Category: Enseignement

  • Quel avenir pour nos enfants? Pour un enseignement gratuit et de qualité!

    Quel avenir pour nos enfants?

    Le ministre de l’Enseignement pour la Flandre, Frank Vandenbroucke, a annoncé de nouvelles mesures d’austérité dans l’enseignement. Cela suscite l’indignation des enseignants noyés dans des classes surpeuplées et l’inquiétude des parents.

    Marijke Decamps

    L’organisation de l’enseignement n’est pas tombée du ciel. Dès que le mouvement ouvrier a commencé à s’organiser, il a formulé des revendications pour un enseignement gratuit et de bonne qualité. Quand les ouvrières ont commencé à s’organiser, elles ont systématiquement essayé d’envoyer leurs enfants sur les bancs de l’école plutôt qu’à l’usine. A l’époque les classes étaient nombreuses et la pédagogie s’appuyait fort sur l’apprentissage par cœur et sur la sélection.

    Les mouvements de révolte de la classe ouvrière ont provoqué beaucoup de changements au 20e siècle. Après Mai 68, un processus de démocratisation de l’enseignement s’est mis en route et de nouvelles méthodes pédagogiques ont été mises en place.

    Gratuit

    “Chaque année scolaire c’est la même chanson: il y a de nombreux frais supplémentaires et on ne sait jamais d’avance à combien cela va se chiffrer. Dans notre ménage, on peut payer. Mais dans beaucoup de familles cela devient de plus en plus difficile. Le comité des parents s’occupe de récolter de l’argent pour essayer d’aider financièrement l’école. Ceux qui n’ont pas l’argent pour acheter des lots de tombola ou pour participer à la fancy-fair sont regardés de travers et les enfants sentent aussi cette pression.” (Ann)

    De 1989 à 1999, les coûts pour l’école secondaire ont augmenté de 82%. Ceux de l’école primaire de 93%. Selon un appel de SOS Dettes à l’Ecole, il y a des écoles où 10% des parents ont un plan d’apurement pour payer les frais scolaires. De plus, les bourses scolaires sont devenues inaccessibles : on dépasse très vite le plafond pour y avoir droit.

    De qualité

    Souvent l’école est perçue par les jeunes comme un lieu où l’on est condamné à user ses fonds de culotte jusqu’à 18 ans en écoutant sagement et en apprenant par cœur. Il y a toujours une forte pression lors des tests pour obtenir le plus de points possible et ne pas être relégué derrière les autres. Notre enseignement est peut-être un des plus développés en Europe, mais il est aussi celui où beaucoup de jeunes quittent l’école sans diplôme.

    Depuis 20 ans, l’enseignement connaît des coupes budgétaires et chaque tour de vis budgétaire laisse des traces. Beaucoup de bâtiments scolaires sont délabrés. Il y a des restrictions sur l’encadrement et l’accompagnement des élèves: ceux qui ne peuvent pas suivre sont largués. L’enseignement est un lieu où les inégalités sociales se renforcent, au lieu de s’atténuer.

    L’enseignement socialiste

    Dans une société socialiste l’enseignement ne sera plus conçu comme aujourd’hui. Il donnera l’espace aux jeunes pour se développer complètement, apprendre ce qui les intéresse, et cela d’une façon que tout ce qui est appris découle de la pratique des travailleurs.

    Un exemple intéressant est celui de l’enseignement immédiatement après la Révolution russe. La gratuité de l’enseignement a tout de suite été instaurée. En 1918 les écoles ont été transformées en "écoles de travail unifié", où le travail productif était à la base du développement des jeunes. Les écoles étaient ouvertes sept jours sur sept pour que les jeunes puissent y apprendre les choses qui les intéressaient, et pas seulement pour suivre des cours.

    Les Bolcheviks ont essayé de proposer un programme complet, basé sur la vie et sur la production. En 1918, par exemple, Lénine recommandait que les cours d’électricité soient combinés à des visites de centrales électriques. La compagne de Lénine, Kroupskaya, encourageait les enseignants à prendre la vie quotidienne des travailleurs et des paysans locaux comme points de départ pour des projets pédagogiques. Ainsi tous les adultes deviennent des "enseignants".

    Lounatcharsky, Commissaire du Peuple à l’Enseignement, insistait pour que les écoles mettent au centre de leurs pré-occupation l’acquisition d’outils sociaux plutôt que l’apprentissage de recettes techniques. Lénine a défendu la nécessité d’un enseignement critique orienté sur le développement des individus indépendants et sur le développement de leurs capacités, aux antipodes du bourrage de crânes superflu et sans vie.

    En 1918 le libre accès à l’université, sans examen d’entrée ni de minerval, a été instauré. Les écoles étaient organisées par des conseils démocratiques où les jeunes avaient leur mot à dire sur les matières enseignées et sur la pédagogie. Les membres de ces conseils, élus par les élèves, les parents et le personnel étaient révocables de façon permanente.

    L’enseignement gratuit et de qualité n’existe pas dans notre pays. C’est le moins que l’on puisse dire. La lutte permettra d’améliorer la situation, mais ce n’est que dans le cadre d’une société socialiste, où les lois du marché seront abolies, que l’enseignement sera un véritable outil d’émancipation.

  • Les mesures d’austérité dans les écoles conduisent à une élitisation croissante

    Le Ministre de l’enseignement flamand Vandenbroucke a déclaré que notre enseignement était des plus accessibles. Mais sur le terrain, nous voyons que le sous-financement structurel mène à la hausse des frais scolaires, à des lycéens et à des enseignants démotivés, à des écoles-poubelles à côté d’écoles « modèles »,… L’enseignement flamand a beau être l’un des meilleurs d’Europe, il est aussi celui qui laisse le plus d’élèves sur le carreau.

    Emiel Nachtegael

    Le nom d’une école importe-t-il plus que le diplôme?

    L’école Sint-Pieter à Turhnout en est un exemple. Pieter, 17 ans, témoigne : « Le vendredi 22 avril, 11 élèves ont été accusés de détention de drogue et de vente de drogue à l’école. Sur base d’accusations invraisemblables et sans recherche de preuves, deux d’entre eux, dont moi-même, ont eu deux jours d’exclusion. Les autres ont eu des heures de retenue. Il ne fait selon nous aucun doute que les élèves désignés étaient déjà visés depuis longtemps par la direction vu le caractère élitiste de Sint-Pieter. Cela signife que les élèves qui ne correspondent pas à la norme sont peu à peu mis à l’écart, ou encore qu’il n’y a pas d’accompagnement approprié pour les élèves qui ont plus de difficultés. Plusieurs élèves, mais également des parents et des professeurs ont déjà protesté contre cette façon de procéder.

    Plus de moyens pour l’enseignement!

    Le financement par enveloppe, qui fait que les directions d’écoles ne disposent que d’un budget limité, a des conséquences néfastes. Le 20 avril à Bruxelles, les enseignants flamands réclamaient à juste titre que les pouvoirs publics consacrent 7% du Produit Intérieur Brut à l’enseignement, soit le niveau de 1980. Actuellement, il est endessous de 5%. Le personnel de Sint-Pieter est aussi venu protester à Bruxelles.

    Les mesures d’austérité dans l’enseignement entraîne une hausse des frais d’étude. De 1986 à 1999, les frais d’étude dans l’enseignement secondaire ont crû de 59 % ! Entre-temps, ces frais ont continué à augmenter. Les écoles essaient d’attirer le plus d’élèves possible parce qu’elles reçoivent alors plus de moyens. Les directions essayent ainsi de profiler leur école comme « la meilleure » et doivent écarter le plus vite possible les élèves qui n’ont pas le ‘profil’ de l’école. Les mesures d’austérité mènent à un enseignement à plusieurs vitesses. Seule la lutte commune des élèves, des professeurs et des parents pour davantage de moyens et pour un enseignement plus démocratique permettra de rompre avec cette logique.

  • Minerval décuplé à la KUL

    Apartir de la prochaine année académique, les étudiants non-EEES (Espace européen de l’enseignement supérieur qui regroupe les pays membres de l’Union européenne ainsi que 15 autres Etats) devront payer 5000 euros de minerval à la KUL au lieu de 505 précédemment.

    Tina De Greef

    Une exception sera faite pour les étudiants des 72 pays en voie de développement à travers le monde qui auront présenté une “demande motivée”. Sur 30.455 étudiants cette année, 6,5% ne viennent pas de pays EEES, tandis que 0,5% proviennent des pays en voie de développement. Il s’agit d’une double offensive: non seulement les minervals deviennent hors de prix, mais en plus la Belgique était déjà très chère pour la plupart des étudiants étrangers.

    Cette mesure est à replacer dans le cadre de l’accord de Bologne qui prévoit une restructuration de l’enseignement supérieur. Dans le Décret du 30 avril 2004 du Ministère de la Communauté flamande concernant la flexibilisation de l’enseignement supérieur en Flandre, on peut lire dans la partie 5 (sur les étudiants étrangers), article 64, que l’organisme de gestion de l’institution peut librement décider du montant du minerval pour les étudiants qui ne touchent pas de bourse. Là-dessus, le 13 décembre 2004, le Conseil académique de la KUL a décidé d’augmenter les minervals de 900% pour ces groupes d’étudiants! De plus, on risque de payer plus de 5000 euros pour certaines orientations, par ex. : pour le « Master of Laws in Energy and Environmental Law » : 9000 euros! Et 290 euros de plus pour ceux qui désirent s’inscrire dans deux orientations.

    L’université s’attèle consciencieusement à démanteler pas à pas la démocratie dans l’enseignement. C’est le début d’une série d’offensives menées dans le cadre de l’accord de Bologne. L’université commence par augmenter le minerval d’un groupe marginal d’étudiants qui ne peuvent guère résister. Portucala – l’association des étudiants étrangers – est une association estudiantine traditionnelle qui, d’un côté, déplore les mesures, mais les accepte de l’autre, avant même d’en informer les étudiants. Les arguments invoqués pour justifier cette décision sont construits sur une rhétorique nationaliste: la Flandre n’a plus à être responsable des subsides des étudiants étrangers. Faut-il en conclure qu’un Portugais serait plus flamand qu’un Brésilien? Avec cette tactique de diviser pour régner, l’université prépare progressivement l’augmentation du coût de l’enseignement et, de ce fait, le pas à franchir pour introduire cette mesure auprès des étudiants flamands se réduit de plus en plus. La mesure s’inscrit aussi clairement dans le plan de l’université visant à faire de la KUL une université d’élite. La direction y révèle qu’elle mesure la qualité de l’enseignement à son prix. Pas besoin d’être un génie pour comprendre que seuls les étudiants riches pourront financer leurs études à la KUL. Les moins fortunés se tourneront vers des universités plus abordables, dotées – évidemment – de moins bons équipements.

    Dans la société actuelle, l’enseignement est devenu une entreprise qui doit être rentable ou, du moins, qui sait s’en sortir avec le moins possible de subventions de l’Etat. Avec EGA-Louvain, nous voulons dénoncer ces mesures et résister activement face à de telles offensives. Si les intérêts des étudiants étrangers sont en danger, ça nous concerne aussi. Si nous restons passifs, tous nos acquis risquent de subir le même sort. L’enseignement est un droit pour tous, pas une marchandise !

  • Enseignement Flamand. Stop à la destruction!

    Le 20 avril, les trois syndicats organisent un rassemblement devant le ministère de l’Enseignement flamand à Bruxelles. Il est question d’une action symbolique, mais la colère du personnel enseignant montre que la réalité est plus profonde. Malgré la précédente ratification d’une convention collective, la direction syndicale est très vite débordée par ses propres militants qui veulent passer à l’action contre les mesures prévues.

    Militant CGSP-enseignement

    Cela fait 20 ans que les mesures d’austérités sont menées, notamment dans l’enseignement secondaire. Cela a laissé des traces: 1/3 des bâtiments scolaires sont déficients en matière d’hygiène et de sécurité, et des classes supérieures à 30 élèves sont monnaie courante. De plus, les professeurs se plaignent de l’énorme pression exercée sur leur emploi. On attend d’eux qu’ils enseignent, mais aussi d’être assistant social, psychologue, employé administratif,…

    Le ministre de l’Enseignement Vandenbroucke était conscient que ses mesures d’austérité n’arrivaient absolument pas au bon moment et qu’il devait les encadrer. C’est pourquoi il a réalisé une étude de marché sur l’enseignement via la Fondation Roi Baudouin. Les résultats de cette enquête sont mieux connus sous le nom de "Accent op talent". Un certain nombre de priorités sont établies pour l’enseignement dans la période qui vient. "L’accent" n’est pas mis sur plus de moyens, mais sur des projets précis qui doivent changer l’aspect "ringard" de l’enseignement. Donc le ministre ne veut pas investir dans l’enseignement professionnel pour atteindre l’égalité des chances, mais les écoles doivent s’acquitter de leur financement en prenant des initiatives qui vont dans le sens voulu par les entreprises.

    La tendance actuelle poussant les écoles à aller chercher des investisseurs privés est renforcée par les mesures d’austérité prévues par Vandenbroucke.

    Tout d’abord, à partir de septembre 2005, il y aura moins d’enseignants embauchés parce que les moyens ad hoc sont calculés sur base d’un chiffre datant d’un an et demi. Néanmoins, il est prouvé qu’une des plus importantes causes de la diminution qualitative de l’enseignement repose sur la dimension "problématique" des classes. Cette mesure va amplifier fortement l’évolution négative de l’enseignement.

    De plus, 5% d’économies vont être faits sur le personnel administratif. Dans certains secrétariats, des emplois vont de toute façon disparaître et la flexibilité actuelle du personnel administratif va s’accroître. La paperasserie sera prise en charge par les enseignants euxmêmes…

    Il est également prévu d’économiser 2% sur les CLB (centre pour l’accompagnement des élèves, anciennement PMS), ce qui équivaut à un montant de 284.000 euros. Le CLB est responsable de l’accompagnement des élèves dans le sens large du terme; de l’assistance médicale à la résolution de conflits entre le personnel et les élèves. Dans une période où les problèmes sociaux s’accumulent dans les écoles, cette mesure d’austérité est tout bonnement crapuleuse.

    Toutes ces mesures d’austérité s’élèvent déjà à un montant de 51 millions d’euros, bien plus donc que les 38 millions annoncés à l’origine. L’argent supplémentaire va servir à soutenir les initiatives du ministre Vandenbroucke comme "Accent op talent". Et c’est le personnel de l’enseignement qui va évidemment payer la note des initiatives du ministre!

    Le MAS/LSP sera présent au rassemblement du 20 avril. Nous interviendrons avec un tract qui condamne ces mesures d’austérité et qui propose un plan d’action. Il est très important d’être présent à cette action, mais pas seulement avec des enseignants. Des délégations étudiantes combatives peuvent montrer que la lutte contre les économie dans l’enseignement doit se faire de façon unifiée. Seul un programme avançant la nécessité d’étendre la lutte à d’autres secteurs pourra signifier une rupture avec la politique antisociale du gouvernement.

    Rendez-vous : mercredi 20 avril. 15h / Ministère de l’Enseignement flamand / Bâtiment Hendrik Conscience, boulevard Roi Albert II, n°15 / Bruxelles (près de la gare du Nord)

  • HAUTES ÉCOLES. Nous ne voulons pas de miettes!

    LE PROBLÈME du refinancement est toujours là, et celui de la volonté des représentations étudiantes pour le résoudre aussi…

    Simon Hupkens

    Un pas en avant: les organisations étudiantes (Fédération des Etudiants Francophones et Union des Etudiants en Communauté Française) mobilisent leurs bases en début d’année scolaire et obtiennent une rallonge de 5.000.000 d’euros pour les Hautes Ecoles. Sur cette somme, seuls 3.750.000 euros seront effectivement alloués, le solde ne sera attribués aux écoles que sur base d’un plan «d’optimisation» (un mot du jargon patronal qui signifie «austérité budgétaire», la ministre de l’Enseignement supérieur Dominique Simonet n’a pas été pour rien la patronne du port autonome de Liège). De plus, il ne s’agit en rien d’une augmentation structurelle du budget des Hautes Ecoles. Cette augmentation ne sera pas reconduite l’année prochaine.

    Enfin, le budget de l’enseignement ne sera toujours pas lié à l’augmentation du nombre d’élèves. On aurait pu penser que devant cette faible conces-sion de la part de la ministre, les syndicats allaient redoubler d’ardeur mais…

    Un saut en arrière : plutôt que de continuer les actions et de les lier avec celles des profs et du non-marchand, les même organisations laissent retomber la pression. Sans doute ont-elles été persuadées que l’accord que leur présentait la ministre était le seul possible. Comme d’habitude, l’argent semble introuvable mais les mêmes qui voudraient voir l’enseignement réduit au rôle de succursale des grandes entreprises nagent dans les coupons de dividendes. Et comme d’habitude, les organisations étudiantes gobent et se lamentent qu’aucune solution structurelle ne soit envisageable.

    Une seule solution : activer les étudiants, les convaincre de ne faire confiance qu’à euxmêmes pour obtenir des concessions du gouvernement communautaire et mobiliser à la base sans attendre une décision de leurs représentants officiels. C’est ce à quoi travaille Etudiants de Gauche Actifs, notre organisation dans les Hautes Ecoles et les universités tout en mettant en avant la nécessité d’un mouvement étudiant radical, fort et uni qui puisse faire aboutir les revendications étudiantes.

  • ENSEIGNEMENT EN FLANDRE

    Le ministre flamand de l’Enseignement et de l’Emploi Frank Vandenbroucke (SP.a) a de grands projets pour l’enseignement. Des réformes importantes se préparent.

    Karel Mortier

    Il semble que le gouvernement flamand veut accélérer le financement privé à travers la coopération privé/ public. Vandenbroucke a annoncé dans le même temps qu’il n’y aura pas de marge pour une augmentation du salaire des enseignants pour les deux années qui viennent. Bref, on s’attelle aux mesures d’assainissement au lieu de remédier au sous-financement structurel.

    En terme de moyens financiers, les écoles supérieures ne reçoivent même pas la moitié de ce dont bénéficient les universités. Et cette situation ne fait que s’aggraver. L’état des bâtiments scolaires est désastreux. Lors d’une réunion le chef de cabinet de Vandenbroucke a affirmé que la possibilité que des bâtiments scolaires s’effondrent dans un avenir proche est plus que probable. A Gand, il y a un déficit d’au moins 16,7 millions d’euros pour l’entretien des bâtiments scolaires. Solution: on veut impliquer les lycéens dans la rénovation de leurs propres infrastructures. C’est évidemment meilleur marché que d’avoir recours à des professionnels!

    Pendant que l’on met davantage de pression sur les parents et les enseignants afin qu’ils contribuent au maintien des écoles en ruine en faisant des petits boulots, ce sont maintenant les lycéens qui sont sollicités. Et qui va suivre? Les chômeurs, les prisonniers,…?

  • HAUTES ÉCOLES. Comment faire avancer la lutte?

    HAUTES ÉCOLES

    FACE À LA TENDANCE MONDIALE de libéralisme économique, de concurrence et de recherche de profits, notre Belgique fait figure d’irréductible résistante face à l’envahisseur personnifié par la logique capitaliste. Mais pour combien de temps? Tout le monde est mis dans le même sac: selon le grand patronat, l’enseignement doit être rentable. Un minerval rapporte, une formation ne génère aucune richesse. Cette politique vise tout particulièrement les Hautes Ecoles.

    François Jacquet

    En 1994, la Communauté française fait fusionner 113 écoles supérieures en 30 Hautes Ecoles, jetant les étudiants à la rue. En 1996, le budget total pour le non universitaire est fixé à 257 millions d’euros niant une éventuelle proportionnalité à la population estudiantine. En 2003, cette dernière est passée d’environ 60 000 à 68 000. Conséquences directes: pas de nouveau matériel, de nouveaux locaux ni même de professeurs. Quand bien même une Haute École voit ses moyens subsides grandir, c’est avec un retard considérable et au détriment des autres HE (le budget total n’évolue jamais).

    Les cris alarmistes du Conseil Général des Hautes Écoles (pouvoirs organisateurs, syndicats, professeurs, étudiants…) retentissent dès juin 2003. Le gouvernement propose une étude complète des Hautes Écoles dans la perspective d’apporter une solution pour 2007. Pour parer à l’urgence, disent les ministres concernés Arena (PS) et Simonet (CDH), les Hautes Écoles n’ont qu’à utiliser leur bas de laine. L’ennui, c’est que ce bas de laine fond depuis des années suite au sous financement (rappelons que les subsides de l’enseignement supérieur à hauteur de 7% du PIB ont été réduits à 5% malgré la croissance démographique des étudiants). Ca ne tiendra jamais 3 ans.

    Mis sous pression par leurs affiliés, les syndicats ont lancé une série de grèves et de manifestations. La FEF et l’UNECOF, représentant les étudiants, sont juste parvenus à essouffler le mouvement en organisant des mobilisations aussi nombreuses que peu coordonnées. Mieux encore, le niveau politique général des slogans et l’animation syndicale est à chaque fois une nouvelle occasion pour la presse de discréditer les étudiants. Seules des actions coordonnées et véritablement unies entre étudiants et personnel des Hautes Écoles et des universités peuvent arracher des victoires sur base d’un rapport de force. L’idéal, pour porter nos revendications avec un poids effectif sur le gouvernement, serait de lier nos luttes avec celles de la classe ouvrière, attaquée différemment mais par le même agresseur: la logique capitaliste prônant la perte de tous nos acquis sociaux et démocratiques. C’est ce combat que mène Etudiants de Gauche Actifs, l’organisation étudiante du MAS. Activons nous dans la lutte et renversons ensemble de tout notre poids le rapport de force!

  • Le recteur de l’ ULG cède….

    Ce lundi 18 octobre, 400 étudiants de l’université de Liège excédés par la hausse du minerval intermédiaire de 55% se sont rassemblés devant l’unif et ont envahi le rectorat pour demander le rétablissement de l’ancien taux de 277€. Cette action était menée à l’appel du Collectif Etudiant Contre l’Augmentation du Minerval (CECAM), initiative à laquelle a largement contribué la section EGA de l’Ulg.

    Simon Hupkens

    Alors que depuis des mois, les représentants officiels des étudiants (la Fédé) négociaient en vain avec le recteur et refusaient toute idée de mobilisation, les étudiants du CECAM et EGA ont tenu le rectorat toute la nuit et ont obtenu des engagements de la part du recteur Willy Legros. Engagements tenus puisque jeudi, le recteur a alloué 100.000€ supplémentaires au budget des aides sociales pour accéder aux revendications du CECAM.

    Willy Legros, homme de parole?

    Il s’agit surtout d’un recteur mis sous pression qui ne tenait pas à voir se propager un mouvement étudiant radical dans l’université dont il a la gestion. Contrairement à l’avis répandu dans la bureaucratie étudiante, l’action de lundi a prouvé une foi de plus que seule la lutte collective apporte des résultats. Loin des pratiques technocratiques habituelles des représentants étudiants officiels, le collectif a su mener son action de façon démocratique en faisant avaliser ses décisions par des assemblées générales aux quelles étaient conviés tous les étudiants (tous, même la Fédé). La campagne contre la hausse du minerval et la prise du rectorat qui en a découlé ont de plus reçu le soutient de nombreux profs, assistants et membres du personnel ainsi que des marques de sympathie de l’associatif liégeois, témoins que la lutte des étudiants pour leurs droits n’est pas un sursaut corporatiste mais touche également tous ceux dont les acquis sont attaqués par la politique néolibérale du gouvernement. Bien sûr, nous sommes conscients que les 100.000€ arrachés au recteur ce lundi ne représentent qu’une victoire fragile et éphémère. La situation dans l’enseignement reste insoutenable dans les universités et surtout dans les hautes écoles au bord de l’asphyxie. C’est pourquoi il nous semble vital de continuer la lutte pour un enseignement gratuit et de qualité en réclamant le refinancement global de l’enseignement en solidarité avec les profs et en construisant un mouvement étudiant radical qui puisse faire pencher la balance en faveur de la solidarité, de la justice sociale et de la liberté qui en découlent.

  • TOUS ENSEMBLE POUR UN REFINANCEMENT PUBLIC DE L’ENSEIGNEMENT !

    Depuis 1996, le budget de la Communauté française pour les Hautes Ecoles est gelé, ne tenant donc pas compte de l’augmentation du nombre d’étudiants (ce sont 7118 élèves de plus qui y étudient actuellement!). Ce qui a pour conséquence la dégradation des conditions de travail et d’étude (classes surpeuplées, pénurie de professeurs, horaires de fou et manque de matériel…), une démotivation des profs et une augmentation du taux d’échecs !

    Tract EGA

    Le problème du financement touche l’ensemble de l’enseignement supérieur : on a vu notamment, dans les universités, l’augmentation du minerval intermédiaire, décidée par la ministre Dupuis (PS). A l’ULB, le fractionnement du payement de minerval a disparu. Cette situation s’inscrit tout à fait dans le cadre du processus de Bologne, et plus largement dans celui de la privatisation des services publics (poste, sncb,…). Le budget du gouvernement consacré à l’enseignement est passé de 7% en ‘80 à 5.9% du PIB aujourd’hui. L’ensemble des acquis des travailleurs sont attaqués par le patronat qui veut maintenir ses profits (services sociaux pour les étudiants, mise en place des 40 heures( et plus), chasse aux chômeurs, pensions, licenciements massifs,…).

    TOUS ces services sont des acquis gagnés par les luttes. Seul un mouvement unifié combatif permettra qu’on ne nous les reprenne pas. Ripostons ensemble à l’attaque globale dont nous faisons les frais, en unissant nos luttes à celles du monde du travail! Organisons sur nos écoles l’union entre les étudiants, les profs et le personnel!

    EGA/ ALS est une organisation étudiante anti-capitaliste présente sur toutes les universités et certaines Hautes Ecoles de Belgique. Nous luttons contre l’enseignement élitiste, contre la privatisation générale des services publics, contre toutes les formes de discriminations (sexisme, racisme…) qui reflètent les malaises d’un système qui est incapable de résoudre les problèmes sociaux. C’ est pourquoi EGA/ALS veut discuter et lutter pour une alternative à cette société en crise, une alternative socialiste.Nous voulons développer un rapport de force pour s’opposer à l’ ensemble des attaques néo-libérales. Construisons ensemble un instrument de lutte ! Rejoins–nous !

    Luttons pour un enseignement gratuit, de qualité et accessible à tous !

    Refinancement massif de l’ enseignement à tous les niveaux !

    Stop au processus de Bologne !

    Stop à la casse des services publics !

    Participe au Congrès national d’EGA/ ALS, ce 9 octobre.

    Mobilise avec nous pour la Marche des Jeunes pour l’emploi !

  • Minerval en hausse

    Le décret Dupuis, entrant en vigueur cette année, prévoit un nouveau minerval intermédiaire (plus cher que les 100 euros du taux boursier réservé aux étudiants les plus pauvres et moins que les 739 euros du taux plein). Le nouveau minerval intermédiaire passe de 277 euros à 430 euros.

    François Jacquet

    C’est donc une augmentation de 55%. Initialement, la différence entre le taux plein et le taux intermédiaire (462 euros) était financée par le service social de l’université tandis que maintenant, la nouvelle différence (309 euros) sera prise en charge par la Communauté française.

    Il est prévu que le service social ne paie pas la différence entre le nouveau et l’ancien minerval intermédiaire (153 euros). Même s’il le finançait, ce qui permettrait à l’étudiant de ne pas payer plus, l’unif ferait des économies. En outre, l’accessibilité au nouveau taux intermédiaire est plus restreinte et moins d’étudiants pourraient donc en bénéficier. Une fois de plus, les recteurs ont trouvé un moyen de faire des économies sur le dos des étudiants les plus démunis. EGA ne va pas rester passif face à l’augmentation générale progressive du minerval. Des mobilisations sont prévues pour le début de l’année académique. Luttez avec nous!

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