Category: Dossier

  • Conférence à l’ULB: Hier et aujourd’hui, luttons pour nos droits !

    Ce mardi soir, à l’Université Libre de Bruxelles, une soixantaine de personnes sont venues assister à une conférence destinée à commémorer le 50e anniversaire de la grève générale de l’hiver 1960-61. Le film ‘‘Combattre pour nos droits’’ de Frans Buyens y a également été projeté.

    Par EGA-ULB

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    TÉMOIGNAGE D’UN OUVRIER DU RANG

    “La grève générale insurrectionnelle et révolutionnaire de l’hiver 1960-61”

    A l’occasion des commémorations du 50e anniversaire de la grève générale de 60-61, le PSL a décidé de publier ce livre, dans lequel l’auteur s’est efforcé de tirer les leçons du conflit dans la perspective de préparer les générations actuelles de jeunes et de travailleurs aux luttes de masse à venir. Ce dossier est intégralement basé sur ces quelques 350 passionnantes pages d’expériences et d’enseignements, richement documentées. N’hésitez pas et passez commande à la rédaction de socialisme.be.

    ==> Rubrique "60-61" de ce site

    ‘‘La grève générale insurrectionnelle et révolutionnaire de l’hiver 1960-61’’, par Gustave Dache, éditions marxisme.be, 354 pages, 15 euros Passez commande au 02/345.61.81 ou par mail à redaction@socialisme.be.

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    Après la projection du film, différents orateurs ont pris la parole avant le débat. Gustave Dache, militant ouvrier de l’époque et auteur d’un livre sur ces évènements, a bien entendu parlé de la grève générale de 60-61 et de l’expérience de lutte qu’il y avait acquise, mais a surtout tenu à préciser qu’aujourd’hui, les travailleurs peuvent encore se révolter. Gustave fut très applaudi et de nombreux participants sont venus par la suite le féliciter.

    Après lui, Corine Gobin (membre du département de science politique de l’ULB) et Guy Van Sinoy (délégué CGSP Finances) ont aussi abordé la nécessité de lutter aujourd’hui et, dans le cas de Guy Van Sinoy, du manque actuel d’un outil politique pour les travailleurs.

    Au cours du débat, les questions et interventions ont porté sur ce qu’était le réformisme à l’époque, sur les mobilisations d’aujourd’hui,… Les Etudiants de Gauche Actifs ont approfondi la question de la nécessaire construction d’un relais politique pour les travailleurs mais ont aussi défendu la nécessité d’un parti révolutionnaire capable d’offrir une orientation politique vers le renversement du capitalisme et la construction d’une société socialiste démocratique.

    Ce débat a été organisé par Attac-ULB, les Etudiants FGTB de l’ULB, EGA-ULB, les JAC, Ecolo-ULB, les ES, Amnesty-ULB, le Librex et le BESPO.


    Tournée de meetings de Gustave Dache

    Gustave Dache va se rendre à Louvain, Gand, Bruxelles, Anvers, Liège,… pour y présenter son livre et discuter de l’actualité des leçons de cette lutte extraordinaire. N’hésitez pas et venez vous aussi discuter de la grève générale de l’hiver 60-61, pour mieux se préparer pour les luttes à venir! Plus d’informations.


  • Meetings et présentation du livre: “La grève générale insurrectionnelle et révolutionnaire de l’hiver 1960-61”

    Avec Gustave Dache, auteur et militant de l’époque: Un témoignage ouvrier sur la grève du siècle

    Ces dernières années ont véritablement été explosives pour le capitalisme mondial. On aurait bien peine maintenant à trouver un pays ou une région que l’on pourrait considérer comme stable, sous l’onde de choc de la crise et de ses répercussions : licenciements, développement d’un chômage de masse, coupes budgétaires,… mais aussi riposte des travailleurs. Et dans ce contexte réapparait aujourd’hui une des plus formidables armes de la classe des travailleurs : la grève générale.

    Tract du PSL et d’EGA

    En 2009, la grève générale a touché les Antilles françaises, à partir de la Guadeloupe. En Grèce, au cours de la première partie de cette année uniquement, 6 grèves générales se sont déroulées. Le 29 septembre dernier, la grève générale espagnole a touché 10 millions de travailleurs. Dans les pays où il n’est pas encore question d’en organiser une dans l’immédiat, les discussions se développent à ce sujet.

    Dans ce cadre, revenir sur les leçons de la grève générale de cinq semaines de l’hiver 1960-61 en Belgique est très important, même s’il est peu probable de voir se reproduire un évènement de cette ampleur dans l’immédiat. A la base de ce conflit qui a ébranlé les fondations mêmes du système capitaliste se trouvait un plan d’austérité brutal, la Loi Unique, similaire aux plans d’austérité qui frappent aujourd’hui de nombreux pays. Hélas, cette grève insurrectionnelle et révolutionnaire n’a pas abouti à sa conclusion logique: le renversement du capitalisme et l’instauration d’une société orientée vers les besoins de tous.

    Pour commémorer le cinquantième anniversaire de la «grève du siècle», le PSL a édité le livre ‘‘La grève générale insurrectionnelle et révolutionnaire de l’hiver 60/61’’ écrit par Gustave Dache, un ancien ouvrier qui a participé à ces évènements en toute première ligne. Ce livre n’est pas seulement un témoignage historique de grande valeur, c’est aussi et surtout une aide précieuse afin de tirer les leçons correctes de cette grève et des faiblesses de sa direction pour préparer les luttes à venir.

    Venez discuter avec nous de l’actualité des leçons de cette lutte !

    Premières dates:

    • Mardi 14 décembre à 19h15: Wavre, au café "Scoubidou", rue haute N°31
    • Vendredi 17 décembre à 19h30: Gand, au Vredeshuis
    • Samedi 18 décembre à 16h: Louvain, au café "De Blauwput"
    • Lundi 20 décembre à 19h30: Bruxelles, au “Randstaat”, 45-47 rue du jardinier à Molenbeek (Métro Comte de Flandre)
    • Mercredi 22 décembre à 19h: Liège, à "L’île aux trésors", 28 place du XX août (en face de l’université)
    • Samedi 8 janvier à 20h: Namur, au café / taverne "Les baladins du Sud", 31 rue Général Michel
    • Mercredi 9 février à 19h:Anvers, au Multatuli

    Plus d’infos:

  • 50e anniversaire de la grève générale de l’hiver 60-61: Retour sur le Programme des réformes de structures

    Face aux divers programmes d’austérité qui frappent les pays européens, il nous faut opposer un programme anti-crise favorable aux travailleurs. A ce titre, il est intéressant de revenir sur le Programme des réformes de structures adopté par la FGTB en 1954 et par le Parti Socialiste Belge (PSB) en 1959 ainsi que sur le débat qui a concerné la façon de l’utiliser.

    Par Nicolas Croes

    A l’époque également, l’économie belge était en crise. Depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, la bourgeoisie belge avait préféré investir ses profits en banque plutôt que dans son appareil de production et, face au développement de nouvelles technologies à l’étranger (électronique, chimie,…), les entreprises belges devenaient de moins en moins compétitives. C’est l’un des éléments qui plus tard a conduit à la batterie de mesures d’austérité comprises dans la Loi Unique, contre laquelle devait se déclencher la grève générale de 60/61.

    Afin de réagir face à cette situation, la FGTB a élaboré ce fameux Programme des réformes de structures, qui comprenait notamment l’instauration d’un bureau de planification, d’un conseil national de l’énergie, d’une société nationale de gestion des charbonnages, d’une société nationale de l’électricité, d’une société nationale du gaz, d’une commission de contrôle pour la distribution des produits pétroliers, d’un conseil supérieur des finances,… et surtout d’un contrôle sur les holdings (les grandes entreprises). Mais derrière ce terme de ‘’contrôle’’, assez vague, quand certains entendaient la nationalisation de ces grandes entreprises, d’autres n’y voyaient qu’une proposition allant vers un simple contrôle comptable.

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    TÉMOIGNAGE D’UN OUVRIER DU RANG

    “La grève générale insurrectionnelle et révolutionnaire de l’hiver 1960-61”

    A l’occasion des commémorations du 50e anniversaire de la grève générale de 60-61, le PSL a décidé de publier ce livre, dans lequel l’auteur s’est efforcé de tirer les leçons du conflit dans la perspective de préparer les générations actuelles de jeunes et de travailleurs aux luttes de masse à venir. Ce dossier est intégralement basé sur ces quelques 350 passionnantes pages d’expériences et d’enseignements, richement documentées. N’hésitez pas et passez commande à la rédaction de socialisme.be.

    ==> Rubrique "60-61" de ce site

    ‘‘La grève générale insurrectionnelle et révolutionnaire de l’hiver 1960-61’’, par Gustave Dache, éditions marxisme.be, 354 pages, 15 euros Passez commande au 02/345.61.81 ou par mail à redaction@socialisme.be.

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    C’est tout le débat qui touchait l’ambigüité du programme des réformes de structures. Celui-ci pouvait être vu sous deux angles diamétralement opposés. Pour certains, le problème de la situation d’alors du capitalisme belge résidait simplement dans une mauvaise gestion de l’économie sous la direction des holdings, qui privilégiaient leurs propres intérêts à l’intérêt général. Pour d’autres, il ne pouvait y avoir ‘‘d’intérêt général’’ dans une société divisée en deux classes sociales aux intérêts contradictoires, la classe des travailleurs qui crée les richesses, et celle des capitalistes qui se l’approprie. Donc, quand un groupe pensait qu’il ne fallait que réformer le système, d’autres défendaient qu’il fallait le révolutionner et assurer que la propriété des moyens de production (les secteurs-clés de l’économie comme les banques, l’énergie,…) soit collectivisée et gérée démocratiquement.

    C’est pourquoi les militants les plus conscients et radicaux parlaient d’un programme anticapitaliste de réformes de structures. Pour eux, appeler à la nationalisation d’une entreprise ou d’un secteur ne signifiait pas de simplement le placer sous le contrôle de l’État capitaliste, ce qui ne change pas grand chose à sa gestion (comme on peut le voir actuellement avec les grandes banques qui ont été nationalisées dans divers pays suite à l’effondrement du secteur financier). Ce qu’ils entendaient par ‘‘nationalisation’’, c’était des nationalisations sous le contrôle des travailleurs, avec l’objectif de parvenir à une planification de l’économie.

    Un tel mot d’ordre n’était pas considéré comme une simple proposition de loi à défendre au Parlement, mais comme un programme avant tout destiné à être un moyen de mobilisation des travailleurs, une façon de construire un rapport de forces axé sur la lutte et non sur la voie parlementaire. Plus fondamentalement, il s’agissait d’avoir un programme faisant le pont entre les besoins immédiats des travailleurs et la nécessité de renverser le capitalisme pour instaurer une société socialiste.

    C’est dans cet esprit que le PSL défend aujourd’hui, par exemple, la nationalisation du secteur financier sous le contrôle des travailleurs et non simplement la création d’une banque publique (ce qui ne changerait pas grand chose à la manière dont agit le secteur financier). C’est aussi pour cela que nous défendons la diminution du temps de travail sans perte de salaire et avec embauches compensatoires comme étant la meilleure façon de lutter contre le chômage. C’est encore pour cette raison que nous mettons en avant la nationalisation des entreprises qui procèdent à des licenciements collectifs et non simplement une proposition de loi visant à interdire les licenciements.

    Toutes ces propositions ont la particularité d’entrer frontalement en conflit avec la logique du capitalisme et d’orienter la contestation vers la collectivisation de moyens de production et non simplement vers une critique du capitalisme ou une ‘‘meilleure répartition des richesses’’. Ce n’est que de cette façon que l’énergie de la colère des travailleurs et des jeunes ne sera pas déviée vers de faux-semblants, mais pourra au contraire constituer une véritable menace pour le système d’exploitation actuel.

    Ce débat, qui a fait rage avant la grève générale de 60/61 et après, est toujours d’actualité. A l’époque, en conséquence du refus de considérer la voie révolutionnaire, c’est le fédéralisme qui a été vu par la direction de l’aile gauche de la FGTB comme le moyen d’obtenir l’application de ce programme, sur base de la prépondérance du PSB en Wallonie. Outre l’élément de division que cela a constitué dans le mouvement des travailleurs, nous pouvons clairement voir aujourd’hui qu’il ne s’agissait que d’une impasse. Le capitalisme ne peut pas être domestiqué, il doit être renversé.

  • “Combattre pour nos droits” : soirée de film-débat sur la “grève du siècle” de 1960-61

    À l’occasion du 50ème anniversaire de la "GREVE DU SIÈCLE" de 60-61, Attac-ULB, les Etudiants FGTB de l’ULB, EGA-ULB, les JAC, Ecolo-ULB, les ES, Amnesty-ULB, le Librex et le BESPO organisent ce mardi 7 décembre la projection du film "Combattre pour nos droits" ainsi qu’un débat avec, notamment, Gustave Dache, auteur du livre "La grève générale insurrectionnelle et révolutionnaire de l’hiver 1960-61".

    Au programme, donc, tout d’abord la projection du film "Combattre pour nos droits" un film de 58 minutes réalisé par Frans Buyens en 1962. 1960-1961 : la Loi unique du gouvernement catholique-libéral belge démantèle l’acquis des droits sociaux et économiques. Durant cinq semaines un million de travailleurs sont descendus dans la rue pour manifester contre cette loi. Un événement exceptionnel de solidarité de masse contre le capitalisme. La police et la gendarmerie agissent de façon fort répressive. L’armée est réquisitionnée pour garder les bâtiments stratégiques. La presse étrangère titrait ‘La grève du siècle’. Ce documentaire retrace l’atmosphère. Le commentaire provient des journaux, des revendications syndicales et des discours de l’époque.

    Cette projection sera suivie d’un débat avec Gustave Dache et Georges Dobbeleer, qui ont tous deux participés aux évènements de l’époque, ainsi que Corinne Gobin, du département de science politique de l’ULB, et Guy Van Sinoy, délégué syndical CGSP AMiO Finances.

    Gustave Dache est un ancien ouvrier qui a participé en 1957 à la fondation de la section de la Jeune Garde Socialiste (JGS) de Gilly et en est devenu le président. Il était alors également membre du Comité Central du PSB (Parti Socialiste Belge) de la localité. En 1959, il fut élu vice-président de la fédération JGS du Pays Noir lors d’un Congrès Fédéral des JGS. Il fut également membre du Bureau National JGS et devint président de la fédération JGS de Charleroi après la grève générale de 60-61. Métallo durant des années, il a été également par la suite délégué FGTB à Caterpillar et à Citroën. Aujourd’hui encore, il reste militant, et c’est dans cet esprit qu’il a écrit le livre "La grève générale insurrectionnelle et révolutionnaire de l’hiver 1960-61"

    Ce mardi 7/12 à l’Université Libre de Bruxelles, salle UD2.218A. Le film sera projeté à 19h (PAF 1 euro) et le débat commencera à 20h.


  • Charleroi: Rencontre intergénérationnelle sur la grève générale de l’hiver 60-61

    Ce vendredi 26 novembre a été clôturée l’exposition de photographies consacrée à la grève générale de 60-61 qui se tenait à l’Université du Travail de Charleroi. Cette dernière journée a été une rencontre enrichissante entre des participants aux évènements de l’époque et des jeunes, militants ou non, autour de la question des leçons à tirer de cette grève pour les mobilisations à venir.

    Les récentes luttes massives de France, d’Irlande, d’Angleterre, du Portugal, d’Espagne,… ont bien entendu été commentées, mais aussi et surtout la nécessité de se préparer aux plans d’austérité en Belgique aussi, ce qui a d’ailleurs été souligné par plusieurs membres des Jeunes en lutte pour l’emploi. Plusieurs participants au débats ont par la suite laissé leurs coordonnées pour participer à la plateforme des Jeunes en lutte pour l’emploi dans le Hainaut. Une nouvelle fois, le livre de Gustave Dache, "La grève générale insurrectionnelle et révolutionnaire de l’hiver 1960/61" a suscité un grand intérêt.

  • Charleroi: Inauguration d’une exposition de photographies sur la grève générale de 1960-61

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    TÉMOIGNAGE D’UN OUVRIER DU RANG

    “La grève générale insurrectionnelle et révolutionnaire de l’hiver 1960-61”

    A l’occasion des commémorations du 50e anniversaire de la grève générale de 60-61, le PSL a décidé de publier ce livre, dans lequel l’auteur s’est efforcé de tirer les leçons du conflit dans la perspective de préparer les générations actuelles de jeunes et de travailleurs aux luttes de masse à venir.

    ==> Rubrique "60-61" de ce site

    ‘‘La grève générale insurrectionnelle et révolutionnaire de l’hiver 1960-61’’, par Gustave Dache, éditions marxisme.be, 354 pages, 15 euros Passez commande au 02/345.61.81 ou par mail à redaction@socialisme.be.

    Meetings et présentation du livre dans votre région

    Gustave Dache va bientôt commencer une tournée de meetings afin de présenter son livre et d’aborder l’expérience de cette grève et se rendra à Bruxelles, Liège, Namur, Charleroi, Mons, Gans, Anvers,… Plus d’informations suivront bientôt sur ce site.

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    Ce samedi a été inaugurée l’exposition de photos de la grève générale de l’hiver 60-61 organisée par diverses associations (CenForSoc ASBL, la FGTB régionale de Charleroi et Sud Hainaut et le Centre de documentation de la mémoire ouvrière de Cenforsoc) à l’Université du Travail de Charleroi. L’inauguration a été l’occasion d’une conférence débat sur le rôle de cette lutte ouvrière avec les historiens Jean-Louis Delaet et Pierre Tilly ainsi que Gustave Dache à laquelle ont participé environ 80 personnes.

    Il y a notamment beaucoup été question de l’impasse des propositions fédéralistes faites par André Renard au cours de la grève ainsi que du caractère insurrectionnel et révolutionnaire de cet évènement (voir notre dossier sur cette grève générale). Après la présentation des trois orateurs, un débat a suivi avec la salle, qui a permis d’approfondir l’un ou l’autre aspect de cette lutte. Il est à noter que la nécessité de tirer les leçons de cette grève pour se préparer face aux défis actuels des travailleurs a été souligné par différents intervenants. Dans ce cadre, le livre de Gustave Dache édité par le PSL, ”La grève générale insurrectionnelle et révolutionnaire de l’hiver 1960-61” a été particulièrement bien accueilli, et plus de vingt exemplaires ont été vendus.


    Cette exposition est accessible du lundi au vendredi de 9h à 16h et le samedi de 8h30 à 12h30, du 13 au 26 novembre 2010 à la bibliothèque de l’Université du Travail de Charleroi, Boulevard Roullier n°1. Une rencontre intergénérationnelle aura également lieu le 26 novembre à 14h sur le sujet des grèves et de leur message pour les jeunes.


  • [DOSSIER] Retour sur la “grève du siècle”

    50 ans après la grève générale insurrectionnelle et révolutionnaire de l’hiver 60-61

    Ces cinq semaines d’un combat implacable, mené en plein hiver, constituent rien de moins que l’évènement le plus grandiose à ce jour de l’histoire des luttes de la classe ouvrière belge. A la base de ce conflit qui a puissamment ébranlé les fondations du système capitaliste, se trouvait un plan d’austérité particulièrement brutal, la Loi Unique. A l’heure où les plans d’austérité pleuvent sur les travailleurs partout en Europe et ailleurs, à l’heure où reviennent à l’avant-plan les grèves générales (voir notre dossier du mois dernier), les leçons à tirer de ce conflit sont inestimables.

    Par Nicolas Croes, sur base du livre de Gustave Dache

    LE CONTEXTE

    A la fin de la Seconde Guerre Mondiale, l’appareil de production de la bourgeoisie belge était quasiment intact, un énorme avantage pour une économie belge basée sur l’exportation face à des économies voisines à reconstruire. La machine économique belge tournait donc à plein rendement mais, face au développement progressif de nouvelles industries à l’étranger, cet avantage a progressivement disparu.

    De plus, la bourgeoisie belge avait délibérément négligé des branches industrielles qui s’étaient récemment développées, comme la chimie ou encore l’électronique, pour conserver une structure industrielle basée sur l’industrie lourde (sidérurgie, extraction de charbon,…). Plutôt que d’investir dans leur appareil de production, les capitalistes belges investissaient leurs profits en banque. Disposant d’un très puissant capital financier, la Belgique était alors qualifiée de ‘‘banquier de l’Europe’’. Cette fonction de banquier a toutefois été fondamentalement remise en question par la crise de l’industrie. A cela s’ajoutait encore le coût de la perte du Congo, devenu indépendant le 30 juin 1960.

    Pour assurer ses profits, la classe capitaliste belge devait donc prendre des mesures radicales. Comme toujours, c’est aux travailleurs et à leurs familles que l’on a voulu faire payer la crise avec les mesures d’austérité de la Loi Unique. Mais la prudence s’imposait. Un certain climat de lutte régnait à ce moment, et la grève générale insurrectionnelle de 1950 concernant la Question Royale (le retour du roi Léopold III) n’était pas encore oubliée… C’est pour cette raison que le gouvernement avait choisi de commencer la discussion au Parlement sur la Loi Unique le 20 décembre, en comptant sur les préparatifs des fêtes de fin d’année afin d’affaiblir la mobilisation des travailleurs.

    De leur côté, la direction du Parti Socialiste Belge et de la FGTB comptaient également sur cette période pour éviter de prendre l’initiative et déclencher les hostilités. Les bureaucrates du PSB et de la FGTB étaient pris entre deux feux. Une défaite significative des travailleurs aurait signifié que la bourgeoisie aurait sérieusement commencé à s’en prendre à ses positions et à ses privilèges, mais une victoire de la classe ouvrière était tout aussi menaçante pour ces mêmes privilèges.

    La direction du PSB avait déjà démontré à plusieurs reprises sa servilité à la ‘raison d’Etat’. Quand s’était déroulée la grève des métallurgistes de 1957, le ‘socialiste’ Achille Van Acker, alors premier ministre, n’avait pas hésité à la réprimer. Cependant, la très forte base ouvrière active en son sein forçait la direction du PSB à imprimer des accents plus radicaux à sa politique. Début octobre 1960, le PSB a donc pris l’initiative de mener campagne dans tout le pays au sujet de la Loi Unique. C’était l’Opération Vérité, dont le but était d’assurer qu’une fois la Loi votée et appliquée, la colère et le mécontentement des travailleurs se traduisent en soutien électoral. Partout, l’assistance était nombreuse et les salles souvent trop petites. Ce n’était pas son objectif premier, mais cette campagne aura joué un effet non négligeable dans la préparation de la bataille de l’hiver 60-61.

    Au niveau syndical, les directions voulaient elles aussi éviter la grève générale et une lutte dont elles pouvaient perdre le contrôle. La Centrale Syndicale Chrétienne, proche du PSC au pouvoir, a dès le début freiné la contestation de tout son poids. Au cours de la grève générale pourtant, de très nombreux militants de la CSC, tant au nord qu’au sud du pays, ont rejoint la lutte.

    Au syndicat socialiste, différentes ailes s’affrontaient, ce qui s’est exprimé lors du Comité National Elargi du 16 décembre 1960. La gauche syndicale groupée autour d’André Renard y avait proposé de voter pour un plan comprenant une série de manifestations allant vers une grève générale de 24 heures le 15 janvier 1961 (soit après le vote de la Loi Unique, beaucoup trop tard). De son côté, la droite proposait de simplement organiser une journée nationale d’action quelque part en janvier 1961. Au final, la gauche syndicale a reçu 475.823 voix, la droite 496.487. Mais, en moins de quatre jours, ces deux positions ont complètement été dépassées par l’action de la base.

    LA BATAILLE COMMENCE – L’APPAREIL SYNDICAL EST DÉBORDÉ

    Les services publics étaient particulièrement touchés par la Loi Unique et, le 12 décembre, la Centrale Générale des Services Publics de la FGTB avait appelé au déclenchement d’une grève générale illimitée pour le matin du 20 décembre.

    Dans tout le pays, la grève des services publics a très bien été suivie. A Gand, par exemple, les ouvriers communaux ont bloqué la régie de l’électricité, privant de courant le port et toute la région. Des milliers de syndiqués chrétiens ont rejoint le mouvement, contre l’avis de leurs dirigeants. Dès ses premières heures, le mouvement n’est pas resté limité au service public, de nombreuses grosses entreprises ont été mises à l’arrêt. Souvent, les travailleurs ont dû menacer leurs délégués, qui tentaient d’appliquer les consignes des sommets syndicaux.

    En quelques heures, l’action spontanée des travailleurs a ébranlé tout le système capitaliste et surpris ses agents dans le mouvement ouvrier. Le lendemain, désolé, le secrétaire général de la FGTB Louis Major (également député socialiste) s’est lamentablement excusé à la Chambre en disant : ‘‘Nous avons essayé, Monsieur le premier ministre, par tous les moyens, même avec l’aide des patrons, de limiter la grève à un secteur professionnel.’’

    Le 21 décembre, tout le pays était paralysé. Ce jour-là, on pouvait lire dans La Cité: ‘‘on signale qu’en plusieurs endroits, les dirigeants de la FGTB euxmêmes auraient été pris de court (…) Il semble bien qu’en certains endroits du moins, le contrôle du mouvement échappe à la direction de la FGTB.’’ Pour pallier au manque de direction, les travailleurs se sont petit à petit organisés avec des comités de grève, qui ont commencé à se coordonner. Voilà très précisément ce que craignait le plus la direction syndicale : qu’une nouvelle direction réellement basée sur la lutte collective des travailleurs se substitue à elle. La droite de la FGT B nationale, qui s’était opposée par tous les moyens à la grève générale, s’est déchargée de ses responsabilités sur les régionales en leur laissant le choix de partir ou non en grève.

    Ainsi, ce n’est qu’après que la grève générale ait été effective dans tout le pays que les régionales ont lancé un mot d’ordre de grève générale et tenté de dissoudre ou de récupérer les comités de grève (qui contrôlaient 40% de la région de Charleroi par exemple).

    TRAVAILLEURS FRANCOPHONES ET FLAMANDS UNIS DANS LA LUTTE

    La grève s’est étendue partout, les débrayages spontanés surgissant dans tout le pays. Les métallurgistes, les verriers, les mineurs, les cheminots, les dockers, etc. étaient tous en grève, toute la Wallonie était paralysée. En Flandre, le développement de la grève était plus lent et plus dur, mais bien réel. Des secteurs entiers y étaient en grève. D’ailleurs c’est en Flandre que s’est trouvée la seule entreprise à avoir été occupée par les grévistes lors de cette grève générale (la régie de l’électricité de Gand, du 20 au 30 décembre).

    Contrairement à ce que certains affirmeront par la suite, les travailleurs flamands ont largement démontré qu’ils étaient fermement engagés dans la lutte, malgré toutes les difficultés supplémentaires rencontrées dans une région où n’existaient pas de bassins industriels comparables à ceux de Charleroi ou de Liège, où le poids réactionnaire du clergé était plus important, où la CSC était dominante et où la direction de la FGTB était plus à droite.

    Dans ce cadre, la constitution sous la direction d’André Renard du Comité de coordination des régionales wallonnes de la FGTB, le 23 décembre, a représenté une véritable trahison. En plus d’être une manoeuvre destinée à assurer que la direction de la lutte n’échappe pas à l’appareil de la FGTB en faveur des comités de grève, la formation de ce Comité a divisé les forces de la classe ouvrière face à un gouvernement, des forces de répression et une bourgeoisie unie nationalement. Toujours à l’initiative d’André Renard, cette politique de division des travailleurs a été encore plus loin quand, au moment le plus critique de la lutte, la gauche syndicale a introduit la revendication du fédéralisme.

    LE DANGER DE LA RÉVOLUTION

    Au départ, il ne s’agissait que de la Loi Unique mais, très rapidement, c’est la question de la prise du pouvoir qui s’est posée. Il n’a pas fallu attendre longtemps avant que n’apparaissent dans les nombreux et massifs cortèges de manifestants des slogans revendiquant une Marche sur Bruxelles. Ce que les travailleurs entendaient avec cet appel, ce n’est pas une simple manifestation à Bruxelles, mais un rassemblement ouvrier massif dans la capitale pour une confrontation ouverte avec le régime.

    Ce mot d’ordre avait été décisif en 1950 lors de la grève générale sur la Question Royale. Le roi Léopold III avait abdiqué la veille de la tenue de cette Marche afin de désamorcer un mouvement qui n’aurait pas seulement fait basculer la monarchie, mais aurait également fait courir un grand péril au régime capitaliste lui-même. En 60-61, si les bureaucrates ont refusé d’organiser la Marche sur Bruxelles, c’est qu’ils comprenaient fort bien que ce mot d’ordre signifiait l’affrontement révolutionnaire des masses ouvrières et de l’Etat bourgeois.

    Face à l’ampleur du mouvement de grève, le gouvernement a réagi par l’intimidation, par de nombreuses arrestations arbitraires et par la violence des forces de l’ordre. Le gouvernement craignait que les grévistes ne parviennent spontanément à s’emparer des stocks d’armes et de munitions entreposées à la Fabrique Nationale, occupée militairement. L’armée a été envoyée renforcer la gendarmerie afin de surveiller les chemins de fer, les ponts, les grands centres, etc. Des troupes ont été rappelées d’Allemagne.

    Mais les forces de répression se déplaçaient lentement à cause des routes parsemées de clous, des rues dépavées ou encore des barrages. De plus, les troupes n’étaient pas sûres et subissaient la propagande des comités de grève les appelant à rejoindre la lutte. A certains endroits, les femmes de grévistes apportaient de la soupe et de la nourriture aux soldats. Le pouvoir bourgeois avait grand peur de cette fraternisation avec les grévistes.

    Les dirigeants syndicaux étaient systématiquement plus fortement hués lors des meetings de masse, car ils ne faisaient qu’inlassablement répéter en quoi la Loi Unique était néfaste alors que les travailleurs criaient ‘‘A Bruxelles ! A Bruxelles !’’ C’est dans ce cadre qu’il faut considérer les très nombreux actes de sabotage de cette grève générale. Ces actes ne sont que la conséquence de la frustration, de la colère et de l’impatience des travailleurs suite au refus des responsables de donner une perspective au mouvement.

    André Renard, le leader de l’aile gauche de la FGTB, a partout été réclamé pour prendre la parole. Sa rhétorique plus radicale correspondait mieux à l’état d’esprit des grévistes mais derrière son discours se cachait la volonté de ne faire qu’utiliser la force des travailleurs pour forcer la bourgeoisie à faire des concessions et non pour renverser le régime capitaliste. En cela, il a surestimé la marge de manoeuvre dont disposaient les capitalistes et a été forcé de trouver une voie de sortie honorable.

    LE FÉDÉRALISME : L’ÉNERGIE DES MASSES DÉTOURNÉE

    Le mouvement était placé devant un choix : la confrontation directe avec le régime capitaliste ou la retraite derrière un prétexte capable de sauver la face à une partie au moins de l’appareil syndical. C’est dans ce cadre qu’il faut voir l’appel au fédéralisme lancé par André Renard, un appel fatal à la grève générale. Le 31 décembre, le Comité de coordination des régionales wallonnes de la FGTB publiait un communiqué déclarant que la grève était essentiellement localisée en Wallonie, ce qui est faux. Alors que, partout, les travailleurs réclamaient des actions plus dures, le Comité a répondu en semblant prétendre que seule la Wallonie luttait.

    Le 3 janvier, André Renard s’est ouvertement prononcé contre une Marche sur Bruxelles. Le même jour, il a déclaré « Le peuple Wallon est mûr pour la bataille. Nous ne voulons plus que les cléricaux flamands nous imposent la loi. Le corps électoral socialiste représente 60 % des électeurs en Wallonie. Si demain le fédéralisme était instauré, nous pourrions avoir un gouvernement du peuple et pour le peuple. » (Le Soir du 4 janvier 1961) Le 5 janvier paraissait le premier numéro de l’hebdomadaire dirigé par André Renard, Combat. Son slogan de première page était : « La Wallonie en a assez. »

    Peu à peu, et sans consultation de la base, c’est ce mot d’ordre, une rupture de l’unité de front entre les travailleurs du pays, qui a été diffusé par l’appareil syndical. A ce moment, des dizaines de milliers de travailleurs flamands étaient encore en grève à Gand et Anvers, mais aussi dans des villes plus petites comme Bruges, Courtrai, Alost, Furnes,…

    Finalement, faute de mots d’ordre et de perspective, le mouvement s’est essoufflé. La grève s’est terminée le 23 janvier 1961.

    Cette défaite ne doit rien au génie ni à la force du patronat et de son gouvernement, mais tout à la trahison des dirigeants du PSB et de la FGTB, de droite comme de gauche, qui ont préféré la défaite à la poursuite de la lutte contre le capitalisme et pour une autre société.


    Comment la défaite aurait-elle pu être évitée ?

    Ce combat historique a été caractérisé par la gigantesque volonté d’en découdre de la part du mouvement ouvrier. Il n’a manqué qu’une chose pour que le mouvement aboutisse à sa conclusion logique, c’est-à- dire le renversement du régime capitaliste, il aurait fallu une direction réellement révolutionnaire aux masses en mouvement. Dans son Histoire de la révolution russe, Léon Trotsky (l’un des dirigeants de cette révolution avec Lénine) a expliqué que “Sans organisation dirigeante, l’énergie des masses se volatiliserait comme de la vapeur non enfermée dans un cylindre à piston. Cependant le mouvement ne vient ni du cylindre ni du piston, mais de la vapeur.” C’est exactement ce qui s’est produit ici, l’énergie des masses s’est volatilisée. Une organisation, même petite, aurait pu réaliser de grandes choses si elle était décidée à prendre ses responsabilités.

    Concrètement, cela aurait signifié d’appuyer sans réserve la constitution des comités de grève et d’appeler à un Congrès national des comités de grève – premier pas vers l’instauration d’un gouvernement ouvrier basé sur les comités de grève – tout en défendant un programme socialiste et révolutionnaire. Cela aurait signifié de vigoureusement dénoncer le refus des directions syndicales d’offrir une voie en avant et les manoeuvres telles que le fédéralisme. Cela aurait aussi signifié d’appuyer concrètement l’appel à la Marche sur Bruxelles. Hélas, cela, personne ne l’a fait. Le Parti Communiste Belge est ainsi essentiellement resté à la remorque du PSB et de la FGTB (il faut toutefois préciser que bon nombre de ses militants ont joué un rôle important dans les entreprises pour déclencher la grève).

    Un autre groupe de gauche radicale existait, au sein du PSB, groupé autour du journal La Gauche (Links en Flandre). Ce groupe était essentiellement dirigé par des militants se réclamant du trotskysme et dont la principale figure était Ernest Mandel. Ils prétendaient défendre une politique révolutionnaire, mais ses dirigeants étaient très fortement influencés par la pratique réformiste de la direction du PSB et des appareils bureaucratiques de la FGTB. Dans les faits, ce groupe a suivi la tendance d’André Renard, n’a pas dénoncé la création du Comité de coordination des régionale wallonnes, n’a pas appelé à la convocation d’un Congrès national des comité de grève et a limité son soutien à la Marche sur Bruxelles à de vagues propositions irréalistes. Concernant les propositions fédéralistes de Renard, La Gauche aurait dû réagir en opposant le renversement du gouvernement et de l’Etat bourgeois. A la place ne s’est manifesté qu’un silence complice.


    TÉMOIGNAGE D’UN OUVRIER DU RANG

    “La grève générale insurrectionnelle et révolutionnaire de l’hiver 1960-61”

    A l’occasion des commémorations du 50e anniversaire de la grève générale de 60-61, le PSL a décidé de publier ce livre, dans lequel l’auteur s’est efforcé de tirer les leçons du conflit dans la perspective de préparer les générations actuelles de jeunes et de travailleurs aux luttes de masse à venir. Ce dossier est intégralement basé sur ces quelques 350 passionnantes pages d’expériences et d’enseignements, richement documentées. N’hésitez pas et passez commande à la rédaction de socialisme.be.

    ==> Rubrique “60-61” de ce site

     

    ‘‘La grève générale insurrectionnelle et révolutionnaire de l’hiver 1960-61’’, par Gustave Dache, éditions marxisme.be, 354 pages, 15 euros Passez commande au 02/345.61.81 ou par mail à redaction@socialisme.be.

     

  • Exposition: “Il y a 50 ans, les grèves de 60… et après?”

    Du 13 au 26 novembre 2010 – A la bibliothèque de l’Université du Travail (Boulevard Roullier à Charleroi)

    A l’occasion du 50e anniversaire de la grève générale de 60-61, une exposition de photographies d’époque est organisée par CenForSoc ASBL, la FGTB régionale de Charleroi et Sud Hainaut et le Centre de documentation de la mémoire ouvrière de Cenforsoc. L’inauguration, le 13 novembre à 10h, donnera lieu à une conférence débat avec notamment Gustave Dache comme orateur.

    Cette exposition sera accessible du lundi au vendredi de 9h à 16h et le samedi de 8h30 à 12h30, du 13 au 26 novembre 2010.

    L’inauguration se déroulera donc le 13 novembre à 10h, suivie d’une conférence débat sur le rôle de cette lutte ouvrière avec les historiens Jean-Louis Delaet et Pierre Tilly ainsi que Gustave Dache. Gustave Dache est l’auteur du livre "La grève générale insurrectionnelle et révolutionnaire de l’hiver 60-61". Il a participé à ces évènements en tant qu’ouvrier du rang (voir notre rubrique consacrée à la sortie de ce livre).

    Une rencontre intergénérationnelle aura également lieu le 26 novembre à 14h sur le sujet des grèves et de leur message pour les jeunes.

    Informations: Thierry Van Loo : 071/641.200

  • [LIVRE] “La grève générale insurrectionnelle et révolutionnaire de l’hiver 1960/61 – Témoignage ouvrier sur la grève du siècle”

    Par sa durée, sa dureté et son ampleur, la grève générale de l’hiver 60-61 a constitué un moment de lutte historique pour les travailleurs belges. Le pays entier était à l’arrêt et les grévistes tenaient le haut du pavé, ils commençaient même à poser les jalons d’une autre organisation de la société. L’occasion était véritablement présente de mettre à bas le régime capitaliste.

    Hélas, malgré l’héroïsme extraordinaire dont les travailleurs ont fait preuve dans leur combat, cette grève insurrectionnelle et révolutionnaire n’a pas abouti à sa conclusion logique. Pour commémorer le cinquantième anniversaire de ce combat grandiose, le PSL édite le livre écrit par Gustave Dache, qui a participé à ces évènements en première ligne.

    Dans cet ouvrage, un ouvrier du rang et participant actif à ces évènements revient sur le déroulement de la lutte, sur son contexte, sur les erreurs de sa direction,… Gustave Dache nous livre ainsi une riche expérience pour les combats à venir. Ce livre ne pouvait mieux tomber car, à l’heure de commémorer le cinquantième anniversaire de la ‘grève du siècle’, les grèves générales reviennent à l’ordre du jour, dans un contexte de crise du capitalisme.

    Ces pages ne constituent donc pas seulement un témoignage historique de grande valeur, elles sont une aide précieuse afin de tirer des leçons correctes de cette grève pour éviter de reproduire les erreurs qui ont conduit à l’impasse.

    Laissons la parole à Gustave:

    "Ce combat, pour tous ceux qui y ont participé, est inoubliable. C’est la ‘grève du siècle’, la plus gigantesque qui ait été menée par les travailleurs de tout le pays. Cinq semaines de grève générale totale dans tous les secteurs, en plein hiver ; il n’y a pas de précédent dans l’histoire du pays."

    "Cette grève générale historique a été un vaste mouvement unique dans l’histoire de la classe ouvrière belge, formidable par son ampleur, inoubliable par sa durée, exaltant par l’enthousiasme qu’il créa. Pour la population en général, cet énorme mouvement de grève général de 1960-61 a été une révélation qui leur apporta la démonstration éclatante du haut niveau de combativité des travailleurs du pays, que l’on disait alors assoupis, indifférents, sceptiques, « embourgeoisés », uniquement préoccupés d’acquérir la TV , le frigidaire, la moto, la voiture, etc. et d’honorer l’échéance de ces appareils achetés à tempérament. C’est ainsi que l’on voulait faire apparaître la classe ouvrière, une classe ouvrière incapable de mener des combats ouvriers s’inspirant de la lutte de classe. Aujourd’hui aussi, certains sceptiques ne voudraient-ils pas encore nous le faire croire ?"


    ‘‘La grève générale insurrectionnelle et révolutionnaire de l’hiver 1960-61’’, par Gustave Dache, éditions marxisme.be, 354 pages, 15 euros – Passez commande au 02/345.61.81 ou par mail à redaction@socialisme.be.


    Gustave Dache est un vétéran du mouvement ouvrier à Charleroi. Métallo durant des années, il a été délégué à Caterpillar et à Citroën et, très activement, participé à la grande grève générale de l’hiver 1960-61.

    A lire également:

    • "Pour un syndicalisme de lutte!" (Interview de mai 2010)
    • “La crise remet les luttes révolutionnaires à l’ordre du jour” (Interview de juin 2009)
    • Les leçons de la grève AGC-Splintex (Texte de 2005)
  • [DOSSIER] Les grèves générales à nouveau à l’ordre du jour

    Ces dernières années ont véritablement été explosives pour le capitalisme mondial. On aurait bien peine maintenant à trouver un pays ou une région que l’on pourrait considérer comme stable, sous l’onde de choc de la crise et de ses répercussions : licenciements, développement d’un chômage de masse, coupes budgétaires,… mais aussi riposte des travailleurs. Et dans ce contexte réapparait aujourd’hui une des plus formidables armes de la classe des travailleurs : la grève générale.

    Dossier tiré de l’édition d’octobre de Lutte Socialiste

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    La grève générale insurrectionnelle et révolutionnaire de l’hiver 1960-61

    Dans les médias, quand on parle de mai ’68, on remarque régulièrement que cette révolte est réduite à un mouvement d’étudiants contestataires, plus intéressés par l’accès au dortoir du sexe opposé qu’à une réelle transformation de la société. Cette propagande cherche en fait à masquer la grève générale numériquement la plus grande de toute l’Histoire de l’humanité, avec quelques 10 millions de grévistes dans tout le pays (sur une population totale de 42 millions). Pourtant, quand on parle de la "grève du siècle", on se réfère à quelque chose d’autre ; la grève de l’hiver 1960-61 qui s’est déroulée en Belgique et a bloqué le pays entier cinq semaines durant.

    Laissons ici la parole à Gustave Dache, militant ouvrier qui a connu cette grève et y a récemment consacré un livre que nous publions et sur lequel nous reviendrons :

    "Ce combat, pour tous ceux qui y ont participé, est inoubliable. C’est la grève générale du ‘siècle’, la plus gigantesque qui ait été menée par les travailleurs de tout le pays. Cinq semaines de grève générale totale dans tous les secteurs, en plein hiver; il n’y a pas de précédent dans l’histoire du pays."

    "[Cette grève générale a été] l’extraordinaire démonstration de la puissante force de combat déployée par la classe ouvrière, renouant avec les traditions révolutionnaires capables de renverser la société capitaliste. Le fait qu’en 1960 et 1961, les travailleurs furent si proches de réussir dans leur tentative doit inciter tous les marxistes révolutionnaires à continuer la lutte et à répéter inlassablement ce qu’ils disent depuis longtemps que: les conditions historiques sont mûres pour la révolution socialiste. Ce qui manque cruellement aujourd’hui comme hier, c’est une direction véritablement marxiste révolutionnaire, audacieuse, prenant exemple et s’appuyant sur l’audace et la volonté de combat des masses en action dans les grands conflits de classe."

    ‘‘La grève générale insurrectionnelle et révolutionnaire de l’hiver 1960-61’’, par Gustave Dache, éditions marxisme.be, 354 pages, 15 euros Passez commande au 02/345.61.81 ou par mail à redaction@socialisme.be.

    L’année 2009 a notamment été marquée par la grève générale dans les Antilles françaises, initiée en Guadeloupe et, en Grèce, uniquement au cours de la première partie de cette année, 6 grèves générales se sont déroulées. On peut encore parler de la grève générale espagnole du 29 septembre et, dans les pays où il n’est pas encore question d’en organiser une dans l’immédiat, les discussions se développent avec plus ou moins d’ampleur autour de ce fantastique instrument de lutte.

    Pour l’instant, parmi la classe des travailleurs, il n’existe pas encore de conscience large de la nécessité de se diriger vers une société socialiste, où la production est orientée vers les besoins de la majorité de la population et non vers l’avidité d’une élite de parasites. Elle n’existe même pas encore dans un sens plus vague et plus large tel que rencontré dans les années 1970 et 1980. Si la colère est grandissante et que se développe le désir d’aller vers ‘autre chose’, les gens ne savent en général pas encore vraiment ce à quoi cette ‘autre chose’ peut se rapporter. Cela a bien entendu un impact sur la signification des grèves générales qui sont aujourd’hui plutôt vues comme une forme de protestation, de pression ou de menace, mais pas encore comme un moyen de renverser le capitalisme.

    Evolution de la conscience des masses et grève générale

    Mais il ne faut pas perdre de vue que l’Histoire n’évolue pas toujours au même rythme, de façon linéaire. Elle est au contraire parcourue de soubresauts. Parfois, le mouvement des travailleurs semble ne pas évoluer des décennies durant jusqu’à ce que, poussé par des luttes et l’intervention consciente des militants marxistes, il peut bien vite – en quelques semaines, parfois même en quelques jours – rattraper le retard sur la situation politique réelle. Actuellement, en Grèce, 41% de la population est en faveur de la nationalisation des banques et 32% défendent l’annulation des dettes. Mais, à côté des quelques centaines de membres du Comité pour une Internationale Ouvrière sur place, aucune force ou parti n’est partisan de ces revendications, pas même Syriza (un parti plus large dans lequel la section grecque du CIO est active). Nous devons bien entendu tenir compte de la conscience existante parmi les masses, mais cela ne signifie en aucun cas que nous devons tout simplement refléter cette conscience. Nous devons trouver les moyens de faire graduellement émerger – pas à pas et en partant des besoins actuels – l’idée de la transformation socialiste de la société comme étant la seule issue possible.

    Les grèves générales ne sont pas partout à l’ordre du jour. Parfois, il est nécessaire de d’abord promouvoir l’idée d’une manifestation nationale en tant qu’étape vers une grève générale. Telle est la situation actuelle en Grande-Bretagne, en Belgique et dans un certain nombre de pays de l’Europe du Nord. En Grèce, les six grèves générales de la première partie de cette année ont illustré l’énorme colère présente dans le pays, mais également l’attitude des dirigeants syndicaux, qui ne vont pas assez loin. L’idée de comités de grève pour organiser la grève ne trouve pas encore d’écho. Au vu de la conscience existante actuellement parmi les masses, appeler à une grève à durée indéterminée serait prématuré, un tel appel serait erroné. Comme Friedrich Engels le disait : une grève générale est une arme très puissante avec laquelle il faut être prudent. Léon Trotsky, lui, remarquait que l’improvisation était inacceptable dans l’organisation d’une grève générale, surtout dans une grève à durée indéterminée qui, par définition, soulève la question de la gestion de la société. Pour l’instant, en Grèce, nous défendons la nécessité de grèves successives, par secteur ou par région, combinée avec des grèves générales de 48 heures. Cela pourrait stopper la société grecque sans perte de salaires des travailleurs.

    En Belgique, lors de la grande grève générale de l’hiver 1960-1961, des comités de lutte avaient paralysé la vie de la société civile. Ces comités sont le début d’une nouvelle organisation, avec des éléments qui font émerger une autre gestion de la société. En 60-61, ces comités avaient pris en charge l’organisation des permis de transport, l’organisation de la distribution alimentaire ou médicale,… Dans une telle situation, la bourgeoisie perd progressivement son contrôle et se pose alors la question de savoir qui contrôle la société. C’était un phénomène régulièrement présent dans les grèves générales du passé. La bourgeoisie et les dirigeants syndicaux étaient très inquiets de tels développements. Pendant la grève générale de 1926 en Grande Bretagne, un politicien conservateur (les Tories) avait ainsi déclaré aux dirigeants syndicaux que, s’ils continuaient la grève, ils deviendraient plus puissants que l’État lui-même. Il leur posait donc la question : "Est-ce que vous-êtes prêts à cela ?"

    Le rôle crucial d’une direction

    Le capitalisme est un système trop brutal pour que le mouvement des travailleurs et leurs partis soient découragés de prendre le pouvoir. En mai de cette année, au Népal, les maoïstes ont organisé une grève générale de six jours avec des manifestations de masse rassemblant jusqu’à 500.000 participants. La revendication centrale était la démission du premier ministre. Après six jours, la grève a été stoppée, sans résultat. Une grève générale ne peut pas être allumée et éteinte sans que cela ne conduise à la démoralisation. Une grève générale à durée indéterminée pose la question du pouvoir mais, en soi, elle est insuffisante pour prendre le pouvoir. Pour cela, il faut un parti révolutionnaire prêt à jouer ce rôle, et construire cet instrument exige du temps et des sacrifices. A plusieurs reprises au cours du 20e siècle, la classe ouvrière a dû faire face à ce problème, comme lors de la grève générale de 1909 en Suède, où pas moins de 500.000 comités de grève ont été constitués, jusque dans l’armée elle-même. Mais la trahison de la direction a conduit la grève à la défaite, après quoi les salaires et le taux de syndicalisation ont baissé tandis que des assainissements sévères étaient appliqués.

    Cela ne signifie nullement que nous voulons appeler à la grève générale uniquement si nous sommes certains de son issue et de sa victoire, nous ne pourrons en fait jamais l’être. En outre, si le mouvement ouvrier ne se met pas en lutte quand la situation l’exige, les défaites sont encore plus graves. Mais un parti capable d’expliquer d’où provient la défaite peut limiter les dégâts et poser la base de futurs succès. La révolution russe de 1905 a forcé le Tsar à faire des concessions, mais elle a été suivie d’une longue vague de répression. Les bolcheviks et la majorité des militants du mouvement ouvrier ont été forgés dans cette répression et ont acquis une expérience cruciale avec la formation des conseils des travailleurs (ou soviets en russe), à la base de la révolution réussie qui s’est déroulée dans la période de février à octobre 1917.

    Une grève générale n’est cependant pas un outil approprié en toutes circonstances pour le mouvement ouvrier. En Allemagne, en mars 1920, la tentative de coup d’Etat des monarchistes (le putsch de Kapp) a été bloquée par une grève générale de quatre jours. Mais lorsqu’en Russie le général Kornilov s’est lui-aussi hasardé dans une tentative de coup d’Etat militaire en août 1917, personne n’a appelé à la grève générale. Les troupes de Kornilov s’étaient progressivement affaiblies jusqu’à s’effondrer avant même de parvenir aux portes de Petrograd, la capitale du pays et le centre de la révolution. Cela n’a été rendu possible que par les nombreux actes de sabotage, par la propagande révolutionnaire et par la perspective d’une confrontation avec les milices des soviets qui organisaient la défense de Petrograd sous l’impulsion des bolcheviks.

    Lors de la grève générale grecque la plus récente, le taux de participation aux manifestations était plus bas à cause de la grève des transports publics ce qui illustre que, parfois, il vaut mieux organiser du transport gratuit pour les grandes concentrations des travailleurs. Mais en ce moment, les dirigeants syndicaux recourent aux grèves générales comme un moyen de se défouler, sans plus. Cela est particulièrement le cas en Europe du sud, comme avec les grèves générales de 4 heures en Italie par exemple. En 1972, les dockers britanniques ont été arrêtés pour avoir participé à une grève. La pression sur la direction syndicale du TUC (Trade Union Congress) pour organiser une grève générale en réponse était très forte et cet appel est finalement venu, mais seulement après un accord entre la direction syndicale et le gouvernement pour libérer les dockers.

    Construire la grève générale

    Grève générale et socialisme

    Chaque grève recèle en elle la contestation d’une parcelle du pouvoir capitaliste. Un piquet de grève, par exemple, peut contester au patron le pouvoir de faire entrer qui il veut dans “son” entreprise, de même qu’il remet en question l’idée que seuls le fait de travailler pour un patron et l’acceptation quotidienne de l’exploitation permettent de vivre. Qu’une grève prenne de l’ampleur (d’une grève démarrant dans une entreprise vers une grève locale ou nationale, durant plusieurs jours,…) et la force de cette contestation augmente d’autant, jusqu’à poser la question cruciale : qui est le maître à l’usine, dans l’économie et dans l’Etat : les travailleurs ou les patrons et actionnaires ?

    Il ne s’agit pas seulement ici de préparer l’affrontement contre la société capitaliste, une nouvelle société est en germe dans ces luttes. Au fur et à mesure de l’approfondissement d’un tel conflit social, les tâches des comités de grève se développent pour arriver véritablement à une situation de double pouvoir, une situation où, à côté de l’Etat capitaliste, surgit un embryon de nouvel Etat basé sur la coordination des assemblées de travailleurs et leur action. C’est de ce dernier que pourra naître une société enfin débarrassée de l’exploitation et de l’oppression, une société socialiste démocratiquement planifiée et basée sur l’auto-organisation des travailleurs et de la population.

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    Les grèves générales sont aujourd’hui plus à l’ordre du jour que durant les 20 dernières années, mais nous portons encore beaucoup d’éléments typiques de la période précédente. La classe ouvrière ne considère pas encore que la grève générale est un moyen de prendre le pouvoir, mais plutôt un outil pour stopper les attaques contre les acquis sociaux. Mais, de l’autre côté, la bourgeoisie ne peut pas se permettre d’arrêter les attaques. Vu le niveau de conscience actuel, dans un certain nombre de pays et notamment en Grande-Bretagne, en Suède, en Allemagne et, jusqu’à un certain point, en Belgique également, il nous faut faire quelques pas intermédiaires. Une grève générale dans les services publics peut par exemple renforcer la confiance de toute la classe ouvrière et l’idée d’une grève générale européenne est un point crucial dans notre propagande depuis le mois de septembre. Dans le sud de l’Europe, cette grève européenne va déjà se manifester le 29 septembre, avec une grève générale en Espagne et des grèves dans d’autres pays. Au nord, surtout dans le cadre de la manifestation européenne contre les assainissements du 29 septembre à Bruxelles, cette revendication fait partie de notre propagande générale. A ces occasions, il est essentiel de lier cette demande à la nécessité d’une transformation socialiste de la société.

    La situation en Grèce conduit inévitablement à l’escalade. Nous ne pouvons pas encore déterminer quand, mais la crise du capitalisme va obliger le patronat à lancer une attaque généralisée contre tous les acquis des travailleurs. Au fil du temps, des grèves générales prendront un caractère révolutionnaire. Cela exige quatre conditions. La classe ouvrière doit se révolter contre le capitalisme, les couches moyennes dans la société doivent douter et – partiellement au moins – choisir le camp des travailleurs et la bourgeoisie doit être divisée au vu du manque de moyens pour sortir de la crise. Ces trois conditions ont commencé à mûrir en Grèce. Mais à cette étape la conscience des masses est encore essentiellement au niveau d’une colère contre les banques, le Fond Monétaire International et l’Europe, et pas encore contre le capitalisme lui-même. Malheureusement, la quatrième condition n’est pas encore présente : l’existence d’un parti révolutionnaire de masse capable de canaliser la colère dans une lutte organisée pour le socialisme. Construire cette force pour la phase suivante de la lutte des classes est la tâche principale pour le CIO, tant en Grèce qu’en Belgique et ailleurs.

    Dans sa lutte, la classe des travailleurs a besoin de mots d’ordres qui correspondent aux besoins objectifs du moment. Même un petit groupe peut surmonter sa faiblesse numérique et devenir un facteur dans le mouvement, à condition qu’il lance les mots d’ordre appropriés au bon moment.

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