Category: Asie

  • Pakistan : Témoignage – Crise humanitaire à Khyber Pakhtoonkhwa

    Même plus d’une semaine après le début des dévastations causées par les inondations à Khyber Pakhtoonkhwa, des milliers de personnes attendant toujours de la nourriture, des tentes et de l’eau potable. Une crise alimentaire se développe dans les régions affectées. Des milliers de gens continuent à vivre dans des villages inondés, et ont un urgent besoin d’être évacués et de recevoir des vivres. J’ai visité, avec un groupe de volontaires, quelques localités dévastées à Peshawar, la capitale provinciale de Khyber Pakhtoonkhwa. Quand nous avons parlé aux sinistrés, ils ont déclaré avec colère “pendant que les ministres volent en hélicoptères, nos femmes et nos enfants ont été emportés par les eaux et les gens ont faim et froid…”

    Par Faisal Khattak, de Peshawar

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    Appel à la solidarité des travailleurs! De la part de la Progressive Workers Federation (PWF) et de la Trade Union Rights Campaign Pakistan (TURCP)

    Nous invitons tous nos frères, nos sœurs et nos camarades dans le mouvement syndical international à montrer leur solidarité et à soutenir les personnes affectées par les inondations, particulièrement des syndicalistes, des travailleurs et des paysans.

    Nous avons un besoin urgent de ressources afin d’aider nos frères et sœurs. Parmi les millions de personnes touchées par les inondations se trouvent 200 membres de la campagne TURCP (Trade Union Rights Campaign – Pakistan) et de la Progressive Workers Federation ainsi que leurs familles. Leurs maisons, leurs champs et tout se qu’ils possédaient a été emporté. Ils ont besoin de nourriture, d’eau potable, de médicaments, de tentes et d’autres objets d’utilité quotidienne. Nous tentons de les aider, selon nos moyens, mais nous avons un besoin urgent de votre aide, de votre solidarité et de votre soutien. Nous invitons tous les syndicats, les sections syndicales locales, les travailleurs et les syndicalistes à soutenir notre campagne. Chaque euro récolté sera consacré à l’aide pour les personnes touchées par le désastre.

    Syed Fazalabbas Secrétaire Général de la Progressive Workers Federation, Organisateur en chef pour le syndicat United Workers Union (TP: +92 321 426 2167)

    Malik Muhammad shabir Président de la Progressive Workers Federation, secrétaire général du PTV, le syndicat central des employés

    Khalid Bhatti Secrétaire financier de la Progressive Workers Federation, organisateur national de la campagne TURCP (TP: +92 333 433 1755)

    Rukhsana Manzoor Secrétaire financier de la campagne TURCP

    Vous pouvez envoyer vos donations au n° de compte du PSL 001-2260393-78 avec mention “Pakistan”.

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    Camp Korona, un village d’environ 400 maisons situé près de la route de Peshawar, a été presque totalement détruit par les pluies torrentielles. Seules quelques maisons sont encore en bon état, la majorité n’existent tout simplement plus. Les habitants ont trouvé refuge sur la route et dorment dehors, sans la moindre aide du gouvernement. A Momin Ghari, dans la banlieue de Peshawar, environ 500 maisons ont complètement été détruites.

    Muhammad Awais, qui était sur la route avec sa famille de 11 personnes, nous a dit qu’il avait sauvé sa famille. “Maintenant, je suis comme un mendiant, je demande aux gens de la nourriture pour ma famille.” Il a fermement condamné le gouvernement car, tout comme lui, personne n’a reçu la moindre aide. Au contraire, le gouvernement a donné l’ordre de détruire les maisons toujours inondées.

    Awais, et d’autres, se demandait, à propos de l’aide du gouvernement, quelle devait être la situation à des endroits comme à Charsada et Nowshera si même près d’une ville comme Peshawar rien n’était prévu.

    Les habitants de Larama, un autre endroit fortement touché de la région de Peshawar, critiquent également très fortement le gouvernement qui ne leur a fourni aucune aide, même après plus d’une semaine. Ils nous ont expliqué qu’ils avaient reçu de l’aide de philanthropes et d’organisations caritatives, mais pas du gouvernement. Une majorité des habitants de Peshawar ont été déplacés dans les écoles, mais même là, les gens se plaignent du manque de nourriture et de soins. Ils ont dû retourner dans leurs maisons inondées et détruites pour pouvoir avoir quelques biens de bases, le gouvernement ne leur ayant rien fourni, ni de quoi garder de l’eau potable, ni tente, pour ne parler que de cela.

    La colère monte en raison de ce manque d’aide et de la lenteur des évacuations. Des manifestations ont eu lieu à Pabi et Taro Jabba, les manifestants réclamant de la nourriture, de l’eau potable et un abri.

    Même si les inondations ont créé près d’un million de sans abris dans cette région, le gouvernement n’a fourni que 200 tentes à Tank, autant à Lakki Marwat et à Bannu, et 40 seulement à Peshawar! Le gouvernement n’a donné de la nourriture qu’à 4.950 familles à Charsada, 1.000 à Tank, 2.000 à DI Khan, 300 à Bannu et 600 à Peshawar.

    A Nowshera, le spectacle est fait de destructions massives, les pompes à pétrole, les maisons, les magasins et les marchés étant complètement sous les eaux. L’odeur des carcasses d’animaux est partout. Le ministre local de la santé, Syed Zahir Shah, estime qu’environ 100.000 personnes, principalement des enfants, souffrent de maladies comme la gastroentérite et le cholera. Les sauveteurs affirment que les gens n’ont pas d’eau ni de nourriture. Ils disent que les premiers signes de maladies dues à l’ingestion d’eau potable sont déjà visibles. Ils avertissent également que le nombre de morts va considérablement augmenter au fur et à mesure où ils vont s’approcher des régions moins accessibles.

  • Pakistan : Témoignage – Situation après les inondations dans la vallée de Swat

    Le peuple de Swat était déjà en lutte avant les inondations et tentait de reconstruire son cadre de vie après les destructions causées par l’insurrection des Talibans et les opérations militaires. Avant même que cette région ait pu être totalement libérée du monstre du terrorisme, elle doit maintenant faire face à un autre désastre, celui des inondations.

    Par M. Rehman, de Swat, TURC-P (Campagne pour les droits syndicaux – Pakistan)

    Au moment du conflit, plus d’un million de personnes avaient dû quitter leurs maisons et se réfugier dans les camps de différentes villes de la province. Les intenses batailles entre Talibans et armée pakistanaise avaient causé de gros dégâts en termes de vies humaines et de milieu de vie. L’insurrection et les opérations militaires avaient aussi causé de grands dommages à l’infrastructure ; des centaines d’écoles, d’hôpitaux, de maisons, d’hôtels, de restaurants, de magasins et de bâtiments officiels avaient été détruits. Après la défaite des Talibans, les habitants étaient retournés à leur maison en espérant qu’ils allaient enfin pouvoir vivre leur vie normalement.

    Les récentes pluies torrentielles ont fait des ravages à Mingora, Babuzai, Barikot, Kalam, Charbagh, Bahrain, Khwazakhela et Matta. Selon les estimations, ce sont les pires inondations depuis 1929. Dans cette région, environ un demi-million de personnes attendent désespérément que les secours arrivent. Quelques 10.000 maisons et 2.500 magasins ont été complètement emportés par les eaux, et 17.000 maisons et 5.000 magasins sont encore sévèrement endommagés. Plus de 120 hôtels ont été endommagés dans les villes touristiques de Kalam, Bahrain et Madian.

    Plus de 100 ponts et routes ont été détruits, ce qui a totalement isolé certains lieux. Les sept principales villes de la vallée sont ainsi coupées les unes des autres. La liaison longue de 40km entre Madian et Kalam a également été détruite par l’érosion. Des hectares et des hectares de terres agricoles ont été inondés.

    Des milliers de femmes, d’enfants et de vieillards sont forcés de vivre à ciel ouvert, sans endroits où se protéger de la pluie. Il n’y a pas de lait pour les enfants, qui crient littéralement famine. Des milliers de personnes attendent désespérément de l’aide, sans que les autorités n’y prêtent de l’attention. Les gens meurent de faim, les prix de la nourriture et d’autres besoins de base ont explosé alors que des profiteurs amassent des denrées alimentaires, du pétrole et du gaz. La pénurie de médicaments est très sévère. L’approvisionnement électrique n’est plus assuré partout, les deux principales lignes électriques de Chakdara sont ainsi coupées. Dans la plupart des endroits, même après deux semaines, l’électricité n’a toujours pas été rétablie.

    L’administration du district est presqu’inexistante dans les régions inondées de Swat et aucun camp n’a été construit, ni aucun mécanisme de contrôle des prix instauré. Les transports sont aussi gravement affectés.

    Dans la ville de Mingora, 600.000 personnes sont à court d’eau, les canalisations ne fonctionnant plus. Les habitants dénoncent que les riches se sont appropriés un grand nombre de générateurs fournis par les autorités locales, pour un usage purement personnel. La tâche immédiate aujourd’hui est de reconstruire les ponts et les routes, de restaurer les voies de communications, l’électricité et d’organiser l’évacuation des régions inondées. De très nombreuses personnes peuvent encore mourir si l’aide continue à se faire attendre.

  • Dévastations sans précédent causées par les inondations au Pakistan : les pauvres souffrent le plus. Appel à la solidarité des travailleurs !

    Socialisme.be et Socialistworld.net, le site du Comité pour une Internationale Ouvrière, vous invitent à répondre de toute urgence à l’appel à la solidarité en faveur des victimes des récentes inondations au Pakistan. Des militants de la Fédération Progressiste des Travailleurs du Pakistan et de la campagne TURCP (Campagne pour les Droits Syndicaux) luttent héroïquement pour organiser l’aide, malgré qu’ils aient eux-mêmes été affectés par ce désastre. Pour effectuer une donation, voyez qui accompagne cet article.

    Par Khalid Bhatti, Trade Union Rights Campaign (TURCP) et secrétaire général du Mouvement Socialiste du Pakistan (CIO-Pakistan)


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    Appel à la solidarité des travailleurs! De la part de la Progressive Workers Federation (PWF) et de la Trade Union Rights Campaign Pakistan (TURCP)

    Nous invitons tous nos frères, nos sœurs et nos camarades dans le mouvement syndical international à montrer leur solidarité et à soutenir les personnes affectées par les inondations, particulièrement des syndicalistes, des travailleurs et des paysans.

    Nous avons un besoin urgent de ressources afin d’aider nos frères et sœurs. Parmi les millions de personnes touchées par les inondations se trouvent 200 membres de la campagne TURCP (Trade Union Rights Campaign – Pakistan) et de la Progressive Workers Federation ainsi que leurs familles. Leurs maisons, leurs champs et tout se qu’ils possédaient a été emporté. Ils ont besoin de nourriture, d’eau potable, de médicaments, de tentes et d’autres objets d’utilité quotidienne. Nous tentons de les aider, selon nos moyens, mais nous avons un besoin urgent de votre aide, de votre solidarité et de votre soutien. Nous invitons tous les syndicats, les sections syndicales locales, les travailleurs et les syndicalistes à soutenir notre campagne. Chaque euro récolté sera consacré à l’aide pour les personnes touchées par le désastre.

    Syed Fazalabbas Secrétaire Général de la Progressive Workers Federation, Organisateur en chef pour le syndicat United Workers Union (TP: +92 321 426 2167)

    Malik Muhammad shabir Président de la Progressive Workers Federation, secrétaire général du PTV, le syndicat central des employés

    Khalid Bhatti Secrétaire financier de la Progressive Workers Federation, organisateur national de la campagne TURCP (TP: +92 333 433 1755)

    Rukhsana Manzoor Secrétaire financier de la campagne TURCP

    Vous pouvez envoyer vos donations au n° de compte du PSL 001-2260393-78 avec mention “Pakistan”.

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    En savoir plus:

    • Pakistan – rapport de l’utilisation de l’aide
    • Témoignage – Crise humanitaire à Khyber Pakhtoonkhwa
    • Témoignage – Situation après les inondations dans la vallée de Swat

    14 millions de personnes affectées, plus de 1.500 morts, des milliers menacés de personnes menacées par la faim – l’incompétence du gouvernement a empiré les choses

    Selon les Nations Unies, 6 millions de personnes ont un besoin urgent d’aide, tout simplement afin de pouvoir survivre. Sans vivres ni aide, leur vie est en danger. L’Organisation des Nations Unies estime qu’elle va lancer une des plus grandes campagnes de son histoire en termes de nombre de personnes à secourir. La situation actuelle dépasse les 5 millions de personnes qui ont été aidées après le tsunami dans l’Océan Indien, et les quelques 300.000 foyers détruits au Pakistan rivalisent avec le nombre de logements détruits par le tremblement de terre dévastateur de Haïti.

    Mais selon les chiffres du National Disaster Management Authority (NDMA), la catastrophe connue par le Pakistan est plus grande qu’initialement estimé. Il semblerait que le nombre de personnes affectées dépasse les 11 millions et que le total des maisons détruites ou endommagées s’élève à 750.000. Au total, 8.604 villages ont été affectés. Les plus grands dégâts ont touché les 8 districts de la province de Khyber Pakhtoonkhwa et les 7 districts de la province de Punjab. Mais 4 districts de la province de Sindh et quelques endroits du Cachemire, du Balûchistân et du Gilgit-Biltistan ont aussi été atteints.

    Des centaines de milliers de personnes, y compris des enfants, des personnes âgées et des femmes, vivent en plein air faute de tentes. Ils font face à un temps très chaud et humide ainsi qu’à des pluies torrentielles. Ces pluies ajoutent l’insulte aux blessures, des milliers de personnes ont dû rester dans les eaux des jours durant suite à l’inondation, sans toutefois pouvoir boire une goutte d’eau potable ou avoir accès à de la nourriture. Les infrastructures ont également été affectées, des ponts, des écoles, des hôpitaux et des routes ont été emportés par les eaux.

    Ce désastre est sans précédent. A côté des pertes immédiates de vies humaines et la dévastation de propriétés publiques ou privées, l’impact global de la catastrophe peut être bien plus grand qu’actuellement envisagé. A court terme, la pénurie alimentaire, l’inondation des champs et les hauts prix de l’alimentation vont attaquer chaque pauvre et chaque travailleur.

    Une réponse très faible

    La destruction causée par les inondations est visible presque partout dans le pays. Plus de 1.500 personnes ont perdu la vie, des centaines de milliers de personnes sont maintenant sans-abri et des biens ainsi que de la nourriture pour une valeur de plusieurs milliards de roupies ont été détruits. Le gouvernement affirme que cette destruction est la conséquence d’un désastre naturel, mais le fait est que le niveau de destructions n’aurait pas été si élevé si les dirigeants et les autorités concernées avaient tenté quelque chose pour améliorer la situation.

    Le Pakistan est au beau milieu de la plus grande catastrophe de son histoire. Cependant, ce qui est le plus marquant, c’est la réponse totalement inadéquate de l’Etat. Il semble bien que malgré les désastres répétés, les institutions étatiques ont bien peu appris de leur expérience. Le National Disaster Management Authority (NDMA) qui a spécifiquement été créé pour faire face aux désastres naturels et aux situations d’urgence a totalement failli à sa mission. Il y a un manque criant de préparation et de planification. La réponse du NDMA face à la présente catastrophe est en soi devenue un désastre national. Cette institution a été instaurée dans la suite du tremblement de terre de 2005 et a été dirigée au début par un général, et actuellement par un ancien général. On se demande comment une institution aussi cruciale peut espérer faire relever les défis sans équipement ou machines de sauvetage et en étant caractérisée par le manque de moyen et d’entraînement.

    La capacité du gouvernement à agir face aux désastres n’a cessé de diminuer, que cela soit vis-à-vis du tremblement de terre, du cyclone dans les régions côtières, les éboulements et la formation du lac dans la région d’Attabad à Gilgit, ou encore du crash aérien de Margla. Il y a une absence complète de sensibilité aux victimes ou de vision quant à la manière de prendre en main leurs problèmes. Le message indubitablement donné à la population est qu’elle doit se tenir prête à se defendre d’elle-même. De l’autre côté, les travailleurs et les pauvres ont démontré un sens remarquable de la solidarité, qui a survécu désastre après désastre.

    Le service météorologique avait prévenu les autorités concernées que des pluies torrentielles étaient attendues pour cette saison des moussons. Le service météo avait même prévenu que ces pluies allaient causer des inondations importantes. On se demande donc pourquoi les autorités concernées n’ont pris aucune mesure de précaution après avoir reçu ces informations. Mais la raison est simple à comprendre : ils s’attendaient à ce que les victimes ne soient que des pauvres et des travailleurs et non l’élite du Pakistan. Maintenant, le Premier Ministre a lui-même admis que le gouvernement a fait l’erreur de ne pas informer la population de la possibilité d’inondations. Beaucoup de mesures auraient pu être prises pour minimiser les dégâts. Mais les bureaucrates, assis dans leurs bureaux confortables avec air conditionné, n’ont montré qu’indifférence et attitude pathétique face aux pauvres et aux travailleurs. Les “efforts” de nos dirigeants, des principaux partis politiques, du grand capital et d’autres institutions de l’Etat n’ont concerné que la défense de leurs propres intérêts. Les gouvernements fédéral et provinciaux ont commence très tard à venir en aide aux victimes, avec un planning totalement inefficient. La bureaucratie a une nouvelle fois fait la preuve de son incapacité et de son manque d’intérêt quant au sort du peuple. La faillite de la bureaucratie civile et des politiciens a une nouvelle fois poussé les personnes affectées à regarder en direction de l’armée pour leur aide. L’armée est la principale force impliquée dans le travail de secours et a donc été capable d’améliorer son image et sa réputation.

    Les profits avant le peuple

    Le grand capital, les industriels, les banques et les traders se préparent à utiliser ce désastre pour servir leurs intérêts. Ils ont augmenté le prix de la nourriture, y compris ceux des fruits et des légumes de tous les jours. Tout le pays est touché par une inondation d’augmentation des prix. Le prix du sucre, par exemple, est passé de 62 roupies 74 pour un kilo, mais le prix des légumes a augmenté de presque 100%! Le prix du thé a augmenté de 30% et le prix du lait ou du lait en poudre a aussi augmenté. La banque centrale a augmenté ses taux d’intérêt pour rendre les prêts plus chers. Les entreprises de transports ont augmenté les prix des camions et des autres moyens de transporter la nourriture. Dans quelques régions affectées, les gens ont été forcés de payer 300 ou même 400% de plus pour véhiculer leurs biens. Pour le transport de passagers, la situation est identique. D’autres augmentations sont encore à craindre comme la période sainte du Ramadan a commencé. Les prix de certaines denrées pourraient même être plus chers qu’en Angleterre ou dans d’autres pays européens! Le gouvernement a totalement perdu le contrôle des prix. L’économie de marché libre tourne uniquement pour le grand capital, alors que des millions de travailleurs et de pauvres sont en train de souffrir. L’échec du gouvernement à contrôler les prix et les super profits d’une minorité de riches va rendre la vie des victimes encore plus misérable. La soif de profits va encore augmenter les prix de l’alimentation, même des familles de la classe moyenne vont éprouver des difficultés pour faire face à leurs frais de cuisine. Une fois de plus, il vient d’être démontré que le capitalisme est un système basé sur le profit et non sur les besoins de la population. Sous le capitalisme, le peuple va continuer à souffrir de misère et des désastres naturels ou de la main de l’homme. Les moyens existent en suffisance pour venir en aide aux personnes affectées, mais une redistribution équitable et juste de ces moyens est nécessaire. Cela est impossible sur base capitaliste. Nous avons besoin du socialisme pour donner l’accès aux ressources. Une économie socialiste démocratiquement planifiée est nécessaire pour lutter contre ce genre de désastres et pour les prévenir. La nationalisation des grandes industries, des banques, des compagnies d’assurance et d’autres secteurs importants de l’économie sous contrôle démocratique des travailleurs est une urgente nécessité.

    La menace des maladies

    En plus des morts et de la destruction, la population va avoir à faire face à un autre danger; celui des épidémies. Au vu de la situation concrète dans les régions affectées, le développement de maladies liées à la pollution de l’eau est un réel problème. Les rapports font état de milliers de patients souffrant de diverses maladies conséquentes à l’impureté de l’eau dans différent districts de Sindh. Des rapports de Khyber Pakhtunkhwa suggèrent que plus de 100.000 personnes, principalement des enfants, souffrent de diarrhée et de gastroentérite. Les maladies de peau se développent aussi en conséquence de l’ingestion d’eau non-potable. De telles maladies s’étendront aux autres régions. Si le gouvernement, et particulièrement les services de soins de santé, échouent à donner les soins adéquats, une nouvelle crise va arriver. De l’eau potable et de bonnes installations sanitaires sont nécessaires pour stopper le développement de ces maladies.

    Des comités locaux de travailleurs et de paysans

    Les travailleurs, les pauvres et la population rurale ne doivent pas faire confiance aux institutions de l’Etat et du gouvernement. Il est nécessaire de construire des comités ouvriers et paysans pour gérer l’approvisionnement des communautés et le travail de reconstruction. Ces comités doivent être responsables des personnes affectées, de leur approvisionnement et de leur secours, et également être responsables devant elles et fonctionner de façon transparente et démocratique. Des représentants par district doivent aussi être nommés pour coordonner le travail au niveau des différents districts.

    La Progressive Workers Federation et la Trade Union Rights Campaign ont déjà lancé des comités de travailleurs à une échelle nationale. Beaucoup de syndicats locaux et nationaux ont rejoint ces comités. Nous nous occupons actuellement de campagnes d’approvisionnement dans différents endroits du pays et appelons tous les syndicats et les mouvements sociaux à se joindre pour aider les personnes affectées, dont l’écrasante majorité est composée de travailleurs et de pauvres.

  • Kirghizistan : après le soulèvement révolutionnaire d’avril, l’explosion du conflit ethnique

    En avril dernier, le soulèvement des masses avait fait tomber en 24 heures le pouvoir du président Bakiyev. Mis au pouvoir en 2005 suite à un précédent soulèvement populaire contre la politique néolibérale du précédent gouvernement, Bakiyev n’avait jamais lutté contre la pauvreté et la corruption. Au contraire, sous son « règne » de corruption et d’autoritarisme, la pauvreté n’avait fait que s’accroître, les privatisations aux profits de l’élite du Kirghizistan et des capitalistes des pays impérialistes ainsi que les mesures impopulaires s’étaient multipliées. La dernière en date : le doublement du prix de l’électricité.

    Par Yann Venier, Gauche Révolutionnaire (CIO-France)

    Aujourd’hui, Bakiyev est remplacé par un gouvernement provisoire qui a promis la mise en place d’une politique radicale. Mais pour l’instant, la seule mesure réalisée est la réduction du prix de l’électricité, du gaz et de l’eau. Alors que le soulèvement d’avril réclamait la nationalisation des secteurs clés de l’économie, le gouvernement provisoire n’a nationalisé que deux banques aux mains du clan Bakiyev.

    Le soulèvement d’avril dernier avait donc suscité beaucoup d’espoir. Mais il aura suffit de deux mois pour que le gouvernement provisoire engendre tout autant de déception, d’autant que la crise s’approfondit de jour en jour : le blocus imposé à la fois par l’Ouzbékistan et le Kazakhstan a entraîné une diminution de 15% du BIP depuis avril. Refusant de s’attaquer frontalement aux intérêts des capitalistes au Kirghizistan, le gouvernement provisoire est incapable de répondre à la situation des travailleurs et paysans de ce pays.

    C’est dans ce contexte que se sont développés en juin les pogromes kirghiz contre les populations ouzbeks du sud du pays (dans la région d’Osh et de Jilalabad), région où les soutiens à Bakiyev sont encore forts et où les travailleurs kirghizs expulsés de Russie depuis le début de la crise économique mondiale vivent le chômage et la misère. Ce lumpenprolétariat a grossi la masse des nervis s’en prenant aux Ouzbeks. D’autant que ces derniers quant à eux, exclus durant cinq ans des quelques avantages octroyés aux régions du sud par le pouvoir ont eu tendance à soutenir le renversement de Bakiyev.

    A ce jour, officiellement, il y aurait environ170 victimes (les ONG comme la Croix-Rouge parlent de plusieurs centaines de morts), des centaines de blessés et 700.000 Ouzbeks, réfugiés en Ouzbékistan avant que ce pays ne ferment ses frontières, des milliers de commerces, voitures, maisons appartenant à des Ouzbeks incendiés… Face à cela, le gouvernement provisoire a décrété la mobilisation de tous les hommes de moins de cinquante ans et ordonné à la police et à l’armée de tirer pour tuer afin de « rétablir l’ordre ». Cependant, les témoignages sur des policiers ou des militaires participants aux pogromes sont nombreux.

    Il est clair que les forces du président déchu Bakiyev, sont à l’origine de ces pogromes afin de déstabiliser le pays et chercher ainsi à reprendre la main. Mais les bureaucrates et les hommes d’affaires du clan Bakiyev, dont les intérêts sont menacés par le renversement du pouvoir ne sont pas seuls ; les barons de la drogue – Osh est la plaque tournante du trafic de drogue d’Asie central à destination de l’Europe – se sont alliés aux soutiens de Bakiyev afin de protéger leurs intérêts qu’ils estiment menacés par le nouveau régime.

    Le gouvernement provisoire, dépassé par les évènements, a fait appel aux forces armées de Russie, qui ne manqueront pas de s’installer durablement dans la région et de protéger les intérêts des capitalistes russes et donc la stabilité capitaliste du pays, contre le peuple et par la force s’il le faut. De plus cette intervention est pas du goût ni des Chinois, qui possèdent une frontière avec le Kirghizistan, ni par les forces armées internationales qui occupent militairement l’Afghanistan.

    Le gouvernement provisoire a donc refusé de se reposer sur la classe ouvrière et paysanne du pays pour régler la situation. Pourtant des exemples de fraternisation entre Kirghizes et Ouzbeks se sont multipliés durant les pogromes : Kirghizes défendant les Ouzbeks ou défendant ensemble leurs biens contre les émeutiers, etc. Le Comité pour une Internationale ouvrière, au contraire, appelle les travailleurs, les pauvres et les paysans du Kirghizistan, qu’ils soient Kirghizes ou Ouzbeks, à construire leur propre organisation indépendante des capitalistes, avec un véritable programme révolutionnaire et socialiste, et à construire ensemble dès maintenant une force commune de défense face à tous ceux qui commettent ces pogromes où qui les fomentent.

  • Protestations des travailleurs du textile au Bangladesh et au Cambodge

    Au Bangladesh, des dizaines de milliers de travailleurs ont occupé les rues de Dhaka afin de dénoncer l’augmentation, totalement insuffisante, du salaire minimum récemment annoncée. Au Cambodge, la police a violement attaqué des travailleurs du textile en grève suite au licenciement d’un délégué syndical, blessant ainsi neuf travailleuses.

    Article tiré de The Socialist, journal du Socialist Party (CIO-Angleterre et Pays de Galles)

    L’augmentation proposée par le Bureau National du Salaire, un organe du gouvernement, est de faire passer le salaire minimum de 23 dollars par mois à 43 dollars par mois. Cette proposition fait suite à toute une période de luttes intenses menées par des travailleurs du secteur textile revendiquant 75 dollars de salaire par mois. Ce nouveau minimum proposé est, aux dires des patrons, le maximum acceptable par les propriétaires d’usines.

    Les syndicats, quant à eux, dénoncent que le coût de la vie a augmenté de 200% depuis la dernière augmentation du salaire minimum en 2006, ce qui a cruellement affecté 2,5 millions de travailleurs, principalement des femmes. Les syndicats disent qu’un salaire de 150 dollars par mois est nécessaire, simplement pour pouvoir vivre décemment.

    Le mois dernier, la police a attaqué des grévistes du secteur textile à l’aide de matraques en bambou, de gaz lacrymogène et de cannons à eau. Des enfants ont aussi été frappés par la police, de nombreux enfants travaillant illégalement dans la myriade d’usines textiles de Dhaka et de ses environs. On estime qu’il y a eu 72 incidents ou actions de grève Durant la première moitié de 2010, actions durant lesquelles près de 1.000 travailleurs ont été blessés par la police et 45 arrêtés.

    Les employeurs du Bangladesh, qui fabriquent des vêtements pour les grandes entreprises occidentales comme Marks and Spencer, Wal-Mart et H&M, ont aussi engagé des jaunes pour intimider les travailleurs.

    Les exportations textiles du Bangladesh ont augmenté pour atteindre 12 milliards de dollars par an (soit 80% des exportations du Bangladesh), alors qu’il ne s’agissait que de 5 milliards de dollars en 2002. Très clairement, ce sont les très bas salaires en vigueur qui ont attiré les entreprises occidentales.

    Au Cambodge, la police a utilise des matraques électriques pour attaquer les travailleurs du textile en grève depuis une semaine dans une entreprise malaysienne – PCCS Garments Ltd – dont les clients sont des entreprises occidentales telles qu’Adidas, Puma ou encore Benetton. Neuf travailleuses ont été blessées.

    Les travailleurs protestaient contre le renvoi d’un délégué syndical et avaient bloqué des routes dans la capitale, Phnom Penh. La police avait été envoyée pour nettoyer les routes et renvoyer les grévistes au travail.

    L’industrie textile est renommée pour ses bas salaries et ses pitoyables conditions de travail. En 2009, les employeurs avaient licencié 30.000 travailleurs du textile, sous le prétexte que la récession économique avait pour effet que les USA et l’Europe diminuaient leur demande.

  • 92.000 raisons supplémentaires d’être contre la guerre en Afghanistan

    Des fuites confirment que les USA s’enlisent toujours plus profondément dans le bourbier afghan

    Les États-Unis ont réagi avec colère face à la fuite de plus de 90.000 documents portants sur la guerre en Afghanistan, documents publiés sur le site Wikileaks. Mais cette réaction n’a porté que sur le fait de divulguer ces documents, rien n’a été dit sur le contenu de ceux-ci… Le portrait de la guerre en Afghanistan qui y est dressé n’est pas des plus roses pour les États-Unis et leurs alliés : les talibans sont de plus en plus forts, l’allié pakistanais est peu fiable et les USA perdent du terrain. Cela n’est pas nouveau en soi mais, indirectement, ces éléments sont dorénavant officiellement confirmés.

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    23 septembre: manifestation anti-guerre à Gand

    Le 23 septembre se déroulera à Gand une manifestation contre le sommet européen des ministres de la Défense. Cette manifestation anti-guerre partira à 19h de ‘Gent Zuid’. Le week-end précédent cette manif, les Etudiants de Gauche Actifs iront manifester à Aalter, la commune d’où provient l’actuel ministre belge de la guerre, Pieter De Crem, dit ‘Crembo’, le départ est fixé au samedi 18 septembre, à 15h à la gare d’Aalter.

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    Les 92.000 documents divulgués portent sur une période allant de 2004 à janvier 2010. Ils montrent que les talibans sont en général plus forts qu’initialement attendu, et plus forts que jamais depuis le début de la guerre en 2001. En outre, les États-Unis disposent d’indications claires que des fractions des services secrets pakistanais (ISI) participent activement au soutien des Talibans, alors que le Pakistan est officiellement allié des USA et reçoit d’ailleurs une grosse aide financière dans ce cadre. Les documents font aussi le récit de différents problèmes rencontrés par l’armée d’occupation. Toute cette publication mine fortement la rhétorique du président Obama concernant l’augmentation du nombre de troupes en Afghanistan en vue de parvenir plus rapidement à une résolution du conflit. Au vu de ces documents, les affirmations et promesses de retrait des troupes semblent invraisemblables. L’Afghanistan est un bourbier pour les puissances étrangères d’occupation, aucune solution facile n’existe. Cela ne concerne pas que l’occupant américain, mais aussi ses partenaires, dont les troupes belges.

    Les documents indiquent clairement que les troupes d’occupation font tout leur possible pour minimiser les forces des talibans, minimiser l’armement à leur disposition et minimiser leurs campagnes. Selon la nouvelle stratégie d’occupation, les occupants eux-mêmes devraient gagner le cœur de la population locale, mais le nombre d’attaques avec des drones (de petits avions sans pilote qui lâchent des bombes actionnées à distance) s’est intensifié, non seulement au Pakistan mais aussi en Afghanistan.

    De telles attaques à l’aveuglette, ainsi que d’autres – comme les fusillades de motards non armés – ont fait des centaines de morts. Les documents parlent d’au moins 195 morts parmi les civils, mais le nombre réel est probablement beaucoup plus grand. Il est notamment question d’une fusillade commise par des soldats polonais en 2007 sur un village alors qu’un mariage y était célébré. Parmi les victimes se trouvait notamment une femme enceinte.

    Au moins 180 documents traitent des problèmes rencontrés avec les services secrets pakistanais (ISI). L’ISI a été impliquée dans la formation de terroristes kamikazes, dans la contrebande de l’argent, dans l’organisation d’attentats (dont l’un, en 2008, visait à tuer le président Karzai!) et même dans l’intoxication de la bière pour les troupes occidentales. La véracité de certaines réclamations est douteuse, mais l’implication de l’ISI dans le soutien aux Talibans n’est pas à remettre en question.

    Apparemment, l’ISI est suffisamment prudente et tente d’éviter toute preuve tangible. Cet élément rend plus difficile de distinguer faits et rumeurs, mais les indications du soutien pakistanais pour les Talibans sont assez forts. Si les Talibans sont forts, c’est utile pour le Pakistan afin de limiter l’influence des populations non-Pachtounes en Afghanistan (et surtout des alliés Indiens de certains seigneurs de guerre d’autres groupes ethniques). Les Pakistanais peuvent aussi utiliser leur soutien aux Talibans afin de renforcer leur position parmi la population pachtoune au Pakistan, principalement dans la NWFP (la province frontière dans le nord-ouest). Cette population n’a jamais accepté la frontière officielle entre le Pakistan et l’Afghanistan, une frontière résultant des interférences impérialistes.

    Obama ne se sent pas responsable, les documents se rapportant principalement à la période précédent son arrivée au pouvoir. Quel argument original… Il est bien vrai qu’Obama n’a été au pouvoir qu’au cours d’une seule des six années couvertes par les documents divulgués. Mais il faut immédiatement préciser qu’Obama continue la politique de son prédécesseur et va même encore plus loin en augmentant les forces d’occupation. Un autre argument des autorités américaines contre cette fuite de documents est la question de la sécurité des troupes américaines en Afghanistan ainsi que les risques encourus par “la sécurité nationale”. Mais ces risques ne sont-ils pas principalement renforcés précisément par ces opérations guerrières en Afghanistan ?

    Ces documents décrivent à quel point la situation des forces d’occupation est pénible. Pour Obama et les autres responsables de l’occupation, la publication de ces documents sur internet arrive à un moment bien ennuyeux, alors qu’ils tentent d’augmenter le nombre de troupes et de vendre cela à la population en affirmant que la guerre est un succès et qu’elle peut progressivement conduire à une forme de soutien pour un régime locale et démocrate. Cette illusion est maintenant balayée. Après presque neuf années de guerre et d’occupation, les Talibans sont plus forts et les occupants sont de plus en plus enfoncés dans le bourbier afghan. L’envoi de troupes supplémentaires ne va conduire qu’à l’accélération de ce processus.

  • Hong Kong : Un salaire minimum pour TOUS les travailleurs. Pas de compromis !

    Le 15 juillet dernier, le conseil législatif de Hong Kong (Legco) s’est réuni pour débattre de la législation concernant le salaire minimal. À l’extérieur se trouvait un groupe de 200 manifestants, avec un fort contingent de travailleurs étrangers qui exigeaient des droits égaux pour tous les travailleurs, indépendamment de leur nationalité. Action Socialiste (CIO-Hong Kong) était aussi présent pour revendiquer un salaire minimal et pour mener campagne sur la question de la solidarité des travailleurs.

    Socialist Action (CIO-Hong Kong)

    Avant même que les membres du Legco n’aient commencé à discuté du montant de ce salaire minimal, il est clair qu’ils n’ont pas gaspillé de temps pour se mettre d’accord sur le fait que son application serait limitée. Le conseil législatif de Hong-Kong est le rêve de tout capitaliste : il est dirigé par des hommes d’affaires et par leurs laquais. Il n’y a aucun risque pour qu’une protection réelle soit garantie pour les travailleurs sous-payés de Hong Kong.

    Il y avait 34 amendements à débattre. La plupart de ceux proposés par le gouvernement et les patrons ont été approuvés, tandis que ceux des représentants des travailleurs ont subi un veto. Dans un Parlement de patrons non-démocratique, ce n’est pas vraiment une surprise. Avant que le niveau de salaire n’ait même été décidé, les patrons ont exposé leur position. Ils ont commencé en retirant du projet de loi le cas des immigrés et des jeunes. Les patrons vont donc continuer à avoir une main-d’œuvre jeune bon marché, exploitable à merci.

    Une proposition a été soumise de la part du représentant des travailleurs démocratiquement élu Lee Cheuk Yan, qui voulait inclure les travailleurs étrangers, assurant ainsi que les employeurs des quelques 250.000 travailleurs étrangers de Hong-Kong ne puissent plus légalement continuer à les faire travailler 16 à 18 heures par jour pour moins de 10 dollars de Hong Kong de l’heure, proposition qui a reçu un véto.

    C’est une preuve supplémentaire, s’il en fallait encore une, que le marché libre donne simplement aux patrons la liberté d’exploiter les plus faibles. Nous applaudissons Lee Cheuk Yan pour sa proposition. Les travailleurs étrangers qui ne sont pas résidents et qui sont privés du droit de vote à cause des politiques racistes de Hong-Kong concernant l’immigration sont le secteur le plus vulnérable de la société. Sans représentation démocratique, comment faire entendre leur voix ?

    Le niveau réel du salaire minimal sera évalué par la « Commission du Salaire Minimal », un groupe qui inclut Michael Chan Yue-kwong, le président exécutif de Café de Corail, la plus grande chaîne de restauration rapide de Hong-Kong, qui paye scandaleusement ses salariés moins de 20 dollars de Honk Kong de l’heure. Les capitalistes et leurs laquais politiques essayent chaque fois de saboter l’arrivée d’une loi portant sur le salaire minimum et veulent continuellement abaisser le niveau du salaire légal.

    Comment un individu qui se fait de l’argent en exploitant les autres peu-il décider d’une limitation salariale alors qu’il ne peut pas , lui, contrôler sa propre avidité ?

    Action Socialiste (CIO-Hong Kong) était présent à la manifestation avec un groupe de jeunes camarades internationaux. Nous revendiquons un salaire minimal de 33 dollars de Hong Kong, sans compromis. Nous exigeons l’application de ce salaire minimal pour tous les travailleurs, indépendamment de leur âge, de leur nationalité, ou de leur invalidité. Ce salaire minimal doit être de 33 dollars de Hong Kong. Si tel n’est pas le cas, les syndicats devraient appeler à la grève. Nous appelons les jeunes travailleurs à rejoindre un syndicat, et les syndicats à résister plus fortement. Nous exigeons la fin des circonscriptions électorales non démocratiques capitalistes et la création d’une assemblée des peuples élus contre l’autorité capitaliste. Nous exigeons le contrôle démocratique des banques, des grandes entreprises et des secteurs clefs de l’industrie par le biais de la nationalisation. Nous soutenons tous les travailleurs en lutte, le mouvement démocratique ainsi que l’unité des luttes des travailleurs à Hong-Kong et en Chine.

  • Hong Kong: Protestations pour un salaire minimum

    19,70 dollars par heure (c’est-à-dire moins de deux euros)! C’est le salaire scandaleusement bas que reçoivent les jeunes travailleurs de Cafe de Coral, une des plus importantes chaînes de fast-food de Hong Kong. D’autres chaînes de fast-food comme KFC et McDonald payent également des salaires aussi misérables, et cela doit changer. Voilà le message porté par une action organisée par Socialist Action (CIO-Hong Kong) contre la direction de Cafe de Coral devant l’un de ses établissements très fréquenté. Cette action de protestation a été relayée dans une dizaine de journaux (y compris Apple Daily, Mingpao, Orient Daily, Sun, AM730, HKheadline et Metro), aux informations télévisées et aux radios commerciales.

    Socialist Action (CIO-Hong Kong)

    La rue piétonne commerçante où se situait l’établissement a résonné de slogans tels que “33 dollars de salaire minimum, pas de compromis!”, “jeunes travailleurs, rejoignez un syndicat – les syndicats doivent entrer en action.” Cette action, le 4 juillet dernier, s’est déroulée parce que le porte-parole de la chaîne, Michael Chan Yue Kwong, est membre de la Commission provisoire du gouvernement concernant le salaire minimum, qui annoncera bientôt à quel niveau sera instauré le premier salaire minimum de Hong Kong. Cela en dit beaucoup sur les politiques en vigueur à Hong Kong: les patrons des secteurs les moins bien payés, comme la restauration rapide, sont employés par le gouvernement pour fixer le niveau du salaire minimum, afin de limiter leurs propres abus. Hong Kong, qui possède le plus haut niveau moyen de revenu par habitant, voit se développer en son sein une énorme armée de travailleurs pauvres. Environ un million de travailleurs – soit un cinquième de la force de travail – est payée moins de 5.000 dollars de Hong Kong (environ 490 euros) par mois.

    Les syndicats de Hong Kong revendiquent un salaire horaire minimum de 33 dollars de Hong Kong minimum (soit 3,30 euros). Socialist Action soutien cette revendication, un minimum absolu, tout en précisant que même cela n’est pas assez. La décision concernant le salaire minimum va bientôt tomber et le lobby des patrons ne veut accepter que 24 dollars de Hong Kong (2,38 euros). Nous pensons que la pression doit se poursuivre pour assurer qu’un salaire minimum de 33 dollars de Hong Kong soit instauré. Pas de compromis ! Socialist Action met en avant que les dirigeants syndicaux devraient appeler à une journée de grève des travailleurs touchés par ces salaires de misère dans la ville pour que la revendication des 33 dollars de Hong Kong soit plus forte.

    Une vingtaine de jeunes ont pris part à cette action de protestation, avec la participation du parlementaire “Cheveux Longs” Leung Kwok-hung et de la Ligue des Sociaux-Démocrates (LSD). La sympathie des passants pour l’action était évidente, nombre d’entre eux s’arrêtant pour écouter les prises de parole et signer les pétitions. Ensuite, à la suite de “Cheveux Long”, les militants et une douzaine de journalistes, se sont dirigés vers le premier étage du restaurant. Des tracts ont été donnés aux clients et les slogans et prises de parole ont repris de plus belle dans la cafeteria. Socialist action continuera ses protestations, pour maintenir la pression sur le gouvernement et les capitalistes.

  • LES TROUPES BELGES HORS D’AFGHANISTAN!

    Lutter contre la guerre, c’est lutter contre le capitalisme !

    Neuf années de guerre et d’occupation n’ont apporté ni démocratie ni prospérité à la population afghane. Les troupes de l’OTAN s’embourbent sans cesse plus fortement dans un imbroglio de tensions ethniques et de violence religieuse. C’est une guerre sans issue, et les troupes belges y participent. Le PSL s’oppose à la guerre : ces troupes doivent être retirées. C’est pourquoi nous participerons aux actions prévues lors du sommet européen de la défense qui se tiendra à Gand fin septembre.

    Par geert Cool

    L’AFGHANISTAN SE DIRIGE VERS UNE NOUVELLE GUERRE CIVILE.

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    Fin septembre, un Sommet européen de la Défense aura lieu à Gand. Ce sommet est organisé par le ministre de la ‘Défense’ Peter De Crem, avec l’objectif de renforcer l’idée d’une armée européenne et le processus de militarisation européen. Nous appelons chacun à protester.

    En 2003, de nombreuses actions de protestation internationales et massives contre la guerre en Irak ont illustré que cette guerre n’était pas soutenue par de larges couches de la population. Malgré des centaines de milliers de manifestants, cette guerre a tout de même pris place. Le mouvement anti-guerre a occupé les rues, aucune grève de masse ne s’est développée pour paralyser l’effort de guerre.

    Aujourd’hui, le mouvement anti-guerre est plus faible et des actions de grève ne sont plus à l’ordre du jour. Il s’agit maintenant de mettre en lumière la façon d’obtenir un tel changement. En protestant et en manifestant, nous pouvons faire preuve de notre solidarité internationale contre la guerre et l’occupation. Nous voulons lier cela à notre lutte pour une alternative socialiste au capitalisme, qui conduit à la guerre et à la misère.

    Contre le Sommet Européen de la Défense du 23 et 24 septembre à Gand, une action de protestation est prévue. A cet égard, un appel à été lancé depuis le mouvement pour la paix. Le PSL est également à la base de cet appel. Nous voulons organiser des jeunes et des travailleurs durant l’été pour faire de cette action de protestation un grand succès.

    1.460 MILLIARDS DE DOLLARS

    En 2008, sur le plan mondial, les dépenses militaires ont totalisé ensemble 1.460 milliards de dollars. C’est 4% de plus qu’2007 et 45% de plus qu’en 1998. Avec le président Bush, les dépenses américaines ont atteint le niveau le plus élevé depuis la deuxième guerre mondiale et ce chiffre continue son envol avec le président Obama (680 milliards d’euros l’an dernier). Les USA représentent quasiment la moitié des dépenses militaires mondiales.

    RECONVERSION

    Le PSL juge que les milliards ainsi dépensés pourraient bien mieux servir en étant investis dans l’enseignement, l’infrastructure et les soins de santé. Une reconversion de l’industrie de la défense sous contrôle démocratique de la collectivité est une nécessité cruciale pour éviter que les emplois ne disparaissent. La connaissance et la technologie de ce secteur peuvent servir à une production sociale utile.

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    Envoyer plus de troupes destinées à mettre fin à la guerre, c’était aussi la tactique de l’Union Soviétique lors de la précédente occupation de l’Afghanistan, de 1979 à 1988. Mais cela n’a ouvert la voie qu’à une nouvelle guerre civile.

    Les divisions et le fondamentalisme religieux ne sont pas la conséquence de la “mentalité populaire” ou de la “culture” des Afghans. Ces divisions ont été suscitées au cours de trois siècles de tentative de prise de contrôle du pays par toutes sortes de puissances impérialistes et par l’Union Soviétique. C’est ce “Grand jeu” des grandes puissances qui a renforcé les divisions internes et plongé le pays dans la misère. Le fondamentalisme Taliban, de même que les combattants islamistes Moudjahidins avant cela, a été favorisé et soutenu par les États Unis, l’Arabie Saoudite et le Pakistan dans le cadre de leur lutte contre les occupants soviétiques et afin de renforcer leur influence dans le pays. Obama estime-t-il, à l’instar du gouvernement belge, que l’envoi de troupes supplémentaires mettra fin à des problèmes justement créés ou renforcés par l’impérialisme?

    La situation actuelle en Afghanistan contient tous les ingrédients d’une nouvelle reprise des violences. L’infrastructure, l’emploi ou la sécurité sociale n’ont connu aucun investissement.

    L’élément déterminant des élections présidentielles de cette année, c’était un compromis entre les chefs de guerre responsables de la mort de dizaines de milliers de victimes dans les années ‘90. C’est sur base du chaos de ce conflit entre chefs de guerre que les Talibans ont pu assurer leur ascension dans la seconde moitié des années ’90 pour instaurer un régime réactionnaire et répressif. Et comme on a récemment (à nouveau) appris que plein de richesses étaient cachées dans le sol afghan, on peut s’attendre à une augmentation des tensions.

    Nous sommes favorables au retrait des troupes hors d’Afghanistan. La présence de troupes étrangères est une des causes des énormes problèmes auxquels est confrontée la population afghane. Cela ne fait qu’aggraver la situation. Les troupes de l’OTAN, tout comme jadis les soviétiques, vont se casser les dents. Face au désespoir du fondamentalisme religieux, de la guerre civile et de l’occupation militaire étrangère, la population afghane doit prendre son propre destin en main.

    Cela doit aller de pair avec l’organisation de la solidarité internationale et du soutien aux mouvements des travailleurs et des pauvres de l’Afghanistan et du Pakistan voisin, où le mouvement ouvrier est numériquement plus puissant. Aujourd’hui, nous pouvons démontrer notre solidarité internationale en protestant ici aussi contre l’occupation et l’implication des troupes belges. Nous sommes en faveur de la réorientation des dépenses militaires vers la construction d’écoles, de logements, d’infrastructure, etc. sous contrôle démocratique de la population afghane.

    SOCIALISME OU BARBARIE

    La guerre en Afghanistan est le résultat d’une lutte pour l’accès aux richesses premières, c’est une guerre pour l’influence et le prestige. Il n’y aura pas de paix durable sous le capitalisme, la recherche de moyens pour renforcer une position impérialiste et économique ou l’autre prévaudra toujours. Combattre la guerre signifie lutter contre le capitalisme. Aucune solution intermédiaire n’existe: le choix se limite à “socialisme ou barbarie” (Rosa Luxembourg).

    L’offensive néolibérale de ces trente dernières années a affaibli le mouvement ouvrier et aussi gommé son rôle dans l’histoire. Mais le potentiel du mouvement ouvrier soutenu par les paysans pauvres est toujours présent. Le capitalisme a fait de son mieux pour miner ce potentiel, avec le résultat que l’on connaît en Afghanistan. Une action indépendante du mouvement ouvrier et des paysans pauvres est nécessaire et constitue l’unique alternative à la guerre et à la misère.

    Ce constat était aussi celui du président pakistanais populiste de gauche Zulfiqar Ali Bhutto à la fin des années ‘70. Il est arrivé au pouvoir par un mouvement de masse révolutionnaire désirant un changement socialiste de société, mais il n’a pas voulu répondre à ces attentes et a été chassé du pouvoir par l’armée. Sa conclusion était la suivante: “Je me trouve actuellement dans la cellule d’un condamné à mort parce que j’ai cherché à parvenir à un compromis entre les deux classes antagonistes: la classe ouvrière et la classe dominante. Aucun compromis n’est possible entre ces deux classes. La lutte de classes ne connaîtra sa fin qu’avec la défaite décisive d’une des deux. Voilà la leçon que je tire de ma situation actuelle.”

    Avec la crise économique mondiale, face aux pénuries, la lutte pour se répartir les moyens existants ne fait que s’aggraver. Chaque tentative d’aller contre l’impérialisme sans rompre avec le capitalisme est destinée à l’échec et se heurtera aux limites du système ainsi qu’à la pression des puissances impérialistes. Notre résistance contre la guerre fait partie de notre lutte internationale pour une société socialiste. C’est pourquoi le PSL est organisé sur le plan mondial. Notre organisation soeur pakistanaise (Socialist Movement Pakistan) est, entre autres, impliquée dans la construction d’une fédération syndicale combative comprenant un demi-million de membres. Reconstruire le mouvement ouvrier et renouer avec les traditions de lutte qui existaient avant l’offensive néolibérale de ces trente dernières années est la clef de voûte du changement en faveur des masses afghanes et pakistanaises.

  • Chine : Suicides de travailleurs – Le coût humain d’un iPad

    Douze ouvriers se sont déjà suicidés cette année à l’usine qui fabrique les iPads pour Apple. Quatre autres ont survécu, grièvement blessé, et 20 ont été empêchés de se tuer par l’entreprise. Tous les morts avaient entre 18 et 24 ans.

    John Sharpe, Socialist Party (section du CIO en Angleterre et Pays de Galles)

    Fosconn – une usine aussi grande qu’une ville, dans la zone de libre échange de Shenzhen, près de Hong Kong dans le sud de la Chine – emploie 400.000 employés, principalement des « migrants » (paysans venus à la ville chercher un travail en tant qu’ouvriers). Ils travaillent 70 heures par semaine pour environ 50 cents de l’heure, aux ordres d’une administration quasi militaire et dans de terrifiantes conditions de travail.

    Fosconn fournit également Dell, Hewlett Packard et Sony, et est un des plus grands producteurs de composants électroniques au monde.

    Selon les mots d’un ouvrier, «Nous sommes extrêmement fatigués, avec une immense pression. Nous terminons une tâche toutes les sept secondes, ce qui nous force à être concentrés afin de pouvoir continuer à travailler encore et encore. Nous travaillons même plus vite que les machines.

    «Lors de chaque pause (de dix heures), nous assemblons 4.000 ordinateurs Dell, en restant debout tout du long. Nous parvenons à accomplir ces objectifs grâce à notre effort collectif, mais beaucoup d’entre eux se sentent épuisés.»

    Il y a peu, une équipe de journalistes déguisés a infiltré l’usine. Ils ont raconté au Daily Telegraph que «Bien que des centaines de gens travaillent dans les ateliers, ils ne sont pas autorisés à se parler. La moindre personne qui parle est sanctionnée d’un « point noir » dans son carnet et se fait crier dessus par le directeur. Elle peut aussi recevoir une amende.»

    L’entreprise est en train d’installer des filets tout autour des dortoirs à sept étages à partir desquels sautent les travailleurs. Elle a aussi engagé 70 psychologues et fait venir des moines bouddhistes.

    Atelier-abattoir

    Terry Gou, le président milliardaire de la compagnie-mère de Foxconn, Hon Hai, a fait visiter l’usine à des journalistes quelques heures seulement avant le dernier décès. «Ceci est un atelier tout ce qu’il y a de plus normal», leur a-t-il déclaré.

    Les ventes d’Apple se sont accrues de 35 milliards de livres l’an passé. Selon l’audit qu’a fait cette entreprise selon son propre «code de responsabilités fournisseurs», 102 de ses installations bafouent les «règles rigoureuses» concernant le temps de travail, 39% enfreignaient les règles concernant la prévention des accidents de travail et 30% enfreignaient les règles de gestion des déchets toxiques. Il y avait aussi des violations en termes de travail des enfants et de falsification de comptabilité. Apple va-t-il annuler ces contrats ? Pas la peine de retenir son souffle.

    L’image moderne, high-tech et branchée d’Apple n’est en fait qu’un voile derrière lequel des centaines de milliers de travailleurs sont brutalement exploités dans des conditions barbares.

    Les travailleurs chinois ont besoin de syndicats indépendants, démocratiques et militants, qui se battent pour des salaires et des conditions décentes, et pour une fin à la tyrannie des ces prisons du travail.

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