Category: Enseignement

  • La mobilisation a commencé contre le Plan Arena

    Ce jeudi 4 mai 2006, dans les rues de Liège, s’est déroulée une manifestation étudiante de 500 personnes contre le plan Arena. Cette manifestation fut précédée de plusieurs blocages d’écoles secondaires. Le secrétaire de la fédération liégeoise du PS a reçu une délégation qui a exprimés ses revendications.

    C’est à l’appel du CEL (Comité Etudiant Liégeois) se sont mobilisés des lycéens de 6 écoles secondaires liégeoises (Athénées de Waha, Liège 1, Herstal, Flémalle, Don Bosco, Saint-Luc) contre le plan Arena.

    Pour rappel, ce plan est un « refinancement de l’école » prévu par la ministre PS de l’enseignement francophone. Il faut noter que l’état ne peut plus refinancer l’enseignement lui-même depuis le traité de Bologne en 1999. Ce projet consiste donc en un PPP (Partenariat Public Privé) c’est-à-dire que l’Etat demande aux banques d’investir de l’argent (ici 1 milliard d’euro) remboursé au taux le plus élevé (9%) sur une durée variable (ici 27 ans, ce qui nous fait un total de 2,5 milliards d’euro à rembourser…) Mais ce n’est pas tout. Seules 10 à 15% des écoles seront « refinancées »… et choisies selon le nombre d’élèves par rapport à la surface disponible. Ce ne sont donc pas nécessairement les écoles les plus défavorisées qui seront les plus rapidement refinancées !

    Enfin, il y a un vrai risque de privatisation des écoles… Les entreprises auront des droits sur les écoles rénovées tant que l’Etat ne les aura pas remboursés…

    De plus, selon Michel Daerden, ministre PS du budget wallon, « les écoles ne pourront pas rembourser elles-mêmes la dette. Il faudra donc qu’elles trouvent d’autres sources de revenus » Peut-être pensait-il a un prix d’entrée ou encore à diverses taxes sur le prêt des livres?

    L’initiative a débuté avec une pétition, qui a réuni 2.000 signatures (et qui a fini sur le bureau d’Arena, et probablement ensuite dans sa corbeille à papier) pour une véritable aide financière dans les écoles (constatant de réels problèmes de chauffage suite à l’augmentation du prix du pétrole notamment).

    Cette grève a été appliquée sur Herstal, Don Bosco et Waha, même si la dernière des trois fut la seule réelle réussite. Après un départ difficile du Jardin Botanique, réunissant les élèves de Don Bosco et Waha, nous nous sommes rendus à Liège 1, une première fois, afin de rallier davantage d’étudiants à notre cause, mais en vain, le proviseur ayant bloqué toutes les portes.

    Après un rassemblement place Saint-Lambert pour se réunir avec les élèves de Flémalle et Herstal déjà présents, nos sommes retournés à Liège 1, et cette fois, nous avons réussi à ramener une centaine de personne. Enfin, direction le siège du PS à Liège, afin de faire entendre nos revendications.

    Le CEL se repose un peu, examens obligent, mais les négociations, elles, vont bientôt commencer. Nous demandons le retrait pur et simple du plan Arena, et que l’enseignement soit refinancé réellement par l’argent public.

  • 2.000 à battre le pavé contre le plan de financement de Vandenbroucke

    Dans un article précédent, nous avions déjà détaillé le contenu du plan de financement de Vandenbroucke pour l’enseignement supérieur en Flandre. Lors du lancement du plan, Vandenbroucke était absolument convaincu que ni les organisations d’étudiants ni les syndicats ne seraient capables de mobiliser. Aujourd’hui, il doit déchanter. La manif du 16 mars a inauguré toute une série de manifestations régionales. On avait espéré 500 participants à Bruxelles. Finalement, ils étaient plus de 2.000 à s’opposer publiquement à ce nouveau décret de financement pour l’enseignement supérieur.

    Stefanie Lagae

    Cette manifestation résultait de la pression exercée par la délégation FGTB et les Etudiants de Gauche Actifs (EGA – organisation étudiante du MAS) représentés au conseil social à la VUB. Le délégué principal de la VUB est d’ailleurs membre du Mouvement pour une Alternative Socialiste. A la VUB, une action de protestation contre ce plan était nécessaire. Vandenbroucke affirme que son plan ne sera d’application qu’à partir de 2008. Il espère ainsi que les institutions vont appliquer par elles-mêmes les mesures d’assainissements. Nous devons résister!

    Le succès de la manifestation démontre une grande colère suite à ces attaques sur un secteur déjà sous-financé depuis des années. Le budget pour l’enseignement supérieur en Flandre est de 1,15 milliard d’€ alors que Dexia a réalisé, cette année, un profit de 1,2 milliard d’€.

    Vandenbroucke choisit carrément de tourner le dos à la ‘démocratisation’. L’enseignement n’est plus pour lui un droit pour tous, ni un moyen de réalisation des talents de chacun(e) mais une marchandise au service des entreprises et du marché du travail. Il se réfère aux accords AGCS (Accord Général sur la Commerce de Services) pour expliquer la nécessité de ce plan. L’AGCS est une directive néolibérale de l’OMC (Organisation Mondiale de Commerce) qui vise à la privatisation des services. C’est de là que vient le concept de financement « output » (déterminé par le nombre de diplômes et de doctorats au lieu du nombre d’étudiants). En clair, à l’avenir, les institutions auront à chercher des moyens dans le secteur privé et reporter les coûts sur l’étudiant.

    Grâce à notre action, la discussion sur le plan Vandenbroucke a été abordée pour la première fois dans la presse. Le ministre de l’enseignement flamand se sent déjà poussé à faire marche arrière et a déclaré ne pas “être marié avec ce plan”… Mais ce n’est pas encore gagné. La presse n’a certainement pas clarifié ce débat. Ils ont donné l’impression que seules les institutions de Bruxelles seraient perdantes et que le budget global pour l’enseignement ne diminuerait pas. C’était jouer le jeu de Vandenbroucke qui voulait diviser pour mieux régner. La presse affirmait également que «la qualité de l’enseignement souffrirait du financement “output” puisque les institutions seraient incitées à diminuer la qualité de l’enseignement en bradant les conditions d’obtention des diplômes”.

    Les membres du personnel et les étudiants présents à la manif du 16 mars ont prouvé avoir une meilleure compréhension des conséquences de ce plan. En revendiquant “plus de moyens pour l’enseignement et la recherche” ou encore “7% (voire plus) du produit intérieur brut pour l’enseignement”, ils ont démontré que non seulement ils rejettent ce plan, mais qu’en plus, ils veulent mettre en avant des revendications offensives. Ils ont clairement fait savoir que les institutions ne désirent pas entrer en compétition pour un morceau de gâteau mais qu’elles sont prêtes à se battre pour le contrôle de toute la boulangerie.

    On en a assez du sous-financement structurel! De nouvelles manifestations suivent, celle de Bruxelles, à Anvers le 29 mars et à Gand le 27 avril. A la rentrée prochaine (probablement en octobre), nous projetons d’organiser une manifestation à Louvain. Il faut détruire l’illusion que les étudiants de Louvain sont d’accord avec le plan. L’organisation d’une grande manifestation nationale est envisagée pour revendiquer « 7% du PIB pour l’enseignement!»

    Il est de plus en plus clair que notre génération devra lutter pour son avenir. Aujourd’hui, 1 jeune sur 8 n’a pas de diplôme du tout. Un enseignement supérieur plus élitiste, l’objectif du plan Vandenbroucke, va encore aggraver la situation alors que Vandenbroucke lui-même admet qu’un diplôme est plus que jamais important. L’enseignement supérieur francophone est également menacé par de nouvelles économies. Le mercredi 22 mars, une manifestation s’est déroulée contre le nouveau décret de la ministre Simonet qui veut introduire des quotas pour les étudiants étrangers afin de diminuer les budgets des institutions francophones (voir article ci-contre).

    A toutes ces attaques, mais aussi celles sur les pensions, les salaires, les allocations, nous devons répondre unitairement! Tout les acquis obtenus par les luttes passées sont visés aujourd’hui par la politique néo-libérale. Les Etudiants de Gauche Actifs veulent unifier la résistance et la lier aux luttes des travailleurs. Ne restez pas sur le côté: adhérez à EGA et rejoignez la lutte pour un enseignement gratuit et de qualité pour tous!

    Visitez le site Web des Etudiants de Gauche Actifs!

  • La douche froide de l’enseignement

    Notre ministre de l’enseignement, Marie Arena, a rendu récemment public son Contrat pour l’Ecole. A côté des mesures qui concernent l’organisation des cours et des programmes, la Grande Dame de l’Education a décidé de rénover nos écoles. Elle prévoit 3 milliards d’euros d’investissements dans les bâtiments scolaires sur 27 ans, tous réseaux confondus. Merveilleux!

    Elise de Battice

    Mais qui est la poule aux oeufs d’or qui va financer tout cela ? Il s’agit du PPP ou Partenariat Privé-Public. Pourquoi cela ? Parce que la Communauté française ne peut pas lever ses propres impôts. Elle va donc passer un contrat d’une durée de 27 ans, avec une société regroupant des partenaires privés (essentiellement des banques) qui devraient apporter les fonds nécessaires à la rénovation d’environ 10 à 15 % des écoles. Non sans risques. Le premier, c’est que pour attirer le privé, il va falloir lui assurer des intérêts plus gros que ce qu’il recevrait ailleurs. Résultat : pour réussir à emprunter 1 milliard d’euros auprès des banques à un taux surévalué, il faudra rembourser jusqu’à 2033 plus de 2 milliards en comptant les intérêts!

    Le deuxième risque, c’est que ces partenaires privés deviendront en quelque sorte les actionnaires des bâtiments scolaires, un peu comme on l’est d’une entreprise. Cela entraînerait donc un risque de mainmise sur le budget de l’enseignement, ce qui pourrait avoir à l’avenir de graves conséquences, comme peutêtre la remise en cause de la gratuité de l’enseignement. Les écoles finiront-elles par devoir être aussi rentables que des entreprises?

    Visitez le site Web des Etudiants de Gauche Actifs!

  • Nouvelle tentative de division du mouvement: une seule réponse, solidarité et union

    La ministre de l’enseignement supérieur M-D Simonet vient de proposer un nouveau décret visant à limiter le nombre d’étudiants « non-résidents » à 30%. Certaines Hautes Ecoles dans la région de Tournai, par exemple, en comptent plus de 70%. Dans ces écoles, jamais un Belge n’a été refusé. On peut donc conclure assez facilement que la population éjectée ne sera pas remplacée, ce qui se traduira à terme en licenciements, et en fermetures d’implantations.

    Andrea et Lucas (EGA-Mons)

    La ministre s’appuie pour étayer ses arguments sur l’exemple de la faculté de vétérinaire, où effectivement des Belges ont été refusés. Ce que par contre elle ne dit pas, c’est que cet exemple est très loin de représenter l’ensemble des cursus touchés par ce nouveau décret. De plus, elle ne revient pas sur le fait que la faculté de vétérinaire est frappée d’un numerus clausus, raison principale de l’écartement des jeunes de ce cursus. Pourtant cette nouvelle contre-réforme s’appliquera également aux kinés, éducateurs et autres métiers de l’enseignement et du paramédical. En somme, une nouvelle attaque frontale sur le droit à l’enseignement, un droit fondamental pour tous.

    Il est évident que la province du Hainaut sera la première touchée par cette mesure. Rappelons que la région est l’une des plus sinistrée du point de vue de l’emploi. Dans le cadre actuel d’une élévation énorme du coût de la vie, des franges de plus en plus larges de la population n’ont plus la possibilité d’offrir un kot à leurs enfants. La seule garantie de leur formation ne vient donc plus que de la proximité des écoles. Dans le Borinage, six chômeurs sur dix n’ont pas fini l’enseignement secondaire. Si une grosse partie de la population est déscolarisée, fermer les implantations de la Haute Ecole n’accentuera que le phénomène de chômage massif. Ajoutons que dans ce même cadre, des licenciements dans l’enseignement n’aideront pas à relever le taux d’emploi.

    Des manifestations ont eu lieu ces dernières semaines à l’appel du front commun syndical et des organisations étudiantes. A Namur notamment, il y avait 1500 manifestants. A Mons, la semaine suivante, 2000 personnes étaient présentes et à Bruxelles mercredi dernier, il y avait plus de 3000 personnes. Pour mobiliser pour cette dernière manifestation, les étudiants de la Haute Ecole de Mons s’étaient mis en grève et avaient installé des piquets sur presque l’ensemble des implantations. Le mouvement a été bien suivi, preuve en est de la combativité de la délégation. Il est cependant regrettable qu’une fois de plus, la FEF et l’UNECOF n’appellent pas dès maintenant à une lutte plus large sur l’ensemble des campus. La « direction » n’est de nouveau pas capable de jouer son rôle et de tirer des perspectives. Encore une fois, elle laissera le mouvement s’essoufler sans jamais lui permettre d’entrevoir la victoire.

    Les travailleurs et les étudiants ont obtenu par la lutte un enseignement « accessible ». Aujourd’hui, force est de constater que partout cet acquis est remis en question. Que ce soit en France, aux Pays-Bas, et même en Flandres, les gouvernements appliquent des plans néo-libéraux dans l’enseignement à la demande du patronat. Il serait tout à fait naïf de croire que la Wallonie conservera un enseignement « accessible » au milieu de tout cela. Les attaques ne font que commencer, il est nécessaire de s’organiser sur les universités et les Hautes Ecoles de manière à résister aux assainissements, de se battre en front commun travailleurs et étudiants. Nous devons toujours défendre l’unité du mouvement ouvrier et du mouvement étudiant, organiser la lutte pour la conservation de chaque emploi. Nous devons défendre l’idée d’un enseignement démocratique et accessible à tous. Nous ne pouvons laisser diviser le mouvement sur base nationale, sous peine d’être affaiblis lorsque les prochaines attaques tomberont. Mais il faut aller plus loin: nous devons exiger un refinancement complet de l’enseignement. Ces dernières années ont vu une sérieuse diminution du financement par étudiant. La lutte cantonnée à la conservation des acquis ne pourra déboucher que sur une défaite à la fin. Ne pas avancer signifie à terme reculer, le mouvement ne peut vivre sans perspectives. Il a besoin d’une direction réellement socialiste et d’une organisation faisant perpétuellement le lien entre étudiants et travailleurs. Nous devons construire une opposition de gauche sur tous les campus. Rejoins EGA!

  • Plan Vandenbroucke pour l’enseignement supérieur flamand. Ecoles en faillite et minervals astronomiques?

    Plan Vandenbroucke pour l’enseignement supérieur flamand

    Le nouveau projet de décret de financement de l’enseignement supérieur flamand, présenté par le ministre SP.a Vandenbroucke en décembre dernier, va mettre tous les étudiants et tous les membres du personnel devant des choix dramatiques. Ainsi les frais d’inscription d’un master-après-master (3e cycle universitaire) pourraient augmenter jusqu’à 25.000 euros et des centaines de licenciements menacent les travailleurs des universités et des hautes écoles.

    Simon Van Haeren

    Le projet de décret de financement est le successeur du décret structurel qui a introduit le système bachelor/master et qui a créé la base formelle pour l’application du processus de Bologne. Le nouveau projet a comme objectif premier de mettre l’enseignement supérieur flamand en accord avec le marché éducatif européen qui sera libéralisé en 4 ans (de 2008 à 2012).

    Que prévoit le plan de Vandenbroucke?

    La partie concernant le financement en dit beaucoup plus sur la nature réelle du processus de Bologne que tous ces beaux termes anglais qui ont été introduits les dernières années.

    Sur le plan budgétaire, le gouvernement flamand refuse d’investir plus de moyens dans l’enseignement supérieur. Il n’y aura pas d’indexation à part entière d’ici 2012. Mais, à ces coupes budgétaires, s’ajoute une modification de la distribution des moyens et des clefs du système de repartition des moyens financiers.

    Sur base de diverses simulations, il a été démontré que seule l’Université Catholique de Leuven (KUL) verra ses moyens augmenter de manière significative (18 à 23 millions d’euros de plus). En revanche, la Haute Ecole de Gand perdra 3 millions d’euros et l’Université de Gand gagnera seulement 3 millions d’euros. A Anvers et à Bruxelles, les pertes s’accumulereont: l’Université d’Anvers perdra 9 à 10 milllions et la Haute Ecole Karel de Grote 3 millions d’euros.

    Bruxelles est la plus touchée avec 3 millions de moins pour la Haute Ecole Erasmus tandis que la Vrij Universiteit de Bruxelles (VUB) perdra pas moins de 10 à 12 millions d’euros. L’Université Catholique de Bruxelles (KUB) perdra 60% de son budget actuel et sera avalée par l’Association de Leuven (regroupant plusieurs Hautes Ecoles autour de la KUL). Entretemps, des versions encore plus alarmantes circulent selon lesquelles la VUB perdrait 27 millions d’euros…

    Avec de telles restrictions, les institutions devront fortement réduire l’offre éducative. Et, à long terme, les frais d’inscription exploseront, même si ce n’est pas dit explicitement.

    Quel programme pour la lutte?

    Vandenbroucke joue le jeu de diviser pour mieux régner. La défedéralisation de l’enseignement a favorisé les plans de la bourgeoisie. Les attaques contre l’enseignement ne sont plus introduites simultanément dans l’ensemble du pays. Si Vandenbroucke réussit en Flandre, la Communauté française ne pourra pas rester en arrière. C’est le même raisonnnement qui est utilisé pour scinder la sécurité sociale.

    Vandenbroucke joue aussi le même jeu au sein même de la Communauté flamande. Il essaie de faire avaler les coupes d’austérité en dressant les institutions scolaires les unes contre les autres. Diverses directions sont tombées dans le piège et négocient déjà aujourd’hui en coulisses avec Vandenbroucke la répartition des pénuries.

    Cette tactique n’a rien à offrir aux étudiants ni au personnel. Les Etudiants de Gauche Actifs (ALS en Flandres) revendiquent le retrait du Decret de Financement et davantage de moyens pour l’enseignement. Ce n’est que sur cette base-là qu’une lutte unifiée peut être forgée. La revendication de la hausse des moyens financiers pour atteindre 7% du Produit Régional Brut, revendication avancée par la CGSP-VUB comme minimum absolu (face à environ 4% aujourd’hui) est un bon exemple pour avancer dans la lutte !

    Pour jeter ce plan à la poubelle, il faut un plan d’action pour construire un rapport de forces contre le gouvernement flamand. Les manifestations régionales (le 16 mars à Bruxelles, le 29 mars à Gand et le 19 avril à Anvers) sont des rendez-vous très importants.

    L’enseignement supérieur peut s’inspirer des luttes impressionnantes du secteur non-marchand. Après le Pacte de “Solidarité“ entre les Générations, qui a réduit le crédit de tous les partis, le gouvernement flamand dispose de peu de marge de manoeuvre dans la société. Nous devons profiter de ce moment…

  • Enseignement flamand: Plan Vandenbroucke… vers la comercialisation !!!

    Vandenbroucke veut introduire la concurance entre les différents établissements de l’enseignement supérieur flamand

    Fin décembre, au moment où la plupart des étudiants étaient en examens, Vandenbroucke a lancé son nouveau plan de financement pour l’enseignement supérieur. Le ministre espérait probablement que du fait de cette période où les étudiants étaient concentrés sur leurs examens, il n’y aurait pas de contestation à son plan dans les institutions de l’enseignement supérieur flamand. Cependant, toutes les raisons pour sonner l’alarme sont là: ce plan comporte des pas dramatiques vers la commercialisation de l’enseignement supérieur, et des nouvelles mesures d’assainissement y sont prévues. Le plan a été largement contesté par la plupart des institutions et des syndicats. Vandenbroucke a alors décidé de repousser son plan, prévu pour 2007, à un an plus tard (2008).

    Tim Joosen

    Le plan Vandenbroucke est en fait la phase financière à exécuter suivant les accords de Bologne. Ce que visent ces accords, c’est la création d’un marché européen de l’enseignement, aboutissant à un enseignement à deux vitesses : d’un côté, quelques universités d’élite, possédant les plus gros budgets, engageant les meilleurs professeurs, le matériel le plus sophistiqué… et dans lesquelles seuls les « meilleurs » étudiants pourront étudier – mais surtout les plus riches, puisqu’on y demande les minervals les plus hauts ; de l’autre, des institutions de second rang, demandant des minervals moins élevés, avec moins de budget consacré à la qualité de l’enseignement, et des conditions de travail plus difficiles.

    Les années précédentes, les réformes structurelles ont été appliquées dans ce cadre de Bologne : ainsi sont apparues les années « bachelor » puis « master », les « crédits étudiants », les « semestrialisations »… Les Etudiants de Gauche Actifs avaient déjà mis en avant que ces réformes étaient les signes précurseurs d’un processus néo-libéral visant à la privatisation, à terme, de l’enseignement. Nous expliquions à ce moment-là que dès que seraient mises en place les mesures financières qu’impliquent le processus, le vrai visage de Bologne apparaîtrait aux yeux de tous. Aujourd’hui, avec le plan de Vandenbroucke, on est arrivé à cette échéance.

    Tout d’abord, le plan de Vandenbroucke est un plan d’assainissement : jusqu’en 2012, le budget de l’enseignement sera gelé ; seule est prévue une indexation. Si on regarde le coût de la vie qui augmente, et que l’on prend en compte tout ce qui n’est pas compris dans l’index (par exemple, le mazout, qui n’est pas inclus dans l’index santé, mais qui est toujours nécessaire pour chauffer les écoles en hiver), le budget consacré à l’enseignement en 2012 sera clairement bien plus maigre que celui d’aujourd’hui.

    Le plus important est l’aspect politique qui se cache derrière ce décret. Avec son plan, Vandenbroucke introduit un mécanisme de concurrence dans l’enseignement belge. Les institutions scolaires vont être obligées d’entrer en compétition les unes contre les autres, afin d’avoir la plus grosse part du budget alloué par le gouvernement. Le ministre introduit certains paramètres avec lesquels les hautes écoles et universités pourront gagner des points. Plus grand sera le nombre de points, plus grand sera le pourcentage du budget pour l’école ou l’université.

    Les paramètres que pose le ministre sont basés sur un soit disant « financement output ». Avant, le budget consacré aux écoles était plus ou moins accordé en fonction du nombre d’étudiants inscrits. Maintenant, l’argent que les écoles ou les universités recevront sera déterminé par des paramètres tels que le nombre de doctorants sortant, le succès des étudiants, etc. En outre, avec le choix de ces paramètres, Vandenbroucke s’exprime très clairement en faveur d’un enseignement élitiste. Ainsi, les institutions les plus grosses actuellement seront favorisées de manière conséquente par rapport aux plus petites. Les classes plus restreintes impliquant plus de proximité, d’échange et de suivi pour les élèves seront moins valorisées face aux classes plus larges. Par cette attitude, Vandenbroucke se met en fait en porte-à-faux avec les rapports des experts en pédagogie qui affirment tous qu’une approche plus personnelle vis à vis des étudiants et les petits groupes d’étude sont des éléments positifs pour la qualité de l’enseignement.

    Ce qui est clair, c’est que les intérêts des étudiants et la sollicitude pour un enseignement de qualité, ne sont pas des choses prises en considération dans ce décret. Au contraire, l’intention est de développer une université au top (la KUL), capable de concurrencer toutes les autres universités à l’échelle mondiale. A côté de ça, il y aura les autres universités et hautes écoles (les « écoles-poubelles »), qui percevront un bien moindre budget, et seront inévitablement de moindre qualité.

    Les résultats parlent d’eux même : sur base des différentes simulations, on se rend compte que l’université de Louvain va recevoir de 18 à 23 millions en plus. La haute école de Gand perd 3 millions, et les 3 millions qui seront ajoutés au budget de Gand seront largement insuffisants. A Anvers, l’université recevra de 9 à 10 millions de moins, et la haute école Charlemagne, quant à elle, perdrait aussi 3 millions. A Bruxelles, tout le monde y perdrait : Erasme 3 millions, la VUB 10 à 12 millions, et la KUB verrait son budget baisser de 60%, soit de 5 à 2 millions !

    Finalement, la qualité de l’enseignement se fera également en fonction du prix du minerval. Les universités américaines de prestige telles qu’Harvard, Yale, etc. demandent déjà des dizaines de milliers de dollars à l’inscription. Si une université comme la KUL devait entrer en compétition avec ce genre d’universités, alors elle n’aurait d’autre choix que d’exiger des minervals équivalents. Les autres universités flamandes limiteront à quelques milliers d’euros leur frais d’inscription, mais la qualité en pâtira.

    Vandenbroucke est suffisamment malin pour savoir qu’il n’a pas intérêt à appliquer toutes ses réformes sur tous les fronts en même temps. Ainsi, il n’est pas encore question d’augmentation de minerval pour les cours de base. Seules les années d’études considérées comme complémentaires (comme le master après master) ne seront plus financées par le gouvernement. Les universités détermineront leur prix d’entrée elles-mêmes. Déjà, cette année académique, la KUL a décidé d’augmenter son minerval pour certains masters après masters de 5000 à 9000 euros. A partir de maintenant, puisqu’on perd le financement public, toutes les universités vont être obligées de suivre. Pour la plupart des étudiants, cette 5ème année d’étude est indispensable afin d’obtenir une place garantie sur le marché du travail. Les étudiants les moins riches pourront abandonner tout espoir d’accéder à ce niveau d’étude en 2008.

    Avec toutes ces mesures, Vandenbroucke amène un enseignement adapté à la demande des entreprises. Ce seront elles qui dicteront ce que l’on doit étudier et l’orientation des recherches à effectuer. Dans le décret, toutes les formes d’éducation n’auront pas le même poids : pour celles qui seront plus intéressantes économiquement, les institutions auront plus de subsides que les autres. L’idée derrière l’accessibilité coûteuse de l’enseignement et le mécanisme de concurrence, c’est en fait que tout le système d’enseignement doit être adapté aux exigences du marché du travail.

    Nous avons une toute autre vision sur le rôle de l’enseignement. Pour nous, chacun ou chacune doit avoir le droit, et les capacités, de choisir ses études en fonction de ses intérêts et affinités. Nous voulons un enseignement qui soit accessible à tous, et où le financement public est suffisant pour l’enseignement et les recherches, mais aussi pour les services sociaux (comme les kots, les restaurants, les infrastructures médicales…).

    Ces prochains mois, les Etudiants de Gauche Actifs vont faire campagne partout en Flandre pour faire sombrer ce plan néo-libéral. Nous voulons renouer avec les traditions combatives des mouvements étudiants qui se sont éteints dans les années ’90. Le premier rendez-vous est déjà été fixé au 16 mars, jour durant lequel les syndicats et les étudiants de la VUB organisent une première manifestation à Halle, dans le fief électoral du ministre. EGA mobilisera nationalement pour cet évènement. Nous demandons l’annulation immédiate du décret, et un plan alternatif où le budget public de l’enseignement sera immédiatement augmenté à 7% du PNB. Nous luttons pour un enseignement démocratique et de qualité pour tous, et contre la logique néolibérale du marché, qui conçoit l’enseignement comme une machine à faire des travailleurs modulés en fonction de la demande et « prêts à l’emploi ». Nous faisons un appel à tous pour faire partie active du mouvement, prendre contact avec nos sections locales, et rejoindre EGA.

  • Attaque d’ampleur contre l’enseignement supérieur flamand. Un avant-goût de l’avenir de l’enseignement francophone

    Attaque d’ampleur contre l’enseignement supérieur flamand.

    Le «plan Vandenbroucke», du nom du ministre «socialiste» de l’enseignement flamand, vient d’être dévoilé. Ce nouveau décret qui doit régler le financement de l’enseignement supérieur néerlandophone à partir de 2007 est clairement néo-libéral et veut rogner les moyens de fonctionnement de la plupart des instituts d’enseignement de façon drastique.

    Tim Joosen

    Les universités et les hautes écoles devront faire des millions d’euros d’économies

    Même si l’enseignement est géré de manière séparée dans les communautés flamande et française, les mauvais coups qui se préparent d’un côté annoncent toujours des mesures semblables de l’autre par la suite. Comprendre ce que signifie le plan Vandenbroucke et développer la solidarité avec les étudiants et les enseignants flamands est donc primordial.

    La grande majorité des universités et des écoles supérieures devraient supporter de fortes réductions. En fait, seule l’Université Catholique de Leuven (KUL) en sortirait gagnante en voyant sa dotation passer de 17 à 22 millions d’euros. Les grandes victimes seraient surtout les universités plus petites et les hautes écoles: l’Université d’Anvers (UA) perdrait 8 à 10 millions d’euros et l’Université Flamande de Bruxelles (VUB) de 9 à 11 millions tandis que la Haute Ecole de Gand devrait se débrouiller avec 3 à 5 millions en moins chaque année.

    Il est évident que ceci va dans le sens des réformes de Bologne qui prévoient l’existence d’un marché international de l’enseignement en 2012 dans lequel les institutions se concurrenceront sans merci afin d’attirer moyens financiers et étudiants.

    Vandenbroucke fait clairement le choix de ne conserver qu’une grande université d’élite en Flandre, l’Université Catholique de Leuven, destinée à affronter la concurrence à un niveau international. A côté d’elle ne subsisterait qu’un réseau d’universités et de Hautes Ecoles de moindre valeur… et sous-financées.

    L’enseignement n’est plus un service mais un marché

    Avec ce décret, l’enseignement doit être soumis au marché libre et ne peut plus être considéré comme un service à la population.

    Cette orientation se manifeste à travers la nouvelle clé de répartition que VDB veut instaurer. Jusqu’à présent, les pouvoirs publics octroient de l’argent aux institutions en fonction du nombre d’étudiants inscrits. Ces subsides étant fixés à long terme, la concurrence est donc sans objet.

    Dans l’avenir tracé par Vandenbroucke, les moyens financiers des universités et des hautes écoles seraient désormais calculés en fonction du nombre d’étudiants qui auraient réussi, du nombre de doctorats,… Les moyens de fonctionnement seraient chaque année redistribués entre les différentes institutions selon leurs résultats. Et cela dans le cadre d’un système où les universités et les hautes écoles, devraient, à l’instar des entreprises, entrer en concurrence les unes avec les autres pour attirer des moyens complémentaires.

    La quantité avant la qualité

    Les formations et les institutions plus modestes seraient sanctionnées sur le plan financier au détriment de celles qui comptent un grand nombre d’étudiants. Pourtant les rapports de commissions de visite, qui contrôlent actuellement la qualité dans l’enseignement supérieur, démontrent que des instituts plus petits, davantage centrés sur les étudiants, obtiennent de meilleurs résultats que des institutions plus importantes. Apparemment, la qualité de l’enseignement se situe bien loin dans les priorités de VDB.

    Au nom de la «libre concurrence», c’est la position de monopole de l’Université de Leuven qu’on est en train de développer. Les écoles ne pourraient espérer compenser ces mesures grâce à la présence d’étudiants boursiers. Certes, ceux-ci ramènent plus de subsides aux écoles que d’autres étudiants, mais aucun moyen financier n’est prévu pour proposer des kots bon marché, des repas de qualité et des équipements sociaux pour attirer ces étudiants boursiers.

    Protestations contre le décret de financement

    La publication du décret de financement a provoqué de vigoureuses réactions dans l’enseignement supérieur et la plupart des directions des hautes écoles et des universités ont déjà protesté auprès du ministre. Même au sein de l’université de Louvain, la majorité du personnel académique n’est pas favorable à ce modèle d’enseignement néolibéral. Sous la pression des protestations des autorités académiques, VDB a d’ailleurs déjà dû postposer son plan d’un an, jusqu’en 2008.

    Diviser pour mieux régner

    Les économies qui sont proposées aujourd’hui cadrent exactement avec le modèle d’enseignement supérieur que la bourgeoisie veut promouvoir. Actuellement, il y a un surplus de personnes hautement diplômées en Europe Occidentale et les patrons ne veulent plus payer ces diplômes qui coûtent cher. De plus, l’énorme secteur de l’enseignement doit être intégré au modèle du marché, de sorte que les grandes multinationales aient aussi leur mot à dire sur l’enseignement et la recherche scientifique.

    Vandenbroucke tente de diviser les différentes universités et hautes écoles afin de gagner la bataille, en utilisant la tactique de «diviser pour mieux régner». Il est conscient que cela fait des années que le mouvement étudiant est paralysé en Flandres et que de larges secteurs des syndicats d’enseignants ont une attitude passive. Mais il n’y a qu’une chose qu’il perd de vue: la bataille doit encore être livrée…

    Comment se lancer dans la bataille ?

    Ce qui importe à présent, c’est de mener la lutte le plus efficacement possible. Nous ne pouvons résister à l’arrogance de VDB que par un mouvement massif du personnel et des étudiants.

    Pour cela, nous n’avons pas grand chose à attendre de la part des bureaucrates de la Fédération des Etudiants Flamands (VVS) et des directions syndicales. Nos militants dans les universités et l’enseignement supérieur et notre organisation étudiante ALS (Actief Linkse Studenten, l’équivalent flamand d’Etudiants de Gauche Actifs) travailleront à construire un rapport de forces à la base pour se lancer à l’attaque des plans de VDB.

    Quelle alternative?

    > Plus d’argent pour l’enseignement supérieur !

    Les revendications que nous devons mettre en avant peuvent se résumer à un mot d’ordre: nous voulons plus d’argent pour l’enseignement supérieur! Nous ne pouvons que soutenir la revendication de l’ACOD ( la CGSP flamande) d’augmenter les dépenses pour l’enseignement afin de ramener celles-ci au niveau qu’elles atteignaient en 1980, c’est-à-dire 7 % du Produit Intérieur Brut.

    Il ne faut pas entamer des discussions sur la répartition de l’argent, mais discuter au contraire de la nécessité d’un refinancement global de l’enseignement pour en améliorer la qualité. En outre, nous voulons un refinancement public et pas d’une ingérence des grandes entreprises dans l’enseignement et la recherche scientifique: cela signifierait offrir la recherche scientifique presque gratuitement au patronat, en plus de tous les autres cadeaux (réductions de charges patronales) que celui-cil a déjà reçu. Il n’en est pas question!

    Avec cet argent supplémentaire, on pourrait réduire la pression au travail qui a terriblement augmenté ces dernières années dans l’enseignement. Une amélioration des conditions de travail pourrait permettre au personnel enseignant de se consacrer davantage au suivi des étudiants et au personnel administratif et technique de collaborer plus efficacement au développement de l’enseignement.

    > Un salaire d’études plutôt que des droits d’inscription faramineux

    Il faut introduire un salaire étudiant qui doit permettre à chacun de suivre un enseignement supérieur, de plus en plus difficilement accessible.

    Les réformes actuelles vont renforcer cette tendance, entre autres avec la proposition de ne plus financer les diplômes de 3e cycle, ce qui obligerait les étudiants à payer tous les coûts de ces études, avec des minervals s’élevant à plusieurs milliers d’euros par an.

    > Une recherche scientifique indépendante

    Il faut mettre un terme aux ingérences croissantes des entreprises dans les recherches scientifiques universitaires. Actuellement, beaucoup d’instituts effectuent des pré-recherches à bon marché pour des multinationales.

    Un meilleur financement public permettrait aux chercheurs de travailler de façon indépendante et d’entamer des débats sur les priorités à mettre en avant pour la société en matière de recherche scientifique.

    > Organiser la lutte

    Nous appelons tous les étudiants et membres du personnel dans l’enseignement supérieur à se mobiliser avec nous contre le plan de libéralisation de VDB.

    En organisant des comités dans toutes les universités et les écoles supérieures, les étudiants et le personnel peuvent créer une dynamique pour lancer la lutte.

    Ces comités permettraient à la fois de mener la discussion sur la stratégie et le programme à mettre en avant et de mobiliser à la base pour des actions.

    Ensemble, nous pouvons couler le plan VDB!

  • Le droit à l’enseignement en danger. Des minervals jusqu’à 9.000 euros!

    Les partisans des accords de Bologne tombent le masque. Ce projet n’est qu’un instrument pour mettre sur pied une politique néo-libérale dans l’enseignement supérieur. Le sous-financement structurel est utilisé pour maintenir l’enseignement dans le cadre des intérêts patronaux avec comme conséquence directe le refus du droit à l’enseignement pour des milliers de jeunes.

    Simon Van Haeren

    L’ancien recteur de la KUL (université catholique de Louvain), André Oosterlinck, clame que la diminution de moitié du nombe d’étudiants à son université n’est aucunement un prix trop élevé pour pouvoir concurrencer Oxford ou Cambridge. Récemment, la KUL a effectivement augmenté les minervals. Pour 31 formations de ‘master après master ‘ (une formation après le premier diplôme – généralement plus qualifiante), il ne faut plus payer 505 euros mais 3.000, 4.000…jusqu’à 9.000 eur.!

    L’initiative de la KUL représente une attaque sur le droit à un minerval « accessible » et, finalement, sur le droit à l’enseignement en général. La course aux minervals élevés est ouverte, et d’autres universités et hautes-écoles vont suivre.

    Sur les barricades contre l’augmentation des frais d’inscriptions

    La Communauté française attaque en premier lieu les plus faibles. Ce fut le cas pour les étudiants bénéficiant du taux intermédiaire à l’université de Liège. Leur minerval devait passer de 277 euros à 403 euros, mais après les protestations étudiantes, ces mesures ont été retirées.

    Le CECAM (« Collectif des Etudiants Contre l’Augmentation du Minerval », dans lequel Etudiants de Gauche Actifs (EGA) a joué un rôle moteur) a lutté contre l’attitude passive des représentants «officiels» et a mobilisé pour différentes actions. Une occupation du rectorat fut organisée, à laquelle prirent part 400 étudiants, et une victoire fut obtenue.

    Cette année, ce problème fut de nouveau à l’ordre du jour dans toute la Communauté française. Selon la logique de Bologne, les frais d’inscription devaient passer pour les étudiants semi-boursiers à 430 euros. Après quelques petites actions, la Communauté française a cédé, les rectorats durent prendre peur que la protestation s’amplifie, entre-autre aux universités de Liège (Ulg) et de Bruxelles (ULB), ou il y avait possibilité de s’allier avec le personnel.

    Malgré cela, le CECAM, entretemps devenu SAEL (Syndicat Autonome des Etudiants Liégeois) est affaibli et se transforme lentement en une nouvelle « bureaucratie étudiante » uniquement active dans les structures officielles. A l’avenir, la question de la combativité des organisations étudiantes se posera encore. EGA se profilera pour une stratégie combative, orientée vers l’action, pour informer et mobiliser tant que possible les étudiants et le personnel, pour ainsi construire un rapport de forces. Nous devons également continuellement pousser à gauche avec les autres mouvements de lutte et appeler à la solidarité.

    Les droits politiques des étudiants sous pression

    EGA est en faveur d’une résistance conséquente contre la politique d’austérité. C’est la raison pour laquelle les rectorats interviennent régulièrement contre notre présence: refus d’utilisation des salles, amendes pour le collage d’affiches ou encore « rappel à l’ordre » des militants par les autorités.

    Récemment, un membre EGA qui collait des affiches a même été attaqué par un agent de la sécurité de la VUB (université néerlandophone de Bruxelles). La VUB dut reconnaître sous pression du SETCA (centrale de la FGTB pour les employés et cadres) et d’EGA sa politique de tolérence zéro contre les affiches étudiantes sur le campus.

    EGA est pour un enseignement gratuit et démocratique accessible à tous. Nous soutenons la revendication du front commun syndical pour que 7 % du PIB soit investi dans l’enseignement, par le budget public et non par privatisations. Etudiants et personnel sont renforcés s’ils défendent ensemble leurs intérêts. Le mouvement syndical contre les attaques sur les prépensions s’oriente contre la même politique néo-libérale qui menace notre enseignement. Nous devons donc avancer ensemble contre le néolibéralisme et défendre une alternative socialiste.

  • Grogne dans l’enseignement flamand. Il faut un plan d’action pour plus de moyens

    “Le mécontentement dans le secteur de l’enseignement est grand, et croît de jour en jour”. Ainsi s’ouvre le cahier de presse que les syndicats de l’enseignement flamand ont distribué le 31 août sous le titre ‘Vers une rupture de confiance?’. Le texte passe au crible de la critique les plans d’austérité du ministre de l’Enseignement Vandenbroucke et réfute sa campagne mensongère dans les médias. Mais il faudra attendre, semble-t-il, pour un plan d’action qui soit à la mesure de l’ampleur des coupes d’austérité.

    Simon Van Haeren

    Tout l’été, le ministre a essayé d’influer sur l’opinion publique avec des chiffres falsifiés et tirés de leur contexte. Ainsi, il a déclaré vouloir investir 600 millions en plus dans l’enseignement. Pourquoi ces mensonges? Le ministre se rend compte du fait que la résistance contre ses mesures va se construire, et il veut déjà se couvrir. Répandre des mensognes dans les médias est une tactique éprouvée pour isoler le personnel de l’enseignement du reste de la population. Le gouvernement ne manquera pas de se servir des coupes d’austérité dans la sécurité sociale et dans les pensions pour essayer de dépeindre l’enseignement comme un ‘secteur gâté’.

    Au niveau de l’emploi, le plan de VDB signifie la perte de 1534 emplois (équivalents temps pleins) et la supression des pools de remplacement (2000 emplois). Moins de personnel avec de plus en plus de nouvelles tâches et de responsabilités sans aucun encadrement complémentaire. Il est inévitable que la pression du travail atteingne des sommets. Et malgré cela, le gouvernement refuse d’admettre qu’il y a un manque de personnel dans l’enseignement…

    7% du PIB pour l’enseignement!

    Les syndicats exigent que le budget de l’enseignement soit relevé à au moins 7% du Produit intérieur brut régional. C’est ce qu’ils nomment un investissement nécessaire afin de maintenir la qualité de notre enseignement. Depuis les années 70, ces investissements ont chuté de plus de 7% du PNB (à ce moment, l’enseignement était encore une matière nationale) jusqu’à environ 4% aujourd’hui; les revendications syndicales ne visent donc qu’à corriger 20 années de sous-financement.

    Pas question cependant de refinancer l’enseignement avec du capital privé, comme l’envisage le gouvernement. Cela signifierait en effet la privatisation de l’enseignement. Les Etats-Unis peuvent servir d’exemple: deux tiers des moyens de l’enseignement y proviennent des entreprises. On en connaît les conséquences.

    Qu’attend la direction syndicale? Il est temps d’agir!

    Malgré l’ampleur des coupes d’austérité, la direction syndicale refuse d’appeler à des actions sérieuses. Pendant tout l’été, les militants étaient invités à se ‘tenir prêts’, maintenant qu’il y a offensive, nous nous demandons toujours où en est la contre-offensive. Seules des actions ludiques sont prévues à l’occasion de la Journée de l’Enseignant – le 5 octobre – devant quelques écoles de la région de Leuven (l’arrondissement du ministre) où on distribuera symboliquement des sachets avec une pomme et un oeuf.

    VDB s’y est déjà préparé et mène lui-même campagne: lors de la Journée de l’Enseignant, il enseignera lui-même pendant une journée. Ce sera un tête-à-tête convivial entre le ministre et la direction syndicale. Est-ce que la direction syndicale croit encore en Saint-Nicolas? Si nous voulons la satisfaction de nos revendications, il faudra lutter. Nous ne voulons pas de pommes et d’oeufs, mais une grève de 24 heures avec une campagne d’information envers les lycéens/étudiants et leurs parents pour expliquer pourquoi l’enseignement a besoin de 7% du PIB.

  • L’enseignement aux mains des entreprises?

    Si le lien entre l’enseignement et le patronat n’est pas encore clair pour tous, un nouvel argument de poids devrait convaincre les derniers réticents. L’ancien recteur de l’Université Catholique de Leuven (KULeuven) – Oosterlinck, baron depuis l’an dernier– assumera peut-être bientôt la fonction d’administrateur délégué de l’organisation patronale FEB (Fédération des Entreprises Belges).

    Tina De Greef

    Pendant dix ans, Oosterlinck a géré la KULeuven comme un vrai manager. Maintenant encore il est à la tête de l’Association KULeuven (une collaboration de différentes hautes écoles et universités), qui a été mise sur pied dans le cadre des accords de Bologne visant à rendre l’éducation européenne compétitive. Ces accords prévoient entre autre que le monde des entreprises peut s’impliquer davantage dans l’éducation avec comme conséquence; un enseignement à deux vitesses: un enseignement d’élite pour les étudiants nantis et des écoles poubelles pour les autres.

    Les objectifs qu’Oosterlinck veut atteindre en tant que président de la FEB sont, entre autre, une augmentation du temps de travail et une ‘nouvelle éthique du travail’. A titre d’exemple de cette nouvelle éthique, il propose que la sécurité sociale ne soit plus considérée comme un droit. Selon Oosterlinck on devrait donc travailler plus. Oosterlinck veut améliorer l’image des entreprises, veut une collaboration plus ‘souple’ entre les universités et les entreprises et il défend l’idée d’une continuation absolue des baisses de charges patronales (ainsi avait-il philosophiquement déclaré : “Qui est d’ailleurs l’inventeur de ce principe de charges sur le travail?”)

    Evidemment, Oosterlinck représente les intérêts du patronat contre les travailleurs. Il ne reconnaît pas le droit à la sécurité sociale et veut sauvegarder les profits des entreprises à tout prix. En outre, l’intervention des entreprises dans la recherche et l’enseignement aux universités est inadmissible, cela revient à tout orienter en fonctions de leurs intérêts. C’est seulement en rompant avec la logique capitaliste qu’il sera possible de rompre avec cette tendance inquiétante.

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