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  • Les socialistes de lutte obtiennent une voix au parlement européen!

    En Irlande, le décompte des voix pour le parlement européen a été un véritable thriller. À Dublin, il a fallu compter et recompter pour définir qui était finalement le bénéficiaire du troisième siège pour l’Europe. C’est notre camarade Joe Higgins, de notre parti-frère le Socialist Party (CIO-Irlande), qui l’a emporter. Le PSL/LSP se réjouit bien entendu de cette élection, qui place au parlement européen une voix qui prendra la défense des travailleurs et des jeunes de l’Europe entière.

    Avec 50.000 voix à Dublin (soit 12,4%), Joe Higgins a obtenu un excellent score. Les libéraux au pouvoir ont reçu un coup avec cette élection, le troisième siège à Dublin n’est pas allé au libéral Fianna Fial, mais à un candidat marxiste.

    Dès le début du décompte, il était semblait bien que Joe Higgins allait l’emporter. Il a clairement obtenu plus de voix que le candidat du Sinn Fein. Les deux plus grands partis ont obtenu un siège : les chrétiens-démocrates du Fine Gael et les sociaux-démocrates du Labour.

    Ce n’est qu’à 5h15 ce matin que le résultat définitif a été connu après une attente exaspérante : Joe Higgins et le Socialist Party avaient remporter ce fameux siège. Joe Higgins a obtenu un peu plus de 22.000 voix tandis que le candidat du Fianna Fial n’a eu que 5.400 voix.

    Joe Higgins a directement déclaré qu’il défendra les intérêts des travailleurs et de leurs familles à travers l’Europe entière au sein du parlement européen. Il a affirmé que son élection constituait une mauvaise nouvelle pour les bureaucrates européens et pour les représentants des grandes entreprises.

    Avec cette élection, nous avons une voix claire et radicale au parlement européen, cela renforcera la position de la gauche en Europe.


    Le Comité pour une Internationale Ouvrière, CIO

    Le Socialist Party est la section irlandaise du CIO.

    Le capitalisme est un système mondial et il doit être combattu à la même échelle. C’est pourquoi le Parti Socialiste de Lutte fait partie d’une organisation marxiste internationale: le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), un parti mondial actif sur tous les continents. Notre lutte en Belgique s’inscrit dans le cadre d’une lutte des travailleurs du monde entier pour un société socialiste car si la révolution socialiste éclate sur le plan national, elle se termine sur l’arène internationale. La démocratie ouvrière et la planification socialiste de la production ne peuvent se limiter à un seul pays. C’est d’ailleurs l’isolement de la Russie soviétique qui a conduit à sa dégénérescence à partir de 1924.

  • Résultats du Parti Socialiste de Lutte

    C’était la première fois que le Parti socialiste de lutte / Linkse Socialistische Partij participait à cette échelle aux élections. Il s’agissait très certainement d’un défi énorme au vu de nos moyens financiers restreints et de l’attention médiatique minimale qui nous a été accordée, plus particulièrement en Flandre. Notre campagne était surtout basée sur le contenu, sur la popularisation de revendications comme celle des nationalisations sous le contrôle des travailleurs, pour sauver l’emploi, ou encore pour diffuser largement l’idée de la construction d’un nouveau parti des travailleurs. En ce sens, nous ne nous attendions pas à un résultat spectaculaire. Cette campagne a cependant été réussie dans la mesure où nous avons pu renforcer le PSL/LSP. Cela ne signifie cependant pas que nous allons regarder les résultats des votes sans intérêt.

    Nous avons obtenus – sans encore connaître l’intégralité des résultats – 7.954 voix pour le parlement européen avec la liste commune LCR-PSL (0,32%). En 2004, à l’époque où le PSL s’appelait encore le Mouvement pour une Alternative Socialiste (MAS), nous avions obtenus 5.675 voix (0,23%). Pour le collège électoral néerlandophone, nous avons obtenu 9.000 voix (0,24%). Nous avons également eu 10.038 voix pour le parlement flamand (0,24%). Pour les régionales, la liste unitaire bruxelloise PC-PSL-LCR-PH a obtenu 2.042 voix (0,5%).

    Du côté francophone, pour les européennes, le PTB a obtenu 1,16%, le PC 0,31% et CAP-D’Orazio 0,31%. La division a joué un rôle dans ces résultats, mais il existait heureusement une liste unitaire, celle qui a rassemblé la LCR et le PSL. D’autre part, auprès d’une certaine couche, le PTB a pu être vu comme une forme d’alternative, dans les deux collèges linguistiques. Une partie des électeurs a hésité, pour voter en définitive le PTB. Du côté néerlandophone, nous avons reçu moins de suffrages que lors des élections européennes précédentes. Là aussi, la question du PTB a joué, et il existait encore une liste CAP. Le PTB y a récolté 1%, mieux qu’en 2004.

    Un aperçu de nos résultats:

      Élections Européennes:

    • Collège électoral francophone: LCR-PSL. 7.954 voix
    • Collège électoral néerlandophone: LSP. 8.985 voix

      Élections Régionales:

    • Bruxelles: (PC-PSL-LCR-PH): 2.042 voix | 0,5%
    • Liège (PSL): 792 voix | 0,24%
    • Mons (PSL): 411 voix | 0,29%
    • Nivelles (PSL): 305 voix | 0,14%
    • Flandre-Orientale: (LSP): 2.665 voix | 0,28%
    • Flandre-Occidentale (LSP): 2.023 voix | 0,26%
    • Anvers (LSP): 2.735 voix | 0,25%
    • Brabant Flamand (LSP): 1.592 voix | 0,24%
    • Limbourg (LSP): 1.023 voix | 0,19%

    Il est encore trop tôt pour faire un état des lieux des résultats de la gauche au niveau européen. En France, le NPA a obtenu 4,8% sur le plan national. En Irlande, notre camarade Joe Higgins, du Socialist Party, a obtenu un siège au parlement européen.

    Une analyse des résultats dans notre pays et sur le plan européen arrivera dans les prochains jours sur ce site.

  • NOUVELLES DU CIO : Brésil – Naissance de LSR, Liberté, Socialisme et Révolution

    La lecture du poème «Vamos juntos» (Allons ensemble) de l’écrivain uruguayen Mario Benedetti, décédé récemment, a donné le ton de l’assemblée d’ouverture du Congrès d’Unification entre le Collectif Liberté Socialiste (CLS) et le groupe Socialisme Révolutionnaire (SR), qui s’est tenu au soir de vendredi 22 mai à São Paulo. L’exemple d’une unité de principe, au milieu d’un contexte de scissions et de fragmentation de la gauche, a été salué comme un important pas en avant par toutes les personnes présentes.

    André Ferrari, Comité National de LSR – Liberté, Socialisme et Révolution

    Outre les membres du SR et du CLS, de nombreux autres invités ont pris part à l’assemblée d’ouverture. Parmi les personnes représentées, se trouvait Conlutas (une organisation clé pour les mouvements sociaux et syndicaux), le PSOL («Parti pour le Socialisme et la Liberté», le nouveau parti de gauche large au Brésil), des intellectuels militants tels qu’Oswaldo Coggiola et Plínio de Arruda Sampaio Júnior (un catholique de gauche qui s’est radicalisé au cours des dernières années). D’autres courants et partis tels que le C-SOL (une scission du PSTU, qui participe au PSOL aux côtés de nos camarades), la Conspiration Socialiste et le PSTU (Parti Socialiste des Travailleurs Unifié – le parti moréniste) ont également envoyé des délégués.

    Le vieux militant Plínio l’Arruda Sampaio a fait une apparition remarquée, saluant l’unification des deux organisations. Bien que le Comité pour une Internationale Ouvrière n’ait pas pu être représenté, une vidéo de salutations de Tony Saunois, de la part du Secrétariat International, a été diffusée lors de cette assemblée. Des salutations ont également été reçue d’autres endroits dans le pays et du monde.

    Au cours des deux jours qui ont suivi l’assemblée, les membres de SR et du CLS se sont mis d’accord pour former un nouveau courant socialiste unifié, le LSR – Liberté, Socialisme et Révolution. Cette nouvelle organisation a, dès sa fondation, une présence dans huit Etats brésiliens, et intervient dans toute une série de syndicats et de mouvements sociaux, tels que ceux des sans-terre, des étudiants, des femmes et des LGBT.

    Après une large discussion, le Congrès a voté l’acceptation des documents de base, afin de constituer une nouvelle organisation : une déclaration de principes, un programme, des status et une résolution approuvant l’affiliation au Comité pour une Internationale Ouvrière, et l’établissement de la nouvelle organisation en tant que sa section brésilienne.

    Le Congrès a également réaffirmé son soutien à une participation active au sein de Conlutas, et l’effort de bâtir une nouvelle centrale syndicale unie pour les syndicats et les mouvements sociaux dans le pays. Elle a aussi adopté une politique de lutte en faveur de l’édification d’une aile de gauche révolutionnaire à l’intérieur du PSOL. Sur ces deux fronts, dans Conlutas et dans le PSOL, le LSR participera au sein du Bloc de Résistance Socialiste, qui associe divers groupes de gauche tels que l’Alternative Socialiste (AS), l’Alternative Socialiste Révolutionnaire (ARS) et la Réponse Socialiste.

    Le LSR a aussi déclaré son soutien politique à «Terre Libre», un mouvement populaire à la fois urbain et rural, et est en faveur du respect de son autonomie, tout en désirant oeuvrer pour l’aider à se renforcer.

    Les militants socialistes présents au congrès ont cherché à prendre des décisions qui reflétaient la nouvelle période historique qui a débuté, marquée par la crise capitaliste mondiale et la nécessité de réorganiser et de renforcer une nouvelle gauche socialiste cohérente, capable de répondre aux immenses défis qui se dressent devant la classe salariée et les pauvres.

    Le Congrès a été marqué par l’enthousiasme des membres par rapport à l’unification de SR et du CLS, et vis-à-vis des opportunités de croissance rapide et solide pour la nouvelle organisation.

    Une naissance au coeur des luttes

    La classe salariée brésilienne est gravement touchée par la pire crise du capitalisme international depuis 1945, en dépit des discours triomphalistes du Président Lula. La vague de licenciements de masse dans l’industrie et d’autres secteurs de l’économie qui s’est produite au cours des derniers mois est loin d’être terminée. Il suffit de voir les menaces qui pèsent sur les travailleurs du géant minier Vale pour se rendre compte de ce qui est encore à venir. Nous allons voir de nouveaux licenciements de masse, mais aussi des tentatives de réduire les salaires des travailleurs du secteur public.

    Le gouvernement et les patrons tentent à tout prix d’éviter les hausses salariales. Ils utilisent la crise comme moyen de justification. Les négociations salariales, combinées à de nouveaux licenciements et au désespoir des travailleurs qui ont été licenciésau début de l’année et qui maintenant perdent leurs allocations de chômage, peut provoquer de nouvelles mobilisations radicalisées au cours des mois qui viennent.

    Toutefois, le développement d’une conscience politique quant à la route à suivre pour sortir de la crise dépend largement du rôle et de l’intervention des socialistes conscients. Les luttes en cours, la perspective de mobilisations plus nombreuses lors du prochain semestre et les élections de 2010 seront des opportunités importantes pour renforcer une alternative ouvrière et socialiste face à la crise.

    Le LSR est directement impliqué dans ces luttes et ces processus. Le camarade de l’Etat de Goiás est arrivé au Congrès après avoir participé à la direction d’une mobilisation et d’une lutte victorieuse. Ici, des centaines de travailleurs sans-terre organisé par le mouvement «Terre Libre» ont occupé les bureaux de l’INCRA (Institut National de la Colonisation et de la Réforme Agraire) pendant cinq jours dans la capital d’Etat de Goiânia.

    Certains membres de LSR qui font partie de l’Alternative de Lutte (un courant d’opposition au sein du syndicat de l’eau et des égouts de l’Etat de São Paulo) ont immédiatement quitté le Congrès pour se rendre à leur mobilisation en cours pour leur grève du 26 mai. Ces travailleurs luttent contre les licenciements et pour une hausse des salaires.

    A l’Université de São Paulo (USP), où le personnel universitaire entrent dans leur troisième semaine de grève, les membres de LSR contribuent à la mobilisation pour la grande manifestation des universités d’Etat du 25 mai.

    Vale do Paraíba, une ville de l’Etat de São Paulo, a été le théâtre d’une lutte contre les licenciements de masse chez General Motors et Embraer (un constructeur aéronautique). C’est aussi dans cette ville que des membres de LSR préparaient lors du Congrès une nouvelle lutte contre les attaques dans l’industrie agro-alimentaire de la région, dans des usines telles que celle d’InBev (maintenant Anheuseur-Busch InBev).

    Plusieurs camarades étaient absents du Congrès à cause des mobilisations qui se déroulent dans leur région. Ceci comprenait les camarades impliqués dans la construction d’une grève des fonctionnaires dans la ville de Hortolândia (Etat de São Paulo). Dans cette ville, une nouvelle couche de travailleurs entrent en lutte pour la première fois. Ceci est un exemple de ce qui pourrait se passer dans d’autres régions, comme cela s’est déjà vu à Campinas, Limeira et Taubaté.

    Les membres de LSR dans Apeoesp (un syndicat des enseignants de l’Etat de São Paulo), dans différentes sections de leur syndicat, sont directement impliqués dans la construction et la direction d’une grève qui commencera à partir du 29 mai.

    Les membres de LSR au sein du mouvement étudiant dans plusieurs universités participent à une campagne électorale pour l’élection en juin et juillet de délégués à deux congrès étudiants nationaux différents. Dans ces deux institutions, nous défendons une politique d’opposition au gouvernement et à ses partisans au sein du mouvement étudiant. Nous revendiquons l’unité de tous les secteurs indépendants du gouvernement et dans une lutte contre la politique étudiante néolibérale.

    Construire l’unité

    Le parcours qui a mené à la formation de LSR fait partie d’un processus de réorganisation plus large de la gauche socialiste après la perte du PT (Parti des Travailleurs, le parti de Lula) en tant que parti de lutte des salariés.

    La formation du PSOL a rassemblé la plupart des groupes de gauche qui n’ont pas capitulé et qui ne se sont pas adapté au capitalisme. Toutefois, le tournant du PSOL vers une politique plus modérée, qui menait à la répétition des erreurs du PT dans le passé, a mené à de nouvelles luttes et à de nouveaux débats au sein du PSOL. Pratiquement toutes les tendances et groupes nationaux du parti ont subi des scissions, et on a vu la formation de nouveaux courants, qui ont tiré les leçons de leurs propres expériences.

    De ces expériences, ensemble avec un travail commun dans le processus de réorganisation des mouvements social et syndical, a émergé la possibilité d’un accord politique entre SR et le CLS, et le processus qui a mené à l’édification du Bloc de Résistance Socialiste.

    Après trois ans de discussions, d’initatives communes et de construction de relations communes et de confiance politique, le Congrès d’Unification de SR et du CLS a résulté dans une synthèse politique et organisationnelle supérieure à celle des deux organisations précédentes. Le LSR a le potentiel de devenir un pôle d’attraction pour de larges couches de militants de gauche au sein des mouvements social et ouvrier et qui sont à la recherche d’une bannière de lutte socialiste, démocratique qui soit cohérente et propre.

    L’unification était donc la conclusion d’une importante phase de lutte visant à bâtir une nouvelle gauche socialiste capable de tirer les leçons des erreurs du passé.

    Une solide base politique

    Les résolutions votées au Congrès donnent une solide base politique pour la constitution d’un nouveau courant uni. Le groupe LSR se présente comme une alternative socialiste et révolutionnaire, basée sur la lutte indépendante des salariés, clairement internationaliste, et qui se voue à l’édification de formations larges, afin de rebâtir les forces de notre classe.

    Toutefois, au delà de cela, le processus d’unification a montré l’engagement à construire une nouvelle culture politique qui soit démocratique, franche, honnête, et tolérante en ce qui concerne le débat politique, contrairement aux méthodes bureaucratiques et sectaires qui vivent parmi la gauche brésilienne. Le nouveau courant cherche à combattre les résidus des pratiques staliniennes qui affectent même ceux qui se rangent dans le camp antibureaucratique.

    Les status adoptés définissent le caractère de l’organisation, qui est démocratique, basée sur la base des membres actifs, et sur la lutte de classe. Les statuts soulignent l’importance de la construction et du renouvellement de cadres politiques, et d’une atmosphère saine et honnête en ce qui concerne le débat interne.

    La décision unanime d’affilier la nouvelle organisation au Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) reflète l’engagement par rapport à la pratique internationaliste et le soutien du CIO à la fois politiquement et en tant qu’outil dans la lutte stratégique pour une Internationale révolutionnaire de masse. Les différentes trajectoires du passé n’empiètent pas sur la construction d’une internationale commune dans le présent et dans le futur, où un accord politique principiel puisse être atteint.

    Le nom de la nouvelle organisation a été décidé après avoir discuté de nombreuses possibilités qui liaient entre elles les trois éléments qui exprimaient une idée du socialisme distincte du réformisme et des affreuses pratiques du stalinisme. «Liberté, Socialisme, et Révolution – LSR» a été le nom retenu par la majorité des délégués, et a été accueilli avec enthousiasme par tous les délégués et observateurs présents.

    Des plans et des objectifs ont été décidés en vue de la production d’un journal mensuel appelé Offensive socialiste, que l’on espère pouvoir commencer à partir du début de l’année prochaine. Cependant, en plus de cela, on a également établi des plans en faveur d’une offensive ambitieuse dans la communication et d’autres publications, notamment via l’internet, afin d’atteindre des couches larges.

    Les objectifs de croissance incluent la construction d’une nouvelle base forte dans le sud, le nord-est et dans la capitale Brasilia, de même que le renforcement de notre travail à São Paulo, Rio de Janiero, et dans le Minas Gerais. Le Congrès a aussi tracé un plan d’études politiques pour ses membres, y compirs une école nationale de cadre en conjonction avec la nouvelle école d’Amérique latine du CIO au début de l’année prochaine.

    Les finances de la nouvelle organisation reflètent le caractère de classe et militant de LSR. Contrairement à ce qui est une pratique commune parmi la gauche brésilienne, nos ressources proviennent des contributions des membres et des campagnes menées parmi les travailleurs.

    Le nouveau courant participera également dans la lutte politique lors du second Congrès du PSOL, à travers un document commun Placer le socialisme à l’ordre du jour – pour un PSOL capable de remplir les tâches de ce moment historique. Nous allons lutter pour un programme socialiste pour le PSOL, pour un PSOL ancré dans les luttes sociales, pour une démocratie interne et pour une politique basée sur l’indépendance de classe. De la même manière, nous allons nous efforcer de renforcer et de développer le Bloc de Résistance Socialiste, stimulant un débat stratégique quantà l’avenir du Bloc.

    Notre intervention à l’intérieur de Conlutas est basée sur la construction d’une nouvelle Centrale unie avec d’autres secteurs, qui devrait prendre place dans la première moitié de 2010. Nous défendons l’idée que cette Centrale ne devrait pas être que pour les syndicats, mais également incorporer toutes les organisations de la lutte de la classe salariée, c’est-à-dire y compris les mouvements sociaux et estudiantins qui ont une orientation vers la classe salariée.

    Tandis que les camarades concluaient le Congrès en chantant l’Internationale, il était clair qu’un important pas en avant avait été accompli, non seulemnt pour les trajectoires individuelles des militants, mais également pour la construction d’une alternative socialiste cohérente au Brésil.


    Le Comité pour une Internationale Ouvrière, CIO

    Liberdade, Socialismo e Revolução – LSR est la nouvelle section brésilienne du CIO.

    Le capitalisme est un système mondial et il doit être combattu à la même échelle. C’est pourquoi le Parti Socialiste de Lutte fait partie d’une organisation marxiste internationale: le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), un parti mondial actif sur tous les continents. Notre lutte en Belgique s’inscrit dans le cadre d’une lutte des travailleurs du monde entier pour un société socialiste car si la révolution socialiste éclate sur le plan national, elle se termine sur l’arène internationale. La démocratie ouvrière et la planification socialiste de la production ne peuvent se limiter à un seul pays. C’est d’ailleurs l’isolement de la Russie soviétique qui a conduit à sa dégénérescence à partir de 1924.

  • L’hôpital Brugmann toujours en lutte!

    Comme expliqué dans un article précédent, le personnel de l’hôpital Brugmann est rentré en action depuis quelques jours. La volonté de la direction de purement et simplement jeter à la poubelle une partie des heures supplémentaires déjà prestées par le personnel infirmier a mis le feu aux poudres. Lors d’une nouvelle assemblée du personnel le 28/05, les travailleurs ont décidé de mener une action le jour de l’inauguration des nouveaux bâtiments de l’hôpital pour dénoncer la politique de la direction et le manque de personnel important dans nos institutions hospitalières. Une grosse centaine de travailleurs ont ainsi répondu présents à l’action pour faire entendre leur mécontentement auprès des responsables politiques présents à un gros banquet (auquel aucun membre du personnel n’a bien sur été convié)! A suivre…

    Par Karim Brikci, second candidat sur la liste européenne LCR-PSL et délégué FGTB à l’hopital Brugman à Bruxelles

  • Action de solidarité avec les travailleurs d’IAC-FIAT

    Une petite centaine de militants des environs de Bruxelles, surtout de la FGTB mais également de la CSC, ont répondu à l’appel d’urgence à la solidarité avec les travailleurs de IAC-Fiat. La directionde IAC-Fiat essaye de créer un précédent. Si elle réussi, plus rien ne fait obstacle à l’arbitrage patronal.

    Nous avons déjà décrit dans un précédent article (voir ici), les tentatives brutales faites par la direction pour contourner la loi Renault et la protection des délégués. Pour cela, elle utilise un montage juridique "de fragmentation artificiel" de l’entreprise: elle prend les travailleurs en otage afin de mettre pression sur les délégués pour qu’ils démissionnent volontairement. Elle instrumentalise la justice en référé, recours aux astreintes et à la criminalisation des délégués. Pour complètement laisser pourrir le climat social, elle vient encore de décider le licenciment pour faute grave de 5 travailleurs. Leur faute grave était d’avoir participé à une action syndicale pacifique…

    La directionde d’IAC-Fiat essaye de créer un précédent. Si elle réussi, plus rien ne fait obstacle à l’arbitrage patronal. Ce n’est pas pour rien que le comité exécutif du syndicat des employés, le Setca de Bruxelles-Hal-Vilvorde, a appelé à une mobilisation physique. Les patrons de tous les secteurs se lèchent les babines: si la direction d’IAC-Fiat l’emporte, ces méthodes seront vite appliquées ailleurs.

    Les patrons qui voudraient encore suivre la voie de la concertation sociale seraient ridiculisés par leurs collègues plus radicaux et perdraient d’ailleurs en compétitivité. Ce n’est donc pas étonnant que les travailleurs d’IAC ont reçu le soustien de nombreux sécretaires syndicaux, mais surtout de délégations syndicales (entre autres Cytec, Spy, Sitel et Mobistar). De nombreux militants se sont spontanément mobilisés pour exprimer leur solidarité.

    Après quelques brefs speech, nous nous sommes dirigés vers le siège principal pour obtenir des pourparlers avec Mr Randa, le PDG. Comme d’habitude ces temps-ci, les portes sont restées fermées. Nous nous sommes donc dirigés en caravane de voitures vers la villa impressionante du PDG à Tervuren, où nous étions attendus non seulement par la police, mais aussi par quelques body-guards italiens engagé pour l’occasion. La direction prenait probablement ses rêves pour la réalité en immaginant que nous allions essayer de molester le PDG. Nous avons simplement diffusé des toutes-boites dans le quartier et avons demandé que dialogue social puisse avoir lieu. D’autres actions vont suivre.

  • “Stand alone” pour Opel Anvers: Nationaliser pour sauver les emplois!

    Vic Heylen, généralement reconnu comme un brillant analyste automobile, a balayé de la table lundi soir les propositions concernant l’usine d’Opel Anvers, à la fois de la part du gouvernement flamand et des syndicats. Selon lui, l’usine d’Anvers est en soi performante, mais évolue au sein d’une «structure néfaste», celle de GM-Europe, qui est à l’agonie. Si le site était une entité distincte, affirme Heylen, il aurait un brillant avenir.

    Heylen prétend que la proposition du gouvernement flamand visant à acheter l’usine d’Anvers et à la relouer à GM, n’est rien de plus qu’un slogan électoral. "GM a déjà laisé entendre qu’ils veulent même donner l’usine gratuitement pour autant que l’on reprenne avec les 3.000 travailleurs et tout le passif social qu’ils représentent. L’essentiel est qu’aucune construction ne peut garantir que les gens puissent continuer à travailler" affirme-t-il. Au lieu de cela, Heylen plaide pour que le gouvernement achète l’entreprise pour offrir des services d’assemblage à tous les constructeurs automobiles qui vendent des voitures sur le marché européen. En bref, que le gouvernement nationalise l’usine et offre lui-même des services d’assemblage. "Mais", ajoute-t-il, "ils n’osent pas." Toutefois, dans quelques années, il y aura peut être des propositions plus intéressantes de la part de quelques acteurs asiatiques, poursuit Heylen. Le Parti Socialiste de Lutte n’est pas d’accord avec Heylen sur ce qu’il voudrait faire d’Opel après un rachat par le gouvernement. Nous sommes en faveur d’une nationalisation du site, et de sa réaffectation vers un plan de mobilité public et innovant (voir ici), et non pas nationaliser aujourd’hui pour revendre plus tard à d’autres parasites capitalistes. Mais nous avons toujours eu des problèmes avec cette structure européenne.

    Dès le départ, il était clair qu’une reprise de GM-Europe n’offrait pas une solution face à la crise de surproduction, et entraînerait un massacre social. Tant le Canado-Autrichien Magna-Steyr que Fiat préparent une telle destruction d’emploi. Dans les deux cas, au moins 10.000 emplois devaient disparaître. Aucun gouvernement, ni même, malheureusement, aucun syndicat n’a osé remettre cette option en question.

    Il était supposé que la seule possibilité de survie pour Opel-Anvers était un rachat, et de préférence au niveau européen. Pour attirer un repreneur, il y a eu des garanties d’Etat, des crédits supplémentaires, et dans le cas du gouvernement flamand, également une opération sale-and-lease-back (le gouvernement achète l’usine que d’autres louent ensuite). Sur cette base, ils espèrent attirer les acheteurs potentiels pour éviter à tout prix une fermeture pure et simple du site. La filière européenne n’était pas remise en question, tout comme l’appât avec lequel le gouvernement flamand voulait attirer les acheteurs. Seul Dedecker a exprimé des réserves, mais pas dans une optique que l’entreprise soit prise en charge par la collectivité ; dans le but de fermer immédiatement l’ensemble du site. Ainsi va le sens commun. Du côté syndical, on s’est complètement enfermé dans la logique de l’attrait pour le "meilleur acheteur possible" pour la branche européenne de GM. C’est le cas par exemple de ce syndicaliste Rudi Kennes, Vice-président du comité d’entreprise européen, qui, même s’il porte la casquette de "gauchiste" du Spa.Rood (un groupe plus à gauche au sein du SP.a), se profile lui-même comme un fervent partisan d’une acquisition par Magna. Selon lui et son collègue allemand Klaus Franz de IG-Metall, également président du CE européen, cette option offrait de meilleures garanties sur l’emploi que Fiat.

    Le fait que Magna veut supprimer 11.000 des 55.000 emplois de GM en Europe, un sur cinq donc, met les syndicats dans l’embarras. Via des pressions à l’encontre des différents gouvernements, ils tentent de déplacer le bain de sang social le plus possible vers d’autres régions. Ce n’est pas un hasard si les syndicats belges ont félicité la minutie avec laquelle le gouvernement flamand pour leur soutien, mais ce soutien n’a aidé en rien. Avec une ligne de crédit d’une valeur de 1,5 milliards d’euros, la moitié est supportée par le gouvernement fédéral, et l’autre moitié par les quatre Lander qui disposent d’usines Opel, et une garantie d’État de 4,5 milliards d’euros, le gouvernement allemand a procédé à un accord de principe. Magna prendrait une participation de 20%, son partenaire russe Sberbank de 35%. GM détiendrait quant à lui un solide pied-à-terre avec 35%, et les employés contribueraient à hauteur de 10%.

    Mais par-dessus tout, des 11.000 emplois qui seraient supprimés, 2.500 seulement le seraient dans les entreprises allemandes, c’est-à-dire un emploi sur 10. Ailleurs en Europe au moins un emploi sur 4 disparaîtrait, un total d’environ 8500. De plus, l’accord de principe stipule que le russe GAZ, qui produit encore la Volga, mais bientôt aussi les Opel, serait intégré comme partenaire industriel. En Europe de l’Est et en Russie, les travailleurs de ne doivent pas s’effrayer, car Magna va produire de manière substancielle et l’emploi sera prolongé. Les licenciements seront tous supportés par les quelques 20.000 travailleurs en Espagne, en Grande-Bretagne, en Belgique, en Suède et en France.

    Kennes a compris le message. Dans un premier temps, il avait plaidé pour que le Zafira soit produite en Belgique parce que "nous sommes 18% moins cher qu’à Bochum", maintenant, il veut que la Meriva, qui est produite en Espagne, soit localisée à Anvers. Ca ne peut pas fonctionner, on ne sauve pas des emplois par la concurrence entre les travailleurs, mais par l’organisation de la lutte et de la solidarité.

    Klaus Franz d’IG-Metall, président du conseil chez Opel et fervent partisan de Magna, a déclaré, à la suite de l’accord de principe, que "les intérêts de tous les travailleurs ont été défendus". "Des méga fusions, dans un marché déjà saturé, ne peuvent pas fonctionner" sont ses arguments. Klaus Kranz n’a jamais proposé qu’Opel devienne un constructeur public qui se concentre sur des investissements inovateurs et écologiques. Combien de temps va encore durer cette compétition, exigeant chaque fois de nouvelles victimes dans une situation de surcapacité? Magna ne va-t-il pas, tout autant que Fiat, pousser dans cette voie? Le Parti Socialiste de Lutte est très sceptique quant à l’attitude des syndicats qui se montrent enthousiastes face à la logique de concurrence.

    Les syndicats ont également appelé le gouvernement flamand pour protester auprès de la Commission européenne contre le protectionnisme allemand. Sans beaucoup de succès, d’ailleurs, parce que dans les faits, le gouvernement flamand avec son offre de 300 millions d’euros de prêt et de 200 millions d’euros pour une opération sale-and-lease-back, ne fait rien de différent de ce que fait son homologue allemand.

    Des excellences libérales telles que Ceyssens et Van Quickenborne parlent de "critères objectifs". Cela ne signifie pas le bien-être des travailleurs ou le maintien d’un maximum d’emplois, mais la rentabilité! Les syndicats se font entraîner dans une position renégate, dans laquelle ils ne peuvent gagner.

    L’Europe n’est pas là pour sauver des emplois, mais pour transférer la richesse des pauvres vers les riches. Combien de fois n’a-t-on pas fait appel à l’Europe pour nous faire abandonner nos acquis? Combien de fois ne nous a-t-on pas dit qu’il n’y avait pas besoin de lutter, car nos exigences ne peuvent être atteintes que dans une Europe “sociale”? Serait-il de bon ton qu’une Europe sociale nationalise “Opel-Europe”? Bien sûr, mais alors est-il encore temps d’attendre avant de procéder à la nationalisation de l’entreprise, qui pourrait servir d’exemple sur la voie à utiliser pour réaliser une autre politique en matière de mobilité ?

  • Soutenez le Parti Socialiste de Lutte le 7 juin, mais aussi après!

    Le PSL/LSP a commencé cette campagne électorale avec des moyens limités, mais avec beaucoup d’ardeur et combativité. Notre objectif était double. Nous voulions d’une part stimuler le débat idéologique auprès de l’homme de la rue, parmi les gens, en mettant en avant un programme de lutte socialiste – voir notre tract – et en diffusant l’idée de la nécessité d’un nouveau parti des travailleurs. D’autre part, nous voulions renforcer notre parti par cette campagne. Avoir un bon programme est qu’une chose – construire une force sous la forme d’un parti pour pouvoir également réaliser ce programme en est une autre!

    Par Els Deschoemacker

    Durant cette campagne, nous vous avons régulièrement tenu informés des dernières nouvelles, de nos points de vue et positions politiques et nous voulons déjà vous remercier d’y avoir accorder de l’intérêt! Sans votre soutien, cette campagne n’aurait pas été possible. A peu près 14.000 personnes ont signé nos listes de parrainage en Belgique pour nos listes régionales (PSL ou PC-PSL-LCR-PH à Bruxelles) ou pour les européennes, que ce soit pour la liste LSP en Flandre ou la liste LCR-PSL en Belgique francophone. Beaucoup de petits dons nous ont permis de presqu’atteindre les objectifs de notre fonds électoral. Des centaines de militants et de sympathisants ont mené campagne dans leur environnement, ont collé nos affiches,… et ont fait de cette manière que le programme du PSL était présent dans les rues de presque toutes les provinces et y était discuté.

    En 2003, le PSL a pour la première fois de son existence pu déposer une liste pour toute la Flandre, notamment pour le Sénat. En 2004, nous avons défendu une liste pour les européennes, tant pour le collège électoral flamand que pour le francophone (toujours à l’époque sous notre ancien nom de Mouvement pour une Alternative Socialiste). En 2007, nous avons participé à la campagne du Comité pour une Autre Politique aux élections pour la Chambre et le Sénat. A l’époque, il n’était question en Wallonie que de Mons et Liège. Cette fois, sous notre propre nom de PSL, nous avons ajouté une liste pour l’arrondissement de Nivelles. A côté de ces listes régionales sous le sigle du PSL, nous avons pu réaliser des listes communes pour les européennes avec la LCR (liste LCR-PSL) et avec le PC et le Parti Humaniste pour les régionales à Bruxelles (liste PC-PSL-LCR-PH).

    Nous avons eu peu de soutien des médias, tout particulièrement en Flandre. Cela limite bien entendu nos chances. Nous espérons toutefois bien entendu rompre ce boycott à terme. Mais nous pouvons déjà être contents du dévouement de tous ceux qui nous ont aidé et des réactions que nous reçues dans la rue. Nous espérons bien pouvoir compter sur votre soutien dans l’isoloir ce 7 juin! Cela ne peut que renforcer le Parti Socialiste de Lutte et nos initiatives avec d’autres.

    Mais les élections ne sont qu’une photographie, qu’un instantané. La lutte continue après les élections. L’existence du système de chômage économique n’a pas pu empêcher les données de chômage de devenir plus alarmantes ces derniers mois, et il faut s’attendre à des records, avec toutes les conséquences sociales qui viennent avec un tel drame. Les partis traditionnels sont en plus en pleine préparation pour nous présenter la note de leur politique, quel que soit le gouvernement finalement formé.

    Dès lors, nous ne vous demandons pas seulement de voter pour les listes auxquelles nous participons et pour nos candidats, mais de sérieusement réfléchir pour rejoindre notre parti et jouer un rôle dans la construction du PSL et dans les mouvements de lutte à l’avenir. Les élections sont évidemment importantes, mais ce n’est pas le seul terrain de lutte. Dans les entreprises, à l’école, dans nos quartiers,… les luttes vont arriver bientôt, luttes pour le droit à l’emploi, pour plus de logements sociaux, pour un enseignement de qualité et abordable, pour des soins de santé pour chacun,… Pour nous, la construction d’un parti n’est pas un but en soi, mais un moyen : un moyen de nous organiser et de propager un programme de lutte.

    Si vous ne voulez cependant pas encore faire ce pas, vous pouvez continuer à nous soutenir et à nous suivre en prenant par exemple un abonnement à notre journal et/ou en donnant un soutien financier sur base mensuelle pour nous aider à récolter notre fonds de lutte!

    Vous avez encore des questions ou des remarques? Vous voulez nous donner votre opinion sur notre campagne ou sur notre programme? Vous voulez nous rencontrer et être invité pour une discussion ou pour nos meetings et activités publiques? N’hésitez pas et prenez contact avec le PSL.

  • 13 jours de grève se terminent sur une belle victoire

    IKEA – Hognoul

    Jeudi matin, une nouvelle assemblée des travailleurs du siège de Hognoul de la multinationale suédoise de l’ameublement IKEA a approuvé le projet d’accord négocié par la délégation syndicale et a donc décidé la reprise du travail pour vendredi. Et cet accord représente une fameuse victoire dans le climat actuel.

    Par Jean PELTIER (PSL-Liège)

    C’est donc la fin d’une grève qui a duré 13 jours et a été une belle démonstration de la combativité et de l’unité des travailleurs d’Hognoul. Une grève qui trouve son origine dans le ras-le-bol de plus en plus fort des travailleurs devant la détérioration de leurs conditions de travail et les manoeuvres de la direction qui avait tendance à se croire tout permis et à ignorer la délégation syndicale. Comme nous le résumait un travailleur avant l’assemblée, « Depuis quelques semaines, on voyait que l’un après l’autre, les contrats à durée déterminée n’étaient plus remplacés. Cela créait de plus en plus de problèmes d’organisation du travail et de surcharge pour tout le personnel, surtout avec la perspective de l’agrandissement du magasin en été. Puis des caisses en self-scanning ont été installées. Tout cela sans que la direction donne la moindre explication. On était chaque fois mis devant le fait accompli. Et puis brusquement, la direction a annoncé un plan de crise destiné à faire face à une baisse de la fréquentation des magasins : fin des CDD, diminution du travail étudiant pendant l’été quand le personnel prend ses vacances. On s’est rendu compte que tout était planifié depuis des mois au niveau national. Et là, le ras-le-bol a explosé. On est parti en grève spontanément. Les syndicats ont tout de suite reconnu le mouvement. Et ça a duré 13 jours… »

    Anne-Marie Dierckx, la déléguée CNE, a ouvert l’assemblée en rappelant qu’après des jours de refus de discussion de la part de la direction, une première réunion a eu lieu mardi avec la direction mais que 13 heures de discussion n’avait pas permis d’arriver à un accord. Mercredi, une nouvelle réunion-marathon de 12 heures a, par contre, fini par aboutir sur un projet d’accord.

    De – 10.000 à + 11.000 !

    Le point principal tient en deux chiffres. A travers son plan de crise, la direction voulait réduire le volume d’heures de travail prestées à Hognoul de plus de 10.000 heures par an. L’accord de mercredi soir prévoit au contraire une augmentation de 11.336 heures !

    Cela se fera essentiellement à travers des modifications aux avenants des contrats de travail (un avenant est un complément au contrat initialement conclu entre le travailleur et la directions ; il porte sur un complément d’horaire, celles-ci étant le plus souvent effectuées dans une formule moins stable et moins avantageuse). Beaucoup d’ouvriers et d’employés travaillant à temps partiel pourraient ainsi « gonfler » le nombre d’heures qu’ils prestent actuellement, et ce avec un contrat amélioré. Des heures en CDD devraient être transformées en CDI et de nouveaux engagements devraient avoir lieu dans les prochaines semaines. Fait important : ce chiffre de 11.336 heures ne sera pas lié à l’évolution du chiffre d’affaires. Même si celui-ci régresse, l’engagement devra être tenu. Le renfort en heures concernera tous les départements. Les CDD récemment non prolongés seront prioritaires pour les embauches futures. Le personnel en vacances sera remplacé comme avant par des étudiants en fonction des besoins des départements.

    La direction s’est aussi engagée à respecter les diverses conventions collectives qu’elle avait tendance à prendre un peu à la légère. L’application de l’accord devrait être mise en route immédiatement et être terminée pour le 21 juillet. La délégation syndicale devra être consultée sur l’établissement des nouveaux contrats CDD. La direction a aussi accepté une rencontre mensuelle avec la délégation syndicale pour évaluer l’application de l’accord. Quant au responsable des « relations humaines » à Hognoul qui avait braqué quasiment tout le personnel par son attitude, il devrait être « recadré » par la direction nationale (« On avait d’abord pensé à demander son déplacement dans un autre siège du groupe mais on s’est dit que ce ne serait pas sympa pour les collègues de là-bas » ajoutera avec malice Anne-Marie Dierckx).

    Unité et combativité

    Cet accord a été présenté comme « historique » par les délégués qui ont pris la parole. Car alors que partout dans le secteur du commerce – et bien au-delà – l’heure est aux compressions de personnel, à l’explosion du chômage technique et aux licenciements, obliger une direction patronale à augmenter le volume de l’emploi est un exploit. Et imposer à cette direction la reconnaissance effective des droits de la délégation syndicale n’est pas une mince victoire non plus. Ces deux points pourraient ouvrir une brèche dans le front patronal qui pourrait être utilisée par d’autres délégations au sein du groupe comme ailleurs.

    Il est clair – et tous ceux qui ont pris la parole l’ont souligné – que rien de tout cela n’aurait été possible sans la détermination et l’unité du personnel qui, sans même devoir faire un piquet de grève pour bloquer les portes du magasin, a tenu bon pendant 13 jours de grève, malgré les dégâts dans les portefeuilles de beaucoup d’entre eux. Comme nous l’a dit un délégué, « Cette grève a été plus qu’une affaire d’argent et même d’emploi, une vraie lutte pour la dignité des travailleurs ».

    Après une discussion parfois animée sur les diverses mesures et leurs conséquences, le projet d’accord a été mis au vote. Le résultat est clair : sur les 173 bulletins dépouillés, il y a eu 82,1% pour l’accord et 17,9% contre. Une nette majorité pense que l’accord représente le plus qu’on pouvait gagner. Quand à ceux qui on voté non, si personne ne remet en cause les avancées obtenues, il semble que le manque de précisions sur la manière dont seront affectées les heures gagnées a fait hésiter plus d’un. Et beaucoup ont aussi des doutes sur la bonne volonté que mettra la direction pour appliquer correctement cet accord.

    Après quelques interventions de remerciements et de félicitations – de la délégation au personnel et du personnel aux délégués – l’assemblée s’est terminée aux accents de « tous ensemble « et de « Motivés, motivés ». Avec un sentiment de victoire qui flottait dans l’air du parking.

  • Reprise de GM: une icône du capitalisme sucée jusqu’à la moëlle

    Les contribuables et les syndicats paient les pots cassés!

    Lundi, l’impensable s’est produit. Le gouvernement américain a repris GM, entreprise qui a été durant 77 ans la plus grande entreprise automobile du monde. Mais c’est un cadeau bien empoisonné. A côté des 82,3 milliards de dollars d’actifs, il y a également une montagne colossale de dettes de 172,8 milliards de dollars! Rien que pour tenir la société debout au cours des deux prochains mois, le contribuable américain va devoir allonger 30 milliards de dollars venant s’ajouter aux 19,8 milliards de dollars que Washington a déjà injecté dans GM…

    Par Eric Byl

    Maintenant, la société est à genoux. Les gouvernements et les syndicats peuvent recoller les morceaux et tenter de reconstruire un nouveau modèle économique viable à partir d’un géant industriel que des centaines de milliers de travailleurs ont contribué à construire. Le gouvernement américain est maintenant propriétaire à 60% de la société appelée "New GM", le gouvernement canadien prennant 9,5 milliards de dollars en action, soit 12%, les syndicats -United Auto Workers (UAW)- consacreront de leur côté une partie de leurs fonds – auxquels les travailleurs ont cotisé depuis des décennies – en actions de la nouvelle entreprise à hauteur de 17,5%. Le reste appartient aux porteurs d’obligations (10%), et enfin aux investisseurs et les anciens actionnaires, qui ne détiennent que 1%.

    Le journal flamand De Standaard parle des actionnaires comme des "grands perdants", De Tijd affirme qu’ils "demeurent dans une maison pleine de dettes et d’éléments impossibles à rentabiliser». Le Soir souligne que les actionnaires ont vu 90% de leurs investissements partir en fumée et La Libre écrit que les actionnaires ont "perdu le pari". La réalité est cependant que ces parasites ont sucé jusqu’à la moëlle un géant de l’industrie et que maintenant, la tâche de se débarrasser du cadavre retombe sur les épaules des autorités et des syndicats. L’ancien GM sera tout simplement déclaré en faillite et hop, fini les dettes. De bonnes affaires pourront être faites à partir du nouveau GM et les dizaines de milliards de dollars pourront recouler à flot. Les actionnaires vont laisser la collectivité payer.

    Contrairement aux actionnaires, les syndicats, vu la manière dont l’assurance maladie et les fonds de pension sont organisés aux États-Unis, n’ont pas le choix de pouvoir laisser couler le Titanic. Une fois de plus, le couteau sous la gorge, ils ont dû accepter une diminution de la couverture-santé des retraités et n’ont pas eu d’autre choix que de prendre des actions. Si la résurrection de GM échoue, cela signifie que le personnel et les retraités sont menacés de tout perdre. Le gouvernement prétend qu’il s’occupera du personnel et des retraités, mais il ne faudra pas longtemps avant qu’ils ne soient eux-mêmes étiquetés de profiteurs. Que cela serve de leçon pour les travailleurs belges, face aux propositions des libéraux et autres Dedecker visant à commercialiser les soins de santé et à promouvoir les deuxième et troisième piliers de pension!

    A partir de New GM, ils veulent ainsi faire une entreprise profitable où les «éléments rentables» seront à portée de mains. Des centaines de milliers d’emplois sont sur la sellette, 11 usines vont fermer leurs portes, sans compter les sous-traitants et les milliers de concessionnaires GM. Des villes entières et des communes seront privées de leur principale source de revenus. C’est le désert que le libéralisme, le "libre" marché qui, dans sa soif incessante de profit finit par s’attaquer à nos capacités de production. Au lieu de laisser la nouvelle entreprise dans les mains de gérants issus du secteur privé, le gouvernement américain et les syndicats devraient saisir cette occasion pour faire de GM une entreprise publique. Au lieu de la logique "toujours plus de retour sur investissements», un conseil de gestion public pourrait disposer des connaissances et des capacités techniques nécessaires pour les utiliser afin de développer des transports sécurisés et respectueux de l’environnement et de la mobilité. Cela serait vraiment un point tournant. Yes, we can !

  • DANS LA PRESSE: Liste PSL aux régionales à Liège

    La semaine dernière, le quotidien Le Soir présentait les listes de gauche. Voici comment était présenté notre camarade Simon Hupkens, tête de liste à Liège pour les élections régionales et 6e effectif sur notre liste commune LCR-PSL pour les élections européennes.

    PSL. Le Parti socialiste de lutte se situe dans la mouvance révolutionnaire et anticapitaliste. Il présente une liste commune avec la LCR (Ligue communiste révolutionnaire) aux européennes et avec le Parti communiste aux régionales à Bruxelles. Dans l’arrondissement de Liège, le PSL s’aligne seul. Le candidat tête de liste est Simon Hupkens, dont le père est l’échevin… socialiste de la culture de Liège. «Il reste des gens de gauche au PS mais l’appareil du parti est clairement à droite, estime le fils, barman au café Le Parc. Il faut donner un signal fort aux gens pour qu’ils sachent qu’une alternative de gauche est possible. On doit transformer leur colère en proposition politique et préparer la riposte au plan d’austérité qui nous tombera dessus à la rentrée.»

    Article du Soir

    RTBF-info

    "Il y a le PSL, le Parti socialiste de lutte, dont la liste à la région est emmenée par Simon Hupkens. Elle est composée d’individus reconnus pour leur lutte sociale et pour qui la campagne servira à organiser le combat et mobiliser contre le plan d’austérité tout en proposant une alternative au système."

    Article de RTBF-info

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