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Category: National
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Di Rupo marxiste ?
Il n’y a plus que les patrons pour penser que le PS est encore de gauche !
En septembre, Luc Bertrand, le patron du holding anversois Ackermans&van Haaren, a accordé une interview au journal patronal L’Echo dans laquelle il dénonçait la politique ‘‘marxiste’’ du gouvernement. Une remarque risible, pour ne pas dire ridicule, mais qui illustre une fois de plus que le spectre de Karl Marx rode toujours sur ce monde aux prises avec une terrible crise. A cette occasion, un journaliste du Vif faisait toutefois remarquer que ‘‘Marx, lui, n’est plus là pour se défendre’’ contrairement à Di Rupo & Co (qui sont tout sauf marxistes). Il reste par contre toujours bel et bien des militants basant leurs actions sur le marxisme. Mise au point.
Par Nicolas Croes, article tiré de l’édition de novembre de Lutte Socialiste
Après cette sortie dans la presse, Luc Bertrand n’a pas tardé à être rejoint par Julien De Wilde (ancien patron de Bekaert) qui a déclaré que nous ‘‘allons vers une société néo-communiste’’ et par Bart Claes (du groupe JBC) qui s’est plaint en ces termes : ‘‘J’en ai marre d’être taxé de capitaliste, juste préoccupé par son argent.’’ Jean Stéphenne, ancien président du patronat wallon, déclarait de son côté dans les pages du Soir que tout cela n’était pas ‘‘totalement infondé’’. Au premier abord, on pourrait se dire que ce n’est pas la gratitude qui étouffe toute cette clique de super- riches ! Le PS et Di Rupo devraient plutôt être grassement remerciés ; leur politique – à tous les niveaux de pouvoir – est une application docile des volontés de la classe dominante, avec un certain contrôle exercé sur le monde syndicale en guise de cerise sur le gâteau.
Di Rupo, il ne faut pas l’oublier, fut dans les années ’90, le grand architecte des ‘‘consolidations stratégiques’’ (belle trouvaille que ce terme) de nos entreprises publiques. C’est donc lui, autrement dit, qui a dirigé le bélier utilisé pour défoncer les portes de nos entreprises publiques afin de les soumettre au capital privé. Quant à son parti, au pouvoir au niveau fédéral depuis 1988, il a été partenaire enthousiaste du Plan global de 1993, des attaques contre les pensions du Pacte des Générations en 2005, du contrôle de disponibilité des chômeurs (la ‘‘chasse aux chômeurs’’) ou encore du vote du tellement décrié mécanisme de la Déduction des intérêts notionnels (voté au parlement par les libéraux officiels, le PS et le SP.a). Plus récemment encore, on se rappelle avec quel empressement les caisses publiques ont été utilisées pour sauver les banques, tandis que le PS brille par son inaction dans le cas d’Arcelor Mittal ou des autres désastres sociaux en entreprises.
Merci patrons !
Au final, en réfléchissant un peu, ces sorties patronales sont quand même arrivées au bon moment. En pleine campagne électorale, cela fait toujours du bien pour un parti qui se dit ‘‘de gauche’’ qu’on rappelle qu’il s’oppose au grand patronat. Et comme on pouvait difficilement compter sur les militants syndicaux pour le faire (puisque toute leur expérience leur crie de dire l’inverse), les patrons ont dû s’y coller eux-mêmes. Personne n’a aujourd’hui plus intérêt que le monde patronal à ce que le PS préserve sa position de parti gouvernemental ‘‘responsable’’, capable d’exercer une influence modératrice sur le bouillant mouvement ouvrier wallon et ses traditions de lutte. Il y a donc une petite part de coup de pouce au partenaire ‘‘socialiste’’ là-dedans, accompagnée d’une mise en garde : quand il s’agira de répartir l’austérité sur ‘‘toutes les épaules’’, il faudra bien assurer que la classe dominante reste libre de ses mouvements.
Le sénateur ‘‘socialiste’’ Ahmed Laaouej (spécialiste des questions de la fiscalité et ancien collaborateur du centre Emile Vandervelde, le bureau d’étude du PS) a répondu à la charge amicale en faisant – très justement – valoir que le holding Ackermans&van Haaren a déclaré 1,458 milliard d’euros de bénéfices pour le dernier exercice fiscal et n’a payé que… 242.000 euros d’impôts (un taux d’imposition de 0,016 % donc)! Il est donc, selon lui, ‘‘plus qu’indécent de dénoncer un soi-disant enfer fiscal en Belgique’’. C’est vrai. Mais pour être honnête, il aurait dû préciser que le PS a loyalement et largement collaboré au développement de cette situation et que ce parti a suffisamment montré patte blanche ces 30 dernières années pour clarifier aux yeux de tous que si le PS a fort bien compris le concept de lutte de classe cher à Karl Marx, il a également résolument choisi son camp. Au plus grand plaisir des grandes entreprises, de la troïka et des marchés financiers.
Qui donc crée les richesses?
Dans sa fameuse interview, Luc Bertrand a notamment dit : ‘‘Quand les politiciens comprendront-ils que ce sont les entrepreneurs qui créent la richesse.’’ C’est là tout le débat. Qu’il se rassure, les politiciens établis ont très bien accepté cette vue de l’esprit. D’ailleurs, ceux qui ne proposent comme seule mesure de gauche qu’une plus forte taxation des fortunes et des entreprises sont d’avis, eux aussi, que ce sont les patrons qui créent les richesses, et qu’il faut juste corriger l’indécence de la répartition.
La réalité est très exactement à l’inverse de cette théorie patronale. Car ce sont les travailleurs qui créent les richesses, pas les patrons. Ces derniers ont besoin des travailleurs, mais eux n’ont aucunement besoin de patrons! Un travailleur ne reçoit pour salaire qu’une partie seulement de la richesse qu’il a produit grâce à sa force de travail. Quant au capitaliste, frais d’entretien déduit, il lui reste encore une bonne part, la plus-value, qu’il s’accapare mais qui est directement issue du travail de ses salariés. Pour reprendre les termes de Marx : ‘‘Le capital est du travail mort, qui ne s’anime qu’en suçant tel un vampire du travail vivant, et qui est d’autant plus vivant qu’il en suce davantage.’’
Le pieu de bois fatal au système capitaliste, c’est la question de la propriété collective des moyens de productions. Lors d’une grève générale, quand toute l’économie est bloquée, là, on peut réellement se rendre compte de qui produit les richesses et de qui fait marcher la société. Encore faut-il que la classe des travailleurs en soit suffisamment consciente pour qu’elle puisse ensuite décider de poursuive l’offensive en relançant l’économie à son propre avantage, débarrassée des patrons, sur base d’un fonctionnement collectif et démocratique, au sein d’une planification générale de l’économie destinée à répondre aux nécessités sociales et non plus à étancher la soif de profit d’une infime minorité de parasites.
‘‘La théorie se change (…) en force matérielle dès qu’elle saisit les masses.’’
L’essentiel du travail des militants marxistes est d’aider au développement de la conscience des masses et de leur organisation collective pour parvenir à cet objectif. C’est en fait très exactement l’inverse de l’oeuvre actuelle du PS, pour qui le rapport avec les masses se résume à tenter d’enfoncer dans le crâne de chacun la fausse conviction que les choses ne peuvent être fondamentalement autres que ce qu’elles ne le sont aujourd’hui. Mais nous sommes à l’aube de bouleversements sociaux importants.
Duferco à La Louvière ou Ford à Genk illustrent parfaitement quel avenir nous réserve ce système gorgé de crises. Les luttes, avec leurs faiblesses et leurs forces, constitueront une formidable école où seront à nouveau apprises d’anciennes leçons sur la nécessité d’un syndicalisme de combat et non plus de concertation, d’un relais politique pour les luttes et d’un programme traçant la voie vers une société alternative, le socialisme démocratique.
Voilà ce que craignent réellement les patrons, dans tout le pays, et c’est là qu’ils trouveront les véritables marxistes.
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Un budget sur mesure pour les marchés
Le drame de Ford n’ébranle pas la politique de cadeaux aux patrons
Alors que la fermeture de Ford est une catastrophe sociale pour des milliers de travailleurs de Ford et des soustraitants, les patrons orientent le débat vers l’augmentation des cadeaux au patronat, particulièrement sous la forme de baisses des coûts salariaux. La discussion sur le budget fédéral n’est pas différemment organisée : pour qui donc cherchent-ils des solutions ?
Article d’Anja Deschoemacker, tiré de l’édition de novembre de Lutte Socialiste
Le contrôle budgétaire pour 2012 s’est conclu par la recherche de 811 millions d’euros essentiellement par le biais de coupes, de gel et d’ajournement des dépenses. En bref, une succession d’assainissements prétendument ‘‘non perceptibles’’. Cette logique d’assainissement assure depuis les années 1980 le sousfinancement chronique de toute la politique sociale, de l’infrastructure et des services publics. Qui peut oser prétendre sans rougir de honte que les listes d’attente pour chaque nécessité sociale sont ‘‘non perceptibles’’ ?
Concernant le budget 2013, les ministres fédéraux ont été unanimes : les mesures ne doivent pas heurter la compétitivité des entreprises. En d’autres termes, ils vont chercher 3,7 milliards d’euros sans toucher à tous les privilèges qui garantissent que les grandes entreprises ne soient qu’à peine imposées malgré leurs profits exorbitants. Cette politique généreuse n’est pas payée de retour, comme l’a à nouveau clarifié le cas de Ford, dans l’éventualité où l’on aurait déjà oublié Renault, Opel, ArcelorMittal,…
Cette annonce de la future fermeture de Ford a remis au goût du jour une vieille discussion : le gouvernement flamand pourra-t-il récupérer (une partie des) 43,5 millions d’euros investis dans Ford ces dix dernières années ? Et il semble encore que le gouvernement fédéral contribue chaque année ‘‘pour pas moins de 30 millions d’euros aux coûts salariaux de Ford, comme pour le travail de nuit, le travail en équipe et le chômage technique’’ (selon la Ministre SP.a de l’Emploi Monica De Coninck, dans les pages du De Standaard, le 25 octobre).
Pourtant, le budget ne sera pas confectionné avec une autre recette. Il est bien concevable qu’une petite mesurette soit là pour faire ‘‘contribuer’’ les grandes fortunes, dans l’unique objectif de faire avaler les mesures antisociales. N’oublions pas non plus que les précédentes mesures destinées à faire contribuer les grandes fortunes n’ont jamais été réellement appliquées, ou appliquées de telle manière que les riches avaient trouvé la parade avant même que la moindre chose ne soit votée. C’est une fois de plus la grande partie de la population, les travailleurs et leurs familles, qui subira l’écrasante majorité du choc.
Il y a quelques semaines encore, en pleine campagne électorale, les politiciens traditionnels nous promettaient de s’en prendre au manque de moyens dans l’enseignement, dans l’accueil d’enfants,… au niveau communal. Maintenant, il est question de nous demander de nous serrer la ceinture tous ensemble (un léger effort sera demandé aux riches). Concernant le budget 2014, le comité de monitoring, un organe de fonctionnaires d’où sont issus les chiffres de la politique fédérale, parle d’un ‘‘effort commun’’ (autorités fédérales, régionales et locales) d’au moins 8 milliards d’euros supplémentaires. Il nous faudra non seulement nous serrer la ceinture, mais encore y percer de nouveaux trous !
Dans tous les pays où la politique d’austérité tourne déjà à plein régime, la pauvreté a explosé et une grande partie de la jeunesse semble être condamnée à n’être qu’une ‘‘génération perdue’’. ‘‘L’alternative’’ à la Hollande ou Di Rupo semble entretemps n’être qu’une politique d’austérité identique (un peu mieux présentée) où, dans l’objectif d’éviter une résistance de masse, on ne s’attaque pas aux travailleurs à coups de marteau, l’idée étant de parvenir au même résultat avec une austérité plus lente mais tout aussi destructrice.
Le problème auquel nous sommes confrontés n’a rien à voir avec “les coûts salariaux’’. Le problème, c’est le marché. ‘‘Le marché’’ considère n’avoir aucune responsabilité sociale, la production capitaliste étant basée sur la recherche de profits et sur la satisfaction des besoins de ceux qui permettent la réalisation de profits pour les patrons uniquement. Toute la discussion sur les coûts salariaux – partie intégrante de celles portant sur le budget et sur les négociations pour le prochain Accord Interprofessionnel (AIP) – n’a pas pour vocation de combattre la crise mais bel et bien d’utiliser cette crise pour lancer une nouvelle attaque contre les salaires et les conditions de travail de la grande majorité de la population.
La période d’été et de campagne électorale sont derrière nous. Maintenant, dans les syndicats, tout le monde doit être sur le pied de guerre pour organiser la résistance contre la politique de bain de sang social de la direction de Ford et de ses alliés politiques aux autorités fédérales, régionales et locales ! Seule cette lutte collective peut conduire à des solutions favorables à la majorité de la population.
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Alost : Protestation devant les locaux du SP.a
Hier soir, quelques dizaines de personnes se sont réunies devant la Maison du Peuple à Alost afin de protester contre la constitution d’une coalition où le SP.a et la N-VA seraient ensemble, notamment avec un ancien dirigeant du Vlaams Belang (Van Overmeire) en tant qu’échevin des ”Affaires flamandes”. Cette action de protestation contre le racisme et la nationalisme avait le soutien de plusieurs organisations (le SETCa, le PSL et notre campagne antifasciste flamande Blokbuster, le PTB et LEEF!) et de divers individus (des membres du SP.a, entre autres). La FGTB-Flandre Orientale s’est également prononcée contre cette coalition en disant que la N-VA révèle ainsi sa nature et son objectif réels:"faire d’Alost le laboratoire des recettes de nationalisme flamand extrême pour la Flandre d’après 2014".
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La Belgique, eldorado fiscal
Le 14 septembre dernier, une dizaine de milliers de militants de la FGTB ont défilé dans les beaux quartiers d’Ixelles, à Bruxelles, pour dénoncer le régime fiscal belge, extrêmement favorable aux plus riches. Comme pour justifier (s’il le fallait encore) la pertinence de cette mobilisation, une polémique a éclaté peu de temps avant quand le milliardaire français Bernard Arnault (4e fortune mondiale et première fortune européenne…) a demandé la nationalité belge. Et pas par amour des gaufres…
Par Nicolas Croes, article tiré de l’édition d’octobre de Lutte Socialiste
Bernard Arnault, c’est l’homme aux 41 milliards de dollars qui se trouve derrière les marques Dior, Givenchy, Louis Vuitton, etc. Il est aussi connu pour avoir une très sainte horreur de contribuer à la solidarité collective. En 1981, lors de l’accession de François Mitterrand à la présidence de la république, il s’était envolé vers les Etats-Unis et, cette fois-ci, il nous refait le coup, à destination d’un pays qui a su gagner son cœur grâce à la déduction des intérêts notionnels et d’autres mesures fiscales favorables aux plus nantis.
La volonté du gouvernement français de s’en prendre, un peu, aux plus riches dans le contexte de crise économique se heurte à la résistance des riches. En juin dernier, une étude menée par CoreData Research auprès de 361 millionnaires français a révélé que 41% d’entre eux envisageaient un départ de France. Et en Belgique, contrairement à la France, il n’existe quasiment pas de taxation sur le capital, ni d’impôts de solidarité sur les fortunes (ISF).
Arnault est d’ailleurs loin d’être le seul à avoir choisi notre pays ; la Belgique compterait environ 2.000 exilés fiscaux français. Ainsi, en septembre, Hugues Taittinger (propriétaire du champagne du même nom) a reçu la nationalité belge. Il s’était installé il y a quelques années dans notre pays après avoir piqué une grosse colère en devant payer ses impôts en France. Le pauvre avait même dû vendre des actions de son groupe à cet effet.
Mais revenons-en à Arnault. En trois ans (de 2009 à 2011), sa société LVMH Finance Belgium et ses filiales ont réalisé 630 millions d’euros de bénéfices, pour ne payer que 24 millions d’euros d’impôts. Faites le compte : il s’agit d’un taux d’imposition de 3,84% ! Pas étonnant que la Belgique soit devenue son ‘‘centre financier opérationnel’’ ! Généralement, les partis traditionnels défendent cette gentillesse fiscale en disant que c’est nécessaire afin de soutenir la création d’emplois. Sauf que, dans ce cas précis, la douzaine d’entreprises dont il est question ont engagé… 7 équivalents temps-plein.
Du côté des grands partis toujours, on ne manquera pas de s’étonner de la réaction de Théo Francken (N-VA), membre de la commission des naturalisations de la Chambre, qui a déclaré, et en français (comme quoi…) : ‘‘Laissez venir ces Français.’’ L’histoire ne dit pas s’il lui a été demandé s’il parlait bien néerlandais… Les riches ont clairement le soutien enthousiaste de leurs représentants politiques. Les travailleurs et leurs familles ont aussi besoin de relais politiques !
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Une nouvelle crise politique est inévitable
Comment éviter que ce soit à la classe ouvrière de payer la facture ?
En Flandre, les élections communales semblent n’avoir qu’un seul thème : la N-VA. Dans quelle mesure est-elle en mesure de poursuivre sa percée ? Les bastions locaux des partis traditionnels résisteront-ils à l’attaque ?
Par Els Deschoemacker
Cette question est importante non seulement en Flandre, mais aussi du côté francophone. La stabilité de l’ensemble du système politique belge est une fois de plus menacée, c’est l’avertissement lancé tant par les politiciens, tant flamands que francophones. Alexander De Croo, le président de l’Open-VLD (un parti littéralement en état de siège), a déclaré dans le magazine Knack : ‘‘De Wever veut occuper Anvers, conquérir la Flandre puis bloquer la Belgique.
C’est l’enjeu de 2014. Les électeurs devront faire un choix sans équivoque : un parti libéral (ou plutôt ce qui reste de sa dépouille, NDLR) qui veut réformer le pays ou un parti nationaliste qui veut le diviser.’’
La terreur éprouvée par De Croo et beaucoup d’autres est justifiée. Mais s’il n’est pas encore certain que la NVA désire véritablement la scission du pays, il est par contre très clair qu’une plus grande autonomie est sur la table afin d’aller encore un peu plus loin en termes de dégradation sociale. Les recettes politiques de De Croo & Co ne vont pas les aider à regagner des voix. Un menu comprenant de l’austérité, de l’entrée au dessert, ne sauvera pas les partis traditionnels et gonflera encore le score de la N-VA sur base du ressentiment croissant parmi la population.
Les mauvaises nouvelles sont pour après les élections communales. Il nous a déjà fallu avaler une austérité de 13 milliards d’euros cette année, mais le gouvernement parle déjà d’au moins 5 milliards supplémentaires à nous enfoncer dans la gorge. De son côté, le gouvernement parle d’une somme comprise entre 700 millions et un milliard d’euros et de mesures comme un saut d’index pour les fonctionnaires et les enseignants. Nous attendons encore ce qu’il en sera du côté de la Région wallonne et de la fédération Wallonie- Bruxelles, et de même pour les communes, mais les nouvelles ne seront pas meilleures.
‘‘Les Belges les plus pauvres épargnent et consomment moins’’ a titré le quotidien économique flamand De Tijd. Entre 2009 et 2012, le Belge s’est en moyenne appauvrit de 5,3%, ce qui illustre assez clairement de quoi notre avenir sera constitué. C’est ce processus, qui a démarré bien avant la crise économique, qui a conduit à la fragmentation du paysage politique flamand. Et la base de tous les partis politiques traditionnels va continuer à s’éroder. Les élections de 2014 sont comme une épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête de l’establishment politique belge.
Jusqu’à présent, tout a été tenté pour isoler la N-VA, même la compromettre à l’exercice du pouvoir au gouvernement flamand. Cette tactique est vouée à l’échec. Une trop grande victoire de la N-VA pourra causer des fissures dans les autres partis, ce que craint surtout le CD&V, l’ancien parti-pivot de Flandre. Une réorganisation du paysage politique flamand n’est pas à exclure avec peut-être la constitution d’un pôle flamingant et de droite autour de certaines parties de la N-VA.
Si le mouvement syndical ne veut pas être la plus grande victime de ce processus, il n’a d’autre choix que de s’organiser et de riposter. Il existe suffisamment de possibilités pour cela. Ce que le mouvement syndical doit craindre le plus, c’est cette bonne vieille méthode de diviser pour mieux régner. La solidarité entre les travailleurs des services publics et privés, entre jeunes et vieux, entre Wallons, Bruxellois et Flamands est indispensable. Au sein des syndicats, nous devons nous battre pour une opposition unie et combative ainsi que pour une direction qui accepte de rompre les liens entretenus entre les syndicats et leurs ‘‘partenaires privilégiés’’ néolibéraux. Tant que nous resterons pieds et poings liés à ces partis, nous resterons à la merci de la droite. Il est absolument nécessaire de construire un nouveau parti des travailleurs capable d’organiser politiquement le monde du travail et de lutter pour une société socialiste !
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Ils nous demandent de nous serrer la ceinture, mais eux s’en foutent plein la panse !
Alors qu’en Grèce, le taux de pauvreté record force des centaines de milliers de personnes à se présenter aux distributions de nourriture gratuite pour survivre (phénomène bassement récupéré par le parti d’extrême-droite Aube Dorée) et que l’Espagne et le reste de l’Europe dévalent la même pente, à Bruxelles, c’est une avalanche de bouffe sur laquelle une centaine de multimillionnaires et milliardaires, membres du think-tank ‘‘Friends of Europe’’, pourront se jeter le jeudi 11 octobre, dans le cadre d’un repas organisé au palais d’Egmont en l’honneur de son président le vicomte Etienne Davignon.
Par Romain (Liège)
Rassemblement contre le banquet des riches : Jeudi 11 octobre à 18h au Petit Sablon, rue de la Régence à Bruxelles (arrêt tram 92).
Il s’agit du diner annuel en l’honneur du président de ce think thank néolibéral, un rendez-vous qui rassemble une centaine de personnalités européennes : des politiciens, des experts de la finance, des personnages influents des médias et de la société civile, des ambassadeurs ainsi que des dirigeants de 40 firmes parmi lesquelles BP, Total, ou encore Coca Cola. La liste des invités comprend le financier et spéculateur George Soros (à qui l’on doit par exemple l’invention des hedge funds), le président de la commission européenne José Manuel Baroso ou encore le président du conseil européen Herman Van Rompuy. ‘‘Friends of Europe’’ est un think thank basé à Bruxelles sous la présidence d’Etienne Davignon, par ailleurs déjà créateur du lobby de la très patronale ‘‘Table ronde des industriels européens’’ et destinée à ‘‘encourager les discussions et les réflexions sur les problèmes auxquels font face l’Europe et ses citoyens’’. La nature de ces ‘‘discussions’’ et de ces ‘‘réflexions’’ est notamment indiquée par la composition de son conseil d’administration, où l’on retrouve entre autres Pascal Lamy, directeur général de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC).
Ce triste personnage s’est taillé une certaine notoriété en étant l’instigateur de l’Accord multilatéral sur l’investissement (AMI) négocié secrètement au sein des vingt-neuf pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) entre 1995 et avril 1997 et qui prévoyait notamment de permettre aux entreprises d’attaquer en justice un Etat suite à une grève ou une manifestation (!). Heureusement, la divulgation publique de ce traité a suscité tellement de protestations que le projet fut enterré en 1998. Ce n’est qu’un exemple, mais il est extrêmement révélateur de la nature des discussions qui prennent place dans un tel diner où l’on retrouve beaucoup d’invités réguliers des conférences du groupe Bilderberg (autre réunion ‘‘informelle’’ des puissants de ce monde). Entre deux plats dont le prix pourrait payer le loyer d’un ménage, il sera question de la domination de l’élite capitaliste sur l’économie, et de la meilleure stratégie à appliquer pour la préserver.
Les Comités Action Europe, ‘‘un collectif qui rassemble des militants syndicaux, des altermondialistes, indignés ou des citoyens révoltés’’, appellent à une mobilisation massive le 11 octobre à 18h devant le palais d’Egmont pour faire entendre notre colère. Ce n’est pas à une élite qu’il appartient de manipuler l’économie afin de sauvegarder ses privilèges et asseoir son influence !
Le PSL et les Etudiants de Gauche Actifs soutiennent cet appel, et mobilisent pour faire de cette action un succès. Ce sera aussi, pour tous les participants, l’occasion, au-delà de la protestation, de discuter ensemble de la meilleure manière d’en finir avec la domination d’une infime élite de parasites capitalistes sur l’économie. Nous revendiquons l’organisation de l’économie de façon démocratiquement planifiée, sur base de la nationalisation des secteurs vitaux de l’économie. De cette manière, il serait possible d’orienter la production de la société vers la satisfaction des besoins de la population et non pour tenter de calmer l’avidité sans borne des spéculateurs, des grands actionnaires et des grands patrons.
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Allons chercher l'argent là où il est !
Un travailleur se lève un matin, embrasse sa compagne et quitte la maison pour le travail. Arrivé à son poste, on lui annonce son licenciement. Une mère au chômage confie ses enfants à la voisine et file à son rendez-vous avec l’Onem. On lui apprend son exclusion du chômage prétextant son manque de motivation à trouver un boulot. Un travailleur sans papiers ouvre une lettre de l’Office des Etrangers dans laquelle on lui somme de quitter le pays dans les plus brefs délais.
Par Karim Brikci, tête de liste de ‘‘Gauches Communes’’ à Ixelles
Messieurs les riches, ceci est la société que vous et vos amis politiciens avez comme mission de nous faire accepter, de nous faire avaler. Il est indéniable que, jusqu’ici, vous avez été capables de construire une ambiance idéologique justifiant tous vos crimes et excès.
Voler des milliards à la collectivité, sous le couvert des intérêts notionnels, devient avec vous plus acceptable que le jeune “fainéant” qui touche 600 euros au chômage. Le don de milliards pour sauver vos banques devient ainsi un geste humain et d’utilité publique, tandis que réquisitionner des logements vides reste une idée atroce.
Vous avez fourni énormément d’efforts pour nous convaincre de tout cela depuis longtemps. Mais non, notre ennemi n’est pas le jeune au chômage, le sans-papiers ou le cheminot en grève. Vous vous permettez de culpabiliser les victimes de votre politique qui, elle, a pour seul objectif la défense des intérêts égoïstes de votre insignifiante minorité, contre la majorité de la population.
Un grand actionnaire touche des dividendes historiques alors que son groupe supprime 40.000 emplois à travers le monde. Un politicien dénonce à la TV la fraude sociale, après quoi, il monte dans sa voiture et se rend, comme tous les jours, dans un grand restaurant. Une des plus grandes fortunes de France demande la nationalité belge afin de profiter en toute légalité d’un système fiscal plus avantageux.
Définitivement, cette réalité n’est pas la nôtre et nous sommes de plus en plus nombreux à ne plus supporter ces inégalités. L’argent existe et vous savez pertinemment bien où il se trouve : dans vos poches ! Vous vous engraissez sur notre dos et osez encore nous imposer l’austérité ! Les mineurs sud-africains, les travailleurs kazakhs, les fonctionnaires portugais et tous les autres démontrent au camp des travailleurs qu’il est possible de vous tenir tête. Après les élections communales, les riches et leurs amis au Parlement comptent très clairement nous faire payer la crise. Face à toute mesure antisociale, nous devons, nous aussi, nous préparer à lutter le plus massivement possible.
En tant que socialistes, notre réalité est celle que vivent des millions de travailleurs. C’est dans cette réalité que nous vivons et c’est pour la changer que nous nous battons. Nous rejetons la logique capitaliste et les problèmes sociaux qu’il engendre. Nous ne voulons pas nous contenter des miettes qui tombent du banquet des puissants, nous luttons pour la propriété collective des secteurs-clés de l’économie, sous contrôle et gestion démocratique. Ensuite, nous serons à même de juger démocratiquement où devrons aller les richesses et comment les utiliser pour satisfaire les besoins de la majorité. C’est ce que nous appelons une société socialiste.
Nous lançons un appel à tous ceux qui veulent s’opposer à la logique néolibérale : lisez ce journal, soutenez notre parti et réfléchissez à nous rejoindre. Notre tâche est, plus que jamais, de défendre et renforcer au quotidien, autour de nous, les idées véritablement socialistes.
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Y en a marre de la chasse aux chômeurs !!!
La propagande des partis traditionnels et du patronat veut nous faire avaler que les chômeurs sont des fainéants qui ne cherchent pas de travail et que, soi-disant, « du boulot, il y en a ». C’est ce qui justifierait l’exclusion des chômeurs. Pourtant, c’est totalement faux pour peu que l’on regarde attentivement la situation. Ces dernières années, entre 25 000 et 30 000 offres d’emploi apparaissent chaque mois(1) face à des centaines de milliers de sans emploi – 421 823 chômeurs complets indemnisés en 2011 pour être précis(2). Pas besoin d’être un mathématicien de génie pour comprendre qu’il n’y a pas assez d’emplois disponibles !
Par Ben (Charleroi)
Le taux de chômage pour 2012 devrait être de 13% et flirte avec les 20% dans des villes comme Charleroi, Bruxelles, Liège, Mons ou La Louvière. En fonction de la méthode de calcul, on peut arriver à des chiffres encore plus élevés ; le taux de sous-emploi (3), lui, devrait être de 19% pour cette même année. Cette situation est amenée à s’empirer, comme à Charleroi où il n’y a déjà qu’une seule offre d’emploi pour 40 demandeurs et où Duferco a récemment annoncé la fermeture définitive du hautfourneau de Carsid. 1000 travailleurs sont directement concernés.
Pourtant, alors que chercher du travail s’apparente aujourd’hui de plus en plus à chercher une aiguille dans une botte de foin, le gouvernement accroit ses sanctions contre les chômeurs. Le premier novembre commencera la dégressivité accélérée des allocations de chômage (après les élections communales évidemment…). En gros, les allocations de chômage vont tomber plus rapidement à leur niveau ‘‘plancher’’ : 919 euros pour un isolé, 1090 euros pour un chef de ménage et 484 euros pour un cohabitant. Avec des montants pareils, on ne peut pas dire que les chômeurs ‘‘profitent’’, ils ont tout juste de quoi (sur)vivre au jour le jour.
Tout ce qu i nous divise nous affaiblit !
Évidemment, quand on travaille pour gagner à peine plus, il y a de quoi être en rogne. Mais s’en prendre aux chômeurs, c’est se tromper d’ennemi, car on est tous dans la même merde. Les véritables profiteurs, ce sont ceux qui s’en mettent déjà plein les poches – les grands patrons et les grands actionnaires – et qui profitent, en plus, des intérêts notionnels, des réductions de cotisations patronales (etc.). Ces patrons touchent en une seule année ce que nous touchons en plusieurs décennies ou même en siècles. En 2010, Carlos Britos (AB Inbev) a ainsi touché l’équivalent de 418 salaires minimums et Pierre Marianni (Dexia) en a touché 110. Les voilà les profiteurs !
Et pendant qu’on se divise entre chômeurs et travailleurs et que les vrais profiteurs continuent de se gaver, la chasse aux chômeurs pousse ces derniers à accepter n’importe quel travail, à n’importe quelle condition. Les nouvelles mesures nous forceront à obligatoirement accepter des emplois après 3 mois de chômage, même s’ils n’ont rien à voir avec notre diplôme ou notre profession. La distance prévue pour que l’on soit obligé d’accepter un boulot passera de 25 à 60 km à vol d’oiseau, qu’importe la durée du trajet et les possibilités de transport. En 2013, le contrôle de disponibilité des chômeurs sera étendu jusqu’à 55 ans et jusqu’à 58 ans en 2016. La conséquence, c’est que ce sont les salaires de l’ensemble des travailleurs qui vont baisser, les conditions de travail aussi, et vu qu’il est matériellement impossible que tous les chômeurs trouvent un emploi, ça veut tout simplement dire qu’on va balancer les gens dans la pauvreté et la misère. Le fait qu’il y ait déjà 15% de pauvres en Belgique n’a pas l’air de priver de sommeil les politiciens traditionnels.
C’est todi les p’tits qu ’on spotche !! (C’est toujours les petits qu’on écrase)
Les politiciens traditionnels ont bien compris qu’il est plus facile de s’en prendre aux plus pauvres que d’aller chercher l’argent là où il est, dans les poches du patronat et des riches. Les chômeurs, de par leur situation précaire, sont évidemment des proies de premier choix. On ne le répétera jamais assez ; c’est au chômage qu’il faut s’en prendre, pas aux chômeurs ! Ce qu’il faudrait, plutôt que de jeter des centaines de milliers de personnes dans la pauvreté, c’est répartir le travail nécessaire parmi l’ensemble de la population active, avec une réduction collective du temps de travail, sans perte de salaire et avec embauches compensatoires.
(1) Chiffre ONEM
(2) Chiffre ONEM
(3) Le taux de sous-emploi tient compte, en plus des demandeurs d’emploi inoccupés, des travailleurs à temps partiel involontaires et du chômage temporaire ; il se mesure en volumes d’heures.
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De l’argent, il y en a ! Les Belges les plus riches ont 30 milliards d’euros sur leurs comptes en Suisse !
Ce discours, nous l’avons entendu maintes et maintes fois : nous devons ‘‘tous’’ nous serrer un peu plus la ceinture, quitte à faire un trou de plus. Mais avec ce ‘‘tous’’, il est surtout question des travailleurs et de leurs familles. Eux doivent voir leur niveau de vie se dégrader tandis qu’une petite élite de riches continue de concentrer des moyens gigantesques entre ses mains. Ainsi, les Belges les plus riches disposent d’au moins 30 milliards d’euros en Suisse.
Ce chiffre est directement issu de la Banque Nationale Suisse et a été publié ce matin dans la presse belge. Compte tenu du secret bancaire, les détails des titulaires de ces comptes n’ont pas été dévoilés. Afin de maintenir ce secret bancaire, la Suisse propose d’imposer une taxe unique de 34% sur tout cet argent et de livrer le fruit de cette taxe à la Belgique. Un tel accord a déjà été conclu précédemment entre la Suisse et l’Allemagne, la Grande-Bretagne,… La Suisse héberge de grandes quantités d’argent ‘‘noir’’.
Le gouvernement belge refuse de conclure cet accord, ce qui revient à un manque à gagner de 10 milliards d’euros. C’est que l’Etat belge, tout comme la Commission Européenne, privilégient la suppression totale du secret bancaire. Ces 30 milliards d’euros planqués en Suisse s’ajoutent aux plus de 229,16 milliards d’euros d’épargne des Belges. Ce dernier chiffre provient de la Banque Nationale Belge et représente la situation du mois d’août, mois marqué par une augmentation de 10 milliards d’euros par rapport au mois précédent.
Cet argent planqué Suisse représente 3.000 euros par Belge. Mais il y a bien peu de chances que les 99.362 Belges qui ont actuellement recours à la procédure de règlement collectif des dettes soient concernés… En bref, de l’argent, il y en a, et les besoins sont nombreux dans cette société caractérisée par la pénurie d’emplois, de logements décents, de places à l’école,… Pourquoi donc continuer à s’en prendre aux pensions, aux allocations sociales et à l’épargne de la population alors que les supers-riches disposent de gigantesques réserves ? Pourquoi ne pas aller chercher l’argent là où il est ?
Le fossé monumental qui existe entre des riches toujours plus riches et le reste de la population (confrontée à la faim, à la pauvreté, au chômage,…) s’exprime par différents chiffres. Les 1.000 personnes les plus riches au monde contrôle ensemble une richesse équivalente à celle des 2,5 milliards de personnes les plus pauvres ! Les supers-riches dominent aussi le monde politique : aux Etats-Unis, 67% des sénateurs américains sont millionnaires et eux n’ont pas trop de soucis à se faire pour leurs fins de mois. Entre 2009 et 2011, la richesse combinée des membres du Congrès américains a augmenté de 11%. Ce genre de choses, ils préfèrent éviter de le dire à leurs électeurs…
Les contradictions croissantes entre riches et pauvres sont inscrites dans le code génétique du système capitaliste. Un impôt sur la fortune constituerait un pas en avant, mais cela ne serait pas suffisant pour faire disparaître ces contradictions. Tant que les moyens de production des richesses – réalisée par le travail de la majorité de la population – resteront accaparés par une élite de capitalistes, cette infime minorité continuera à privilégier ses intérêts au détriment de tout le reste.
Ne nous contentons pas des miettes qui tombent du banquet des puissants, exigeons le contrôle démocratique de la population sur l’ensemble des secteurs-clés de l’économie (finance, énergie, sidérurgie, agro-alimentaire,…). Nous pourrons ainsi – enfin – décider de la manière de produire ce qui est nécessaire pour répondre aux besoins de la population dans le respect de l’environnement. Cette société solidaire, celle pour laquelle le PSL se bat, s’appelle une société socialiste.