Category: Transports publics

  • Pensions, organisation du travail, etc. C’est toute la politique de la SNCB qui est sur la mauvaise voie !

    La colère est grande parmi les cheminots. Au début, on a parlé de journées de grève de la part de différents syndicats. Seule une mesure bureaucratique de la direction – qui veut de plus en plus déterminer comment le personnel peut et ne peut pas protester – a assuré que seuls les jours de grève de la CGSP ont survécu. Les membres des autres syndicats sont également en colère, et l’attaque contre les pensions n’en est pas la seule source. Le problème est plus profond et plus structurel : les politiques de la direction de la SNCB et du gouvernement sont sur une mauvaise voie.

    PDF de notre tract

    Travailler plus longtemps pour des pensions plus basses

    La mobilisation largement suivie contre les réformes des pensions du gouvernement a conduit à un report du système des pensions à point. Après la manifestation particulièrement réussie du 16 mai – en partie le produit d’une vaste campagne d’information avec le Journal des pensions – ce report est tout à fait certain. Cependant, il ne s’agit pas d’un retrait : la proposition de réglementation des professions lourdes dans le secteur public est un tremplin vers la pension à point.

    Les pensions constituent un point faible de ce gouvernement de droite. Début juin, une enquête de la VTM, entre autres, indiquait que 71% de la population flamande et 82% des Wallons estiment que le système de pension ne leur offrira pas de vieux jours confortables. Les deux tiers s’opposent au relèvement de l’âge de la pensions. Une majorité claire rejette la politique actuelle d’attaques contre les pensions !

    Les médias établis feront tout ce qui est en leur pouvoir pour ne pas discuter des raisons de la grève de la SNCB. Il ne s’agira que de divisions entre les dirigeants syndicaux, de jeunes pénalisés pour se rendre à un camp, de service minimum, etc. Aux militants et au personnel d’expliquer et de concrétiser les raisons de l’action.

    Oui, les passagers seront incommodés. Mais ces voyageurs font aussi partie de la grande majorité de la population qui n’est pas d’accord avec la politique du gouvernement en matière de pensions. Ils ne veulent pas travailler jusqu’à 67 ans pour une pension indigne ! Et soyons clairs : depuis des années, économiser sur la qualité, l’accessibilité et la ponctualité des services pour tous a été un véritable échec.

    Donnons des exemples concrets : un nouvel accompagnateur de train aura jusqu’à 430 euros de moins de pension par mois et devra travailler huit ans de plus ! Tous les métiers de la SNCB seront perdants du fait de la proposition de règlement. Ne tombons pas dans le piège d’une liste dans laquelle nous nous sommes joués les uns contre les autres, mais défendons ensemble le maintien (et l’amélioration) de la réglementation actuelle !

    C’est toute la politique qui est erronée

    D’autres mesures s’ajoutent encore en plus de l’attaque contre les pensions. Les conditions de travail sont sous pression avec la centralisation des services, le service de 12 heures ou l’augmentation de 2% de la productivité du matériel roulant. La charge de travail est déjà élevée et la direction veut en rajouter. Tout cela fait partie d’une politique d’austérité à la SNCB.

    Nous devons rejeter cette politique dans son ensemble. C’est évident, il est justifié de s’opposer à cela : ce n’est pas à la direction de déterminer comment le personnel peut (et ne peut pas) réagir. Rejeter les préavis de grève représente un dangereux précédent et il faut s’y opposer. Si le gouvernement et la direction limitent la protestation, ce n’est pas pour défendre les voyageurs, mais pour pouvoir imposer plus facilement leur propre politique d’austérité (ce qui affecte à la fois le personnel et les voyageurs).

    De plus, pour la première fois, il y aura un service minimum. Le système ne fonctionne pas très bien – plusieurs membres du personnel ne savaient pas s’ils avaient transmis leur choix correctement et efficacement – et il y a aussi une discrimination flagrante (ceux qui passent de la grève au travail ont plus de temps pour le faire que ceux qui vont dans la direction opposée… !!) Ici et là, les membres du personnel ont été appelés pour être interrogés quant à leur choix.

    La meilleure manière de répondre aux attaques contre le droit de grève et aux divisions entre les syndicats est d’expliquer patiemment quelles sont les mesures, pourquoi elles sont désastreuses pour le personnel et les passagers et comment nous pouvons défendre des transports publics plus nombreux et de meilleure qualité. Le personnel travaille au quotidien à des horaires impossibles pour la SNCB. Il nous faut un financement public plus important pour un programme ambitieux visant à des services plus nombreux et de meilleure qualité. C’est également dans l’intérêt des passagers et c’est une réponse à la crise de la mobilité et à la pollution.

    Mais des transports publics plus nombreux et de meilleure qualité, ce n’est pas le projet du gouvernement. Il veut mettre tous les services publics à sec : d’abord les étouffer et ensuite les privatiser. C’est également évident, par exemple, chez De Lijn. Nous ne serons que plus fort si nous réagissons tous ensemble : cheminots, chauffeurs de bus, agents pénitentiaires, etc. Au lieu d’actions séparées, il nous faut un plan d’action crescendo visant à une participation maximale afin de réunir la grande majorité de ceux qui rejettent la politique sur les pensions.

    De cette façon, nous ripostons immédiatement aux tentatives de nous monter les uns contre les autres avec cette politique classique de diviser pour régner. Bacquelaine, Bellot et toute leur clique poussent le personnel et les passagers vers une voie sans issue, notre lutte est nécessaire pour faire tourner les aiguillages dans une autre direction !

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    [box type=”shadow” ]La proposition sur les professions lourdes dans le secteur public signifie l’abolition des tantièmes préférentiels : chaque année, le fonctionnaire accumule un soixantième de sa pension, ce qui, après 45 ans, lui donne droit à 75% du revenu médian des 10 dernières années de sa carrière.

    Dans le cas des tantièmes préférentiels, ce n’est pas le 60e, mais le 48e (conducteurs SNCB, postiers, pompiers, etc.), le 50e (cadre opérationnel de la police et de l’armée) ou le 55e (enseignants). Dès que 75% du bonus (préférentiel) est atteint, on a droit à une pension complète.

    Le gouvernement veut s’en débarrasser et remplacer le système par une liste de professions lourdes pour lesquelles un coefficient est attribué à une année de carrière : par exemple 1,1 au lieu de 1 afin que vous puissiez prendre votre retraite plus rapidement.

    Il y a, bien sûr, une tentative de dresser les professions les unes contre les autres, certaines professions lourdes la liste n’étant pas considérées comme si lourdes, au choix.

    Le fait est, cependant, que 62% des fonctionnaires ont actuellement un tantième préférentiel dans le secteur public, alors que la liste des professions lourdes qui semblaient également approuvées par le gouvernement et deux syndicats réduit ce pourcentage à 50%.[/box]

  • [10/10 – La parole aux grévistes] Un conducteur de bus

    La colère gronde dans l’ensemble des services publics. Des années de fonctionnement avec des moyens insuffisants ont alimenté une grande frustration, tant parmi le personnel qu’auprès des usagers. Les raisons de participer à la journée d’action du secteur public du 10 octobre sont nombreuses. Et qui pourrait expliquer cela mieux que les grévistes eux-mêmes ?

    Les années de réduction de budget commencent vraiment à peser

    “Les années de réduction de budget commencent vraiment à peser. Tout ce qui compte, c’est le coût et la prétendue efficacité. Le personnel se trouve à la dernière place, avec les voyageurs. Toute la structure de De Lijn [la société flamande de transport en commun, NDT] est orientée vers la libéralisation du secteur et la privatisation de différentes parties. C’est pourquoi on nous dit que nous devons être concurrentiels.

    ‘‘La grève de quatre jours que nous avons menée début juillet, notamment pour le respect de l’augmentation de salaire prévue dans le dernier accord interprofessionnel, est encore fraîche dans les esprits. Ses causes restent sur la table. La charge de travail, la mauvaise organisation des rotations, le mauvais matériel,… tout ça n’a pas changé. Une grande partie du personnel va certainement participer à la grève, sans beaucoup d’enthousiasme toutefois. Nous n’avons jusqu’ici aucune perspective quant à la manière dont la lutte sera menée et dont nous pouvons la gagner. Et en plus, il n’y a pas de front commun syndical. Il est permis de douter que cette grève fasse une différence.

    ‘‘Après la précédente grève de quatre jours, on a l’impression que l’on décide à notre place et non avec nous si nous devons partir en grève et/ou conclure un accord. Nous avons besoin d’un plan d’action vigoureux, bien élaboré et allant crescendo, avec une large campagne à destination des collègues et des usagers. Un élément crucial, c’est d’organiser autant que possible des réunions du personnel et des assemblées syndicales intersectorielles. Et pas seulement pour y aller écouter, mais aussi pour nous-mêmes décider, entre collègues et militants, de si et comment mener des actions.

    ‘‘Il nous faudra aussi un programme de revendications qui comporte également des exigences spécifiques par secteur.’’

  • La SNCB réduit les heures d’ouvertures de 33 guichets. Vous avez dit “service public” ?

    Dans un communiqué particulièrement cynique, la SNCB a annoncé sur son site web la réduction des heures d’ouverture des guichets dans 33 gares belges dès le mois d’octobre 2017. Au nom de la « modernisation » de l’entreprise, l’accessibilité du service public sera une nouvelle fois mise à mal.

    « Les voyageurs optent de plus en plus souvent pour les automates de vente […] Dans l’intérêt de ses clients, la SNCB souhaite utiliser ses ressources là où elles sont les plus utiles pour le voyageur » : voici comment la direction du rail justifie sa décision de fermer des guichets dans des gares où mbarquent pourtant plusieurs milliers de voyageurs par jour (1). Sans doute beaucoup de ressources ont-elles été utilisées pour payer des « experts » en communication. Les voyageurs, eux, subiront de nouveau une dégradation du service.

    En interne, depuis plusieurs années, le « plan 3 X 20 » est d’application. Ce plan d’action vise, à terme, à réduire à 20% la part des achats effectués aux guichets. Comme le relève l’association Navetteurs.be, « c’est par obligation et pas par choix que les usagers optent pour d’autres canaux de vente» (2). La présence toujours moins nombreuse des guichetiers a obligé les utilisateurs à s’orienter vers les automates. Le syndicat CGSP Cheminots a lui aussi réagi à l’annonce des nouvelles fermetures : alors que cette décision aura un impact important sur le personnel, il n’avait même pas été tenu au courant.

    En août 2016, le « Gezinsbond » (équivalent flamand de La Ligue des familles) publiait les résultats d’une étude sur « l’analphabétisme numérique » (3). Autrement dit : l’incapacité pour toute une couche de la population d’utiliser les outils informatiques, y compris les plus basiques. Ainsi, 1 personne sur 3 en Belgique n’est pas capable d’utiliser un traitement de texte. Combien d’entre elles font erreur ou évitent le train lorsqu’elles doivent embarquer dans une gare où les guichets ne sont plus disponibles ?

    Cette « fracture numérique » ne touche pas simplement les personnes les plus âgées, mais aussi les plus pauvres. En tant que service public, la SNCB a le devoir de garantir un accès équitable à tous ses usagers. Mais depuis qu’elle considère les voyageurs comme des « clients », on la voit souvent agir comme une entreprise privée : l’important n’est plus de fournir un service de qualité, mais de réduire au maximum les coûts.

    Souvent réticents, les voyageurs n’ont pas eu d’autres choix que d’utiliser les automates de vente. Certains voyageurs ne savent pas les utiliser correctement. D’autres font des erreurs, parfois en payant un billet trop cher, alors qu’un guichetier aurait pu les conseiller sur le tarif adéquat. Mais ce n’est pas le seul rôle du personnel de vente, qui assure aussi naturellement une surveillance humaine dans les petites gares. Il peut constater et prévenir certaines incivilités. Près de 90% des utilisatrices des transports en commun ont déjà été victime de harcèlement(4). Avoir un témoin à disposition pourrait être très utile. Et pour les autres fonctions du personnel aussi, il est plus rassurant de savoir que les gares sont gardées. En fait, nos ministres nous parlent sans cesse de sécurité, mais lorsque cela nécessite d’y investir des moyens humains, c’est silence radio.

    Le gouvernement veut imposer son projet de « service minimum » sur le rail en cas de grève. Mais dans le même temps, il a considérablement réduit la dotation de la SNCB(5). La réduction des heures d’ouverture des guichets est l’une des nombreuses conséquences de cette décision. Si le gouvernement voulait vraiment améliorer le service aux voyageurs, il investirait dans les transports en commun. Ce que les voyageurs et les travailleurs veulent, c’est un service de qualité partout, avec les moyens humains et techniques nécessaires. Nous devons nous battre pour un changement radical de politique.

    NOTES

    1. https://www.rtbf.be/info/belgique/detail_le-guichetier-ne-fait-pas-que-vendre-des-tickets-denonce-la-cgsp-face-aux-reductions-annoncees?id=9697755
    2. https://www.facebook.com/navetteurs.be/posts/10156717118258532

    3. https://www.gezinsbond.be/_publicaties/Gezinspolitiek/Digitalisering/

    4. http://www.marieclaire.fr/,harcelement-dans-les-transports-87-des-femmes-en-sont-victimes,824798.asp

    5. https://www.rtbf.be/auvio/detail_sncb-erreur-ou-pas-erreur?id=1964378

  • Non à la privatisation ! Les services publics sont à nous !

    “La privatisation de la SNCB n’est pas exclue’’, a déclaré Johan Van Overtveldt, ministre N-VA des Finances. Le gouvernement a décidé d’examiner toutes les participations de l’État fédéral dans les entreprises et Van Overtveldt a tenu à directement donner le ton.

    Charles Michel l’a rappelé à l’ordre: une privatisation de l’ensemble de la SNCB ne serait pas encore à l’ordre du jour. Peut-être le gouvernement envisage-t-il de tout d’abord diviser l’entreprise pour en vendre les parties rentables non endettées à prix d’ami… Pendant ce temps, le statut du personnel du secteur public est également progressivement éliminé pour faciliter les privatisations futures. Une privatisation immédiate de la SNCB n’est pas discutée, la vente complète de Bpost et Proximus, elle, oui !

    La privatisation revient à s’attaquer aux services publics, au personnel et aux usagers. L’argument de la réduction de la dette publique par la vente de sociétés publiques ne tient pas debout : les dividendes de Bpost, Proximus, Belfius et BNP Paribas ont rapporté 890 millions d’euros au gouvernement l’année dernière. Cependant, la diminution de la dette générée par leur vente ne permettrait d’économiser que 600 millions d’intérêts. L’édito du Soir des 26 et 27 août résumait : ‘‘Quel bon père de famille vendrait dès maintenant un appartement lui rapportant 900 euros par mois au seul motif d’en économiser 600 par ailleurs?’’ Il s’agit d’un choix politique conscient visant à en finir avec les participations d’État.

    Les entreprises publiques ont le potentiel de permettre à la collectivité de financer ‘‘les PME s’agissant de Belfius, les investissements dans les infrastructures s’agissant de Proximus ou le service au citoyen s’agissant de Bpost’’ (Le Soir, même édition). Mais le service aux travailleurs et à la collectivité en général n’est pas ce que le gouvernement a à cœur. Alexander De Croo (Open VLD) n’a que le mot ‘‘efficacité’’ à la bouche, dans l’esprit des libéraux c’est synonyme de rentabilité financière. Entre 2008 et 2015, 7.000 emplois sur 30.000 ont été perdus chez Bpost. Sur cette même période, la moitié des 1300 bureaux de poste a disparu. Le prix du timbre a augmenté de 0,46 à 0,79 euro depuis 2006. ‘‘Efficacité’’? Pour les actionnaires et leurs représentants politiques, certainement. Mais pas pour le personnel, les usagers et la collectivité.

    Lorsque la possible privatisation totale de Bpost et de Proximus a été discutée plus tôt cette année, De Croo proposait alors d’épargner la SNCB en raison des troubles sociaux que cela causerait. Pour la droite, s’en prendre au secteur public, c’est aussi un bon moyen de s’en prendre au mouvement organisé des travailleurs. En abandonnant les cheminots à leur sort lors des actions de grève spontanées du printemps 2016, seuls et divisés sur base communautaire, les dirigeants syndicaux ont perdu une bonne partie de la confiance de la base. La droite veut saisir l’occasion pour remettre sur table le service minimum et la privatisation.

    La résistance s’impose. Il faut entrer en action non seulement de manière défensive contre le manque d’investissement qui prépare la voie vers la privatisation, mais aussi de manière offensive. Les transports publics sont d’une importance cruciale contre les embouteillages et afin de disposer d’une politique de mobilité écologique. Au lieu de sacrifier tout cela pour satisfaire la soif de profits du secteur privé, il faut au contraire augmenter les moyens du secteur public. Cela exige de se battre et de défendre une alternative politique qui se base sur les intérêts de la majorité de la population et qui vise à changer de société.

  • SNCB. Résistance maximale pour un service maximal

    Le gouvernement fédéral souhaite imposer un service minimum aux cheminots en cas de grève. Selon ce projet, le personnel désireux de faire grève devrait s’enregistrer quatre jours au préalable pour que des horaires de remplacement soient assurés. Un gréviste qui ne se serait pas fait connaitre à l’avance recevrait une sanction. Voilà ce que le ministre Bellot (MR) veut faire du droit de grève.

    Pour le gouvernement, le rail devrait fonctionner avec un minimum de moyens (à l’exception notable des salaires et bonus des dirigeants des entreprises…). Pareille logique a immanquablement de néfastes répercussions sur la sécurité et la qualité du service. Au lieu de s’en prendre aux raisons du mécontentement tant des usagers que du personnel, le gouvernement vise à monter ces derniers les uns contre les autres. Il veut aujourd’hui franchir une nouvelle étape en s’en prenant au droit de grève et aux possibilités de s’opposer à la politique ferroviaire actuelle.

    Pour qu’un nombre même limité de trains puisse rouler, certaines catégories du personnel doivent être présentes à leur poste quasiment au complet. Le manque de personnel est tel chez les cheminots qu’on rigole régulièrement sur le fait qu’il faudrait de toute manière engager plus pour assurer correctement ce fameux service minimum… C’est pour défendre de meilleures conditions de travail et, par conséquent, une meilleure prestation de service que le personnel entre en action. Le gouvernement veut donc empêcher les revendications exigeant un service optimum de trouver leur chemin. Cela ouvre bien entendu la voie pour une nouvelle dégradation du service au détriment non seulement des cheminots, mais aussi des passagers.

    Si le gouvernement parvient à concrétiser ce projet anti-grève, soyons certains que d’autres secteurs suivront. Il faut riposter en défense du droit de grève et d’un service maximal, en œuvrant à construire la solidarité entre les différents secteurs et avec les passagers.

  • SNCB : la campagne de criminalisation des droits syndicaux bat son plein

    Gouvernement et direction entendent limiter le droit de grève par tous les moyens possibles. Exclusion des petits syndicats, service minimum, poursuites judiciaires… Les attaques se succèdent contre les organisations de travailleurs, laissant présager l’arrivée de nouvelles mesures antisociales.

    Par un cheminot de Libre Parcours (*)

    Le mouvement syndical ayant historiquement un poids lourd au sein des chemins de fer, les thatchériens au pouvoir multiplient les attaques pour l’affaiblir. Au nom de la ‘‘modernisation’’ de la société, tous les moyens sont bons pour criminaliser la contestation. Une stratégie qui vise à miner la capacité de résistance des syndicats, et donc à préparer les futures charges contre les conditions de travail avec, en ligne de mire, la libéralisation du secteur.

    Le service minimum : une attaque en règle contre le droit de grève

    Annoncée dès la formation du gouvernement, la mise en place du service minimum fait office de mesure phare. Le ministre Bellot a lancé la date du 31 décembre comme ultimatum pour que syndicats et direction trouvent un accord sur ses modalités. S’il n’y a pas de compromis – ce vers quoi on se dirige – le gouvernement passera en force. Plusieurs scénarios sont possibles, mais l’un d’eux est plus probable le délai de préavis serait allongé de 10 à 12 jours et chaque cheminot devrait prévenir 72 heures à l’avance s’il compte participer à la grève ou non.

    Une méthode qui permettrait bien entendu aux directions d’intensifier la pression individuelle sur les candidats à la grève. En fonction des effectifs prévus, une sorte de plan de transport minimum (desservant principalement les grandes lignes) serait organisé. La SNCB passerait un accord spécial avec le SPF Santé publique pour contrôler les malades le jour de la grève, afin de lutter contre les ‘‘certificats de complaisance’’ avec des sanctions lourdes à la clé. Sur les piquets, les travailleurs qui perturberaient le trafic des trains seraient lourdement mis à l’amende.

    La mise en pratique de ce plan sera bien entendu beaucoup plus complexe que le gouvernement ne le laisse présager. Une forte participation à la grève de certaines fonctions-clés parviendrait quand même à bloquer le trafic. Le nombre limité de trains qui circuleront seront sans doute bondés, causant retards et mécontentement chez les voyageurs, voire problèmes de sécurité. Le service minimum tel que vendu par les professionnels de la communication qui nous gouvernent sera probablement plus un rêve qu’une réalité.

    Il ne faut cependant pas sous-estimer la détermination de ce gouvernement. Si la mise en pratique de ce plan s’avère chaotique, mais que personne ne s’y oppose, la majorité pourrait être tentée d’aller plus loin. Des réquisitions ne sont pas à l’ordre du jour, mais l’expérience nous a montré que rien n’est impossible quand la droite dure n’a pas face à elle la résistance organisée des travailleurs. Si certains projets de la direction sont d’évidence foireux, cela ne peut pas servir d’excuse pour ne pas organiser la résistance : leur laisser le champ libre est un jeu très dangereux.

    Exclusions et intimidations des syndicalistes

    Mais le passage en force sur le service minimum pourrait n’être que l’arbre cachant la forêt. Depuis le vote d’une nouvelle loi le 3 août dernier, le Syndicat Indépendant pour Cheminots (SIC) et le Syndicat Autonome des Conducteurs de Trains (SACT) – deux syndicats minoritaires – ne sont plus reconnus comme ‘‘organisations agréées’’. Conséquences : ils sont désormais exclus de certains organes de concertation et ne peuvent légalement plus déposer de préavis de grève. Le gouvernement et les directions à son service ont donc décidé, en tant qu’employeurs, de la possibilité et de la méthode avec lesquelles les travailleurs peuvent s’organiser. Le droit à la grève – un droit collectif généralement et explicitement reconnu comme un droit humain – est ainsi bafoué.

    Depuis plusieurs années, nous assistons aussi progressivement à l’apparition de techniques d’intimidation des syndicalistes. Les huissiers de justice sont dorénavant systématiquement envoyés sur chaque piquet de grève au nom de la sécurité. Un délégué syndical actif est poursuivi en justice pour avoir prétendument agressé une femme enceinte à un piquet. Un autre est accusé d’avoir saboté criminellement des voies de chemin de fer?! Autant de mensonges éhontés qui illustrent que les directions du rail sont à présent prêtes à tout pour affaiblir les syndicats.

    Tout comme dans les autres secteurs, la résistance à la criminalisation de nos droits doit être organisée du mieux possible. Cela commence par un plan d’information à destination des usagers et des cheminots, pour que les enjeux soient correctement compris. Nous devrions alors mettre toutes nos forces dans la mise en place d’un nouveau plan d’action étalé dans le temps et allant crescendo, avec des objectifs clairs et en y impliquant un maximum de monde.

    (*) www.libreparcours.net

  • Un service minimum pendant les grèves de bus? La N-VA à l’offensive…

    delijnDébut octobre, une commission du parlement flamand a voté une résolution pour demander que le nouvel accord de gestion de la société de transports en commun De Lijn comprenne une clause sur le service minimum en cas de grève. L’initiative a été prise par la N-VA, ce qui n’est pas une surprise, avec le soutien de tous les partis de majorité. Il ne s’agit encore que d’une recommandation, mais c’est une véritable provocation de même qu’un prélude à une nouvelle attaque contre le droit de grève..

    Réaction d’un chauffeur de bus

    Le ministre flamand Ben Weyts (N-VA) a déclaré que les négociations sur le nouveau contrat de gestion de De Lijn constituent le bon moment d’introduire un service minimum. La N-VA doit finir par admettre que le service minimum reste une compétence fédérale. Mais elle souhaite que la direction et les syndicats se mettent d’accord sur ce service minimum. A la SNCB également ces mêmes partis de droite, rejoints par le MR, affirment vouloir donner ‘‘une chance’’ au dialogue social même si les discussions ne doivent se limiter qu’aux différentes manières d’instaurer un service minimum! Le gouvernement a du reste déjà précisé qu’il finira par imposer le service minimum même sans accord entre syndicats et direction. Quand pareil ultimatum arrivera-t-il à De Lijn ?

    Pour eux, le problème, c’est le droit de grève…

    Les syndicats de De Lijn parlent d’une déclaration de guerre (CGSP) et d’intimidation (CSC). La CGSP affirme que le contrat de gestion doit être utilisé pour garantir et construire la prestation de service, même dans les endroits moins habités et donc moins rentables.

    Les concessions ont déjà été nombreuses par le passé. Pour éviter que des grèves sauvages ne surviennent, un accord prévoit déjà qu’un préavis de grève doit être déposé 14 jours avant la tenue d’une grève et que certaines catégories de personnel (dispatching, contrôleurs et techniciens) puissent déjà être réquisitionnées pour garantir la sécurité. Mais aucune concession ne sera jamais suffisante.
    Certains collègues argumentent de laisser introduire ce service minimum et qu’il sera évident que c’est une mesure impossible à mettre en oeuvre. On peut alors se demander quels voyageurs bénéficieront d’un transport et avec quelles conséquences pour la sécurité ? Comment les choses seront-elles organisées avec les lignes privées sur le réseau et qu’en sera-t-il de leur droit de grève ? Les problèmes seront effectivement nombreux et générateurs de chaos. Mais laisser la mesure être introduite pour prouver qu’elle ne fonctionne pas est dangereux. Pour ce gouvernement, ce serait plutôt un argument pour aller encore plus loin dans la limitation du droit de grève. Ce n’est pas une coïncidence si les partis de droite ne parlent plus de service minimum mais de service garanti. Le gouvernement et le patronat ne seront pas satisfaits tant que la totalité du droit de grève n’aura pas fini à la poubelle.

    …pour nous, c’est le manque de service ‘normal’ le problème !

    Selon les politiciens de droite, le transport public perd le soutien de l’opinion à cause des grèves. Ce sont les vagues d’assainissements budgétaires le souci. En réalité il y a chaque jour un service qui n’est que minimal. Si le gouvernement flamand était vraiment préoccupé par les utilisateurs des transports publics, il opterait pour un plan d’investissement massif.

    Le gouvernement fait le contraire avec une nouvelle structure qui ouvre la voie à une plus grande libéralisation et privatisation de parties des transports en commun. Les usagers n’ont aucun intérêt à retirer du service minimum ou d’autres attaques contre notre droit de grève. La gestion austéritaire est désastreuse tant pour le personnel que pour les voyageurs. Il faut lutter ensemble.

    Combattons ensemble pour un plan d’investissement massif dans tous les services publics couplé à une véritable lutte contre ce gouvernement. Un programme offensif tel que celui de Jeremy Corbyn en Grande-Bretagne (favorable à la renationalisation totale des chemins de fer par exemple) peut générer un grand enthousiasme.

  • Stop à la répression des syndicalistes combattifs!

    jordan_comite

    Le cheminot Jordan Croeisaert a reçu la sanction la plus lourde avant le licenciement (3 mois de suspension), pour des faits qui se sont déroulés durant les grèves des 6 et 7 janvier 2016.

    Comme vous le savez, en ces temps d’austérité sévère et de restrictions budgétaires, les travailleurs les plus combattifs qui s’opposent à la logique néolibérale sont systématiquement criminalisés.

    Ainsi une attaque contre l’un d’entre nous est une attaque contre tous!

    Nous vous invitons donc à venir démontrer votre solidarité le 20 octobre à partir de 8h30 au 85 rue de France!

    TOUS ENSEMBLE CONTRE LA CRIMINALISATION DES SYNDICALISTES COMBATTIFS!!!!

    => Interview : “Une attaque contre un délégué, c’est une attaque contre nous tous”

    => Événement Facebook

  • La grève des cheminots ne concernait pas des ‘‘privilèges du personnel’’, mais la lutte contre la démolition des transports publics

    greve_cheminots

    Fin mai et début juin, plusieurs jours de grève ont éclaté sur le rail suite à la décision unilatérale de la direction de s’en prendre aux jours de crédit, des jours de récupération accordés puisque le personnel preste en pratique 40 heures pour une semaine de 36 heures de travail officiellement. Cela revient donc à augmenter le temps de travail pour un même salaire. Pourquoi la grève a-t-elle duré si longtemps ? Nous en avons discuté avec un conducteur.

    Article tiré de l’édition d’été de Lutte Socialiste

    ‘‘Le mécontentement est profond. En une bonne dizaine d’années, le nombre d’usagers a augmenté de 50 %, mais l’effectif a été réduit d’un quart. Le manque de ressources et d’investissements entraîne divers problèmes au niveau de l’équipement, une flexibilité accrue pour le personnel,… mais aussi plus de retards et de frustration tant chez le personnel que chez les voyageurs.

    ‘‘Et avec ça, le gouvernement veut encore supprimer 20 % de la dotation publique, soit environ 663 millions d’euros. Un train sur cinq trains deviendrait un ‘‘one-man-car’’, sans accompagnateur de train. Je suis accompagnateur, vais-je perdre mon emploi ? Par expérience, je sais que mon travail est important pour la sécurité, j’ai déjà empêché plusieurs accidents. Un train avec le conducteur pour seul personnel, c’est un train dangereux. 60 % du personnel des guichets devraient aussi disparaitre. Et vous pouvez toujours essayer de demander un renseignement à un distributeur automatique… La direction accuse le personnel de se battre pour sauvegarder des privilèges, mais économiser 663 millions, cela ne sera pas sans conséquence pour le service et donc aussi pour les voyageurs !

    ‘‘L’attaque sur les jours de crédit fut la goutte qui a fait déborder le vase. La direction fait comme si nous avions un rythme de travail de privilégiés alors que de nombreux collègues connaissent des horaires variés et parfois tout simplement impossibles. Combien gagnent les cadres supérieurs responsables de cette situation ?

    ‘‘Les actions de grèves ont été présentées comme une ‘‘prise en otage’’ des voyageurs. C’est un non-sens qui vise à diviser pour régner au profit de la direction et du gouvernement. Ce n’est que lorsqu’il y a grève qu’ils parlent de la qualité du service. On ne les entend parler que du service minimum, mais ils veulent surtout en finir avec le service maximum ! Si le gouvernement et les médias à sa botte se sentaient vraiment concernés par le sort des voyageurs, ils reviendraient sur les économies, ils soutiendraient les actions du personnel et ils investiraient pour développer des transports en commun décents. C’est d’ailleurs écologiquement nécessaire.

    ‘‘Il est vrai que nous avons besoin de mieux informer les voyageurs concernant nos actions. Aujourd’hui, le personnel lui-même est souvent mal informé. Ce qui a été négocié et avec quel résultat, nous l’avons appris dans les journaux, ceux-là mêmes qui avaient aveuglément soutenu la campagne de propagande de la direction. Les grèves spontanées ont illustré que la colère bouillonne. Mais il nous a manqué des mots d’ordre centraux. La direction syndicale a donc été capable, comme nous l’avons vu par la suite, de stopper les actions.

    ‘‘En fin de compte, un compromis est arrivé avec lequel nous perdons deux jours fériés extralégaux et également un jour de crédit en cas de maladie. C’est un recul, mais grâce au mouvement spontané, c’est un peu moins mauvais que la proposition initiale. Toutefois, beaucoup plus aurait été possible avec une lutte sérieusement organisée au niveau national. Et la question des menaces de sanctions pour les grévistes reste entière et sera négociée séparément.

    ‘‘Le mécontentement ne diffère pas entre la Flandre, Bruxelles et la Wallonie. Pourtant, le mouvement a été dépeint comme une grève ‘‘wallonne’’, comme si tout le monde avait continué le travail à Bruxelles et en Flandre. C’est un mensonge délibérément encouragé par la direction. Les chiffres du nombre de grévistes démontrent qu’ils étaient nombreux à faire grève en Flandre. Moins que du côté francophone, car les actions n’y ont quasiment pas été organisées. Oui, même les actions spontanées requièrent un minimum d’organisation.

    ‘‘L’initiative a été laissée à la base. À Anvers, nous avons organisé des réunions du personnel pour discuter avec les militants et les collègues de chaque étape des actions et des négociations. Cela permet de correctement mettre en œuvre les actions.

    ‘‘Il y aura encore des actions. Ce gouvernement veut détruire les transports publics. Il ne voit pas de problème à accorder 4 milliards d’euros de subsides pour les voitures de société, alors que 3 milliards pour la SNCB, ça serait trop. Au lieu d’économiser sur le dos des transports publics, nous avons urgemment besoin d’un plan d’investissements publics massifs. Ce gouvernement ne le fera pas, il faut le dégager par la grève.’’

  • SNCB: NON à la même attaque sous un autre emballage !

    greve_cheminotLa proposition B ne suffit pas. Option C: Organisons sérieusement la lutte !

    Les grèves spontanées du 25 mai au 3 juin ont illustré l’ampleur de la colère des cheminots. Une mesure après l’autre est unilatéralement imposée par la direction sans que les syndicats ne ripostent suffisamment.

    Libre Parcours, journal d’inforamtion et d’action pour et par des syndicalistes critiques des services publics // Libre Parcours en PDF

    Certains estiment que nous devons autant que possible sauver ce qui peut l’être grâce aux négociations. Mais seule la lutte paye ! A la suite des grèves spontanées, la direction a commencé à faire des concessions, bien que de façon minime. Une fois le souffle chaud de la grève disparu, elle a fait marche arrière à bien des égards et de nouveaux éléments sont même arrivés sur la table de négociation. Pensons à la proposition selon laquelle les nouvelles recrues à partir du 1er juillet obtiendraient seulement 20 jours de congé au lieu de 24.

    Pendant les grèves spontanées, il n’y a eu que peu de mots d’ordre des directions syndicales pour efficacement organiser la lutte. Cette semaine, la communication n’a guère été améliorée. Alors que le personnel attend avec impatience des informations sur ce qui est négocié entre syndicats et direction, les fuites dans les médias parlent de toute une série de mesures allant de vagues compromis à de nouvelles attaques. Les sanctions seraient maintenues, sans être notifiées dans le dossier du personnel.

    En fin de compte, il y a deux propositions sur table:

    A: Supprimer le jour férié du 15 novembre et calculer les jours de crédit sur base des heures prestées l’année précédente

    B: Supprimer le jour férié du 15 novembre, un jour férié extralégal tombant un samedi ou un dimanche et un jour de crédit par 28 journées de maladie

    La proposition A est pire que celle d’origine. Mais la proposition B avec de petites concessions – obtenues par notre lutte spontanée – reste une attaque sur nos droits. Organiser sérieusement la lutte avec un plan de communication et de mobilisation adéquat pourrait arracher davantage, jusqu’à la suppression de la proposition de la direction en tant qu’étape vers le blocage complet du modèle d’économie sur le dos du personnel.

    Ce jeudi 9 juin sont prévues diverses réunions de militants et assemblées générales de la CGSP/ACOD, mais pas partout. Jusqu’à présent, la CSC-Transcom n’organise généralement pas sa base. Les consultations et les discussions sont plus efficaces par le biais de réunions du personnel sur les lieux de travail ! Les directions syndicales ont presque laissé passer une semaine sans pleinement commencer la mobilisation. Et que dire des campagnes vers les usagers ? Il aurait au moins fallu utiliser cette semaine pour distribuer les tracts Trainopoly qui abordent brièvement plusieurs problèmes du rail !

    Le modèle d’économies ne fonctionne pas. Les premiers rapports sur l’accident mortel du dimanche 5 juin mettent en cause l’absence du système TBL1 +, même après qu’un incident similaire soit survenu en 2008. Beaucoup de gens s’interrogent sur la sécurité à la SNCB.

    Nous ne pouvons pas permettre à ce qui a spontanément commencé d’être maintenant décidé au-dessus de nos têtes. Nous ne feront pas valoir nos exigences dans le cadre de négociation imposées par la direction. Organiser la lutte, cela ne se fait pas dans les coulisses mais par l’implication des travailleurs et un plan de mobilisation. Pourquoi ne pas organiser des grèves hebdomadaires de 24 ou 48 heures accompagnées de réunions du personnel pour discuter de notre stratégie et de nos revendications pour les négociations?

    Seuls, nous ne pourrons pas vaincre. Mais les cheminots ne sont pas seuls. C’est partout que la coupe est pleine : chez les agents pénitentiaires, dans les services communaux, chez les pompiers, parmi les magistrats,… Il faut entrer ensemble en action pour se débarrasser de ce gouvernement. Ce gouvernement doit être renversé, et avec lui l’austérité qui fait des ravages dans tous les secteurs en termes de service et de conditions de travail. Autour de revendications offensives, nous pouvons construire la solidarité et l’unité exigée pour parvenir à la victoire.

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