Category: Contre le racisme

  • Des emplois, pas de racisme ! Organisons la résistance contre la politique d’austérité !

    7 mars, 20h, à la gare de Louvain

    Le 7 mars, l’organisation étudiante officieuse du Vlaams Belang (le NSV) tiendra sa marche annuelle de la haine. Cette année, elle aura lieu à Louvain. La campagne antifasciste flamande Blokbuster et les Etudiants de Gauche Actifs organiseront une contre manifestation non-violente le même jour.

    Tract de Blokbuster et des Etudiants de gauche Actifs

    La politique d’austérité ouvre la voie à l’extrême droite !

    Des années de politique libérale, voilà la seule ‘‘réponse’’ de l’Union européenne face à la crise. Sous prétexte de garder la dette sous contrôle, les travailleurs européens et la jeunesse ont dû subir une austérité sauvage.

    Le résultat est un vrai désastre. En Grèce et en Espagne, plus de 50% des jeunes sont au chômage tandis que selon l’agence Eurostat, 68% des Grecs vivent sous le seuil de pauvreté… Mais la dette publique gonfle et gonfle encore. Toute la logique de l’économie néolibérale est un lamentable échec. Les conditions de vie de la large majorité de la population se dirige droit vers un précipice.

    Dans un tel contexte de drame social et de désespoir, les néonazis grecs d’Aube Dorée ont obtenu 7% des voix. Depuis lors, ce parti ne cesse de devenir plus violent contre les immigrés, les homosexuels et les militants de gauche, agressés jusqu’en plein jour.

    Partout en Europe, nous assistons parallèlement à la criminalisation croissante des protestations sociales et des actions de la jeunesse. En Belgique aussi, les Sanctions Administratives Communales sont utilisées pour aider à la répression d’actions de protestations diverses.

    Le NSV , les amis d’Aube Dorée

    Certains se sont récemment demandés si le NSV était toujours bien d’extrême droite et si ses membres sont toujours dangereux. Le NSV a tenu à répondre à sa manière.

    En mars dernier, le NSV a invité à Anvers Udo Voigt, le président du parti néonazi allemand NPD. Le dirigeant du Vlaams Belang Filip Dewinter peut bien qualifier Aube Dorée de ‘‘caricature’’ devant les caméras, les néonazis grecs sont ailleurs cités en exemple. Le président du NSV à Anvers, Stijn Van Boebel, n’hésite pas à faire publiquement l’apologie d’Aube Dorée, et plusieurs membres de l’organisation étudiante officieuse du Belang sont des fans déclarés des néonazis grecs et de ses méthodes terroristes et criminelles. Les radicaux allemands du NPD décrivent pour leur part les militants du NSV comme leurs ‘‘frères d’armes’’.

    Pour une manifestation massive et non-violente

    L’extrême droite n’a pas de réponse à offrir face aux problèmes économiques et sociaux actuels. Ce seraient donc les immigrés, les chômeurs ou les Wallons qui volent les emplois et les moyens pour les logements sociaux et pillent la sécurité sociale ? Une telle absurdité est bien pratique pour protéger les réels responsables : les capitalistes et leurs amis politiciens.

    L’extrême-droite instrumentalise la frustration sociale et cherchent à dévier la colère légitime de la population contre des boucs-émissaires. Pour lutter contre le fascisme et le racisme, il faut aussi offrir une voie à la lutte contre les causes de cette frustration sociale. La campagne antifasciste Blokbuster et les Etudiants de Gauche Actifs appellent à manifester pour montrer que la majorité des étudiants et de la population s’oppose aux idées haineuses et aux méthodes du NSV. Manifestez avec nous contre le racisme et le fascisme. Tout ce qui nous divise nous affaiblit !

    • Aucune reconnaissance des cercles d’extrême-droite dans les universités !
    • Stop aux SAC, stop à la criminalisation des jeunes !
    • Organisons la résistance contre l’austérité et la politique de casse sociale !
    • Des emplois, pas de racisme ! Pour de bons emplois, des logements abordables et un enseignement gratuit pour chacun !
  • 7 mars : Manifestation antifasciste contre le NSV à Louvain

    Des emplois, pas de racisme ! Organisons la résistance contre la politique d’austérité !

    Le 7 mars, l’organisation étudiante officieuse du Vlaams Belang (le NSV) tiendra sa marche annuelle de la haine. Cette année, elle aura lieu à Louvain. La campagne antifasciste flamande Blokbuster et les Etudiants de Gauche Actifs organiseront une contremanifestation non-violente le même jour.

    Par Matthias (Anvers)

    La politique d’austérité ouvre la voie à l’extrême droite !

    Des années de politique libérale, voilà la seule ‘‘réponse’’ de l’Union européenne face à la crise. Sous prétexte de garder la dette sous contrôle, les travailleurs européens et la jeunesse ont dû subir une austérité sauvage.

    Le résultat est un vrai désastre. En Grèce et en Espagne, plus de 50% des jeunes sont au chômage tandis que selon l’agence Eurostat, 68% des Grecs vivent sous le seuil de pauvreté… Mais la dette publique gonfle et gonfle encore. Toute la logique de l’économie néolibérale est un lamentable échec. Les conditions de vie de la large majorité de la population se dirige droit vers un précipice.

    Dans un tel contexte de drame social et de désespoir, les néonazis grecs d’Aube Dorée ont obtenu 7% des voix. Depuis lors, ce parti ne cesse de devenir plus violent contre les immigrés, les homosexuels et les militants de gauche, agressés jusqu’en plein jour.

    Partout en Europe, nous assistons parallèlement à la criminalisation croissante des protestations sociales et des actions de la jeunesse. En Belgique aussi, les Sanctions Administratives Communales sont utilisées pour aider à la répression d’actions de protestations diverses.

    Le NSV , les amis d’Aube Dorée

    Certains se sont récemment demandés si le NSV était toujours bien d’extrême droite et si ses membres sont toujours dangereux. Le NSV a tenu à répondre à sa manière.

    En mars dernier, le NSV a invité à Anvers Udo Voigt, le président du parti néonazi allemand NPD. Le dirigeant du Vlaams Belang Filip Dewinter peut bien qualifier Aube Dorée de ‘‘caricature’’ devant les caméras, les néonazis grecs sont ailleurs cités en exemple. Le président du NSV à Anvers, Stijn Van Boebel, n’hésite pas à faire publiquement l’apologie d’Aube Dorée, et plusieurs membres de l’organisation étudiante officieuse du Belang sont des fans déclarés des néonazis grecs et de ses méthodes terroristes et criminelles. Les radicaux allemands du NPD décrivent pour leur part les militants du NSV comme leurs ‘‘frères d’armes’’.

    Pour une manifestation massive et non-violente

    L’extrême droite n’a pas de réponse à offrir face aux problèmes économiques et sociaux actuels. Ce seraient donc les immigrés, les chômeurs ou les Wallons qui volent les emplois et les moyens pour les logements sociaux et pillent la sécurité sociale ? Une telle absurdité est bien pratique pour protéger les réels responsables : les capitalistes et leurs amis politiciens.

    L’extrême-droite instrumentalise la frustration sociale et cherchent à dévier la colère légitime de la population contre des boucs-émissaires. Pour lutter contre le fascisme et le racisme, il faut aussi offrir une voie à la lutte contre les causes de cette frustration sociale. La campagne antifasciste Blokbuster et les Etudiants de Gauche Actifs appellent à manifester pour montrer que la majorité des étudiants et de la population s’oppose aux idées haineuses et aux méthodes du NSV. Manifestez avec nous contre le racisme et le fascisme. Tout ce qui nous divise nous affaiblit !

    • Aucune reconnaissance des cercles d’extrême-droite dans les universités !
    • Stop aux SAC, stop à la criminalisation des jeunes !
    • Organisons la résistance contre l’austérité et la politique de casse sociale !
    • Des emplois, pas de racisme ! Pour de bons emplois, des logements abordables et un enseignement gratuit pour chacun !
  • Extrême-droite : l’approche violente fait son chemin

    Du côté néerlandophone, le Vlaams Belang s’est pris quelques claques à l’occasion des communales. Mais le danger que représente l’extrême droite n’est pas derrière nous, ce qu’illustre le repositionnement des jeunes du VB. Le succès remporté par les néonazis d’Aube Dorée en Grèce fait des envieux. Parmi les étudiants et l’organisation de jeunesse du Vlaams Belang on trouve notamment des militants du groupe N-SA (Nouvelle alternative solidariste), des néonazis lié au groupuscule Nation du côté francophone.

    Par Geert Cool

    La N-SA essaie de gagner du terrain alors que la direction du Vlaams Belang est encore dans les cordes suite à sa lourde défaite électorale. Le NSV (l’organisation étudiante officieuse du VB) a élu à sa direction un membre de la N-SA, mais ça n’a pas duré longtemps. Il avait osé remettre en question la manifestation annuelle du NSV et même l’IJzerwake, le meeting de l’extrême-droite qui se déroule chaque année à l’Yser pendant l’été. Mais divers militants de la N-SA sont actifs dans le NSV et les Vlaams Belang Jongeren. Cela a exemple été illustré lors du ‘débat’ du NSV organisé à Anvers le 22 novembre consacré à la situation en Israël – Palestine. Un orateur du Vlaams Belang et un orateur de la N-SA s’opposaient, l’un avec la haine de l’islam, l’autre avec une haine encore plus grande pour les juifs. Pour la N-SA, l’antisémitisme est plus fort que l’islamophobie.

    Ses membres ont même participé à une action organisée contre le massacre commis par l’armée israélienne à Gaza. Cette action était à l’initiative d’Intal. Le mouvement anti-impérialiste doit fermement s’opposer à chaque tentative de ces néo-nazis d’être présent.

    La N-SA n’a pas de problème avec la violence. Son dirigeant avait ainsi commenté la violence dont ont été victimes les militantes françaises du mouvement Femen qui s’opposaient à une marche de l’extrême droite contre le mariage des homosexuels. Ces militantes se sont faites tabassées et Kris Roman a déclaré sur Facebook : ‘‘A Paris, les gonzesses moches ont reçu quelques claques sur leurs gueules. C’est ce qu’il faut faire avec toutes les chiennes occidentales de gauche.’’ Voilà le ton qui règne dans ces milieux…

    Aube Dorée a donc déjà quelques disciples chez nous. La seule façon de bloquer leur progression est d’organiser la résistance. En mars 2013, nous organiserons une nouvelle manifestation antifasciste contre le NSV, à Anvers cette fois-ci. C’est l’occasion de manifester contre les sympathisants belges d’Aube Dorée. Rejoignez notre campagne !

  • De Rostock à Aube Dorée

    La violence raciste est de retour, sans avoir jamais véritablement disparu

    Vingt ans après les émeutes racistes de Rostock, en Allemagne, les images d’attaques physiques contre les immigrés et ceux qui n’ont pas la ‘‘bonne couleur’’ sont de retour. Le championnat d’Europe de foot ne restera pas dans les mémoires que pour le sport, mais également pour ces images de hooligans néonazis. En Grèce, le parti néonazi Aube Dorée a obtenu 6,9% des voix, ce qui a renforcé la confiance de ses militants, avec à la clé une augmentation de leurs faits de violence.

    Article par Geert Cool

    Rostock. Violence d’extrême droite et protestations de masse

    En août, nous commémorerons le triste 20e anniversaire des émeutes racistes de Rostock, en ex-RDA. Du 22 au 26 août 1992, plusieurs centaines de militants d’extrême-droite avaient attaqué la ‘‘résidence des tournesols’’ où habitaient des demandeurs d’asile à coup de pierres et de cocktails Molotov. Tout ce temps durant, le voisinage et la police n’avaient pas réagi, ou à peine.

    Début des années ’90, les néonazis ont pu compter sur un soutien croissant parmi la jeunesse qui, suite aux diverses mesures néolibérales, voyaient leur avenir s’assombrir terriblement. En ex-Allemagne de l’Est, la restauration du capitalisme signifiait qu’une infime élite s’enrichissait à grande vitesse tandis qu’une portion grandissante de la population était confrontée au chômage et à la misère. C’était un terrain fertile pour le développement du racisme et des partis d’extrême droite, qui ont pu électoralement croître et être plus actifs dans la rue.

    Les évènements de Rostock ont choqué. Il s’agissait de la pire agression raciste connue en Allemagne depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Auparavant, c’est à peine s’il y avait des réactions suite aux actes de violence racistes, mais l’horreur de Rostock a tout changé. Des milliers de jeunes et de travailleurs sont descendus dans les rues pour participer à des mobilisations antiracistes. Dans toute l’Europe, les sections du Comité pour une Internationale Ouvrière ont réagi par une large campagne antiraciste qui s’est notamment exprimée par une manifestation internationale, à l’initiative de notre campagne antifasciste flamande Blokbuster, en octobre 1992. Environ 40.000 personnes ont participé à cette manifestation des ‘‘Jeunes contre le racisme en Europe’’ dans les rues de Bruxelles.

    Dans le cadre de ces protestations antiracistes, nous avons constamment souligné la nécessité de se baser sur une mobilisation active contre l’extrême droite, sur le terrain, afin de ne pas lui laisser d’espace d’activité, tout en défendant un programme social capable de s’en prendre au terreau sur lequel ces idées nauséabondes se développent. Cette approche est résumée dans le slogan ‘‘des emplois, pas de racisme’’. Ces 20 dernières années, chaque grand rassemblement néonazi en Allemagne a eu à faire face à une riposte antifasciste active. D’autre part, le développement du parti de gauche ‘‘Die Linke’’ a rendu plus difficile aux partis d’extrême-droite de se construire en détournant la colère de la population contre la politique antisociale des partis traditionnels.

    Le duo de la mobilisation et de l’alternative politique

    Les dramatiques évènements de Rostock se sont déroulés au moment où l’ancien Vlaams Belang, le Vlaams Blok, connaissait sa percée électorale en Flandre. D’importants enseignements peuvent être tirés des débats et actions de cette époque.

    Sur base de mobilisations de masse, il a été possible de stopper les pires excès de la violence raciste de l’extrême droite. En Belgique aussi il était nécessaire de se battre sur ce terrain. Ainsi, dans les années 1996-97, à Bruges, les antifascistes et d’autres ont dû faire face aux agressions physiques de l’extrême-droite. Les mobilisations de masse ont brisé leur confiance, car ils n’ont même pas pu trouver de soutien parmi les électeurs d’extrême-droite pour leur ligne politique violente.

    La progression électorale de l’extrême-droite est instable. En Allemagne, plusieurs partis de la droite radicale ont en grande partie disparu de la scène politique en raison de l’existence de ‘‘Die Linke’’, vers où s’exprime l’opposition à la politique de l’establishment. Mais si la gauche échoue à livrer une opposition cohérente tout en défendant une alternative crédible face à la faillite du capitalisme, l’extrême-droite restera une menace.

    Europe de l’Est : La violence n’a pas disparu

    En Allemagne de l’Est, le nombre d’agression a diminué. Les statistiques officielles parlent de 750 cas de violence fasciste en Allemagne en 2010, soit 15% de moins qu’en 2009. C’est tout de même encore deux incidents par jour! Le terreau sur lequel la violence et le racisme peuvent se développer existe encore, tout comme c’est le cas en dans le reste de l’Europe de l’Est.

    A l’occasion du championnat d’Europe de foot, les groupes de hooligans néonazis polonais et ukrainiens ont fait parler d’eux. Les joueurs de couleur ont été hués, ce qui n’est pas une surprise au vu d’images de précédents évènements durant lesquels ces hooligans effectuaient le salut nazi ou agressaient des immigrés. La violence néonazie frappe d’ailleurs également la communauté LGBT (Lesbiennes, Gays, Bisexuels et Transgenres). Dans cette région, il est quasiment impossible d’organiser une Gay Pride. En Russie, ‘‘promouvoir’’ l’homosexualité, c’est même s’exposer à des sanctions.

    En raison de la mauvaise réputation des supporters polonais et ukrainien, certains ont défendu que le Championnat se déroule ailleurs. Faire l’Autruche ne fait pourtant jamais disparaître un problème. Ce championnat aurait pu être l’occasion d’un débat sur le racisme parmi les supporters. Dans ce débat, les arguments moralisateurs ne sont d’aucun secours : on ne combat pas le symptôme d’un système pourri en condamnant la pourriture avec de belles paroles. Une campagne antiraciste basée sur l’explication que le racisme sert avant tout l’élite pour diviser la population qu’elle exploite aurait trouvé un bon écho.

    Avertissements de Grèce

    La profonde crise qui a happé la Grèce a ouvert des possibilités au parti ‘‘Aube Dorée’’ qui, le 17 juin, a réalisé un score de 6,9% et obtenu 18 parlementaires (une perte de trois sièges comparativement aux élections de mai). Ce parti a vu son soutien quelque peu faiblir après le mois de mai en raison de déclarations abominables et suite à diverses agressions physiques. Le dirigeant du parti, Mihaloliakos Nikos, a nié l’existence de l’Holocauste face aux caméras tandis que son collègue le parlementaire Iliad Kasidiaris a frappé ses contradicteurs de gauche lors d’un débat télévisé. Au port de Patras, un groupe d’immigrés a été attaqué à coups de cocktails Molotov par Aube Dorée.

    Malgré ces incidents, le soutient électoral d’Aube Dorée est resté relativement stable. Son noyau actif est en plein essors et dispose d’un grand soutien parmi la police malgré les menaces ouvertes à l’encontre des immigrés, des homosexuels et des militants de gauche. Juste avant les élections, le porte-parole d’Aube Dorée a déclaré : ‘‘Si Aube Dorée est au Parlement, nous allons nous en prendre aux hôpitaux et aux crèches pour foutre dehors les immigrés et leurs enfants afin de libérer la place pour les Grecs.’’ Ils ne remettent donc pas réellement en cause la logique d’austérité et préfèrent affronter les déficits budgétaires en privant les immigrés de leurs droits.

    Ce danger doit être pris au sérieux. La large participation aux campagnes de Syriza ainsi que l’opposition active à la politique d’austérité doit être couplée à l’organisation de la défense du mouvement contre la violence d’extrême-droite. La gauche et les syndicalistes doivent constituer des comités antifascistes dans les quartiers et sur les lieux de travail afin de riposter contre la violence fasciste tout en participant à l’organisation de la lutte contre l’austérité.

    Et chez nous, quel est le danger ?

    L’extrême-droite est actuellement dans une position plus défensive en Belgique, très certainement dans le cas du Vlaams Belang, mais le rapide retour du Front National sur le devant de la scène en France illustre que cela peut n’être que temporaire. Et tout progrès de l’extrême-droite aux élections renforce inévitablement, dans le pays-même et ailleurs, la confiance des néo-fascistes qui veulent aller plus loin pour imposer leur vision par la violence. Le groupuscule néonazi francophone Nation ne l’a pas caché dans son article consacré au succès d’Aube Dorée et intitulé ‘‘La radicalité, ça paie !’’

    Si la colère contre les politiciens et leur politique antisociale ne s’exprime pas par une résistance active avec manifestations, campagnes de terrain, grèves,… ainsi qu’avec le développement d’un prolongement politique large et démocratique, alors la frustration peut être instrumentalisée par l’extrême-droite. L’austérité, c’est encore moins d’emplois, de logements sociaux, de services publics,… Répondre à cette situation signifie de lutter ensemble, que l’on soit ou non d’origine immigrée, pour arracher les moyens nécessaires des mains de l’establishment capitaliste.

    C’est pourquoi nos campagnes antiracistes ne se limitent pas au rejet du racisme. L’infime minorité capitaliste à la tête de la société a besoin de diviser la majorité qu’elle exploite sur base de racisme, de sexisme, d’homophobie,… au besoin par la violence. Il nous faut une alternative au capitalisme, ce qui selon nous ne peut être que le socialisme démocratique, une économie où la satisfaction des besoins de tous seront centraux et non la soif de profits d’une élite de parasites.

  • Royaume Uni : protestations antifascistes à Bristol contre l’English Defense League

    Un bon millier de manifestants antiracistes se sont réunis samedi dernier en plusieurs endroits des environs de Bristol (au sud-ouest de l’Angleterre) afin de protester contre la manifestation de l’organisation néofasciste English Defence League (EDL, Ligue de défense anglaise). Au même moment se déroulait la Bristol Pride, et une manifestation antiraciste organisée par la communauté LGBT (Lesbiennes, Gays, Bisexuels, Transgenres) a également eu lieu.

    La pression de cette campagne a assure que l’EDL reste confines aux confines de la ville, loin des lieux de passage. Cette marche de la haine n’a duré en tout et pour tout que sept minutes, pour une mobilisation nationale qui avait réuni 300 partisans de l’extrême-droite. Une somme de 500.000 livres (640.000 euros environ) a été dépensée en encadrement policiers. Un millier de policiers avaient été appelés de tout le pays, avec à la clé 14 arrestations, notamment pour violence raciste.

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    Le problème c’est les banquiers, pas les immigrés !

    Suite à la crise et à la politique d’austérité, beaucoup de jeunes se retrouveront dans la galère. Niveau études, ce sont des classes surpeuplées dans un enseignement de moindre qualité qui nous attendent dans le secondaire, tandis qu’il faudra payer plus cher les droits d’inscription dans le supérieur. Niveau ‘‘marché de l’emploi’’, le stage d’attente est dorénavant allongé : décrocher un job relève désormais du parcours du combattant. Et lorsque l’on parle d’emplois, on parle surtout de jobs précaires et flexibles qui rendent presque impossible de se consruire un avenir. La politique antisociale des partis traditionnels, c’est plus de chômage, de précarité, d’exclusion et de pauvreté parmi la jeunesse.

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    Les jours ayant précédé la mobilisation antifasciste, la police avait publié une série d’articles dans la presse locale pour enjoindre les manifestants anti-EDL à rester chez eux. Cette tentative visant à briser la mobilisation antifasciste à été jusqu’au point qu’il avait été dit aux manifestants de ne pas se réunir au point de rendez-vous convenu quelques minutes avant l’heure officielle du début de la protestation. Cela n’a toutefois pas su empêcher les syndicalistes, antiracistes, membres des collectivités locales et les familles (certaines accompagnées de leurs enfants en bas âge) de se retrouver dans le centre pour une marche à travers la ville et pour un meeting dans un parc.

    Confusion

    Les principaux organisateurs de l’évènement, un groupe provisoire qui s’est appelé ‘We Are Bristol’ (Nous sommes Bristol), en réalité Unite Against Fascism (UAF, Unis contre le fascisme), porte également une responsabilité dans la confusion qui a régné tout au long de la journée.

    Les réunions organisées entre UAF et les groupes anarchistes locaux n’ont pas permis d’aboutir à un accord et deux manifestations ont été organisées, l’une au centre ville et l’autre à la gare de Temple Meads. La semaine avant l’évènement, aucune négociation n’avait commencé avec la police, aucune manifestation n’avait été organisée au-delà d’une ‘protestation statique’, et aucun service d’ordre de syndicalistes n’avait été constitué pour défendre la marche contre d’éventuelles attaques de l’EDL ou contre les provocations policières.

    La Bristol & District Anti-Cuts Alliance (alliance contre les coupes budgétaires de Bristol et son district) avait fait part de son inquiétude concernant ces différentes faiblesses et avait appelé à la constitution d’un service d’ordre. En conséquence, le jour même, des syndicalistes de la région, dont des membres du Socialist Party (section du CIO en Angleterre et au Pays de Galles) ainsi qu’une grande délégation du syndicat du secteur public PCS, a servi de service d’ordre durant la protestation antifasciste.

    Mais même lorsque la marche avait commencé, avec à sa tête plusieurs délégations syndicales et leurs banderoles, UAF a tenté de contenir la protestation en un simple rassemblement, malgré l’absence de toute stratégie claire concernant l’attitude à adopter face à la police et à l’EDL. C’est à ce moment que la police a tenté d’arrêter plusieurs manifestants. Sans la présence du service d’ordre de syndicalistes, les antiracistes auraient été scindés en deux et le nombre d’arrestations aurait été très important.

    NON à l’austérité

    Quelques membres du parti travailliste – des conseillers communaux, un député et un candidat bourgmestre – ont parlé à la fin du rassemblement. Mais les orateurs de l’UAF n’ont fait part d’aucune critique envers ces politiciens et contre le soutien du parti travailliste à la politique d’austérité. Seul un représentant du syndicat des services publics PCS a attiré l’attention sur le fait que la politique antisociale du parti travailliste détruit les collectivités locales et créé le terreau sur lequel le racisme peut se développé face au manque de moyens pour des logements sociaux, des emplois,… Cet orateur a donc appelé à lier ensemble la thématique de l’antiracisme et celle de l’alternative politique à mettre en place pour plus d’emplois, etc. Des emplois, pas de racisme !

    Ce message a pu compter sur un très bon écho qui a illustré que la plupart des manifestants comprennent très bien que la lutte contre l’extrême-droite et toutes les formes de discrimination doit être liée à la lutte contre les conditions matérielles qui permettent de nous diviser. Les organisateurs de l’UAF dissent ne pas vouloir aborder ces questions sous le prétexte qu’ils veulent le front le plus large possible. Nous pensons au contraire que le plus efficace est de dénoncer non seulement l’extrême-droite, mais aussi ceux qui sont responsables de la frustration que les groupes néonazis instrumentalisent.

    Des groupes religieux, dont certains dirigeants de la communauté musulmane, ont suivi le conseiller communal des Libéraux Démocrates (un parti qui est actuellement au pouvoir avec le parti tory du premier ministre David Cameron) pour qui il faut tolérer la marche de l’EDL au nom du ‘pluralisme’ et en préparation d’une célébration de la diversité le 15 août. Certains dirigeants de la communauté musulmane ont même été jusqu’au point d’appeler au dialogue avec l’EDL!

    Au final, c’est le mouvement ouvrier organisé qui a été la seule force capable d’embarrasser le plus possible les militants de l’EDL. Et même s’il n’a pas été possible de bloquer physiquement la manifestation de l’EDL en raison de l’imposante présence policière, le succès était au rendez-vous.

    Mais l’EDL et l’extrême-droite en général ne pourra pas être battue tant que nous n’aurons pas construits des organisations combatives capables de résister à l’austérité capitaliste. Plutôt que de laisser la population être divisée en se battant pour quelques miettes, nous devons riposter ensemble au-delà de nos confessions religieuses, de notre sexe, couleur de peau,… pour réclamer les richesses produites par les travailleurs et accaparées par les capitalistes. Tout ce qui nous divise nous affaiblit !

  • Namur : Succès remporté par le rassemblement antifasciste

    Une soixantaine de personnes étaient présentes aujourd’hui à Namur pour protester contre l’extrême droite. Le groupuscule Solidarité Unitaire avait en effet voulu manifester dans la capitale wallonne et diffuser son message de haine et de division. En définitive, ce rassemblement réactionnaire avait été interdit, mais les différentes organisations signatrices de l’appel antifasciste avaient voulu maintenir leur rassemblement, avec un certain succès compte tenu du court délai de mobilisation, de l’heure matinale du rassemblement et du fait que l’interdiction de cette contre-manifestation avait été annoncée dans la presse.

    Par Nico

    Derrière Solidarité Unitaire, on retrouve pour responsables deux anciens du Front National, fiers d’avoir entre autres été récemment soutenir la campagne de Marine Le Pen en France. Leur approche se veut plus sociale que ce que l’on entend habituellement de l’extrême-droite. Solidarité Unitaire se positionne ainsi contre l’austérité, contre les attaques sur les chômeurs,… mais ne fait en réalité que stigmatiser l’immigration. Ainsi, sur leur site, si on peut lire qu’il faut dire ”stop à l’austérité dans notre pays au profit du dictat financier de l’Europe”, on ne trouve comme manière de dégager des moyens que de ”diminuer le coût de l’immigration afin de préserver un capital pour nos citoyens.” A l’opposé de cette recherche du bouc émissaire, selon nous, il faut s’en prendre aux véritables responsables de la crise sociale et économique que nous connaissons. Le problème, c’est le banquier, pas l’immigré !

    Dans le contexte de crise actuel, il est possible que de nombreuses personnes se trompent de colère. Un espace existe pour que l’extrême-droite puisse réussir à s’attirer un certain soutien en instrumentalisant la frustration qui existe face aux diverses pénuries croissantes (manque d’emplois, de logements sociaux, de places dans les crèches,…) ainsi que la colère qui se développe contre l’establishment (dont font partie les partis traditionnels).

    La meilleure manière d’assurer que suffisamment de moyens existent pour répondre aux besoins sociaux n’est pas de diviser la population pour qu’elle se batte pour les et miettes qui tombent du festin capitaliste : il faut lutter ensemble – jeunes, moins jeunes, travailleurs avec ou sans emploi, d’origine belge ou immigrée, hommes et femmes – pour récupérer toutes les richesses que nous produisons et qui nous sont volées. Pour le PSL, cela signifie concrètement de lutter pour une société où les secteurs clés de l’économie sont retirés des mains du privés et placés sous le contrôle démocratique des travailleurs. Nous voulons poursuivre ce débat et les discussions sur la meilleure façon d’en finir avec l’extrême-droite avec les participants à ce rassemblement, parmi lesquels des militants des Jeunesses Ouvrières Chrétiennes, des Jeunes FGTB, de la CSC, du Parti Communiste, du PTB ou encore du groupe des Indignés de Namur.

  • L’extrême-droite et la crise : l’impasse du nationalisme

    Face à la crise européenne, le repli nationaliste semble constituer un refuge aux yeux de beaucoup de personnes. C’est une aubaine pour la droite populiste et l’extrême-droite, qui peuvent ainsi plus facilement masquer leur véritable agenda antisocial et néolibéral. C’est ce qu’illustrent les récents succès remportés par les Vrais Finnois ou Marine Le Pen.


    15 mars : Manifestation antifasciste à Louvain contre le NSV – 20h00 Martelarenplein

    (plus d’infos)


    L’impact de la crise a considérablement renforcé l’aversion pour toutes les institutions qui imposent les politiques néolibérales. En étroite collaboration avec leurs gouvernements, la Commission européenne a infligé aux divers Etats une politique intense de libéralisations et de privatisations. Les spéculateurs s’en sont donnés à coeur joie. Mais il est bien facile d’uniquement pointer la responsabilité de l’Union Européenne. Un des pays les plus critiques face à l’Union, le Royaume-Uni, a été parmi les pionniers de cette politique néolibérale, sous le gouvernement de Margaret Thatcher dans les années 1980.

    La tendance actuelle de l’UE à saper toute forme de démocratie et à imposer l’austérité, si besoin est en plaçant des gouvernements non-élus de technocrates, reflète son incapacité à solutionner cette crise systémique. Le coeur de cette crise n’est pas à chercher dans les structures européennes, mais plus profondément, dans le coeur même du système de production capitaliste.

    Sur ce point précis, l’extrême-droite reste bien sagement silencieuse, malgré toutes ses éructations sur le ‘‘mondialisme’’. Le repli souverainiste et nationaliste qu’ils invoquent face à la crise ne vise pas à se démarquer de la politique antisociale européenne. Ce constat s’impose de lui-même au regard de l’activité de l’extrême-droite dans leurs pays respectifs. Aux Pays-Bas, le PVV de Geert Wilders accepte la logique des cadeaux aux banques sur le dos des budgets sociaux. En Grèce, le parti d’extrême-droite LAOS a collaboré un temps au gouvernement imposé par l’UE de Papademos. Lorsque ce parti a quitté le gouvernement, par crainte de trop perdre de son soutien électoral et non par opposition à la politique de bain de sang social, le ministre du LAOS Makis Voridis, par ailleurs très bon ami de l’ancien président du Vlaams Belang Frank Vanhecke, a continué de soutenir le gouvernement et son plan d’austérité sauvage.

    Dans notre propre pays aussi, la pensée unique néolibérale règne en maître sur l’extrême-droite, que ce soit dans les divers groupuscules francophones ou au Vlaams Belang. Ainsi, le Congrès économique du Vlaams Belang en 2005 avait présenté la politique de libéralisation à l’oeuvre en Irlande comme le modèle à suivre pour la Flandre. Nous ne savons pas ce qu’ils en disent aujourd’hui…

    Dans son appel pour manifester le 15 mars, le NSV, l’organisation étudiante officieuse du Vlaams Belang, affirme que la crise de l’euro provient du manque de respect des règles européennes. Visiblement, l’extrême-droite pense que la politique d’austérité n’est pas suffisamment stricte et sévère. C’est assez paradoxal compte tenu de leur analyse de la crise financière mondiale, attribuée aux ‘‘politiques néolibérales internationalistes’’. Le NSV ignore où se trouvent les racines réelles de la crise, et est incapable de formuler une alternative. Ces étudiants d’extrême droite se limitent à tenter de détourner la frustration et le mécontentement sur une voie de garage, celle du nationalisme.

    En fait, le Vlaams Belang essaye de copier le grand frère français construit par Jean-Marie Le Pen en rêvant des chiffres qu’obtient Marine Le Pen dans les sondages, notamment sur base de ses critiques contre l’Union Européenne. Cette rhétorique ne peut fonctionner que si la gauche et le mouvement des travailleurs lui laissent la voie libre.

    Nous devons construire l’opposition active à la dictature des marchés, mobiliser pour lutter contre les politiciens capitalistes, les institutions capitalistes internationales et les gouvernements et les parlements nationaux. Nous devons mettre en exergue la contradiction principale dans la société, celle qui existe entre les 1% qui détiennent les moyens de production et les richesses et les 99% qui font tourner l’économie, produisent les richesses, mais doivent lutter pour des miettes. Le mouvement syndical doit s’organiser à l’échelle européenne et internationale afin de lancer une campagne de solidarité qui ne laisse aucune chance aux discours stigmatisant les Grecs, le Sud de l’Europe ou les immigrés comme responsables de la crise. Nous sommes tous sur le même bateau, et nous devons en prendre possession, pas lutter entre nous. Une grève générale européenne serait une première étape en cette direction.

    Sur ce terrain de l’organisation de la défense des droits sociaux, l’extrême droite n’a rien à dire. Le Vlaams Belang a pour maxime ‘‘le travail produit, la grève nuit’’. Son porte-parole Filip Dewinter l’a encore récemment répété à l’occasion des dernières grèves et manifestations contre l’austérité dans notre pays. L’extrême droite veut instrumentaliser la crise, mais n’a aucun moyen de livrer la moindre solution.

    Dans le cadre de notre lutte internationale contre la dictature des 1%, pour le non-paiement de la dette nationale, pour la nationalisation des secteurs clés de l’économie sous le contrôle et la gestion démocratique de la collectivité, pour des investissements massifs en matière d’emploi, le logement, d’enseignement, etc., l’extrême droite est un ennemi qui cherche à nous diviser. Les campagnes de l’extrême droite visent à détourner la lutte contre des boucs émissaires plutôt que contre les réels responsables, les 1% dont l’extrême droite constitue le chien de garde.

    Nous appelons à rejeter le chantage des marchés et à lutter collectivement, en masse, pour bloquer l’austérité. Tout ce qui divise cette lutte l’affaiblit. Ce combat doit s’orienter vers la construction d’une Europe des peuples, une confédération socialiste démocratique des Etats européens libres et indépendants.

  • La fin du FN en Belgique ?

    De manière générale, l’extrême droite francophone est (très) divisée et (très) affaiblie, et ce depuis de fort longues années. Mais la notoriété du Front National français et de Le Pen père et fille avaient toujours permis de compenser l’inefficacité et le manque total de visibilité du FN belge hors des divers procès de ses dirigeants. Profiter de cette facilité hexagonale sera cependant quelque peu plus compliqué à l’avenir, puisque Marine Le Pen vient de décider d’interdire l’utilisation du nom, du sigle et des initiales du FN en Belgique que se disputaient pas moins de… quatre groupes différents.

    Ben (Charleroi)

    Les capacités de l’extrême droite francophone ne sont pas à surestimer, mais minimiser son danger potentiel serait tout de même une grave erreur. Dans le Hainaut, les listes d’extrême droite avaient réalisé, ensemble, 6,3% lors des élections législatives de 2010. Dans le canton de Charleroi, le total des voix se situait même à 9%, un résultat loin d’être ‘‘fantomatique’’, comme certains auraient voulu le faire croire. Il est vrai toutefois que ce score constitue une diminution par rapport à 2007, quand les différentes listes totalisaient presque 14% des voix sur Charleroi. Mais même sans les avantages du ‘‘FN, marque déposée’’, le danger reste présent.

    En période de crise, le racisme se développe, chaque forme de discrimination y trouvant un sol fertile. L’extrême droite tente d’amplifier celles-ci en instrumentalisant des faits divers ou encore l’attentat de Liège. L’avenir organisationnel des néo-nazis francophones est encore incertain entre les diverses succursales (Wallonie d’abord, Solidarité Unitaire,…).

    Pour l’instant, le (très petit) groupe d’extrême droite le plus développé en Belgique francophone serait le groupuscule Nation, avec un noyau dur d’une dizaine de membres, parfois capable de mobiliser une vingtaine de personnes lors de ses activités. Le danger qu’ils représentent n’est pas directement électoral, mais basé sur leur activisme et leurs tentatives de construire un cadre néo-fasciste tel qu’a su le construire de Vlaams Belang depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Ce groupuscule tente de séduire sur base des sentiments antisystèmes qui se développent dans la société en se disant par exemple ‘‘anticapitaliste’’. Pourtant, sur leur site internet, qui est régulièrement alimenté, c’est le silence radio concernant les luttes contre l’austérité à travers le monde et en Belgique, ou encore sur la présence de leurs ‘‘collègues grecs’’ du Laos dans le gouvernement d’austérité de Papademos…

    Il est difficile de se faire une idée correcte du potentiel de l’extrême droite francophone et de son développement, mais elle peut réussir à se construire sur base du sentiment anti-establishment et face au désespoir qui naît de situation socio-économiques difficiles, quand la désignation d’un bouc émissaire, quel qu’il soit, est déjà un soulagement. Selon nous, la meilleure façon de répondre à ce danger est de construire un instrument politique pour les travailleurs et les pauvres, basé sur des réponses collectives contre ce système et sa logique d’austérité. Des emplois, pas de racisme, tout ce qui nous divise nous affaiblit !

  • Des emplois, pas de racisme !

    Plateforme pour la manifestation anti-NSV du 15 mars 2012

    Ce 15 mars 2012, le NSV (Nationalistische Studentenvereniging – Cercle Etudiant Nationaliste), organisera son annuelle marche de la haine. Chaque année, ils choisissent une ville étudiante flamande différente et, en 2012, ce sera à Louvain. Comme chaque année, la campagne antifasciste Blokbuster organisera une contre-manifestation non-violente, sans répondre aux provocations de la part du NSV. Ensemble avec d’autres organisations, nous voulons mobiliser les jeunes et les habitants des quartiers de Louvain avec un message clair contre le racisme et le fascisme et pour une société orientée vers la résolution des réels problèmes sociaux.

    Nous voulons mener une discussion approfondie sur la manière de lutter contre l’extrême-droite et le racisme à l’aide du texte ci-dessous.

    L’extrême-droite est un danger réel

    Le 22 juin 2011, deux attentats sanglants ont été commis en Norvège. A Oslo une bombe a explosé dans le quartier du gouvernement et, par la suite, un massacre a été perpétré dans un camp de la branche jeune du Parti des Travailleurs norvégien, social-démocrate, sur l’île d’Utoya. Le bilan de ces attentats est des plus tristes : 77 morts et au moins 96 blessés. Le fait que l’assassin, Anders Breivik, âgé de 32 ans, a commis ces attentats parce qu’il était convaincu par les idées d’extrême-droite pose directement la question du danger représenté des individus et groupes d’extrême-droite.

    Quelques heures avant l’attentat, Breivik a mis en ligne un manifeste de 1500 pages dans lequel il a dévoilé ses idées politiques. Dans ce manifeste, il s’est prononcé contre le “marxisme culturel” et contre l’islam. Il y affirmait aussi son admiration pour Geert Wilders et son Parti de la Liberté au Pays-Bas qui, selon lui, “est le seul vrai parti pour les conservateurs”. Il s’est avéré par la suite qu’il avait également envoyé ce manifeste à un millier d’adresses e-mail. En Belgique, quelques membres du NSV à Gand ainsi que les parlementaires du Vlaams Belang Tanguy Veys et Chris Janssens ont reçu ce manifeste par mail. Francesco Speroni, chef de file de la Ligue du Nord italienne au Parlement Européenne et ancien ministre de Berlusconi, a déclaré que Breivik “défend la culture chrétienne occidentale”.

    Dans notre pays aussi, la menace représentée par les éléments d’extrême droite et néo-nazis est bien réelle. En effet, cela ne fait pas si longtemps que le groupe des néo-nazis Blood & Honour a été arrêté pour avoir tenté d’installer une bande armée en Belgique. Leur amateurisme les a conduit à l’échec et la police a mis fin à leurs ambitions. Ce fait a toutefois révélé publiquement la présence de néo-nazis armés dans notre pays.

    Des emplois, pas de racisme

    Le NSV est une pépinière pour les politiciens du Vlaams Belang. Même si leurs résultats électoraux ont diminué cette dernière période, le danger que le racisme et l’appel à “l’ordre” se fasse entendre parmi une partie de la population reste bien réel.

    Depuis cet été, la crise est omniprésente et le chômage augmentera en conséquence. La concurrence pour trouver un travail est féroce. Les frustrations augmentent. L’illusion selon laquelle les immigrés volent nos emplois et qu’il y aura plus d’emplois s’ils s’en vont peut gagner de l’influence dans ces conditions.

    Les patrons et les spéculateurs rêvent de ce scenario. Ils utilisent la crise afin de “rationaliser” et “restructurer”. S’il faut, ils menacent de délocaliser vers des pays à bas-salaires ou de carrément fermer. Si les travailleurs se reportent la responsabilité de cette situation les uns sur les autres au lieu de s’en prendre ensemble à la soif de profit du patronat, les patrons sont libres de faire ce qu’ils veulent.

    Le manque de logements décents et abordables est terrible. La concurrence pour ce qui reste encore augmente, tout comme les prix. Des quartiers complets sont les proies des marchands de sommeil et des spéculateurs immobiliers. Souvent, le délabrement, le chômage, la pauvreté et les problèmes de sociétés sont ramassés les uns sur les autres.

    Malgré l’énorme misère qui augmente chez une grande partie de la population, les politiciens ont passé ces 3 dernières années à discuter d’une réforme d’Etat. L’attention a été déviée des problèmes réels vers la surenchère communautaire. Tous les partis sont prêts à économiser 20 milliards sur le dos de la population belge au cours des prochaines années. Les désaccords ne concernent que la façon de répartir cette austérité aux différents niveaux de gouvernements.

    Dans ce contexte, l’extrême-droite sera capable de se renforcer sur base du mécontentement présent. Dans beaucoup des pays européens, les organisations de droite populiste ou néo-fascistes ont obtenu des succès électoraux. A cause de l’absence d’une alternative crédible, certains parmi la population peuvent être séduits par les slogans populistes de l’extrême-droite. En mettant le slogan ‘des emplois, pas de racisme’ au centre de la manifestation anti-NSV, nous voulons mettre le doigt sur la raison réelle du succès électoral de l’extrême-droite, mais aussi défendre un début de solution.

    Pour une politique d’asile humaine: c’est aux multinationales qu’il faut s’en prendre, pas à leurs victimes !

    Aujourd’hui, la répression contre les réfugiés augmente. Récemment, le bourgmestre de Schaerbeek n’a pas hésité à expulser des familles de sans-papiers de la Gare du Nord. Il n’y a pas seulement un énorme manque au niveau des places d’accueil, mais aussi au niveau de la politique sociale concernant l’enseignement, les transports, les soins de santé, les services publics, etc. afin d’offrir les mêmes opportunités aux autochtones et aux allochtones.

    15% de la population de notre pays est sous le seuil de pauvreté. Mais il existe aussi une minorité de riches. L’extrême-droite n’a clairement aucun problème avec cette minorité là, elle veut surtout monter les différentes couches des plus opprimés les unes contre les autres. Les flux de migration et de réfugiés sont une conséquence directe de la manière avec laquelle le capitalisme entraîne une exploitation brutale, des conditions de travail et de vie inhumaines et des guerres pour le contrôle des ressources et des marchés. La seule manière de s’en prendre à cette problématique est d’en éliminer les causes. En attendant, une politique d’asile humaine est nécessaire pour aider les victimes de ce système.

    NSV: raciste, fasciste et violent. Non à la reconnaissance à la KULeuven

    Le NSV n’a pas de problèmes avec l’utilisation de la violence pour soutenir ses idées. Les immigrés et les réfugiés, les LGBT et les dissidents sont en danger réel quand le NSV mobilise ses troupes dans les rues. Nous ne voulons pas accepter cela ! Nous appelons tous les jeunes et les travailleurs à occuper les rues le même soir. Nous appelons à une mobilisation massive et non violente pour démontrer que la grande majorité des étudiants et des habitants des quartiers n’accepte pas cette marche de la haine de l’extrême-droite dans les rues de Louvain. Nous demandons à l’université de Louvain qu’elle rejette la reconnaissance du NSV et qu’elle n’ouvre pas ses locaux aux activités des racistes.

    Ce 15 mars 2012 :

    • Pas de marche de la Haine à Louvain, No Pasaran
    • Stop à la reconnaissance du NSV et des autres organisations racistes à la KULeuven
    • Des emplois, pas de racisme: pour des emplois décents, des logements abordables et un enseignement gratuit pour tous
    • Stop la répression contre les réfugiés. Il faut s’en prendre aux multinationales, pas à leurs victimes !
  • Soutien la manifestation antifasciste anti-NSV !

    Tout ce qui divise les 99%, nous af faiblit contre les 1%

    En mars 2012, le NSV (l’organisation des jeunes du Vlaams Belang) organise sa marche de la haine annuelle dans une ville étudiante. Cette fois-ci, c’est au tour de Louvain. Et comme chaque année, Blokbuster, avec le soutien d’EGA (Etudiants de Gauche Actifs), organise une contremanifestation pacifique.

    Nous voulons rassembler les organisations de jeunes et les habitants de Louvain dans la rue avec un message clair contre le racisme et le fascisme et pour une société qui prend en compte les vrais problèmes sociaux.

    Le NSV est une organisation raciste avec une histoire de violence et d’intimidation. Les LGBT, les immigrés et ceux qui pensent différemment sont directement visés.

    En 2009, le NSV a organisé une action soi-disant ludique : jeter un papier-toilette sur les sans-papiers avec le slogan “Voici vos papiers, utilisez-les au commissariat le plus proche”. Ce traitement avilissant et cette criminalisation des sans-papiers est inacceptable. Le parti d’extrême-droite hongrois, le Jobbik et sa milice paramilitaire illégale, la Garde Hongroise, vont encore plus loin avec leur discours de haine et leur violence structurelle contre les Roms. Récemment, le NSV a invité un eurodéputé du Jobbik à l’Université de Gand pour transmettre un message de haine et de violence. Plus récemment, l’organisation d’extrême-droite norvégienne Breivik a eu des contacts avec le NSV.

    Des emplois, pas de racisme!

    Le NSV est un puits de membres pour le Vlaams Belang. Même si leur soutien électoral a baissé, un réel danger que le racisme et le retour à “l’ordre” reviennent à l’ordre du jour en ces temps de crise subsiste. Cet été, la crise est revenue de plus belle et plus forte qu’avant. La concurrence pour avoir un travail est meurtrière. Les frustrations augmentent aussi. Avec elles, l’illusion que les immigrés nous volent nos emplois et qu’il n’y aurait plus de pénurie si ils partaient, peut grandir.

    L’histoire montre que le racisme et le fascisme croissent sur la misère socio-économique comme de la moisissure sur un système pourri. Dans beaucoup de pays européens, les populistes de droite et les néo-fascistes peuvent avoir un certain succès aux élections. Par manque d’une alternative de gauche, une part de la population peut se laisser tenter par ces slogans populistes. Avec notre slogan central “des emplois, pas de racisme”, nous voulons expliquer les vraies raisons du soutien électoral pour l’extrême-droite et proposer un début de solution à cela.

    A Louvain, le NSV a récemment été reconnu comme organisation étudiante. Cela signifie qu’ils peuvent se profiler comme une organisation honnête dans l’université. Le NSV reçoit aussi le droit à un soutien financier et logistique de la part de l’université. Ils peuvent se servir des structures universitaires pour propager leurs messages de haine.

    Avec Etudiants de Gauche Actifs, nous voulons construire la réussite de la contre-manif et créer un rapport de force dans la lutte contre le racisme et ses implications. Nous voulons aussi pousser l’université et les représentants étudiants à revenir sur la reconnaissance du NSV.

    Aide-nous à organiser la mobilisation pour la manif anti-NSV!

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