Category: Politique belge

  • Renversons l’Arizona avec un plan d’actions et de grèves !

    « S’il s’avère que rien n’a changé par rapport à ce qui circule actuellement, notre comité fédéral peut décréter une grève générale ». Pour les 35.000 manifestant.es du 13 janvier, cette déclaration de Thierry Bodson, président de la FGTB, n’avait rien de «prématuré» ni d’« irresponsable». La concrétisation des projets de De Wever et Bouchez sur les pensions pour l’enseignement et les chemins de fer, entre autres, a suscité une vague de protestation grandissante. L’arrogance post-électorale de la droite a reçu sa première réponse dans la rue.

    par Geert Cool

    Le discours des partis de l’Arizona et de leurs patrons est que l’austérité est indispensable, que le « plus grand assainissement budgétaire depuis les années 1980 » est inévitable. Ils mentent! Les entreprises belges cotées en bourse distribueront cette année des dividendes estimés à 6,4 milliards d’euros. Les cadeaux fiscaux aux grandes entreprises ont décuplé au cours des 25 dernières années pour atteindre 16 milliards d’euros par an. Les vrais patrons n’ont pas besoin de jouer un million de fois au loto pour s’enrichir aux dépens de nos travailleurs.

    Pour eux, économiser sur nos conditions de vie est la priorité absolue. Nous avons d’autres attentes et d’autres besoins, qui sont urgents. De bons salaires et de bonnes conditions de travail, la pension à 60 ans, des logements accessibles et de qualité, des services publics renforcés, la fin de toutes les formes d’oppression, un monde sans guerre, sans pillages et occupations coloniales, la fin des génocides, une réponse à la menace existentielle de la crise climatique… En bref, nous voulons des perspectives d’avenir positives pour nous-mêmes et pour les générations futures.

    La manifestation du 13 janvier dernier pourrait être suivie d’une journée d’action encore plus forte le 13 février. Comment développer davantage un rapport de force à notre avantage  ? Il est essentiel d’informer et d’organiser les collègues, les amis et les voisins. Cela peut se faire au moyen de journaux d’information, tels que les éditions du Journal des pensions publiées par le front commun syndical en 2014 et 2018, ainsi que par du matériel numérique. Des séances d’information sur chaque lieu de travail peuvent permettre de prendre contact avec les collègues et d’expliquer les mesures prévues. Des assemblées militantes par secteur et par région peuvent permettre de prendre la température, d’affiner les revendications et de préparer les prochaines étapes du plan d’action. À partir de là, nous pouvons mobiliser pour des manifestations de masse et à des journées de grève, par exemple par secteur ou par région, dans la perspective de journées de grèves générales nationales. Il nous faut des assemblées du personnel et construire une implication soutenue. C’est ainsi que nous pouvons organiser le mouvement et faire barrage à la propagande mensongère de la classe dominante de plus en plus assourdissante.

    L’Arizona fait partie de la « nouvelle normalité » d’un capitalisme à la dérive où la classe dominante recourt de plus en plus à l’autoritarisme et à la haine de l’autre afin d’imposer la toute-puissance de la maximisation des profits sur une société dont une couche de plus en plus importante est aliénée. Le trumpisme ne se limite pas aux États-Unis. Ici aussi, la tendance est à l’imposition brutale de politiques réactionnaires brutales. Le terrain est préparé pour une offensive contre les personnes issues de l’immigration, les réfugié.es, les chômeur.euses, les malades… et une limitation des possibilités de contestation de ces politiques. Des fonds supplémentaires sont alloués à la Défense et aux guerres. Un gouvernement composé à la fois de De Wever et de Bouchez comporte les partisans les plus ouverts du régime colonial sioniste en Israël et du génocide palestinien. Bouchez ouvre la voie pour l’extrême droite, au sens propre comme au sens figuré. Résister à l’Arizona signifie s’opposer à tout ce que cette coalition représente et construire l’unité de l’ensemble des personnes qui vont en souffrir, en premier lieu celles qui seront le plus durement touchées.

    Si le mouvement des travailleur.euse.s parvient à stopper l’Arizona avant même qu’il ne soit formé, tout gouvernement ultérieur devra tenir compte de nos revendications et de notre contre-pouvoir. Imaginez de nouvelles élections dans un contexte d’intensification de la lutte pour de meilleures pensions et de meilleurs salaires, contre les génocides, contre la dévastation climatique, contre le racisme et la haine de l’autre… Imaginez si les syndicalistes et les activistes s’impliquaient activement dans la campagne électorale et que le PTB s’ouvrait pleinement à cette dynamique? Le résultat électoral pourrait être très différent. Cela préparerait le terrain pour populariser l’idée d’un gouvernement de la classe travailleuse dans toute sa diversité.

    Dans un plaidoyer en faveur d’investissements supplémentaires dans la défense, un haut responsable militaire a déclaré: «Dire qu’il n’y a pas d’argent est un non-sens. La Belgique est un pays riche.» Il n’a pas tort. Mais la majorité de la population ne dispose d’aucun contrôle sur la richesse produite par notre travail et la nature. Les marxistes luttent pour une société socialiste dans laquelle ce n’est pas la classe parasitaire des capitalistes, mais la majorité de la population qui décide démocratiquement de ce qui est produit et de quelle manière. Cela exige de détenir collectivement les secteurs clés de l’économie.

    https://fr.socialisme.be/98377/les-salaires-dans-le-collimateur-il-est-temps-de-riposter
    https://fr.socialisme.be/98386/lutter-comme-en-2014-et-aller-au-bout
    https://fr.socialisme.be/98374/plus-de-militarisation-moins-de-droit-de-resistance-et-dorganisation
    https://fr.socialisme.be/98286/violentes-attaques-de-larizona-une-resistance-acharnee-simpose

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  • Non à l’Arizona – un plan d’action sérieux s’impose !

    « Les ingrédients qui sont au buffet c’est avec ça qu’on va cuisiner », dit De Wever sans être contredit par les autres partis de l’Arizona. Nous savons ce qui nous attend : « l’austérité la plus sévère depuis les années 1980 » qui veut nous faire travailler plus longtemps, nous imposer plus de flexibilité, attaquer les salaires, réduire fortement les pensions des fonctionnaires et restreindre l’accès à la pension minimum, s’attaquer aux chômeurs et aux malades, saper notre force d’organisation et notre droit de manifester. Un buffet qui sera amer pour la classe ouvrière !

    Ces mesures ne sont pas prises parce qu’il n’y a « pas d’autre solution », mais parce qu’après des années de bénéfices records, les grandes entreprises veulent nous faire payer le prix de la transition écologique et des tensions géopolitiques. Leur système de production est à l’origine du ralentissement économique, mais ils veulent nous en faire payer le coût !

    Il y a des milliards dans les paradis fiscaux, les gros actionnaires se réjouissent d’être encore plus choyés, des milliards sont disponibles pour la guerre et la destruction, mais nous devrions assainir parce qu’il n’y a pas d’autre moyen ! Georges-Louis Bouchez a déclaré lors de la réception du Nouvel An de son parti : « Les réformes que nous voulons ne vont pas faire mal, elles vont faire la vertu. » « Le paradis des riches est fait de l’enfer des pauvres », disait déjà Victor Hugo.

    Que faire ?

    Il faut des actions, mais aussi de la stratégie. Après l’action du 13 décembre, aujourd’hui ce n’est pas seulement une manifestation, mais une grève des chemins de fer et de l’enseignement, maintenant aussi du côté néerlandophone. Et ce, avant même que le gouvernement fédéral ne soit formé ! Cela montre la colère et la volonté d’agir. Nous sommes plus forts avec un plan d’action qui active la force de nos collègues. Un plan qui indique clairement dans chaque lieu de travail ce que De Wever et Bouchez nous réservent comme pourriture et ce que nous devons faire pour la contrer.

    Avec quel ‘buffet’ d’actions pourrions-nous riposter :  journaux d’information accessibles, webinaire, page spéciale sur les réseaux sociaux, mais surtout convaincre les collègues, les ami.e.s, collectivement et individuellement, assemblées du personnel, assemblées des militant.es. par secteur et/ou région, manifestations locales, grandes manifestations nationales, journées de grève provinciales et/ou sectorielles, journées de grève nationale. La pression et l’organisation de la base à travers des assemblées générales d’entreprise ou des assemblées régionales sont nécessaires pour éviter que la direction du syndicat ne décide seule des actions. Les assemblées de lutte et des réseaux de syndicalistes combatifs peuvent y contribuer.

    Nous sommes à un tournant : la bourgeoisie tente d’assurer sa propre position. Depuis 2014, il y a eu de nombreux mouvements, notamment contre le racisme et le sexisme, pour le climat et contre le génocide. Une nouvelle génération d’activistes est en train d’émerger. Le mouvement syndical peut tirer des enseignements de ces mouvements et transposer ces expériences sur le lieu de travail. La droite parle de « guerres culturelles », mais elle mène une guerre contre notre classe sociale. Nous devons y répondre par des luttes adaptées aux enjeux. Les luttes se renforcent mutuellement. Les comités d’action et de mobilisation ouverts contre l’Arizona, comme celui mis en place à Bruxelles par Commune Colère, sont d’excellentes initiatives et méritent d’être suivis.

    L’attaque contre nos conditions de travail et de vie s’est accompagnée d’une augmentation de l’autoritarisme (contre le droit de protester et de s’organiser), d’une accentuation de la militarisation avec des investissements dans la défense, et d’un accroissement de la division de notre classe sociale particulièrement à l’aide du racisme et de la transphobie. L’Arizona prépare une augmentation de la répression et un soutien continu au génocide en Palestine. De Wever et Bouchez sont des partisans déclarés du colonialisme sioniste et du génocide. La lutte contre cela est une partie essentielle de l’opposition à l’Arizona. Une manifestation nationale pour la Palestine aura lieu le 26 janvier, n’hésitez pas à y participer avec des collègues ou des amis ! 

    CALENDRIER D’ACTION

    • 26 janvier : manifestation nationale contre le génocide en Palestine
    • 8 mars : actions dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes
    • Le 7 janvier, 120 personnes ont participé à une assemblée de lutte à Bruxelles, dont de nombreux jeunes et nouveaux militants. L’objectif est de renforcer et de coordonner les luttes de chacun.e. Des appels sont lancés pour renforcer les piquets de grève de l’enseignement francophone à la fin du mois de janvier. 

    Plan d’urgence sociale

    Pas d’attaques, mais des pensions plus élevées et une baisse de l’âge de la retraite !

    Notre point de départ est ce dont la classe travailleuse a besoin pour vivre décemment.

    Des conditions de travail réalistes grâce à des réductions collectives du temps de travail sans perte de salaire et avec des embauches supplémentaires pour réduire la charge de travail. Faire de la semaine de 32 heures le nouveau temps plein, avec un salaire à temps plein. Un travail faisable signifie également ne pas travailler jusqu’à l’épuisement. Travailler jusqu’à 67 ans n’est pas possible. La pension doit être ramenée à 60 ans ! Préservons les RCC, le crédit-temps fin de carrière et le crédit-temps !

    Nous devrions pouvoir vivre d’une pension. Dans une maison de repos, on paie en moyenne 2200 euros, une pension minimale de 1500 euros n’est donc pas suffisante. Il faut revaloriser toutes les pensions, la pension minimale doit être plus accessible à tous, et en même temps développer drastiquement les soins publics aux personnes âgées pour faire baisser les prix. Non à l’attaque sur les retraites des fonctionnaires, généraliser au contraire ces retraites à tou.te.s les travailleur.se.s !

    Défendez nos services publics et nos salaires !

    Un plan massif d’investissement public dans les services publics est nécessaire non seulement pour réduire la charge de travail dans le secteur, mais aussi pour développer les services.

    Pour joindre les deux bouts, nous avons besoin de salaires et des allocations sociales plus élevés. Il ne faut pas jouer avec l’indice, mais le rétablir pleinement pour que les salaires suivent l’augmentation des prix. Nous devenons plus productifs, mais cela ne se traduit pas par une augmentation des salaires. Brisez la loi sur les salaires ! Des salaires et des allocations plus élevés devraient soutenir notre pouvoir d’achat. Non au gel des salaires pendant quatre ans !

    Reprendre contrôle sur notre industrie

    Il Laissons-nous notre industrie aux actionnaires et aux PDG qui, aujourd’hui, jettent la main-d’œuvre à la poubelle et liquident le savoir-faire technique ? Il faut un plan national public pour le maintien et le développement de la production industrielle et des emplois qui l’accompagnent (sans concessions sur les salaires et les conditions de travail). Les personnes qui travaillent dans ces secteurs et la population dans son ensemble sont les mieux placées pour déterminer les besoins, y compris un cadre de vie qui ne passe pas de l’inondation à l’ouragan et à l’incendie de forêt ; ce sont aussi les personnes qui savent le mieux comment tout produire.

    Il faut un plan d’urgence sociale. En construisant notre relation de force, nous avons besoin de ce plan d’urgence sociale et, par nos actions, nous pouvons créer les conditions pour le mettre en œuvre efficacement. En ce qui nous concerne, cela signifie que tout le système capitaliste doit disparaître pour laisser place à quelque chose de beaucoup plus démocratique : une société socialiste dans laquelle l’économie est planifiée démocratiquement pour le bien des personnes et de la planète.

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    Venez aux assemblées de lutte des syndicalistes, antiracistes, féministes… à Bruxelles. Suivez nos médias (journal, site, médias sociaux), contactez-nous pour devenir actif dans la lutte pour le changement de société socialiste.

  • CGSP ALR: “Situation de crise au sein des CPAS Bruxellois”

    Communiqué de la CGSP-ALR Bruxelles

    La CGSP-ALR Bruxelles représentant les travailleurs des services sociaux des 19 CPAS souhaite réagir au reportage de l’émission Pano diffusé sur la VRT Één, qui met en lumière une problématique générale existante au sein de la majorité de nos CPAS bruxellois que nous dénonçons depuis plusieurs années déjà en front commun syndical : la surcharge de travail exceptionnelle des assistants sociaux du CPAS, et les conséquences dramatiques notamment liées au désinvestissement total pour ces services d’aide de première ligne. La CGSP avait déjà publiée ces constats en 2021 suite à une enquête auprès des travailleurs sociaux bruxellois.

    Une surcharge de travail insoutenable

    Les assistants sociaux des CPAS bruxellois doivent traiter un nombre de dossiers toujours plus élevé, biensupérieur à la moyenne observée en Flandre ou en Wallonie. Cette situation touche également le personnel administratif qui les soutient, aggravant un climat de travail déjà difficile. Depuis plusieurs années, le sous-financement criant, le manque de personnel et la surcharge de travail
    qui en découle engendre des conséquences alarmantes :

    • Turnover accru : la plupart des assistants sociaux expérimentés quittent les CPAS, laissant un vide en termes de compétences et d’accompagnement pour les nouveaux arrivants. Cette tendance s’amplifie, avec un personnel qui s’épuise rapidement ou tombe malade.
    • Manque de perspectives et mal-être du personnel : l’absence de solutions pour réduire la charge de travail affecte gravement le bien-être du personnel et rend les CPAS incapables de fidéliser des agents compétents sur le long terme. En outre, les délais de traitement des demandes (parfois au-delà des délais légaux) génèrent du mécontentement voire de l’agressivité de la part des usagers, mettant en danger tous les acteurs concernés.
    • Les travailleurs sociaux, débordés, ne sont matériellement tout simplement pas en mesure de respecter en détail toutes les étapes essentielles de l’enquête sociale, ce qui entraîne des erreurs structurelles, notamment causés par une augmentation du travail administratif (ex. PIIS) et la complexification de législation.

    Incompétences et non-action

    Les autorités politiques, à tout les niveaux, ont été informés de cette situation par les organisations syndicales et elles en ont toute conscience depuis des années déjà. Les constats ci-dessus ont été confirmés il y a plus de deux ans déjà lors de plusieurs assemblées générales organisées en front commun syndical avec les travailleurs sociaux des CPAS bruxellois.

    Depuis deux ans, nous avons régulièrement évoqué cette situation extrêmement problématique à tous les niveaux politiques nécessaires, en marge des mouvements d’action et de grève : nous avons rencontré à plusieurs reprises Mme Karine Lalieux (Ministre fédérale sortante de l’Intégration sociale), M. Vervoort (Ministre-Président), M. Clerfayt (Ministre des Pouvoirs locaux sortant) et M. Zian (Président de la Fédération des CPAS bruxellois). Sans oublier les bourgmestres et les présidents de CPAS que nous rencontrons mensuellement en concertation locale. Toutes ces personnes, sans exception, ont soutenu les revendications des travailleurs. Toutefois, les uns après les autres, sans exception, se sont déclarés incompétents et ont renvoyé la balle à un niveau politique inférieur ou supérieur. En bref : tout le monde est d’accord avec nous, mais personne ne se dit être compétent ni vouloir agir.

    Depuis lors, la situation sur le terrain se détériore de jour en jour : des travailleurs démissionnent parce qu’ils ne peuvent plus faire face à la charge de travail, tombent en burnout ou en maladie suite à quoi le travail supplémentaire retombe sur leurs collègues. Le sous-financement a des donc des conséquences négatives sur la santé des travailleurs ! A cela s’ajoute le manque d’investissements financiers (tant régionaux que fédéraux) pendant plus de 15 ans dans les CPAS et les autres pouvoirs locaux bruxellois a comme conséquence que ces métiers ne sont que très peu attractifs, impliquant des difficultés dans le recrutement. Après des années de luttes et de combats, les travailleurs des communes et des CPAS ont obtenu, en 2021, des maigres valorisations barémiques, très insuffisantes pour compenser les deux dernières décennies de sous-investissement complets dans les institutions locales.

    Enfer social pour les travailleurs, paradis fiscal pour les riches !

    Entretemps, la situation ne ferait que s’aggraver : sous prétexte de devoir rembourser la dette publique belge, la limitation dans le temps des allocations de chômage est prévue par le futur gouvernement de droite. Les CPAS bruxellois estiment que près de 30.000 exclus du chômage pourront potentiellement demander une aide sociale supplémentaire les deux années à venir. Résultat : des milliers de dossiers supplémentaires, avec encore moins de travailleurs sociaux pour les gérer. Les victimes demeurent les
    bénéficiaires et les travailleurs.

    La CGSP ALR refuse d’accepter que certains utilisent cette situation de crise pour imposer leur propre agenda politique en attaquant les CPAS – patrimoine de ceux qui en n’ont pas -, les travailleurs sociaux et en présentant les personnes les plus précarisées comme des « profiteurs ». Exclure un chômeur n’a jamais enrichi aucun travailleur, au contraire, ne l’oublions pas !

    La réalité dans les CPAS bruxellois est donc connue mais provient de choix politiques dont les enjeux sont la justice sociale et fiscale : alors que la réelle fraude sociale en Belgique équivaut à près de 350 millions € par an, la fraude fiscale, elle, monte à 30 milliards € par an (sans parler de l’évasion fiscale de près de 400 milliards € par an). On comprend aisément dès lors que l’objectif réel des politiques de droite n’est pas de chercher l’argent là où il est (dans la récupération fiscale auprès des grandes entreprises par ex) mais de désinvestir les services publics, précariser ses travailleurs et ses usagers, dégrader les conditions de travail, détricoter la sécurité sociale… de manière à faire pression pour diminuer les salaires et ainsi augmenter les profits de la classe patronale. Les politiques d’austérité budgétaire passées et à venir vont contre les intérêts des travailleurs, asphyxient nos CPAS et les services publics (volontairement délaissés en vue de privatisations futures) et instituent une véritable « chasse aux pauvres ».

    Nos revendications : refinancement pérenne et amélioration des conditions de travail

    Face à cette situation intenable, nous réitérons les nombreuses demandes émises à tous les niveaux politiques par le front commun syndical depuis plusieurs années déjà. Il y a urgence !

    • La mise en place de la réduction collective du temps de travail à 30h/sem en 4 jours
    • Le refinancement pérenne des CPAS par les instances régionales et fédérales
    • Le renforcement des équipes pour réduire la charge de travail afin d’améliorer la qualité du service et le bien-être des travailleurs ainsi que l’engagement de travailleurs dans les services de support (administratifs dédiés, RH, informatique…)
    • Simplifier et harmoniser les réglementations issues de différents pouvoirs qui régissent le fonctionnement des CPAS ainsi que les législations sur le DIS (supprimer l’obligation des PIIS).
    • Le remboursement du RIS à 100% par le fédéral
    • Revalorisation des fonctions et des salaires dans les pouvoirs locaux bruxellois
    • La statutarisation des travailleurs afin de garantir aux citoyens l’équité et la neutralité du service
  • L’extrême droite au pouvoir : le danger de Ninove

    Dans la plupart des médias flamands, Guy D’haeseleer – premier bourgmestre d’extrême droite depuis la Seconde guerre mondiale – et sa liste Forza Ninove sont quasiment présentés comme d’innocents travailleurs sociaux. Le soir même des élections, certains journalistes francophones ont constaté que la réalité était tout autre : ils ont été insultés et bousculés par les militants d’extrême droite du Vlaams Belang. Lorsque l’extrême droite se sent pousser des ailes, comme c’est le cas à Ninove, cela s’accompagne inévitablement d’incidents et de violences.

    Forza Ninove combine une politique de bouc émissaire, de racisme, de sexisme et de queerphobie avec une forme de charité et de service aux frais de la collectivité. Guy D’haeseleer reçoit par exemple un généreux salaire du Parlement, mais il n’y est guère actif. Sa politique n’a rien de social. Au contraire ! L’aide sociale est décrite avec condescendance comme un “ticket gagnant à vie” et une “politique de chouchoutage”. Outre la proposition d’économies d’efficacité sur le personnel communal, Forza Ninove veut introduire un “service communautaire local” obligatoire pour les personnes qui bénéficient de l’allocation de CPAS. Il ne s’agit donc pas d’une aide, mais d’un travail forcé permettant de se débarrasser immédiatement de certain.e.s employé.e.s gênant.e.s à la commune.

    Comme de bien entendu, les personnes issues de l’immigration seront particulièrement visées, avec une chasse ouverte aux sans-papiers. Forza Ninove veut frapper le plus largement possible : “Pour les personnes qui résident déjà légalement ici, il n’y a de place dans notre société que dans la mesure où elles s’intègrent, contribuent à notre prospérité, se conforment à nos lois et à nos normes, respectent nos valeurs, notre culture et nos traditions.” Pour l’extrême droite, cela signifie des contrôles stricts sur les compétences linguistiques des personnes qui demandent un logement social, sur la composition des repas scolaires (pour vérifier si, une fois n’est pas coutume, il devrait y avoir quelque chose de halal sur la table !), sur le catalogue de la bibliothèque, sur le maquillage lors de la fête de Saint-Nicolas… Les subsides aux clubs culturels ou sportifs ne seront possibles que si l’on n’y parle que le néerlandais. Il promet également de contrer la “francisation” de Ninove. Pour faire respecter tout ça, l’extrême droite veut plus de répression avec le déploiement de services de sécurité privés et plus de Sanctions administratives communales (SAC).

    Les promesses de lutte contre la corruption et le népotisme sont généralement les premières à être rompues une fois que l’extrême droite est en mesure d’elle-même distribuer postes et contrats. Cela se constate dans presque toutes les municipalités françaises où l’extrême droite est arrivée au pouvoir. Une enquête sur l’administration du Rassemblement national à Fréjus, près de Saint-Tropez dans le Var, a fait état d’une corruption et d’un népotisme généralisés et a parlé de “mafia”. Cette conclusion ne peut évidemment pas encore être tirée à Ninove, mais le fait que D’haeseleer ait immédiatement nommé sa belle-fille échevine indique la direction que prennent les choses.

    L’extrême droite joue sur les frustrations et le désespoir individuels, en les dirigeant contre les personnes migrantes, les francophones ou même des ennemis abstraits tels que les “woke”. La tâche des antifascistes est d’établir l’espoir d’un changement social fondamental par le moyen de la lutte collective. La résistance syndicale doit s’organiser dans la région de la Dendre et ailleurs autour d’un programme de changement social.

    L’extrême droite s’oppose à ces luttes. À Anvers, Filip Dewinter a obtenu le droit d’initiative dans les discussions de coalition pendant quinze jours. Il a mis sur la table un document dans lequel le droit de grève était explicitement limité, en le liant “à une obligation de service permanent et d’accessibilité de tous les éléments liés à nos entreprises, au domaine public et au port”. En résumé : la grève est autorisée, mais personne ne doit s’en apercevoir. Ainsi, l’extrême droite veut museler la méthode par laquelle la classe ouvrière a arraché toutes ses conquêtes sociales, le travail des enfants a été aboli et la Sécurité sociale introduite.

    Avec les projets antisociaux du prochain gouvernement Arizona, le terreau de l’extrême droite va s’élargir. Une opposition de gauche forte et combative est nécessaire pour faire face aux scores de l’extrême droite. La lutte et les réponses collectives du mouvement ouvrier sont nécessaires pour traiter efficacement les problèmes sociaux et ainsi en finir avec le terreau sur lequel prospère l’extrême droite.

  • Ne laissons pas notre avenir aux populistes de droite, aux criminels climatiques et aux autres membres de cette “broligarchie”

    Une nouvelle “normalité” est en train d’émerger aux États-Unis. Trump a été réélu en surfant sur l’image de “voix dissidente” alors qu’il ne défend qu’une version encore plus brutale de la même politique dominante. Son étroite relation avec le milliardaire Elon Musk a déjà donné naissance à un nouveau mot: broligarchie, en déclinaison de l’anglicisme “bromance”. Les marchés boursiers se sont félicités pour cette victoire électorale. Pas de quoi se réjouir, par contre, concernant la protection sociale ou le climat. Elon Musk veut tailler à la hache dans les dépenses publiques, ce que Trump accueille favorablement en parlant de “révolution”.

    Par Geert Cool

    Chez nous, cette nouvelle normalité brutale porte un nom : Arizona

    La propagande arrogante de la droite tourne aussi à plein régime en Belgique. La politique du bouc émissaire s’installe durablement : on place tous les problèmes sur le dos des personnes immigrées, des malades ou encore des chômeur.se.s. Cibler les plus vulnérables est visiblement considéré comme plus “réaliste” qu’aller chercher les moyens nécessaires auprès de la classe dominante richissime.

    Les victoires électorales du MR et de la N-VA ont boosté l’audace patronale. Les patrons n’attendent pas la formation d’un gouvernement fédéral Arizona pour passer à l’offensive. Par ailleurs, la répression contre les plus vulnérables s’accroît tandis que les possibilités de lutte collective contre les politiques antisociales sont déjà attaquées.

    La super-note de De Wever va bien au-delà d’une offensive brutale contre nos salaires et nos conditions de travail. C’est une déclaration de guerre à l’ensemble de notre camp social. Y répondre par un rassemblement de Noël plutôt vague, à l’image de celui prévu pour le 13 décembre, ne répond pas à la gravité de la situation. Allons-nous vraiment hésiter à résister dans l’espoir d’éviter le pire ? Toute faiblesse de notre part ne fera qu’attiser l’agression patronale.

    Nous ne comprenons absolument pas en quoi le fait de demander une contribution symbolique aux super-riches rendrait le projet de la coalition Arizona plus “équilibré”, parlons même pas de “social” et “juste”. Sur quelle planète vit donc Conner Rousseau, le président de Vooruit ? Toute l’idée selon laquelle il serait possible de limer les arêtes les plus vives de la future politique gouvernementale par la négociation est illusoire. Ramener les patrons à la raison par la consultation ? C’est tout autant irréaliste. La nouvelle normalité coupe l’herbe sous le pied du syndicalisme de concertation. Sur le terrain politique, la situation n’est pas différente. Même une petite participation du PTB à une majorité dominée par le PS à Mons a suffi pour que Belfius refuse d’accorder un crédit à la ville.

    Organiser la colère de la base dans une lutte de masse est urgent. Notre force potentielle n’a de sens que si nous l’organisons et si nous nous engageons dans la lutte pour de nouvelles conquêtes sociales.

    Le potentiel est là

    Oui, on peut organiser une lutte et même obtenir des victoires de cette façon. Le mouvement à Gand contre une coalition locale avec la N-VA l’a montré. Après une semaine d’actions assez remarquables, Vooruit a dû “se faire une raison”. Il n’y aura pas de coalition avec la N-VA, mais cela ne veut évidemment pas dire que tout est joué d’avance. Avec Groen, ce ne sera pas nécessairement une coalition progressiste, du moins si l’on entend par là l’application d’une politique qui veut répondre aux urgents besoins sociaux en termes de logement, de services publics, de transports publics, de lutte contre la pauvreté, de conditions décentes pour le personnel communal… Mais sur base du combat mené au lendemain des élections, la vigilance sociale est stimulée. De nouvelles actions pourront plus rapidement être organisées. La lutte renforce notre camp social, c’est une évidence.

    La très bonne manifestation des secteurs public et non marchand du 7 novembre l’a encore montré. Le personnel des soins, du secteur social, de l’enseignement et d’ailleurs s’est réuni dans un cortège trois fois plus grand que prévu. Après des années de manque de moyens et de respect, les nouvelles majorités nées des élections ne nous réservent qu’encore plus de misère. On serait furieux à moins ! Cette manifestation a clairement donné l’énergie et l’envie d’en faire plus. À quand une suite avec un plan de bataille en escalade ?

    La manifestation contre la fermeture d’Audi le 16 septembre était, elle aussi, plus importante que prévu. Elle a donné un aperçu du potentiel de résistance existant. Et il y a bien sûr encore eu la manifestation historique contre le génocide à Gaza en octobre avec 70.000 manifestant.e.s à Bruxelles.

    Pour une société socialiste démocratique

    Les années de sous-financement pèsent de plus en plus lourd. Dans l’industrie, la récession menace des emplois auparavant considérés comme stables et bien payés. Des licenciements collectifs commencent aussi à frapper les autres secteurs. Un gouvernement de droite dirigé par De Wever et Bouchez voudra passer à la vitesse supérieure en s’attaquant à toutes les conquêtes sociales et en faisant obstruction à l’organisation de la résistance sociale. Les génocides et les guerres continuent, la crise climatique laisse envisager le pire. Pendant ce temps, le gouvernement wallon réduit de 18,6 millions d’euros les fonds destinés à la biodiversité.

    Les défis sont d’une telle ampleur que beaucoup désespèrent en silence et ne voient pas comment un changement fondamental est encore possible. S’engager dans la lutte, cela permet de sortir de la résignation et de renforcer la solidarité. Il nous faut un plan de bataille en escalade, chaque action permet consciemment de construire l’élan vers la suivante. Il y a dix ans, c’est ainsi que le mouvement ouvrier a fait vaciller le gouvernement Michel – De Wever.

    Il nous faut un changement fondamental et ambitieux, ce qui nécessite un programme et une lutte à la hauteur. Où en est le projet mobilisateur et enthousiasmant d’une autre société, une société socialiste, dans laquelle la classe travailleuse prendrait en main son propre destin ? Pourquoi laissons-nous les populistes de droite, les criminels climatiques et les autres membres de cette “broligarchie” décider de notre avenir ?

    Musk parle de révolution alors qu’il s’agit de contre-révolution. Trump et consorts se posent en “anti-système” tout en léchant les bottes des milliardaires. Ils s’en tirent parce que la gauche et le mouvement syndical leur laissent occuper cet espace. Un étudiant en philosophie a écrit dans une colonne de De Standaard (19 novembre): “En Belgique aussi, la notion de révolution, de résistance anticapitaliste, a plutôt été reléguée à l’arrière-plan. On a l’impression que toute la gauche a répondu de manière claire à la fameuse question de Rosa Luxemburg : ‘réforme ou révolution ?’ La révolution s’est avérée trop ambitieuse”. Nous ne nous sentons pas personnellement visés, mais l’observation est juste. Le débat sur une société radicalement différente manque cruellement.

    Dans les manifestations actuelles, la compréhension que tous les problèmes sont liés autour d’un même système se développe. Le cœur du problème, c’est le capitalisme, un système où les moyens de production sont détenus par le privé et donc orientés vers les intérêts des capitalistes et leur soif de profits. Nous défendons une rupture anticapitaliste et l’instauration d’une société socialiste démocratique où les besoins de la majorité de la population, y compris celui d’une planète vivable, sont au centre d’une planification démocratique rationnelle de l’économie.

  • Violentes attaques de l’Arizona – Une résistance acharnée s’impose !

    Attention aux voleurs ! L’Arizona veut nous faire les poches !

    Les versions successives de la “supernote” ont toutes été brutales et inacceptables. Attaques contre nos salaires, nos pensions, nos conditions de travail, notre protection sociale, frappant particulièrement les femmes… Les politiques qui attaquent les personnes issues de l’immigration, les chômeur.se.s et les malades servent d’écran de fumée pour tenter de nous frapper toustes plus durement.

    Ces attaques inédites seraient soi-disant “nécessaires” en raison du budget et des dettes publiques qui ont tellement augmenté parce que les gouvernements ont invariablement fait des cadeaux aux plus riches. Ce n’est pas notre crise, nous n’allons pas la payer !

    Le patronat n’attend pas la formation du gouvernement pour passer à l’offensive. Les travailleur.se.s sont mis.e.s à l’écart en permanence, et pas seulement dans les secteurs les plus touchés. Les emplois bien protégés et bien rémunérés cèdent la place à des emplois précaires. Les restructurations et l’austérité se succèdent à un rythme effréné. Plus personne n’est à l’abri. Les secteurs dans lesquels les investissements publics sont urgents, comme les soins de santé, les transports publics et l’éducation, subissent déjà les effets des coupes budgétaires. La lutte est nécessaire, sinon l’extrême droite jouera sur les frustrations et les mécontentements pour semer les divisions et la haine. Avec pour conséquence encore plus de misère et une défense encore plus brutale des intérêts des grands patrons – il suffit de regarder les États-Unis avec Trump et son BFF Elon Musk.

    Notre dossier

    https://fr.socialisme.be/97981/larizona-un-projet-brutal-contre-notre-classe-sociale-se-revolter-sorganiser-pour-gagner
    https://fr.socialisme.be/98015/attention-aux-voleurs-larizona-veut-nous-faire-les-poches
    https://fr.socialisme.be/98201/entretien-limitation-dans-le-temps-des-allocations-de-chomage-cest-au-systeme-economique-quil-faut-sen-prendre-pas-a-ses-victimes
    https://fr.socialisme.be/98041/alors-que-les-licenciements-collectifs-se-multiplient-la-chasse-aux-chomeur-euse-s-sintensifie
    https://fr.socialisme.be/98291/ce-nest-pas-en-chassant-les-malades-quil-y-en-aura-moins
    https://fr.socialisme.be/98153/de-wever-et-bouchez-veulent-me-faire-travailler-9-a-12-ans-de-plus-je-ne-tiendrai-pas-le-coup
    https://fr.socialisme.be/98096/luttons-pour-une-societe-qui-repose-sur-les-soins-aux-autres-pas-sur-les-profits
    https://fr.socialisme.be/98288/repoussons-la-menace-avec-un-plan-daction-et-la-construction-dun-mouvement-de-masse

    Tous nos articles ‘Arizona’

    Un plan d’action s’impose ! Les attaques ne sont pas symboliques, notre réponse ne doit pas l’être non plus

    La mobilisation des travailleur.se.s et de leurs syndicats est essentielle pour arrêter l’Arizona. Des journées d’action ponctuelles, comme celles prévues les 13 janvier et 13 février, peuvent sensibiliser à un problème particulier, mais il faut aller beaucoup plus loin. Nous manquons d’une stratégie pour organiser réellement notre lutte. L’approche actuelle des directions syndicales n’est pas à la hauteur des enjeux !

    Pour construire un mouvement plus large et de plus longue durée, nous avons besoin d’un plan d’action. Cela signifie un plan avec des actions connues suffisamment à l’avance et chaque fois en progression vers l’action suivante, en augmentant également la méthode d’action jusqu’à notre arme centrale de la grève générale avec laquelle nous mettons tout à plat – et répétons cela pour une période plus longue si nécessaire. Un tel plan d’action peut rassembler toutes les formes de résistance et de lutte, y compris par exemple la protestation de masse contre le génocide à Gaza, en un puissant mouvement. De cette manière, nous parvenons à des actions qui sont soutenues par l’ensemble de la société.

    On a vu en 2014 comment un plan d’action avec une concentration militante, une grande manifestation, des journées de grève provinciales et enfin une grève générale nationale ont fait trembler le gouvernement de droite Michel – De Wever. Ce mouvement a attiré des jeunes, des artistes, des indépendant.e.s, des agriculteur.trice.s et d’autres. Il a renforcé les syndicats, notre position dans l’opinion publique et a contribué à la percée du PTB, ce qui fait qu’aujourd’hui, des camarades syndicalistes et des activistes sont élus dans tous les parlements.

    Un deuxième plan d’action, plus dur et plus large, s’imposait alors, mais les directions syndicales ont été effrayées par notre force et se sont réfugiées aux tables de négociation où, finalement, rien n’a été obtenu. Le contrôle démocratique de notre lutte est essentiel pour éviter cela, surtout à un moment où les attaques sont plus dures qu’en 2014 et où notre résistance doit l’être aussi.

    Les assemblées du personnel, les réseaux de syndicalistes militants, la construction d’une solidarité active dans d’autres mouvements de protestation sont cruciaux pour cela. À Bruxelles, le collectif Commune Colère a pris l’initiative d’une  “assemblée de lutte” avec des syndicalistes de différents syndicats et secteurs, des militant.e.s féministes, antiracistes, écologiques… afin de préparer ensemble la lutte à venir. C’est une excellente initiative qui mérite d’être reproduite dans tout le pays !

    -> Prochaine Assemblée de Lutte à Bruxelles : 7 janvier, 18h30 au DK (rue de Danemark 70, St-Gilles)

    Le potentiel de lutte est là. La manifestation des secteurs de la santé et du secteur public du 7 novembre a été trois fois plus importante que prévu. La grève de l’enseignement francophone du 26 novembre a été très bien suivie. Même la manifestation contre la fermeture d’Audi en septembre a été importante, alors qu’il n’y avait pas de stratégie. Pendant ce temps, les grandes manifestations contre le génocide à Gaza ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes. Nous pouvons renforcer notre solidarité en défilant avec nos collègues contre le génocide, ou en organisant des actions ciblées sur notre lieu de travail, comme le personnel soignant du CHU St Pierre qui a organisé une action de solidarité pour la Palestine sur une pause midi.

    Bref : mettons-nous ‘en mode lutte’ dès maintenant. Pas pour de simples actions ou marches symboliques, mais pour une lutte existentielle pour notre avenir !

    L’Arizona doit partir, un plan d’urgence sociale est nécessaire !

    Les plans de l’Arizona s’ajoutent à des années de déficits et de politiques néolibérales. Nous ne pouvons pas supporter de nouvelles coupes budgétaires ; au contraire, nous avons besoin d’investissements publics drastiques dans les services publics et les infrastructures. Les investissements dans les soins de santé, l’éducation et les transports publics doivent être à la hauteur des besoins. Pour contrer l’abandon des malades, la charge de travail doit être réduite et un meilleur équilibre entre travail et loisirs est nécessaire. Revendiquons une réduction collective du temps de travail pour un maximum de 32 heures par semaine, avec maintien du salaire et recrutement supplémentaire. L’Arizona veut faire le contraire en abolissant le RCC, en rendant le crédit-temps fin de carrière et les autres formes de diminution de travail moins attrayantes et en instaurant un système de malus pour les pensions. Nous disons : retraite à 65 ans maximum ! Préservons les RCC, le crédit-temps fin de carrière et le crédit-temps !

    Il vaut mieux ne pas laisser notre industrie aux actionnaires et aux PDG qui aujourd’hui jettent la main-d’œuvre à la poubelle et liquident le savoir-faire technique. Un défi tel qu’une sérieuse transition écologique tout en préservant les emplois (sans concessions sur les salaires et les conditions de travail) est clairement hors de portée des patrons et de leur soif de profit. Il faut un plan national public pour le maintien et le développement de la production industrielle et des emplois qui l’accompagnent. Les personnes qui travaillent dans ces secteurs et la population dans son ensemble sont les mieux placées pour déterminer les besoins, y compris un cadre de vie qui ne passe pas de l’inondation à l’ouragan et à l’incendie de forêt ; ce sont aussi les personnes qui savent le mieux comment tout produire.

    Bref, un plan d’urgence sociale est nécessaire. Nous ne l’obtiendrons pas en demandant gentiment, mais seulement en organisant sérieusement notre lutte ! Les assemblées du personnel, les assemblées générales et les réseaux d’activistes peuvent étoffer ce plan d’urgence et le lier aux revendications de notre lutte.

    Lutte révolutionnaire contre le système d’oppression et d’exploitation

    Lutter contre les attaques contre notre niveau de vie, nos conditions de travail et notre protection sociale signifie également défendre la lutte des militant.e.s pour le climat, des agriculteur.trice.s, des personnes sans papiers et de toustes celleux qui s’opposent à l’oppression (sexisme, racisme, LGBTQIA+phobie…). Une coordination est nécessaire entre les syndicats et les autres mouvements sociaux pour être plus forts ensemble.

    L’oppression est intrinsèquement liée à la logique capitaliste qui exige la division pour maintenir l’inégalité économique et sociale. Il faut un projet commun pour unir la classe travailleuse dans toute sa diversité dans la solidarité pour gagner la lutte contre chaque forme d’exploitation et d’oppression.

    Cette lutte ne s’arrête pas aux frontières, une solidarité internationale est nécessaire. La lutte des peuples palestinien et libanais contre la violence coloniale, impérialiste et capitaliste dont ils sont victimes est aussi la nôtre.

    Le capitalisme est une impasse de misère. Leur système est cassé et irréparable. Pour le bien de la majorité de la population et de la planète, il faut un autre système – une société socialiste dans laquelle nous prenons notre avenir en main. Travaillons dans ce sens, rejoignez le PSL !

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  • Le capitalisme est une voie sans issue. Seul le socialisme nous réserve un avenir

    Récemment, j’étais assis en classe et un camarade m’a dit : “Le libéralisme n’a pas d’avenir”. Cela m’a fait réfléchir. Bien sûr, en tant que socialiste anticapitaliste, je ne crois pas vraiment à un avenir libéral. (C’est un euphémisme !) Mais il est frappant de constater le peu de confiance qu’il reste dans le système capitaliste actuel. Il y a les catastrophes climatiques dans le sud de l’Europe, l’hypocrite crasse à l’égard du Moyen-Orient, la réélection de Trump aux États-Unis. Plus près de nous, on constate aussi comment le monde politique favorise les promoteurs immobiliers et les autres élites au détriment de celles et ceux qui font tourner la société.

    Par Milan (Anvers)

    Les inondations en Espagne ont une fois de plus souligné les conséquences de l’inaction climatique due au fonctionnement du capitalisme. Le libéralisme n’offre aucune solution dans ce domaine. Capitalisme et climat sont incompatibles. Pour le capitaliste, la nature est mieux morte que vivante. La nature vivante ne peut pas être vendue, mais les matières premières peuvent l’être. Bien que 70 % des émissions mondiales proviennent de l’activité d’une poignée de multinationales, celles-ci font tout leur possible pour rejeter la responsabilité du changement climatique sur les consommateurs. Pendant ce temps, ces mêmes multinationales polluantes sont passées maîtres dans l’art de l’écoblanchiment. Elles ne sont que trop heureuses de montrer à quel point elles sont “à l’épreuve du temps”. Alors oui, c’est du grand n’importe quoi. Mais pas de stress. Le Sommet annuel sur le climat devrait résoudre ce problème. Il a eu lieu cette année en Azerbaïdjan. Un pays qui dépend à plus de 90% des exportations de pétrole.

    Aux États-Unis, Donald Trump a été réélu. Les Américain.ne.s ont élu à la présidence une personne condamnée pour agression sexuelle. Comment expliquer que tant d’Américain.ne.s voient leur salut dans un personnage qui méprise autant l’idée de démocratie ? Dans cette bataille électorale, une super-néolibérale affrontait un populiste d’extrême droite (par ailleurs lui aussi super-néolibéral), tous deux aussi impérialistes l’un.e que l’autre. La position pro-israélienne des Démocrates a sérieusement écorné l’image de supériorité morale entretenue par le parti. Pas mal d’électeur.trices de gauche sont resté.e.s à la maison, dégoutté.e.s par la perspective d’avoir à voter pour la vice-présidente de “Génocide Joe”. Il y a peu, certain.e.s plaçaient leurs espoirs dans une aile gauche au sein du Parti démocrate, comme Alexandria Ocasio-Cortez. Mais cette “aile gauche” est complètement tombée dans le piège de l’impérialisme israélien et de lobbys pro-israéliens comme l’American Israël Public Affairs Committee. Par ailleurs, le “rêve américain” capitaliste est synonyme d’enseignement ou de soins de santé impayables pour une couche grandissante de la population. On dirait que la classe dominante fait tout pour maintenir la population dans un état de faiblesse permanent. La victoire de Trump est l’expression d’un capitalisme en déclin. Ou même en chute libre.

    Les Démocrates américains ne sont pas les seuls à entretenir un sentiment de supériorité morale parfaitement déplacé. En Europe, les dirigeants capitalistes pourraient aussi agir. Alors qu’il existe aujourd’hui 12 paquets de sanctions en vigueur contre la Russie, il n’y a aucune sanction contre Israël. Les défenseurs du régime israélien abusent du terme “antisémitisme” à l’encontre de toutes celles et ceux qui critiquent le régime colonial pour balayer d’un revers de la main les crimes de guerre commis en Palestine et au Liban.

    Plus près de nous, le néolibéralisme n’apporte rien de bon non plus. À Anvers, la ville où je vis et étudie, les trams et les bus sont bondés, c’est à se demander comment ils tiennent le coup. Les loyers des kots ou des appartements coûtent les yeux de la tête, tout est fait pour cajoler les promoteurs immobiliers. La ville compte de plus en plus de sans-abri. Est-ce là la “Flandre chaleureuse” que défend la majorité communale d’Anvers et les gouvernements ? Est-ce là la prétendue efficacité qu’apporte le libéralisme ?

    Leur système est cassé et irréparable. Pour le bien de la majorité de la population et de la planète, il faut un autre système. Une société socialiste dans laquelle nous prenons notre avenir en main !

  • Le PTB dans des majorités communales, des positions à saisir pour organiser la résistance face à la droite

    C’était le tout dernier argument du PS: un vote pour le PTB, c’était un vote inutile puisqu’il refusait “de prendre ses responsabilités”. Maintenant ça y est, c’est fait, le PTB a “pris ses responsabilités”, au moins à Mons et à Forest au moment d’écrire ces lignes, en attendant Molenbeek et peut-être aussi Schaerbeek.

    Article tiré de l’édition de décembre-janvier de Lutte Socialiste

    On ne va pas trop s’attarder sur la colère noire de George-Louis Bouchez, mais ne boudons pas notre plaisir, ça faisait tout de même plaisir à voir. Après sa victoire électorale aux élections fédérales de juin, le MR imaginait pouvoir s’installer confortablement au pouvoir partout. À Mons et à Forest, le MR a été éjecté de la majorité malgré sa progression. De rage, le MR a imposé en représailles une clause anti-PTB dans l’accord provincial MR / PS / Engagés à Liège. Cet accord serait brisé en cas d’alliance avec le PTB dans l’une des communes liégeoises. Pour rester dans la majorité provinciale, le PS a dû accepter cette humiliation inédite dans l’histoire politique belge. Cela s’explique notamment par la situation des finances communales et la recherche désespérée de relais aux échelons de pouvoir capables de venir en aide aux localités.

    À Liège, donc, le PS s’est à nouveau allié à la droite dure, ce qui n’a pas empêché les banques de snober la ville ! Dans le cadre du plan régional Oxygène qui vise à assurer des prêts pour les villes et communes, la banque Belfius a accepté de prêter de l’argent à quatre grandes villes, mais pas à Charleroi, ni à Liège… ni à Mons. Et pour cette dernière, c’était une surprise, survenue à dix jours à peine de la conclusion de l’accord de majorité. Un hasard ? Pas vraiment. En prévision des élections régionales, Belfius avait déjà il y a quelque temps annoncé qu’elle couperait l’accès aux prêts à un éventuel gouvernement wallon comprenant le PTB. Le patron de la banque, Marc Raisière, fait par ailleurs partie de la “galaxie Bouchez” et est régulièrement consulté par le président du MR.

    Rupture ou accent?

    Ce ne sont que les premières indications de ce que la droite et le monde des affaires sont capables d’imposer par la force l’idée qu’il n’y a aucune alternative à la politique dominante. Écraser jusqu’à l’idée-même d’une alternative, c’était au cœur de la stratégie de la Commission européenne face à la Grèce quand le parti de gauche Syriza a pris la tête du gouvernement, jusqu’à sa capitulation face aux marchés.

    La situation ne sera pas simple pour effectivement imposer un changement de politique au niveau communal. Molenbeek fait ainsi partie des onze communes bruxelloises actuellement sous plan financier de la Région: en échange de cette aide régionale, les communes doivent appliquer une politique budgétaire stricte. Et c’est Molenbeek qui connait la situation la plus grave, avec un déficit de 9 millions d’euros l’an dernier.

    Commentant l’accord de majorité montois, le journaliste du Soir David Coppi soulignait que si le PTB parlait d’une politique de “rupture” pour entrer dans une majorité, il s’agit en réalité plutôt d’accents qui ne modifient pas l’orientation politique globale suivie ces dernières années. En Flandre, le PTB était déjà dans une majorité communale à Zelzate, et a imposé un impôt aux grandes entreprises implantées sur la commune. C’était une inclinaison différente – et positive – mais elle n’a pas fondamentalement changé la vie dans la commune. Aujourd’hui, le PTB a été dégagé de la majorité par son partenaire, Vooruit, après une légère perte de vitesse électorale sur place.

    La plus grande prise de responsabilité à respecter, c’est celle d’organiser la lutte. À trop vouloir être respectable et rester dans le carcan permis par les institutions, l’espoir d’un changement risque bien de pourrir et de devenir cynisme et frustration. C’est le terreau idéal pour la droite et son langage de mise en concurrence de la misère, où l’on oppose notamment les chômeur.euse.s aux travailleur.euse.s précaires en les convaincant qu’au final, ce sont les allocataires sociaux les responsables d’à peu près tout.

    La crise sociale que nous connaissons est déjà profonde. A Bruxelles, on s’attend à dépasser le nombre de 10.000 personnes sans abri. Les associations de terrain remarquent une augmentation de 20% tous les deux ans. Et ça, c’est avant l’avalanche de mesures antisociales qui nous fonce droit dessus. Il nous faudra nous battre pour défendre nos conquêtes sociales, la perspective d’en arracher de nouvelles renforcera ce combat, et très certainement aussi si nous répondons à la radicalisation de la droite en étant sans équivoque sur l’absolue urgence de renverser le système capitaliste pour instaurer une société qui mobilisera, et expropriera, toutes les capacités techniques nécessaires à la satisfaction des besoins de tou.te.s.

  • Le cordon imaginaire du MR 

    Georges-Louis Bouchez met Vlaams Belang et PTB dans le même sac et exige un « cordon » contre tous les partis « extrêmes ». A l’heure où le MR attire des personnalités d’extrême droite et où Bouchez adopte lui-même plusieurs éléments de la rhétorique d’extrême droite, cette attitude est très hypocrite. Du côté néerlandophone, De Wever fait de même et a obtenu que Conner Rousseau (Vooruit) le rejoigne pour s’opposer aux coalitions avec le PTB. Nous en avons vu le résultat à Zelzate et à Borgerhout, où le PTB été débarqué des coalitions où il se trouvait précédemment avec Vooruit. Après la formation de majorités avec le PTB à Mons, Forest et Molenbeek, des questions ont été soulevées à chaque fois pour savoir si le « cordon » n’avait pas été brisé. Mettre sur un pied d’égalité un parti d’extrême droite qui prône le racisme et la haine et un parti de gauche basé sur le mouvement ouvrier ne sert qu’à affaiblir ce dernier afin de mener des politiques antisociales avec d’autant plus d’efficacité. Le cordon sanitaire contre le Vlaams Belang était le résultat d’une protestation antifasciste largement soutenue dans les années 1990. La droite veut oublier cela aussi avec la propagande de l’opposition à « tous les extrêmes ». Ci-dessous, un article de Verba (Liège) sur ce débat concernant le cordon sanitaire du côté francophone.

    Désireux de saper l’idée d’un cordon sanitaire à l’encontre de l’extrême-droite, mais surtout de saboter d’éventuelles coalitions progressistes PS-PTB-Ecolo, le MR nous joue sa dernière pièce : le cordon imaginaire. À l’image d’Argon, le fameux malade hypocondriaque de Molière, Georges-Louis Bouchez et sa clique s’agite très fort en brandissant un péril démocratique : le PTB serait le nouveau péril rouge, les chars de Staline serait à nos portes et s’apprêterait à collectiviser la Belgique. Et en fait, pour une part, il a raison : la classe dominante peut s’inquiéter de voir le PTB être normalisé et accepté au pouvoir. Décryptage d’un psychodrame et d’une énième panique morale du petit caporal de Mons. 

    Les récentes élections communales ont marqué un tournant significatif dans le paysage politique belge, avec l’entrée du Parti du Travail de Belgique (PTB) dans plusieurs majorités communales : Mons (au grand dam de Gloub), Forest et Molenbeek en coalition avec Ecolo et le PS. Cette avancée du parti d’inspiration marxiste a suscité des réactions diverses, notamment celle de Georges-Louis Bouchez, président du Mouvement Réformateur (MR), qui a appelé à la mise en place d’un “cordon sanitaire” autour du PTB. Une tentative de plus d’affaiblir le cordon sanitaire envers l’extrême droite, mais également de continuer à diaboliser la gauche qui propose une rupture avec la politique pro-riches généralement appliquée.

    Les calculs sont pas bons, Georges

    Suite à la victoire électorale du MR aux élections régionales et fédérales, on n’entendait plus que lui. Le président du MR et son parti ont multiplié les saillies antisociales depuis leur réussite électorale jusqu’à se rendre encore plus détestables, même pour des membres de la bourgeoisie politique belge tel que Nicolas Martin (PS), bourgmestre sortant de Mons qui initiera la première majorité au PTB. le MR se croyait incontournable et une partie de sa direction pensait probablement que la détestation entre le PS et le PTB était suffisante. Mais c’était aussi sans compter une certaine volonté au PS, particulièrement dans le fief de Gloub, de laisser le MR trumpisant dans l’opposition, lui appliquant une forme de “cordon sanitaire” contre la droite radicale. 

    En réalité, les tendances trumpistes imprimées au MR principalement par GLB devraient pousser la réflexion dans cette direction : comment le PS peut-il encore justifier son entrée dans d’innombrables majorités aux côtés du MR…?

    Le cordon sanitaire pour un parti de gauche ? 

    Le MR, écarté, doit se montrer offusqué, et il l’est en partie. D’où le « cordon imaginaire » qu’il nous sort de son chapeau aujourd’hui. Rappelons que le “cordon sanitaire” en Belgique est une stratégie politique qui consiste à isoler un parti d’extrême droite en refusant toute coopération ou alliance avec celui-ci. Historiquement, ce terme a été utilisé pour décrire le refus des partis dits démocratiques de collaborer avec le Vlaams Belang, d’extrême droite. Comme nous le rappelions dans un article de septembre dernier : un “cordon sanitaire” a été mis en place en 1991 sous la pression de mobilisations antifascistes de masse qui ont suivi le “dimanche noir”, la percée historique du VB.

    L’objectif est de limiter l’influence de ce parti et d’empêcher que sa politique soit appliquée, en évitant de lui donner accès au pouvoir. Même si la pratique a montré que les partis dits “démocratiques”, surtout ceux de droite, ont en réalité appliqué des politiques promises par l’extrême droite, par exemple à l’encontre des personnes migrantes.

    Dans un système démocratique où l’extrême droite est reine, que pensez d’un parti dit démocratique ? 

    Au sein d’une société de classes, la démocratie ne peut pas être neutre. En réalité le système aujourd’hui favorise la droite et l’extrême droite, et favorise l’application d’une politique allant dans cette direction.

    Le projet politique de l’extrême droite, outre son inhumanité, brise l’article premier de la très libérale Déclaration universelle des droits de l’homme : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits ». Pas de bol pour Gloub, le PTB est de gauche et donc hors de ce cordon. Même les politologues belges s’accordent à dire que le parti d’inspiration marxiste est démocratique. Mais l’essentiel pour Bouchez, c’est de faire un ramdam pour tenter de rendre la gauche infréquentable, et ainsi éviter que sa politique anti-super riches soit appliquée.

    Si le PTB est tellement pris en grippe par le MR de GLB, c’est aussi parce que le PTB établit en partie de son programme sur les intérêts réels de la classe travailleuse, et la crainte d’une arrivée au pouvoir du PTB est en effet ressentie comme un péril rouge pour le MR et une couche importante de la classe dominante en Belgique. De son côté, le PS a souvent élaboré une partie de son programme en s’inspirant de la classe travailleuse mais a, à de nombreuses reprises, jeté ses engagements et son programme aux oubliettes en arrivant au pouvoir.

    Retourner au temps de la discorde à gauche, et éviter qu’un programme de gauche soit appliqué

    L’objectif du  trumpiste montois n’est pas tellement d’ostraciser son ennemi politique héréditaire comme il aime le clamer, mais surtout de rétablir le statu quo qu’il a lui-même amené à briser : retourner au moment où le PS et le PTB ne pouvaient pas se saquer. Le PTB était ainsi auparavant une réserve de voix captives qui affaiblissait le parti socio-libéral PS. Reste à voir comment le PTB va se débrouiller avec son allié de circonstance dans les différentes communes où il participe aux majorités. Reste à charge au PTB de faire ses preuves et de montrer à la classe travailleuse belge qu’un autre avenir est possible. 

    La fédération liégeoise du PS ouvre (déjà) la boîte de pandore

    Du côté du PS, des craquelures apparaissent déjà dans ces nouvelles coalitions « progressistes » : Le PS liégeois (Accompagné de la coopérative personnelle de François Schreuer : Véga (les soi disant verts de gauches)) ont déjà signé avec le MR la première clause anti-progressiste de Belgique. Le PS liègeois ne s’alliera pas aux partis d’extrême droite, mais également au partis dits « d’extrême gauche » et ce au niveau communal, supra communal et régional. Cette clause n’est pas tellement étonnante étant donné le dédain et l’hostilité dont fait preuve le bourgmestre cacochyme de Liège à l’égard du parti marxiste. Ce dernier avait déjà insulter en septembre la conseillère communale Céline Fassotte (PTB) de « connasse ».

    Cette clause , au-delà des inimitié PTB-PS, a aussi et surtout été signée pour des raisons de politique politicienne. Cette clause a également ouvert la brèche qu’attendais le MR : ce dernier fanfaronne à tue tête qu’il imposera des clauses anti-PTB dans tout le pays.

    Un cordon de mots qui s’envolent … qui s’envolent

    A défaut de pouvoir imposer partout cette fameuse clause, le MR souhaiterait qu’un cordon sanitaire rhétorique se fasse autour du PTB. Ne nous laissons pas avoir, si l’extrême-droite et l’extrême-gauche peuvent user de techniques rhétorique similaire (Populisme, parler franc, anti-élite …), les projets politiques sont totalement différents.

    De plus, si le VB est régulièrement sujet à des attaques en justice (Rappelons nous que le procès de Dries Van Langenhove n’est pas si loin) pour des propos racistes et des outrances xénophobe, le PTB n’a pas dû faire face à de telles occasions. Bizarre, c’est comme si ce parti respectait les obligations démocratiques que lui impose son réformisme électoraliste ?

    On vous attends dans la rue

    L’objectif de Bouchez semble clair : récupérer un électorat traditionnellement acquis aux partis de droite et d’extrême droite en radicalisant le discours libéral. Cette stratégie se traduit par des attaques frontales contre la gauche, qu’il présente comme une menace pour les libertés individuelles et le modèle économique libéral. Une stratégie déjà employée en France qui a conduit à la droitisation de la quasi-totalité du champs politique français. Il est du devoir du camp progressiste de tout faire pour ne pas finir comme la France :

    Rejoignez-nous dans les rues, sur vos lieux de travail, dans vos quartiers. Organisez-vous en collectifs, en syndicats, en associations. Chaque action compte, chaque voix s’élève pour faire trembler les fondations de ce système injuste. N’oublions pas les mots de Marx : “Les prolétaires n’ont rien à perdre que leurs chaînes. Ils ont un monde à gagner.”

    Lutter contre l’extrême-droitisation de notre champ politique est aussi lutter pour notre émancipation future. A vos mégaphones, camarades ! L’année promet d’être chargée !

  • Commune Colère : assemblée de lutte contre la boucherie sociale annoncée

    “Pour ceux qui travaillent, il y aura plus de (salaire) net, mais pour le reste, ce ne sont que des réformes dans la sécurité sociale qui sont désagréables. Et il faudra continuer à pédaler en côte durant dix ans. Ça demande du courage.” Voici comment Bart De Wever annonce la reprise des négociations fédérales. Ce sera l’austérité à tous les étages et pour longtemps. La « supernota » qui a fuité dans la presse annonce par ailleurs le menu : allongement et déstructuration du temps de travail, généralisation des contrats “zéro heures” et des sous-statuts d’emploi, attaques sur l’index et sur le salaire brut, durcissement des emplois de fin de carrière, saccage des services publics et non marchands, privatisations, chasse aux malades, exclusion des allocations de chômage, recul voire abandon de la lutte contre le réchauffement climatique,… La liste des horreurs est longue.

    Appel de Commune Colère

    Avec les gouvernements les plus à droite que la Belgique ait connu depuis longtemps, patrons et actionnaires ne s’y sont pas trompés : c’est l’occasion rêvée de démanteler tout ce qui les empêche de faire payer la faillite de l’économie néolibérale aux travailleur.euse.s. Cette montée en puissance s’appuie aussi sur une attitude toujours plus conservatrice et autoritaire. Il faut s’attendre aussi à des attaques sur les droits syndicaux et le droit de manifester ou de faire grève. Sans oublier que derrière la violence d’État, les divisions semées par la droite et le désespoir politique et social se cache la montée d’idées et d’organisations d’extrême droite toujours plus fortes, toujours plus normalisées, en particulier par l’axe MR-NVA. Ces gouvernements nous mènent à la guerre. Leur complicité dans le génocide commis par Israel en Palestine est insupportable.

    Face à ce rouleau compresseur, pour certains c’est l’incrédulité, pour d’autres une forme de résignation devant la pénétration des propositions de droite parmi les travailleurs. Pourtant la meilleure façon de contrer cette dernière, c’est en se mettant en ordre de bataille ! Il faut apprendre des batailles précédentes, et en particulier du mouvement de 2014, mais il nous semble impossible de ne pas se préparer à résister à cette offensive sans précédent. Il y a urgence! Mettons-nous autour de la table pour identifier les bonnes pistes, se coordonner et renforcer les actions de nos organisations syndicales. Les liens avec toutes les composantes du mouvement social seront essentiels pour battre le gouvernement des patrons!

    Travailleur.euse.s, délégué.e.s syndicaux, militant.e.s féministes, antiracistes, associatives, écologistes, avec ou sans emploi, avec ou sans papiers,… ces gouvernements nous attaquent tou.te.s, répondons en construisant la résistance.

    Nous appelons donc à une assemblée de lutte contre la boucherie sociale annoncée. Rdv le 26 novembre 2024 à 18h30 au DK, Rue du Danemark 70b 1060 Saint-Gilles.

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