Category: Dossier

  • Trotsky et la lutte syndicale

    Plusieurs documents de Léon Trotsky sur le mouvement syndical sont d’une importance fondamentale. Ces textes, quand ils sont replacés dans leur contexte, sont essentiels comme outil pour les militants afin d’arracher des acquis au patronat et afin de lier la lutte syndicale à la transformation socialiste de la société.

    Vincent Devaux

    “Les syndicats à l’époque de la décadence impérialiste” est un texte qui date de 1940 mais qui est plus que jamais d’actualité et qui permet de comprendre le développement et la nature des syndicats. Ce texte explique les conséquences sur les syndicats du développement du capitalisme à l’époque ou celui-ci ne permet plus une amélioration du bien-être des gens. Il explique le phénomène d’intégration de l’appareil syndical dans l’appareil d’état, la nature essentiellement réformis-te de cet outil des travailleurs et sa transformation en un outil au service de l’état (dépendant des périodes et des conditions dans la société). Il explique la nécessité pour les révolutionnaires de militer afin de pousser les syndicats à être indépendants vis-à-vis de l’Etat mais également de veiller à la démocratisation des syndicats.

    Un deuxième texte essentiel est le “Programme de transition”, écrit en 1938. Trotsky montre juste avant-guerre que les conditions objectives sont présentes pour le passage à la société socialiste, de par les conditions sociales qui se reflètent par ailleurs sur la classe ouvrière, la rendant mûre pour cette transformation ; mais que sa direction ouvrière, par réformisme, opportunisme,… trahit les aspirations de la population. Il met donc en avant la nécessité de “revendications transitoires partant des conditions actuelles et de la conscience actuelle de larges couches de la classe ouvrière et conduisant invariablement à une seule et même conclusion : la conquête du pouvoir par le prolétariat.”

    Ces revendications transitoires servent de pont entre les revendications possibles sous le système capitaliste (“programme minimum”) et la nécessité, afin de répondre aux aspirations au bien-être de l’ensemble de la population, de passer à une société socialiste (“programme maximum”). Ces revendications transitoires font partie des traditions du syndicalisme de combat: la nationalisation sans rachat ni indemnité des entreprises qui s’apprêtent à licencier en est un exemple. Le MAS-LSP a mis en avant cette revendication lors de la lutte pour le maintien de l’emploi à Cockerill, par exemple.

    Ce qui est très important dans ce texte, c’est la description du rôle que les travailleurs ont à jouer lorsque des ferments de double pouvoir apparaissent dans la société, comme ce fut le cas en Mai 68. A chaque fois, les militants syndicaux, les travailleurs, ont un rôle et une responsabilité énormes. Trotsky explique le rôle et l’importance des comités de grève et des comités d’usines au cours de cette période ainsi que l’impact d’une occupation d’usine : “Les grèves avec occupation des usines, une des plus récentes manifestations de cette initiative, sortent des limites du régime capitaliste “normal”. Indépendamment des revendications des grévistes, l’occupation temporaire des entreprises porte un coup à l’idole de la propriété capitaliste. Toute grève avec occupation pose dans la pratique la question de savoir qui est le maître dans l’usine : le capitaliste ou les ouvriers” . Il explique l’importance de la revendication de l’expropriation de branches industrielles et des banques. Dans le programme de transition, Trotsky explique le rôle des piquets d’usines, afin de s’opposer aux jaunes (dans un conflit social, éléments de la classe ouvrière qui prennent le parti du patronat) et aux forces de l’Etat. Il explique quel est le rôle des piquets dans une période pré-révolutionnaire.

    Fondamentalement, le programme de transition fait le lien entre la lutte syndicale pour des acquis immédiats et la transformation de cette lutte syndicale en une lutte politique où les travailleurs prennent conscience que la réalisation de ces acquis ne peut se concrétiser que par le passage au socialisme. Cette transformation de la lutte syndicale en lutte politique se reflète dans la transformation des outils de lutte syndicale (piquets, comités,…) en outils de lutte politique. Le programme de transition amène à la conclusion que la seule méthode syndicale qui, en dernière instance, ne trahit pas les travailleurs est un syndicalisme de combat, révolutionnaire, qui a conscience de la nécessité de dépasser les limites du capitalisme. C’est donc au travers de la discussion et de la compréhension de ces textes que le militant syndical combatif peut se forger une méthode de lutte afin de lier la lutte syndicale à la lutte pour la transformation socialiste de la société.

  • 120e anniversaire de la fondation du POB. Leur socialisme et le nôtre

    120e anniversaire de la fondation du POB

    Pour le centenaire de sa création, le slogan mis en avant par le PS était "100 ans de socialisme". 20 ans plus tard, les dirigeants du PS ne jugent plus utile de faire référence au socialisme, et parlent de "120 ans de progrès social"… Cela pourrait être vu comme la parfaite confirmation de la thèse selon laquelle il fut un temps où les intérêts de la classe ouvrière étaient réellement défendus par la social-démocratie. Rien n’est pourtant moins certain.

    Nicolas Croes

    La création d’un parti ouvrier était un pas en avant, mais la direction sociale-démocrate fut d’emblée gênée par la référence au socialisme. On préféra dès lors parler de Parti Ouvrier Belge, "ouvrier" étant moins contraignant que le terme de "socialiste", qui, beaucoup plus qu’aujourd’hui, faisait directement référence à un changement radical de la société: d’un système de production géré pour et par une infime minorité d’exploiteurs vers une gestion collective des moyens de production dans l’intérêt de tous.

    Fossé entre le programme minimum et l’objectif du socialisme

    Le choix du nom reflète d’ailleurs bien l’orientation suivie par la social-démocratie. Le congrès de fondation du POB fut un rassemblement de groupes hétéroclites, et il n’y eut aucune confrontation programmatique, les différentes revendications avancées furent donc extrêmement basiques. Le futur Parti Socialiste se développa uniquement autour de projets compatibles avec la "démocratie" bour-geoise, tels que le suffrage universel et la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Et de fait, il n’y eut jamais vraiment de réflexions sur la future société socialiste, même si tout un tas de problème se voyaient relégués à cet avenir dont les dirigeants ne voulaient pas parler. Les travailleuses, par exemple, n’eurent pendant longtemps comme unique réponse à leurs problèmes que l’assurance que l’émancipation des femmes se ferait naturellement sous le socialisme. Quant à savoir comment et que faire en attendant…

    De plus, le mouvement ouvrier ne fut jamais vu par la direction du POB comme autre chose qu’un outil qu’il fallait contrôler. Jamais il ne fut question de donner un appui à la légitime révolte des travailleurs, et lorsqu’un an à peine après sa fondation éclatèrent les grèves spontanées de 1886, le POB déclara qu’elles étaient "prématurées" et qu’il ne fallait pas les supporter.

    Mais le parti se renforça, étant à l’époque la seule organisation politique ouvrière en Belgique, et son discours prôna de plus en plus clairement l’entrée au gouverne-ment, l’entente avec les libéraux, et en définitive l’hostilité envers la lutte des classes.

    Soutien du POB à la guerre impérialiste

    Arriva alors la première guerre mondiale. Tout naturellement, à l’instar de la quasi-totalité de ses organisations sœurs à l’étranger, la social-démocratie belge se rangea derrière sa bourgeoisie nationale. Au nom du patriotisme, le POB entra dans un gouvernement bourgeois (avec catholiques et libéraux) et appela les ouvriers belges à tirer sur leurs frères allemands. Pourtant, quelques mois plus tôt, promesse avait été faite d’éviter à tout prix une guerre qui ne servait que les intérêts des capitalistes. Mais que valent l’internationalisme et la solidarité face à cette entrée au gouvernement tant désirée et au nom de laquelle toute la politique sociale-démocrate avait été subordonnée…

    A tel point d’ailleurs qu’Emile Vandervelde, futur président du POB, se rendit en Russie en 1917 afin d’exhorter les soldats russes à bout de souffle à continuer le combat plutôt que de penser à la révolution socialiste. Il dut pourtant les remercier d’avoir accordé à ses paroles leur juste valeur, car c’est avant tout grâce à la révolution russe et à la vague révolutionnaire qui déferla ensuite en Europe que le suffrage universel fut appliqué en Belgique. Suffrage universel qui profita au POB, mais fut utilisé par la bourgeoisie pour évacuer la pression née de l’émancipation des travailleurs russes. Les capitalistes avaient grand peur d’une classe ouvrière en mouvement. Même si le Parti Ouvrier Belge pouvait être dépassé par sa base, ses dirigeants étaient fort utiles pour canaliser et annihiler la colère ouvrière. Il faut dire que les ouvriers commençaient à sympathiser avec les soldats allemands, et défilaient ensemble, le drapeau rouge remplaçant ceux du capitalisme allemand ou belge.

    Participation à des gouvernements bourgeois

    Les succès électoraux qui suivirent le suffrage universel amenèrent la social-démocratie à participer frénétiquement aux différents cabinets ministériels, même si presque aucun espace n’existait pour des réformes. Réfractaire à toute offensive de la classe ouvrière, le POB fut totalement désarmé quand survint la crise des années trente, quand la bourgeoisie jugea qu’elle ne pouvait plus se permettre de "faire joujoux". Revenu dans l’opposition, le parti se redynamisa quelque peu, et Henri de Man présenta en 1933 son célèbre Plan du Travail. Celui-ci visait à renforcer le rôle de l’Etat bourgeois dans l’économie la nationalisation de banques et d’industries, et prévoyait également une réduction du temps de travail et une augmentation des salaires. Ce plan n’était qu’un aménagement du capitalisme, mais il souleva un véritable enthousiasme et des mobilisations massives. Elles permirent au POB de revenir aux affaires en 1935, à l’intérieur d’un cabinet de coalition avec les catholiques. Prisonnier de ses habitudes et de ses dirigeants, le POB "oublia" le Plan, et mena au gouvernement une politique au strict service de la bourgeoisie. Elle ne l’oublia pas, et récompensa le parti en l’acceptant dans tous ses gouvernements jusqu’en 1940.

    Le POB, dissout au début de la Deuxième Guerre mondiale, res-surgit en 1945 sous la forme du Parti Socialiste Belge, qui devait, en 1978, se scinder sur base linguistique. Commença alors une période d’avancées sociales: devant le prestige et l’influence de l’Union Soviétique, face à une reprise économique visible par tous, il était plus sage de lâcher quelques concessions aux ouvriers.

    Le PSB ne lutta pour des réformes que dans le seul but de ne pas être dépassé par sa base, et n’hésita jamais à appliquer lui-même des mesures qu’il avait dit vouloir combattre. A titre d’exemple, la loi unique qui mena aux grèves de 60-61 fut morcelée et appliquée sous la législature suivante par le PSB que ces grèves avaient porté au pouvoir. Et quand la crise revint, le rôle du PSB, puis du PS et du SP, fut de plus en plus clairement de faire avaler aux travailleurs les plans d’austérité de la bourgeoisie.

    Mais l’activité du PS ne s’est pas limitée à cela. Hésitant à défendre les intérêts des travailleurs, la social-démocratie fut fort prompte à renforcer l’appareil répressif de l’Etat bourgeois, et ne souffrit d’aucun état d’âme en envoyant gendarmerie et matraques contre les ouvriers et les étudiants. Il est vrai que ce ne fut jamais le PS, mais bien ses ministres de l’Intérieur, bourgmestres, … En définitive, ces élus pour lesquels la social-démocratie s’est exclusivement battue, de tous temps, arguant que l’on ne pouvait changer la situation que par ce biais, ne furent et ne sont que des freins aux luttes des travailleurs.

    Construire un nouveau parti des travailleurs

    Nos acquis ne furent aucunement l’œuvre des mandataires du PS ou de ses ancêtres, mais bien des luttes des travailleurs, des mobilisations. Contrairement aux sociaux-démocrates, nous pensons que la politique se mène prioritairement dans la rue, dans les usines, bureaux, écoles… Nous sommes pour une démocratie ouvrière où l’ensemble de la population est associée aux décisions économiques et politiques et où les délégués sont élus et révocables à tout moment. Si pour Di Rupo la lutte s’effectue en siégeant au conseil d’administration de Dexia, pour nous, elle s’effectue à l’exemple de la Commune de Paris, de la Révolution russe, espagnole, de celle dite "des œillets" au Portugal, de Mai 68, …

    Un parti ayant la volonté de défendre les travailleurs doit être sous leur contrôle, et ne peut qu’être le relais politique de leurs luttes. Jusqu’à la fin des années 80′, la base ouvrière du PS pouvait encore remplir ce rôle, mais le PS possède dorénavant plus de liens avec l’Etat bourgeois ou les entreprises qu’avec la classe ouvrière, ce qui laisse l’opportunité à la direction de suivre de plus en plus facilement les caprices de la bourgeoisie. Le PS ne peut pas être un relais politique des luttes des travailleurs, il ne peut que les étouffer par peur de perdre son pouvoir. C’est pourquoi nous appelons depuis mi-90′ à la création d’un nouveau parti des travailleurs.

    L’ouverture officielle du 120e anniversaire de la social-démocratie belge se tiendra les 18 et 19 mars prochain. Mais à cette date, ceux qui veulent réellement parler du socialisme seront dans la rue, à l’occasion de la Marche des Jeunes pour l’Emploi.

  • Le programme de transition

    POUR INTERVENIR dans les luttes, il ne suffit pas d’une organisation dynamique et d’une bonne analyse de la situation politique. S’il est plus aisé aujourd’hui de convaincre les gens des méfaits du système capitaliste, la nécessité et la possibilité d’une alternative socialiste semblent encore utopiques pour la majorité des travailleurs.

    Nicolas Croes

    Des discussions individuelles permettent d’aborder certains sujets plus en profondeur, et le dialogue permet de comprendre au mieux quelles sont les aspirations et les craintes de l’interlocuteur. Mais pour une organisation voulant intervenir dans le mouvement ouvrier, ce dialogue doit s’établir à une autre échelle: entre l’organisation révolutionnaire et les masses. C’est le rôle d’un programme de revendications.

    Nous ne saurions nous en tenir dans nos appels au programme minimum, c’est-à-dire au programme réalisable dans la société capitaliste. Favoriser cela, c’est oublier le contenu révolutionnaire du socialisme, tout comme l’ont fait les partis sociaux-démocrates. Les années passées sous le règne de la social-démocratie nous ont démontré que rien n’est acquis sous le capitalisme, que les avancées ne restent en place qu’à partir du moment où un rapport de force favorable au mouvement ouvrier existe. Cela ne signifie pas qu’il faut s’abstenir de soutenir ces revendications, nous sommes évidemment pour la protection chaque droit des travailleurs, mais il est primordial de voir cela dans une perspective révolutionnaire.

    La tendance diamétralement opposée serait de s’en tenir strictement au programme maximum, c’est à dire le remplacement dans un avenir indéterminé du capitalisme par le socialisme. Cela non plus n’est pas la méthode la plus constructive. Il ne s’agit aucunement de cacher notre projet d’une société future libérée de l’exploitation mais de le faire comprendre de la meilleure manière possible.

    Dans toute société, l’idéologie dominante est celle de la classe dominante, qui dispose des institutions d’Etat, de la presse,… et dans ces conditions, débarquer dans une lutte en proclamant fièrement le passage au socialisme comme solution à tous les problèmes ne peut être qu’un sujet de plaisanterie au lieu d’être un sujet de réflexion.

    En fait, partisans exclusifs de l’un ou l’autre point de vue, réformistes ou gauchistes, ne font dans leurs paroles et dans les faits, que postposer la révolution.

    Les deux programmes doivent être constamment liés. La question des revendications transitoires fut longuement réfléchie par Trotsky lors de la création de la IVe Internationale. A cette époque, la trahison de la Deuxième Internationale socialiste était connue de tous, la manière dont elle s’était honteusement jetée dans la Première Guerre mondiale était un renoncement total à tous les principes du socialisme. Ce qui était nouveau était l’orientation de la IIIe Internationale communiste, bureaucratiquement dégénérée et sous la coupe autoritaire de Staline, qui avait – entre autres – facilité l’élection d’Hitler en préférant s’attaquer aux «sociaux-fascistes» (appellation donnée aux sociaux-démocrates par les staliniens) plutôt qu’aux nazis.

    Devant ces organisations représentant un frein pour les aspirations des travailleurs, Trotsky présenta comme programme à la IVe Internationale le programme de transition, dont la force est de proposer des ponts entre programme minimum et programme maximum. Il est constitué d’un ensemble de revendications qui permettent de rallier les travailleurs les plus conscients dans la mesure où elles semblent justes et nécessaires, mais elles remettent totalement en cause la propriété privée des moyens de production et la société capitaliste en général quand on réfléchit à la manière de les mettre en application.

    Cette méthode est selon nous la plus adaptée pour surmonter les contradictions entre la situation présente dans la société (crises continuelles, chômage massif et croissant,…) et la volonté du mouvement ouvrier en général, diminuée par les défaites dues aux capitulations des directions syndicales ou des partis réformistes, et par l’offensive idéologique de la bourgeoisie renforcée depuis la chute du stalinisme dans les pays de l’Est.

  • Réforme ou Révolution?

    En 1848, paraissait le Manifeste communiste de Karl Marx. Il y décrivait l’Etat comme un appareil de répression aux mains de la bourgeoisie. Par conséquent, les travailleurs ne pouvaient pas conquérir cet appareil pour leur propre compte; ils devaient le détruire pour pouvoir imposer leur propre régime de domination de classe: la dictature du prolétariat.

    Thierry Pierret

    C’est ce que firent les ouvriers parisiens insurgés en 1871. Ils remplacèrent le vieil appareil d’Etat par un régime où tous les responsables étaient élus et révocables à tout moment. Ces élus percevaient un salaire équivalent au salaire moyen d’un ouvrier qualifié. La dictature du prolétariat allait donc de pair sur le plan politique avec la démocratie ouvrière la plus complète. Plus tard Marx et Engels, sur base du Manifeste communiste et de l’expérience de la Commune de Paris, critiquèrent le programme de Gotha du Parti social-démocrate allemand.

    Le dernier quart du 19ème siècle connaissait un développement économique soutenu qui allait de pair avec des avancées sociales considérables. Certains socialistes ont alors cultivé l’illusion qu’on pouvait arriver au socialisme par des réformes graduelles. Le réformisme était né. C’est au sein de la social-démocratie allemande que le débat a été le plus vif entre les révolutionnaires et les réformistes. Vu que ceux-ci se référaient à Marx, Rosa Luxembourg dut s’attacher à rétablir la véracité du marxisme dans son livre Réforme ou Révolution. L’Histoire lui donnera raison: le rêve réformiste d’un long fleuve tranquille menant au socialisme s’est fracassé en 1914. Pire encore, les réformistes ont soutenu leur bourgeoisie nationale dans cette guerre entre puissances impérialistes pour se partager le monde. C’est justement la révolution en Russie et en Allemagne qui mettra fin à cette boucherie.

    La défaite de la révolution en Allemagne et l’isolement de la Révolution russe remettront pourtant le réformisme en selle sous le mot d’ordre stalinien du «socialisme dans un seul pays». Les partis communistes devaient se borner à relayer la diplomatie soviétique, quitte à pactiser avec leur bourgeoisie nationale contre la classe ouvrière. La longue période de croissance économique qui a suivi la fin de la seconde guerre mondiale a donné une nouvelle base économique au réformisme. L’existence du contre-modèle soviétique contraignait en outre la bourgeoisie des pays capitalistes à faire des concessions aux travailleurs.

    La crise du capitalisme amorcée dans les années septante a porté un coup d’arrêt à cette embellie du réformisme classique. Les partis sociaux-démocrates seraient même plutôt devenus «contre-réformistes» en participant à la politique néo-libérale qui fait justement table rase des acquis sociaux du passé. La chute du stalinisme sera l’occasion pour eux de rompre ouvertement avec le socialisme et le mouvement ouvrier. La crise du capitalisme n’offre plus aucune marge de manoeuvre au réformisme.

    Le réformisme est-il mort pour autant? Si plus personne ne défend l’idée d’arriver au socialisme par des réformes graduelles, un néo-réformisme a vu le jour. Il se manifeste sous la forme de propositions pour «humaniser le capitalisme» (par exemple ATTAC). Mais, alors que le réformisme classique avait une base économique, ce néo-réformisme ne doit son existence qu’à l’absence d’alternative socialiste révolutionnaire de masse. C’est à la construction d’une telle alternative que nous devons nous atteler aujourd’hui plus que jamais.

  • Qu’est-ce que le socialisme?

    Etes-vous socialiste?

    LES SOCIALISTES sont très souvent associés à toute une série de préjugés. Car que signifie finalement le fait de se dire socialiste?

    Bart Vandersteene

    Lorsque nous menons campagne, on nous pose parfois la question: «Socialistes de gauche – alors il y a aussi des socialistes de droite?» Que signifie au juste le socialisme? Est-ce qu’Elio Di Rupo est socialiste? En quelques mots, les socialistes luttent pour une autre société. Une société qui place la richesse produite au service de la satisfaction des besoins de l’ensemble de la population. Mais qu’entendons-nous par là? Une société qui ne produit pas en fonction des profits de quelques-uns, mais en fonction des besoins, évalués sur base d’une économie planifiée.

    Comment voyons-nous cela concrètement?

    Actuellement, plus les machines se perfectionnent et plus la science progresse, plus il y a de gens qui se retrouvent sans travail. Chaque progrès de la technologie peut vous faire perdre votre emploi. Un des premiers socialistes scientifiques, August Bebel, écrivait en 1881: «Sous le capitalisme, chaque progrès enregistré dans le processus de production amène à des pertes d’emplois». Quelle motivation peut-on avoir à rendre la production plus efficace lorsque l’on sait que l’on peut y perdre des plumes?

    Imaginons maintenant que l’économie soit aux mains de la collectivité, que la soif de profit ne soit plus la règle. A ce moment votre talent et votre connaissance sont investis de manière à diminuer le temps de travail. Chaque amélioration dans la production pourrait servir à produire davantage en moins de temps. Chacun pourrait ainsi travailler beaucoup moins. Cette motivation pourra mener à d’énormes bonds en avant dans le développement de la science et de la technologie. Les scientifiques auraient vraiment le sentiment d’aider de manière effective au développement de l’humanité, et plus seulement d’aider à l’augmentation des profits des patrons, ou à faciliter les licenciements de nombreux travailleurs.

    Notre revendication pour la semaine des 32 heures sans perte de salaires avec embauches compensatoires va dans ce sens: rendre justice aux travailleurs pour que ceux-ci, qui produisent les richesses, puissent profiter pleinement des avancées technologiques. Pour le moment tous ces avantages disparaissent littéralement dans la poche des patrons. Marx expliquait déjà que la diminution drastique de la journée de travail en ellemême est une condition pour une société socialiste. Cela fournit en effet à chacun suffisamment de temps libre pour s’adonner réellement à l’organisation de la société.

    Une société socialiste prendra en mains, via des comités de représentants élus démocratiquement dans les quartiers, les entreprises, les écoles,… – débouchant sur un gouvernement ouvrier au niveau national et international – la planification de la production, et mettra ainsi fin à l’anarchie du marché libre. Les représentants politiques seraient éligibles et révocables à tout moment et à tous les niveaux, et seraient rémunérés d’un salaire ne dépassant pas celui d’un travailleur qualifié. Il n’y aurait ainsi plus de «politiciens professionnel», car plus personne ne serait détaché du processus de production et de la vie dans les quartiers.

    Vers la socialisation des tâches domestiques

    La diminution du temps de travail n’est pas la seule mesure nécessaire pour créer la possibilité d’une participation maximale de chaque individu à l’organisation de la société. La soustraction de toutes les tâches ménagères incombant actuellement à la famille – et surtout à la femme – est tout aussi indispensable. Cela est réalisable par la prise en charges de ces tâches par la collectivité: lavoirs collectifs, cuisines populaires, crèches et enseignement gratuits,…De cette manière, les profits ne sont pas empochés par une élite, mais servent à créer les conditions matérielles pour améliorer qualitativement la vie en société et pour augmenter nettement le niveau de vie.

    Ces équipements remplacent le fardeau des tâches domestiques accomplies individuellement par la famille bourgeoise, libère chaque homme et chaque femme pour les faire participer activement à la planification démocratique d’une société socialiste.

    Est-ce que le PS est socialiste?

    Jetons un coup d’oeil sur ce que font le PS et le SP.a aujourd’hui. Un petit aperçu des prestations de nos ministres prétendument «socialistes»:

    Françoise Dupuis est la ministre qui s’est appliquée à faire passer les accords de Bologne dans l’enseignement supérieur en Communauté Française; ces réformes ouvrent la voie à la privatisation et à une élitisation encore plus poussée de notre éducation.

    Johan Vande Lanotte est le ministre ayant fait les plus sales rafistolages budgétaires que l’on puisse imaginer. Il a retiré 5 milliards d’euros au fonds de pension des travailleurs de Belgacom et les a dépensés. Mais il est aussi l’architecte de la privatisation de La Poste et des chemins de fer.

    Frank Vandenbroucke a ouvert la chasse aux chômeurs. Ainsi on attaque les victimes plutôt que les responsables du chômage.

    Renaat Landuyt est celui qui a introduit les chèques-services au niveau flamand, par exemple dans les crèches, où les services sont complètement subordonnés aux lois du marché.

    Elio Di Rupo était Ministre des Communications lorsque Belgacom fut privatisé.

    En réalité, les soi-disants «socialistes» sont déjà depuis de nombreuses années les dirigeants de la politique néo-libérale: rehaussement de l’âge de la pension, destruction de la sécurité sociale, flexibilité du travail, dégradation des conditions de travail,…

    Quand on lit ces exploits, on comprend mieux pourquoi les sociaux-démocrates n’ont rien de socialiste. Pourquoi ils sont en fait les plus pires traîtres au socialisme. Ils se prétendent socialistes, mais agissent dans le sens contraire. Comme un enfant avec de la confiture autour de la bouche et le pot de confiture sur la table, et qui prétend ne pas en avoir mangé!

    Il est grand temps de construire un mouvement vraiment socialiste. Dans les syndicats et dans la politique. Un mouvement socialiste qui ne se contente pas des quelques miettes qui tombent du gâteau, mais qui reprend la boulangerie en mains pour nourrir tout le monde. Et qui décide comment, en quelle quantité et pour qui les gâteaux sont produits.

  • LE CAPITALISME: Un système en crise

    LES PARTIS traditionnels, les grands médias et l’enseignement nous présentent le capitalisme comme le seul système viable. Pourtant, la moitié de la population mondiale, soit près de 3 milliards de personnes, vit dans la pauvreté d’après les chiffres de la Banque mondiale. La Banque mondiale, qui est financée par les grandes puissances, démonte ellemême le mythe selon lequel le marché libre nous ferait progresser.

    Peter Delsing

    En réalité, le capitalisme est un système d’inégalités croissantes entre riches et pauvres, de crises économiques et de catastrophes écologistes. Les 500 plus riches de la planète possèdent autant que la moitié la plus pauvre de la population mondiale.

    Nos salaires sont dans le collimateur

    Dans les années cinquante et soixante, un seul salaire suffisait à assurer un niveau de vie convenable à un ménage de travailleurs. Les femmes étaient, conformément à la logique bourgeoise, affectées au travail non payé que sont les tâches ménagères et les soins aux enfants. Combien de ménages s’en sortent-ils aujourd’hui avec un seul revenu?

    La période de l’immédiat après-guerre était une période de forte croissance économique: les besoins de la reconstruction ont créé un appel d’air pour les investissements et la base d’une relance temporaire de l’économie mondiale. C’était aussi une période de hausse des salaires. Les patrons ont dû faire une série de concessions à cause du manque de main d’oeuvre et sous la pression du mouvement ouvrier. L’existence du contre-modèle stalinien, tout dévoyé qu’il fût, jouait aussi un rôle.

    Le pouvoir d’achat des salariés a été systématiquement érodé depuis l’éclatement de la crise au milieu des années septante et les politiques néolibérales des années quatre-vingt. Les 25 dernières années ont vu baisser les salaires réels en Belgique, notamment à cause de la non-adaptation à la hausse des prix. Il y a eu 3 sauts d’index dans les années quatre-vingt. Les attaques des patrons ont mis nos salaires sous pression et la bureaucratie syndicale n’a pas su y répondre. C’était un phénomène généralisé dans le monde capitaliste développé. Aux Etats-Unis, les salaires réels ont baissé de 14% entre 1972 et 1999.

    La sécurité de l’emploi a été de plus en plus mise à mal dans les années nonante suite à la chute du stalinisme et au virage à droite des dirigeants sociauxdémocrates et syndicaux. La grande majorité des emplois qui ont alors été créés n’étaient plus des emplois à temps plein et à durée indéterminée, mais des emplois moins bien payés, à temps partiel ou à durée déterminée. Aujourd’hui, les patrons voudraient engager quand la production tourne à plein régime et licencier plus facilement quand la crise menace à nouveau.

    Les allocations de chômage, de pension, de maladie,… ne sont pas garanties

    Les allocataires sociaux ont aussi fait les frais de la politique néo-libérale. D’après le Bureau du Plan, une allocation de chômage de 1980 valait en moyenne 42% du salaire moyen; en 2003, ce n’était plus que 28%! L’allocation d’invalidité est tombée de 44% à 33% du salaire. Les pensions n’ont pas été adaptées au bien-être (liées aux salaires) et ont perdu en pouvoir d’achat

    La surproduction engendre le chômage de masse

    La politique généralisée de démantèlement de nos droits est la conséquence de la surproduction qui est récurrente sous le capitalisme. Dans un marché libre, basé sur l’appropriation de la plus-value par les capitalistes (l’exploitation), il arrive à un certain moment que les salariés ne soient plus capables d’acheter tout ce qu’ils produisent. Les capitalistes peuvent certes acheter plus de choses, mais pas tout ce que les travailleurs produisent en trop. «En trop» pour le marché, pas pour les besoins.

    En outre, les patrons ne cessent de pomper les richesses de la société, car il faut toujours plus d’investissements dans de nouvelles technologies et de nouvelles machines pour soutenir la concurrence.

    Les profits des capitalistes proviennent du travail non payé aux salariés. Mais la concurrence finit par acquérir à son tour les nouvelles machines. Cette course aux investissements dans les machines plutôt que dans la main d’oeuvre productrice de plus-value diminue la marge de profit sur chaque euro investi dans la production. La vague de luttes ouvrières du début des années septante a exercé une forte pression à la baisse sur les profits. La crise de surproduction n’en était pas moins à l’oeuvre.

    Que font les capitalistes s’ils ne peuvent plus écouler leurs produits et que les profits baissent? Ils tentent de rétablir leurs profits en licenciant une partie des travailleur s et en faisant travailler les autres plus durement. Ils font pression sur les salaires et hurlent que le coût du travail est trop élevé. Les gouvernements belges successifs ne cessent de baisser les «cotisations patronales» – comme si les patrons les payaient de leur poche… – à la sécurité sociale depuis les années quatre-vingt. Si les profits des patrons s’en portent mieux, il en va tout autrement de l’emploi. D’après les statistiques de l’ONEm, près de 17% de la population active dépend d’une façon ou d’une autre du chômage. Ce chiffre ne reprend pas tous les chômeurs, surtout des chômeuses, qui ont été radiés dans les années nonante.

    L’inconvénient des mesures que prennent les capitalistes ou leurs gouvernements pour rétablir les profits, c’est qu’elles aggravent le problème de départ en élargissant le fossé entre la production et le pouvoir d’achat de la population. Des périodes de croissance peuvent y pallier temporairement, mais elles deviennent plus faibles tandis que les crises deviennent plus profondes. Les Ceci est le capitalisme: la pauvreté et la misère pour la majorité de la population mondiale Etats-Unis connaissent aujourd’hui la reprise économique la plus lente depuis la Deuxième Guerre mondiale. Jamais la création d’emplois ne s’était fait attendre aussi longtemps en période de «relance». Les potentialités technologiques et productives se heurtent au carcan du marché capitaliste.

    Depuis le milieu des années septante, les pouvoirs publics, les particuliers et les entreprises accumulent des montagnes de dettes qui ont permis de différer la crise aussi longtemps que possible. L’endettement permettait de réduire le fossé entre la production et la consommation. Mais les dettes doivent être remboursées tôt ou tard sous peine de fragiliser tout le système. D’où une spirale de crises plus graves les unes que les autres qui resteront insolubles tant que la propriété privée des grandes entreprises se maintiendra.

    COMMENT CONSTRUIRE UN CONTRE-POUVOIR

    La lutte des classes découle naturellement de l’économie capitaliste. C’est aussi la seule issue pour la majorité de la population.

    Les travailleurs vont de nouveau recourir à leurs instruments classiques, comme les syndicats, pour défendre leurs intérêts. Les anciens partis ouvriers – la social-démocratie incarnée par le PS et le SP.a – n’ont pas seulement viré à droite comme la direction syndicale, ils ont carrément changé de nature de classe. Les travailleurs ne voient plus le PS et le SP.a comme des instruments valables pour défendre leurs intérêts. Lorsqu’une lutte de grande ampleur se déclenchera, elle se détournera de ces partis et s’y heurtera même. Elle ne débouchera plus sur une réelle opposition ouvrière au sein de la socialdémocratie. Le lien historique entre la classe ouvrière et ces partis est irrémédiablement rompu. C’est pourquoi le MAS défend aujourd’hui l’idée d’un nouveau parti des travailleurs. L’existence en soi d’un tel parti n’est pas une garantie de succès comme l’a démontré l’expérience de Rifondazione Comunista en Italie ou du SP aux Pays-Bas. C’est pourquoi le MAS tenterait de gagner un tel parti à son programme socialiste révolutionnaire. Nous agirions en son sein comme un courant marxiste pour accélérer la formation d’un parti socialiste de masse au niveau mondial afin de pouvoir élever la société à un stade supérieur.

  • Démocratie ouvrière ou démocratie participative?

    LE FORUM social mondial (FSM) s’est tenu pour la première fois dans la ville de Porto Alegre au Brésil. Ce choix n’était pas dû au hasard. Le maire PT de Porto Alegre y a introduit le «budget participatif». C’est donc la population qui décide, via des comités de quartier, de la ventilation des dépenses communales entre les différents départements: la voirie, l’enseignement, la police, le logement social, etc.

    Nombre de militants anti-mondialistes y ont vu une alternative à la démocratie en trompe-l’oeil que nous connaissons. Le «hic», c’est que la population n’a rien à dire sur l’enveloppe globale du budget communal. Celleci est fixée par les élus sur base des recettes fiscales et des subventions du gouvernement régional ou fédéral. Comme l’enveloppe budgétaire ne suffit pas à satisfaire tous les besoins, la population est contrainte de choisir. Par exemple, entre l’éclairage d’une rue ou l’engagement d’une institutrice. Pas question de remettre en question la propriété privée des moyens de production qui est le corollaire de la démocratie bourgeoise. C’est donc la démocratie des propriétaires d’entreprises et de biens mobiliers, immobiliers et fonciers.

    On oublie souvent que la démocratie bourgeoise, sous sa forme originelle la plus pure, excluait du droit de vote les ouvriers et les femmes. Le suffrage universel est une altération de ce modèle originel qui a été imposée par la lutte du mouvement ouvrier. Dès lors que les travailleurs pouvaient voter, le personnel politique de la bourgeoisie devait rivaliser d’artifices pour faire passer les intérêts de la minorité exploiteuse pour l’intérêt général.

    Mais les yeux des travailleurs finissent par s’ouvrir tôt ou tard. Aujourd’hui, les politiciens se livrent à une surenchère «d’initiatives citoyennes» pour «réconcilier le citoyen et la politique». Autant de tentatives de ravaler la façade décrépie de la démocratie bourgeoise. Ses défenseurs n’en sontil pas réduits à soutenir qu’elle est «le pire système à l’exception de tous les autres»? Quel aveu de faillite!

    Le mouvement ouvrier n’a pas seulement ébranlé les fondements de la démocratie bourgeoise. Il a aussi généré une forme de démocratie autrement plus authentique. Cette démocratie ouvrière a vu le jour pour la première fois en 1870 lors de la Commune de Paris. Les ouvriers insurgés ont alors élu des représentants qui étaient révocables à tout moment. Ils ne gagnaient pas plus que le salaire moyen d’un ouvrier. Les élus ne se retranchaient pas derrière la soi-disant séparation des pouvoirs, mais ils étaient responsables de l’exécution et du respect des décisions qu’ils prenaient.

    La Commune a pris une série de mesures en faveur de la classe ouvrière et des classes moyennes, n’hésitant pas à opérer de profondes incursions dans le régime de la propriété privée. La propriété collective des moyens de production est en effet le corollaire de la démocratie ouvrière. La Commune sera écrasée dans le sang l’année suivante. Le siècle suivant verra son expérience reprise et généralisée par les conseils ouvriers. Les conseils ouvriers prendront le pouvoir en Russie en 1917. L’arriération du pays et l’isolement de la révolution provoqueront l’étouffement de la démocratie ouvrière par la bureaucratie stalinienne. Des conseils ouvriers apparaîtront dans de nombreux pays tout au long du XXème siècle mais ils seront réduits à l’impuissance par l’absence d’un parti révolutionnaire capable de les orienter vers la prise du pouvoir. A chaque fois le régime bourgeois rétablira son autorité, le plus souvent par une contre-révolution violente.

    La démocratie ouvrière n’en reste pas moins le seul régime dans l’histoire qui a permis à la majorité de la population de se gouverner ellemême. Elle brisera tôt ou tard le carcan de la démocratie bourgeoise et du régime de propriété qu’elle incarne.

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