Category: National

  • Le train de l’austérité n’a fait que démarrer – Que nous restera-t-il au terminus ?

    Les 11,3 milliards d’euros pour le budget de 2012, les 2,4 milliards du dernier contrôle budgétaire et les 800 millions d’euros d’assainissements dans les régions ne sont qu’un début, le début d’une extrême austérité et de quelques décennies de diminution du niveau de vie pour de larges couches de la population.

    Par Anja Deschoemacker

    Le Haut Conseil des Finances estime les efforts budgétaires à venir à 5 milliards en 2013, 8 milliards en 2014 et 11 milliards en 2015. Vers 2015, tous les gouvernements doivent présenter un équilibre budgétaire. Les régions et communautés payent aussi en ne recevant que 75 à 80% du budget pour les compétences transférées. Cela les obligera à trouver 4 milliards d’euros (en plus des efforts pour remettre à zéro leur déficit budgétaire).

    Cela fait suite à des décennies d’amortissement de la dette, que les travailleurs et les allocataires sociaux ont essentiellement dû payer. Résultat: une paupérisation croissante, l’augmentation du nombre de ‘‘travailleurs pauvres’’, la nécessité de disposer de deux salaires pour atteindre le niveau de vie qu’une famille pouvait encore avoir avec un seul trente années passées. Tous ces efforts ont été annihilés en un weekend quand le gouvernement a décidé de sauver les capitalistes du secteur bancaire. Désormais, une nouvelle tournée d’amortissements arrive. Dans 10 à 20 ans aura-t-on besoin de trois salaires par famille pour s’en sortir ?

    Il suffit d’ouvrir son journal pour voir quelle est déjà la réalité aujourd’hui. Les agressions contre le personnel de la Stib ou des Tec auraient-elles pris ces proportions s’il y avait encore deux travailleurs par tram ou bus ? Le personnel des prisons devrait-il craindre tous les jours pour son bien-être physique et sa vie si on n’avait pas refusé pendant des années d’embaucher plus de personnel et d’élaborer des alternatives pour tous ceux qui ne sont pas à leur place en prison ?

    Ce ne sont là que deux secteurs souffrant de manque de moyens et d’une trop grande pression au travail. Dans n’importe quel autre service public, les similitudes sautent aux yeux. Aucune solution n’arrivera pour ces problèmes sociaux toujours plus pénibles, au contraire. Plutôt que de débloquer des moyens supplémentaires, de nouveaux assainissements vont être imposés.

    Il est encore trop tôt pour dire avec précision quelle sera la nature des nouvelles mesures d’austérité, mais au regard de la politique menée ces 30 dernières années, il est évident que cela ne touchera pas ceux qui vivent réellement “au-dessus de leurs moyens” : les grands actionnaires, les banquiers et les topmanagers qui s’approprient toujours plus les bénéfices de cette société. C’est la grande majorité des simples travailleurs, des allocataires sociaux, des pauvres,… qui devra casquer. Rien ne laisse supposer que les partis au pouvoir puissent faire montre de remords. Derrière toute la rhétorique ‘‘sociale’’ des partis sociaux-démocrates, et dans une moindre mesure des partis chrétiens-démocrates, se cache la vieille manoeuvre de diversion visant à chercher un rien chez les super riches pour ensuite pouvoir prendre les milliards dans les poches des 99% les plus modestes.

    Il ne faut pas non plus attendre quelque chose de l’opposition parlementaire actuelle. La NVA veut, comme chacun le sait, une politique d’austérité beaucoup plus dure encore. Les partis verts parlent bien de quelques mesures sociales et d’attaques contre les super riches, mais ils restent eux aussi dans la lignée néolibérale. Ainsi, Groen s’oppose aux attaques contre l’indexation des salaires, mais trouve quand même que les coûts salariaux doivent baisser. Mais moins d’impôts sur les salaires, cela signifie moins de revenus pour le gouvernement et donc plus de nouvelles mesures d’austérité. L’expérience de ces dernières décennies illustre de plus très clairement qu’une baisse des coûts salariaux n’entraîne aucune augmentation d’emplois.

    Les seules organisations en Belgique qui peuvent arrêter ces politiciens bourgeois et leur politique d’austérité, ce sont les syndicats. Mais mener une lutte principielle et résolue contre ces attaques nécessite que les syndicats se séparent des partis de l’austérité. Les syndicalistes de gauche doivent stimuler la discussion sur ce que pourrait être une vraie politique de gauche et sur les instruments dont nous avons besoin pour l’imposer : des syndicats combattifs et démocratiques et un nouveau parti des travailleurs large combattif et démocratique !

  • Ce n'est pas à nous de payer leur crise !

    Avant même que ne soit constitué le gouvernement, il était déjà clair que le régime serait sévère. Les négociations furent difficiles pour parvenir à un ‘‘équilibre’’ entre ceux qui voulaient brutalement aller de l’avant avec les assainissements et ceux qui préféraient opter pour une attaque plus progressive. Au final, cela a conduit au gouvernement Di Rupo Ier.

    Par Els Deschoemacker

    Ce régime a surtout été sévère pour nous, la population active. Nous avons tout d’abord dû avaler une austérité de plus de 11 milliards d’euros en premier lieu, qui a particulièrement frappé nos pensions et nos soins de santé. Ensuite est arrivée une nouvelle économie de 2 milliards d’euros selon le principe de la ‘‘râpe à fromage’’ : retirer un petit peu de partout. C’est que nos politiciens ont eu beau dénigrer la grève générale du 30 janvier dernier, ils voulaient à tout prix éviter que ne s’organise une deuxième.

    Avec les élections sociales et les élections communales en perspective, les partis au pouvoir (surtout les sociaux-démocrates) veulent éviter de s’engager dans une confrontation directe avec le mouvement syndical. Ce 1er mai, ils se vanteront de s’en être pris au secteur de l’énergie avec le gel temporaire des prix. Cela leur permet également de pouvoir reporter l’attaque contre le mécanisme d’indexation des salaires.

    Il est certains que des désaccords existent quant au rythme et à la manière d’instaurer les divers assainissements. Ces divergences ne sont d’ailleurs pas limitées à la Belgique et sont à considérer dans le cadre du débat international visant à voir comment préserver un certain soutien pour cette politique qui accorde systématiquement des milliards aux banques et aux spéculateurs et nous impose une politique de réduction de la dette publique.

    Il faudrait davantage se préoccuper de la relance, peut-on entendre. Il faut consolider la relance économique, parce que se contenter d’assainissements budgétaires n’aide pas à sortir du gouffre, dit-on aussi. Mais plusieurs pays ont bien été conduits au bord du gouffre avec cette politique.

    Une politique de relance doit accorder “plus d’oxygène” aux entreprises. On les voit déjà venir : attaques contre le mécanisme d’indexation des salaires (comme le veut le Secrétaire d’Etat à la Fonction Publique Hendrik Bogaert, qui veut raboter l’indexation des salaires chaque année durant 5 ans), réductions d’impôt spécifiques pour les secteurs moins compétitifs, etc. Plusieurs études et déclarations fracassantes visent à augmenter la pression pour créer le climat nécessaire à convaincre la classe des travailleurs elle-même qu’elle gagne trop en comparaison de ses collègues de l’étranger. Mais ces derniers subissent une offensive similaire, et l’organisation du dumping salarial est généralisée. Du coup, chaque ‘‘avantage compétitif’’ gagné est systématiquement détruit, avec un gigantesque appauvrissement collectif au bout du compte.

    De l’autre côté de la barrière, c’est tout l’inverse : bénéfices, primes et dividendes tombent du ciel sans être réinvestis dans l’économie ! Les capitalistes sont de véritables parasites qui ne vivent qu’en suçant la richesse produite chaque jour par les travailleurs.

    Nous n’avons pas besoin de politiciens qui mendient les faveurs des marchés financiers et leur laisse dans les faits gouverner à leur place. Pour assurer son avenir, les travailleurs et leurs familles doivent en revenir aux meilleures traditions du 1er mai et s’engager dans la lutte pour une autre société, une société socialiste dont la production serait orientée vers la satisfaction des besoins de tous.


    Abonnez-vous à Lutte Socialiste ! Cet article est tiré de l’édition de mai de notre journal, Lutte Socialiste. Si vous désirez recevoir Lutte Socialiste dans votre boîte aux lettres, prennez vite un abonnement. Vous pouvez verser 20 euros (pour 12 n°) ou 30 euros (abonnement de soutien) au n° 001-3907596-27 de "socialist press" avec la mention "abonnement". Pour plus d’infos, des remarques, propositions d’articles,… : prennez contact avec nous via redaction@socialisme.be

  • Le Vlaams Belang et son ‘nouveau’ programme asocial

    Début mars, le parti d’extrême droite flamand a présenté son ‘nouveau’ programme socio-économique. Le Vlaams Belang prétend défendre la solidarité et être différent des néolibéraux asociaux de la N-VA. Pourtant, il n’y aucune différence entre les deux. Les tentatives du VB pour s’ériger en défenseur des travailleurs sont en totale contradiction avec son véritable programme.

    Le Belang se base encore sur le solidarisme, un courant qui affirme qu’il n’y a pas de contradictions de classe entre les travailleurs et les patrons. Mais la négation des contradictions de classe sert surtout à assurer le pouvoir des patrons et à déconseiller aux travailleurs de riposter !

    Voici un aperçu de leur programme :

    • Travail plus flexible. Le VB veut faciliter le recours aux heures supplémentaires et mettre un terme aux primes de travail en équipe. ‘‘Les charges salariales, primes de travail en équipe incluses, ne peuvent pas être plus élevées dans les pays voisins.’’
    • Remplacement partiel des salaires par des actions. ‘‘L’indemnité pour le travail se compose d’un salaire et d’un paiement en actions.’’ La concertation sociale peut être remplacée par l’assemblée des actionnaires. ‘‘Les travailleurs reçoivent une voix consultative directe dans la politique d’entreprise par l’assemblée générale.’’
    • Suppression de l’index. Le VB veut limiter l’index aux salaires nets. Il veut ‘‘mettre fin au handicap salarial par l’application de la loi sur les capacités concurrentielles et une composition des salaires comparable aux pratiques des pays voisins.’’
    • Consolidation de la déduction des intérêts notionnels. ‘‘Tant qu’il sera politiquement impossible de diminuer les impôts sur les sociétés, le VB soutiendra la déduction des intérêts notionnels à condition qu’elle ne soit pas constamment rajustée ou vidée de son contenu.’’
    • Limitation de l’allocation de chômage dans le temps.
    • La retraite serait uniquement possible après une carrière de 40 ans. ‘‘Notre parti est acquis à un système de retraite robuste qui donne droit à une retraite complète après 40 ans de travail. De cette façon, on met fin à la discussion théorique sur l’âge de départ à la retraite.’’
    • Mettre un terme à la prépension. Partir plus tôt en retraite signifiera d’obtenir une allocation extrêmement basse.
    • Attaquer les syndicats. “Les syndicats ne peuvent plus endommager impunément des tiers ou l’économie comme cela se passe souvent pendants les grèves ou autres actions syndicales.’’ Cela explique la proposition d’introduire une personnalité juridique pour les syndicats (ce qui signifierait de pouvoir les attaquer en justice après une grève par exemple).

    La seule ‘‘nouveauté’’ de ce programme est leur position concernant l’Union Européenne. Alors que le VB affirmait précédemment que l’UE n’allait pas assez loin dans l’imposition d’une politique néolibérale, le parti suit maintenant la politique de Marine Le Pen. Mais il ne va pas plus loin qu’avec l’imposition d’un ‘‘Euro du Nord’’ basé sur ‘‘des accords durs et contraignants entre nations libres.’’ Cela signifie une ‘‘application stricte des principes budgétaires.’’ En bref : une politique européenne d’austérité, mais seulement dans le nord (la ‘‘zone neuro’’ commençant à la frontière linguistique de notre pays …).

    Le VB ne défend pas les intérêts de la majorité du pays. Ce parti est trop occupé à criminaliser tous ceux qui n’ont pas la ‘‘bonne’’ couleur ou religion. Ce programme socio-économique illustre clairement que l’extrême droite n’a pas de réponses face à la crise. Plaider pour toujours plus de cette politique antisociale ne fait que s’en prendre plus profondément encore à notre niveau de vie.

  • La N-VA : un parti construit sur du sable mouvant

    Sondage après sondage, la N-VA marque des points. Les résultats varient, mais sont toujours au-delà des 30%. Une enquête du quotidien De Morgen a même mis en avant le chiffre de 38,4%. Le parti de Bart De Wever est euphorique et interprète ces chiffres comme un soutien à son programme. Ce n’est pas vraiment ce qui ressort des études consacrées à ses électeurs… Et au niveau socio-économique, les ‘alternatives’ de la N-VA sont de véritables menaces pour la majorité de la population.

    Par Geert Cool

    Qui vote pour la N-VA ?

    Une étude de l’université catholique de Louvain (La KULeuven, sous la direction de Marc Swyngedouw et Koen Abts) réalisée après les élections de 2010 indique que la N-VA a un public particulièrement diversifié. Tous les grands partis ont perdu des électeurs à son profit, mais pas sur base nationaliste.

    Selon un sondage de De Morgen et de VTM, 25% de la population flamande trouve que la réforme d’État du gouvernement Di Rupo est une mauvaise chose, seuls 17% en pensent du bien. 58% de la population n’est donc pas intéressée par cette question ou est neutre. Seule une minorité de la population s’intéresse au ‘‘core business’’ de la N-VA.

    Selon le professeur Swyngedouw, les flamingants convaincus votent depuis déjà longtemps pour la N-VA, même lorsque ce parti était à la limite du seuil électoral. ‘‘Depuis 1991, nous avons remarqué que ce groupe reste de la même taille. Lorsque la N-VA parle de personnes qui se convertissent à l’esprit flamand, c’est essentiellement du ‘‘wishful thinking’’ (prendre ses désirs pour des réalités, NDLR).’’

    La N-VA a gagné la plupart de ses électeurs chez des déçus de l’Open VLD, de la Lijst Dedecker et du Vlaams Belang ou encore parmi des électeurs apolitiques qui choisissent des politiciens ‘‘sympathiques’’. Si la N-VA atteint aujourd’hui des résultats exceptionnels, c’est avant tout révélateur de l’existence d’un groupe grandissant d’électeurs ‘‘anti-établissement’’. La plus grande force de la N-VA, c’est la faiblesse des autres partis… Quand il sera clair que ‘l’alternative’ de la N-VA consiste à mener la même politique que les autres mais en pire, un très grand vide politique pourra se constituer.

    Piège en eaux troubles

    La N-VA sait qu’elle ne se démarque pas grâce à son programme. Le parti a même admit qu’il ne voulait pas publier d’alternative détaillée au budget du gouvernement parce qu’il sait que ce n’est pas ‘‘politiquement opportun’’. Ses dirigeants se rendent bien compte que les propositions asociales de la N-VA ne peuvent que susciter un rejet profond.

    La N-VA soutient l’application totale de toutes les recommandations de la Commission européenne et du FMI. La N-VA veut une cure d’austérité plus dure et des attaques en règle contre l’indexation des salaires et des allocations (que la NVA veut voir disparaître), contre l’âge des retraites, contre les allocations de chômage, etc. Pour De Wever, on peut récupérer 15 milliards d’euros dans la sécurité sociale. Ce n’est pas possible sans organiser un véritable massacre social. Selon le CD&V, une telle opération signifierait par exemple de diminuer les pensions minimales de 100 euros par mois ! La N-VA parvient à dépasser les propositions de la troïka sur sa droite !

    Un tel programme conduirait tout droit à une confrontation ouverte avec le mouvement ouvrier. Selon De Wever, le gouvernement ne va pas assez loin sur la question des retraites, mais cela a tout de même déjà entraîné une manifestation de 80.000 personnes, une grève générale du public et une grève générale tous secteurs confondus. Quelle serait la riposte si le programme de De Wever était appliqué ?

    Selon le professeur Swyngedouw, l’approche belliqueuse de la N-VA est une des raisons qui explique que certains patrons restent prudents. ‘‘Je pense qu’ils se rendent compte que le programme de la N-VA n’est pas synonyme de paix sociale. S’il était appliqué, nous serions susceptibles de nous retrouver dans des eaux bien troubles.’’

    Ne pas laisser l’opposition à la N-VA

    Un sondage réalisé par De Morgen indique qu’il ya une polarisation marquée autour des questions telles que l’emploi, le pouvoir d’achat et les retraites. Juste avant la grève du 30 janvier, on nous disait que seule une minorité était en faveur de la manifestation. Il semble aujourd’hui que 71% de la population estime que les mesures du gouvernement sont négatives. En outre, 78% estime qu’elles mettent à mal leur pouvoir d’achat. En Flandre c’est 73% des sondés qui sont en désaccord. Ce genre de chiffres indique dans quelle mesure le soutien électoral de la N-VA est basé sur du sable mouvant.

    Si la N-VA disparaît de la scène, le Vlaams Belang est prêt à imiter Marine Le Pen pour s’assurer une nouvelle renaissance électorale. Nous ne pouvons pas laisser aux autres partis l’opposition à l’austérité du gouvernement. Nous devrons travailler avec le mouvement ouvrier lui-même afin de construire notre propre instrument politique.

  • Place au peuple !

    Le Parti de gauche Bénélux et Rood! organisent une soirée électorale du premier tour des élections présidentielles françaises ce dimanche 22 avril, à partir de 18h30. L’évènement se produira au Centre Social Randstad.

    Infos pratiques : Rue du Jardinier 45, 1080 Bruxelles (métro Ribaucourt). Un buffet froid et un bar à vins seront disponibles.

    Plus d’infos: partidegauchebelgique@gmail.com / info@roodlinks.be

    Sur socialisme.be :

    • Appel pour construire un Front de Gauche à Charleroi
    • Présidentielles françaises : Le volcan de la lute des classes est prêt à entrer en éruption

  • Une presse libre et indépendante ? Nous avons besoin de nos propres médias !

    On tente de nous faire croire que la presse diffuse les informations le plus objectivement possible. Cette ‘‘objectivité’’ mérite d’être interrogée. La liste des exemples est longue, mais la grève générale du 30 janvier est un des plus beaux exemples du parti pris de nos médias. Une grève ‘‘inutile’’, qui nous enfoncerait même dans la crise, du fait de travailleurs irresponsables face à ce chaos économique, allant même jusqu’à creuser la tombe de notre sainte patrie !

    Par Daphné (Liège)

    Encore plus honteux, dans la rubrique ‘‘les tabous des belges’’ paru dans le soir du 6 février, on a pu trouver une propagande digne de la droite militante. ‘‘Les chômeurs sont des profiteurs’’ : la suite des propos sont à cette image : durs, honteux, percutants. Les chômeurs y sont catégorisés : le chômeur bobo, l’arnaqueur professionnel,… Et pour illustrer ce dossier : une caricature d’un chômeur au teint fortement basané dans sa Rolls Royce, cigare au bec, casquette d’ouvrier, revenant de l’Onem et se payant des vacances au Farniente. C’est tout simplement une attaque honteuse et xénophobe qui vise à nous diviser. Ils y avancent des chiffres abracadabrants, un ménage de chômeur gagnerait en moyenne 2500 euros par mois ! Rien que pour l’année 2010, les fraudeurs auraient allégé les caisses sociales de… 100 millions d’euros ! Imaginons même que ces chiffres soient corrects, ils font pâle figure à côté de la fraude fiscale, estimée… entre 16 et 30 milliards d’euros par an ! Pas de dossier à ce sujet dans les pages du Soir…

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    Placez votre message de voeu de mai dans ce journal ! Soutenez-nous !

    Chaque année, à l’occasion du 1er mai, fête des travailleurs, vous avez la possibilité de nous aider en présentant vos voeux, vos encouragements, vos messages de lutte ou en faisant éventuellement connaitre votre commerce, club ou association dans l’édition de Lutte Socialiste du mois de mai. Placez un message de voeu de mai dans notre journal !

    • Plus d’infos

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    Fin de l’année 2011, l’agence Belga a licencié 9 membres de son personnel, au moment où on apprenait que SudPresse (La Meuse, La Capitale,… et dépendant du groupe Rossel) devait subir une importante restructuration (35 emplois sont menacés). Peu de temps après, Le Soir (qui dépend également du groupe Rossel) annonçait qu’il se séparait de plusieurs journalistes. Conclusion : toujours autant d’articles à produire avec moins de personnel, soit une pression de travail accrue, moins de temps pour analyser l’information,… mais aussi la menace implicite de licenciements. Ce climat est-il propice à la diffusion d’une information de qualité ?

    Au sein des conseils d’administration des grands médias ‘‘indépendants’’ belges siègent des personnes liées aux plus grands groupes industriels et financiers du pays. On devrait donc se dire qu’il est ‘‘normal’’ que ceux-ci soient moins objectifs que nos médias publics. Mais il faut savoir que nos médias publics sont eux-mêmes dirigés par les partis qui appliquent la politique néolibérale. La RTBF, par exemple, a dans son conseil d’administration cinq administrateurs PS, deux administrateurs CDH, deux administrateurs Ecolo et quatre administrateurs MR. Bref, de tous côtés, nous sommes cernés par un monopole néolibéral sur l’information.

    Fasse à ce contrôle pro-patronal de l’information, le mouvement des travailleurs a besoin de ses propres médias. C’est dans ce cadre que nous disposons nous-mêmes de nos sites internet et de ce mensuel, entièrement financés par l’argent que nous collectons dans la rue et auprès de nos membres et sympathisants. Nous aussi nous sommes financièrement dépendants de ceux que nous défendons, et ce ne sont pas les patrons ! N’hésitez pas à nous soutenir en vous abonnant vous aussi !


    “Les médias relaient les discours du pouvoir”

    Geoffrey Geuens est chargé de cours en communication à l’Université de Liège. Pour lui, les médias “ne sont pas indépendants”, notamment en raison du capital des entreprises de presse et de la disposition des élites médiatiques à relayer le discours du pouvoir. Morceaux choisis d’une interview accordée au Soir :

    ‘‘Affirmer que la presse est dirigée par des personnalités qui n’ont d’intérêts que dans ce secteur, c’est le contraire de la vérité. La plupart de ces familles sont aussi dans les plus grandes fortunes du pays. (…) La presse se présente comme un contre-pouvoir, mais elle joue plutôt le rôle d’attaché de communication du gouvernement en cette période de crise. Ce n’est pas un complot, c’est une proximité idéologique.’’

  • Bonus et profits éclatants pour les 1% – Austérité pour les 99%

    Comment briser cette logique ?

    La bête sauvage de l’austérité a saisi la Belgique entre ses griffes. Mais les gouvernements cherchent à donner l’impression que ses morsures ne sont pas si graves et à peine perceptibles. Fin de l’an dernier pourtant, 153 mesures ont permis de trouver 11,3 milliards d’euros, dont 2,3 milliards d’euros dans les soins de santé uniquement, et de nombreux autres millions proviennent de nos pensions et allocations sociales. Le récent conclave budgétaire a encore trouvé 2,5 milliards avec 119 mesures. Aux dires des ministres, il semblerait que la seule question à se poser soit de comprendre comment ces 2,5 milliards n’ont pas été économisés plus tôt.

    Par Bart Vandersteene, article tiré de l’édition d’avril de Lutte Socialiste

    Mais derrière ces milliards et ces millions – des sommes finalement très abstraites pour la population – se cachent des réalités bien concrètes. En Flandre, les transports en commun vont subir une saignée de 60 millions d’euros, avec un impact majeur au niveau de la prestation de services. Des bus seront supprimés partout. A la SNCB et à Bpost, des centaines de millions vont également être économisés.

    Pendant ce temps, le Fonds Monétaire International (FMI) et différents lobbys libéraux assurent que la Belgique devra encore économiser cette année, de façon ‘‘structurelle’’ de préférence, c’est-à-dire par la suppression de l’indexation automatique de nos salaires. Ainsi, la pression est maintenue sur le gouvernement pendant que l’opinion publique est patiemment préparée pour de nouvelles saignées.

    Mais cette fameuse opinion publique est de moins en moins disposée à se laisser faire et à accepter qu’il n’existe pas d’autre alternative que de se faire grignoter. Un récent sondage a ainsi mis en avant que 52% des sondés trouvent que les entreprises payent trop peu d’impôts. La population devient de fait constamment plus sceptique quant à l’utilité des baisses de charges patronales, au rythme des scandales qui révèlent comment les grandes entreprises bénéficient des politiques libérales de ces dernières décennies. La tolérance de la population à l’égard de cette politique est en train de disparaître à jamais.

    La multinationale brassicole Inbev a réalisé un profit de 6,45 milliards d’euros en 2011, soit un milliard de plus qu’en 2010. En 2009, il s’agissait ‘‘seulement’’ de 2,8 milliards. Le travail des managers consiste à voir comment maintenir les salaires au plus bas, licencier les délégués syndicaux les plus irritants (comme au Brésil) et faire payer de plus en plus cher au client. Ce travail, ils le font si bien qu’un groupe de 40 managers de haut niveau a été remercié par un cadeau d’un milliard d’euros. Le patron de la multinationale, Carlos Brito, a ainsi reçu un bonus de 135 millions d’euros en plus de son salaire annuel de 2,46 millions d’euros. Un travailleur gagnant un salaire annuel brut de 40.000 euros devrait donc travailler 60 ans pour obtenir l’équivalent de son salaire. Quant au bonus, selon la CSC, un travailleur gagnant 2.000 euros nets par mois devrait bosser… 5.625 ans !

    Il est impossible de comprendre et de justifier de tels écarts, surtout lorsque de tels bonus faramineux et de tels profits gigantesques ont court en pleine période de crise, au moment même où l’on entend partout que nous devons ‘‘tous’’ faire des sacrifices.

    Mais tout cela est parfaitement logique, ce ne sont pas des ‘‘excès’’. L’économie capitaliste repose sur un seul principe : la maximalisation des profits. C’est dans la nature même de cette bête. Et si on peut apprivoiser un lion – dans une certaine mesure – il est plus difficile d’en faire un végétarien… De la même manière, l’organisation et la lutte peuvent forcer le capitalisme à faire des concessions, mais ce n’est que par un changement fondamental de société qu’il est possible de parvenir à un système dont la priorité est la satisfaction des besoins de tous.


    Abonnez-vous à Lutte Socialiste ! Cet article est tiré de l’édition d’avril de notre journal, Lutte Socialiste. Si vous désirez recevoir Lutte Socialiste dans votre boîte aux lettres, prennez vite un abonnement. Vous pouvez verser 20 euros (pour 12 n°) ou 30 euros (abonnement de soutien) au n° 001-3907596-27 de "socialist press" avec la mention "abonnement". Pour plus d’infos, des remarques, propositions d’articles,… : prennez contact avec nous via redaction@socialisme.be

  • Voilà la seconde phase de l’avalanche d’austérité

    La première tournée d’austérité n’était pas encore totalement au point, les pompiers étaient notamment encore en pleine lutte, que le gouvernement et l’opposition de droite se sont empressés de proposer de nouvelles mesures antisociales. Attaques contre l’indexation, les prépensions, et même les congés légaux : l’imagination est décidément au pouvoir…

    Par Geert Cool, article tiré de l’édition de mars de Lutte Socialiste

    La situation économique de notre pays ne semble pas au mieux de sa forme. La perspective de croissance de 0,8% prise en compte lors de la préparation du budget 2012 par le gouvernement Di Rupo n’était pas réaliste. On parle désormais, au mieux, d’une croissance nulle (0,1% selon le Bureau du Plan, – 0,2% selon Frank De Keyser, économiste de BNP Paribas Fortis). La récession connue lors des deux derniers trimestres de 2011 se poursuivra cette année. La période de croissance rencontrée durant la première partie de l’année 20111 n’était, selon De Keyzer, due qu’au fait que notre économie est une économie ‘‘ouverte qui a profité de la croissance mondiale et également au fait les assainissements étaient encore à venir.’’ Di Rupo veut trouver 1,5 milliard d’euros supplémentaires, plus 0,5 à 1 milliard à trouver chez les gouvernements régionaux.

    Pour l’opposition de droite de la NVA, il faut aller encore plus loin. Le parti de Bart De Wever veut mettre les travailleurs au régime sec avec un menu qui comprend la suppression pure et simple de la retraite anticipée et la quasi-suppression de l’indexation des salaires.

    Pendant ce temps, l’impact de la première vague d’assainissement commence à devenir concret. Le service des pensions est ainsi parti en grève parce que le personnel est insuffisant pour répondre aux nombreuses questions des travailleurs. A Malins, c’est carrément la moitié des trajets assurés par la société de transports en commun De Lijn qui a été supprimée. Il n’est d’ailleurs pas prévu d’en rester là. Cette ville est aussi illustratrice de ce qu’il faudra attendre après les élections communales d’octobre : les sacs poubelles y coûtent désormais 2,5 euros.

    Toute l’argumentation consistant à dire que nous ‘‘vivons au-dessus de nos moyens’’ est une stupidité. Les ménages ont, en moyenne, perdu 3% de pouvoir d’achat depuis 2009. Le coût de la vie a augmenté de 33% en moyenne depuis 2000. L’augmentation a surtout frappé les loyers (44%), l’énergie (77%) et la nourriture (38%). On ne peut pas vraiment considérer que ce sont des domaines superflus dans la vie quotidienne des familles. L’austérité qui vient va augmenter le taux de pauvreté en Belgique, à un moment où déjà 117.400 Belges sont dépendants de l’aide alimentaire. Rien que l’an dernier, 3.000 personnes ont rejoint leurs rangs. La campagne ‘Hiver 2012’ de la RTBF a illustré l’ampleur de la pauvreté dans notre pays, mais aussi la solidarité dont fait preuve la population.

    Cette avalanche d’assainissement ne va pas se stopper d’elle-même, et nous ne devons en aucun cas accepter ces mesures avec l’espoir que cela permette d’éviter le pire. Céder une fois au chantage, c’est assurer qu’il se répète encore et encore. Nous avons un urgent besoin d’une riposte efficace et sérieuse, tant sur le plan syndical que politique. Des actions ludiques ou symboliques ne servent à rien, de même que faire appel au PS et au SP.a. Organiser sérieusement la résistance sociale, avec détermination et combativité, signifie aussi construire son prolongement politique sous la forme d’un nouveau parti des travailleurs. Ce sont des défis urgents pour le mouvement ouvrier.

  • Bruxelles : Manifestation contre la violence policière

    Ces derniers mois, plusieurs manifestations ont durement été réprimées à Bruxelles. Dans le cadre de la Journée internationale contre la violence policière, la Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC) de Bruxelles avait organisé une manifestation à ce sujet, pour protester contre la répression et contre le racisme dans les quartiers. Nous étions également présents à cet évènement qui a rassemblé plusieurs centaines de personnes.

  • Les prix du gaz et de l’électricité explosent ! Vers un contrôle des prix ?

    L’opération “Hiver 2012” de la RTBF lors de la vague de froid a illustré à quel point l’énergie est devenue un produit de luxe. L’opération a provoqué un élan de solidarité, la population se proposant de livrer du mazout ou encore de payer les factures de gaz et d’électricité de ceux dans le besoin. Quel contraste avec l’avidité des actionnaires du secteur de l’énergie qui engrangent des profits exorbitants !

    Par Boris Malarme, article tiré de l’édition de mars de Lutte Socialiste

    La Commission de Régulation de l’Electricité et du Gaz (CREG) a récemment dévoilé que la Belgique, comparée à nos pays voisins, est le deuxième pays le plus cher tant pour le gaz que pour l’électricité. L’augmentation du prix du gaz sur l’année écoulée est de 20%, et de 12% pour l’électricité. Le ministre de l’Energie Johan Vande Lanotte et le secrétaire d’Etat à l’Energie Melchior Wathelet se sont dits favorables à un blocage temporaire des prix pour 9 mois à partir d’avril, le temps de prendre des mesures de contrôle des prix.

    Un secteur de l’énergie libéralisé livré à la soif de profits du privé est-il un problème ? La réponse est « non » pour M. Wathelet, pour qui faire des profits est bien normal. Tout juste fautil légiférer là où les profits sont “indécents” et amplifier la concurrence. Il désire ainsi en finir avec la pratique des producteurs de gaz qui couplent artificiellement la hausse du prix du gaz à celle du pétrole.

    Mais M. Wathelet juge également que les 90% de consommateurs de gaz affectés par ces pratiques ont une part de responsabilité puisqu’ils ne se sont pas réfugiés chez un concurrent qui n’applique pas ces hausses “excessives”. Combien de journées de congé devons-nous prendre afin d’éplucher les différentes offres dans tous les secteurs libéralisés ? M. Wathelet veut également mieux faire jouer la concurrence en révisant la taxe appliquée au consommateur changeant de fournisseur. Bref, les politiciens essayent, à contre courant de toute réalité, de nous revendre encore une fois ce vieux mythe foireux selon lequel un secteur libéralisé fait baisser les prix grâce à la concurrence.

    L’organisation de défense des intérêts des consommateurs Test-Achat propose d’utiliser et d’augmenter la contribution du secteur nucléaire (550 millions sans les déductions fiscales) sur la rente nucléaire de 1,7 milliards, afin de pouvoir diminuer la TVA de 21 à 6 % sur les premiers 1500 Kw (soit une économie annuelle de 50€ par ménage). Le problème, c’est que les entreprises énergétiques ne payent quasiment pas d’impôts (0,04% sur 1,55 milliards d’€ de profits en 2009 pour Electrabel) et disent ouvertement qu’une telle mesure se répercuterait immédiatement sur nos factures.

    Comment réell ement contrôler les prix ?

    La CREG n’est pas capable d’avoir une vue sur la marge bénéficiaire des producteurs d’énergie car ces données sont tenues secrètes. L’ensemble du secteur de l’énergie doit être nationalisé, cette mesure devant être liée à l’ouverture et la transparence totale de la comptabilité de façon à permettre que cette nationalisation soit sous le contrôle démocratique de la collectivité. Ce dernier point est d’une grande importance. Depuis 2008, la part qui a le plus augmenté dans nos factures est celle concernant la distribution de l’énergie assurée par les intercommunales (jusqu’à + 41,8% pour Gazelwest en 2011 !). Voilà comment les communes, des autorités publiques, augmentent leurs taxes de façon déguisée.

    Nous n’avons pas besoin d’un secteur énergétique contrôlé par des bureaucrates qui utiliseront le secteur pour épurer les dettes des banques. C’est pourquoi il faut assurer que les travailleurs du secteur, les consommateurs et les collectivités locales concernées exercent un contrôle et une gestion démocratique de la production, de la fourniture et de la distribution afin de garantir l’accès à l’énergie pour tous, tout en respectant l’environnement.

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