Category: Non-marchand

  • Manifestation du non marchand à Bruxelles: Reportage photos (2)

    Les syndicats attendaient 10.000 personnes, ils étaient bien plus. Aujourd’hui, les pavés de Bruxelles ont connu la ”colère blanche” du non-marchand (secteur social, santé, accueil de l’enfance, socioculturel, etc.), venu réclamer la revalorisation de leurs emplois et plus de moyens pour faire face à la réalité du terrain. Cette manifestation était organisée en front commun syndical, rouges verts et bleus, et nationalement. A quelques jours des élections, quelques 13.000 travailleurs étaient venus s’exprimer dans un même mouvement, en français, en néérlandais ou en allemand. Tous ensemble contre leurs crises! L’unité des travailleurs contre le chaos capitaliste!

  • Manifestation ce mardi à Bruxelles: le non-marchand dans la rue !

    La semaine précédant les élections, les syndicats du non-marchand, tant au niveau fédéral que communautaire et régional, vont massivement descendre dans la rue pour asseoir leurs revendications par la force. La manifestation est organisée avec un mot d’ordre de grève pour libérer autant de travailleurs que possible.

    Par un délégué syndical du secteur

    Les négociations pour de nouveaux accords pluriannuels pour le secteur n’ont pas encore vraiment démarré. Contrairement au secteur privé où l’on décide d’un Accord InterProfessionnel (AIP) tous les deux ans, le non-marchand doit renégocier les accords tous les cinq ans seulement.

    Le timing ne pouvait être plus mauvais : en pleine crise économique, ce secteur (300.000 travailleurs) menace de devenir le dindon de la farce. Mais assurer la qualité de l’aide et des soins nécessite des investissements. Plus d’emplois, plus de pouvoir d’achat, de meilleures conditions de travail,… sont d’un intérêt vital. Le manque de personnel infirmier commence à prendre des proportions catastrophiques : les services hospitaliers sont çà et là fermés pour cause de manque de personnel. Les travailleurs du non-marchand gagnent aussi en moyenne 15% de moins que dans le privé, en partie à cause de l’absence d’un 13e mois complet.

    Tous les partis traditionnels annoncent que des coupes drastiques sont au programme après les élections. Lorsqu’il a fallu sauver les banques, le gouvernement n’a pas attendu des mois pour y pomper des milliards d’euros. Le carnet de revendications du nonmarchand ne bénéficie pas de la même attention.

    Ces derniers mois, l’attitude des dirigeants du secteur dans les comités paritaires a été caractérisée par un manque total de volonté: la prolongation de la convention collective pour la prépension à 58 ans est bloquée et les 90 millions d’euros que la Ministre Onkelinx avait libérés pour les hospitalisations et les soins médicaux restent maintenant “suspendus quelque part.”

    Et, entre-temps, la commercialisation des soins se poursuit. Si le gouvernement ne parvient pas à libérer les moyens nécessaires pour des soins de santé de qualité, alors ce sera le secteur privé, avec toute son ’innocence’, qui “bouchera les trous” dans un seul but : engranger des profits maximaux sur le dos du personnel, des patients, des résidents,…

    La dernière tendance dans le nonmarchand est l’instauration d’avantages non-récurrents liés aux résultats… seulement pour les membres de la direction, évidemment ! Dans les faits, les directeurs s’octroient des bonus sur le dos du contribuable…

    Dans les mois qui viennent, le personnel du non-marchand va devoir régulièrement redescendre dans les rues. Nous avons déjà eu un “non”, mais nous pouvons obtenir un “oui”.

  • Brève syndicale : Au CHC de Liège la lutte continue!!

    Nous écrivions il y a quelques jours un article concernant la lutte entamée par les brancardiers de Liège à propos de la surcharge de travail et des bas salaires. Ceux-ci entrent en effet depuis hier dans leur troisième semaine de grève. La direction de l’hôpital refuse toujours de discuter sur quelconque revendication du personnel.

    Ils se disent juste prêts à discuter d’une réorganisation du service. Ceci n’est en faite qu’une tentative de diversion qui a pour unique but la fin de la grève en promettant un «groupe de travail» qui, sur le long terme, n’apportera aucune solution véritable. Face à la situation catastrophique dans nos hôpitaux, les brancardiers de Liège ont absolument raison de rester accrochés à leur volonté de se battre pour des engagements et de meilleurs salaires.

    Il est par contre dommage de constater que nos directions syndicales ne font absolument rien pour faire connaître le conflit qui se déroule à Liège et c’est malheureusement uniquement par voie de presse que nous pouvons nous tenir informés. Nous continuons à suivre avec beaucoup d’attention la lutte que mènent nos collègues. Nous leur apportons à nouveau notre soutien et appelons nos responsables syndicaux à utiliser les moyens de nos organisations pour populariser et organiser la solidarité avec la lutte importante de nos camarades!!

  • Les brancardiers du CHC Liège en grève – Réaction des militants du secteur des soins de santé du PSL

    Depuis vendredi passé (24/04), les brancardiers du CHC Liège sont partis en grève. La grève a ensuite été reconduite lundi soir suite au refus de la direction de satisfaire les revendications du personnel. Les brancardiers dénoncent la surcharge de travail et revendiquent donc l’engagement de minimum deux équivalents temps plein ainsi qu’une revalorisation salariale.

    Comme dans beaucoup de conflits sociaux, la direction essaye de monter le reste du personnel contre leurs collègues en lutte. Le travail des brancardiers est en effet assuré depuis de début de la grève par les stagiaires infirmières pour tenter de rendre leurs actions de grève inefficaces. La direction déclare: «Malgré une charge de travail importante, le personnel des unités de soins pallie donc le manque de brancardiers de manière à éviter de perturber le quartier opératoire, les services médicotechniques et, plus important encore, les patients. » Une belle tentative de division en essayant de monter le reste du personnel de l’institution et les patients contre les travailleurs en action. Face à cette manœuvre inacceptable de la direction et cette nouvelle atteinte au droit de grève, les syndicats ont organisé une action de blocage de l’Unité administrative et logistique de l’hôpital. Les brancardiers tentent aussi d’empêcher d’autres catégories de personnel de brancarder à leur place.

    Dans ce même communiqué arrogant, la direction déclare qu’il est hors de question de céder aux attentes des brancardiers "ni sur la hausse barémique, ni sur l’engagement de deux équivalents temps plein (ETP) supplémentaires". Face à cette déclaration, les représentants des brancardiers ont déclaré qu’ils sont "vraiment déterminés à montrer qu’ils ne se laisseront pas faire et qu’ils iront jusqu’au bout de leurs revendications". La situation que vit le personnel du CHC Liège face à la surcharge et la dégradation des conditions de travail ainsi que sur les salaires de misère fait drôlement penser à celle de nombreuses autres institutions de soins belges.

    Utiliser l’argument du bien-être du patient dans ce contexte de grève est une attitude on ne peut plus hypocrite de la part de la direction, sachant la situation catastrophique dans laquelle se trouve depuis des années nos hôpitaux. C’est la politique du gouvernement et des institutions qui est responsable du mauvais accueil et des mauvais soins donnés aux patients et non pas le personnel, qui est d’ailleurs le seul à vivre la réalité sur le terrain. Le manque de financement et l’augmentation considérable de la charge de travail sont à la base de l’ensemble des problématiques que vit le secteur. On est tous confrontés à cette volonté des différentes directions de vouloir nous faire faire toujours plus avec toujours moins de personnel sur le terrain.

    C’est pourquoi les membres et sympathisants du PSL actifs dans le secteur des soins de santé veulent féliciter leurs collègues de Liège et la détermination avec laquelle ils ont entamé leur combat. Il est aujourd’hui grand temps que nos syndicats organisent à l’échelle nationale un plan d’action d’envergure pour exiger un refinancement des soins de santé et un engagement massif du personnel nécessaire. Nous pensons aussi qu’il faut essayer à tout prix de ne pas se laisser isoler et qu’il est important d’essayer de construire la solidarité avec l’ensemble du personnel et des patients de nos institutions. C’est pourquoi nous exprimons notre totale solidarité avec les camarades du CHC de Liège et nous nous engageons à informer nos collègues partout ou nous sommes présents ! .

  • Hôpitaux publics en détresse: un plan d’action est nécessaire!

    Ce n’est pas nouveau, depuis des années, l’ensemble des travailleurs des hôpitaux publics ressent au quotidien une dégradation accélérée de ses conditions de travail. En effet, depuis dix ans, les cinq hôpitaux publics bruxellois (réseau IRIS) ont vu leurs activités sans cesse augmenter. En passant de 587.000 à plus d’un million de patients en 2007, les consultations de ces hôpitaux ont ainsi accueilli quasi deux fois plus de visiteurs qu’en 1997. Les hospitalisations d’un jour ne cessent également d’augmenter dans le réseau, passant de 42.000 à plus de 51.000, entre 2005 et 2007 (source : Le Soir en 2009).

    Article tiré de l’Hypertension-Brugmann

    Nos directions s’en vantent bien évidemment, omettant les conséquences pour les patients et les travailleurs du secteur dans une situation où le personnel au service du patient, lui n’augmente pas ! Dans notre institution, soumise par la direction à un « plan social », on peut même dire que le nombre de travailleurs diminue (plus de 80 départs sont prévus). Cette croissance des activités augmente donc les rentrées financières, mais ne sert ni à l’engagement de personnel supplémentaire, ni à l’amélioration de nos conditions de travail ou encore à l’augmentation des salaires.

    Les patients sont bien évidemment victimes de ces problèmes structurels. Avec le manque de temps et le stress du personnel, les soins aux patients ne peuvent se faire dans les meilleures conditions. Pourtant chaque travailleur fait clairement de son mieux pour pallier aux carences. Les heures supplémentaires accumulées en sont bien la preuve. Les patients ne sont pas des marchandises ou des chiffres comptables… pour le personnel en tout cas.

    Pour la direction, le point de vue semble radicalement différent. Sous le prétexte d’un nouveau programme de gestion des heures, celle-ci n’à en effet rien de trouver de mieux que de vouloir « voler » une grosse partie des heures supplémentaires prestées.

    Non contente de nous surexploiter pour son « équilibre budgétaire », la direction voudrait que cela ne lui coûte rien. Ceci ajouté aux intimidations et pressions individuelles (changements d’horaires constants, imposition de journées de 12h,…) sur les membres du personnel, il n’est pas étonnant que les tensions soient croissantes, que le nombre de burn-out explose et que beaucoup d’entre nous décident de quitter l’hôpital.

    Il est grand temps que l’on s’attaque à cette situation catastrophique. Les actions de l’année passée contre la suppression des heures supplémentaires étaient un bon début dans ce sens. Il aurait fallu saisir l’occasion pour dénoncer le manque de personnel récurrent, la dégradation de nos conditions de travail,…en organisant un plan d’action mobilisateur.

    Il ne faut pas se voiler la face : les causes de l’explosion des heures supplémentaires par exemple sont toujours présentes et la situation ne va que s’empirer. Il va être crucial dans les mois à venir de s’organiser et de s’unifier autour de revendications combatives pour construire un rapport de force sérieux face à la direction. Nous appelons tous les travailleurs, militants et délégués syndicaux à discuter et mobiliser autour d’eux et à engager la discussion avec leurs responsables syndicaux sur la nécessité d’une réaction organisée face à l’arrogance de la direction. On ne peut plus laisser faire !!

  • Mauvaises conditions de travail = soins de mauvaise qualité !

    Nos hôpitaux font aujourd’hui face à de sérieux problèmes et carences. La politique néolibérale des dernières années y a laissé des traces très profondes. Les mesures d’économies, avalisées par l’ensemble des partis traditionnels, ont sérieusement mis à mal les soins de santé. Les problèmes récurrents auxquels nous sommes confrontés sont le plus souvent dus à un manque flagrant de moyens investis pour notre santé.

    Par Karim Brikci, second candidat sur la liste francophone LCR-PSL et délégué FGTB à l’hopital Brugman à Bruxelles

    Le manque aigu de personnel dans l’ensemble des institutions hospitalières, qu’elles soient publiques ou privées, est aujourd’hui la règle. Cela dans une période où la charge de travail ne cesse de s’accroître vu le vieillissement de la population, l’augmentation des activités,… Il n’est dès lors pas étonnant d’apprendre que le nombre d’heures supplémentaires prestées par le personnel est en pleine explosion. C’est par milliers qu’ont compte ces heures par hôpital, sans qu’on puisse bien entendu les récupérer et encore moins se les faire payer. Ce sont des dizaines d’équivalents temps plein qui doivent être assumés par un personnel déjà épuisé. Les travailleurs se trouvent dans une situation de stress inacceptable et le nombre de burnout est aussi en pleine augmentation, avec toutes les conséquences que cela implique.

    Il faut dénoncer très sévèrement la dégradation importante de nos conditions de travail. En plus des horaires ultra-flexibles auxquels sont confrontés les travailleurs du secteur, les contrats précaires (CDD, intérims, article 60,…) et les salaires de misère sont devenus la norme. Il n’est malheureusement pas rare de croiser un travailleur qui gagne un petit 1.100 euros par mois. Un travailleur du réseau IRIS (Interhospitalière Régionale des Infrastructures de Soins, structure regroupant les neuf hôpitaux publics de Bruxelles) arborait lors d’une manifestation du secteur une pancarte: “Comment puis-je nourrir ma famille aujourd’hui avec 1.100 euros ?” Il n’est bien entendu pas possible de rêver d’une prime de fin d’année (retirée il y a peu dans de nombreuses institutions) ou de 13ème mois.

    Pour le PSL, ainsi que pour une partie importante du personnel des soins de santé, il est inacceptable que cette situation continue. Les conséquences de ce manque de moyens sont très claires dans notre secteur : avec le manque de temps et le stress qui en découle, il est impossible d’assurer les soins des patients dans les meilleures conditions.

    C’est notre santé, celle de nos parents, de nos enfants qui est en jeu. Nous exigeons de la direction de nos syndicats un plan d’action réfléchi et mobilisateur. Il faut construire un rapport de forces pour obtenir des moyens supplémentaires et arrêter la destruction de nos soins de santé. Et gare à ceux qui viendront nous dire qu’il n’y a pas d’argent ! Nous répondrons qu’il suffit d’aller regarder dans la poche des bénéficiaires des intérêts notionnels ou d’autres cadeaux faits aux patrons ces dernières années. Plus que jamais, tous ensemble pour des soins de santé de qualité !!!


    • Rubrique "soins de santé" de socialisme.be
  • Manifestation pour une augmentation de personnel dans le secteur des soins

    Le 30 avril s’est déroulée une manifestation nationale du secteur des soins de santé. L’appel provenait de la LBC (la centrale flamande des employés CSC) et a été repris par le BBTK/SETCA.

    « Le vase a débordé », disait la LBC dans son tract. « Tout le monde parle des besoins croissants de soins et du vieillissement. Entretemps la pression du travail dans les institutions a atteint des sommets inconnus jusqu’ici. Les heures supplémentaires s’empilent et les récupérer devient difficile voire impossible. Les normes de personnel dans beaucoup de sections sont trop basses. Les charges administratives augmentent aussi tout le temps. On tourne en rond. »

    Les problèmes sont donc très grands et il faut des emplois supplémentaires pour y faire face. Il a déjà été dit que, durant les six prochaines années, au moins 60.000 emplois supplémentaires seront créés, ce qui fera passer le personnel de 320.000 à 380.000 travailleurs (selon le Bureau du Plan Fédéral). Mais les années suivantes, il faudra trouver 10.000 remplaçants par an pour ceux qui partent en pension sans compter les autres départ (crédit-temps, congé de maternité,…).

    Sur le même temps, une école, dans laquelle plus de 2.000 soignants ont déjà obtenu un diplôme d’infirmier, va devoir fermer ses portes l’année prochaine faute de moyens. Comme le souligne la LBC : « Et cela alors qu’il y a des centaines de gens intéressés qui sont prêts à commencer la formation. Ces infirmiers supplémentaires sont indispensables pour nous ! »

  • Non-marchand. Il faut de l’action maintenant !

    Accord fédéral 2005-2010 insuffisant :

    Lors du vote de l’accord fédéral actuel en 2005, beaucoup doutaient que celui-ci puisse être suffisant pour remplir les besoins immédiats du secteur. Cela fut illustré, surtout à la FGTB, par le résultat du vote: la plus grande section du SETCa Bruxelles-Hal-Vilvorde avait rejeté l’accord à 90%. Finalement, tant la SETCa que la Centrale Générale ont accepté l’accord à respectivement 68% et 73%. Il y avait également du doute au sein de la LBC et de la CNE, mais pour l’une ou l’autre raison cela ne s’est pas traduit dans le résultat du vote. Finalement, le sentiment d’avoir obtenu le maximum possible a été décisif. Beaucoup a certes été arraché, mais cela ne diminue en rien le fait que seulement 14% des revendications ont étés reprises dans cet accord.

    Hypertension, journal d’action non-marchand

    Aujourd’hui, en 2008, nous avons atteint la phase d’alarme ‘ROUGE’ sur le lieu de travail. Entretemps, nous sommes liés pour encore 2 ans à un accord insuffisant qui ne sera appliqué complètement qu’en 2015.

    Le manque aigu et chronique de personnel est plutôt la règle que l’exception, et ce alors que la charge de travail s’accroît systématiquement (entre autres à cause du vieillissement et de l’augmentation des tâches administratives). Les heures supplémentaires atteignent des chiffres astronomiques (par milliers par hôpital), et la récupération reste lettre morte (sans parler du paiement); et nous pourrions continuer la liste encore longtemps…

    Comme la LBC le dit correctement dans son tract, il faut d’urgence plus de mains dans notre secteur. Déjà plus de 2.000 soignants ont obtenu le diplôme d’infirmier via un projet spécial de formation. Malgré le fait qu’il y ait des centaines de candidats pour l’année scolaire suivante, le projet n’est plus prolongé, ‘il n’y a pas d’argent’.

    PAS D’ARGENT ?

    Pas d’argent, alors que les baisses de charges aux patrons atteignent des milliards d’euros par an. Il suffit de citer l’intérêt notionnel … du profit pur qui disparaît dans les poches des grands actionnaires. Toute une série d’entreprises du Bel 20 ne paient pas un centime d’impôts. Il y a bien de l’argent, mais le gouvernement préfère jouer les Robin des Bois à l’envers : voler les poches des travailleurs pour donner aux riches.

    POUVOIR D’ACHAT: DANS NOTRE SECTEUR AUSSI, TRES PROBLEMATIQUE!

    DU POUVOIR D’ACHAT PAR DES AUGMENTATIONS SALARIALES !

    Pendant que notre secteur se trouve en queue de peloton en terme de conditions salariales (malgré les conditions de travail hyper flexibles) nous sommes liés à un plan quinquennal. D’autres secteurs peuvent corriger la situation tous les deux ans via un Accord Interprofessionnel (AIP). Les ‘cacahuètes’ que nous avons obtenu dans l’accord actuel ne suffissent pas à compenser la montée du coût de la vie, sans même compter le retard salarial par rapport à d’autres secteurs.

    Ces 6 derniers mois, les prix des produits de base ont augmenté en moyenne de 13%, selon une enquête réalisée dans les grandes surfaces de Delhaize, Colruyt et Carrefour par le journal télévisé de la VRT (19 avril 2008)

    Selon une étude récente de la FGTB, 20% des travailleurs actifs font partie de la catégorie des ‘travailleurs pauvres’. Ces gens ne sont plus capables de se payer des concerts ou une soirée au cinéma, ils ne peuvent pas s’acheter une maison ou voyager. 35% de ceux qui ont répondu à l’enquête disent avoir des difficultés pour payer les études de leurs enfants, 37% affirment ne pas pouvoir épargner. Le phénomène de ‘working poor’ se développe principalement dans le secteur public et … dans le non-marchand.

    Les ‘cacahuètes’ dans l’accord actuel se résument à la prime ‘d’attraction’ et à l’augmentation de la prime de nuit et de celle du dimanche et des jours fériés de 50 à 56 %. Pas vraiment spectaculaire. Les primes ne sont pas reprises dans le calcul de la pension, et sont plus faciles à retirer. La seule solution pour le pouvoir d’achat, c’est une augmentation considérable des barèmes. Un 13ème mois complet et une augmentation des primes pour les prestations irrégulières restent à l’ordre du jour.

    DES ACCORDS DE CINQ ANS NE FONCTIONNENT PAS DANS LA VIE REELLE

    Vu l’évolution dans notre secteur, il est nécessaire de suivre le tout avec une vision à plus long terme. Il ne s’agit pas seulement des conditions de travail, mais aussi de l’état général des soins de santé dans le pays. De mauvaises conditions de travail laissent la voie à une commercialisation accrue et le développement de soins de santé à plusieurs vitesses. Les travailleurs en sont doublement victimes : en tant que travailleurs et en tant que patients.

    L’accord interprofessionnel biannuel ne s’applique pas au non-marchand SAUF si c’est pour nous serrer la ceinture, ou pour une détérioration des conditions de travail, comme le crédit-temps lors du pacte de solidarité entre les générations. Le non-marchand ne participe qu’aux désavantages de l’AIP, à quand les avantages? Peut-être que des accords bi-annuels c’est un peu trop, mais une ‘évaluation partielle’ devrait être possible.

    LA COLERE BLANCHE A REINVENTER: POUR UN FRONT COMMUN SYNDICAL HONNETE ET CONSTRUCTIF

    Il est nécessaire que les directions nationales des syndicats, ensemble avec les militants de base, tirent des leçons de la colère blanche précédente, tant sur le plan des revendications, que sur le plan des méthodes d’action (organisation et planification) et des résultats obtenus. Les conclusions devraient alors aboutir, via une discussion aussi large que possible en front commun syndical, et un plan d’action détaillé pour la prochaine colère blanche.

    Dès le début de la Colère Blanche un ultimatum clair et concret pourrait être posé au gouvernement. Et ceci accompagné d’un plan d’action, qui construit petit à petit les actions et mène à un point culminant avec un maximum d’impact (coordonné tant sur le plan national que sur le plan provincial et local). Si on passe à l’action, il faut que les gens aient une perspective claire. La fin relativement chaotique du mouvement précédent avec ‘la grève au finish’ n’avait pas eu un effet favorable (cela ressemblait plus à l’étouffement de la grève)

    LES LEÇONS DE LA COLERE BLANCHE EN FINLANDE EN 2007

    RESULTAT: UNE AUGMENTATION SALARIALE DE 22 A 28 %, ETALEE SUR 4 ANNEES !

    L’année passée, les soignants finlandais, avec leur syndicat TEHY, ont obtenu une victoire spectaculaire par leur positionnement ferme. La raison du mouvement était la baisse du pouvoir d’achat et la fuite massive d’infirmiers vers les autres pays scandinaves, où les salaires et les conditions de travail sont nettement meilleures.

    Tout un plan de campagne avait été élaboré et une piste tout à fait inorthodoxe a été suivie: la menace de démission collective en masse … par les travailleurs. D’ans un premier temps, des grèves traditionnelles, des manifestations et des arrêts de travail se sont tenus afin de préparer l’ultimatum. Les démissions en masse devaient se faire en plusieurs vagues, et les militants syndicaux auraient eu droit à une indemnité de grève tant qu’il n’y aurait pas eu une solution avec réembauche de tout le monde.

    Mais ça n’a pas été jusque-là. Malgré le vote d’une loi d’urgence au parlement lors du weekend précédant la fin de l’ultimatum, le gouvernement et les employeurs n’ont pas osé aller à la confrontation avec le syndicat des infirmiers (TEHY). La loi d’urgence aurait rendu possible la réquisition des travailleurs, même après leur démission. Mais il était clair qu’une partie importante des infirmiers n’auraient pas accepter les réquisitions : soudainement beaucoup d’entre eux avaient complètement disparu …

    Malgré la forme drastique d’action, qui menaçait de mettre à l’arrêt les soins de santé dans leur totalité, les acteurs avait un soutien large dans l’opinion publique. Le gouvernement avait pourtant déjà organisé des ponts aériens vers d’autres hôpitaux en Europe pour gérer les cas les plus graves …

    LEÇONS POUR LA BELGIQUE ?

    L’impact des actions de grèves dans notre secteur est, comme en Finlande, plutôt limité, à cause des réquisitions massives, qui dans beaucoup de cas ont l’effet pervers que durant les grèves, il y a plus de personnel présent que d’habitude vu le contrôle supplémentaire.

    Des manifestations sont utiles pour annoncer nos revendications à un large public et pour mobiliser afin d’impliquer un maximum de collègues dans l’action. Comme moyen de pression sur le gouvernement et les employeurs, c’est beaucoup moins utile: à Bruxelles il y a quotidiennement diverses manifestations…

    Il y a lieu de réfléchir sur ce qu’est un ‘vrai ultimatum’. Le bas taux de syndicalisation dans le non-marchand belge est plutôt un obstacle pour initier des actions collectives dures et rapides … il faudra en tenir compte. Un autre élément perdra toujours plus de sa valeur : l’idée de soi-disant ‘intérêts communs’ entre les travailleurs et les employeurs (lesquels veulent le plus de subsides possibles afin de pouvoir en mettre davantage dans leurs poches). La compétition croissante entre hôpitaux, entre autres par la commercialisation rampante, se fera sentir de plus en plus sur le lieu de travail par une politique de plus en plus répressive envers le personnel. Dans les maisons de retraites commerciales, nous en avons déjà un avant-goût !

    MALAISE DANS LES HOPITAUX PRIVES A BRUXELLES…

    Selon différents directeurs d’hôpitaux, durant les 5 années à venir, entre 1.000 et 2.000 lits se perdront à Bruxelles.

    En-dehors de la question qu’il y ait oui ou non une surcapacité de lits à Bruxelles, ce détricotage se fera sur le dos des travailleurs et des patients. A cause d’une mauvaise gestion, beaucoup d’hôpitaux ont accumulé des dettes énormes, mais cela n’inquiètera pas les directions. Ce ne sont pas elles qui devront chômer ou attendre qu’un lit se libère lorsqu’elles seront malades! Les hôpitaux privés, qui n’ont rien à craindre ces prochaines années et semblent donc en bonne santé financière, se comptent sur les doigts d’une main.

    Les premiers dominos sont déjà tombés avec le licenciement collectif à St. Etienne ainsi qu’à l’hôpital Français qui est, depuis le 7 avril, dans la première phase de la loi Renault. A Erasme, on s’attend à une restructuration considérable à partir de juin. A St-Luc on a accumulé une dette sérieuse. Les ‘tendances pharaon’ (ç.-à-d.: toutes sortes de projets de construction) de la part des directions n’y sont pas étrangères. On veut augmenter encore plus la flexibilité du personnel, mais on l’appelle différemment : ‘rentabiliser’.

    Vu l’impact social de cette évolution en terme d’emplois et de services à la population, nous ne pouvons pas laisser traîner les choses en longueur.

    Au lieu de s’attaquer à la vague de restructurations hôpital par hôpital, il nous faut une initiative syndicale unie au niveau de Bruxelles… afin de réveiller les responsables politiques et de leur mettre devant leurs responsabilités. Il y a beaucoup trop peu de contrôle de la part des autorités sur la manière dont les directions hospitalières utilisent les moyens de la communauté.

    Comme dans le tract de la LBC pour le 30 avril:

    “MAIS QUI LE RESOUDRA ?”

    Evidemment notre secteur ne se trouve pas sur une île; par conséquent, la politique néolibérale laisse des traces dans les soins de santé.

    Il faut constater qu’aucun parti représenté dans le parlement ne défend de façon consistante les intérêts des travailleurs.

    Des braillards populistes tel un Dedecker se rendent sympas par leur discours anti-establishment, mais parallèlement, leur programme économique est un rêve pour tout patron: engraisser les actionnaires sur le dos des travailleurs.

    Lors de la discussion sur le Pacte de solidarité entre les Générations il n’y avait aucun parti traditionnel pour défendre les travailleurs et leurs syndicats; au contraire: la plupart étaient d’avis que les assainissements du pacte n’allaient pas assez loin.

    La lutte syndicale a besoin d’un prolongement politique, mais celle-ci n’existe pas dans le parlement actuel. La seule alternative, c’est la construction d’un nouveau parti large et démocratique des travailleurs, mais il s’agit d’un processus complexe et de longue haleine: cela ne tombera pas soudainement du ciel! Tant que des parties importantes de la FGTB et de la CSC ne cassent pas leurs liens exclusifs respectifs avec le PS et le CDh-CD&V, une percée pour un parti viable et démocratique des travailleurs ne sera pas possible.

    Après les actions contre le Pacte de Solidarité entre les Générations, de nouveaux mouvements politiques, dont le CAP, se sont créés. Le ‘Comité pour une Autre Politique’, né à l’initiative de vétérans du mouvement ouvrier (dont Jef Sleeckx et Georges Debunne) était le plus clair en terme de mise à l’ordre du jour de la nécessité d’une voix politique indépendante pour le mouvement ouvrier et les travailleurs en général. Ce n’est malheureusement resté qu’une tentative honorable… Beaucoup de gens dans le mouvement des travailleurs organisés ont suivi à distance ce développement, mais n’y ont pas participé activement.

    Ce n’est que par la lutte sociale massive que cette question sera soulevée de nouveau. Entretemps nous devons construire des réseaux (inter)sectoriels de syndicalistes combatifs et critiques. C’est le défi qu’Hypertension s’est posé dans le non-marchand.

  • Sicko chez nous…

    Le film « Sicko » de Michael Moore a dénoncé les conséquences désastreuses – des prix inabordables pour de mauvais soins – qu’entraîne la commercialisation du secteur de soins de santé aux Etats-Unis. Chez nous aussi, cette commercialisation des soins de santé progresse à vue d’oeil.

    Dans le secteur des maisons de repos, le SLG (Senior Living Group) détient une position dominante sur le marché avec 2.600 lits reconnus. Ce groupe a un chiffre d’affaires de 75 millions d’euros. Le groupe français Orpéa ne compte lui que 835 lits mais il veut en rajouter encore 500 par an. Ce groupe, actif sur le plan européen, a réalisé l’an dernier un bénéfice net de 309 millions d’euros.

    Mais les choses ne vont pas encore assez vite au goût de certains. Un parlementaire libéral flamand a dénoncé « les syndicats qui mènent une campagne idéologique contre les maisons de repos privées. Cela limite les investissements privés dans le secteur des soins aux personnes âgées ». Selon lui, c’est donc la résistance syndicale contre les initiatives privées qui serait à l’origine des listes d’attente. Nous qui pensions naïvement qu’il s’agissait du résultat du manque d’investissements !

    Dans le secteur hospitalier, la concurrence conduit les petits hôpitaux à être avalés par des entités toujours plus grandes, ce qui entraîne souvent par la suite le démantèlement pur et simple des plus petites entités. Selon un administrateur d’un hôpital bruxellois, entre 1.500 et 2.000 lits disparaîtront au cours des cinq prochaines années. Patients et salariés seront ensemble victimes de la commercialisation du secteur.

  • Sicko: Commercialiser les soins de santé ?

    L’horrible situation des soins de santé privatisés américains révélée par le dernier film de Michaël Moore “Sicko” est une menace qui se concrétise de plus en plus en Belgique. Tandis que le débat sur la privatisation des soins de santé suit son cours, on met de plus en plus de pression sur les patients.

    Un correspondant

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    Action de la CNE à l’avant-première de Sicko à Gand

    A l’occasion de l’avant-première du film “Sicko” lors du festival du film de Gand, la Centrale Nationale des Employés (CSC) a organisé une action devant le cinéma Kinépolis. Depuis un moment déjà, le syndicat mène une campagne sur le thème de la “commercialisation des soins de santé”. Ils ont pris la parole dans la salle et un sosie de Michael Moore a mis en garde le public contre la commercialisation des soins de santé.
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    Le gouvernement intervient de moins en moins

    La Belgique dépense pour l’instant 10,1% de son PIB dans les soins de santé, un peu plus que lors des années précédentes. Raison supplémentaire pour laisser plus d’opportunités aux initiatives commerciales et tant pis si cela menace les plus nécessiteux, cela va de soi. Guy Peeters, président des Mutualités Socialistes, affirme ainsi : “75% des dépenses dans l’assurance-maladie sont allouées à seulement 10% de la population. On sait que, sur un marché privatisé, les profits exigeront une sélection plus poussée des risques. En conséquence, les personnes à risques – les malades chroniques et les personnes agées – seront les premières victimes”.

    Nous avons à payer plus à mesure que le privé s’impose dans les soins de santé. Cette tendance est incontestable. En 1995, le gouvernement prenait encore 78,5% des dépenses des soins de santé à sa charge pour 71,1% en 2003. Mais, en 2005, le gouvernement ne finançait plus que 68% des frais. En d’autres termes : la part des dépenses que nous devons nous-mêmes assurer, via une assurance privée ou non, a augmenté de 20 à 30% (en France, cela s’élève à 24 %, en Allemagne à 22 % et en Suède à 15 %). Nous avons à nous occuper de près d’un tiers des dépenses, le principe de solidarité est miné d’autant.

    Les soins de santé privés en marche

    On remarque aujourd’hui une croissance du nombre de consultations privées de spécialistes au sein même des hôpitaux. C’est un élément révélateur du sous-financement des hôpitaux : des médecins et des spécialistes pallient à l’absence de moyens avec des cabinets privés dans les hôpitaux.

    Seulement, c’est au patient de payer la note. L’hebdomadaire flamand “Knack” a mentionné dans un article dédié aux “soins de santé de classe” l’exemple d’une femme qui a demandé un rendez-vous chez un endocrinologue à l’hôpital (UZ) de Jette. Il lui a été répondu que la liste d’attente était telle qu’il n’était pas possible d’avoir un rendez-vous avant cinq semaines, à moins d’une consultation personnalisée qui lui aurait coûté entre cinquante et soixante euros, sans remboursement intégral (dans certains hôpitaux on passe régulièrement la barre des cent euros).

    Finalement, les soins de santé dépendront du revenu. Déjà actuellement, la santé ou même l’espérance de vie diverge selon les moyens et les possibilités du patient. Un salarié peu qualifié décède en moyenne trois ou cinq années plus tôt qu’un qualifié, un bébé dont les parents sont au chômage a environ deux fois plus de risques d’être mort né qu’un bébé issu d’un couple qui travaille. La commercialisation et la privatisation n’auront pour effet que de renforcer le clivage entre les riches et les pauvres. Il est grand temps de se mettre en action contre la commercialisation !

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