Your cart is currently empty!
Category: Contre le racisme
-
Manifestation contre le congrès socio-économique du Vlaams Belang
La haine de l’extrême droite perce à travers ses mensonges
Le dimanche 24 septembre, le Vlaams Belang a organisé un congrès socio-économique à Affligem, dans la continuité du virage très tortueux vers un « profil social ». Heureusement qu’une mobilisation antifasciste a eu lieu. À l’initiative de trois militants syndicaux, 70 antifascistes se sont rassemblés à Alost devant la statue du prêtre Daens, figure historique du mouvement ouvrier en Belgique, pour ensuite dénoncer les mensonges du VB par une manifestation.
La détresse abusée
Jouer sur la détresse sociale pour semer la discorde et inciter à la haine, c’est facile aujourd’hui. Les problèmes sont là, ils sont partout, de la crèche des tout-petits aux ainés et leurs maigres pensions. Le VB essaye de se faire passer pour un parti « social » pour exploiter le malaise social. Mensonge !
De mensonges, ce congrès socio-économique en était plein. À la présidence de l’événement, Lode Vereeck a parlé de l’échec du modèle économique de ces dernières années, qu’il appelle « mondialisme » pour ne pas parler de néolibéralisme. Il y a moins de 20 ans, le VB lui-même était un fervent partisan du néolibéralisme. Aujourd’hui, il se dit favorable au « modèle social rhénan », le modèle d’après-guerre avec une forte sécurité sociale. Le VB « oublie » opportunément de préciser que c’est la force du mouvement ouvrier organisé qui a imposé cette sécurité sociale. Ce n’est pas un hasard, le VB voue une haine tenace aux organisations syndicales.
Lode Vereeck est par ailleurs un libéral plutôt bleu foncé, ancien élu du VLD (équivalent du MR) et de la Lijst Dedecker (droite populiste). Il a travaillé comme assistant parlementaire pour le Vlaams Belang après avoir été licencié pour harcèlement sexuel. On trouvait aussi à la tribune le député Tom Vandendriessche, qui, à la fin des années 1990, fut l’artisan de la mainmise du VB sur le cercle étudiant gantois catholique conservateur KVHV. Il ne faisait pas mystère de son approche élitiste : habillé en costume et champagne à la main, il appelait à l’augmentation des frais d’inscription. Wouter Vermeersch, lui aussi un ancien de la Lijst Dedecker, a également pris la parole. On avait déroulée le tapis rouge à l’hypocrisie. Au niveau des propositions concrètes, il ne s’agissait que de nouvelles réductions des cotisations à la sécurité sociale et d’autres cadeaux fiscaux au patronat. Quelle surprise…
Où aller chercher l’argent ? Le VB n’a pas changé de registre : chez « les Wallons » et « les réfugiés ». Le VB a des boucs émissaires préférés. Il ne dit évidemment pas un mot sur les richesses accumulées au sommet de la société. Hier comme aujourd’hui, l’extrême droite défend les intérêts des ultra-riches.
La manifestation antifasciste

L’hypocrisie du VB a été dénoncée par les antifascistes, qui avaient mobilisé contre le « Vals Belang » (Faux intérêts). L’initiateur de l’événement était Frederik De Groeve, un délégué FGTB alostois. Il a rappelé sous la statue du prêtre Daens quelques-unes des revendications centrales du combat antifasciste : le maintien de l’indexation des salaires et allocations sociales, l’augmentation du salaire minimum à 17 euros de l’heure, la défense des libertés syndicales, un impôt sur la fortune pour faire payer les milliardaires. Il a souligné l’exemple d’un enseignant qui a manifesté avec ses collègues après que le plafond d’une salle de classe se soit effondré, heureusement pendant la récréation. Les manifestants ont ensuite scanné l’événement « Des investissements dans l’enseignement, pas dans la haine ». Katrien Neyt, de la FGTB Flandre-Orientale, et Tina De Greef, secrétaire de la CSC, ont également pris la parole. Une courte réunion a suivi à la Maison du Peuple d’Alost, où l’historien Vincent Scheltiens a souligné que l’extrême droite s’est toujours opposée au mouvement ouvrier. Angeline Van Den Rijse, de la Centrale générale de la FGTB Flandre Orientale, et Bart Van der Biest, délégué syndical dans les soins, ont également pris la parole.
La seule solution du VB, c’est de monter les gens les uns contre les autres de sorte que personne ne s’occupe des vrais responsables de la crise sociale. Il est particulièrement important de lier au combat antifasciste des revendications qui répondent aux problèmes sociaux. Rejoignez notre campagne antifasciste !








-
Le rôle des syndicats dans la lutte antifasciste
Les syndicats, en tant qu’organisations de travailleuses et travailleurs, ont un rôle important à jouer dans la lutte contre l’extrême droite. Tout d’abord, ils sont l’une des rares organisations de masse à disposer d’un vaste réseau de délégués et d’antennes dans la société. Les syndicats sont les mieux placés pour briser le discours social mensonger de l’extrême droite en défendant un programme de gauche cohérent qui fait face aux nombreux besoins sociaux de la classe travailleuse. La mobilisation par l’action est cruciale sur ce point, tout comme dans les actions antifascistes.
Par Bart Van der Biest, représentant syndical dans le secteur des soins de santé
L’initiative « Syndicalisten tegen fascisme » (Syndicalistes contre le fascisme) a été créé à l’époque par des vétérans de la campagne antifasciste du PSL Blokbuster (créée en Flandre en 1991) afin de constituer un réseau informel visant à soutenir les actions de la jeunesse avec des militants syndicaux. Un tel soutien actif faisait défaut depuis un certain temps dans les structures syndicales officielles, au-delà de la participation symbolique à diverses initiatives antiracistes.
En Belgique francophone, l’implication des syndicats dans les mobilisations antifascistes est plus importante qu’en Flandre et l’initiative vient généralement du mouvement ouvrier organisé. D’où vient cette grande différence ?
En Wallonie et à Bruxelles, l’extrême droite reste politiquement marginale. Pourtant, le terreau y est tout aussi fertile qu’en Flandre. Cependant, l’extrême droite est très divisée et chaque tentative de sortie se heurte à une opposition sur le terrain. Par conséquent, le cordon sanitaire tient bon, même s’il a été rompu il y a peu dans les médias par la RTBF vis-à-vis de la formation d’extrême droite francophone « Chez nous » et quand le président du MR Georges-Louis Bouchez a participé à un débat télévisé en Flandre avec le président du Vlaams Belang Tom Van Grieken.
En Flandre, en revanche, la normalisation du VB est allée très loin. L’extrême droite y dispose d’une longue tradition. Il n’y a pas eu de défascisation sérieuse après la Seconde Guerre mondiale parce que l’extrême droite s’était organiquement cachée dans le mouvement flamand. Cinq ans après la guerre, le VMO (Vlaams Militant Orde) défilait déjà dans les rues et Karel Dillen (président à vie du Vlaams Blok) faisait le salut hitlérien en public sur la Grand-Place de Bruxelles lors d’une manifestation flamande. En outre, le VB est en partie soutenu par les médias traditionnels, un certain nombre de journalistes et de commentateurs tombant même dans le piège de ses mensonges.
Lors du dernier congrès fédéral de la FGTB en juin 2022, l’attitude attentiste de l’appareil syndical a semblé changer. La lutte contre l’extrême droite a été présentée comme l’une des 10 priorités pour les quatre années à venir. Mais entre le vote de résolutions, les applaudissements de congrès, les campagnes sur les médias sociaux et la participation active, en nombre, aux mobilisations antifascistes, ne parlons même pas de diriger la lutte, il y a tout un fossé. La base doit encore exercer pas mal de pression pour que les choses bougent sérieusement.
En outre, au sein des directions syndicales, les actions antifascistes ont trop facilement tendance à s’enliser dans des « manifestations culturelles » où l’élément combatif et mobilisateur est relégué à l’arrière-plan. Les revendications sociales pour lesquelles les syndicalistes se battent tout au long de l’année – telles que les salaires, les conditions de travail, la protection sociale, l’investissement public dans les soins de santé et l’enseignement – sont essentielles dans la lutte contre les problèmes sociaux sur lesquels l’extrême droite prolifère comme une moisissure. Ces revendications ne seront pas satisfaites dans le cadre d’une alliance avec des organisations et partis procapitalistes. A ce modèle, historiquement appelé « front populaire », nous opposons la méthode du front unique : l’unité d’action des organisations anticapitalistes de travailleuses et travailleurs.
Suite à la provocation de Tom Van Grieken lors de la manifestation du secteur non-marchand le 13 juin dernier, un débat a eu lieu au Comité fédéral du SETCa-BBTK (FGTB). Julien Dohet (secrétaire politique du SETCa Liège) a fait valoir que de telles provocations se produiront encore à l’avenir et que le syndicat doit s’y préparer ET ne pas compter sur les forces de police pour régler ce problème. Des applaudissements ont suivi son intervention et d’autres. Mais nous sommes restés sur notre faim concernant les conclusions pratiques…
L’attitude des hautes sphères du syndicat n’est pas très différente de celle de l’entre-deux-guerres. Les mobilisations antifascistes concrètes provenaient alors aussi principalement de la base qui recherchait instinctivement l’unité d’action, ce qui entrait parfois en conflit avec l’agenda des apparatchiks qui faisaient confiance aux partis établis et espéraient que tout se déroulerait sans incident. Il y a eu des initiatives intéressantes de la base, comme les « Arditi del Popolo » (AdP) en Italie au début des années 1920. Ce premier groupe antifasciste rassemblait des syndicalistes révolutionnaires, des anarchistes, des communistes et des socialistes et a pu compter sur 20.000 membres en l’espace d’un an.
Le Vlaams Belang essayant de se donner une « image sociale », l’antifascisme anticapitaliste combatif des syndicalistes est très important. À cette fin, nous avons l’intention, dans les semaines à venir, de développer un texte de plate-forme des « Syndicalistes contre le fascisme » que les militants pourront utiliser pour construire et mobiliser le soutien aux actions.
-
Non, le Vlaams Belang n’est pas un parti social !
Le 24 septembre 2023, le Vlaams Belang tiendra un congrès socio-économique à Affligem. Il cherchera à s’y présenter comme un parti « social », pour autant qu’on soit Flamand. Le parti tente de soigner sa popularité auprès de l’électorat dont les conditions de vie sont mises à mal par les années de politiques antisociales. Réductions des allocations sociales, aggravation des conditions de travail et autres mesures néolibérales ont laissé des traces. Le vernis de « social » du parti est une pure invention. Dans les faits, son programme et son comportement aux parlements démontrent sans le moindre doute possible que le VB est tout aussi antisocial au niveau socio-économique que n’importe quel autre parti procapitaliste.
Par Nils (Gand)
Dans les années 1980 et 1990, le VB était fier de se profiler comme parti néolibéral pur et dur. Il défendait l’augmentation de l’âge de la pension, l’abolition de l’indexation automatique des salaires et allocations, la généralisation des bas salaires, une plus grande flexibilité au travail et, parallèlement, une avalanche de cadeaux fiscaux pour les grandes entreprises. En 2005, le journal De Tijd – que l’on peut difficilement soupçonner de sympathies gauchistes – décrivait le programme socio-économique du VB de l’époque comme « du néolibéralisme avec l’indépendance de la Flandre comme mesure passe-partout. » Après la récession de 2008, l’extrême droite flamande s’est adaptée. Elle défend toujours les intérêts patronaux, mais elle les présente sous un emballage social trompeur.
Le VB reste le parti antisocial par excellence. À l’occasion des élections de 2019, il semblait opposé au relèvement de l’âge de la retraite à 67 ans et en faveur d’une pension minimale de 1.500 euros. Poudre aux yeux. Le VB liait explicitement l’âge de la retraite au nombre d’années et d’heures travaillées et il fallait 40 ans de carrière (66.000 heures travaillées) pour obtenir une pension minimale. Concrètement, seules les personnes travaillant à temps plein auraient eu droit à cette pension minimale ! Comme les femmes sont plus nombreuses à travailler à temps partiel (40,7 % de celles-ci selon Statbel), la proposition du VB était donc également très discriminatoire envers elles.
Le VB n’a pas bougé d’un iota sur ce terrain. Il a toutefois adapté le montant qu’il préconise pour une pension minimale à 1.650 euros, une correction qui ne reflète même pas l’inflation. Et quand le gouvernement De Croo a présenté sa réforme des pensions, qui s’attaque frontalement à celle des fonctionnaires, le VB l’a qualifiée de « rouge foncé ». Pour la droite et l’extrême droite, les conditions d’accès à une pension minimale ne sont jamais assez strictes.
Dans chaque domaine, le Vlaams Belang ne sert qu’une partie de la population : les riches ! En 2017, le VB a voté en faveur du renforcement de la fameuse loi de 1996 sur la norme salariale qui assure le gel des salaires. Le parti prétend pourtant défendre le pouvoir d’achat du « Flamand ordinaire »… Par contre, quand une législation a été présentée au Parlement européen portant sur la création d’une liste noire des États membres qui sont des paradis fiscaux et d’un cadastre des impôts payés par les multinationales, les élus du Vlaams Belang s’y sont opposés. Le Vlaams Belang et la N-VA ont été les seuls partis belges à voter contre l’introduction d’un salaire minimum européen. Ce salaire minimum aurait augmenté les salaires, en particulier en Europe de l’Est, mais cela aurait découragé les délocalisations vers ces pays ou les pratiques de dumping comme l’importation de travailleurs temporaires. Le VB clame vouloir protéger le « peuple flamand » de ces deux problèmes, et aime y injecter des fables xénophobes, mais il soutient activement la poursuite de ces pratiques(1).
Le VB fait tout ce qui est en son pouvoir pour garantir les profits des très riches aux dépens de notre sécurité sociale avec toutes sortes d’avantages fiscaux, mais aussi en s’attaquant aux principales lignes de défense du mouvement ouvrier. Le Vlaams Belang est un parti résolument antisyndical. Il veut réduire autant que possible le pouvoir du mouvement ouvrier organisé, afin de laisser le champ libre aux patrons. Il veut imposer la personnalité juridique aux syndicats, ce qui les obligerait, entre autres, à rendre publiques les caisses de grève (au grand bonheur des patrons). Il veut également retirer aux syndicats le paiement des allocations de chômage.
Pour tous ses problèmes, le VB pointe du doigt les « étrangers ». Les migrants constitueraient la plus grande calamité de notre société, alors qu’ils sont victimes du système capitaliste tout comme le reste de la population. Par contre, pas un mot sur les grands profiteurs capitalistes qui engloutissent des milliards. Derrière le masque du « peuple » se cache un parti chien de garde du capital. Le VB botte en touche dès qu’il s’agit de s’en prendre aux plus riches. C’est parfaitement délibéré. L’extrême droite aide à monter les différents groupes de victimes de ce système antisocial les uns contre les autres afin que le cœur du problème, le capitalisme, soit protégé de toute remise en question.
Si le congrès socio-économique du VB se déroule sans riposte, il aura plus facile à répandre ses mensonges pour gagner le soutien des travailleurs et des jeunes. Cela fait partie de sa stratégie pour s’assurer une victoire électorale retentissante le 9 juin prochain. Les syndicats et la gauche ont un rôle central à jouer pour faire tomber les masques.
Il faut une alternative sociale cohérente aux politiques antisociales. Il faut partager les richesses, pas diviser les travailleurs ! Et pour redistribuer cette richesse, la classe travailleuse doit elle-même en prendre le contrôle.
(1) https://lavamedia.be/het-asociale-stemgedrag-van-extreemrechts-30-voorbeelden
-
L’extrême droite voudrait récupérer notre colère… C’est la lutte sociale qui est nécessaire !
Aux élections de 2019, le Vlaams Belang avait triplé son score électoral par rapport à 2014. Ce succès reposait en large part sur le dégoût qu’inspirent les partis traditionnels ainsi que sur un programme socio-économique apparemment plus axé à gauche. En vérité les priorités du parti flamand d’extrême droite n’ont jamais changé et toute sa pratique parlementaire démontre un attachement indéfectible aux attaques antisociales. Mais si ce mensonge n’est pas démasqué par la lutte sociale, le succès de 2014 menace de se répéter en pire. Dans les sondages actuels, le Vlaams Belang est aujourd’hui le premier parti de Flandre.
Aux précédentes élections, le Vlaams Belang semblait défendre de ramener l’âge légal du départ à la retraite à 65 ans ou encore de fixer la durée d’une carrière complète à 40 ans au lieu de 45 ans. Le parti défendait également la diminution de la TVA sur l’énergie de 21% à 6%. Dans la pratique, il n’a été question que de soutien au blocage des salaires et autres mesures antisociales, mais tout semble indiquer que le VB va répéter ses mensonges. Cette approche est également à la base du succès électoral en France du Rassemblement national de Marine Le Pen et des Frères d’Italie de Giorgia Meloni. Parallèlement, Le Belang continue d’entretenir des liens avec des groupes plus ouvertement violents comme Schild & Vrienden.
Du côté francophone, l’extrême droite est peu organisée, principalement en raison d’un puissant mouvement ouvrier qui riposte systématiquement contre chaque tentative de l’extrême droite de mettre un pied dehors. L’autre élément important, plus récent, est l’existence d’une alternative électorale de gauche sous la forme du PTB.
Un combat contre toute la politique antisociale
Avec qui construire le mouvement antifasciste ? C’est une question essentielle. Face à l’ampleur du danger, la tentation est grande de brasser le plus large possible. Mais soyons sérieux, ces trente dernières années, les partis dit « démocratiques » ont repris et concrétisé une grande partie du programme en 70 points du Vlaams Blok, ancien nom du Vlaams Belang. Ce programme paru en 1992 et adapté en 1996, « Immigration : les solutions. 70 propositions pour résoudre le problème des étrangers », mentionnait notamment la création d’un Secrétariat d’État à l’immigration (c’est dorénavant fait !), l’extension des centres fermés pour étrangers (ça a été fait, et c’est encore prévu !), les expulsions collectives (fait, et refait !) et le durcissement de l’accès à la nationalité (fait).
PS et ECOLO peuvent bien soutenir en Wallonie le dépôt de motions pour déclarer des villes « antifascistes » (ce qui a été fait pour Mons, Charleroi, Namur et Liège), ces deux partis ont participé à des gouvernements dont la politique a rendu plus acceptable le racisme du Vlaams Belang. L’actuel gouvernement fédéral a encore décidé l’accélération des procédures d’examens et l’exécution plus rapide des décisions d’expulsions et de nouvelles restrictions au regroupement familial tout en fermant une fois de plus la porte à toute régularisation collective.
Et ce n’est pas tout. Ces partis sont aussi responsables de l’application de la politique antisociale qui pousse de plus en plus de gens dans le désespoir et la panique, ce qui peut en faire des proies pour le discours de l’extrême droite.
L’antifascisme conséquent est intrinsèquement lié à une opposition farouche aux politiques antisociales et à celles et ceux qui les appliquent. Personne ne compte sur des pyromanes pour éteindre un incendie, l’antifascisme ne fait pas exception à la règle. Un programme audacieux de changement social, c’est un des piliers du combat contre l’extrême droite.
Un autre pilier est une organisation démocratique, qui vise à créer l’unité dans la lutte dans le respect des divers courants politiques et des modes d’expression de leurs opinions. C’est ainsi que l’on peut construire le mouvement le plus large possible, en allant chercher des couches neuves et sans rester dans l’entre-soi militant et radical.
L’action de masse est la meilleure manière non seulement de bousculer la confiance de l’extrême droite, mais aussi d’aller chercher les moyens dont nous avons besoin pour assurer un avenir à chacune et chacun, et que plus personne ne puisse plus ainsi se tromper de colère. Selon nous, cela signifie le renversement du capitalisme et la construction d’une société réellement démocratique, où les travailleur.euse.s et la jeunesse posséderont les grands moyens de production et décideront de leur utilisation.
-
La Wallonie et Bruxelles sont-elles à l’abri de l’extrême droite ?
Allons droit au but : la réponse à cette question est négative. La Belgique francophone n’est pas une forteresse démocratique impénétrable pour l’extrême droite comme les partis au pouvoir aiment à le présenter. Si l’extrême droite y est à peine organisée, c’est principalement en raison d’un puissant mouvement ouvrier à la riposte antifasciste systématique et de l’existence d’une alternative électorale de gauche sous la forme du PTB.
Le Grand baromètre Ipsos-Le Soir de fin mars a indiqué qu’une majorité de Flamands et de Wallons refusent qu’il y ait plus de places d’accueil pour les réfugiés. Si la situation diffère à Bruxelles, c’est que la crise de l’accueil y est beaucoup plus visible et qu’un mouvement de solidarité avec les réfugiés conséquent a émergé au fil des ans. L’année dernière, un sondage a été réalisé sur la manière dont les Belges voteraient s’ils étaient autorisés à participer aux élections françaises. En Wallonie et en Flandre, Le Pen est arrivée en deuxième position, tandis qu’à Bruxelles, c’est Zemmour qui l’a emporté. Ce ne sont là que quelques indications du potentiel de l’extrême droite dans toutes les régions du pays.
Des tentatives visent à transformer ce potentiel en une force d’extrême droite francophone organisée. Malgré les ressources injectées par les forces d’extrême droite amies de Flandre, de France et des Pays-Bas, « Chez nous » peine à décoller en Wallonie. D’autre part, une tentative d’extrême droite de saboter une lecture de contes inclusifs par des drag-queens à La Louvière le 22 avril a été repoussée avec succès par des antifascistes.
C’est cette riposte et cette mobilisation systématiques – avec l’implication active de forces syndicales – qui font toute la différence. Cela ne suffit pas pour éliminer la propagation des préjugés racistes, sexistes et queerphobes, mais cela complique les capacités de construction des forces d’extrême droite. Ces moments de mobilisation sont également l’occasion idéale de débattre de la manière d’étendre cette résistance contre tout ce qui nous divise dans l’ensemble du mouvement ouvrier.
Nous ne pouvons pas compter sur les partis procapitalistes pour répondre à la menace d’extrême droite. Avec leurs politiques antisociales, ils alimentent le feu qu’ils prétendent vouloir éteindre ! Ils se cantonnent au cadre strict du capitalisme, toujours porteur d’inégalités et de précarité. Leurs politiques antisociales organisent la misère, c’est le terreau sur lequel peuvent se développer la logique de division et les préjugés. C’est pourquoi la riposte antifasciste du mouvement ouvrier repose sur la mobilisation autour d’un programme de changement de société pour en finir avec le « ventre fécond d’où a surgi la bête immonde », pour paraphraser Bertold Brecht.
-
JUSTICE pour Sanda. Combattons la justice de classe et le racisme !
C’est tout le système qui est coupable !
Dimanche, des centaines de personnes sont descendues dans les rues de Bruges, Bruxelles et Gand pour réclamer “Justice pour Sanda”. Auparavant, des actions avaient également eu lieu à Anvers, Louvain, Genk et Hasselt. L’organisation de jeunesse du PSL, les Etudiant.e.s de Gauche en Action et la Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) ont organisé leur propre action à Bruges et nous avons appelé les gens à se rendre aux actions des autres villes. Nous avons discuté des raisons pour lesquelles la justice n’est pas un allié dans notre lutte contre la discrimination. Il existe une justice de classe dans cette société, nous devons nous organiser contre ce système qui repose notamment sur les privilèges de classe et le racisme. Merci à toutes celles et ceux qui ont participé à ces actions, mais notre combat ne s’arrête pas maintenant. Nous appelons à faire de l’action annoncée le 18 juin à Gand une manifestation aussi importante que possible. Rendez-vous à 15h à l’hôtel de ville pour #JusticePourSanda.
Tract d’EGA et de la Campagne ROSA
Les chefs du cercle étudiant élitiste Reuzegom ont été condamnés, mais Sanda Dia n’a pas pour autant reçu justice. Chez beaucoup dominent colère, indignation et désillusion. Ce procès est devenu une parfaite illustration de la justice de classe. Les avocats hors de prix des dirigeants du cercle ont fait en sorte qu’ils s’en sortent avec une amende ridicule, des travaux d’intérêt général et… un certificat de bonne vie et mœurs vierge ! Leur pédigrée leur a permis de tirer parti de leurs privilèges de classe. Qui supporte ça ? Cette colère alimente les actions #JusticePourSanda, merci d’y participer.
C’est vrai, aucune sanction n’aurait pu ramener à la vie le fils ou l’ami qu’était Sanda. Mais soyons sérieux, des amendes plus lourdes existent pour des infractions routières ou en train ! Et pas pour de graves manquements conduisant à la mort de quelqu’un ? Sur les réseaux sociaux, de nombreux témoignages comparent les peines ridicules des dirigeants de Reuzegom aux sanctions plus graves reçues pour des actes qui le sont bien moins, surtout pour des personnes non blanches.
C’est tout le système qui est coupable !
#JusticePourSanda illustre pourquoi nous ne pouvons pas compter sur cette justice de classe dans notre combat contre les discriminations. Le système judiciaire apporte souvent son aide au racisme, au sexisme ou encore à l’exploitation (pensons à son rôle contre les grévistes de Delhaize). Tout récemment, Jeff Hoeyberghs a été acquitté pour le racisme et le sexisme dégueulasse dont il avait fait preuve lors d’une conférence du cercle étudiant d’extrême droite KVHV à l’université de Gand. Le juge a invoqué son “droit à la liberté d’expression”, qui lui permet visiblement d’inciter à la violence et la haine contre les femmes et les personnes victimes de racisme. Nous condamnons toutes et tous ces décisions. Elles démontrent que la lutte contre les discriminations s’oppose à ce système capitaliste qui repose sur les inégalités.
Plus jamais ça !
De plus en plus d’étudiant.e.s peinent à se payer un kot ou luttent pour trouver un job correct. Comme Sanda, beaucoup cherchent d’autres moyens pour s’en sortir. La réalité de la société d’aujourd’hui est brutale : les inégalités explosent, le manque de logements accessibles ou d’emplois décents est épidémique. Ces tensions sont attisées et offrent un espace aux discriminations et à la violence. C’est ce qu’exprime la croissance du Vlaams Belang. L’extrême droite cherche à dévier la colère de gens plongés dans le désarroi faute d’alternative suffisamment crédible. Mais le VB n’utilise son influence que pour lancer des campagnes de haine racistes ou LGBTQIA+phobes. Il s’en prend à des boucs émissaires pour détourner l’attention des véritables responsables des problèmes sociaux.
Les rituels dégradants de Reuzegom ou du KVHV (le club étudiant de Dries Van Langenhove de Schild &Vrienden) ont un objectif très clair : préparer leurs membres, l’élite de demain, à ne pas hésiter à recourir à l’arrogance la plus crasse, aux discriminations les plus brutales et aux abus de pouvoir les plus infâmes. Les Etudiant.e.s de Gauche en Action (EGA) et la Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) sont solidaires des proches de Sanda et de toutes les victimes de la justice de classe et du racisme. Nous exigeons justice pour Sanda, mais nous voulons surtout nous assurer qu’un tel drame ne se reproduise plus. Nous voulons riposter contre chaque acte de discrimination et lier la lutte contre les oppressions au combat pour une autre société. Personne ne devrait jamais avoir à rejoindre un cercle comme Reuzegom pour chercher à s’en sortir dans la vie. les moyens existent pour offrir un véritable avenir à chacun.e. Allons les chercher !
Prochains rendez-vous
> PRIDE IS A PROTEST – 28 juin – 18h30 @Coyendanspark, Gand – Un capitalisme arc-en-ciel ? Non merci ! Les passages pour piétons arc-en-ciel et autres mesures qui ne coûtent rien ne conduiront pas à l’égalité réelle ! Venez manifester pour les droits des personnes LGBTQIA+ et contre l’homophobie et la transphobie de l’extrême droite ! Des départs collectifs sont prévus de Bruxelles et de Wallonie. Contactez-nous !
> CAMP D’ETE – 7-13 juillet @Kleine Brogel – Au programme (entre autres…) : 8 juillet : meeting sur la lutte antifasciste en Belgique et au niveau international / 11 juillet : Echange antifasciste sur le premier “dimanche noir” de 1991 et comment en éviter une répétition / 11 juillet : Discussion sur les origines du racisme / 12 juillet : Discussion sur la justice de classe et la lutte antiraciste après #JusticePourSanda et #JusticePourAdil
> MEETING international – L’actualité des idées de Karl Marx – 23 juillet 19h30 @Louvain ‘Auditorium Vesalius’ – Rencontre organisée par ROSA International et Alternative Socialiste Internationale (ASI, dont le Parti Socialiste de Lutte est la section belge).



-
Mobilisation antifasciste Stand Up: poursuivons la lutte, toutes et tous à Gand le 28 juin !
La coalition contre le racisme Stand Up a mobilisé plusieurs centaines de personnes ce lundi midi à Bruxelles contre le danger représenté par l’extrême droite. L’initiative visait à réagir face à une mobilisation du Vlaams Belang dans la capitale.
Cette mobilisation ne s’est pas faite sans peine : les autorités avaient dans un premier temps décidé d’interdire la manifestation antifasciste pacifique en renvoyant dos à dos extrême droite et organisations liées aux mouvements sociaux. Comme l’a précisé Stand Up « nous rappelons que le fascisme et l’antifascisme ne sont pas comparables : les premiers véhiculent un message de haine et de division, les seconds, un message de solidarité et d’égalité. » Finalement, une décision du Conseil d’État a été signifiée samedi soir pour suspendre l’interdiction de manifester contre l’extrême droite.
Stand Up a très correctement accentué qu’il est important de dénoncer le discours pseudo-social du VB comme « hypocrite et mensonger ». « L’extrême droite vote contre une augmentation du salaire minimum européen, défend la mise sous franchise chez Delhaize, et s’oppose à l’investissement dans les services publics, tels que les soins de santé ou l’enseignement. Car en réalité, l’extrême droite se renforce grâce au mécontentement généré par des décennies de politiques d’austérité des gouvernements successifs, et qui ont miné l’accès aux services essentiels, et dégradé les conditions de vie et de travail d’une grande partie de la population. Pour stopper la montée de l’extrême droite, nous sommes convaincu.es qu’il est également nécessaire de lutter contre les politiques antisociales, en défendant avec audace une société différente basée sur la solidarité et la satisfaction des besoins de chacun et de chacune. »
L’extrême droite ne peut s’en sortir avec ces mensonges que pour autant que le mouvement ouvrier lui laisse l’espace de le faire. La meilleure riposte antifasciste, c’est d’organiser sérieusement la lutte pour arracher des investissements publics massifs dans les soins de santé et l’enseignement, pour assurer un travail décent avec des salaires qui ne sont pas des miettes et une réduction collective du temps de travail sans perte de salaire et avec embauches compensatoires, l’abaissement de l’âge de la pension, le rétablissement complet du mécanisme d’indexation des salaires et allocations sociales, des logements abordables par le biais d’un plan de construction et de rénovation de logements sociaux… L’extrême droite s’est toujours trouvée de l’autre côté des barricades dès lors qu’il s’agissait d’obtenir des avancées sociales. Il n’en va pas autrement aujourd’hui.
Une riposte antifasciste conséquente implique de se mobiliser et d’occuper les rues pour limiter l’espace laissé à la haine et à la violence. Cela signifie aussi de convaincre les collègues, d’entamer des discussions entre amis et connaissances. Les syndicats ont un rôle essentiel à jouer à ce titre, rôle qu’ils seront plus rapidement enclin à jouer sous la pression d’une mobilisation antifasciste active et soutenue. Nous soulignons d’autre part que nous ne bloquerons pas l’extrême droite en cherchant à constituer des « fronts démocratiques » avec les partis établis qui sont précisément responsables des politiques antisociales ! Comme le disait Malcolm X : « Il ne peut y avoir de capitalisme sans racisme ». C’est tout le système qui est coupable ! Mettre fin au racisme exige de se battre pour une autre société, en faveur selon nous d’une alternative socialiste démocratique.
Le PSL/LSP était bien entendu présent à cette mobilisation, avec son organisation de jeunesse Etudiant.e.s de Gauche en Action (EGA) et leur campagne féministe socialiste ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité). Nous avons derrière nous une longue tradition antifasciste. Dans les années 1990, nous avons été à l’origine de la campagne Blokbuster, qui a organisé plusieurs centaines d’actions de jeunes contre le VB et n’a jamais cessé de mobiliser, notamment contre les marches de la haine du NSV (l’organisation étudiante officieuse du Vlaams Blok/Belang) dans les années 2000 et 2010.
Ces derniers mois, nous avons participé aux mobilisations combatives contre les meetings de la figure de proue du VB Filip Dewinter aux universités d’Anvers et de Gand. Avec la Campagne ROSA, nous avons répondu au sexisme et à la LGBTQIA+phobie du VB. Pas plus tard que le 17 mai, nous avons été à l’initiative d’une manifestation « Pride is a Protest » à Bruges, où l’extrême droite est passée à l’offensive ces derniers mois contre les personnes LGBTQIA+. Le 28 juin, une manifestation « Pride is a Protest » sera à nouveau organisée à Gand (18h, Coyendanspark, des départs locaux collectifs sont organisés de Bruxelles et de Wallonie). C’est le prochain rendez-vous antifasciste connu, mobilisez autour de vous pour y participer !
D’autre part, lors de notre camp d’été – du 7 au 13 juillet – nous discuterons du lancement d’une nouvelle campagne antifasciste à la rentrée en amont des élections de 2024. Participez à cette campagne !
Photos : Pol























-
Communiqué de presse : la coalition Stand Up manifestera contre l’extrême droite ce lundi 29 mai
Face à la menace de l’extrême droite, il est nécessaire de descendre dans la rue pour défendre une société solidaire
La Coalition Stand Up contre l’extrême droite et le fascisme a été consternée d’apprendre la décision d’interdire notre manifestation pacifique organisée le 29 mai, en réaction à la manifestation nationale du Vlaams Belang (VB), qui se déroulera le même jour dans les rues de notre ville. Cette décision constitue une atteinte aux droits fondamentaux à la liberté d’expression et de manifestation des forces progressistes et antifascistes. D’ailleurs, dans un contexte de limitation du droit de grève, d’interdiction des actions collectives des travailleur.euse.s de Delhaize et de répression croissante des mouvements sociaux, cette décision risque de contribuer à la normalisation des idées et des discours de l’extrême droite.
Car même s’il y a eu une décision d’interdiction de la manifestation du VB par les autorités bruxelloises (décision cassée par le Conseil d’Etat), nous rappelons que le fascisme et l’antifascisme ne sont pas comparables : les premiers véhiculent un message de haine et de division, les seconds, un message de solidarité et d’égalité. Réserver le même traitement aux deux camps est non seulement dangereux, mais néglige aussi sérieusement un pan de notre histoire sociale. Le VB atteint aujourd’hui 25% de voix dans les sondages, avec la possibilité d’un nouveau « dimanche noir » à l’horizon. D’autant que ce parti met des moyens pour parrainer l’émergence en Wallonie et à Bruxelles du parti « Chez nous » et ainsi casser « l’exception belge francophone » dans le paysage européen de l’extrême droite. Il est donc
nécessaire que le mouvement antifasciste et progressiste organise une riposte au niveau local et national.Le rassemblement d’extrême droite du 29 mai n’est que le point culminant d’une série de mobilisations locales, visant à renforcer la dynamique électorale du VB et de promouvoir un discours discriminatoire et raciste. Celui-ci représente une menace pour toutes les personnes ciblées par la rhétorique de l’extrême droite et favorise l’augmentation de la violence raciste, sexiste et LGBTQIA+phobe dans la société.
Pour nous toutes et tous, il est important de dénoncer le discours pseudo-social du VB comme hypocrite et mensonger. L’extrême droite vote contre une augmentation du salaire minimum européen, défend la mise sous franchise chez Delhaize, et s’oppose à l’investissement dans les services publics, tels que les soins de santé ou l’enseignement. Car en réalité, l’extrême droite se renforce grâce au mécontentement généré par des décennies de politiques d’austérité des gouvernements successifs, et qui ont miné l’accès aux services essentiels, et dégradé les conditions de vie et de travail d’une grande partie de la population. Pour stopper la montée de l’extrême droite, nous sommes convaincu.es qu’il est également nécessaire de lutter contre les politiques antisociales, en défendant avec audace une société différente basée sur la solidarité et la satisfaction des besoins de chacun et de chacune.
Pour revendiquer le droit démocratique à manifester contre les idées réactionnaires et antidémocratiques de l’extrême droite dans une ambiance pacifique et festive, ainsi que pour sensibiliser et mobiliser la population face à la menace réelle constituée par l’extrême droite, nous avons contesté l’interdiction de notre manifestation “Fascists not welcome” par une demande de suspension en extrême urgence auprès du Conseil d’Etat.
A 21 heures, nous avons reçu la décision du Conseil d’État qui suspend l’interdiction de manifester ce lundi 29 mai contre l’extrême droite dans notre ville. Nous sommes convaincu.e.s que notre rassemblement sera un acte de solidarité festif et de résistance contre l’intolérance et la haine. Nous appelons tous les collectifs, organisations et individus à se joindre à nous dans notre lutte contre l’extrême droite et à exprimer, de manière pacifique, leur opposition aux forces racistes et antisociales qui menacent d’approfondir les inégalités et la violence dans notre société. Rendez-vous est donné à 12h Place Poelaert.
Coalition Stand-Up contre l’extrême droite et le fascisme
Contact presse :
- Felipe Van Keirsbilck (CNE) : 0489/10.80.07
- Yves Lodonau (MRAX) : 0486/02.00.48
- Julien Dohet (FGTB) : 0478/57.28.96
- Signataires de l’appel à la manifestation « Fascists not welcome ! »
Coalition Stand-up contre l’extrême droite et le fascisme
- FGTB Bruxelles
- FGTB Wallonne
- CNE
- CGSP ACOD ALR LRB
- CSC Bruxelles
- MOC Bruxelles
- Ligue des droits humains
- Front d’Action Révolutionnaire
- Réseau ADES
- Collectif des coursier-e-s/KoeriersCollectief
- CSC-ENSEIGNEMENT Bruxelles
- Culture & Démocratie
- Groupe Syndical Antifasciste du CEPAG Bruxelles
- Comité femmes FGTB
- Niemand is illegaal – No one is illegal
- L’union des sans papiers pour la régularisation
- Front Antifasciste Liège 2.0
- Antifascist Action Belgium
- Mons Antifa
- Collectif antifasciste Namurois
- Stop Racisme En Fascisme
- Stand Up tegen racisme en fascisme
- La Fronde
- Campagne ROSA
- Jeunes anticapitalistes
- Etudiant.e.s de Gauche en Action (EGA)
- Union syndicale étudiante
- Ecolo j
- JOC Mons-Borinage
- Gauche anticapitaliste
- SAP-Antikapitalisten
- Révolution/Vonk
- Le DK
- Les Acteurs et Actrices des Temps Présents
- PAC Mons-Borinage
- PAC Bruxelles
- Equipes Populaires Luxembourg
- Collectif des Femmes qui l’Ouvrent (CFO)
- asbl 2bouts
- Agir pour la Paix
- MRAX
- Pink Wave
- Greenpeace Belgium
- Sous l’Arbre à Palabre (SAP)/Radio Campus
- Code Rouge
-
Commémorations du 8 mai. Rendre hommage aux antifascistes d’hier en poursuivant leur combat aujourd’hui
Ce 8 mai, des commémorations de la capitulation de l’Allemagne nazie ont pris place dans de nombreuses villes du pays, à l’initiative de la Coalition du 8 mai.
Si les activités organisées étaient essentiellement culturelles (y compris hélas avec la prise de parole du bourgmestre Open VLD à Gand…), un rassemblement et une petite manifestation avaient été organisés à Liège, avec environ 120 participant.e.s.
Pour la plupart des participant.e.s, il est clair que la meilleure façon de commémorer le combat antifasciste d’alors, c’est de continuer à se battre aujourd’hui contre l’extrême droite mais aussi contre le terreau qui les alimente : la politique antisociale.
L’approche antifasciste de la campagne Blokbuster reste la boussole de notre travail sur ce terrain. Aujourd’hui, il faut davantage de logements abordables, de services publics, d’emplois avec des salaires et des conditions qui ne vous obligent pas à avoir besoin de deux ou trois emplois pour joindre les deux bouts. C’est avec de telles revendications qui nous unissent pour s’en prendre aux pénuries sociales que nous pouvons repousser la division de l’extrême droite !
Luttons activement contre toute forme de division, en mettant l’accent sur la lutte contre le sexisme, la LGBTQIA+phobie et le racisme ! Nous avons protesté contre Dewinter dans les universités flamandes, nous avons fait campagne pour Pride is a Protest. Le potentiel de résistance est là. Le 15 avril, même dans la petite commune de Berlaar, une manifestation antifasciste réunissant 80 personnes a été organisée contre une conférence de Dewinter à laquelle assistaient 60 spectateurs.
Notre approche met l’accent sur les thèmes sociaux. Ce n’est qu’en unifiant les luttes de la classe travailleuse que nous pourrons mettre fin aux conséquences des nombreuses crises imposées par le capitalisme. Unifier les luttes et se concentrer sur le changement de société signifie d’aller à l’encontre de tout ce qui nous divise. C’est aussi populariser une alternative au capitalisme. Les inégalités sont le terreau de toutes les pourritures, y compris de l’extrême droite. À l’inverse, nous promouvons une société socialiste qui utilise son colossal potentiel dans l’intérêt de la majorité de la population.








-
Antifascisme. Ni les migrants, ni les jeunes queer ne sont responsables des prix au supermarché !
Bloquer l’extrême droite et la haine par la lutte antifasciste !
Y aura-t-il un gouvernement flamand Vlaams Belang / N-VA en 2024? C’est peu probable, mais nous n’en avons jamais été aussi proches. De plus, des coalitions locales peuvent intégrer le VB en octobre 2024. Une extrême droite plus confiante signifiera automatiquement l’augmentation des actes de haine et des incidents violents.
Certains disent que la population flamande est tout simplement de droite. Ce n’est pas notre avis. Het Laatste Nieuws et le Grand sondage de VTM ont sondé l’électorat au sujet de ses principales préoccupations. Le manque d’accès à des logements abordables et aux soins pour les personnes âgées sont arrivés en tête (la hausse des prix n’était pas prise en compte dans l’enquête). L’asile et la migration figuraient loin derrière. Dans toutes les régions du pays, la méfiance et le rejet des partis traditionnels sont particulièrement forts.
L’offensive anti-woke à l’aide de la haine
Avec des responsables politiques traditionnels qui défendent toutes les nuances d’austérité dans l’intérêt des super-riches, cette méfiance est tout sauf surprenante. C’est ce que l’extrême droite exploite pour marquer des points. Elle tente de transformer la méfiance en division. La N-VA ne fait pas autre chose : elle détourne l’attention de ses propres échecs sociaux en luttant contre les moulins à vent du « monstre woke-ness ». Si De Wever s’en prend invariablement au woke-ness, c’est pour rendre suspecte toute opposition à l’oppression et, surtout, pour défendre le système en place.
Entre-temps, les politiques de droite du gouvernement flamand dirigé par la N-VA sont si impopulaires qu’un nouveau gouvernement fédéral de droite, comme ce fut le cas il y a près de dix ans avec Charles Michel, n’obtiendrait pas de majorité aujourd’hui, même du côté néerlandophone. Après les désastres survenus dans les centres d’accueil et la crise de l’enseignement, cela n’est pas surprenant. De Wever peut bien souffler dans sa trompette contre la « cancel culture », ce sont les politiques budgétaires de son propre gouvernement et de son conseil communal qui portent atteinte à la culture. Avec sa guerre culturelle, De Wever tente de mettre tout ça sous le tapis.
La campagne de De Wever donne du grain à moudre à l’extrême droite. À Bruges, un atelier de lecture queer a été perturbé par le Vlaams Belang et Schild&Vrienden. Une campagne de haine a ensuite été lancée contre Dalilla Hermans, désignée pour diriger le projet visant à faire de Bruges la capitale culturelle de l’Europe en 2030. La N-VA a immédiatement pris le train en marche, arguant que ce n’était pas le racisme, mais Hermans elle-même qui polariserait le débat. Le président du parti lui-même a été envoyé aux émissions de grande écoute pour justifier cette position qui ne fera que normaliser la haine d’extrême droite.
Le Vlaams Belang prétend être un parti social, mais sa mince couche de vernis social (particulièrement hypocrite d’ailleurs) n’existe que pour semer la haine et la division avec d’autant plus d’efficacité. La majorité de la population ne digère toujours pas l’idée de travailler jusqu’à 67 ans. Lorsque le mouvement syndical a protesté contre le relèvement de l’âge de la pension, le VB a organisé de petites actions contre les syndicats !
Le VB prétend soutenir le personnel de Delhaize, mais il s’est opposé à proposition au parlement visant à débattre politiquement de l’attaque contre le personnel. Le VB défend la mise sous franchise. L’extrême droite est toujours du côté des patrons, grands et petits.
Ce ne sont pas les réfugiés ou les personnes issues de l’immigration, et encore moins les jeunes queer, qui rendent le caddie de supermarché inabordable. C’est la cupidité des actionnaires des grandes entreprises, pour qui 2,5 milliards d’euros de bénéfices chez Ahold-Delhaize (pardon, Hold-Up Delhaize) ne suffisent pas.
Ne les laissons pas gouverner !
Nous nous opposons à un gouvernement ou à des coalitions locales avec l’extrême droite. L’extrême droite au pouvoir ouvre la porte à encore plus d’attaques contre les travailleurs, les personnes issues de l’immigration, les femmes et les personnes LGBTQIA+. Il suffit de regarder ce que Trump, Bolsonaro, Modi ou Meloni signifient. Un renforcement de l’extrême droite renforce leur haine, nous l’avons déjà vu après la victoire électorale du VB en 2019 qui a été suivie par plus d’incidents de violence, de racisme et de queerphobie.
Nous ne partons pas du principe que la croissance de l’extrême droite est une affaire réglée. L’alternative à celle-ci peut et doit venir de la gauche politique et syndicale. Le mouvement des travailleur.euse.s peut transformer une méfiance légitime en lutte collective et ainsi retourner le débat public. C’est ce qui s’est passé en France. Oui, nous avons besoin d’une bataille d’idées. Mais c’est par la lutte des classes que la bataille d’idées est la plus efficace. C’est alors que l’on voit clairement qui sont nos alliés et qui ne le sont pas.
La menace de l’extrême droite exige une riposte offensive. Nous n’arrêterons pas l’extrême droite en cherchant des fronts démocratiques boiteux avec les responsables des politiques antisociales.
L’extrême droite a pris de l’ampleur dans les années 1990 en capitalisant sur la montée du chômage après les récessions des années 1970 et 1980 et en exploitant les échecs de la gauche, notamment en France au début des années 1980. Nous avons alors défendu l’approche des comités d’action de jeunes et de travailleur.euse.s autour du slogan « Du travail, pas de racisme ! » Nous avons défendu la nécessité de luttes offensives en faveur de revendications sociales et d’un changement de société.
L’approche antifasciste cohérente de Blokbuster reste notre boussole. Aujourd’hui, il faut davantage de logements abordables, de services publics, d’emplois avec des salaires et des conditions qui ne vous obligent pas à avoir besoin de deux ou trois emplois pour joindre les deux bouts. Luttons activement contre toute forme de division, en mettant l’accent sur la lutte contre le sexisme, la LGBTQIA+phobie et le racisme ! Nous avons protesté contre Dewinter dans les universités flamandes, nous avons fait campagne pour Pride is a Protest. Le potentiel de résistance est là. Le 15 avril, même dans la petite commune de Berlaar, une manifestation antifasciste réunissant 80 personnes a été organisée contre une conférence de Dewinter à laquelle assistaient 60 spectateurs.
Notre approche met l’accent sur les thèmes sociaux. Ce n’est qu’en unifiant les luttes de la classe travailleuse que nous pourrons mettre fin aux conséquences des nombreuses crises imposées par le capitalisme. Unifier les luttes et se concentrer sur le changement de société signifie d’aller à l’encontre de tout ce qui nous divise. C’est aussi populariser une alternative au capitalisme. Les inégalités sont le terreau de toutes les pourritures, y compris de l’extrême droite. À l’inverse, nous promouvons une société socialiste qui utilise son colossal potentiel dans l’intérêt de la majorité de la population.