Category: National

  • Bruxelles : Rassemblement contre les violences policières

    Ce mercredi 27 juin à 16h30, la Jeunesse Ouvrière Chrétienne, la JOCF, et les Jeunes FGTB appellent à un rassemblement contre les violences policières suite aux événements répressifs de la manifestation antifasciste du dimanche 17 juin dernier.

    Texte de l’appel

    Pour rappel, alors que le groupe de militants antifascistes essayait de rejoindre pacifiquement le cortège de la manifestation raciste du Parti Populaire et de la milice fasciste Nation, la police a chargé les manifestants avec une violence et une agressivité inouïe. Résultat du « travail de protection du citoyen » opéré par la police bruxelloise : de nombreux blessés légers mais surtout deux blessés évacués en urgence.

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    Nous appelons à participer à ce rassemblement car nous pensons que la mobilisation est la meilleure réponse à offrir face à la répression. Nous soutenons une manifestation non-violente, avec un message politique conséquent et combatif.
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    La présence massive de caméras et de journalistes (dont l’un d’entre eux a été menacé et passé à tabac avec les manifestants) garantit à cet évènement une visibilité médiatique. Nous appelons au rassemblement car de nombreuses victimes de brutalités policières n’ont pas notre « chance ». En effet, la complaisance des autorités et de la justice garantit une quasi impunité aux policiers. Il faut aujourd’hui rétablir un véritable contrôle démocratique sur les forces de l’ordre. Il est nécessaire que ce rassemblement soit le plus massif possible pour exprimer notre solidarité avec tous ceux et toutes celles, qui n’ont pas la possibilité de faire entendre leur voix et de se défendre dans le système institué.

    Nous exigeons de la ministre de l’Intérieur, Joëlle Milquet, qu’elle dénonce le comportement de sa police, les images sont suffisamment explicites pour qu’elle se positionne clairement. Le bourgmestre Freddy Thielemans, pourrait quant à lui nous expliquer comment sa police reste inerte face à une milice organisée qui appelle à la haine et à la violence raciste dans les rues de sa commune ? Alors qu’elle réprime brutalement les militants antifascistes ?

    Le capitalisme frappe les travailleurs de plein fouet en créant le chômage, le désespoir et la pauvreté qui explosent partout. Il est évident qu’avec la crise, le nombre et l’intensité des mouvements sociaux augmentent. Plus le gouvernement sèmera la misère dans les quartiers, plus il lui sera nécessaire de déployer ses forces de l’ordre dans les rues pour canaliser ce qu’il aura récolté.

    Combien de temps validerez-vous par votre silence et votre immobilisme la criminalisation de ceux qui sont victimes du système et qui se mobilisent pour un avenir meilleur pour tous ?

    Nous ne voulons pas de cette société là !

    Nous refusons cette misère et la répression qui l’accompagne !

    *Soyons nombreux ce mercredi ! Non à la répression d’Etat, halte à l’impunité !*

    Rendez-vous mercredi 27 juin à 16h30 Place Poelaert

    Nous invitons tous les participant-es à venir muni d’une protection pour la tête (casque de mobylette, de chantier, de vélo…) pour se prémunir symboliquement des violences.

    Pour les organisations voulant être signataires de l’appel pour le rassemblement de mercredi prochain, vous pouvez envoyer un mail à celine.moreau@jeunes-fgtb.be Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.

    • Contact Jeunes FGTB : Céline Moreau : 0498 / 31 42 35
    • Contact JOC : Jalil Bourhidane : 0472 / 21 44 75

    – Avec le soutien de :

    • Etudiants de Gauche Actifs (EGA)
    • Actief linkse Studenten (ALS)
    • ProJeuneS
    • Contact J
    • Le Mouvement des Faucons Rouges de la Fédération Wallonie-Bruxelles
    • Fewla – soutien actif à la lutte du peuple Mapuche
    • Egalité
    • Mouvement International de la Réconciliation Internationale des Résistant-e-s à la Guerre
    • Action pour la Paix
    • Jeunes Anticapitalistes
    • Comac
    • CGSP Verviers
    • FGTB Brabant wallon
    • Ecolo J
    • FGTB Charleroi/Sud-Hainaut
    • Samarcande asbl
    • CJC (Conseil de la Jeunesse Catholique)
    • Métallos MWB FGTB
    • La Coordination Nationale d’Action pour la Paix et la Démocratie
  • Bruxelles : Brutalité policière contre les antifascistes !

    Les Jeunesses ouvrières Chrétienne (JOC) et les Jeunes FGTB avaient organisé une manifestation ce dimanche contre la marche raciste organisé par le Parti Populaire. Les petits réactionnaires populistes de droite du PP et leurs compagnons de route néonazis de Nation manifestaient ensemble pour instrumentaliser les événements récents lié au groupuscule extrémiste de droite islamiste nauséabond Sharia4belgium, afin de stigmatiser l’ensemble de la communauté musulmane de Bruxelles et de porter un message de haine et de division.

    ”La police pète les plombs”, tel est l’intitulé de la une de la Dernière Heure de ce matin, caractérisant la brutalité policière de ce dimanche. Les Etudiants de Gauche Actifs et la campagne antifasciste flamande Blokbuster condamnent fortement ces violences policières, violences qui ont fait plusieurs blessés, ainsi que les dizaines d’arrestations opérées parmi les antifascistes. Voilà qui démontre une nouvelle fois la nécessité de la campagne ”stop répression” initiée par les JOC.


    Témoignage, par Kiel (PSL)

    17 juin 2012. Après plusieurs semaines où l’attention dans les médias a systématiquement été portée vers l’extrême droite et tout ce qui pouvait s’y rapporter, je ne pouvais pas manquer la manifestation antifasciste de Bruxelles. Réunion à 11 h Place Poulaert, le message est clair : il faut rejeter tant l’extrême-droite que l’extrémisme islamiste. C’est ce qu’il était prévu de faire clairement apparaître face à la manifestation organisée par le Parti Populaire, avec le soutien actif du groupuscule néonazi Nation.

    La manifestation du Parti Populaire était parsemée de slogans racistes et islamophobes, sans toutefois provoquer de réaction de la police alors même que ce type de propos est répréhensible. Si l’on veut dénoncer le fascisme, il faut les dénoncer tous ! Le PP a une vision autoritaire de la société et, tout comme sharia4Belgium, ils veulent imposer leurs visions et leurs valeurs réactionnaires aux autres, par la force s’il le faut.

    Pour des organisations de jeunesse progressistes, et notamment pour la nôtre, il était inconcevable de laisser les réactionnaires de droite du PP et les néonazis de Nation s’exprimer sous prétexte de dénoncer les réactionnaires islamistes. La police et les autorités de la ville n’étaient manifestement pas du même avis. En effet, alors que nous tentions de rejoindre la manifestation du PP afin d’exprimer notre désaccord, nous avons été très violemment été chargés et littéralement battus par une vingtaine d’agents de police !

    L’un des coordinateurs de la section bruxelloise des Etudiants FGTB ressort de l’hôpital avec des points de suture dus à un coup reçu sur le crâne tandis qu’un jeune de la JOC a une commotion et doit rester une semaine au calme. Aucune des actions des manifestants ne peut justifier une telle violence. Elle est d’autant plus scandaleuse que la milice néofasciste de Nation était quant à elle escortée par un cordon de policiers, au carrefour Trône. Ils avaient pourtant enfreint la loi en scandant des propos racistes et appelant à la haine.

    Après une arrestation de 3 heures, nous avons été rassemblés par groupes de 7 et ensuite déportés et dispersés sur Bruxelles.

  • Le ciel n’est pas plus clair au-dessus de Dexia. Qui payera le crash ?

    En avril, le gouverneur de la Banque Nationale Luc Coene a été entendu à huis clos en Commission parlementaire concernant Dexia. Son approche assez pessimiste de l’avenir de Dexia n’a pas été confidentielle longtemps, et s’étalait dès le lendemain dans tous les journaux. Une grande attention a été apportée à la provenance de la fuite et sur les intentions de Luc Coene la concernant, mais il est surtout devenu on ne peut plus clair que les problèmes de Dexia sont encore loin d’être résolus. Quelles seraient les conséquences d’une nouvelle explosion de la ‘‘bombe à retardement Dexia’’ ?

    Dossier, par Tim (Bruxelles)

    Quand le gouvernement fédéral a nationalisé Dexia banque en octobre 2011, il a repris le réseau belge pour 4 milliards d’euros. Une ‘‘bad bank’’ fictive a parallèlement été créée : toutes les opérations à haut risque du groupe ont été rassemblées, et les gouvernements belge, français et luxembourgeois se sont portés garants pour 90 milliards d’euros pour cette ‘‘banque’’ en prévision d’une faillite éventuelle. La Belgique supporte le plus gros : 54 milliards d’euros. Depuis ce moment, Dexia Banque Belgique est devenu Belfius, un changement de nom destiné à tourner symboliquement le dos à ces problèmes.

    ‘‘A rose by any other name would smell as sweet” (‘‘Ce que nous appelons une rose embaumerait autant sous un autre nom’’) disait Juliette à son Roméo sous la plume de Shakespeare. Une jolie phrase qui résume bien le problème Dexia : changer de nom n’a pas pour autant résolu le moindre problème. Aujourd’hui, personne ne sait exactement dans quelle condition se trouve Dexia : les analyses vont de ‘‘peu optimiste’’ jusqu’à ‘‘apocalyptique’’. Il n’y a guère eu que l’ancien dirigeant de Dexia, Pierre Mariani, pour oser encore prétendre que ‘‘les choses pourraient peut-être encore se résoudre.’’ En disant cela, il pensait plus que probablement à son ‘‘parachute doré’’… Une chose est certaine : la ‘‘bad bank’’ Dexia est fondamentalement en perte, nous ne savons tout simplement pas jusqu’à quel point …

    Vers un démantèlement contrôlé…

    Pour cette ‘‘bad bank’’, le gouvernement belge a pour perspective un “démantèlement contrôlé” : l’idée est de garder l’entreprise fictive le plus longtemps possible afin de disposer de suffisamment de temps pour en vendre les parties potentiellement profitables et ainsi compenser les parties qui ne représentent qu’une perte assurée. Il reste ensuite à prier que les comptes s’équilibrent pour éviter un déficit. Lors de son audition parlementaire, Luc Coene a abordé ce scénario : il craint que la ‘‘bad bank’’ Dexia réserve trop de mauvaises surprises et que le prix de son démantèlement ne soit au final bien plus élevé qu’initialement espéré. Le président de la Banque Nationale a toutefois une idée très précise de ceux sur qui retombera ce coût : les contribuables. En d’autres termes : la poursuite de l’avalanche d’austérité et des augmentations d’impôts pour les travailleurs.

    D’ailleurs, même le scénario le plus positif pour Dexia a son prix, et une nouvelle facture nous attend dans ce cas également : nous devrons à nouveau payer pour les pertes des spéculateurs ! Aujourd’hui déjà, les communes belges cherchent désespérément des moyens destinés à éponger les pertes de Dexia avec des impôts cachés sur l’énergie ou des augmentations d’amendes. Après les élections communales d’octobre, nous pouvons nous attendre à une nouvelle facture. Quelle sera l’ampleur globale de l’austérité ‘‘Dexia’’ aux niveaux du fédéral, des régions et des communes ?

    … ou un crash non-contrôlé ?

    Les médias se sont fortement penchés sur les perspectives officielles pour la ‘‘bad bank Dexia’’, un peu trop roses. De nombreux éléments soutiennent cette hypothèse : les pertes déjà prises en compte concernent entre autres les investissements en Grèce, en Espagne, en Italie et au Portugal. Quelle est la valeur totale de ces pertes ? Le reviseur d’entreprise de Dexia, Deloitte, a calculé que les pertes pour l’année 2011 ne s’élevaient pas à 11,6 milliards d’euros comme la direction de Dexia l’a prétendu, mais à 16,4 milliards d’euros.

    Ceci signifie que ‘‘l’actif net’’ de Dexia (la valeur de l’entreprise moins le total des dettes), serait négatif. Une solution pourrait être que les actionnaires de Dexia injectent plus de liquidités dans l’entreprise. Mais à l’exception du gouvernement belge, aucun investisseur n’est intéressé à investir à fonds perdus dans une ‘‘bad bank’’. Quant au gouvernement belge, il deviendrait ainsi actionnaire majoritaire d’une ‘‘bad bank’’ qui ajouterait ses dettes à la dette publique. On parle ici de plus de 400 milliards d’euros de dettes supplémentaires, une somme équivalente au Produit Intérieur Brut du pays, c’està- dire à la totalité des richesses produites en un an !

    Le plus grand problème de ce scénario est qu’il ne prend en compte que la situation actuelle. Que se passerat- il demain si l’Espagne, l’Irlande ou le Portugal ne peuvent plus rembourser leurs dettes ? Que faire si Dexia perd son accès aux fonds de la Banque Centrale Européenne ? Le gouvernement belge espère également que l’Espagne, l’Allemagne et l’Italie se porteront garants pour les filiales de Dexia dans ces pays, mais est-ce réaliste ? Le gouvernement belge est semblable à l’orchestre du Titanic, continuant à jouer tandis que le navire Dexia s’enfonce dans les flots en espérant qu’un canot de sauvetage apparaisse par magie…

    Dexia : un cas isolé ?

    Dexia est un phénomène emblématique de la situation globale de l’économie mondiale. On n’exprime dorénavant plus de perspectives économiques en nombre d’années, mais en mois ou en semaines. Les incertitudes sont si importantes qu’une perspective à long terme est irréaliste. Chaque jour apporte son lot d’éléments qui réduisent à néant les perspectives d’hier.

    Le capitalisme souffre d’une crise de surproduction : ces dernières années, les plus grandes entreprises sur le globe ont amassé en réserve des milliers de milliards d’euros avec leurs profits record, les baisses de charges et les cadeaux fiscaux. La recherche de moyens pour réinvestir ces fonds dans l’économie réelle est désespérée, mais la destruction du pouvoir d’achat des masses par le biais des plans d’austérité ne laisse aucune voie pour un investissement rentable. Avec un tel scénario, chaque plan de sauvetage pour une banque comme Dexia est absurde : qui donc pourrait être intéressé d’investir dans une banque qui croule sous les pertes dans des conditions pareilles ?

    Quelle alternative ?

    Un démantèlement contrôlé de Dexia parait exclu dans le contexte économique actuel. La population, innocente, ne devrait pas supporter les frais de la catastrophe. Mais quelle alternative mettre en avant ?

    Dans le cadre de cette discussion sur la crise bancaire, on entend souvent parler de la création d’une banque publique. Nous pensons quant à nous que la création d’une banque publique dans un océan d’institutions financières privées est intenable. Et d’ailleurs, en fonction de quels intérêts sont opérées les nationalisations actuelles ? La même question se pose au sujet d’un ‘‘audit’’ sur les dettes visant à voir quelles sont les dettes ‘‘justes’’ ou non. Qui réalisera cet audit ? Et c’est quoi, une dette ‘‘juste’’ ?

    Un tel audit devrait être réalisé par des représentants des syndicats et des partis ouvriers, dans la perspective d’une nationalisation du secteur financier tout entier, sans compensations pour les spéculateurs. Nous voulons une enquête publique sur les dettes et les pertes de Dexia, et des compensations uniquement pour les petits actionnaires, sur base de besoins prouvés. Nous voulons des gérants qui travaillent au salaire ouvrier moyen, placés sous contrôle démocratique et révocables à tout instant. Un pôle financier public serait un bon refuge pour l’épargne et accorderait des crédits bon marché aux travailleurs et à leurs familles, de même qu’en libérant les moyens nécessaires pour investir dans les services publics et l’infrastructure.

  • Ni en Grèce, ni en Belgique, ni nulle part!

    Manifestation de solidarité avec le peuple grec contre l’austérité de la bancocratie et de la Troika!

    Ce 13 juin, 18h, à Bruxelles, au départ de la Bourse vers l’ambassade de Grèce (6, rue des petits carmes)

    • Nous refusons de laisser le peuple grec isolé face aux attaques d’austérité.
    • Nous sommes solidaires de la lutte du peuple grec contre les politiques d’austérité ainsi que de son aspiration à un gouvernement qui appliquera ses revendications, comme l’annulation immediate des programmes d’austérité de l’UE et le FMI, l’audit de la dette et l’annulation de la dette illégitime.
    • Nous condamnons l’attitude et le chantage de l’UE et des gouvernements qui dénient au peuple grec son droit démocratique de choisir sa politique sociale et économique, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur de l’eurozone.
    • Nous appelons dans ce sens à une convergence des résistances au-delà des frontières, pour rejeter l’austérité et le défaitisme, pour triompher de la droite extrême et pour construire une autre Europe au service des besoins sociaux de toutes et tous et des nécessités environnementales.

    Premières organisations signataires

    • Ander Europa
    • Attac ULB
    • CETRI
    • Centrale Nationale des Employés (CNE)
    • Comac
    • Comité d’Action contre l’Austérité de l’asbl Cepré (Centre d’Education Populaire Régional)
    • Comité Mapuche Belgica
    • Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers-Monde (CADTM)
    • Comités Action Europe
    • Egalité
    • Etudiants FGTB Bruxelles
    • Etudiants de Gauche Actifs – Actief Linkse Studenten (EGA – ALS)
    • Fédérations bruxelloise et liégeoise du Parti Communiste
    • Initiative de Solidarité à la Grèce qui Résiste
    • Jeunes Anticapitalistes (JAC)
    • Jeunes FGTB
    • Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC)
    • Ligue Communiste Révolutionnaire / Socialistische Arbeiderspartij (LCR-SAP)
    • Parti Humaniste
    • Parti Socialiste de Lutte / Linkse Socialistische Partij (PSL – LSP)
    • Rood!
    • Socialisme 21
    • Syriza Belgique
    • Théâtre des rues
    • Vie Féminine Bruxelles
    • Vonk / Unité Socialiste

    Info: anti.austerite@gmail.com

  • Elections communales 2012 : A chaque niveau de pouvoir, organisons la résistance contre l’austérité !

    A peine installé, le gouvernement Di Rupo (PS) n’a pas tardé à nous présenter une première fois la note en faisant passer un plan d’austérité de plus de 14 milliards d’euros pour 2012 (11,9 milliard € initialement, suivi d’un ‘‘ajustement’’ de 2,3 milliards d’euros au printemps), le tout assorti d’une attaque contre nos pensions et les allocations de chômage.

    Par Baptiste (Wavre)

    La réforme des pensions a déjà été entérinée, tandis que la régression des allocations de chômage devrait se concrétiser à partir de novembre, juste après les élections communales (il est question d’une diminution moyenne de 25%). Nul doute que le gouvernement fédéral compte bien poursuivre l’avalanche d’austérité une fois les élections communales passées.

    Tous les niveaux de pouvoir sont utilisés afin de nous faire payer la crise : dégradation des conditions de travail pour le fédéral, augmentation des tarifs pour les transports en commun via les régions, pénuries dans les écoles via les communautés, augmentations des prix de distribution de l’électricité, du gaz et de l’eau pour les communes,… Nous avons expérimenté tant d’exemples de répartition de l’austérité et de coupes budgétaires ces dernières années ! Les politiciens essaient ainsi de se renvoyer les torts et les responsabilités des manques de moyens. Ce sont pourtant ces mêmes politiciens qui sont présents, des communes jusqu’au fédéral. Ne nous laissons pas avoir par ce jeu de dupes !

    Nous profiterons des élections communales d’octobre afin d’organiser la colère avec des listes unitaires de gauche, en vue de s’opposer aux politiciens traditionnels ainsi qu’à leurs politiques néolibérales. Nous aspirons à une politique communale combative !

    ‘‘Gauches Communes’’ à Bruxelles

    A Bruxelles, nous avons récemment lancé la campagne ‘‘reprenons nos communes’’ en partenariat avec le CAP (Comité pour une Autre Politique) et le PH (Parti Humaniste) en vue de dénoncer la manière dont les communes de la Région bruxelloise nous font payer la facture de la crise de Dexia ainsi que la liquidation du Holding Communal qui a suivi. Nous mettons en avant l’augmentation des prix de distribution du gaz et de l’électricité exercée par les communes (via une représentation dans l’intercommunale Sibelga) en vue de combler la perte du dividende et la recapitalisation de Dexia en 2010. Dans la commune de Saint-Gilles, nous avons mobilisé les habitants pour une interpellation communale le 31 mai dernier (l’action n’avait pas encore eu lieu au moment de la rédaction de cet article).

    Avec ce type de campagne, nous voulons organiser les jeunes, les travailleurs, les allocataires et les retraités dans leur propre commune. Nous voulons aboutir à l’établissement de listes ‘‘Gauches Communes’’ pour les élections communales d’octobre. A Saint-Gilles toujours, Anja Deschoemaecker (ancienne tête de liste pour Front des Gauches à Bruxelles aux élections de 2010) sera notre porte-parole et tête de liste.

    Un ‘‘Front de Gauche’’ à Charleroi

    A Charleroi, nous participons également à la mise en place d’une liste unitaire à la gauche du PS et d’Ecolo avec le ‘‘Front de Gauche’’. Nous en avons posé les fondations avec le Parti Communiste et, là aussi, nous voulons élargir cette liste aux militants associatifs, aux syndicalistes,… qui souhaitent s’organiser durant ces élections communales afin de formuler un programme contre l’austérité.

    Il nous faut Une représentation politique

    D’innombrables manifestations de masse et grèves générales se sont déjà déroulées à travers l’Europe pour protester contre l’austérité. Nous avons nous aussi besoin d’un relais politique afin de pouvoir lutter contre les politiciens capitalistes. En France, avec le Front de Gauche de Mélenchon ou encore en Grèce avec Syriza, nous avons pu remarquer le large soutien que récolte une opposition de gauche unitaire à l’austérité.

    En Belgique aussi, de plus en plus de voix s’élèvent pour réclamer une véritable représentation des travailleurs et de leur famille. Le PS pourra se targuer d’être un moindre mal tant qu’il pourra faire valoir son lien avec les syndicats : nous devons briser les liens entre les syndicats et les partis traditionnels. Leurs politiques d’austérité ne servent que l’avidité des marchés et les 1% les plus riches, pas nous !

    Une simple liste de gauche ne suffira pas. Nous aurons besoin d’aller un cran plus loin pour transformer un programme en une force sociale : un parti de masse des travailleurs, qui pourrait rassembler les expériences de lutte et organiser la discussion sur la stratégie et la tactique pour construire notre rapport de force face aux capitalistes. Lors de la fête du 1e mai, la FGTB de Charleroi a appelé à la formation d’une force politique à la gauche du PS et d’Ecolo. Nous voulons défendre cette idée lors des élections communales à travers notre participation à des listes unitaires. Nous devons refuser l’application de l’austérité à chaque niveau de pouvoir !

  • Solidarité avec les travailleurs grecs !

    «Nous sommes confiants par rapport aux élections grecques du 17 juin. Le 6 mai, les Grecs ont voté contre le système. Maintenant, ils ont peur.» C’est ce qu’un dirigeant européen a déclaré, sous le couvert d’anonymat, dans les pages du Soir du 25 mai dernier. Propager l’angoisse, c’est tout ce qu’il reste aux classes dirigeantes européennes pour s’assurer de disposer encore d’une certaine base sociale. Pour maintenir leur poigne de fer sur l’économie et imposer l’austérité, elles sont prêtes à tout, du chantage à l’imposition de gouvernements non-élus directement aux ordres de la dictature des marchés.

    En Belgique comme dans chaque pays d’Europe, des millions de travailleurs, de chômeurs, de pensionnés et de pauvres suivent avec attention les développements qui prennent place en Grèce. Une part de cet intérêt s’explique par la crainte des conséquences qu’un approfondissement de la crise de l’eurozone pourrait avoir sur notre pays, mais un autre élément, de grande importance, est constitué par le véritable défi lancé par la population grecque à la troïka (Fonds Monétaire International, Banque Centrale Européenne, Union Européenne).

    Pas moins de 17 grèves générales ont ébranlé la Grèce ces deux dernières années, en riposte au gigantesque appauvrissement collectif qui était imposé au peuple. Cette colère de la classe ouvrière et de la classe moyenne grecque s’est également exprimée dans les urnes, sous forme de séisme politique pour les partis traditionnels (le Pasok et la Nouvelle Démocratie). La coalition de gauche radicale Syriza a été le plus grand bénéficiaire de cette atmosphère anti-austérité, et est passée de 4,6% à 16.78%.

    Depuis lors, Syriza a refusé avec raison de rejoindre une coalition gouvernementale destinée à appliquer la politique d’austérité contre une population innocente, réclamant au contraire la constitution d’un gouvernement de gauche pour faire payer les vrais responsables de la crise : banquiers, grands patrons et spéculateurs. Certains sondages l’ont depuis crédité de 28%. Cela, ainsi que le succès du Front de Gauche en France, exprime le potentiel dont peut disposer une politique de gauche clairement opposée aux coupes budgétaires et déterminée à s’en prendre à l’élite capitaliste parasitaire.

    Les classes capitalistes européennes tentent de faire pression sur la classe ouvrière grecque pour qu’elle vote ‘‘comme il faut’’ le 17 juin prochain. Toute alternative à la politique dominante serait ainsi une erreur lourde de conséquences. C’est un refrain que nous connaissons bien en Belgique également, à un moindre niveau, avec le bouclier du ‘‘moindre mal’’ auquel recourt le PS à chaque fois qu’il est placé devant ses responsabilités et les conséquences de sa politique antisociale, ou encore avec l’instrumentalisation des discussions communautaires.

    Nous devons être solidaires des luttes des travailleurs de Grèce et d’ailleurs, mais aussi nous inspirer de leur combat pour en tirer les leçons en Belgique. Notre pays n’est pas une île, l’austérité a déjà frappé, et elle frappera encore, comme l’illustrent ces 27.000 personnes qui seront exclues des allocations de chômages d’ici 2015.

    Dans ce cadre, nous avons besoin d’un plan de lutte syndical destiné à repousser chaque attaque et à partir à l’offensive pour réclamer toutes ces richesses que nous produisons par notre travail et qui nous sont volées. Il nous faut aussi nous diriger dès à présent vers la construction de notre propre prolongement politique.

    Enfin, notre lutte ne peut être qu’internationale. Les rencontres entre le dirigeant de Syriza et ceux du Front de Gauche en France et de Die Linke en Allemagne étaient une bonne initiative pour commencer à contrer le repli nationaliste, mais il nous faut aller plus loin. Imaginons quelle inspiration donnerait une journée de grève générale européenne pour les formations de gauche et pour la base syndicale !

    Ils cherchent à nous faire peur, mais leurs menaces ne sont que des gesticulations pour tenter de dissimuler leur propre panique. Le fait que Mario Draghi parle pour la première fois d’une mutualisation de la dette prouve qu’une partie importante de la classe dirigeante est en train de reculer par peur des conséquences d’un embrasement social et d’un éclatement de la zone euro. Mais cette concession, si elle prend forme, arrivera un peu tard, et ne règlera pas tout. En fait, la classe dirigeante n’a aucune solution pour sortir leur système de la crise. A nous d’avoir l’audace de réclamer notre avenir avec la société que nous méritons, une société où l’économie fonctionnera pour le bien-être de tous et non plus seulement pour une infime minorité de requins capitalistes.


    MEETINGS : Pour une alternative à l’austérité en Europe socialiste !

    Une autre politique est-elle possible en Europe ? Nous le pensons. Fin juin, nous organisons d’ailleurs des meetings à ce sujet à Bruxelles, Anvers et Gand. Ces soirées seront d’importants échanges d’expériences, tant de Belgique que de l’étranger. Une semaine à peine après les élections grecques, nous accueillerons un orateur de Syriza qui abordera la possibilité d’une politique de gauche au pouvoir en Grèce. Nous accueillerons également Tony Mulhearn qui, dans les années ’80, a activement participé à la politique réellement socialiste menée dans cette ville. Dernièrement, il a remporté 5% aux élections locales élisant le bourgmestre de la ville.

    Bruxelles Mercredi 20 juin, 19h30: Meeting organisé par Alternatives à Bruxelles & ‘‘Reprenons nos Communes’’ avec Paul Murphy (député européen membre du Socialist Party irlandais), Tony Mulhearn (TUSC, Angleterre), Charlotte Balavoine (Front de Gauche, France), Marisa Matias (eurodéputée du Bloc de Gauche au Portugal), Anja Deschoemacker (‘Reprenons nos communes’), Stephen Bouquin (Rood!) et un représentant de Syriza (Grèce). Au Garcia Lorca, Rue Volders 47/49, 1000 Bruxelles (métro Anneessens)

    Anvers Jeudi 21 juin, 20h : Meeting avec Erik De Bruyn (Rood!), Tony Mulhearn et un orateur de Syriza. Salle Elcker-Ik (Breughelstraat 31- 33, 2018 Anvers).

    Gand Samedi 23 juin, 18h : Fête de Rood! Dans le bâtiment de la FGTB Ons Huis (Meersenierstraat, Vrijdagmarkt) avec Tony Mulhearn, un orateur de Syriza, Erik De Bruyn et Bart Vandersteene (tête de liste de Rood! à Gand).

    A lire également

  • Nulle part en Europe la productivité par travailleur n’est aussi élevée qu’en Belgique

    Depuis que les travailleurs belges, il y a trente ans, sont sortis de la moyenne pour se hisser dans le top 5 des travailleurs les plus productifs au monde, ils n’en ont jamais été chassés. Une étude du consultant PwC(1) l’a encore confirmé fin mars. Nulle part en Europe la production par travailleur n’est aussi élevée qu’en Belgique. Ce titre, les travailleurs en paient le prix en termes de burn-outs, d’usage record d’antidépresseurs et de crises cardiaques.

    Par Eric Byl

    Les données les plus consultées sur la productivité sont celles de l’OCDE(2). On y trouve qu’en 2010, les travailleurs belges produisaient en moyenne une valeur de 58,9 $ pour chaque heure de travail prestée. C’était un peu moins que ce que nos collègues norvégiens, luxembourgeois, irlandais et américains produisaient, mais beaucoup plus que ce qui se fait de manière générale dans le reste du monde. Ces données s’appliquent à l’ensemble de notre économie, PME et indépendants compris.

    L’agence PwC a fait le même exercice pour les entreprises privées de plus de 250 travailleurs, en excluant le secteur financier, le travail temporaire et le nonmarchand. Il est ainsi apparu que dans ces entreprises, la production annuelle par travailleur dans notre pays est en moyenne de 239.000 € par an. Afin de produire en un an autant que 100 travailleurs belges, il faut 126 travailleurs néerlandais, 131 français, 132 allemand ou 176 britanniques. Il ne faut donc guère s’étonner de voir le baron Paul Buysse déclarer comme il l’a fait l’an passé dans Knack(3) : ‘‘Si la Belgique était une entreprise, je l’achèterais tout de suite !’’

    Les travailleurs belges ne reçoivent en retour qu’une petite partie de leur production. Depuis l’introduction de la norme salariale en 1996, nos salaires se sont certainement accrus de 15% par rapport aux salaires allemands, mais ont baissé de 3 % et même de 15% par rapport aux salaires français et hollandais( 4). Ce sont surtout les grands actionnaires, les cadres de direction et les membres des conseils d’administration qui s’en vont avec les gros morceaux. Ainsi, les entreprises non-financières du Bel 20 s’apprêtent-elles à verser à leurs actionnaires 75 % de leur profit net réalisé en 2011(5) ! Le salaire annuel moyen du top-manager d’une compagnie cotée en bourse s’élève entretemps à 2 millions d’euro(6) et les présidents d’un conseil d’administration d’une entreprise du Bel 20 reçoivent une prime moyenne de 190.000 € pour une dizaine de réunions par an(7).

    Mais le gouvernement ne va certainement pas parler de cela quand, une fois les élections sociales terminées, il va commencer à discuter de son plan de relance. Tout comme dans le cadre d’un plan d’austérité ou d’une correction budgétaire, ce seront les salariés, s’ils ne s’y opposent pas, qui se retrouveront une fois de plus du côté où tomberont les coupes. L’enjeu étant une nouvelle hausse de la compétitivité des entreprises, notre mécanisme d’indexation va se retrouver au centre des combats, tandis que sont à prévoir de nouvelles baisses de taxes pour les entreprises.


    (1) PricewaterhouseCoopers, “Trends in Human Capital”

    (2) Organisatie voor Economische Samenwerking en Ontwikkeling – http://stats.oecd. org/Index.aspx?usercontext=sourceoecd

    (3) Knack interview 19 janvier 2011

    (4)De Standaard 12 février 2012

    (5)De Tijd 30 mars 2012 Belgische bedrijven keren driekwart van hun winst uit

    (6) De Tijd 31 mars 2012 Crisis treft salarissen toplui niet

    (7) De Tijd 4 avril 2012 Huygebaert en Buysse best betaalde bestuursvoorzitters

  • Pour une politique communale combative et conséquente !

    ‘‘Toujours plus d’administrations locales en Flandre ne parviennent plus à joindre les deux bouts, entre autres vu la hausse des coûts des pensions de leur personnel’’, a déclaré Mark Suykens, directeur de l’Union des villes et communes flamandes. ‘‘Et 2013 sera financièrement encore plus catastrophique pour les administrations locales’’.Le climat dans lequel nous irons voter ce 14 octobre pour les conseils communaux sera de plus en plus défini par la vague d’austérité qui nous attend. Avec la faillite du Holding communal, la crise financière a durement frappé les finances des communes.

    Dossier par Bart Vandersteene

    En 2012, diverses villes et communes ont décidé d’une politique d’austérité des plus sauvages. Cette folie de l’austérité, présente ou à venir, est en grande partie conséquente à la débâcle du Holding communal qui pesait pour une part considérable dans le revenu des communes. Via ce Holding, les communes belges détenaient 14% des parts de Dexia. Avec la faillite de la banque, tous ces investissements ont été perdus. Pire encore: en 2008, il a été demandé aux communes de payer pour sauver la banque en difficulté. La commune de Saint-Gilles a ainsi encore augmenté sa participation de 4 millions d’euros. Tout cet argent a maintenant disparu. De plus, la commune paie chaque année 500.000 € pour un prêt qu’elle a conclu pour l’opération de sauvetage… Un prêt contracté auprès de la banque… Dexia !

    La ville néolibérale arrive

    Les villes sont des nœuds d’activité économique. Afin d’attirer les flux de capitaux, les villes cherchent à se donner une image “business-friendly”. Le citymarketing et l’élaboration d’une bonne image sont des choses très importantes dans ce but. La politique des villes est orientée en direction des commerçants privés, de l’industrie touristique, de l’élite culturelle, sportive et intellectuelle, dans le cadre de la politique néolibérale.

    C’est New-York qui a initié cette tendance dans les années ‘70 avec une des toutes premières campagnes ‘‘I love NY’’, campagne destinée à résoudre la crise financière de la ville. Beaucoup de moyens ont été investis dans la publicité et l’industrie touristique au détriment des services publics. Depuis lors, toutes les grandes villes ont suivi ce délire de citymarketing et se retrouvent aujourd’hui en concurrence les unes avec les autres, gérées à l’instar d’une vulgaire marque, y compris de petites villes.

    La crise et ses conséquences sur le plan local

    La crise économique a eu pour conséquence une baisse de toutes sortes de revenus et plus de dépenses, surtout du fait que plus d’habitants se sont vus contraints de faire appel au CPAS. Les villes et communes vont introduire une hausse d’impôts et vont économiser sur les dépenses sociales. Les budgets à la jeunesse seront revus à la baisse, les services publics démantelés, le personnel réduit, les prix des sacs poubelles, des parcmètres et des documents administratifs augmentés, et il faut également bientôt s’attendre à voir des fermetures de piscines et de bibliothèques, des privatisations de services publics et l’abandon complet de maisons de jeunes, de centres sportifs, etc.

    On verra les partis au pouvoir jurer leurs grands dieux qu’ils ne peuvent pas faire autrement. Mais une ville a pourtant bien la possibilité de générer ses propres revenus avec une taxe bancaire, des taxes sur l’industrie et les signes ostentatoires de richesse, de lutter contre la spéculation immobilière et l’abandon de bâtiments par l’expropriation des grands propriétaires et autres mafias immobilières, etc.

    On peut choisir de donner priorité aux dépenses sociales plutôt qu’aux projets de prestige. Et lorsque les moyens versés par le gouvernement régional ou fédéral s’assèchent, les responsables sont également ces mêmes partis qui se trouvent au pouvoir et dans les communes, et dans les instances supérieures. Cela fait des années qu’ils donnent des cadeaux aux patrons et aux riches, organisant de cette manière un pillage en règle des moyens de la collectivité.

    Les conseils communaux peuvent s’opposer à la politique d’austérité imposée par la dictature des banques, des marchés et des multinationales. Les conseils communaux peuvent constituer un front et refuser la logique d’austérité, avec une mobilisation de leur population afin de démontrer que leurs habitants n’acceptent pas de sacrifier leur bien-être et leur sécurité sur l’autel des profits d’une élite limitée. Ce n’est pas une utopie, comme nous le prouve l’histoire de la ville de Liverpool.

    Remettre en question le capitalisme

    Le socialisme est impossible à construire à l’échelle d’un seul pays, alors à l’échelle d’une seule ville ! Un conseil communal réellement socialiste peut cependant utiliser sa politique comme un tremplin permettant d’élargir la lutte. Une politique socialiste conséquente posera également la question de la propriété privée. De l’énorme richesse que la classe ouvrière produit sur le territoire d’une ville, une énorme partie file directement se perdre dans les poches d’actionnaires locaux ou étrangers, qui deviennent scandaleusement riches sur le dos d’une majorité de travailleurs de plus en plus exploitée. Ce n’est que lorsque nous prendrons le contrôle de ces richesses que nous pourront réaliser une véritable politique socialiste sur le plan local, régional, national et international.

    Dans nos prochaines éditions de Lutte socialiste, nous entrerons plus en détail dans le programme que le PSL défendra au cours de cette campagne et où nous nous présenterons. Nous présentons ci-dessous deux villes où la campagne électorale a déjà démarré au quart de tour : Gand et Saint-Gilles (à Bruxelles).

    Gand : une liste Rood! rebelle

    À Gand, le PSL se présentera sur la liste Rood ! Cette liste unit un large groupe de militants et de syndicalistes avec pour objectif de commencer la construction d’une opposition de gauche. Le centre-ville de Gand a été fortement embelli, les brochures touristiques sont pleines d’éloges, les organisateurs d’événements ont bien perçu toutes les opportunités commerciales que représente Gand. Mais entretemps, les problèmes sociaux s’accumulent.

    Obtenir un logement de qualité devient de plus en plus impossible. Les garderies et crèches ne peuvent accueillir tous les enfants. Les projets de prestige poussent comme des champignons, mais de nombreuses rues et pistes cyclables sont dans un état lamentable. Le fossé entre riches et pauvres s’accroit, et de nombreux problèmes sociaux se concentrent plus qu’auparavant dans quelques-uns des quartiers les plus pauvres.

    Rood ! craint que Gand se voie également frappée par la logique d’austérité. Le cartel SP.a-Groen n’a encore donné aucune piste concrète afin d’expliquer comment, dans une période de réduction budgétaire, ils vont financer leur programme. Ils veulent faire de Gand une “éco-ville à taille humaine”. Aucun de ces deux partis n’a de vision claire de la manière dont un conseil communal rebel pourrait nager à contre-courant afin de réaliser cela.

    Le 14 octobre, Rood ! veut défendre une voix rebelle. Gand bénéficie d’un grand nombre de militants, d’organisations et de réseaux de gauche, critiques et diversifiés. Une opposition de gauche unifiée peut leur donner une voix. Nous ne voulons pas laisser la critique de la politique gouvernementale à la seule opposition de droite.

    Il y a quelques semaines, Rood ! a entamé une campagne dans les quartiers pour un accueil gratuit et de qualité pour chaque enfant. Nous avons déjà rassemblé plusieurs centaines de signatures afin de pouvoir remettre plus tard une pétition à l’échelle communale. Dans celle-ci, nous demandons à l’administration communale de lancer un plan d’urgence pour la création de 1.000 places supplémentaires dans les crèches subsidiées. À travers cette campagne, nous voulons nous assurer que ce thème important fera partie prenante des débats lors de la campagne électorale. Les membres de Rood ! sont aussi à la base de l’initiative “Gantois contre l’austérité”, qui a organisé une manifestation pour le maintien et l’amélioration des transports publics , le 10 mai dernier.

    À l’occasion du lancement de la campagne, le PSL a distribué fin avril 20.000 exemplaires de son tract local, le “Nieuwe Vooruit”.

    Saint-Gilles : Reprenons notre commune !

    À Bruxelles, la section du PSL de Saint-Gilles a pris l’initiative d’une campagne contre le transfert du coût de la faillite de Dexia sur le dos de la population. Cela coûterait 400 € par habitant. Dans un rapport du CREG, on pouvait lire que c’est surtout le coût de distribution de l’énergie en Belgique qui a augmenté, atteignant 40 % de la facture de gaz et d’électricité, soit environ 600 € par an en moyenne par ménage !

    À Bruxelles, la distribution d’énergie est aux mains de Sibelga, une intercommunale sous contrôle de l’État et des communes. Ces dernières années, les communes bruxelloises ont décidé qu’elles voulaient obtenir plus de revenus de la part de Sibelga. Nous en payons donc le prix via une hausse de la facture d’énergie ! Entre 2008 et 2012, la commune de Saint-Gilles a décidé de doubler ses revenus en provenance de Sibelga : 5,3 millions au lieu de 2,6 millions. Par l’intermédiaire de sa facture de gaz et d’électricité, chaque habitant de Saint-Gilles, du plus petit enfant au vieillard le plus grisonnant, paie aujourd’hui une taxe communale cachée dont le prix est de 110 euros par an (afin de financer les services publics, l’entretien des routes, mais aussi le remboursement de la dette communale, etc.).

    La campagne exige que le secteur de l’énergie soit placé entre les mains du public. De cette manière, il est possible d’accorder la priorité à une énergie bon marché pour la population, au lieu de superprofits pour les actionnaires !

    Nous avons auparavant aussi organisé des actions de protestation contre la casse du transport public à Bruxelles, et contre la hausse des tarifs.

    Chaque dimanche de mai, la campagne sera menée sur le marché du parvis de Saint-Gilles, de 11h à 13h. Le 31 mai est prévue une action devant l’hôtel de ville, place Van Meneem, à 19h.

  • Chômage : Quand le gouvernement sème la misère, il doit récolter la colère…

    Alors qu’elle n’a pas encore mis en avant un plan viable pour relancer l’économie, alors qu’elle n’a rien pour forcer les capitalistes à investir leurs profits passés dans les besoins sociaux, la coalition papillon a lancé sa réforme des allocations de chômage qui va fabriquer des pauvres à la chaine. Cette réforme ne va pas créer un seul emploi, elle va assécher les comptes des allocataires, asséché les comptes des CPAS et augmentera la concurrence au sein de la classe des travailleurs.

    Par Alain (Namur)

    L’opération « hiver 2012 » de la RTBF et de la Première a permis de mettre en lumière la pauvreté qui règne dans notre pays. Elle a permis de montrer aussi la solidarité spontanée qui émanait de la population. Des ménages ou des personnes isolées qui avaient du mal à se chauffer à cause du prix de l’énergie ont pu ainsi compter sur des dons. Malheureusement ce genre d’opération ne peut pas toucher tous ceux qui en auraient besoin et agir sur les causes structurelles qui créent la misère.

    Apparemment, le gouvernement fédéral et les partis politiques traditionnels ont mal interprété le message. Ils se sont dit qu’avec un taux de pauvreté d’environ 15%, ils disposaient encore d’une certaine marge pour envoyer d’autre couche de la population dans la misère.

    Pour illustrer la violence de cette réforme menée par une ministre socialiste flamande, 2 chiffres seulement : en dernière phase, un cohabitant, si il est en charge de famille recevra 1090 euros et un cohabitant sans charge de famille recevra lui 484 euros. Quand on prend juste le montant des loyers et de l’énergie, on se rend compte qu’avec une allocation pareille, il faudra demander des compléments aux CPAS pour pouvoir se nourrir ou se soigner.

    Le gouvernement présente la réforme comme étant équilibrée, parce que le pourcentage de l’allocation a été augmenté à 65% du dernier salaire lors des 3 premiers mois. Quand on pense aux aides aux entreprises qui se chiffrent annuellement à environ 9 milliards d’euros, c’est à se demander de quel équilibre on parle.

    Cette réforme va toucher durement les jeunes : 27 000 jeunes à temps partiel seront exclus en 2015, dont 22 000 Wallons. Mais la réforme touche de manière plus globale l’ensemble de la population : 50 000 chefs de ménages perdront 12,5% de leur allocation, 50 000 isolés perdront 17,5% de leurs allocations et 25 000 cohabitant perdront 41,5% de leurs allocations.

    C’est un véritable bain de sang social qui se prépare après les élections communales de novembre. Cette réforme est portée par le gouvernement, mais les ECOLOs ne sont pas exempts de toute responsabilité. En effet, ECOLO a beau se trouver dans l’opposition, leurs votes sont nécessaires pour faire passer la partie institutionnelle de l’accord gouvernemental. Ils auraient pu demander des contreparties en demandant le retrait des mesures antisociales. Ils n’ont rien demandé donnant un blanc-seing à la majorité. De plus, au niveau régional, ils ne s’opposent pas à la chasse aux chômeurs.

    Cette politique antisociale pour le gouvernement et cette politique de faux semblant pour l’opposition ECOLO se paye dans les sondages : le PS recule de 6% des intentions de votes par rapport aux dernières législatives, le MR perd 3% et le CDH reste stable. Il faut noter que cette politique radicalise l’opinion qui cherche des alternatives. L’extrême droite double son score de 2010 ainsi que la gauche radicale.

    Nous avons urgemment besoin d’une politique alternative. Face à ce bain de sang social, nous devons mettre en avant les revendications de notre classe. La FGTB dans sa campagne « Où est passé l’argent » s’est prononcée pour la réduction du temps de travail à 32 heures avec embauches compensatoire et maintient des salaires. C’est la seule mesure capable de créer de l’emploi sans entrainer une baisse de pouvoir d’achat. Il faut populariser cette mesure et commencer dès à présent à mobiliser l’ensemble du mouvement social pour pousser nos revendications. Cependant, il est grand temps aussi de voir avec quel parti politique le mouvement syndical peut coopérer pour politiquement relayer ses revendications. Dans ce sens la réflexion qui va dans le sens de la création d’un parti large en phase avec les aspirations du monde syndical doit aller de l’avant pour pouvoir résister aux attaques qui ne feront que s’amplifier après les élections communales.

  • Energie : Pour contrôler les prix, nous devons contrôler l’ensemble du secteur !

    “Comment le SP.a peut-il encore redorer son blason après les attaques contre les retraites, les conditions de travail et les soins de santé dans le contrôle budgétaire ?”, a dû se demander Johan Vande Lanotte quand il a lancé en mars la lutte contre les grands fournisseurs d’énergie privés. Une loi est alors arrivée pour geler les prix de l’énergie jusqu’à la fin de l’année 2012.

    Par Tim (Bruxelles)

    Avec Luminus et Electrabel, nous savons depuis un moment déjà que le gouvernement laisse le privé se gaver dans ce qui normalement devrait échoir au public. Même toute la rhétorique qui a suivi la catastrophe nucléaire de l’an dernier et concernant la taxe nucléaire n’a causé que fort peu de torts à la soif de profit des compagnies énergétiques. Les centrales nucléaires resteront ouvertes, et la taxe nucléaire a été réduite à une somme dérisoire en comparaison des énormes profits réalisés par ces entreprises. Ce n’est donc que fort peu surprenant que les deux acteurs majeurs de l’énergie se soient mis à défier la loi prévoyant le gel des prix du gaz et de l’électricité. Résultat: une discussion animée sur l’interprétation de la loi, accusations et menaces volant dans tous les sens.

    L’essentiel à comprendre, c’est qu’il n’est pas évident d’imposer un contrôle des prix à des entreprises qui veulent tout faire pour garantir leurs taux de profit. Electrabel et ses alliés feront tout pour contourner la loi. Les sociétés multinationales ont aujourd’hui un large éventail d’astuces juridiques leur permettant de payer peu, voire pas d’impôt. Il est très naïf de croire qu’une loi sur le contrôle des prix échapperait à cette créativité. D’autre part, que prévoit de faire le gouvernement pour empêcher ces entreprises de faire monter en flèche leurs prix à partir du 1er janvier 2013 de façon à compenser les neuf mois de gel des prix ?

    Nous sommes également en droit de nous demander pourquoi ce gouvernement est maintenant motivé à s’en prendre aux profits de ces entreprises, après que les divers partis établis aient approuvés la privatisation du secteur. Maintenant, ce sont ces mêmes partis qui sont bien souvent à la base des taxes communales cachées pour compenser les conséquences de la privatisation. Avant cela, les communes recevaient souvent des revenus de la production et de la distribution d’énergie. Les pertes de recettes sont compensées par une taxation arbitraire sur l’utilisation des routes, l’éclairage public et l’énergie des bâtiments des communes. Les communes reçoivent aussi des dividendes issus de leurs investissements dans les sociétés énergétiques. Aujourd’hui, dans une facture d’énergie, la distribution représente environ 40% du total, dont une bonne partie part vers les communes. De plus, les recettes communales issues de l’énergie ont été favorisées pour compenser la perte de recettes liées à la liquidation de Dexia et du Holding Communal.

    Dans la commune de Saint-Gilles, le PSL mène campagne parce que le conseil communal tente de compenser les 2,5 millions € par an perdus après le naufrage de Dexia par des recettes provenant de l’énergie. Les habitants paient donc avec leur facture la facture de la faillite de Dexia !

    Ainsi, nous payons deux fois le coût de la privatisation du secteur de l’énergie : une première fois avec ce que nous payons directement à notre fournisseur d’énergie assoiffé de profits, une seconde fois avec la manière dont les communes veulent équilibrer leurs comptes. A qui profite la privatisation ? Aux actionnaires d’Electrabel, de Nuon et de Luminus ! Les mesures de contrôle des prix ne sont que de légers ajustements pour tenter de corriger le plus dur de la privatisation. Toute l’argumentation affirmant que la population profite de la privatisation vole ainsi en éclat. Nous ne voulons pas des demi-mesures, nous en voulons une véritable !

    Le PSL défend la nationalisation complète du secteur de l’énergie. L’énergie doit revenir aux mains du public, avec un contrôle démocratique exercé sur le fonctionnement et les prix. Nous voulons un secteur de l’énergie à bas prix, où la priorité est d’assurer l’approvisionnement de la population en énergie respectueuse de l’environnement, pas avec des centrales nucléaires qui restent en activité le plus longtemps possible. Un investissement massif doit être réalisé dans la recherche de nouvelles technologies sûres et moins nocives pour l’environnement. Ces priorités ne peuvent être concrétisées que dans un secteur de l’énergie entièrement public, sous le contrôle démocratique de la population.

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