dans les luttes, les conflits sociaux ou au piquet. Bonne lecture.

  • Di Rupo contre les seniors : Devrons-nous bientôt travailler jusqu’au cercueil?

    Dès ses débuts, la nouvelle coalition d’austérité s’en est prise aux conditions de vie des travailleurs et de leurs familles. La vie de la population normale devient sensiblement plus chère avec une surenchère de nouveaux impôts et la liquidation de toute une série de subsides. Beaucoup d’allocations sont diminuées et font l’objet de conditions bien plus strictes et une série d’acquis sociaux sont brusquement démolis.

    Par une militante de la CSC, article tiré de l’édition de février de Lutte Socialiste, écrit avant les adaptations décidées cette semaine par le gouvernement.

    Les pensions sous pression

    Les attaques contre les pensions constituent une part importante de la politique d’austérité. L’âge légal de la retraite (65 ans) est pour l’instant préservé, mais le gouvernement veut assurer que chacun soit obligé de travailler jusqu’à 65 ans, sans pauses et sans réduction du temps de travail.

    [box type=”shadow” align=”alignright” width=”100″]

    Quel est concrètement le contenu de ces mesures ?

    • l’âge de la prépension sera graduellement augmenté de 60 à 62 ans pour 2016, sous condition d’avoir derrière soi une carrière de 40 ans au lieu de 35 ans.
    • pour les statutaires, il faudra une carrière minimale de 38 ans (en 2013), les 40 ans seront introduits par après. la prépension à mi-temps est abolie depuis le 1er janvier 2012. les départs en prépension pour les entreprises en difficulté ou en restructuration ne seront plus introduits qu’à partir de 55 ans, au lieu de 50 ou 52 ans.
    • la prépension à plein-temps était possible à partir de 58 ans (sauf pour les métiers lourds, les longues carrières et les entreprises en difficulté ou en restructuration), cet âge sera augmenté à 60 ou même 62 ans à partir de 2015, tandis que les conditions concernant la durée de carrière seront alourdies (40 ans pour les hommes, et une période de transition pour les femmes, qui atteindront cette durée de 40 ans en 2024).
    • la prépension aura un impact négatif sur la pension. On calculera la pension pour toutes les années avant l’âge de 60 ans sur base d’un forfait mensuel de 1.777€. Les syndicats ont raison de dire qu’il s’agit d’une rupture de contrat pour ceux qui sont déjà en prépension ou en préavis.
    • on ne parle dorénavant plus de prépension, mais de ‘‘chômage avec compensation par l’entreprise’’. Cela accentue encore une fois le problème : à partir de 2013, tous les prépensionnés de moins de 60 ans devraient être libres pour le marché de l’emploi (la chasse aux chômeurs sera donc étendue à tous ceux qui ont moins de 60 ans). Le contrôle et le suivi par l’ONEM commencera à partir de 2016 pour tous les prépensionnés jusqu’à 58 ans, au lieu de 50 ans maintenant.

    A l’époque du Pacte des Générations déjà, en 2005, le débat sur les fins de carrière avait été mené assez brutalement, et toute une série d’acquis avaient déjà disparu (l’âge légal de la retraite pour les femmes était ainsi passé de 60 à 65 ans). Ce ‘‘Pacte’’ imposé comprenait toutefois l’introduction de toute une série de mesures destinées à adoucir la vie des plus âgés, comme le crédit- temps pour les plus de 50 ans (avec compensations augmentées, et sans perte de droits liés à la pension), la prépension à mi-temps et plein-temps, les pensions anticipées,… Maintenant, tous ces acquis sont attaqués, et des économies ciblent nos pensions, pourtant parmi les plus basses en Europe.

    Les médias traditionnels essaient désespérément de présenter les réformes comme un conflit entre les générations : la plus jeune génération devra travailler pour payer les pensions des plus âgés, ce qui sera à terme intenable. Quant aux plus âgés ils seraient égoïstes et conservateurs, puisqu’ils refusent de travailler plus longtemps. Les économies ne touchent néanmoins pas que les jeunes, qui auront ainsi plus de mal à trouver un emploi. Elle vise aussi les travailleurs plus âgés qui devront attendre pour leur retraite. Jeunes et moins jeunes ont tout intérêt à lutter ensemble.

    Avalanche d’austérité

    Et ce n’est que le début de l’opération d’austérité. Le gouvernement et tous les partis traditionnels veulent attaquer les pensionnés et les chômeurs, au lieu de s’attaquer au chômage. Avec la perspective d’une autre année de croissance économique négative, nous savons que cela mènera à une perte d’emplois. Au même moment, les travailleurs plus âgés devront travailler plus longtemps : le chômage et la pauvreté qui vient avec, augmenteront parmi les jeunes.

    En plus, le gouvernement prépare déjà une prochaine avalanche d’austérité. En février, une correction du budget doit déjà être opérée, et s’il le faut, « l’Europe » sera utilisée pour augmenter la pression. Ceci augmentera la pression contre le premier pilier des pensions (la pension légale). Mais d’autres éléments sont aussi repris dans la discussion. Ainsi, la proposition d’un saut d’index arrive dans l’actualité. L’indexation des salaires (leur adaptation à l’augmentation des prix) ne serait ainsi pas appliquée à une ou plusieurs reprises, avec des effets terrifiants pour nos conditions de vie, attaquées de façon continuelle. De telles mesures ne peuvent que renforcer la récession, et davantage d’économies suivront…

    Prochain objectif : l’index ?

    Une fois que l’avalanche est en mouvement, il est difficile de l’arrêter.

    Soutenus par les encouragements de l’Europe, le gouvernement et le patronat sont en train de préparer un nouvel objectif. On parle de plus en plus de l’indexation automatique des salaires. Quelques mois après une montée des prix, nos salaires sont censés suivre. Un tel mécanisme qui a pour but de maintenir le pouvoir d’achat paraît inacceptable pour les libéraux.

    L’Europe veut faire baisser notre pouvoir d’achat. Le commissaire européen Olli Rehn mène cette campagne depuis des mois, et il est largement soutenu par les employeurs et les partis libéraux comme la N-VA.

    Il n’y a pas encore de propositions pour abolir l’indexation, mais certains suggèrent de faire un saut d’index. Les prix des biens qui déterminent l’index augmentent, mais nos salaires ne suivent pas. L’index a été fortement attaqué ces dernières années, entre autres par l’introduction de l’index-santé, début des années 1990. Malgré l’existence de l’index, notre pouvoir d’achat réel a baissé. Apparemment, cette baisse ne se fait pas assez rapidement aux yeux des libéraux. Le pouvoir d’achat des 99% est attaqué pour défendre les profits des 1% les plus riches.

    [/box]

    Une stratégie pour réussir

    Les attaques contre les pensions sont passées au parlement à une vitesse foudroyante. Le ministre Van Quickenborne (Open VLD) ne pouvait faire ça qu’avec le soutien du gouvernement entier, et parce que l’opposition a à peine mené la critique. Ceux qui pensaient qu’un gouvernement dirigé par le PS plutôt que par la NVA serait un ‘‘moindre mal’’ doivent se rendre compte de leur erreur. Il est clair pour tout le monde qu’avoir des liens avec des partis qui mènent l’austérité freine la résistance et nuit à la crédibilité.

    Sous l’énorme pression de leur base, les syndicats organisent la résistance contre ces mesures. Mais la protestation est bien trop faible si l’on part de l’idée qu’il faut bien économiser d’une manière ou d’une autre. Pourquoi les travailleurs et leurs familles doiventils payer pour la course au profit d’une petite minorité de capitalistes ? Si ça c’est la logique du système, nous ne devons pas nous battre pour ‘‘l’améliorer’’, nous devons coupler notre lutte à la nécessité de construire un autre système.

    Il est tout à fait correct de revendiquer qu’il faut aller chercher l’argent là où il est. Mais que faisons-nous pour réaliser cela, dans les faits ? Nous ne pouvons pas nous contenter de revendiquer une imposition plus importante pour les entreprises et les riches. Nous devons remettre tout le système en question, et formuler des alternatives. Sinon, nous risquons de finir avec un mauvais accord qui nous fera une fois de plus payer la note, et de plus en plus de gens penseront que la lutte ne sert à rien.

    Nous devons prendre la lutte en mains, et l’organiser au mieux. Cela n’est possible que sur base d’un plan d’action dans lequel nous sensibilisons et mobilisons pour ne pas seulement changer le mécontentement en résistance, mais aussi pour en finir avec toutes les mesures d’austérité. La grève du 30 janvier est un premier pas, mais nous devons continuer la lutte par après. Une nouvelle proposition d’action émanera-telle du 30 janvier ? Elaborerons-nous, dans la lutte, un programme anticrise pour défendre les intérêts des 99% ? En tout cas, le potentiel existe clairement pour cela.

    Nous devrions néanmoins construire des instruments pour renforcer notre lutte : des syndicats combatifs avec une participation démocratique de la base, et notre propre instrument politique sous la forme d’un nouveau parti des travailleurs. Pour y arriver, nous devrions partir d’un programme qui va à contrecourant de la logique d’économies budgétaires. Comme Einstein le disait : ‘‘Vous ne pouvez résoudre un problème avec la logique qui l’a provoqué.’’ Contre la logique capitaliste d’austérité, il nous faut une alternative socialiste démocratique.

  • Assainissements : le gouvernement veut toujours aller plus loin

    La ‘‘réforme’’ des pensions a vite été soutenue par le parlement en décembre. Si ces mesures ne sont pas annulées, les vieux travailleurs finiront épuisés pendant que les jeunes n’auront pas de boulot. Les travailleurs sont beaucoup plus productifs, travaillent plus intensément et de manière plus ‘‘flexible’’ qu’il y a 30 ans. Mais le gouvernement veut toujours nous faire travailler plus longtemps ! Entretemps, l’économie européenne se dirige à nouveau vers une crise qui pourrait être plus grave que celle de 2008 : les instruments avec lesquels la classe dirigeante essaye de limiter les dégâts commencent à être épuisés.

    Par Peter Delsing

    Selon un sondage interne de la FEB (organisation patronale), 70% des secteurs économiques dans notre pays s’attendent à une détérioration de leur rentabilité au cours des six prochains mois. Le pessimisme est aussi un élément dominant lors des investissements et des ventes d’entreprises. L’économie Belge est donc depuis fin 2011 en récession ou en scénario de contraction. Les pertes d’emplois suivent toujours quelques mois plus tard. Sans investissements, le nombre d’offres d’emploi va également tomber.

    La crise dans la zone euro peut aggraver la situation sur le court terme. Une crise profonde peut mener à une nouvelle série ‘‘d’aides aux banques’’, ce qui risque d’être possible dans une telle crise – avec une pression sur les dettes des Etats. Ces dettes sont pour l’instant à 97,2% du PIB (fin 2011, chiffre de la Banque Nationale) mais, avec de nouvelles opérations ‘‘sauver les banques’’, les dettes seront de nouveau bien au-dessus de 100%. Vu les diktats des ‘‘marchés’’, cela impliquerait des taux d’intérêts plus élevés sur les obligations d’Etat.

    Les médias essaient de présenter les jeunes comme étant opposés aux grèves ; ils tentent même de présenter les jeunes et les travailleurs plus âgés comme engagés dans un ‘‘un conflit entre générations’’. Les jeunes doivent prendre conscience des conséquences d’une nouvelle crise dont ils seront les premières victimes, même si, pendant ce temps, les médias traditionnels essaient de nouveau de les opposer à la génération baby-boom ‘‘privilégiée’’, ou aux syndicats. Un jeune qui prolonge ses études de quelques années ‘‘à cause de la crise’’ ou qui a besoin de quelques années en plus pour trouver l’étude appropriée, ou – pourquoi pas ? – qui prend une année sabbatique pour aller ‘‘découvrir le monde’’, devra travailler 40 ans au lieu de 35 dans le secteur privé.

    Ce ne sont pas seulement les années de travail qui comptent, mais aussi les périodes de chômage. Les jeunes qui commencent à bosser à 25 ans ne pourront arrêter de travailler avant 65 ans. Vu le niveau d’éducation plus élevé et le marché du travail peu attractif, de nombreux jeunes seront confrontés à une telle situation. Du moins si on laisse faire ce gouvernement de droite…

    Selon une étude commandée par la Commission Européenne, les travailleurs belges pensent qu’ils travailleront jusqu’à 58,1 ans (ouvriers) et 60 ans (employés). Avec les nouvelles mesures, le gouvernement ne veut plus comptabiliser certains périodes de chômage, prépension, crédit-temps,… des 40 ans de carrière nécessaires pour une pension complète. D’après la FGTB, une carrière dure en moyenne 42 ans pour les hommes et 31 pour les femmes, dont environ 1/3 de ‘‘périodes assimilées’’ (chômage, congé parental, crédit- temps). Nous allons travailler plus longtemps pour une petite pension, et les femmes seront particulièrement touchées alors qu’il y a déjà 20% des pensionnées qui vivent dans la pauvreté en Belgique !

    Pour nous : prix plus élevés, chasse aux chômeurs,… Pour les super-riches et les banquiers : cadeaux !

    Pour une famille de quatre personnes, les prix de l’électricité et du gaz ont augmenté de 12% et 20% en 2011. Le gouvernement prévoit d’augmenter les droits d’accises sur les spiritueux, la bière et le tabac ; l’impôt sera augmenté sur la télévision numérique et le prix des billets de train, tram et bus seront plus chers à partir du premier février; les transports en commun continueront à être peu attrayant car ils recevront encore moins d’argent public ; les services bancontact et accès aux comptes en banque sur internet seront facturés par les banques, les mesures d’économie d’énergie seront beaucoup plus coûteuses. Alors qu’arrive cette nouvelle période de hausse générale des prix, certains patrons osent encore proposer d’attaquer l’indexation automatique des salaires !

    Un gouvernement qui défend les intérêts des travailleurs, des jeunes et des pensionnés mettrait les entreprises énergétiques aux mains du public au lieu de les laisser faire des grands profits. Idem pour les banques qui font leurs profits sur base de notre argent, avec des frais fictifs et des prêts coûteux – après avoir été sauvées avec notre argent ! Ces secteurs doivent être mis sous contrôle de la communauté, des travailleurs et des comités de consommateurs démocratiquement élus.

    Le gouvernement Di Rupo a terminé l’année 2011 avec un déficit budgétaire de 4% du PIB. Il veut réduire ce déficit à 2,8% en 2012 avec des assainissements supplémentaires. Les gouvernements flamand, wallon et bruxellois mais aussi les communes se voient obligés d’augmenter les assainissements.

    En Grèce, au Portugal, en Irlande,… nous avons vu qu’une politique d’austérité n’est pas une solution. Cette politique sape la croissance et mine les revenus. Le gouvernement veut plus de contrôleurs contre la fraude fiscale et sociale, mais entretemps les cadeaux des milliards d’euros pour les grandes entreprises ne sont pas remis en question. Avec les réductions des impôts et la déduction des intérêts notionnels, ces cadeaux sont de vrais transferts d’argent des pauvres aux riches. Les victimes de la crise – les jeunes qui doivent attendre plus longtemps pour une allocation, les chômeurs qui perdent rapidement une quantité importante de leur allocation – doivent payer de nouveau. Et, ce, alors que la richesse dans ce pays a encore plus que doublé au cours des 30 dernières années… L’austérité n’est pa s temporaire, la crise est structurelle.

    Battons-nous pour un gouvernement ouvrier !

    Les politiciens bourgeois réduisent leur salaire brut de 5%. Avec leur salaire – encore très généreux – et alors que beaucoup d’entres eux ont encore d’autres revenus (des conseils d’administration qu’ils fréquentent par exemple), ils essaient de donner la fausse impression que ‘‘tout le monde’’ doit assainir ‘‘un peu’’. Il s’agit quand même du paquet d’austérité le plus important depuis des décennies, et ce n’est qu’un début. L’année prochaine (ou même plus tôt) le gouvernement alourdira de nouveau les mesures d’austérité.

    Les patrons et le gouvernement attaquent tout le monde, mais pas forcément en même temps. Ils commencent avec les plus vieux, les jeunes, les chômeurs,… mais les autres suivront lorsqu’on passera aux attaques sur les salaires. Cette spirale négative, nous la subissons depuis déjà 30 ans. La grève et la lutte de masse peuvent et doivent empêcher qu’elle ne continue ! Pour cela, nous devons mener des actions correctement organisées, apporter une réponse politique avec un nouveau parti de masse pour les travailleurs et les jeunes, et un programme socialiste qui nous permette de réaliser un vrai changement. TEXT

  • TEC, STIB, De Lijn : Personnel et usagers, défendons nos transports en commun !

    Le 1er février, les tarifs des transports en commun seront plus élevés dans tout le pays. A Bruxelles, l’augmentation est de 4,5% en moyenne, avec des titres de transport à bord de 2,50€ ! Le nouvel abonnement scolaire coûtera notamment 40 euros en plus. En Wallonie, l’augmentation est en moyenne de 5,52%, les abonnements annuels étant particulière touchés : + 7,5% ! En Flandre, les tarifs de De Lijn sont majorés de 2,7% et l’abonnement réservé aux plus de 60 ans disparaît.

    Le sous-financement public dont souffrent nos transports en commun à travers tout le pays est payé cash par les usagers, qui subissent chaque année des hausses de tarifs incessantes. Mais ce sont aussi les conditions de travail du personnel qui sont mis à mal par ce désinvestissement.

    A Bruxelles, les coupes budgétaires de 46 millions d’euros appliquées par la coalition Olivier (PS, CDH et ECOLO) pour la STIB comportaient ainsi des attaques salariales à hauteur de 5,5 millions d’euros. La mobilité, priorité de l’Olivier ? C’est tout à fait le chemin inverse qui est suivi.

    En Flandre, après déjà deux ans de sévères économies, la société De Lijn doit à nouveau sabrer 60 millions d’euros de son budget. Le service sera fortement réduit et, en plus des 400 emplois passés à la trappe ces deux dernières années, 600 autres vont suivre le même chemin. Le gouvernement flamand estime encore que 500 millions d’euros d’économies supplémentaires devront être trouvés pour 2012. Jan Peunmans (N-VA), président du parlement de la communauté flamande, avait déjà donné le ton en disant que la ‘‘politique de gratuité’’ n’est plus tenable. Finalement, dans les faits, la logique de la N-VA et celle des partis francophones soi-disant ‘‘progressistes’’ se révèlent fortement similaires une fois au pouvoir.

    La logique est partout la même, et conduit à un cercle vicieux : il n’y a pas assez de rentrées, donc on économise sur l’offre de service (suppression ou compression de lignes,…) et on augmente les tarifs. Du coup, les transports en commun sont moins attractifs pour les usagers, ce qui entraîne une nouvelle tournée de mesures d’assainissements et ainsi de suite. Ce sous-financement crée donc tous les problèmes qui servent ensuite à expliquer que la privatisation est la seule solution face aux dysfonctionnements et aux pénuries.

    Ce dont nous avons besoin, c’est d’une opposition basée sur un plan d’action concret visant à unir usagers et personnel dans la lutte pour la défense de nos transports publics, primordiaux dans le cadre de la lutte contre la pollution et les embouteillages. Dans cet esprit, deux réunions concernant les problèmes de la SNCB ont déjà été organisées à Bruxelles, à l’initiative des syndicats de cheminots. Pourquoi ne pas faire de même dans les services de métros, de trams et de bus ? Parvenir à un véritable service public de qualité, abordable et avec de bonnes conditions de travail ne peut s’obtenir que par un refinancement public massif et par un contrôle exercé sur la gestion du service par les travailleurs et les usagers. Pour l’instant, c’est l’inverse qui se construit. On se dirige notamment vers la privatisation des métros bruxellois, reconnus très rentables.

  • Une austérité qui nous appauvrit tous ? IL EXISTE UNE ALTERNATIVE !

    Les politiciens sont-ils devenus hypnotiseurs ? “Austérité, austérité, encore austérité”, des mots répétés tels une complainte, avec comme une senteur de parfum capiteux. Cette lamentation fait le tour du globe, le public doit partout être convaincu qu’il FAUT rembourser les dettes réalisées pour sauver les banques, ces joueurs pathologiques accros à la logique de casino. Ceux-là, ils peuvent bien compter sur la compassion de l’Union Européenne. Sous peine d’amendes, les pays membres de l’UE seront contraints et forcés de ne plus présenter de budgets comprenant des déficits ! Accepter une telle Europe, c’est forcer des millions de familles de travailleurs à ne plus compter que sur la charité.

    Par Els Deschoemacker

    Sous prétexte de le protéger, notre modèle social européen flanche de plus en plus sous les coups de boutoir des mesures d’austérité. C’est un (mauvais) tour de passe-passe vieux comme le monde ! Di Rupo n’est en cela pas fort différent de ses collègues néolibéraux de Belgique ou d’ailleurs. Chaque baisse de la notation du pays, chaque envolée du taux d’intérêt, chaque révision à la baisse des perspectives de croissance économique,… sont autant d’occasions d’aller encore plus loin dans la casse sociale. Nous devrons nous plier à ce qu’exige l’Europe! Les partis traditionnels ont tous intégré cette pensée unique néolibérale. Quelques voix disent comprendre la colère des travailleurs, comme Laurette Onkelinx (PS), ‘‘parce qu’il n’y a pas eu de véritable concertation.’’ Mais le problème, ce n’est pas le ‘‘déficit de dialogue’’, c’est le projet lui-même ! C’est comme s’il n’était pas possible de faire autrement que de faire payer aux travailleurs et à leurs familles la facture de la crise avec une pauvreté, une crise sociale et un taux de chômage grandissants.

    Aucune alternative ?

    Depuis début décembre, les syndicats mobilisent – à juste titre – pour se faire entendre. Leurs revendications : un plan de relance économique pour des emplois de qualité ; une annulation de toutes les mesures antisociales sur la fin de carrière ; le maintien du pouvoir d’achat ; une réforme de la fiscalité qui cible les revenus des fortunes, des capitaux et des profits ; la fin des attaques contre les services publics et des engagements concrets pour une Europe sociale.

    Ne nous laissons pas faire ! Un ouragan d’austérité aveugle à tous niveaux nous menace. Opposons-lui un ouragan de protestations afin de briser toute attaque et de réaliser ces revendications syndicales dont on parle si peu dans la presse. Une grève générale de 24 heures bien organisée et massive doit constituer le tremplin vers une organisation conséquente de toute la classe des travailleurs à travers un bon plan d’actions et de nouvelles grèves, jusqu’à ce que le gouvernement fasse marche arrière ou qu’il tombe !

    Le mouvement des travailleurs ne peut toutefois pas faire l’économie d’une discussion sur sa représentation politique, contre tous ces politiciens qui se retrouvent dans l’autre camp à la table de négociation. Un nouveau parti de masse est nécessaire – pour et par la classe des travailleurs – tant pour la lutte que pour défendre une alternative à ce système capitaliste qui nous réserve un avenir de crise et de pauvreté.


    Abonnez-vous à Lutte Socialiste! Cet article est tiré de l’édition de février de notre journal, Lutte Socialiste. Si vous désirez recevoir Lutte Socialiste dans votre boîte aux lettres, prennez vite un abonnement. Vous pouvez verser 20 euros (pour 12 n°) ou 30 euros (abonnement de soutien) au n° 001-3907596-27 de "socialist press" avec la mention "abonnement". Pour plus d’infos, des remarques, propositions d’articles,… : prennez contact avec nous via redaction@socialisme.be

0
    0
    Your Cart
    Your cart is emptyReturn to Shop