Category: Europe

  • 14 novembre : Premier pas vers une grève générale à l’échelle européenne !

    • Vers une grève générale à l’échelle européenne !
    • A bas les gouvernements de la troïka !
    • A bas l’Europe des marchés !
    • Pour une Europe socialiste démocratique, pour et par les travailleurs !

    Aujourd’hui se déroule la journée d’action européenne la plus importante que la Confédération Européenne des Syndicats (CES) ait jamais organisée. Son caractère est qualitativement différent des fois précédentes. Ce n’est que demain que nous pourrons savoir quelle aura été l’échelle exacte des diverses actions, mais il est clair qu’il s’agit d’un pas important en direction d’une grève générale à l’échelle européenne ! Enfin, nous avons la perspective d’une résistance unifiée du mouvement des travailleurs contre l’offensive de l’establishment européen. Voilà l’essence des actions d’aujourd’hui.

    Tract du PSL

    Tract en version PDF

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    Le message qui sera diffusé dans la presse sera bien différent ! Cette journée d’action sera qualifiée ‘‘d’inutile’’ et ‘‘d’irresponsable’’. Patrons, politiciens, journalistes et académiciens crierons que nous mettons l’économie en danger, que nous scions la branche sur laquelle nous sommes assis, que nous prenons en otage la collectivité. Ils nous dirons qu’il faut devenir plus compétitifs pour sauvegarder notre industrie et nos emplois. Que, pour échapper à l’emprise des marchés, il faut réduire nos dettes publiques et nos dépenses. Que, pour être capables de faire face au vieillissement, il faudra travailler plus longtemps et cotiser plus. Que nous avons besoin d’un choc de compétitivité, d’un plan d’austérité structurel.

    On nous prescrit donc des remèdes identiques à ceux de la troïka (UE, FMI, BCE), responsables du ravage social dont est victime l’Europe du Sud. Ces remèdes n’ont pas entraîné plus de compétitivité, plus d’emplois, moins de déficits budgétaires ou moins de dette publique. Que du contraire ! Ces économies ont conduit droit à une récession plus profonde encore. Pourquoi ces remèdes foireux fonctionneraient-ils ici ? Tout choc de compétitivité en Belgique aura pour réponse une salve de mesures comparables dans nos pays voisins. Notre compétitivité ne s’améliorera donc pas, nous serons tout simplement entraînés dans une spirale négative de casse sociale où les travailleurs d’un pays seront montés contre ceux des autres pays. Seuls les détenteurs de capitaux, les PDG et les membres de conseils d’administration ont à y gagner.

    Il nous faut un plan d’action et une perspective de victoire !

    En Espagne, au Portugal et dans d’autres pays de l’Europe du sud, on sait à quoi conduit la concurrence débridée. La décision de la CES d’organiser aujourd’hui une action coordonnée reflète la pression grandissante issue d’en bas. En Espagne et au Portugal, le travail sera stoppé 24 heures durant. En Grèce, où il y a déjà eu 48 heures de grève la semaine dernière, le secteur privé stoppera le travail en solidarité durant 3 heures, et durant 4 heures en Italie. A Malte et à Chypre, des actions de grève sont également planifiées. L’action d’aujourd’hui est probablement le précurseur d’une grève générale du sud de l’Europe. Le génie des actions de grève internationales peut sortir de sa lampe.

    Le caractère destructif et interminable de la politique d’austérité n’est pas compris partout de la même manière. Faute de perspective, certains en sont encore à simplement espérer un ‘‘retour à la normale’’. Par conséquent, la pression de la base n’est pas partout aussi forte. De plus, les dirigeants syndicaux n’ont en général pas d’alternative à opposer à la casse sociale. Ils sont souvent pieds et poings liés aux politiciens de la social-démocratie et d’ailleurs, et sont ainsi politiquement désarmés. Ils n’offrent pas de perspective qui gonfle suffisamment la confiance des travailleurs pour que ces derniers se lancent dans la lutte. Cette situation diminue la pression qui peut venir de la base, élément qui à son tour est utilisé comme excuse pour ne rien faire de la part de certaines directions syndicales. D’autres préfèrent la fuite en avant dans la radicalité, mais sans avoir préparé le terrain. Il ne nous faut ni passivité, ni aventurisme, mais un plan d’action bien élaboré qui offre une perspective de victoire.

    Malgré la diversité, la tendance est partout à la résistance croissante

    Les différentes formes d’actions – grèves générales et partielles, manifestations de masse, meetings, etc. – reflètent les différences de rythme dans la lutte des classes des différents pays, régions et secteurs. En Belgique cela s’exprime par des appels différents entre la Flandre et la Wallonie, entre la distribution, le métal et les services publics, entre la SNCB et l’enseignement. L’absence d’un mot d’ordre clair en front commun syndical sera énormément mise en lumière dans la presse, tout comme la moindre divergence entre communautés et secteurs. Concernant les patrons et les politiciens, les divergences s’appellent ‘‘diversité’. Concernant les travailleurs et leurs organisations, c’est soudainement présenté comme de la ‘‘division’’. Pour nous, ce qu’il faut accentuer, c’est que le rythme peut bien être différent mais que, partout dans le pays et dans tous les secteurs, la tendance est identique : la résistance va croissante, de même que la recherche d’une alternative.

    L’internationalisme : un levier pour l’action, pas une excuse pour la passivité.

    Dimanche dernier, lors de la manifestation de solidarité avec les travailleurs de Ford, des manifestants ont exprimé une grande sympathie pour la revendication défendue par le PSL de la nationalisation du site. Depuis que cette revendication a été mise en avant par les syndicats l’an dernier dans le cas d’ArcelorMittal, elle fait de plus en plus surface. De suite, on entendait toutefois de ces mêmes manifestants que cela ne serait possible qu’au niveau européen. Nous comprenons bien cette attitude, mais ne sommes que partiellement d’accord. La journée des 8 heures de même que d’autres acquis historiques n’ont pas été décrétés d’en haut sur le plan international, mais ont d’abord été arrachés sur le plan national avant d’être introduits ailleurs. La nationalisation de Ford ou de n’importe quelle autre entreprise devra aussi être appliquée sur le plan national avant de s’attaquer à toute l’Europe. Mais il est également vrai que tout ce que nous arrachons ne pourra être consolidé que lorsque nous prendrons toute cette Union Européenne à la gorge. Aujourd’hui, ce n’est qu’un début dans cette direction. Un plan international d’action coordonné est extrêmement important. Mais cela ne doit pas être instrumentalisé pour freiner la lutte. Les actions doivent être liées à la lutte contre nos propres gouvernements et patrons, dans chaque pays. En Espagne, au Portugal et en Grèce, la nécessité d’actions coordonnées dans toute l’Europe ne doit pas être utilisée pour stopper toute action après le 14 novembre. Un plan d’action allant crescendo avec des grèves de 48 heures peut pousser les gouvernements affaiblis de la troïka et les grandes entreprises dans la défensive. Le 14 novembre doit être le début d’une lutte unifiant la résistance sur le plan européen, non un point final.

    A bas l’Union européenne capitaliste ! Pour une Europe des travailleurs !

    La lutte des classes européenne entre dans une nouvelle et orageuse période de mouvements explosifs des travailleurs et des jeunes. Au Portugal déjà, une attaque contre les salaires a dû être retirée. Pour obtenir des victoires durables et afin de briser le cycle de désespoir et d’appauvrissement, il faut armer le mouvement d’une alternative où les richesses de la collectivité seraient investies dans l’emploi et l’amélioration de la qualité de vie au lieu de payer les dettes des spéculateurs et des banquiers.

    Le PSL veut populariser la revendication de la nationalisation sous contrôle démocratique des banques et des secteurs clés de l’économie. Cela n’est possible que sous un gouvernement des travailleurs. Au fur-et-à-mesure que la lutte des travailleurs européens se coordonnera au-delà des frontières se clarifiera le potentiel d’une alternative des travailleurs contre l’Union Européenne capitaliste des marchés. Ce qu’il nous faut aujourd’hui, c’est un mouvement international qui défende comme alternative une confédération européenne volontaire socialiste et démocratique.

  • L’Union Européenne fait la guerre aux pauvres… et reçoit le prix Nobel de la paix!

    Depuis longtemps déjà, la remise des prix Nobel n’est qu’un moyen de plus utilisé par les élites pour endormir et tromper la conscience et l’opinion publique. Pour ce faire, elles jouent avec la crédibilité acquise grâce à l’attribution des prix de chimie et de physique à des chercheurs qui font avancer la science et par conséquence le monde, pour légitimer la remise des prix de littérature et de la paix à des personnalités ou des institutions qui se trouvent être les plus dignes représentants du mode d’asservissement et d’exploitation capitaliste, tentant ainsi de masquer les atrocités qui en découlent et de redorer le blason de l’impérialisme dans des périodes où il en a grand besoin.

    Par Max (Hainaut)

    Ce fait ne saurait s’exprimer plus clairement que par le décernement du Nobel de la paix de cette année. Tandis que la répression policière durant les manifestations n’a jamais été aussi présente dans tout l’Europe (et est dénoncée par la Ligue des Droits de l’Homme), que la violence et la misère engendrée par la crise d’austérité détruit un peu plus de vies et d’avenirs chaque jour, le comité Nobel lance sa poudre aux yeux pour perpétrer sa mascarade et tenter de détourner quelque peu l’attention du grand public de la nature véritable de l’Union européenne.

    Les actuels problèmes sociaux sont dus à la soif de domination d’une élite, la grande bourgeoisie et son cartel de pantins politiques qui espèrent de tout coeur que nous soyons hypnotisés par la télévision, seuls chacun dans notre coin, et qu’au lieu de constater nos similitudes fondamentales nous cherchions plutôt à mettre constamment en évidence ce qui semble nous différencier en perdant au passage de vue quels sont nos intérêts communs. Eux, en face, pourraient ainsi continuer à s’organiser pour asseoir leur pouvoir et leur emprise idéologique.

    Quant à l’attribution d’un prix de la paix à un président des Etats-Unis, en guerre sur un continent étranger, à la tête de la plus grande armée du monde et précurseur de la mise en usage de nouvelles technologies de guerre pour le moins sordides (charges d’uranium appauvri, drones télécommandés,…) Qu’en dire si ce n’est que cette classe ne recule devant rien pour lutter contre les peuples en révolte aussi bien par la force que par la fourberie et le cynisme que peut constituer la remise des prix Nobel.

    Chloroforme de masse employé à des fins d’assujettissement, ces récompenses, comme bien d’autres choses, sont des outils dans leurs mains sales du sang de milliers d’innocents pour nous éconduire proprement. À nous de réagir en nous organisant à notre tour pour renverser les exploiteurs et arrêter tant qu’il est encore temps ces massacres en entrant en résistance face au capitalisme et à ses subordonnés sans éthique ni morale.

    Nous sommes plus nombreux, plus dignes et plus aptes qu’eux à pouvoir prétendre jouir d’une société organisée non pas autour de l’argent et de la violence mais bien autour de la satisfaction des conditions matérielles (éducation, niveau de vie,…) qui permettront d’élever l’humanité à la pleine hauteur de ses capacités collectives.

  • Journée d’action internationale le 14 novembre : un tournant potentiel

    Pour une grève générale dans toute l’Europe du Sud le 14 novembre !

    • Vers une grève générale dans toute l’Europe!
    • A bas les gouvernements de la Troïka!
    • A bas l’Europe des marchés!
    • Pour une Europe démocratique et socialiste des travailleurs!

    Le 17 octobre dernier, les ”dirigeants” européens se sont rassemblés pour préparer un sommet des chefs d’Etat à Bruxelles. Il s’agissait de l’énième réunion de crise depuis que la crise économique capitaliste et les bouleversements politiques et sociaux qui en découlent ont commencé à ébranler les fondations du ”projet d’unité européenne” des patrons.

    Déclaration du Comité pour une Internationale Ouvrière

    Il est donc peu surprenant que ce sommet, comme ceux qui l’ont précédé, se soit terminé sans la moindre indication des étapes nécessaires pour stabiliser les crises économique et de la dette explosives du continent. Sous la direction de la Troïka (FMI, BCE et UE), des marchés et des dirigeants politiques capitalistes, l’Europe continue à marcher vers un profond désastre social, une accélération de la récession économique et une politique de la terre brûlée d’attaques contre les conditions de vie et les moyens d’existence des travailleurs, des jeunes, des chômeurs et des retraités de tout le continent. Rien que ces trois dernières semaines, les gouvernements de Grèce, du Portugal et d’Espagne ont introduit de nouveaux plans d’austérité, les derniers en date d’une série d’offensives sans fin.

    Cependant, le même jour dans la même ville, un sommet de la Confédération Européenne des Syndicats a pris une décision importante : une journée européenne d’action des travailleurs contre l’austérité. Cela pourrait potentiellement représenter un tournant dans la lutte des travailleurs.

    Le 14 novembre a été déclaré journée d’action européenne, avec au moins des grèves générales coordonnées confirmées au Portugal et en Espagne, une demi-journée de grève générale appelée par le plus grand syndicat italien, la CGIL, accompagnées par des manifestations de masse dans les autres capitales Européennes. Ce sera une journée de lutte internationale d’un plus haut niveau que ce que l’on a pu voir auparavant, et la première tentative d’une grève générale coordonnée depuis le début de la crise.

    Le Comité pour une Internationale Ouvrière se réjouit de cette décision et va lutter pour s’assurer que le 14 novembre soit un succès qui jette les bases d’autres actions généralisées. Une journée de grève et de manifestations réussie peut envoyer un message d’unité, montrer la colère des travailleurs de toute l’Union Européenne et aider à surmonter le sentiment d’isolement qui existe parmi certaines couches des travailleurs et des jeunes dans des pays comme la Grèce.

    Depuis le début de la crise actuelle, le CIO a souligné le besoin d’une coordination de la riposte dans toute l’Europe – y compris dans cette déclaration publiée juste avant la déclaration finale par la CES – et a pris des initiatives concrètes pour populariser et promouvoir l’action internationale, au-delà des manifestations Européennes symboliques appelées par la CES jusqu’à maintenant. La décision concrète de la direction de la CES de coordonner l’action du 14 novembre, qui découle logiquement du caractère continental des attaques contre les travailleurs et de la montée de la riposte, est aussi le résultat de l’augmentation de la pression de la base dans le mouvement ouvrier, en particulier en Espagne et au Portugal et dans les autres pays du Sud de l’Europe. Même si cette décision vient sur le tard et résulte d’une pression massive pour que l’action soit construite, le 14 novembre représente un développement essentiel et libère de sa bouteille le génie de la grève générale internationale. Cela pourrait poser les bases d’une lutte internationale d’un niveau encore plus haut dans la période à venir.

    Cependant, l’ampleur de cette action largement acceptée par les dirigeants du mouvement syndical Européen n’a pas encore été clarifiée. Dans beaucoup de pays, les directions syndicales hésitent et reportent l’appel à l’action.

    En Espagne et au Portugal, ils ont été obligés d’appeler à une grève générale. En Italie, le COBAS a appelé à une grève alors que le CGIL n’a pas encore décidé. En dehors de la péninsule Ibérique, il y a clairement la base pour augmenter le nombre de pays dans lesquels une grève générale pourrait et devrait avoir lieu, si les directions syndicales appelaient à la grève. En Grèce, cinq grèves générales ont déjà eu lieu cette année, et la coalition gouvernementale pourrie vient juste de donner son accord à une série de mesures brutales pour plus de destruction des vies de la population, notamment la semaine de travail de 6 jours. L’inclusion du 14 novembre en tant que date-clé dans la lutte en cours du mouvement ouvrier grec pour en finir avec le gouvernement de la Troïka et pour un gouvernement ouvrier est possible et représenterait une unité dans la lutte des combattants de la classe ouvrière grecque avec ceux qu’ils ont inspirés en Espagne et au Portugal.

    Les conditions existent pour que le 14 novembre inclue une grève générale dans tout le Sud de l’Europe. En Espagne et au Portugal, l’appel à la grève existe déjà. En Grèce, en Italie, à Chypre et à Malte, la question se discute. En Belgique, des couches importantes du mouvement syndical se sont déclarées pour une grève générale le 14 novembre. Dans toute l’UE, il y a de la colère et l’exigence de l’action. Même dans certains pays où il n’y a pas encore eu d’appel, la situation est mûre pour un appel à une grève générale.

    Nous insistons sur l’urgence d’organiser des manifestations de solidarité les pays où il n’y aura pas d’appel officiel à la grève générale. Suite à une journée d’action internationale, incluant une large grève dans le Sud de l’Europe le 14 novembre, un plan d’intensification et d’élargissement de l’action internationale pourrait être mis en place.

    Le cauchemar de la crise

    L’aggravation du cauchemar de la crise dans toute l’Europe et la détermination de la classe ouvrière et des jeunes à résister créent les conditions pour un tel processus. Le 20 octobre, 150.000 personnes ont manifesté à Londres contre l’austérité ; il y a eu une pression énorme sur les dirigeants du Trade Union Congres pour appeler à une grève générale de 24 heures et trois des principaux secrétaires généraux se sont déclarés en faveur de cette grève. Les dirigeants du TUC ont été forcés de discuter d’une telle possibilité en grande partie grâce à la lutte pour une grève générale de 24 heures par les syndicalistes organisés dans le National Shop Stewards Network (NSSN). En Grande Bretagne comme dans d’autres pays, la législation antisyndicale rend l’organisation d’une grève générale très compliquée mais cela ne peut pas être utilisé comme excuse pour l’inaction des dirigeants syndicaux.

    En Irlande, des dizaines de milliers de personnes continuent à refuser de payer la ”household tax” de la Troïka. En France, le tournant du gouvernement Hollande vers l’austérité quelques mois après son élection prépare le terrain pour une nouvelle période de confrontations de classe. Ainsi nous voyons qu’il y a la base pour les socialistes et les militants ouvriers et jeunes d’avoir en vue une grève générale de toute l’Europe, même si ce n’est pas réalisable dans l’immédiat. L’action du ”14N” pourrait être un tremplin important pour une campagne en faveur d’une telle grève. Mais appeler simplement à la grève n’est pas suffisant. Une telle campagne doit être reprise dans les lieux de travail et dans tout le mouvement ouvrier, être expliquée et popularisée, en créant la confiance et en développant une stratégie pour dépasser les lois antisyndicales qui sont utilisées comme obstacles à la grève générale dans des pays comme Grande Bretagne et l’Allemagne.

    Malgré l’importance d’un plan international d’action coordonnée, il est important que cette question ne soit pas utilisée pour freiner la lutte de classe dans un pays donné. L’action internationale coordonnée découle organiquement du calendrier de la lutte des classes de chaque pays, et commence avec la lutte contre les gouvernements et patrons nationaux. En Espagne, au Portugal et en Grèce par exemple, nous ne devons pas laisser le besoin de coordination à un niveau continental permettre aux bureaucraties bureaucrates de freiner l’action après le 14 novembre. Des grèves de 48 heures, par exemple, sont une étape essentielle pour construire la dynamique contre les gouvernements affaiblis de la Troïka et des gros capitalistes dans ces pays.

    Le 14 novembre doit être le début et non la fin de la lutte pour unifier la résistance des travailleurs de toute l’Europe

    • A bas l’UE capitaliste !
    • Pour une Europe des travailleurs !

    La lutte des classes européenne entre dans une nouvelle phase houleuse, où le renversement des gouvernements des partons va être à la portée des mouvements explosifs des travailleurs et des jeunes. Nous avons déjà vu avec le retrait forcé de l’attaque contre les salaires du TSU au Portugal comment on peut gagner contre les gouvernements pro-austérité et les représentants du capitalisme.

    Cependant, nous pensons que pour obtenir des victoires durables et rompre avec le cycle de désespoir et d’appauvrissement, nos mouvements ont besoin d’être armés d’alternatives politiques pour investir la richesse de la société dans les emplois et la remontée des conditions de vie, et non dans le paiement des dettes des spéculateurs et le renflouement des banques.

    Les véritables socialistes ont un rôle crucial à jouer en intervenant dans les batailles à venir pour populariser la lutte pour des gouvernements des travailleurs basés sur une telle politique et sur la nationalisation, sous contrôle démocratique, des banques et des principaux secteurs de l’économie. Pendant que les luttes des travailleurs européens se coordonnent à travers les frontières, nous voyons l’ouverture potentielle d’une alternative des travailleurs à l’UE capitaliste des marchés. Un mouvement international, sous le drapeau d’une lutte pour une confédération alternative démocratique et socialiste de l’Europe, égalitaire et sur base volontaire, est à l’ordre du jour.

  • 14 novembre : journée européenne d’action contre l’austérité

    14 novembre : journée européenne d’action contre l’austérité

    Organisons la lutte contre la crise, la politique d’austérité et pour une alternative socialiste !

    Lorsqu’ils ont appris que le prix Nobel de la paix avait été décerné à l’Union Européenne, nombreux sont les travailleurs qui ont dû s’exclamer, en Grèce et ailleurs ; "Mais l’Europe nous fait la guerre !". La riposte s’organise d’ailleurs. Le 14 novembre prochain constitue une date importante, avec une journée internationale d’action contre l’austérité. En Espagne et au Portugal, au moins, il s’agira d’une journée de grève générale. Cette voie est la bonne, celle de l’organisation de la résistance contre l’austérité par-delà les frontières nationales.

    Les dirigeants européens, aux côtés de ceux du Fonds Monétaire International, font partie de la très détestée "Troïka" des institutions capitalistes qui soutien et impose les mesures d’austérité qui frappent actuellement la population grecque. Dans ce pays, 68 % de la population vit actuellement au niveau du seuil officiel de pauvreté ou en-dessous. Un quart des travailleurs sont au chômage. En Espagne également, un quart des travailleurs sont au chômage. Dans ces deux pays toujours, le taux de chômage parmi la jeunesse a dorénavant dépassé les 50%.

    L’augmentation de l’émigration issue de pays embourbés dans la récession comme la Grèce, l’Irlande et l’Espagne – parmi tant d’autres – est une illustration du désespoir et de la lutte quotidienne d’innombrables personnes qui peinent à joindre les deux bouts. Le taux de suicide a également considérablement augmenté. Et maintenant, les économies européennes réputées plus fortes sont en position de faiblesse, y compris la France et l’Allemagne. Plus rien n’arrêtera le présent déclin et la faillite de l’Union Européenne et de la zone euro.

    Le FMI a récemment admis que l’impact de la ligne de conduit de l’austérité sur la croissance économique pourrait être pire que prévu. Suite à de nombreux plans dictés par la troïka, la Grèce ne présente aucun signe permettant d’éviter la perspective d’une fuite, tôt ou tard, hors de la zone euro. Malgré toutes les tentatives de sauvetage et les coupes d’austérité brutales, sa dette publique est plus importante aujourd’hui qu’au tout début de la crise. Une sortie de la Grèce hors de la zone euro entraînera de profonds troubles dans et autour de l’eurozone et augmentera les pressions sur les autres économies.

    Commentateurs et analystes spéculent pour savoir qui est à blâmer dans cette désastreuse situation. Pourquoi donc le projet européen a-t-il abouti à la désunion actuelle, aux affrontements ouverts et à cette crise proprement inimaginable ?

    Le bourbier européen

    Le Comité pour une internationale ouvrière (CIO) et ses sections à travers le monde, dont le Parti Socialiste de Lutte (PSL) en Belgique, a avertit depuis le début que la zone euro ne serait pas épargnée par la crise. Au sein de la zone euro, les diverses économies ont leur propre caractère – leurs propres forces, faiblesses, intérêts et classe dominante – mais sont confinées à la camisole de force d’une monnaie unique et à d’un unique taux d’intérêt. Cela était encore surmontable en période de croissance économique mais était condamné à subir une pression insurmontable en période de récession.

    Le fait que les classes dirigeantes européennes et leurs gouvernements n’ont aucune solution à présenter et sont fortement divisés entre eux sur ce qu’il convient de faire est une réflexion de la profondeur de la crise européenne. Certains défendent en vain l’instauration d’une nouvelle constitution européenne avec plus de pouvoirs centraux et la fin des vetos nationaux sur les traités. D’autres veulent au contraire relâcher les liens à l’intérieur de l’Union Européenne ou carrément considérer d’en sortir. Mais tous ne font que mettre au grand jour qu’ils sont incapables d’apporter stabilité et croissance.

    Leurs bavardages n’ont cependant pas lieu dans l’isolement. Des millions de membres de la classe des travailleurs ou de la classe moyenne ont participé aux diverses grèves et manifestations de masse dirigées contre les attaques antisociales qui les frappent et qui sont lancées par les dirigeants de l’Union Européenne. Ces dernières semaines, grèves générales et mobilisations de masse ont eu lieu en Grèce, au Portugal ou en Espagne tandis que des dizaines de milliers de personnes ont manifesté en France, en Allemagne, en Grande-Bretagne et ailleurs.

    Les institutions européennes sont de plus en plus considérées comme autant de clubs patronaux (ce qu’elles sont d’ailleurs en réalité) d’où sont issues les lois et les attaques qui découlent de la dictature des marchés.

    Le rôle des syndicats

    Dans cette situation, les dirigeants des syndicats – le mouvement organisé des travailleurs – ont une responsabilité écrasante afin de défier les gouvernements d’austérité et de les battre en retraite. Nous avons besoin de bien plus que des grèves et des appels à manifester qui ont pour vocation essentielle de laisser la vapeur s’échapper (même si certaines mobilisations sont impressionnantes), comme cela s’est déjà produit à de nombreuses reprises.

    Le Comité pour une Internationale Ouvrière appelle les syndicat à adopter une opposition déterminée et résolue contre toutes les attaques lancées contre notre niveau de vie à travers l’Europe, en intensifiant les actions si nécessaire. La stratégie syndicale doit viser à faire chuter chaque gouvernement ayant l’intention de rester fidèle à l’abominable logique selon laquelle ce serait aux travailleurs et à leurs familles de payer la crise des grands actionnaires et grands patrons.

    La résistance des masses doit être coordonnée pour avoir l’impact le plus grand possible, avec des grèves générales et des manifestations dans plusieurs pays au même moment. Dans ce cadre, la journée du 14 novembre constituera un pas dans la bonne direction avec des grèves générales actuellement prévues en Espagne et au Portugal, et peut-être également en Grèce, à Malte, à Chypre et au Portugal. Ce vendredi 26 octobre, cinq syndicats français (CGT, CFDT, FSU, UNSA et Solidaires) ont publié un communiqué de presse commun appelant à manifester partout en France le 14 novembre contre l’austérité et pour "l’emploi et la solidarité en Europe". En Belgique, la FGTB Liège-Huy-Waremme appelle également à une grève de 24 heures, tout comme la CGSP-ALR de Bruxelles. Rien ne peut justifier que le reste du mouvement syndical reste à la traîne. La voie est toute tracée vers une prochaine étape, celle d’une grève générale de 24 heures organisée à l’échelle de l’Europe toute entière.

    L’Arène politique

    Une telle action de masse coordonnée à l’échelle européenne, mais le combat doit aussi être développé sur le terrain politique. Le monde du travail a un besoin crucial de parti ouvriers capables d’offrir une alternative politique contre celle des partis capitalistes : une alternative orientée vers la construction du socialisme démocratique.

    La croissance de l’influence d’Aube Dorée en Grèce constitue un sérieux avertissement : des idées dangereuses et basée sur la division peuvent se développer sur le désespoir si aucune voie progressiste est clairement visible. Cependant, la Grèce a aussi montré quelle rapide croissance peut exister pour la gauche. Le soutien grandissant à la coalition de la gauche radicale Syriza est une illustration de l’échelle et de la rapidité avec laquelle un parti s’opposant à l’austérité peut gagner de l’audience. Dans la période à venir, d’autres nouvelles formations des travailleurs pourraient faire écho à ce processus.

    Ces partis pourront être attractifs aux yeux des masses pour autant qu’ils mettent en avant des idées clairement socialistes qui mettent à nu les failles du capitalisme et offrent un programme qui défend courageusement une réelle alternative dans les intérêts des travailleurs. Ce type de programme doit inclure une sérieuse augmentation des taxes pour les riches, les grandes entreprises, mais aussi la nationalisation des secteurs clés de l’économie (finance, sidérurgie, énergie,…) sous le contrôle et la gestion démocratique des travailleurs, dans le cadre d’une planification démocratiquement élaborée de leurs activités. De telles mesures permettraient de massivement investir dans les emplois et les services à la population. En Grèce, là où la crise et la plus aigüe, le soutien pour un tel programme est grandissant.

    Qu’en est-il de l’Union Européenne ? L’opposition qui se développe contre les institutions au service du capitalisme à la base de la construction de l’Union Européenne n’implique très certainement pas le rejet de la coopération entre les travailleurs et les pauvres par-delà les frontières nationales.

    Les questions-clés sont les suivantes : quelles sont les caractéristiques des institutions, qui les contrôle à l’heure actuelle et dans quel but agissent-elles ? L’UE est contrôlée par 27 gouvernements capitalistes européens dont toute la politique est orientée vers la satisfaction des intérêts des grandes entreprises et des riches.

    Si le socialisme démocratique se répandait à travers l’Europe, il serait alors possible de démocratiquement élire les représentants pour des institutions totalement différentes, au service des travailleurs et de leurs familles. Ce serait là la base d’une confédération socialiste européenne – une alliance volontaire d’Etats socialistes – qui pourrait démocratiquement permettre une coopération économique, environnementale, sociale et culturelle dans l’intérêt de l’écrasante majorité à travers le continent.

  • Grande-Bretagne : Grande manifestation contre l’austérité à Londres

    Une nouvelle phase vient de s’ouvrir dans la lutte contre l’austérité

    Ce samedi, des travailleurs sont venus de partout à travers la Grande Bretagne pour se retrouver à Londres afin d’exprimer leur colère contre les attaques antisociales du gouvernement Con-Dem (qui réunit les conservateurs et les libéraux).Le Trades Union Congress (TUC, une confédération syndicale britannique qui regroupe 54 syndicats) qui a organisé cette mobilisation estime que plus de 150.000 personnes étaient dans la capitale, alors que des dizaines de milliers de manifestants défilaient au même moment à Glasgow (en Ecosse) et à Belfast (en Irlande du Nord).

    Par Hannah Sell (Socialist Party, CIO-Angleterre et Pays de Galles)

    L’atmosphère que l’on pouvait constater à l’occasion de cette manifestation était considérablement différente de celle qui prévalait lors de la précédente marche du TUC, il y a de cela 18 mois. La réalité des coupes d’austérité combinée à l’expérience des luttes de cette dernière année a entrainé une plus grande conscience de l’urgence d’une riposte organisée et de la nécessité d’aller au-delà des manifestations avec des actions sur les lieux de travail.

    Cependant, même si cette manifestation était massive, elle était plus restreinte que celle du 26 mars 2011, qui avait rassemblé plus d’un demi million de personnes dans les rues. Cela s’explique sans aucun doute par le fait que de nombreux travailleurs sont restés chez eux après avoir fait l’amère expérience de la capitulation de la direction du TUC dans la récente bataille pour la sauvegarde des pensions. Nombreux sont ceux qui doutent que cette manifestation constitue le début d’une escalade d’actions pour vaincre les Con-Dems. Toutefois, tous ceux qui étaient présents ce samedi dans les cortèges anti-austérité étaient venus déterminés à assurer que les manifestations étaient autre chose qu’une simple ‘parade’.

    Len McCluskey, le secrétaire général du syndicat Unite, a ainsi reçu une incroyable ovation de la foule lorsqu’il a demandé à ceux qui soutenaient l’organisation d’une grève générale de lever leur main. Bob Crow, le secrétaire général du syndicat des transports RMT (l’un des signataires d’une motion en faveur d’une grève générale présentée au dernier Congrès du TUC), a lui aussi reçu un chaud applaudissement lorsqu’il a appelé dans son discours à l’organisation d’une grève générale de 24 heures. Mark Serwotka, secrétaire général du syndicat PCS (Public and Commercial Services), a appelé à des actions de grève coordonnées par l’ensemble du mouvement syndical.

    Le Socialist Party (le parti-frère du PSL en Angleterre et au Pays de Galles, NDT) a reçu un écho très large et très favorable – de même que la campagne syndicale large dans laquelle le Socialist Party est impliquée, le National Shop Stewards Network (Réseau national de syndicalistes, NSSN) – en défendant que le TUC annonce la date d’une journée de grève générale de 24 heures et lance une campagne massive pour mobiliser la classe ouvrière derrière cet appel.

    Pour finir, mentionnons que l’accueil chaleureux réservé aux dirigeants syndicaux qui ont défendu ce mot d’ordre de grève générale a fortement contrasté avec celui réservé au dirigeant du Parti travailliste Ed Miliband, qui a été hué par la foule lorsqu’il a défendu que n’importe quel gouvernement aurait à opérer des coupes budgétaires, y compris un gouvernement travailliste (voir la vidéo ci-dessous).

    Cette manifestation a ouvert une nouvelle phase dans la guerre de classe contre l’austérité, et a donné l’aperçu d’une classe ouvrière plus hardie et militante. L’intérêt porté aux idées réellement socialistes était appréciable, de très nombreux manifestants ont fait part de leur désir de rejoindre le Socialist Party.

  • Paris : Plus de 50.000 personnes contre l'austérité

    A l’appel d’une soixantaine d’organisations, plusieurs dizaines de milliers de personnes se sont réunies ce samedi à Paris pour protester contre le ”Traité d’austérité", le Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance (TSCG). Front de Gauche, NPA, CGT, Solidaires,… les militants d’organisations diverses étaient venus nombreux. Reste maintenant à ce que cette unité dans la rue puisse se poursuivre avec un véritable plan d’action contre l’austérité et pour l’emploi, et que les mots d’ordre ne se limitent pas à un simple référendum sur ce traité. Une équipe de militants du PSL était présente, aux côtés de nos camarades français de la Gauche Révolutionnaire.

    Par Nico

  • Pays-bas. Le SP cède la place à Diederik Samsom

    En quelques semaines, le Socialistische Partij (SP, gauche radicale) a perdu environ la moitié du soutien que lui accordaient les sondages. A la mi-août, il semblait que le parti de gauche allait emporter 37 sièges et devenir ainsi le plus grand parti du pays. Un mois plus tard, il n’était plus question que de 15 sièges. Les vainqueurs du scrutin sont le parti libéral VVD et le Parti travailliste social-démocrate PVDA (respectivement 41 et 38 sièges). Les analystes parlent du retour des partis traditionnels, mais les énormes fluctuations de votes exprimées dans les sondages indiquent que cette base est très instable.

    Par Socialistisch Alternatief (CIO-Pays-Bas)

    Un mois avant la tenue des élections, le SP prenait autant de place dans les sondages que les travaillistes et les chrétiens-démocrates (CDA) ensemble. Une grande victoire était à portée de main. Même par rapport à 2010, le SP a perdu des plumes (15.000 électeurs) et reste au même nombre de siège ; 15. Quelques semaines ont donc suffit pour passer de 25% à moins de 10%.

    Le SP ne peut s’en prendre qu’à lui-même pour cet échec. Son opposition à l’augmentation de l’âge de la retraite n’a pas été prise au sérieux. Le SP prévoit en effet lui aussi de relever l’âge de la retraite jusqu’à 67 ans, mais à un rythme plus lent. La volonté de la direction de conclure des compromis et des accords avec les partis de droite était frappante. Jusqu’au dernier moment, le dirigeant du SP Roemer n’a eu de cesse d’appeler son collègue travailliste Samsom à préférer une coalition avec le SP plutôt qu’avec les libéraux. Le SP a raté une occasion historique de l’emporter en maintenant un profil clair d’opposition de gauche.

    Le résultat final ne signifie cependant pas que les sociaux-démocrates et les libéraux peuvent former une coalition stable disposant d’un large soutien populaire. Les travaillistes ont réussi à gagner une quinzaine de sièges durant les dernières semaines de la campagne, ce qui donne une idée de la volatilité de l’électorat. De plus, ce nouveau gouvernement appliquera la politique d’austérité, et le mécontentement au sein de la population ne fera que croître.

    Cette insatisfaction devra s’exprimer dans la rue. Actuellement, les réformes en cours au sein de la fédération syndicale FNV constituent un frein pour le développement de la lutte syndicale. Le projet d’une grève générale le 10 septembre a ainsi été annulé. Les dirigeants syndicaux vont-ils organiser ou désorganiser la lutte contre les politiques d’austérité des libéraux et des travaillistes ?

    Ce combat contre l’austérité capitaliste doit avoir son prolongement politique. La discussion est vive aujourd’hui dans le SP au sujet du bilan de la campagne électorale passée. Ces derniers mois ont illustré tout le potentiel du SP pour autant que le parti adopte une position cohérente et conséquente contre l’establishment et leur austérité. Le SP pourrait ainsi faire barrage au retour du Parti populiste de droite de Geert Wilders, le PVV. Ce parti a perdu 5%, et se trouve lui aussi à 15 sièges au Parlement, mais peut encore croître si le SP échoue à proposer un alternative anti-establishment de gauche.

  • Avertissements de Grèce

    Allons à l’offensive contre le racisme et l’extrême-droite !

    Ces derniers mois, on estime qu’il y a eu au moins 500 attaques violentes contre des immigrés en Grèce. Fort de son succès électoral, le parti néo-nazi ‘‘Aube Dorée’’ joue un rôle très actif dans cette violence. Après cinq années de récession et l’effondrement total de tous les services publics et du niveau de vie de la population, il existe un certain soutien pour la violence contre les bouc-émissaires que constituent les nombreux immigrés du pays. Environ 10% de la population est composée d’immigrés clandestins aux conditions de vie et de travail particulièrement difficiles.

    La seule réponse des partis pro-austérité au gouvernement se limite à cueillir massivement les ‘‘illégaux’’ pour ensuite les parquer dans des camps militaires. Cette répression du gouvernement renforce la crédibilité d’Aube Dorée, qui considère ces camps militaires de détention comme des ‘‘clubs de vacances pour immigrés illégaux’’.

    La crise et les politiques d’austérité ont provoqué une chute vertigineuse des conditions de vie, entraînant une explosion de la malnutrition et de la criminalité, et le gouvernement s’obstine à maintenir ce cap. L’opposition de l’extrême-droite se résume à attaquer les immigrés, alors qu’ils n’ont rien à voir avec les causes de la crise humanitaire qui frappe le pays. Par contre, les grands armateurs grecs (14 milliards d’euros de profit en 2011) peuvent dormir tranquilles. Aube Dorée parvient également à s’attirer un soutien relatif avec des distributions gratuites de nourriture pour les Grecs.

    On ne peut pas compter sur la police pour mettre fin à la violence, au sein de laquelle les partisans d’Aube Dorée sont très nombreux. Aube Dorée a notamment délivré du carburant à des commissariats qui ne pouvaient plus effectuer leurs patrouilles faute de moyens… C’est une des nombreuses facilités accordées au parti néofasciste par la politique du gouvernement, qui organise une pénurie généralisée. Le mouvement ouvrier doit organiser l’offensive contre l’austérité en gardant en tête que faute de réponse collective, la lutte pour la survie montera les différents secteurs de la population les uns contre les autres.

    La gauche et les militants syndicaux ne doivent pas tolérer qu’Aube Dorée puisse occuper les rues et imposer ses vues réactionnaires par la violence. Des comités de défense antifascistes doivent être créés, pour s’opposer au racisme bien entendu, mais aussi pour développer la lutte contre le terreau qui permet le développement d’Aube Dorée (passée de 0,45% aux élections européennes de 2009 à 6,92% en juin): le capitalisme et sa crise systémique. Le large soutien électoral qu’a réussi à s’attirer la coalition de la gauche radicale Syriza (26,89% en juin) exprime quel potentiel existe pour une telle approche. Si l’espoir d’un changement révolutionnaire est déçu, il existera alors un espace pour le désespoir contre-révolutionnaire et l’extrême droite.

    Nous devons prendre au sérieux cet avertissement, car il existe des partisans organisés d’Aube Dorée en Belgique, comme les groupuscules néo-nazis Nation (du côté francophone) et N-SA (en Flandre). Sur le site de Nation, dans un article intitulé ‘‘La radicalité, ça paie’’, on a ainsi pu lire: ‘‘tant au niveau des méthodes de lutte politique que de la radicalité ainsi que de toutes les horreurs qu’en dit la presse, on ne peut s’empêcher de faire la comparaison entre Aube Dorée et NATION’’. Dans un autre article, l’auteur se réjouissait que ‘‘L’heure est arrivée de reprendre en main notre destin et de voir un beau matin une nouvelle Aube Dorée pour une Europe réelle.’’

    La N-SA est très présente au sein du Vlaams Belang. Un de ses membres est président national du NSV, l’organisation étudiante officieuse du Vlaams Belang. Il s’agit de Rosiers Ruben, l’un des participants d’une tentative de raid violent contre un meeting des Etudiants de Gauche Actifs (cercle étudiant du PSL) en 2009. Un autre membre de la N-SA, Thierry Vanroy, siège au conseil de la jeunesse du Vlaams Belang. En bref, lorsque nous manifesterons en mars 2013 contre la manifestation du NSV à Anvers, ce sera contre des partisans déclarés d’Aube Dorée.

    L’expérience grecque nous démontre une fois de plus que les arguments moralisateurs ou la confiance envers les partis traditionnels n’apporte rien. L’antifascisme que nous défendons est un antifascisme militant, qui lie la question du racisme à celle du capitalisme. Rejoignez-nous!

  • Pays-Bas: Vers une victoire éclatante du SP !

    Le parti de gauche a le potentiel de devenir le plus grand parti du pays

    Les sondages consacrés aux élections législatives du 12 septembre prochain aux Pays-Bas confirment les uns après les autres la percée du SP. Même le parti libéral (VVD) semble rester derrière le parti de la tomate rouge (son symbole). Evidemment, les débats électoraux doivent encore avoir lieu au moment d’écrire ces lignes, et le résultat final peut être influencé par divers évènements.

    Par Gerbrand Visser, Socialistisch Alternatief (Alternative Socialiste, CIO-Pays-Bas)

    Image ci-contre : Le magazine ‘Quote’ mène campagne contre le SP et Emile Roemer, car il veut s’en prendre aux super-riches…

    La tendance est claire: les gens se détournent des partis traditionnels. Ils les tiennent à juste titre responsables de la crise économique et rien n’indique qu’ils puissent changer leur fusil d’épaule : ils ne font au contraire que promettre encore plus d’assainissements, plus d’Union Européenne, plus de soutien aux banques, moins de droits sociaux, moins d’enseignement et, très important, moins de soins de santé. Le rythme de l’austérité et ses accents divergent quelque peu entre eux, mais la recette est fondamentalement identique.

    A deux exceptions près : le PVV et le SP. Le PVV (parti de la liberté, populiste de droite et très réactionnaire) critique l’Union Européenne, mais est par contre lié aux 18 milliards d’euros de coupes budgétaires opérées par le gouvernement Rutte, tombé un peu avant l’été. Actuellement, la crise de l’euro n’étant (temporairement) pas en première page de la presse, la course se développe entre les libéraux du VVD et le SP (Parti Socialiste, bien à gauche du PS de Di Rupo, représenté aux Pays-Bas par le Parti Travailliste). Le PVV reste en ce moment à l’arrière plan.

    L’attitude qu’adopteront les autres partis après les élections est claire. Que ce soit avec le dernier cabinet (les libéraux du VVD, les chrétiens-démocrates du CDA, et les populistes de droite du PVV), avec le précédent (les sociaux-démocrates du parti travailliste PvdA et le CDA) ou encore avec la coalition ‘‘Kunduz’’ (VVD, CDA, D66, GroenLinks et ChristenUnie), la politique fut à chaque fois faite d’attaques antisociales. Les attentes sont donc grandes envers le SP. Le SP se prononce contre l’Union Européenne néolibérale, contre les coupes budgétaires et ne s’est pas compromis dans un cabinet appliquant les décisions prises par la dictature des marchés. Tout cela est suffisant pour une bonne victoire électorale, c’est certain. Mais le SP deviendra-t-il ‘‘grand’’ ou ‘‘le plus grand’’ ?

    Les partis traditionnels font tout pour mettre hors jeu le dirigeant du SP Emile Roemer, en le dépeignant comme “extrémiste, irresponsable, dépensier”, avec pour l’instant comme seul effet de confirmer aux électeurs qu’il est différent des politiciens établis. Si Roemer ne commet pas lui-même de fautes, les autres partis semblent bien incapables d’empêcher sa victoire. Soyons clair : plus grande sera la victoire du SP, plus grand sera le pas en avant posé pour la classe ouvrière néerlandaise. Alternative Socialiste appelle à voter pour le SP et à s’impliquer activement dans la campagne, et ensuite faire en sorte que Roemer tienne réellement ses promesses. Les structures syndicales ont malheureusement sérieusement abdiqué face à la politique d’austérité, une victoire écrasante du SP constituerait un certain rempart contre la logique néolibérale. Il faut assurer que cela devienne bien le cas !

    Tout en soutenant le SP, nous ne partageons cependant pas l’enthousiasme de la direction du SP concernant une éventuelle participation gouvernementale. Le SP collabore déjà dans certaines localités avec le VVD, une approche qui promet un désastre politique à court terme. Quant au PvdA et au CDA, le PvdA refusera d’être sous la domination du SP et le CDA commettrait un suicide politique en entrant en coalition avec les deux plus grands partis “de gauche”.

    L’élite politique fera tout pour isoler le SP et éviter de lui donner le pouvoir, une option qui ne lui est envisageable qu’en tout dernier recours. La bourgeoisie n’a pas peur des dirigeants du SP qui ont déjà démontré à plusieurs reprises qu’ils sont bien conciliables. La bourgeoisie a peur de l’influence des travailleurs sur le SP. Ce sont eux qui votent pour lui et qui l’animent jusqu’à un certain point.

    De plus, la bourgeoisie a besoin de partis fiables pour appliquer l’austérité, des partis inflexibles face aux sentiments des masses. La situation la plus probable après le 12 septembre est un cabinet composé de plusieurs partis unis par l’impasse de l’austérité et l’absence de toute idée sur ce qui convient d’être fait, avec un SP dans l’opposition qui continuera à profiter de cette situation compliquée. De plus en plus, le SP peut représenter l’alternative politique aux yeux de ceux qui en ont marre des assainissements.

    Les populistes de droite du PVV n’ont aucune chance d’instrumentaliser la situation pour l’instant, en raison de leur racisme virulent et de leur responsabilité dans l’application des mesures d’austérité du gouvernement précédent. Le SP pourra alors prendre la voie de la résistance active contre l’austérité et organiser la colère en transformant le soutien électoral en un soutien militant, vers une rupture avec la société capitaliste, vers une société socialiste. L’arrivée d’un gouvernement majoritaire du SP, basé sur un programme socialiste, est un objectif réalisable.

  • Les mineurs espagnols montrent la voie à la classe ouvrière

    Nous avons tous suivi depuis le 28 mai dernier le combat déterminé que mènent les mineurs esapgnols afin de sauver leurs emplois. La fin annoncée des aides au secteur minier, déjà approuvée par le gouvernement précédent du PSOE (Parti socialiste ouvrier Espagnol), a juste été accélérée par le gouvernement du Parti Populaire. Si le gouvernement gagne, cela entrainera la fermeture des mines d’ici 2018 au plus tard et la disparition de milliers d’emplois.

    Par Karim Brikci, tête de liste de Gauches Communes à Ixelles

    • Collectif Krasnyi – Reportage – ”Madrid ouvrier avec les mineurs"

    La Marcha Negra :

    Les mineurs ont su renouer très rapidement avec les meilleures traditions de lutte de la classe ouvrière espagnole : grève illimitée, bloquages et occcupations. Parallèlemement aux actions locales dans des régions très rurales, les mineurs ont organisé une marche noire sur Madrid pour construire le soutien et défier le gouvernement. Partie des différentes régions minières du pays, cette marche a traversé des dizaines de villes dans lesquelles les mineurs ont à chaque fois vécu des moments de solidarité inoubliables.

    L’arrivée à Madrid restera une référence importante de la lutte sociale en Espagne pendant encore longtemps. Aux cris de “Vive la lutte de la classe ouvrière” ou encore “Madrid ouvrier avec les mineurs”, des dizaines de milliers de madrilènes ont acceuilli magnifiquement les mineurs en lutte. La manifestation qui a débuté à 22h pour normalement finir à minuit à la puerta del sol (lieu symbolique de la contestation en Espagne depuis le mouvement des Indignés) ne s’acheva qu’à plus de 2h du matin dans une ambiance combative solidaire et remplie d’émotions. N’en déplaise à la presse de droite, les mineurs ont prouvé que la solidarité ouvrière n’a pas disparue!

    La grande manifestation syndicale du 11 juillet

    Le lendemain de la marche nocturne a eu lieu la grande manifestation syndicale pour la défense des emplois dans les bassins miniers. Le succès est au rendez vous. La foule compacte exprime sa totale solidarité avec la lutte des mineurs. Des travailleurs du secteur public et du privé manifestent sous leurs banderoles réclamant l’abolition de la réforme du travail imposée par le gouvernement il y a quelques mois tout en exprimant leur total soutien aux mineurs en grève.

    Alors que les discours des dirigeants syndicaux ne sont même pas finis, la police attaqua la manifestation et provoqua des affrontements avec des mineurs en colère. La réaction collective et organisée de certains groupe de mineurs a pu protéger le cortège et empêcher la police de continuer à abbattre sa violence à coup de matraques.

    Plusieurs arrestations et blessés seront quand même à comptabiliser à la fin de la journée. Le travail de criminalisation débuté dans les Asturies continuait…

    La timidité de la direction syndicale induit l’arrogance du gouvernement

    Les mineurs ont montré le chemin que doit reprendre l’ensemble de la classe ouvrière espagnole et ce chemin est celui de la lutte de classe. Les mineurs l’ont compri, leurs camarades aussi, mais apriori, pas leurs dirigeants.

    La grève illimitée massivement suivie par les mineurs n’a fait que confirmer leur volonté ininterrompue de mener le combat jusqu’à sa conclusion logique: la victoire. Il est malheureux de noter une fois de plus l’attitude timide voire contre productive des directions syndicales. On a déjà parlé de l’enthousiasme énorme qu’a suscité la lutte des mineurs et leur marche sur Madrid. La question était posée par les mineurs d’occuper la puerta del sol à leur arrivée à Madrid . Même si l’on peut discuter de la pertinence d’occuper une place comme moyen d’action à long terme (expérience des indignés), les directions syndicales, elles, ont refusé de discuter de la suite des actions et de la façon de saisir le potentiel présent pour construire un réel mouvement massif contre la politique antiouvrière du gouvernement Rajoy. A la fin de la tant attendue Marche sur Madrid, les syndicats ont laissé les mineurs seuls face aux forces de l’ordre sans service d’ordre et surtout sans aucun mot d’ordre pour la suite du combat, exception faite de leurs chaleureux remerciements pour la lutte menée. Refrain connu : “Merci pour tout et à bientôt”.

    Le gouvernement quant à lui ne fait pas preuve de la même timidité. Le comble de son arrogance aura même été d’annoncer le jour de la grande manifestation des mineurs le plus grand plan d’austérité qu’a connu le pays. Alors que les mineurs reprenaient leurs bus, les fonctionnaires descendaient dans la rue.

    Il est criminel que les directions syndicales continuent aujourd’hui à appliquer une politique de division consciente des différentes couches de travailleurs qui entrent en action. La situation sociale, l’arrogance du gouvernement et l’énorme soutien qu’ont réussi à construire les mineurs malgrès une campagne médiatique très dure aurait du être l’occasion d’appeler à une réaction unifiée de l’ensemble de la classe ouvrière espagnole. L’appel à une grève générale de 48 h comme premier pas de la lutte pour la chute de ce gouvernement d’austérité peut avoir aujourd’hui un écho énorme dans la société espagnole.

    Depuis le 11 juillet, chaque jour, chaque soir et chaque ville vit son lot de manifestations combatives, déterminées et brutalement réprimées. Le combat ne fait que commencer en Espagne mais demande en urgence une direction adéquate et déterminée à gagner!

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