Category: Asie

  • Hong-Kong : Grève à Foshan Honda – La lutte continue, solidarité avec les travailleurs de Honda !

    Soutenez la lutte des travailleur de Honda, soutenez des syndicats démocratiques indépendants

    Ce lundi 31 mai, les travailleurs de Foshan Honda ont poursuivi la grève malgré la répression du gouvernement local et de leur employeur japonais. Le piège de la direction de Honda n’est pas parvenu à briser la solidarité des travailleurs, et ces derniers continuent leur lutte pour des augmentations de salaire.

    Chinaworker.info

    Selon les rapports des travailleurs Honda qui se sont confiés à chinaworker.info, Honda a proposé un troisième plan de hausse salariale pour le 29 mai. Suivant ce plan, le salaire des apprentis sera relevé de 634 RMB (76€) par mois, et les salaires des employés le seront de 300 RMB (36€). L’entreprise a demandé aux travailleurs de signer un nouveau contrat promettant la fin de leur grève à 9:30 le 31 mai. Cette hausse salariale est en-dessous de ce que les travailleurs avaient revendiqué : une hausse de 800 RMB (96€) par mois pour tous les travailleurs. Plus important encore, Honda a refusé de réintégrer deux travailleurs licenciés pour leur rôle au cours de la grève. Par conséquent, les travailleurs ont refusé la proposition de Honda et ont poursuivi la grève.

    Le 31 mai, la direction de l’usine, les formateurs des apprentis et les bureaucrates du syndicat officiel local ont entamé une discussion séparée avec les travailleurs. Ils voulaient racheter les contremaîtres et menacer les apprentis qu’ils n’obtiendraient pas leurs diplômes des écoles techniques, mais la plupart des travailleurs ne se sont pas laissés intimider. Ils se sont rassemblés en-dehors de l’atelier et ont scandé des slogans pour ‘‘poursuivre la grève!’’

    Le 31 mai à 15h, le gouvernement local a envoyé tout un bataillon de police anti-émeute sur l’usine. En plus de ça, le syndicat officiel local (qui n’est jamais qu’une succursale de la dictature du parti unique) a envoyé plus de cent agents de sécurité et bandits à l’usine Foshan sous prétexte ‘‘d’aider les négociations’’. Ces gens du syndicat officiel portaient tous la même casquette jaune. Une dispute a éclaté et les ‘‘représentants syndicaux’’ ont attaqué les travailleurs – blessant une demi-dizaine de travailleurs par leur répression violente.

    Bien que les travailleurs de Foshan sont confrontés à des menaces et à une répression croissantes, la grève continue. Ils ont formulé six revendications :

    1. Une hausse salariale de 800 yuan pour chaque travailleur
    2. Une prime d’ancienneté, d’une hauteur de 100 RMB (12€) par mois pour chaque année d’ancienneté
    3. La réintégration des travailleurs licenciés, halte à la répression et à la victimisation des travailleurs
    4. Chaque journée de grève doit être payée
    5. Une réponse aux plaintes et suggestions émises par les travailleurs, et l’amélioration des services sur le lieu de travail
    6. L’organisation de nouvelles élections sociales pour réélire un nouveau président du syndicat local

    Chinaworker.info et Socialist Action (section hongkongaise du CIO) soutiennent entièrement la grève des travailleurs de Foshan Honda. Nous appelons les socialistes et les syndicalistes partout dans le monde à inonder la direction de Honda sous des messages de protestation contre leur refus de satisfaire aux revendications des travailleurs, et contre leur grossière action antisyndicale et de casse de la grève.

    Exemple de lettre de protestation :

    Nous exprimons notre grave préoccupation par rapport aux actions de l’entreprise Foshan Honda en Chine et soutenons entièrement la lutte des travailleurs pour la défense de leurs droits de base et pour l’obtention d’une modeste hausse salariale. En soutien aux travailleurs de Foshan Honda, nous exigeons de votre corporation et du gouvernement chinois d’entamer immédiatement des négociations avec les travailleurs et d’accepter leurs revendications.

    • Réintégration immédiate des travailleurs licenciés – non à la victimisation des travailleurs pour leur participation à la grève
    • Payer tous les salaires dus aux travailleurs, y compris les salaires pour toute la période de grève
    • Halte à la répression antisyndicale du gouvernement local, du syndicat officiel et de la police
    • Pour le droit des travailleurs à s’organiser en un syndicat indépendant et contrôlé démocratiquement

    Envoyez vos messages de protestation aux adresses suivantes :

    Honda Motor (China) Investment Co., Ltd

    E-mail : yingying_wang@hmci.honda.com.cn

    Addresse : East Third Ring Road, Chaoyang District, Beijing Development Building 5, Room 301, Post Code: 100004

    Tel: 86 – 010 – 65909020

    Administration de la ville de Foshan

    E-mail : xxgk@fsxzfw.gov.cn

    Addresse : Foshan Lingnan Road, Building 17, North 12; Post Code: 528000

    Tel : 0757-83320934 Fax :0757-83321424

  • Thaïlande et chemises rouges : retour sur un mouvement d’ampleur.

    Ces deux derniers mois, la Thaïlande a été le théâtre d’une lutte importante opposant les chemises rouges au gouvernement d’Abhisit. Ce face à face musclé s’est soldé par une répression féroce et par la mort de plus de 80 personnes ainsi que plus de 1.900 blessés. Neuf districts entier de Bangkok sont aujourd’hui déclarés zones sinistrées et la majorité des chemises rouges sont retournés dans leur région dans des convois supervisés par l’armée, sans aucune satisfaction concernant leurs revendications.

    socialisme.be, Bangkok, le 26/05

    Contexte succinct:

    (Pour plus de détails, voir notre article précédent)

    Aujourd’hui, la Thaïlande est un des pays d’Asie touché le plus frontalement par la crise économique mondiale. Ces dernières années, la situation économique et sociale des travailleurs et des masses paysannes n’a fait que se détériorer. Actuellement, ce sont des millions de Thaïlandais qui n’ont aucun accès aux soins de sante, à l’éducation (1.500 euros pour un semestre à l’université avec un salaire moyen d’une centaine d euros),…

    Le gouvernement d’Abhisit est largement haï pour son caractère antidémocratique et pour la main mise de l’armée dans les décisions politiques du régime.

    C est dans ce contexte que l’on doit comprendre la mobilisation importante de centaines de milliers de Thaïlandais derrière les mots d ordre des chemises rouges. Ceux ci appelaient en effet à des élections immédiates, à des mesures urgentes en faveur des paysans les plus pauvres et pour la fin des brutalités militaires.

    Apres les divers évènements de ces dernières années (meetings de masse, mobilisation importantes dans toutes les grandes villes du pays), les rouges ont fait culminer leur mobilisation par le blocage et l’occupation du quartier central de Siam, bastion des grandes compagnies et du monde financier. Pendant près de deux mois, ce sont des dizaines de milliers d’opposants en provenance principalement du nord, qui se sont auto-organisés pour se nourrir, organiser la sécurité du site, le nettoyage,… A deux reprises, l’armée a en vain tenté de les déloger de Siam, l’intervention se soldant le 10 avril par des dizaines de morts.

    Le gouvernement décida alors pour la première fois d’entrer en négociation avec les leaders rouges et dessine une `carte de route`. Celle ci comprend l’organisation d’élections en novembre prochain et de vagues promesses sur des mesures en faveur des plus pauvres. Suite à de vives tensions entre dirigeants rouges, le noyau dur ainsi que la majorité des rouges décident de n’accepter les propositions du gouvernement que si celui ci met sous les verrous le ministre Suthep, responsable de la répression du 10 avril. Face au refus du gouvernement de satisfaire a cette revendication, la situation va très vite dégénérer et la préparation de l’assaut final prendra plusieurs jours de chaque côté.

    `Affrontement final`

    C est le 11 mai, que l’armée intervient en commençant par organiser le siège autour du camp retranché. Ils coupent l’accès à l’eau et à l’électricité dans la zone, espérant ainsi démobiliser les opposants. Cette tactique échoue et les besoins en nourriture et eau continuent à rentrer dans la zone malgré le blocus et surtout grâce au soutien qui existe parmi certaines couches de la banlieue de Bangkok. Dès le vendredi 13 mai, l’armée reçoit l’aval du gouvernement pour intervenir de manière musclée et donnant l’autorisation de tirer a balles réelles. L’armée, dès lors, se heurte à une résistance farouche des rouges qui ne sont pas près à abandonner leur mobilisation et leur combat.

    Les chemises rouges ont tenu leurs barricades pendant près d’une semaine avec une combativité impressionnante. En parlant de l’organisation de la résistance face à l’offensive de l’armée, un journaliste de The Nation écrivait le 18-05 : “La tactique des chemises rouges a été tirée directement d’un livre pour guérilla urbaine écrit par des gauchistes et des ex-communistes après les événements sanglants d octobre 1976”. Il est clair que la répression a aussi eu un effet de radicalisation parmi une couche importante de la population ainsi que les propos arrogants du gouvernement et le refus le plus complet de satisfaire les revendications des chemises rouges. Apres avoir autorisé le tir a balles réelles, un représentant du gouvernement se permettait de déclarer le 15-05 dans The Nation : “ Le premier ministre Abhisit Vejjajiva exprime des regrets ce samedi, au vu que la campagne pour reprendre la capitale aux rouges s’est soldée par la perte de vies humaines”. Selon certains dans le gouvernement, les morts ne peuvent être la cause que d’actes terroristes des rouges, l’armée n’ayant que des balles à blanc,…Aussi, contrairement à ce que beaucoup de médias véhiculent ici en Thaïlande, la majorité des manifestants étaient et restent non violents. Une petite partie des chemises noires (service d’ordre) disposent d’armes, mais cette situation pourrait être comparée à un combat entre David et Goliath. Malheureusement, les méthodes employées par les dirigeants des chemises rouges ont énormément facilité la criminalisation et la décrédibilisassions des opposants (attaques à la grenade, bombes,…) Ce que nous devons constater par contre, c’est que la volonté de vaincre et l’espoir énorme que ces mobilisations ont suscité parmi les travailleurs et paysans pauvres ne s’est pas arrêtée face à la répression féroce.

    En effet, tout au long de cette semaine, alors que la plupart des manifestants étaient encerclés et sous le feu de l’armée dans le site principal, ce sont encore des milliers d’opposants qui se sont rassemblés tout autour de la zone pour soutenir leurs camarades et appeler à stopper la répression. Le jour ou l’armée venait de pénétrer dans le campement principal, ce ne sont pas moins de 5 différents rassemblements qui ont pris place a travers la ville et autour de la zone de combats.

    Après une semaine d’émeutes très violentes, le mercredi 19-05, les dirigeants des rouges ont pris la parole sur la scène principale en appelant a la fin de la mobilisation mais que “la lutte pour la démocratie continuait”. Pendant le discours, des coups de feu retentissaient aux alentours. Malgré cela, les manifestants regroupés devant la scène ont directement exprimé leur désaccord avec ce choix, certains en huant, d’autres en s’effondrant dans des pleurs de désespoir. Quelques minutes plus tard, les principaux dirigeants se rendaient aux autorités sous bonne escorte. Parmi les manifestants la colère montait, certains voyant ce choix comme une trahison ouverte et d’autres soupçonnant les dirigeants rouges d’avoir conclu un accord secret avec le gouvernement. Ce qui se confirmera plus tard. Suite à ces événements, la situation s’est rapidement détériorée, les émeutes s’intensifiant et déviant en destruction aveugle guidées par le désespoir de la situation!

    En une journée, ce sont des dizaines de bâtiments, de banques et de centres commerciaux qui ont été incendiés, avec des victimes civiles innocentes bloquées dans ces bâtiments en feu. Dans les autres grandes villes (Khon Kaen, Udon Thani, Mukdahan et Ubon Ratchathani, et ainsi que la résidence officielle du gouverneur de Chiang Mai) de nombreux bâtiments gouvernementaux sont aussi attaques

    La nature de la direction du mouvement

    Depuis le début, dans nos articles, nous dénoncions l’instrumentalisation des centaines de milliers d’opposants par une élite corrompue et déchue. En effet Thaksin, en exil, ainsi que la quasi totalité des dirigeants des rouges sont des riches personnages de l’élite thaïlandaise qui ont soit été écartés du pouvoir ou encore condamnés pour malversation et corruption. Contrairement aux militants rouges à la base, ceux ci étaient motivés par une rancœur et volonté de vengeance face à l’élite dirigeante mais avec comme seul but de tout simplement les remplacer et de prouver qu’ils sont de meilleurs gérants du capitalisme thaïlandais. Comme nous essayions de l’expliquer plus tôt, cela n’aurait malheureusement en aucun cas amélioré le sort des masses thaïlandaises.

    Pour encore un peu illustrer la nature de ces dirigeants, on peut prendre l’exemple de Thaksin, qui le jour même du début de la répression, était pris en photo faisant du shopping dans le magasin Louis Vuitton des Champs Elysées…drôle de contraste avec la pauvreté des campagnes thaïlandaises. Ensuite, il est apparu dans de nombreux medias, les conditions de détention négociées entre les dirigeants rouges et le gouvernement. Pendant que des centaines de rouges croupissent dans des prisons pourries et subissent les pires tortures, les dirigeants eux se retrouvent dans un camp au bord de la mer dans des bungalows de luxe. De nombreuses photos et vidéos ont aujourd’hui fait le tour de la Thaïlande et a certainement déjà dû clarifier pour beaucoup la nature de tels dirigeants.

    Le manque de perspective

    La responsabilité première des incidents et de la violence qui a animée les rues de Bangkok pendant une semaine est absolument à imputer au gouvernement et a ses `forces de l ordre`. Il est clair aujourd’hui que le gouvernement préparait depuis des semaines son intervention et comptait donner une `bonne leçon`aux rouges quitte à ce que cela se termine en bain de sang.

    Nous nous devons par contre d’analyser la situation dans laquelle se trouvait le mouvement des rouges et l’énorme responsabilité qui repose sur les épaules des dirigeants rouges quant a leur incapacité à le diriger dans la bonne direction.

    En dehors du fait que les leaders officiels du mouvement, n’étaient et ne seront jamais du côté des travailleurs et des masses pauvres, ils ont pendant des mois stimulés la confiance et la volonté de se battre pour améliorer les conditions de centaines de milliers de paysans pauvres de l’ensemble de la Thaïlande. Il était intéressant de revoir les discours de ces dirigeants des deux derniers mois, très combatifs, stimulant l’idée du combat jusqu’au bout, de la nécessité d’être prêts à être des martyrs,…Dans de nombreux speechs, ces leaders promettaient qu’ils seraient les premiers à périr pour les revendications des paysans pauvres et qu’ils appelaient tout le monde à avoir le même esprit de sacrifice. Un des dirigeant principal déclarait lors d’un de ces speech : `Le gouvernement est aujourd’hui obligé de nous entendre, notre mobilisation est un succès. Et si jamais Abhisit refuse de satisfaire nos revendications, qu’il sache que nous sommes des millions et que si chacun d’entre nous prépare une bouteille avec de l’essence, ce sont des millions de cocktails molotovs qui se déverseront sur l’ensemble de la Thaïlande. Nous détruirons tout si c’est nécessaire pour se débarrasser d’eux` (extrait d’un speech lors d’un JT sur la chaine nationale Thaï).

    En effet, après la répression féroce du 10 avril, ce genre de discours, répondait temporairement à l’attente de milliers de chemises rouges qui souhaitaient exprimer leur colère. Maintenant, nous devons y voir avant tout un manque complet de perspective qui pouvait faire avancer le mouvement vers une victoire. Il est clair que l’aspect positif de la mobilisation de masse des paysans s’est retrouvé rapidement confronté à ses limites. Les leaders rouges n’avaient aucun intérêt à élargir ce mouvement aux travailleurs des villes, sachant pertinemment bien que cela mettrait leur position en danger. Mais il est clair que la division exacerbée qui existe entre paysans des campagnes et travailleurs des villes était l’obstacle principal au possible développement du mouvement. Cette attitude consciente des leaders rouges a permis de laisser le gouvernement et l’armée décrédibiliser le mouvement aux yeux de larges couches de la population. Et il est vrai que le manque de perspective, d’activités vers la population ouvrière de Bangkok par exemple a facilite le travail du gouvernement. De plus les méthodes erronées employées à certains moments, telles que des attaques à la grenade, des assassinats de militaires,…ont desservi les intérêts des paysans en lutte. Ceci étant dit, il est bien sûr nécessaire de voir et de comprendre que les actes de provocation du gouvernement et de l’extrême-droite monarchiste existaient aussi de manière significative. Mais il est clair que l’armée et le gouvernement ont pu utiliser tous les moyens possibles pour isoler les paysans en lutte. Ils utilisaient les medias, via des émissions quotidiennes analysant des vidéos montrant la violence des rouges, avec comme but de dépeindre les rouges comme des terroristes assoiffes de sang qui n avaient comme revendication que le retour de Thaksin. Face a cela, aucun effort n’a été fait pour contrecarrer la propagande du gouvernement via la construction de medias indépendants ou à l’aide d’activités consciemment orientées vers la population.

    Quelles leçons tirer?

    La colère et les revendications des paysans du nord sont légitimes et doivent recevoir tout notre soutien. Maintenant, il est clair, tout comme Trotsky nous l’expliquait il y a déjà longtemps, que “la crise de l’humanité se réduit à la crise de sa direction révolutionnaire”. Aujourd’hui en Thaïlande, aucun parti ouvrier n’existe et n’est apte à construire un programme capable d’unifier les revendications des travailleurs et des paysans pauvres à travers un travail patient et constructif. Si une telle formation existait, elle aurait pu éviter l’isolement des paysans dans un quartier de Bangkok et organiser consciemment des activités, manifestations, meetings appelant les travailleurs thaïlandais à rejoindre leur combat avec leurs revendications. Au moment de la répression féroce de l’armée, le rapport de force n’aurait pu être renversé que si la classe ouvrière de Bangkok était entrée en action, organisant des grèves d’ampleur, bloquant les centres vitaux économiques de la ville, organisant la solidarité et des manifestations de masse. Une telle situation aurait rendu beaucoup moins évidente la répression et aurait permis d’unifier dans un combat commun les différentes couches de la population Thaïlandaise.

    Aujourd’hui, vu l’échec du mouvement et le manque d’alternative, il est fort à parier que les éléments les plus combattifs s’orientent vers des actions violentes, des sabotages,…comme certains l’ont déjà annonce ouvertement.

    La lutte que nous venons de vivre en Thaïlande doit nous faire comprendre l’aggravation de la misère que vivent les masses pauvres de l’Asie. De tels évènements ne sont qu’un avant goût des futures explosions sociales que nous allons certainement vivre dans les années qui viennent. A nouveau, en tant que marxistes révolutionnaires, nous devons redoubler d’efforts pour construire une force politique capable de jouer un rôle dans ces futurs développements sur base de l’expérience du mouvement ouvrier international. C est la seule voie qui nous permettra d’éviter de tels échecs à l’avenir et qui nous offrira la possibilité de construire un monde sans inégalités et sans oppression, un monde socialiste!

  • Témoignage en direct de Thaïlande – Affrontement décisif entre les ‘rouges’ et le gouvernement?

    Depuis plus de deux mois, les opposants au gouvernement de Abhisit Vejjajiva, les ‘chemises rouges’, occupent le quartier commerçant et financier de Siam. Ceux-ci réclament la dissolution du Parlement ainsi que des élections anticipées, au plus vite. Au moment où cet article est écrit, la tension est montée d’un cran dans les rues de Bangkok, depuis la fin de l’ultimatum de ce mercredi soir. Les opposants se préparent à une intervention imminente de l’armée ce qui, après les affrontements meurtriers de fin avril, veut certainement dire se préparer à un bain de sang…

    Par un correspondant de socialisme.be en Thaïlande

    Contexte et historique des évènements :

    En septembre 2006, le premier ministre en fonction, le multimilliardaire Thaksin, a été renversé par un coup militaire. Parallèlement, il a été condamné à deux ans de prison pour ‘conflits d’intérêts’ et différentes magouilles financières. Depuis, ce dernier vit en exil à Dubaï en attendant de pouvoir faire un retour triomphal en Thaïlande.

    En Thaïlande, le soutien pour Thaksin provient essentiellement d’un grand nombre de paysans pauvres dans les campagnes (principalement dans le nord du pays et aux alentours de Bangkok) ainsi que d’une partie de la classe ouvrière pauvre des villes. Il a pu construire ce soutien via une politique populiste et grâce aux quelques petites mesurettes en faveur des plus pauvres appliquées lors de son passage au pouvoir. En même temps, il a bien entendu joué le rôle qu’on lui demandait en appliquant des mesures néolibérales qui ont développé un énorme mécontentement largement répandu chez les travailleurs des villes.

    Fin 2008, les sympathisants d’Abhisit (l’actuel Premier Ministre) ont occupé le siège du gouvernement et deux aéroports, jusqu’à ce que le gouvernement de l’époque, accusé de sympathie avec Thaksin, soit dissous. Le parti d’Abhisit a alors réussi à obtenir assez de soutien, y compris parmi les parlementaires pro-Thaksin, pour former un nouveau gouvernement. Même si l’armée n’a pas joué de rôle actif dans ces évènements, il est clair pour beaucoup de monde que le retournement de veste de nombreux parlementaires ‘pro-Thaksin’ ne pouvait être que le fruit de menaces de l’armée.

    Au même moment, les ‘chemises rouges’ organisaient leur première mobilisation importante en rassemblant plus de 50.000 sympathisants dans un des plus grands stades de Bangkok. Le principal parti organisant les opposants est connu sous le nom de ‘Front unifié pour la démocratie contre la dictature’, aujourd’hui renommé le Pheu Thai Party.

    Le parti d’Abhisit, le PAD (Alliance du peuple pour la démocratie), a lui comme base principale la classe moyenne des villes et quelques sections de la classe ouvrière. Le gouvernement actuel est largement discrédité et applique une politique de renforcement du rôle de la monarchie et de l’armée dans la sphère politique. Plus de 70% des membres du gouvernement ne sont dès lors pas élus.

    Les chemises rouges et les affrontements de 2009

    Il y a tout juste un an, en avril 2009, les chemises rouges ont occupé le centre de Bangkok pour la première fois. Ils réclament le départ immédiat d’Abhisit et soutiennent l’opposant en exil Thaksin. Pendant plusieurs jours, des batailles rangées entre milliers de chemises rouges, en majorité des jeunes, et forces de l’ordre font rage. L’état d’urgence est décrété et les paramilitaires sont déployés. L’armée charge avec des blindés et tire à balles réelles en faisant deux morts et des centaines de blessés. La voiture du premier ministre est attaquée par une foule en colère. Un sommet important réunissant les élites des pays de la région a dû aussi être annulé face à l’ampleur de la mobilisation. Après plusieurs semaines, et face à la répression importante, les dirigeants des chemises rouges acceptent de démobiliser leurs troupes en promettant de nouvelles actions si de nouvelles élections ne sont pas organisées.

    Avril 2010 : les ‘rouges’ repartent à l’assaut

    Un an quasiment jour pour jour après les évènements de 2009, les chemises rouges se remobilisent en décidant d’occuper massivement un des poumons économiques de la capitale, le quartier de Siam. De nombreuses manifestations sont organisées à pieds, à moto,… Leur action la plus spectaculaire a eu lieu il y a quelques semaines quand ils ont décidé de marcher sur le Parlement, obligeant celui-ci à annuler une session et forçant les parlementaires à fuir. Pendant plusieurs semaines, le gouvernement a même dû se réfugier dans une ville de province pour pouvoir tenir ses réunions.

    Parallèlement, de nombreux meetings sont organisés tous les jours. Les chiffres parlent de 100.000 à 150.000 personnes présentes quotidiennement dans le centre occupé. Le journal The Nation expliquait: ‘De plus en plus de paysans pauvres se sont déplacés et ont rejoint les rouges pour exprimer leur colère face à leur sentiment d’être des victimes sociales’. Ce même journal titrait: ‘La pauvreté ; le plus grand ennemi de la Thaïlande. Au moins 10 millions hors d’une population de 65 millions vit bien plus bas que le seuil de pauvreté. Cette couche de la population n’a quasi aucun accès à de la nourriture décente, à des soins de santé ou à l’opportunité d’accéder à l’éducation’.

    Pour la première fois, pour tenter d’apaiser le climat, Abhisit a été obligé d’organiser des négociations avec les dirigeants des chemises rouges. Celui-ci a mit sur pied une ‘feuille de route’ promettant des élections le 14 novembre prochain et une série de mesures pour les paysans pauvres. Cette tactique avait comme principal objectif de démobiliser les opposants et de gagner du temps. Les dirigeants des chemises rouges ont quant à eux décidé de maintenir le blocus du centre et exigent la dissolution immédiate du parlement.

    Face à la détermination des opposants, à deux reprises, l’armée a tenté d’envahir et d’évacuer la zone occupée. Ces tentatives ont fait face à une vive résistance des chemises rouges et se sont soldées par des dizaines de morts. Sur les dernières semaines, de nombreuses attaques à la grenade ont eu aussi lieu à Bangkok faisant plusieurs blessés et morts dans les forces de l’ordre. Ces attaques sont certainement le fait des noyaux durs des rouges, déclarent les médias officiels. Il est aussi fort possible que ça soit l’oeuvre de provocateurs proches des chemises jaunes qui ont à leur actif plusieurs actions violentes contre les rouges ces derniers jours.

    Une des revendications principale des ‘rouges’ depuis ces tragiques incidents et l’arrestation du ministre de la défense Suthep pour sa responsabilité dans la répression meurtrière de fin avril. Le gouvernement quant à lui durcit son discours et prévient que si les manifestants ne quittent pas pour mercredi 12 mai au plus tard le Rajprasong center, l’accès à l’eau et à l’électricité seront coupés avant une intervention musclée de l’armée, probablement dans les heures qui suivent. Ceci alors que depuis fin avril, le gouvernement était sur la défensive craignant l’explosion de ses forces armées entre pro-gouvernement et pro-rouges.

    Le dirigeant des chemises rouges Jatuporn Promphan, déclarait quant à lui dans le journal The Nation du 12 mai qu’ils ne céderaient pas à l’ultimatum du gouvernement et que : ‘Nous n’avons pas peur de telles pressions. Après la mort de tant de sympathisants, rien ne peut plus arrêter les rouges’.

    Atmosphère dans le camp retranché des ‘rouges’ et derniers évènements

    Le mercredi 12 mai, quelques heures avant la fin de l’ultimatum, j’ai eu l’occasion de me rendre dans le centre occupé et barricadé de toutes part par les opposants au régime. Ce quartier, occupant plusieurs kilomètres carrés, est très sérieusement sécurisé et organisé par les ‘rouges’. A chaque entrée de la zone, des barricades plus grandes les unes que les autres bloquent l’accès aux zones de meetings et de logement.

    Des ‘gardes noirs’, le service d’ordre des opposants, fouillent chaque véhicule pour empêcher l’entrée d’armes ou de grenades. Un énorme podium de meeting, relié à des haut-parleurs dans l’ensemble du quartier, accueille dans un flot sans fin de discours, les principaux dirigeants des chemises rouges. La foule est en nombre et de nombreuses familles logent à même le sol. La nourriture, la distribution d’eau et tout le nécessaire est organisé partout dans l’immense campement. Partout trônent des photos de manifestations, d’images de la répression des manifs d’avril et des banderoles appelant à la dissolution du parlement. L’accueil par les ‘militants’ de base est chaleureux et la volonté d’expliquer la situation malgré la frontière de la langue est présente. Une jeune ‘rouge’ de 19 ans nous explique, quand je lui demande ce qu’elle pense de la situation actuelle et de l’ultimatum du gouvernement : ’ Cela fait deux mois que je suis ici. L’armée a déjà essayé de nous déloger à plusieurs reprises. De nombreuses personnes sont déjà mortes. Ils parlent de 20 morts, pour nous il y en a eu plus de 100. Si l’armée revient et ça sera surement le cas dans quelques jours, je me battrai contre eux.’

    Dans The Nation, l’éditorialiste parlait des dissensions importantes entre les ‘rouges’ depuis quelques jours. Il est clair que l’espoir énorme suscité par ce mouvement massif et instrumentalisés par Thaksin et sa bande de mafieux ne peut pas être comblé par une simple promesse d’élections anticipées en novembre prochain. Parmi les dirigeants, deux ailes se sont dessinées ces derniers jours : d’un côté l’aile modérée qui veut accepter la feuille de route et démobiliser; et de l’autre l’aile plus dure (le Pheu Thai Party, le parti politique principal derrière les rouges, qui s’oppose à la feuille de route). Parmi une couche de plus en plus importante des sympathisants rouges mobilisés, des doutes surgissent quant à l’honnêteté de leurs dirigeants. Une de celles-ci déclarait : ‘ Aujourd’hui, il est clair que continuer à avoir une attitude confrontationnelle avec le gouvernement ne ferait que transformer d’ici peu la zone en bain de sang. J’ai essayé à plusieurs reprises de dialoguer avec les dirigeants et ce sans succès. Je ressens que l’on ne peut pas faire confiance à certains des dirigeants et je me demande même si ils se battent pour la démocratie’. Une radio hébergée sur le site déclarait il y a peu que les ‘simples manifestants s’auto-organisaient et préviennent les dirigeants qu’ils n’ont pas intérêt à les laisser tomber’. Un autre opposant déclarait quant à lui: ‘ Vous pourriez aujourd’hui ordonner aux manifestants de rentrer chez eux sur la tribune, je pense que la réaction serait de lancer tout ce qu’ils ont à leur disposition sur celui qui s’y risquerait. Certains planifient même de marcher sur le 11eme régiment d’infanterie et d’arrêter le premier ministre avant de lancer une révolte du peuple’.

    Au moment ou j’écris ces lignes (le jeudi 13/05), l’armée a bouclé l’ensemble de la zone et a reçu le feu vert pour tirer à balles réelles. Des dizaines de blindés sont concentrés aux alentours des barricades. L’état d’urgence est quant à lui déclaré dans 15 provinces du pays. Il y a quelques minutes, le dirigeant principal des chemises noires, le service d’ordre, vient d’être abattu au cours d’une interview avec une TV japonaise par un sniper de l’armée. Des affrontements ont éclaté aux alentours pour tenter de maintenir à distance l’armée faisant déjà un mort, un jeune de 25 ans nommé Chartchai Chalao et 20 blessés graves. Les dirigeants des rouges viennent aussi de déclarer que leurs troupes sont déployées aux différentes barricades et qu’ils attendent l’armée de pied ferme. La situation risque très certainement de s’empirer dans les heures qui viennent.

    Quelles perspectives pour les travailleurs et les masses pauvres en Thailande

    Il est clair que les évènements de Thaïlande expriment la lutte pour le pouvoir entre Thaksin et le gouvernement d’Abhisit. Cette situation a certainement exacerbé les tensions déjà existantes entre les populations rurales et la population urbaine.

    Le gouvernement d’Abhisit est clairement soutenu aujourd’hui par l’armée et la monarchie avec comme unique but : empêcher Thaksin et sa clique de revenir au pouvoir. Les partisans de Thaksin se sont proclamés porte parole des masses pauvres du pays et ne font qu’instrumentaliser la colère et la frustration qui existe dans la société thailandaise. Aujourd’hui, ces différents dirigeants ont intentionnellement exacerbé les tensions et les divisions entre les populations pauvres des campagnes et les ouvriers et la classe moyenne des villes.

    Pourtant, ce sont bien les paysans, la classe ouvrière et certaines autres couches de la société qui sont victimes de la rapacité des élites du pays d’un camp ou de l’autre. La corruption a atteint un niveau jamais connu dans le pays. Il est clair que dans cette situation, aucun de ces dirigeants ne va dénoncer les causes des problèmes vécus par la population thaïlandaise. La Thaïlande est un des pays les plus durement touchés par la crise capitaliste et les dirigeants des deux camps sont de toute façon d’accord sur qui devra payer dans les mois et années qui viennent : les travailleurs et les plus pauvres de la société.

    Il est aujourd’hui dès lors catastrophique qu’aucun parti avec un programme partant des besoins des paysans pauvres et des travailleurs n’existe et ne puisse catalyser la colère énorme qui existe et qui s’exprime dans les rues du pays. Ce n’est pas en faisant confiance soit au gouvernement soit à un millionnaire corrompu que l’on en finira avec la pauvreté et l’oppression.

    La situation aujourd’hui est très instable et il est difficile de savoir ce qu’il va se passer dans les jours qui viennent. Il est clair que le gouvernement a décidé l’épreuve de force et ce n’est plus qu’une question d’heures. Quelle sera la capacité des ‘rouges’ à résister ? Est ce que les dissensions dans l’armée vont éclater au grand jour ? A quel massacre allons-nous assister ?

    Quoiqu’il en soit, même si ce n’est pas le plus probable, si les chemises rouges obtiennent finalement quand même l’organisation de nouvelles élections, les commentateurs officiels s’attendent à une victoire du parti proche de Thaksin. Si c’est le cas, il est fort probable que la coalition des chemises jaunes soutenus par une partie de l’armée redescende aussi dans les rues. Il est dès lors très probable que l’instabilité perdure dans le pays.

    De plus, ce que l’on voit se passer en Thaïlande actuellement, pays qui a connu 18 coups d’Etat depuis les années ‘30, est une indication de l’instabilité qui pourrait se développer à une plus grande échelle à travers le continent asiatique en réaction à l’aggravation de la crise. Pour nous, révolutionnaires socialistes en Europe et ailleurs dans le monde, il est d’autant plus important d’en comprendre l’urgence qui existe à la construction d’une force politique de masse pour défendre les intérêts des travailleurs et des masses pauvres ainsi que la nécessité de mener la bataille pour une société socialiste, seule alternative capable d’en finir avec la barbarie capitaliste.

    Le Comité pour une Internationale Ouvrière revendique

    • Non à la répression des droits démocratiques et à la censure des médias !
    • Abolition de toute loi draconienne telle que l’ISA (Internal Security Act) qui réprime les droits du peuple
    • Non au règne des généraux et au règne des politiciens millionnaires corrompus
    • Opposition totale au coup d’Etat militaire
    • Pour une lutte de masse afin d’obtenir des droits démocratiques complets, y compris le droit des travailleurs à s’organiser, à protester et à faire grève
    • Pour des syndicats et organisations paysannes indépendants, combatifs et démocratiques
    • Des droits syndicaux pour les forces armées – gagner les soldats pauvres à la cause des travailleurs
    • Pour la création d’un parti de masse ouvrier et paysan
    • Pour une lutte unie des ouvriers, des paysans, des étudiants et autres opprimés du système pour renverser le gouvernement corrompu
    • Pour une Assemblée Constituante authentique et représentative
    • Abolir la monarchie
    • Pour un gouvernement de la majorité ouvrière et paysanne
    • Tous les droits pour la population musulmane opprimée du Sud de la Thaïlande et pour les autres minorités
    • Non à la politique néolibérale de privatisation et de dérégulation
    • Prendre en propriété publique démocratique les grandes entreprises, les industries majeures, les grandes propriétés terriennes et les banques
    • Pour une économie planifiée afin de satisfaire les besoins des travailleurs et des paysans, sous le contrôle et la gestion démocratiques de comités élus de la classe ouvrière et des paysans
    • Pour une Thaïlande socialiste, en tant que membre d’une fédération socialiste de l’Asie du Sud-Est

  • Thaïlande : Quand les partisans des chemises rouges ont envahi le Parlement

    Selon les termes du BBC World Service «Des milliers d’opposants anti-gouvernementaux thaïlandais – appelés les «chemises rouges» – ont marché sur le Parlement, au milieu d’une intense tension politique à Bangkok. Les chemises rouges ont forcé les parlementaires à annuler une session, et certains sont parvenus à passer outre les dispositifs de sécurité pour pénétrer dans le Parlement.»

    Article de notre camarade Raviechandren (CIO-Malaisie), paru début avril

    Cela fait maintenant près de trois semaines que les rues de Bangkok ont été envahies par des milliers de partisans des chemises rouges, avec toute une série de manifestations antigouvernementales et de meetings. Ces meetings sont les plus grands et les mieux organisés depuis les meetings des « chemises jaunes » de 2006 qui avaient conduit à l’expulsion de l’ex Premier Ministre Thaksin Shinawatra. Certains estiment entre 100.000 et 150.000 personnes le nombre de participants aux manifestations du week-end pour mettre sous pression la coalition gouvernementale dirigée par les Démocrates de l’actuel Premier Ministre Abhisit afin qu’il appelle à de nouvelles élections. Ceci constitue la dernière étape de la lutte pour le pouvoir entre Thaksin et le gouvernement. Cette lutte a ravivé les tensions qui existent entre la population rurale, qui soutient largement Thaksin, et la population urbaine qui soutient Abhisit et les «Démocrates».

    Le gouvernement démocrate mis sous pression

    Les chemises rouges – autrefois dénommées «Front Uni pour la Démocratie contre la Dictature» (UDD)- ont accusé Abhisit d’être arrivé illégalement au pouvoir, avec le soutien de l’armée et de la monarchie. Selon eux, seules de nouvelles élections peuvent «ramener le pays à la démocratie». L’an passé, les chemises rouges avaient aussi lancé toute une série de manifestations similaires entre janvier et avril, qui avaient culminé avec l’invasion d’un Sommet asiatique. Il s’en était ensuivi une confrontation directe avec la police, faisant deux morts, mais sans parvenir à forcer Abhisit à appeler à de nouvelles élections.

    Abhisit est arrivé au pouvoir en décembre 2008, lorsque des milliers de «chemises jaunes», soutenus par la monarchie et par l’armée, avaient organisé un blocus des aéroports Suvarnabhumi et Don Mueang à Bangkok. Ceci avait mené à la chute du gouvernement dirigé par les mandataires de Thaksin (lui-même se trouvant en « exil » à Dubaï). Aujourd’hui dans ce conflit, une fois de plus, le gouvernement Abhisit est solidement soutenu par la monarchie, par l’armée et par le monde des affaires. Ils ont tous en commun le même but – s’assurer que Thaksin, de même que l’opposition du Puea Thaï Party qui sympathise avec lui, ne revienne pas au pouvoir. Ceci, surtout afin d’éviter que leur richesse et leur pouvoir ne soient sapés par le capitalisme mafieux de Thaksin, comme ils l’ont expérimenté sous son gouvernement entre 2001 et 2006.

    Afin d’apaiser les tensions, le gouvernement a été forcé d’organiser des négociations avec les dirigeants des chemises rouges. Abhisit a proposé de dissoudre le Parlement à la fin de l’année – un an avant la date prévue. Ceci n’est qu’une tactique afin de gagner du temps, de renforcer sa position et celle du gouvernement Démocrate de coalition avant d’affronter les prochaines élections, en « réparant l’économie, en amendant les lois électorales dans la constitution, en approuvant une redistribution des postes dans l’armée qui soit politiquement viable, et en votant le budget ». Néanmoins, les dirigeants de l’UDD l’ont appelé à dissoudre le Parlement pour le 12 avril.

    La semaine passée, sous la pression, le gouvernement a annoncé quelques mesures populistes pour les pauvres ruraux, telles que l’annulation de 1,3 milliards de dollars de dettes de paysans. Cette manoeuvre avait pour but de démobiliser les opposants. Toutefois, ce n’est pas avec deux tours de négociations que le conflit aurait pu être résolu. Réalisant que les meetings des chemises rouges sont, dans une certaine mesure, parvenus à exercer une pression sur Abhisit – au départ inflexible – les dirigeants de l’UDD utilisent maintenant cette « victoire au premier tour » pour aller jusqu’au bout et exiger encore plus fort d’Abhisit qu’il dissolve le Parlement immédiatement.

    Plus de conflits se développent

    Jusqu’ici, les manifestations étaient restées pacifiques, contrairement aux batailles de rue qu’on avait vues fin 2008 et en avril 2009. A peu près une douzaine de gens ont été blessés tout au long du week-end, y compris quatre soldats, au cours d’attaques à la grenade sur les bâtiments du gouvernement et de l’armée. La plupart ont été des explosions mineures qui n’ont causé aucun dégât. Dans les deux premières semaines, les chemises rouges se sont ralliées autour des bâtiments du gouvernement et de l’armée, utilisant des tactiques telles qu’éclabousser les bâtiments du gouvernement de leur propre sang. Mais ceci n’a pas fortement dérangé le gouvernement et le business. Il semble que le régime Abhisit est en train d’essayer de gagner du temps pendant un moment, dans l’espoir que les opposants rentrent chez eux une fois que leur enthousiasme et leurs fonds commenceront à se vider.

    Toutefois, les manifestations ont commencé à affecter l’industrie touristique, et ont mis en colère les personnes qui y sont impliquées. Vendredi passé, ces personnes ont elles-mêmes organisé une manifestation à Bangkok afin d’exprimer leur mécontentement, clamant que « Le déclin du tourisme a atteint un point où nous risquons de perdre des visiteurs sur le long terme ».

    Samedi dernier, les chemises rouges ont commencé à concentrer leurs rassemblements autour du centre-ville et ont bloqué les grands boulevards du centre la capitale. Le trafic s’est interrompu, et au moins deux des plus grands centres commerciaux de toute la Thaïlande ont été forcé de fermer. La manifestation a aussi forcé des dizaines de supermarchés et de restaurants à fermer leurs portes. Lundi, environ cent manifestants ont brièvement occupé les bureaux de la commission électorale nationale à Bangkok, afin de demander aux commissaires d’organiser une action contre les irrégularités causées par le Parti Démocrate lors des dernières élections. Ceci, et les petites escarmouches entre les manifestants et les forces de sécurité qui se sont produites mardi à l’endroit de la manifestation ont encore plus augmenté les tensions entre les manifestants et les autorités.

    Le Ministre des Finances thaïlandais a estimé qu’environ 10 milliards de baht (240 millions d’euro) pourraient être perdus si on laisse les manifestations se poursuivre dans le centre-ville pour plus d’une semaine. Les capitalistes commencent à s’inquiéter pour leurs profits, et insistent que le gouvernement prenne des mesures immédiates afin de résoudre le conflit.

    Jusqu’ici, les opposants comme les autorités ont évité le recours à la violence, mais au fur et à mesure que le mouvement d’opposition se prolonge, il semble probable qu’il finisse par s’épuiser, tout comme en avril de l’an passé. Le gouvernement, avec l’aide de la police et de l’armée, pourrait employer des mesures brutales contre les manifestants, ou utiliser l’ISA (Internal Security Act) qui permet au Premier Ministre de recourir à l’armée pour rétablir l’ordre si nécessaire, afin de mettre un terme au conflit.

    Néanmoins, si les chemises rouges réussissent à obtenir de nouvelles élections, le plus probable est que cela ne changera pas le paysage politique non plus. Dans le cas de nouvelles élections, on s’attend à ce que la coalition d’Abhisit perde face au Puea Thaï, les amis de Thaksin. Si ceci se concrétise, la même alliance des chemises jaunes, de l’armée et des élites civiles qui a renversé Thaksin en 2006, et ses alliés en 2008, rejetterait le résultat d’une élection qui favorise les camps Thaksin et lancerait ses propres rassemblements et manifestations. Ceci veut dire que l’instabilité perdurerait, aussi longtemps que la « guerre de l’élite » se poursuivra.

    Les précédents conflits politiques en Thaïlande ont aussi montré que lorsque le conflit devient trop intense, l’armée intervient pour reprendre le gouvernement. 18 coups d’Etat militaires ont déjà été organisés depuis la naissance de la monarchie constitutionnelle en 1932. Mais pour le moment, ceci n’est pas une option. Le dernier gouvernement militaire, qui a duré pendant un an après le coup d’Etat de 2006, n’est pas parvenu à impressionner les capitalistes locaux et multinationaux.

    Une autre question-clé aujourd’hui, est la question de plus en plus pressante de la succession royale. Sa Majesté Bhumipol Adulyadej, le monarque largement révéré, a régné pendant six décennies et a été une importante source de légitimité pour le gouvernement non-élu lorsque le conflit politique est devenu incontrôlable. Il est à l’hôpital depuis septembre dernier et son successeur, le prince héritier, est largement détesté par les masses. Il est généralement accepté que l’alliance entre le monarque, l’armée et l’élite de Bangkok ne tient que du fait du respect accordé au roi souffrant. Si le roi venait à mourir prochainement, cette alliance pourrait s’écrouler. Ceci mènerait à une nouvelle lutte pour le pouvoir entre les différentes élites concurrentes qui chacune chercheront à remplir le vide politique laissé par le roi et par son faible successeur. Cet état peut potentiellement mener à des confrontations encore plus graves.

    Une « guerre de classe » ?

    La plupart des chemises rouges sont des paysans pauvres des régions rurales du nord-est de la Thaïlande, où l’ex Premier Ministre et magnat capitaliste Thaksin bénéficie toujours d’un large soutien. Il a été renversé par un coup d’Etat militaire en 2006, et est depuis lord en exil. Mais, bien que les chemises rouges sont essentiellement des paysans pauvres concernés par certaines des mesures de l’agenda politique de Thaksin, leurs raisons et motivations pour les rassemblements à Bangkok sont aussi dues au fossé croissant entre les riches et les pauvres. Ils accusent le gouvernement de pratiquer le « deux poids, deux mesures en favorisant les intérêts bien établis de Bangkok ».

    Les dirigeants de l’UDD et Thaksin se sont fait les porte-voix de ces rancœurs, et ont dépeint les manifestations en tant qu’une « lutte entre les masses miséreuses, principalement rurales, de Thaïlande – qui ont bénéficié des mesures de Thaksin comme les soins de santé bon marché et les crédits villageois à bas taux d’intérêt – et l’élite basée à Bangkok, insensible à leurs souffrances ». Ils vont même jusqu’à prétendre que ce conflit est une « guerre de classe ». Il est clair que Thaksin et co, ayant été isolés par le gouvernement Démocrate, ne font qu’utiliser les pauvres ruraux en tant que fantassins pour atteindre leur propre objectif de déstabiliser le gouvernement Démocrate.

    Les mêmes problèmes existaient également parmi la population ouvrière et la classe moyenne de Bangkok pendant le régime de laissez-faire de Thaksin ; ce régime a été énormément bénéfique pour les multinationales et pour ses propres amis capitalistes mafieux. Le climat économique favorable du début des années 2000 a été utilisé par Thaksin pour réaliser son agenda politique populiste, en répondant à certaines revendications de longue date des paysans pauvres et sans-terre qui avaient été négligé par les gouvernements précédents, y compris par les Démocrates. Cette aide n’a pas été octroyée de bon coeur, mais par souci de survie politique lors des élections suivantes, en gagnant le soutien de la majorité des pauvres ruraux. En même temps, il utilisait en coulisses ce soutien écrasant de la part des pauvres en tant que masque pour accumuler des milliards de dollars pour sa famille et ses partisans.

    Un parti des ouvriers et des paysans pauvres et un programme socialiste

    Il est évident que c’est la nature même du capitalisme qui a créé la crise politique en ce moment en cours en Thaïlande. Il s’agit d’un conflit politique entre deux élites pour pouvoir contrôler le gouvernement et utiliser ce pouvoir pour exploiter la richesse du pays au bénéfice des grands capitalistes alignés sur elles, de même que les vautours du capitalisme multinational. Le fossé entre riches et pauvres croît en Thaïlande, avec les 10% les plus pauvres de la population qui ne reçoivent que 2% du PIB, tandis que les 10% les plus riches gagnent 40% du PIB. Ceci montre pourquoi le système capitaliste, orienté vers le profit, est soutenu par les élites des principaux partis politiques et par l’armée tout comme par la monarchie.

    Ils ont manœuvré en divisant les paysans pauvres des régions rurales et les ouvriers et la population de classe moyenne du centre urbain qu’est Bangkok. S’ils effectuent ces manœuvres, c’est uniquement pour leur propre survie politique au pouvoir, et pour continuellement accumuler la richesse provenant du labeur des paysans et de la classe ouvrière. Cependant, ce sont ces paysans, de même que la classe ouvrière et les autres couches de la société qui ont été opprimées par la société au bénéfice de ces capitalistes qui doivent aujourd’hui porter le fardeau de la crise politique qui a été créée par ces élites et par les capitalistes.

    Dans cette situation, aucun d’entre eux ne va dénoncer le système capitaliste qui a exacerbé la division de classe et qui a politiquement, économiquement et socialement marginalisé de larges couches de la population de paysans et d’ouvriers. Ceci montre que les dirigeants des chemises rouges sont en réalité en train de mener une « guerre de l’élite » pour leur propre survie plutôt qu’une « guerre de classe » pour l’émancipation des pauvres par rapport à l’hégémonie capitaliste.

    La « démocratie » capitaliste, créée pour la survie des capitalistes et de leur système, est aussi en train d’être sapée lorsque les partis qui ont perdu les élections ne peuvent pas accepter leur résultat. Il est crucial pour les ouvriers et toutes les couches exploitées de la société de mettre un terme aux tensions entre les pauvres ruraux et le classes ouvrière et moyenne urbaines, mais ceci ne fera jamais partie de l’agenda des élites capitalistes qui préfèrent leur hégémonie politique du « diviser pour régner ». Dans la période à venir, un nouveau mouvement qui unirait les ouvriers, les paysans, les étudiants et la classe moyenne est crucial pour émanciper la classe ouvrière et les paysans de l’emprise du capitalisme. Ce mouvement devra se baser sur la lutte contre la domination capitaliste qui a marginalisé des pans entiers de la population.

    L’urbanisation et l’industrialisation des années 1990 a poussé la population rurale, et surtout les paysans, à des luttes pour obtenir leurs droits du gouvernement. Notamment, en 1997, une coalition de villageois ruraux et d’habitants des bidonvilles urbains de chaque région de Thaïlande a organisé une manifestation de masse devant la Maison du Gouvernement à Bangkok qui a rassemblé plus de 25 000 personnes pendant 99 jours, afin de forcer le gouvernement à se pencher sur leurs revendications, dont bon nombre concernaient des projets de développement de grande échelle qui affectaient leurs communautés. Ces gens se sont réunis à ce moment en une « Assemblée des Pauvres » pour lutter pour leurs droits. Au final, cette coalition a fini par tomber dans l’activisme ONG, et a été incapable de développer ce mouvement sur le plan politique. Le fait qu’elle n’ait pas lié la lutte des paysans avec celle des ouvriers pour défier le système a laissé un vide qui a été utilisé par Thaksin de manière opportuniste pour arriver au pouvoir.

    La contribution économique de la majorité du peuple thaïlandais – les 60% de ruraux – se fait principalement via des activités agricoles. Celles-ci ne comptent que pour 10% du PIB thaïlandais (le PIB annuel par habitant en Thaïlande n’est que de 3850$ par personne et par an). L’industrie, notamment l’électronique, et les services – essentiellement concentrés dans les centres urbains tels que Bangkok – comptent pour 80% du PIB. Ceci signifie que bien qu’en minorité, ce sont les près de 40% d’ouvriers de la population thaïlandaise qui détiennent un rôle-clé dans l’économie thaïlandaise et dans la génération des immenses profits dont a besoin la classe capitaliste. Bien qu’à présent seuls 2% des ouvriers soient syndiqués et que la loi ne leur soit pas favorable, des grèves et luttes ouvrières se produisent de temps à autre pour combattre les attaques néolibérales et pour réclamer leurs droits. Par exemple, l’an passé en juin, les travailleurs du syndicat des chemins de fer nationaux de Thaïlande ont organisé une grève pour protester contre la restructuration de l’organisation des chemins de fer. Cette action industrielle a bloqué le transport sur rail à travers toute la Thaïlande et a forcé le gouvernement à la négociation.

    L’an passé en juin, les travailleurs du syndicat des chemins de fer nationaux de Thaïlande ont organisé une grève pour protester contre la restructuration de l’organisation des chemins de fer.

    Dans la conception des socialistes, la guerre de classe ou la lutte de classe signifie le conflit entre la classe ouvrière et la classe capitaliste. Les socialistes oeuvrent à l’émancipation de la classe ouvrière, et des autres opprimés du capitalisme, par la mobilisation de sa pleine puissance afin d’établir une société socialiste démocratique – une qui utiliserait la richesse et les ressources de la société pour les besoins de la majorité, via la propriété publique et le contrôle et la gestion démocratiques. Ce serait une société sans préjugés ni oppression.

    Afin de réaliser ces objectifs, la classe ouvrière doit initier sa propre direction et sa propre organisation, qui devrait être armée d’une politique socialiste avec le soutien des autres opprimés par le système, tels que les paysans pauvres, les basses couches de la classe moyenne, les jeunes, les étudiants, etc. D’un autre coté, un tel parti doit aussi lié la revendication pour des droits et des réformes démocratiques et pour un mode de vie décent à la nécessité de transformer le système. Ce parti se battrait pour mettre sur pied un Etat qui répondrait aux besoins des ouvriers et des paysans, et appellerait au soutien des ouvriers et des pauvres dans toute l’Asie du Sud-Est et dans le monde entier, dans le but de bâtir une société socialiste.

    Le CIO revendique:

    • Non à la répression des droits démocratiques et à la censure des médias !
    • Abolir toute loi draconienne telle que l’ISA (Internal Security Act) qui réprime les droits du peuple
    • Non au règne des généraux et au règne des politiciens millionnaires corrompus
    • Opposition totale au coup d’Etat militaire
    • Pour une lutte de masse afin d’obtenir des droits démocratiques complets, y compris le droit des travailleurs à s’organiser, à protester et à faire grève
    • Pour des syndicats et organisations paysannes indépendants, combatifs et démocratiques
    • Des droits syndicaux pour les forces armées – gagner les soldats pauvres à la cause des travailleurs
    • Pour la création d’un parti de masse ouvrier et paysan
    • Pour une lutte unie des ouvriers, des paysans, des étudiants et autres opprimés du système pour renverser le gouvernement corrompu
    • Pour une Assemblée Constituante authentique et représentative
    • Abolir la monarchie
    • Pour un gouvernement de la majorité ouvrière et paysanne
    • Tous les droits pour la population musulmane opprimée du Sud de la Thaïlande et pour les autres minorités
    • Non à la politique néolibérale de privatisation et de dérégulation
    • Prendre en propriété publique démocratique les grandes entreprises, les industries majeures, les grandes propriétés terriennes et les banques
    • Pour une économie planifiée afin de satisfaire les besoins des travailleurs et des paysans, sous le contrôle et la gestion démocratiques de comités élus de la classe ouvrière et des paysans
    • Pour une Thaïlande socialiste, en tant que membre d’une fédération socialiste de l’Asie du Sud-Est
  • Kazakhstan: 10.000 travailleurs du pétrole en grève à Zhanaozen

    Aidez-nous à briser le blocus médiatique et à stopper les provocations politiques! Envoyez des messages de solidarité!

    A Zhanaozen, dans l’ouest du Kazakshtan, les travailleurs de “KazMunaiGaz” et de sa filiale “OzenMunaiGaz” sont en grève. Les dirigeants de la grève tiennent bon face à la répression. Des dizaines de milliers de travailleurs des raffineries sont en grève depuis le 4 mars et vingt travailleurs sont prêts à entamer une grève de la faim à durée indéterminée.

    Ils sont soutenus par leurs familles. Ils luttent pour l’amélioration des conditions de vie et des salaires et pour la nationalisation de cette ancienne compagnie d’Etat sous le contrôle des travailleurs.

    La grève a débuté le 4 mars avec un meeting de masse de 3.000 travailleurs à la station de bus à partir de laquelle les travailleurs sont amenés sur le champ de pétrole. C’étaient surtout alors des travailleurs de “OzenMunaiGaz” qui, depuis la privatisation, est propriété de Timour Koulibaïev, beau-fils du Président Noursoultan Nazavaïev. Ils y ont élu un comité de grève, rédigé une plate-forme de revendications et décidé de construire un syndicat indépendant. Toutes les livraisons de pétrole ont stoppé. Seule la ligne de production fonctionne encore. Entre-temps, l’extraction du pétrole s’est arrêtée.

    En novembre, les travailleurs du pétrole avaient organisé des grèves et manifestations avec des grèves de la faim par des dizaines de travailleurs. Malgré quelques vagues promesses de la direction, les revendications des grévistes n’ont pas été satisfaites. Les travailleurs sont en colère à cause des mauvaises conditions de travail, des bas salaires et de l’équipement décrépit avec lequel ils doivent travailler, lequel a été racheté par la direction en seconde main, mais qui, au niveau des primes fiscales, a été enregistré en tant que “équipement neuf”.

    Les travailleurs sont convaincus que les problèmes ont été causés par la corruption de la direction, conséquence de la privatisation. Ils revendiquent par conséquent le transfert de toutes les parts privées à l’Etat et le contrôle ouvrier sur le ravitaillement, l’achat d’équipement et le partage des profits. Les travailleurs disent n’avoir aucune confiance dans les gérants et exigent des négociations directement avec le gouvernement.

    Blocus médiatique

    Les autorités cherchent à gagner du temps et essaient de retenir toutes les informations au sujet de la grève. Pas une des principales chaînes de télévision, pas un des principaux journaux ne font la moindre mention des événements sans pareil de Zhanaozen. C’est une véritable “guerre des nerfs” qui a lieu en ce moment. Le gouvernement cherche à identifier les “provocateurs”, les “organisateurs centraux” et les “extrémistes” afin de pouvoir rejeter sur eux l’entièreté de la responsabilité de la grève dans l’espoir d’effrayer la masse des travailleurs. Lors de leur assemblée quotidienne, les grévistes promettent qu’ils répondront aux provocations ou aux arrestations de militants par une marche de dizaines de milliers de personnes sur Aktaï, la capitale régionale, où ils organiseront un meeting de protestation de masse avec la population locale, de laquelle déjà beaucoup ont annoncé qu’ils soutiendront leur protestation.

    Le 10 mars, la Cour de Justice de Zhanaozen a déclaré “illégale” la grève des travailleurs du pétrole, ordonné la dissolution de la grève, et a inculpé plusieurs grévistes d’infraction à la loi. Les travailleurs rejettent la décision de la Cour et refusent de cesser leur action, ils sont prêts à mener leur lutte jusqu’à la victoire.

    La ville de Zhanaozen est maintenant assiégée par la police anti-émeute. On a parlé de cas de policiers qui se sont déguisés en travailleur du pétrole afin d’infiltrer la masse et de susciter des provocations.

    Afin de soutenir la détermination des travailleurs, il est nécessaire de diffuser cette nouvelle et de lancer une campagne de solidarité internationale. Des milliers de grévistes ainsi que leurs familles tournent leurs yeux vers le soutien qu’ils recevront et espèrent ne pas devoir lutter isolés.

    En automne dernier, le PSL vous a appelé à protester contre la répression contre Aïnour Kourmanov à Almata, un membre connu de notre organisation-soeur en Kazakhstan. Nous faisons de nouveau appel à vous maintenant, de même qu’au mouvement ouvrier international, pour organiser la solidarité avec la lutte des travailleurs du Kazakhstan, et d’exiger de la république kazakhe qu’elle respecte les normes des droits de l’homme internationales pour donner aux travailleurs le droit de participer à des syndicats et à des négociations collectives.

    Envoyez des messages de solidarité à :

    KMGsolidarity@gmail.com

    Envoyez des mails de protestation à :

    AO National Company ‘KazMunaiGaz’ – Republic of Kazachstan – Astana 010000 – Pr. Kabanbai-batyra, 19

    e-mail: info@kmg.kz en doverie@kmg.kz

    et à l’Ambassadeur du Kazakhstan en Belgique : Ambassador Yerik Outembaïev -embassykaz@gmail.com

  • L’euro-député Joe Higgins envoie un message de solidarité aux grévistes de KazMunaiGaz et OzenMunaiGaz

    Depuis le 4 mars 2010, 10.000 travailleurs de l’industrie pétrolière sont en grève dans l’ouest du Kazakhstan. Ils font face à un blackout médiatique et à une répression croissante de la part de l’Etat. Joe Higgins a envoyé le message de solidarité suivant aux travailleurs en grève.

    Chers frères et soeurs, travailleurs aux entreprises KazMunaiGaz et OzenMunaiGaz,

    Mes camarades au Kazakhstan m’ont parlé de la grève massive dans laquelle vous êtes engagés. Votre combat pour une augmentation des salaires et des conditions de vie ainsi que pour la nationalisation sous le contrôle des travailleurs est une source d’inspiration pour les socialistes et les militants ouvriers partout à travers l’Europe.

    Je vous encourage à rester fermement sur vos positions face à la répression d’Etat et à aux attaques contre les droits démocratiques. Votre lutte est juste, et en vous tenant debout tous ensemble, vous disposez d’un énorme pouvoir.

    Je comprends que les autorités ont tenté d’imposer un black out médiatique contre cette grève, et qu’aucune chaîne de télévision majeure ni aucun journal d’importance ne relate ces évènements de masse. Je vais essayer d’utiliser ma position au Parlement Européen pour faire connaître votre lutte vitale pour les droits des travailleurs.

    De même que mes camarades du Comité pour une Internationale Ouvrière autour du monde, je veux vous porter assistance dans cette lutte de toutes les façons qui sont à ma disposition. S’il vous plait, n’hésitez pas à me contacter si je peux vous être d’une quelconque assistance.

    Fraternellement, Joe Higgins Membre du parlement Européen

  • Afghanistan: Operation Moshtarak – La nouvelle offensive d’Obama

    L’OTAN a commencé une offensive massive dans le sud de l’Afghanistan. Avec 15.000 soldats principalement américains, britanniques et afghans, l’«opération Moshtarak» doit être le prototype de la nouvelle tactique d’Obama & Co dans le monde. C’est la plus grande offensive de l’occupation de l’Afghanistan, uniquement comparable à certaines phases de la guerre du Vietnam. L’offensive pakistanaise dans la vallée du Swat qui s’est déroulée un peu plus tôt n’a pas permis de restaurer la stabilité et le calme. L’offensive dans le Helmand y parviendra-t-elle?

    Par Geert Cool

    L’opération Moshtarak est une campagne extrêmement médiatisée. Début février, dix jours avant le début de l’offensive, cette opération a été annoncée dans un communiqué de presse du Pentagone. Au même moment, des tracts étaient déjà en train d’être distribués dans la ville de Marjah afin de prévenir la population du début de la plus grande offensive depuis le début de la guerre. Il semble que le Pentagone lui-même voulait s’assurer que les Talibans soient au courant de ces plans. Le 4 février, le journal pakistanais L’Aube écrivait déjà que «Un porte-parole du Ministère de la Défense afghan a confirmé qu’une offensive impliquant des dizaines de milliers de troupes était en préparation. Bien qu’il ait refusé de confirmer l’endroit, une rumeur bien répandue affirmait qu’il n’était pas exclu que son objectif soit la ville de Marjah, aujourd’hui contrôlée par les talibans.»

    Les rumeurs ont de suite parlé d’une vague de réfugiés limitée, quelques centaines de familles qui auraient pris la fuite. La ville de Marjah compte environ 80.000 habitants, auxquels on peut ajouter les faubourgs pour un total d’environ 100.000 habitants. Cette ville, dans toute son ampleur, fait donc plus ou moins la taille de La Louvière. C’est là que se dirigent maintenant 15.000 soldats afin d’en chasser les talibans dont l’effectif est estimé à entre 500 et 1000 personnes. L’annonce publique de l’offensive via médias et tracts à Marjah est surprenante. L’objectif était-il de laisser aux talibans le temps de fuir de sorte qu’une «victoire» rapide puisse être engrangée tandis que le monde entier observe? Il était déjà annoncé le 4 février qu’un grand nombre de talibans avaient quitté la ville, probablement pour se regrouper ailleurs.

    La ville de Marjah est passée quelque temps sous contrôle taliban depuis que quelques centaines de militants y ont été attirés cet été. La ville se trouve dans la province du Helmand, au sud. 92% de la population y est de nationalité pachtoune. La province est responsable de plus de 40% de la production mondiale d’opium. Dans la région, les talibans ont eu un impact de plus en plus grand. Les troupes d’occupation y sont dirigées par les Britanniques.

    Il y a déjà eu cet été une offensive de grande ampleur, l’opération Khanjar, impliquant 4.000 soldats américains et 650 soldats afghans. Cette opération était une préparation de l’offensive actuelle. Les troupes ont reçu l’instruction de ne pas trop tirer et de gagner la confiance de la population locale, un «calme tactique», selon les mots du Général McChrystal. La grande offensive a donc fait en sorte qu’une partie des talibans sont partis du voisinage de la capitale provinciale, Lashkar Gah, pour gagner le nord et le sud de la province, certains parvenant même au Pakistan. Ceci a été confirmé par le Ministère de la Défense afghan.

    Pour éviter un nouvel exode des talibans vers le Pakistan, des négociations ont été menées avec le régime pakistanais avant le début de l’«opération Moshtarak». En outre, un accord aurait à ce qu’on dit été obtenu au sujet du règlement de toute une série d’accidents avec des drones (des bombardiers sans pilote). Le régime pakistanais ne s’est pas montré prêt à lancer une offensive dans le Nord-Waziristan.

    L’offensive de Marjah doit valider la stratégie du Général McChrystal: la capture du contrôle dans les villes. La population locale voit cela avec des sentiments mitigés. En mai 2009, les troupes internationales et afghanes avaient déjà conquis la ville, mais il n’a fallu alors que peu de temps avant que les talibans n’en reprennent le contrôle, et ne restaurent la ville en tant que centre et base logistique du commerce d’opium.

    Avec l’offensive de Marjah, les talibans sont confrontés aux forces militaires. En outre, des pertes civiles ont déjà été déplorées : dimanche dernier, 12 civils afghans ont été tués par la chute d’une roquette américaine. Le Général McChrystal s’est excusé de cela auprès du Président Karzaï, dont le porte-parole avait fait savoir que le Président était extrêmement inquiet de cet incident. A la suite de l’opération militaire internationale, une trentaine de combattants talibans avaient été éliminés.

    La tentative de contrôler les centres-villes fait un peu penser à l’occupation russe dans les années ‘80. Les troupes soviétiques avaient, à l’«apogée» de l’occupation, environ 100.000 hommes en Afghanistan, et essayaient avec ceux-ci de prendre le contrôle des villes. Les moudjahiddines (combattants islamistes) menaient une guerre de guérilla à partir de la campagne. Lorsque, en 1985, Gorbatchev est arrivé au pouvoir, il croyait qu’il pouvait mettre un terme à cette guerre. Cela devait se produire via la hausse des effectifs à 108.800 hommes, par lequel les moudjahiddines iraient de défaite en défaite, sans qu’une grosse défaite définitive ne soit infligée. Mais l’Union Soviétique ne pouvant pas continuer à financer l’énorme coût de la guerre, le bourbier afghan sans perspective a accéléré le développement de la crise en Union Soviétique.

    De la même manière que Gorbatchev le faisait en son temps en Union Soviétique, Obama a amené aux Etats-Unis un nouveau souffle avec ses beaux discours sur le «changement» et l’«espoir». Il pense aussi pouvoir amener la paix en menant la guerre, avec une grande offensive qui mettra les talibans KO une bonne fois pour toutes. C’est une illusion.

    L’opération Moshtakar se déroule de manière relativement difficile malgré tous les efforts pour laisser filer les talibans à l’avance. Si, pour le contrôle d’une ville de 80.000 habitants, il faut 15.000 soldats, alors Obama va devoir faire passer ses recruteurs aux Etats-Unis à la vitesse supérieure, puisqu’il désire établir son contrôle sur l’ensemble de la province du Helmand (1,4 millions d’habitants).

    De surcroît, il reste la menace d’un élargissement régional du conflit. Samedi dernier encore, des victimes sont tombées lors d’une attaque dans la ville indienne de Pune, à côté de Mumbai (Bombay). Cette attaque s’est produite directement après l’annonce de nouvelles négociations entre les ennemis jurés que sont le Pakistan et l’Inde. De l’Inde, des doigts accusateurs ont pointé le Pakistan; le parti nationaliste hindou d’opposition BJP revendique la fin des négociations avec le Pakistan. Bien que cette attaque puisse n’avoir aucun lien direct avec l’offensive au sud de l’Afghanistan, elle fait tout de même partie du même processus. Les Etats-Unis ont besoin du Pakistan en tant qu’allié, et pour que cet allié reste fiable, il faut également un arrangement avec l’Inde. Les négociations prévues entre les deux pays font donc pour les Etats-Unis logiquement partie de leur stratégie en Afghanistan, qui est également le cadre de l’opération Moshtarak.

    La nouvelle offensive en Afghanistan permettra sans doute de reprendre le contrôle de la ville de Marjah aux talibans, mais ne constituera pas une défaite définitive pour les talibans. Qui plus est, elle va encore plus exacerber les tensions régionales. La nouvelle stratégie du Général McChrystal et du Président Obama pourrait bien accomplir le même résultat que l’effort de guerre de Gorbatchev en son temps. Cela ne l’a pas seulement conduit à une défaite en Afghanistan, mais aussi à une défaite dans son propre pays, avec la chute du Bloc de l’Est.

  • Iran: Pour la fin de la dictature!

    11 février: De la révolution de 1979 à la nouvelle vague de résistance de 2010

    Le régime de Téhéran célèbre officiellement le 31ème anniversaire de la révolution de 1979, une révolution réalisée par les opprimés, les travailleurs et les pauvres. Au même moment, des milliers de personnes sont emprisonnées pour le «crime» d’avoir revendiqué des droits démocratiques. Mais le mouvement continue: de protestations contre la fraude électorale, la lutte s’est développée pour exiger la fin de la dictature de la nouvelle élite au pouvoir. Si le mouvement pour les droits démocratiques est lié à la lutte des masses de la classe ouvrière et des pauvres, le régime s’effondrera.

    Comité pour une Internationale Ouvrière

    > Iran 1978-79: Une révolution volée à la classe ouvrière

    • Pour la fin de la dictature! Tout comme les travailleurs et les pauvres avaient fait chuter le Shah, les oppresseurs actuels doivent tomber!
    • Pour la libération de tous les prisonniers politiques, stop à la peine de mort et à la torture!
    • Pour le droit de créer des partis et des organisations de travailleurs, pour de pleins droits syndicaux et la liberté de créer des syndicats pour tous les travailleurs et les soldats.
    • Pour de pleins droits démocratiques, pour l’élection démocratique d’une assemblée révolutionnaire constituante afin de décider de l’avenir de l’Iran.
    • Pour développer les protestations: pour la création de comités du mouvement et leur liaison régionale et nationale. Ces comités doivent assurer la tenue et l’organisation d’élections libres.
    • Pour le droit des travailleurs à s’organiser, à faire grève et à défendre leurs conditions de vie et de travail.
    • Pour l’arrêt du recours à l’armée contre la population. Pour le droit de créer des syndicats pour tous les soldats, pour le droit d’élire les officiers, qui doivent être révocables. Pour le démantèlement de la milice Basiji et des Pasdarans (Gardiens de la Révolution).
    • Pour des droits égaux pour les femmes
    • Non à l’emprise de la dictature sur chaque aspect de la vie quotidienne et culturelle.
    • Non à l’oppression des Kurdes, des Arabes et de toute autre minorité.
    • Pour des médias libres, pour l’accès libre à internet, pour la fin de censure.

    L’Iran est un pays riche. Mais, tout comme avant 1979, seule une petite minorité bénéficie de cette richesse tandis que des millions de personnes souffrent de chômage, de contrats à court terme et de pauvreté – sans même avoir le droit de s’organiser et de protester contre cette situation. Tout juste comme avant 1979! Mais l’exemple de la révolution, 31 ans passés, démontre que les masses ne peuvent être stoppées par l’oppression, aussi brutale soit-elle.

    La célébration de la révolution (le 2 février) de la part de ce régime est aussi cynique que son utilisation du mouvement de masse il y a 31 ans: des millions de personnes exigeaient alors la fin de l’autocratie du Shah et de la dictature du grand capital, sous l’emprise des USA qui traitaient l’Iran comme une colonie. Mais les sentiments anti-impérialistes de la classe ouvrière et des pauvres – comme leur revendication d’une «république des pauvres» – ont été exploités pour instaurer un nouveau système sous lequel les capitalistes nationaux, ainsi que la nouvelle élite dirigeante prétendant personnifier l’Islam, exploitent le pays pour servir leurs propres intérêts.

    Les USA, de même que d’autres puissances impérialistes ayant soutenu le régime du Shah jusqu’à sa chute, versent aujourd’hui des larmes de crocodile face à la répression du régime de Téhéran. Mais en même temps, les gouvernements capitalistes des USA et d’Israël menacent d’attaquer l’Iran, ce qui aboutirait probablement à une nouvelle guerre à côté des guerres impérialistes en Irak et en Afghanistan.

    A travers le monde, beaucoup de travailleurs et de jeunes ont exprimé leur solidarité avec la population iranienne. Voilà d’où le mouvement de masse en Iran peut obtenir une aide véritable. Il y a un monde de différences entre cette solidarité et les «protestations» hypocrites des grandes puissances capitalistes.

    • Stop aux guerre d’Irak et d’Afghanistan!
    • Pas de guerre de la part des USA ou d’autres puissances capitalistes contre l’Iran!
    • Pour la solidarité internationale basée sur le mouvement ouvrier à travers le monde, pour la solidarité avec le mouvement révolutionnaire en Iran et contre l’hypocrisie des puissances occidentales qui ne veulent qu’augmenter leur influence dans la région.

    La menace que constitue l’impérialisme est instrumentalisée par le régime iranien afin de stabiliser son pouvoir et ‘unir la nation contre la menace étrangère.’ Mais l’Iran n’est pas un pays ‘uni’: quelques riches retirent bénéfices de l’exploitation des masses que ce soit dans des entreprises capitalistes ou dans les ‘fondations’, dirigées par le Pasdaran et sous contrôle des familles liées à la bureaucratie cléricale dirigeante, les mollahs millionnaires. De l’autre côté, les gens souffrent d’un chômage de masse et de pauvreté tandis que l’Etat essaye de tout diriger, jusqu’aux relations personnelles et la vie quotidienne des gens.

    Officiellement, le chômage est de 12% mais, selon des estimations officieuses, il s’agit de plus du double de cela: jusqu’à 30% de la population serait sans travail, une situation affectant tout particulièrement les jeunes. Ceux qui ont un emploi ont souvent des contrats à court terme, sans aucun droit et avec le danger de perdre ce travail à tout instant. Le salaire minimum officiel est de loin sous le seuil de pauvreté. Chaque tentative d’organiser des syndicats indépendants ou des grèves est brutalement réprimée.

    Malgré cela, les luttes des conducteurs de bus à Téhéran ou encore des raffineries de canne à sucre de Haft Tappeh constituent des exemples encourageants. Le régime a répondu en emprisonnant les dirigeants et plusieurs travailleurs des autobus de Téhéran et les dirigeants du syndicat indépendant de Haft Tapeh.

    Pendant qu’il opprime le mouvement d’opposition, le régime iranien prépare une autre attaque néo-libérale contre les travailleurs et les pauvres. Les subventions accordées pour limiter les prix de quelques marchandises, comme l’essence et la nourriture, doivent être réduites de l’équivalent de 100 milliards de dollars d’ici 2015, à partir de cet avril, avec des coupes de 10 à 20 milliards. Des discours parlent de remplacer ces subventions en donnant directement de l’argent aux pauvres, mais cela conduirait l’inflation 15.7% au-delà du taux actuel officiel, qui est déjà loin du taux réel.

    Ahmadinejad avait basé sa première campagne électorale pour les présidentielles de 2005 sur une critique des politiques néolibérales de Rafsandjani, ce qui lui avait assuré un certain soutien parmi les pauvres. Il mine actuellement ce soutien avec des thérapies de choc capitalistes comme d’essayer d’adapter les prix au marché.

    • Stop aux attaques contre les conditions de vie et les droits des travailleurs!
    • Pour une vie décente, pour l’augmentation immédiate du salaire minimum au-delà du seuil de pauvreté en tant qu’étape vers des salaires décents. Pour la liaison des salaires et des revenus des pauvres au taux d’inflation.
    • Pour des droits démocratiques pour tous les travailleurs et chômeurs, pour le droit de s’organiser, de construire des syndicats et de faire grève.
    • Pour la libération de tous les prisonniers du mouvement ouvrier, comme les dirigeants syndicaux de Haft Tappeh.
    • Pour la nationalisation des grandes banques et des grandes entreprises qui contrôlent l’économie, pour que les entreprises nationalisées et les fondations soient placées sous gestion et contrôle démocratiques des travailleurs.
    • Luttons contre le capitalisme et l’impérialisme! Pour un Iran socialiste et démocratique en tant que part d’une fédération socialiste du Moyen-Orient dans un monde socialiste, avec pleins droits pour les minorités nationales et ethniques en Iran.

    Moussavi et Karroubi, deux des quelques candidats autorisés aux dernières élections, n’offrent aucune réelle alternative. Quand Moussavi était premier ministre, lors de la présidence de Rafsandshani dans les années ‘80, s’est alors déroulé le plus grand nombre d’exécutions de prisonniers de l’opposition de l’histoire d’Iran. De son côté, Karroubi déclare lui-même être «membre du système [islamique], enfant du système et mon destin est attaché à ce système». Le mouvement doit agir indépendamment des capitalistes et de l’élite dirigeante. Il doit aussi tirer des leçons de l’amère déception de 1979/80, quand une nouvelle élite a utilisé une rhétorique «révolutionnaire» et religieuse pour prendre le pouvoir et le consolider. Seul un gouvernement des travailleurs et des pauvres peut garantir les droits démocratiques et commencer la transformation du pays en retirant le pays de la poigne de l’élite dirigeante et du capitalisme.

    • Il faut renforcer l’opposition – il faut reconstruire le mouvement ouvrier, construire et défendre des syndicats indépendants!
    • Pour développer le mouvement révolutionnaire, il faut créer des comités démocratiquement élus du mouvement, pour l’organiser régionalement et nationalement.
    • Pour des comités ouvriers pour défendre les conditions de travail, en liaison avec le mouvement. De ces comités, de nouvelles formations dans la tradition des Shoras de 1979 (conseils issus des comités de grève) peuvent se développer, avec le droit d’élire des représentants au salaire d’un travailleur et révocables.
    • Il faut s’organiser pour construire un parti des travailleurs. La révolution de 1979 a été trahie par ceux qui affirmaient que les lutes et organisations des travailleurs devaient être subordonnées à l’alliance avec l’opposition des fondamentalistes islamistes de Khomeiny. Nous avons besoin d’un parti des travailleurs avec un programme visant à renverser la dictature et le capitalisme.
    • Pour un gouvernement des travailleurs et des pauvres!
    • Pour une stratégie internationaliste et socialiste pour prévenir toute menace de guerre et d’intervention impérialiste.
  • L’Asie et l’Afrique. Un processus de révolution et de contre-révolution

    Les masses ont besoin d’une alternative socialiste pour mettre un terme à la pauvreté, aux guerres et à l’oppression. La discussion sur le potentiel croissant de révolution et la menace de contre-révolution en Afrique et en Asie n’a pas seulement montré l’ampleur du travail des forces du CIO dans d’importants pays, mais aussi le rôle crucial que peut jouer le CIO.

    Rapport du Comité Exécutif International du CIO

    C’est Clare Doyle du Secrétariat International du CIO qui a introduit la discussion, soulignant la pure énormité des problèmes qui affligent les travailleurs d’Asie et d’Afrique. Ces deux continents comportent les deux nations les plus peuplées du monde, de même que le plus grand nombre de pauvres du monde. Ils contiennent aussi certains des plus riches pays du monde, et de loin. L’héritage du colonialisme persiste sous la forme de l’oppression brutale, de la dictature et de la corruption. Des mouvements de masse, avec des proportions révolutionnaires, se sont développés après la crise de 1997 en Asie, et pas moins de sept grèves générales ont eu lieu au Nigéria depuis 2000.

    Les tentatives désespérées des classes dirigeantes de se maintenir au pouvoir peut provoquer de nouvelles vagues révolutionnaires tandis que, avec la nouvelle chute de l’économie mondiale, le niveau de vie de la majorité de la population du monde néocolonial devient de pire en pire. Même dans des pays tels que la Chine ou l’Inde, dont les taux de croissance donnent l’impression qu’ils ne sont pas affectés par la crise, le raz-de-marée économique prépare le terrain pour de nouvelles convulsions sur les deux continents, dont on peut voir des signes avant-coureurs dans les âpres luttes qui se produisent chaque jour en Afrique du Sud.

    Dans toute une série de pays, la soi-disant Gauche a implémenté des attaques néolibérales sur les travailleurs et les pauvres. Non des moindres, le Parti Communiste d’Inde (Marxiste) qui a subi de graves pertes lors des dernières élections, et est maintenant ravagé par la corruption. En Afrique du Sud, le Parti Communiste et son organisation syndicale, le Cosatu, sentent une intense pression de la base, les dirigeants syndicaux étant maintenant attaqués pour avoir trahi leur base. Les conditions de vie cauchemardesques au Pakistan, y compris les attentats à la bombe dans les grandes villes, ont tiré vers le bas la capacité de lutte de la classe ouvrière, mais le CIO est parvenu à y maintenir ses forces intactes. Notre section au Sri Lanka, le United Socialist Party (USP – Parti Socialiste Unifié), a réussi à organiser un congrès récemment et a déclaré son intention de présenter un candidat aux élections présidentielles.

    La lutte pour les droits démocratiques – liberté des médias, droit d’organisation et de grève, droit à se présenter et à voter aux élections, droit à l’autodétermination des nations opprimées – forment une partie cruciale du programme des socialistes du CIO et de ses sections dans le monde néocolonial.

    Un raz-de-marée économique

    Il est ironique que les pays capitalistes avancés soi-disant « modernes » et « démocratiques » se retrouvent dépendants de ces pays, où certaines des formes d’oppression les plus barbares sont utilisées. Toutefois, ces économies sont confrontées à leurs propres raz-de-marée économiques.

    L’Inde et la Chine ont été perçues comme étant des « moteurs de croissance » et l’économie du Nigéria était censée devenir le « Tigre africain ». Tandis que l’économie chinoise a été capable de résister à la tempête actuelle grâce à son plan de stimulus, et que l’Inde n’est pas tellement affectée par la chute des exportations, ces pays vont être battus par de nouvelles tempêtes économiques et sociales dans le futur proche. Le Nigéria est presque complètement dépendant sur l’exportation de son pétrole. Au cours de la dernière période, l’industrie textile y est passée de un million de travailleurs à 40 000. Même la destruction causée par la guerre au Sri Lanka est perçue comme une opportunité économique, avec des « dividendes de paix » qui vont certainement plus rapporter aux entreprises de construction chinoises et indiennes qu’aux centaines de millier de gens qui ont été déplacés pendant le massacre.

    La répression et la lutte pour la démocratie

    Au cours de cette discussion, le camarade Senan (Angleterre – Pays de Galles) a fait remarquer à quel point le massacre brutal au Sri Lanka, qui est censé avoir mis un terme à la guerre civile, a été perpétré par le régime Rajapakse armé jusqu’aux dents par l’Inde et la Chine. Plus de 100 000 personnes y ont perdu la vie. A la fin de la guerre, jusqu’à 300 000 personnes étaient toujours dans les faits internés dans des camps de prisonniers. L’Etat sri-lankais utilise sa victoire pour briser toute dissidence. Un journaliste a récemment été condamné à 20 ans de prison pour avoir écrit un seul article critique. Les dirigeants de l’USP sont constamment en danger.

    Le régime a été temporairement renforcé par sa victoire sur les LTTE (Tigres de Libération de l’Eelam Tamoul). Le pays est maintenant confronté à des élections, au cours desquels même certains des dirigeants tamouls soutiennent l’un ou l’autre des deux criminels de masse qui se présentent comme principaux candidats : le Président actuel Mahinda Rajapakse, et le Général Fonseka, qui était commandant de l’armée pendant la plupart de la guerre.

    La répression militaire n’a pas été limitée au seul Sri Lanka ; elle est également symptomatique de comment le capitalisme maintient son contrôle. Le camarade Jagadish (Inde) a soulevé le fait que 750 000 soldats indiens sont maintenant stationnés au Kashmir – ce qui représente la plus grande concentration militaire du monde. En réalité, il n’y a pas une mais toute une série de guerres civiles qui font rage en différents endroits de l’Inde.

    La récente expulsion d’un camarade du CIO de Chine a été un pas en arrière, mais ce n’est rien comparé aux milliers de travailleurs, de jeunes et de membres de minorités ethniques qui entrent en conflit avec l’appareil d’Etat et sont brutalement réprimés.

    Des milliards de travailleurs, de jeunes et de pauvres en Afrique et en Asie sont confrontés à la lutte pour parfois les plus basiques des droits. 70% des Indiens et 80% des Indonésiens vivent sous le seuil de pauvreté. Inévitablement, les travailleurs et les pauvres vont entrer ou sont déjà en lutte. Leur bataille pour sortir de la misère en gagnant quelques dollars de plus ne suffira pas. Cette bataille sera liée à la lutte pour les droits démocratiques et à la lutte pour la prise en charge et pour la gestion de la société par eux-mêmes, via la mobilisation contre le capitalisme. En Inde – surnommée « la plus grande démocratie du monde » – un économiste vétéran a même parlé de changer le principe de « une personne, un vote » par « une roupie, un vote » ! A Hong Kong, les propositions de réformes du système électoral soutenues par le régime de Beijing renforceraient encore plus le caractère élitiste du droit de vote – maintenant déjà en grande partie le privilège d’une riche oligarchie. Les « districts fonctionnels » qui donnent des votes multiples aux riches seraient augmentés. Dans une de ces districts qui représente le secteur financier, un membre du Conseil Législatif (Legco) est élu dans un district de 140 votes mais a les mêmes pouvoirs qu’un élu en provenance d’un district de 250 000 votes ! Le peuple de Hong Kong est encore plus loin d’obtenir une véritable démocratie qu’il ne l’était en 1984 lorsque cela lui avait été promis.

    Le Nigéria a subi une dictature militaire pendant 29 de ces 50 années d’indépendance. Le camarade Sengun Sango (Nigéria) a décrit l’extrême faiblesse du régime profondément impopulaire d’Umaru Musa Yar’Adua. Il y a eu une longue campagne pour l’autodétermination du Delta du Niger menée par le MEND (Mouvement pour l’Emancipation du Delta du Niger) qui a temporairement cessé après que les dirigeants de cette milice se soient laissé acheter. Le Nigéria pourrait faire face à la perspective d’un autre coup d’Etat militaire, mais aussi à des mouvements explosifs des travailleurs y compris de nouvelles grèves générales.

    Le camarade Anthony (Australie) a raconté sa récente visite en Indonésie. Il a expliqué les restrictions draconiennes qui y ont été mises en place pour empêcher la formation de partis politiques ; il faut des milliers de membres enregistrés dans un grand nombre de régions. Même alors, le droit pour un parti d’exister ou pas dépend entièrement du bon vouloir de l’administration. Alors que les seuls candidats aux élections ne sont que les représentants de différentes factions de la classe capitaliste, dont la plupart des suppléants sont des officiers militaires de l’ère Suharto, la classe ouvrière n’a aucun représentant. Le KASBI, une fédération de gauche représentant 128 000 travailleurs, aux côtés de toute une série de groupes de gauche, a mené campagne pour boycotter les dernières élections. Plus de 38% de la population s’est abstenue, mais une lutte pour bâtir un parti des travailleurs est en cours. Anthony a aussi visité les réfugiés tamouls piégés sur un bateau dans le port de Merak. Alors qu’ils fuyaient au départ l’horreur des camps de prisonniers, ils se retrouvent maintenant à devoir lutter pour leur droit d’asile en Indonésie et en Australie.

    Il n’y a pas d’avenir pour les travailleurs et les pauvres sous le capitalisme

    L’idée que les pays du monde néocolonial devraient être appelés « pays en voie de développement » est une complète forfanterie. Le camarade Weizmann (Afrique du Sud) a soulevé le fait que l’Afrique du Sud est la société la plus inégalitaire au monde, un titre pour lequel concourent de nombreux pays capitalistes. Les travailleurs de Hong Kong ont été réduits à vivre dans des cages empilées les unes sur les autres et qui contiennent leurs effets personnels et leur matelas, tandis que la somme record de 57 millions $ a été récemment dépensée pour un seul appartement de luxe. Les travailleurs et les jeunes vont tirer, et dans de nombreux cas tirent déjà de tout ceci des conclusions importantes quant à la nécessité de remplacer le capitalisme.

    Le camarade Robert Bechert (Secrétariat International) a conclu la discussion en expliquant le rôle fondamental qu’un parti socialiste peut jouer dans le re-développement des organisations ouvrières, tel que la fondation par des sympathisants du CIO de la Fédération des Travailleurs Progressistes du Pakistan, laquelle compte déjà 600 000 membres.

    La différence entre la victoire de la révolution sociale ou celle de la contre-révolution peut en dernière analyse être réduite à la question de la direction de la classe ouvrière et des pauvres. Rien n’illustre mieux la nécessité d’une direction socialiste pour les masses que l’exemple de ce qui se passe lorsque celle-ci est absente ou échoue à remplir les tâches auxquelles elle est confrontée. C’est l’effondrement du Lanka Sama Samaja Party, la plus grande section de la Quatrième Internationale (trotskyste) après la Deuxième Guerre, qui a directement mené aux horreurs de la violence communautaire que nous avons vu depuis lors.

    Une direction socialiste correcte pourrait montrer une issue claire hors du bourbier du capitalisme, et ceci peut attirer et attirera les meilleurs militants dans la lutte contre le système des profits. Anthony d’Australie a, pendant sa visite en Indonésie, organisé des discussions avec des organisations intéressées à une collaboration avec le CIO. En Afrique, le soutien pour le CIO au Nigéria et en Afrique du Sud peut jouer un rôle de « piste de lancement » pour la diffusion des idées du marxisme authentique dans les autres pays du continent. Le travail du camarade Ravie et d’autres sympathisants du CIO a mené à la présence du CIO en Malaisie et a aussi posé la base pour le développement de liens avec des socialistes en Birmanie et en Thaïlande.

    Le CIO continue à être une force effective, capable d’appliquer les idées du marxisme dans certaines des situations les plus difficiles au monde. Les horreurs sans fin que le capitalisme inflige aujourd’hui à la masse de la population d’Afrique et d’Asie ne cesseront que lorsque le capitalisme aura été renversé par une lutte menée par la classe ouvrière. Une fédération socialiste des Etats africains et asiatiques, et une économie démocratiquement planifiée sur le plan mondial, orientée dans le but de répondre aux besoins des plus démunis sur la planète et de l’ensemble de la classe ouvrière, mettra un terme aux effets destructeurs qu’infligent le « marché libre aux gens, à l’environnement et à notre futur.

  • Sri Lanka : l’USP lance la campagne présidentielle

    En Décembre de l’année passé le Parti Socialiste Uni (USP) au Sri Lanka a lancé sa campagne pour les élections présidentielle en distribuant leur programme dans le nord, l’est, et les provinces centrales. Ces régions contiennent les principales villes, inclus, Jaffna.

    En tant que leader et candidat de l’USP pour le scrutin présidentiel, Siritunga jayasuriya a tenu un certain nombre de conférences et de meetings public dans les villes de Hatton, de Thalawakele, de Lindula, de Nuwara Eliya, et aux alentours. Siritunga s’est adressé à des ouvriers agricoles et aux communautés de ces secteurs.

    Pour la candidature de Siritunga contre les bouchers capitalistes !

    L’élection présidentielle de 2010 survient a une des périodes les plus décisives de ces 62 dernières années d’indépendance. Sont en jeu : l’unité du pays, la liberté et les droits démocratiques des personnes, le futur des jeunes générations, …

    Les deux candidats de la bourgeoisie n’offrent pas de réelle alternative pour les gens ordinaire. Au lieu d’adopter des politiques cohérentes et spécifiques aux problèmes qui se présentent, ces politiciens adoptent une attitude opportuniste. Ils ne répondent ni aux besoins des Tamoules dans le nord, des musulmans dans l’est ou des ouvriers agricoles dans les vallées montagneuses. Au lieu de cela, ils se font concurrence les uns avec les autres pour gagner à n’importe quel prix.

    Le gouvernement se targue d’avoir vaincu les tigres Tamoul et proclament qu’il n’y a plus aucune raison de craindre des attaques à la bombe. La réalité est que la situation reste fort préoccupante car on assiste à une montée du terrorisme d’état. Le régime de Mahinda Rajapakse, qui s’est engagé dans le meurtre et l’intimidation des journalistes, des avocats, des artistes, des militants syndicaux, des défenseurs des droits de l’homme et des leaders de l’opposition au cours des quatre dernières années, essaye de remporter cette élection par tous les moyens. La raison est que si le régime perd ces élections, il ne sera pas possible pour Rajapakse et sa suite de rester dans le pays.

    L’administration de Rajapakse n’a pas réussi à apporté une réponse à la question nationale posée par les Tamouls, le « comité représentatif de tout les partis » à été un échec. Une fois que la guerre était terminée, le gouvernement a déclaré qu’ils proposeraient une solution politique à la question ethnique, cette solution était un trompe- l’œil.

    Il ne fait maintenant aucun doute que les deux principaux partis capitalistes dans le sud soient incapables de résoudre la question nationale au Sri Lanka. Un grand nombre de personnes dans le nord sont emprisonnées dans de soi-disant villages de soulagement. Leur futur est incertain. Seuls les socialistes sont capables d’apporter une solution en résolvant la question nationale par le droit à l’auto-détermination du peuple tamoul. Le Parti Socialiste uni (USP) est à l’avant garde de la lutte contre toutes les formes de chauvinisme. L’USP lutte pour l’édification d’une société où les Tamoul et les musulmans peuvent vivre avec l’ensemble du peuple comme des citoyens égaux avec leur liberté et leurs droits garantis.

    D’un coté le Général Sarath Fonseka est devenu un gage dans les mains des chauvins et des capitalistes. Son prestige militaire n’a pas beaucoup d’impact pour le public ordinaire. Il a perpétré une partie des crimes commis par le gouvernement de Rajapakse pendant ces quatre dernières années. Sa rupture avec le duo de Mahinda-Gotabhaya n’est pas basée sur une différence de vision politique. Il a démontré la même arrogance que ces ‘adversaires’. Voter Fonseka de vote pour se débarrasser de Rajapakse, ou vice-versa, sera similaire en terme de résultat.

    Il est temps de créer un ordre social en opposition totale aux politiques économiques néolibérales trempé de sang. Cet ordre serait basé sur l’abolition des lois anti-terroriste et de l’état d’urgence pour créer un environnement dans le pays dans lequel les ouvriers, les paysans, les étudiants, et nos enfants dans le nord aussi bien que le sud peuvent vivre sans peur.

    Les tâches les plus urgentes sont de régler la question nationale par une solution politique qui assure les droits fondamentaux du peuple tamouls dans le nord, à l’est, et le pays de colline, établissant une société débarrassée de l’exploitation, assurant la distribution égale des ressources nationales et des richesses, il faut éliminer la corruption qui a se repend comme un cancer. Ceci peut être réalisé à la condition que les politiciens soient sous contrôle des masses laborieuse (même entre deux élections). L’USP lutte pour que ces tâches puissent être accomplies comme mesures initiales d’un programme transitoire vers une société socialiste.

    Siritunga Jayasuriya, le candidat de l’USP, était le président de la Commission de contrôle civile (CMC) qui a mené la lutte pour supprimer la situation de terrorisme d’état de ces quatre dernières années où pour la plupart des tamouls ont été enlevées, assassiné, ou portée disparue. Des millions de roupies ont été extorqués à titre de rançon à l’encontre des Tamouls dans le nord et à l’est. Siri est le seul chef politique qui est intervenu au court suprême contre les dossiers classée par le JVP avec l’approbation tacite de l’administration de Rajapakse.

    Siri a consacré sa vie entière aux luttes des pauvres et des opprimées. Il est arrivé troisième à la dernière élection présidentielle tenue en 2005 en raison de sa politique militante en direction de la classe ouvrière.

    Siri est avec d’autre force à l’avant-garde des luttes contre la terreur et la répression d’état lancées à travers l’interdiction des actions syndicales et l’assassinat des journalistes et de la presse ouvrière. Les efforts entrepris par l’USP pour aller aux élections avec l’unité parmi les forces et les groupes de gauche, basés sur une perspective socialiste et un programme d’unité de classe ouvrière qui ne se limite pas à de la contestation électorale. Il est le seul candidat dans cette élection qui peut s’adresser à la classe ouvrière et aux paysans pauvres qu’ils soient de Sinhala, de région Tamoul ou de musulmans.

    Nous demandons votre appui à la campagne de Siri qui est le candidat de la gauche socialiste. Voici ici les orientations principales défendue dans cette campagne : résoudre la question nationale sur la base du partage du pouvoir, une société libérée du terrorisme d’état, un combat pour une société démocratique et juste. Si vous partage ces orientations, faites le nous savoir vous pouvez contribuer à cette noble dans laquelle nous avons été engagés.

    Srinath Perera , Au nom du comité de campagne d’élection

    Abu Yusuf apporte son soutient à Siritinga

    L’ex-ministre du Conseil provincial du Nord-est du Sri Lanka et ancien membre du Politburo du parti communiste du Sri Lanka, Abu Yusuf a annoncé son soutient à Siritunga Jayasuriya pour la prochaine élection présidentielle au Sri Lanka. Il était ministre du premier Conseil provincial du nord-est sous Verdharajah Perumal.

    Abu Yusuf était présent à une conférence tenue à la salle de conseil de services de bibliothèque nationale le 23 décembre 2009 qui a été tenue pour la sortie du programme électorale du candidat présidentiel Siritunga Jajasuriya du Parti Socialiste (USP). À une conférence de presse qui s’est tenue le même jour, M. Yusuf a déclaré que son groupe et lui soutiendront Siritunga sur sa lutte pour le Sri Lanka socialiste. L’USP est le parti frère du Parti Socialiste en Australie. Pour plus de nouvelles et d’analyse de visite du Sri Lanka : www.lankasocialist.com

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