Category: National

  • Action unifiée contre la politique d’austérité du gouvernement et du patronat

    LE CONSEIL CENTRAL de l’Économie a proposé dans son rapport annuel un plafond de 5,3% de hausse des salaires pour les deux années à venir. Avec l’inflation et l’augmentation des barèmes, ce ne sera que 1%. De plus, avec la hausse des prix pétroliers qui absorbe cette année 0,5% du pouvoir d’achat des ménages, rien ne restera de ce 1%. Les négociations pour l’accord interprofessionnel vont commencer dans ce cadre.

    Anja Deschoemacker

    Tous les problèmes épineux sont rassemblés dans ces négociations pour permettre au gouvernement de présenter un budget "modéré". Mais ce caractère "modéré" peut être remis en cause: une toute petite partie seulement est prévue pour les revendications du non marchand, secteur à soutenir pour garantir des soins de bonne qualité.

    Rien d’étonnant dans une tel contexte que la surenchère communautaire monte. La bourgeoisie de ce pays sait depuis longtemps qu’il faut diviser pour mieux régner. Alors que les patrons flamands, bruxellois et wallons réunis dans la FEB préparent de concert les attaques contre les droits et les conditions de travail de tous les travailleurs, les médias gonflent les problèmes communautaires. Ainsi le 9 novembre, une commission spéciale avec des représentants de tous les gouvernements commence à discuter de la scission de Bruxelles Hal Vilvorde.

    Le gouvernement flamand n’est pas seulement à l’offensive sur le terrain communautaire, mais aussi sur le plan socio-économique. Le budget correspond aux normes financières les plus strictes (afin d’inciter les autres gouvernements à faire de même, ce qui voudrait dire qu’il n’y a pas d’argent pour résoudre les problèmes de l’enseignement flamand et dans le non marchand. Vandenbroucke ne voit pas de marge pour des hausses de salaire, mais il veut privatiser une partie de l’encadrement des chômeurs. Patricia Ceysens, présidente du groupe VLD au parlement flamand, a lancé un appel pour réévaluer le rejet de la directive européenne Bolkestein (la libéralisation des services); etc.

    Les politiciens francophones se cachent derrière ce chantage néolibéral. Ils ne défendent pas vraiment ce qui reste du système social et font porter toute la responsabilité sur le gouvernement flamand. C’est un peu comme dans les séries policières, avec le "bon" et le "mauvais" flic lors des interrogatoires. Ils ont évidemment le même objectif. Aujourd’hui, tous les dirigeants s’accordent sur le fait que notre système social, conquis par la lutte ouvrière, est devenu un obstacle pour les profits des entreprises.

    La résistance unifiée des travailleurs flamands, bruxellois et wallons est indispensable pour stopper le train néo-libéral de la bourgeoisie belge et pour imposer de réelles solutions au chômage, à la pauvreté galopante, aux cadences de travail, à la flexibilité, à la cherté du logement… Il faut trouver une solution aux problèmes linguistiques. Par exemple les Flamands doivent pouvoir être accueillis dans leur propre langue dans les hôpitaux et les services à Bruxelles, ce qui est possible par un élargissement du cadre du personnel, par l’organisation de cours de langue pendant les heures de travail,…

    L’installation dans la périphérie bruxelloise de couches plus aisées fait grimper le prix des loyers: on peut permettre aux moins fortunés d’y rester par une politique massive de logements sociaux.

    Cependant les partis traditionnels ne mèneront jamais une telle politique. Seule la population ouvrière est capable d’élaborer un projet véritablement démocratique pour la question nationale et ce, sur base de négociations réelles, et pas de simples chantages. C’est elle qui a intérêt à résoudre ces problèmes. Les partis flamands au pouvoir ne les citent que pour faire avaler à tout le pays un programme néo-libéral.

  • Retour à la case départ: la répression continue

    CANNABIS

    UN ARRÊT DE la Cour d’Arbitrage a cassé la loi sur le cannabis adoptée sous le gouvernement arc-en-ciel. L’abrogation de cette loi est un retour à la case départ: la criminalisation complète pour tous les usagers du cannabis et pour ceux qui en font la culture.

    Emiel Nachtegael

    La loi abrogée permettait la consommation de cannabis pour les personnes majeures si cela n’était pas source de «nuisance publique» et ne relevait pas d’un «usage problématique». Avant cette loi tout était illégal, et donc punissable. Mais en pratique les poursuites judiciaires venaient en dernière priorité dans les parquets. L’abrogation de cette loi est un splendide exemple de l’hypocrisie du gouvernement précédent: donner une image progressiste qui maquillait un caractère répressif et droitier. La loi institutionnalisait la répression contre les usagers du cannabis: elle donnait carte blanche à la tolérance zéro pour les consommateurs mineurs et pour les consommateurs majeurs hors de la sphère privée. Seules les personnes majeures dans la sphère privée pouvaient consommer du cannabis. Les problèmes de drogue n’ont pourtant jamais diminué avec la répression, bien au contraire.

    La répression n’apporte pas de solution. Les auteurs de telles lois restent à cent lieues des conditions réelles de vie des gens. Pour eux, l’usage de la drogue, la criminalité et la violence forment un tout. La création de clichés est encore plus forte au travers des reportages spectaculaires dans les médias. A les entendre, un jeune sur quatre serait un membre d’une bande brutale et consommateur de drogue. D’abord beaucoup d’argent sale circule dans les zones sombres de l’illégalité. Les jeunes qui «dealent» viennent souvent des couches les plus précaires de la société, qui gagne plus avec cette activité qu’avec un job intérimaire flexible et mal payé. Ensuite, la question est de connaître jusqu’à quel point l’usage problématique de drogue diminuerait par la tolérance zéro. Le cannabis est largement accessible mais l’alcool et les calmants le sont encore plus. Beaucoup de personnes ayant des problèmes sociaux fuient la réalité dans ces drogues à accoutumance. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, presque 1,5 million de personnes en Belgique – dont un million de femmes – ont pris l’année dernière des antidépresseurs ou des tranquillisants: une augmentation de 40% par rapport à 1997.

    Autant dans l’enseignement que sur le lieu de travail, une pression contre-nature règne sur les conditions de travail. Les problèmes de drogues sont connus à La Poste, au travail à la chaîne,… L’usage de drogues au travail est dangereux, mais une attitude répressive des autorités ne va pas résoudre les problèmes, cela va juste rendre plus précaires les conditions de travail, en augmenter la pression,… tous ces facteurs entraînant une augmentation de l’usage des drogues. Avec une telle politique musclée, «de l’ordre et de la loi», le gouvernement prouve son incapacité à dépasser sa politique superficielle de lutte contre les symptômes.

  • Actions contre la chasse aux chômeurs

    LUNDI 11 OCTOBRE, le MAS/LSP appelait à diverses actions en soirée pour dénoncer l’offensive lancée en cette rentrée par le patronat (40 heures payées 36, remise en cause des prépensions,….) et la chasse aux chômeurs planifiée par le gouvernement. Des rassemblements étaient prévus devant les bâtiments de l’ONEm à Anvers, Gand, Louvain et Ostende tandis qu’à Liège nous avions lancé un appel pour une manifestation dans le centre ville.

    Jean Peltier

    Les excellentes réactions obtenues sur les bureaux de pointages, universités, … nous ont fait surestimer le sentiment de mécontentement et l’envie de réagir parmi les couches visées par les projets patronaux et gouvernementaux. En fait, les premières convocations de chômeurs à l’ONEm n’ont réellement commencé que fin octobre. Un grand nombre de chômeurs ignorent encore tout des risques d’exclusions massives qu’ils courent (pour rappel, l’objectif du gouvernement est d’exclure 30.000 chômeurs de plus d’ici à 2007), ce que traduit aussi la faible participation des chômeurs aux actions menées par les syndicats sur ce thème. D’autre part, miné par ses divisions internes, le gouvernement a reporté à plus tard les mesures les plus dures, notamment sur les pensions. Et, s’il y a aujourd’hui un nombre grandissant d’actions dans les entreprises contre les licenciements ou les mauvaises conditions de travail, il n’y a pas encore de poussée vers une riposte d’ensemble.

    Deux autres raisons ont encore joué. Nous avions choisi de mener nos actions un lundi soir en solidarité avec les "Lundis de la colère", ces manifestations hebdomadaires qui réunissaient en Allemagne des milliers de chômeurs, de jeunes et de travailleurs dans une centaine de villes contre les coupes brutales du gouvernement Schröder dans la sécurité sociale et les allocations de chômage. Mais le black out quasi total de la presse sur ces manifestations n’a pas aidé à populariser notre initiative. Enfin, à Liège, nos étudiants étaient tellement investis dans les mobilisations des Hautes Ecoles et la préparation des actions à l’université contre la hausse du minerval intermédiaire qu’ils n’ont pas pu mobiliser sérieusement en plus pour le 11 octobre.

    L’action à Liège a tout de même réuni une cinquantaine de personnes, essentiellement des jeunes, étudiants et chômeurs, qui ont traversé le centre ville en un cortège dynamique ne passant pas inaperçu. Plusieurs jeunes qui étaient venus à la manif sans trop nous connaître participent depuis lors régulièrement à nos réunions et à notre travail.

  • IN MEMORIAM: Pierre Le Grève (1918-2004)

    Une soirée d’hommage à Pierre Le Grève s’est déroulée à la CGSP de Bruxelles le 8 novembre. Il avait rejoint le mouvement trotskyste dans les années 30.

    Guy Van Sinoy

    Dans les années 50, les trotskystes entrent au PSB pour sortir de leur isolement et y faire de l’entrisme. Après 1954, en pleine montée de la révolution coloniale, Pierre s’engagea activement dans un réseau d’aide au Front de Libération Nationale algérien. Il fut une des plaques tournantes du réseau et les services secrets français tentèrent de l’assassiner. Au cours de cette période, il développa l’idée (fausse selon nous) que la révolution socialiste n’était plus possible que dans les pays coloniaux. Militant CGSP Enseignement, il parvint lors de la grève générale de 60/61 à renverser la bureaucratie syndicale en s’appuyant sur l’assemblée générale. Pendant 27 ans il anima une équipe de militants combatifs à la tête de la CGSP Enseignement de Bruxelles.

    Exclu du PSB en 1964, il fut élu député de l’Union de la Gauche Socialiste de 1965 à 1968. Il fut un des piliers du Comité Vietnam et fonda plus tard le Comité contre la Répression au Maroc.

    Il s’est sans doute trompé sur certains pronostics politiques essentiels. Mais c’était un orateur fougueux et redoutable, une personnalité hors pair du mouvement ouvrier, un lutteur courageux et qui s’est battu jusqu’à ce que ses forces le quittent. Et cela personne ne peut le lui enlever.

  • Bas les pattes de nos prépensions!

    Si le gouvernement ne tombe pas, il faut s’attendre à une déclaration gouvernementale de Verhofstadt avec comme point central une attaque contre les prépensions. La presse nous serine depuis des mois «qu’on ne pourra plus payer les pensions à l’avenir». En 2000 il y avait 16.8% de plus de 65 ans en Belgique. En 2050 on estime qu’il représenteront 26.5% de le population. A partir de 2001, le baby-boom d’après-guerre prendra sa pension.

    Peter Delsing

    La Commission d’Études sur le Vieillissement estime que d’ici 2030 le coût du vieillissement de la population atteindra 3.4% du Produit intérieur brut (PIB). Si le coût des soins de santé augmenteront de 4,5% l’an jusque 2030 (le rythme actuel) ils représenteront 6,7% du PIB.

    La Commission d’Études parlementaire ajoute qu’en tenant compte d’une croissance moyenne de la productivité de 1,75% l’an jusqu’une 2030 (donc une croissance de productivité moyenne de 1,75% par travailleur). Avec une telle augmentation de la productivité il faudrait une croissance économique moyenne de 2,5% pour que le taux d’emploi passe de 61,5% à 68,5% en 2030.

    Toute l’argumentation économique du gouvernement sur «le coût du vieillissement» repose sur du vent. Depuis les années 70 la croissance économique moyenne a baissé toutes les décennies sous l’effet de la surcapacité des forces productives. De 2001 à 2003 la croissance économique a été de 0,8% (1). Depuis 2002 nous sommes encore dans une période de prétendue «relance» économique. Croire que, dans le cadre du capitalisme, la croissance économique moyenne sera de 2,5% l’an jusque 2030 est un leurre.Il est plus vraisemblable que le capitalisme entrera assez rapidement dans un nouveau cycle de crise économique, avec la possibilité de conséquences semblables au crash de Wall Street de 1929. Qui d’ailleurs peut garantir que le capitalisme existera encore en Belgique en 2020?

    Les prévisions de la Commission d’Etudes et du gouvernement sous-estiment considérablement le «problème» du vieillissement, si on voit cela dans le cadre du capitalisme. Le ministre du Budget Vande Lanotte a une autre conception de la croissance budgétaire et du vieillissement. Il déclare «Cela marche! Ne vous en faites-pas!»(2).

    Le coût du «vieillissement» est-il tenable financièrement? Au cours des 24 dernières années la Sécurité sociale n’a été en déficit qu’à 7 reprises: en 1980, de 1991 à 1993, en 1995, 1996 et 2003 (3). Et ce, malgré le pillage organisé des caisses de sécurité – et qui se chiffre annuellement en milliards d’euros – par la baisse des charges sociales.

    Du début 2000 à la fin 2003, le surplus de la Sécurité sociale a été de 3 milliards d’euros (environ 1,3% du PIB). Où est passé l’argent? Et où est passé l’argent des cotisations pour les pensions versé dans les années 60 et 70? Pourquoi les gouvernement successifs ont-ils puisé dans les caisse de Sécurité sociale pour rembourser aux banques la dette publique au lieu de garantir le futur des générations à venir?

    C’est une question de choix politique. Aux cours des vingt dernières années les gouvernements bourgeois ont puisé dans les caisses de pension pour remplir les coffres des capitalistes. Les 2/3 des pensionnés touchent une pension mensuelle inférieure à 1.000 euros. 39% perçoivent moins 750 euros par mois! Frank Vandenbroucke (SP.a) reconnaît lui-même que 22% des plus de 65 ans vivaient dans la pauvreté en 1998 (4). Aujourd’hui les pensions «élevées» des hautes fonctionnaires sont en outre de plus en plus remises en question.

    Les travailleurs ne doivent pas se laisser diviser: les 10% les plus riches de la population disposent de la moitié du patrimoine dans notre pays. C’est là qu’il faut chercher les «profiteurs». Les gouvernements successifs ont rendu les riches plus riches et ont appauvri la majorité de la population.

    Les prépensions dans le collimateur

    Le gouvernement veut mettre un terme au système des prépensions. Il veut couper dans les dépenses pour les prépensions (aussi pour les patrons) et garder les cotisations de sécurité sociales au même niveau. Afin d’augmenter le taux d’activité le gouvernement veut faire payer les travailleurs en imposant plus de flexibilité et des cadences de travail plus intenses. Le gouvernement et les patrons veulent nous faire cotiser aux fonds de pensions privés (assurances groupes et pensions individuelles) afin de garantir nos futures pensions. Il veulent ainsi briser la solidarité structurelle.

    Au sommet européen de Barcelone de mars 2002, la directive a été lancée de placer les fonds de pensions en bourse. Que va-t-il se passer au prochain crash boursier? L’épargne individuelle pour la pension n’est un système valable que pour une petite minorité qui doit encore prendre garde à ne pas être touchée par le chômage croissant.

    La ministre fédéral de l’Emploi Freya Van den Bossche (SP.a) a lancé une série d’idées pour miner le système des prépensions. Elle veut le limiter pour les entreprises «qui n’investissent pas assez pour la formation». Les travailleurs âgés victimes de restructurations seront-ils privés de prépensions parce leur patron n’a pas été prévoyant? C’est une façon de raboter les salaires et les traitements de fin de carrière qui sont en général plus élevés. Van den Bossche souhaite une extension du chômage partiel et plus de réglementation des fins de carrière à temps partiel. En bref: le gouvernement veut plus de flexibilité et une baisse des salaires, ou encore un retour au chômage au moyen de restructurations.

    Les organisations syndicales doivent s’opposer à la politique antisociale du gouvernement. Nous devons faire le choix politique que la bourgeoisie n’ose pas faire: pour une redistribution de la richesse produite au service de toute la population. La lutte ne pourra aboutir que dans le cadre d’une société socialiste.


    (1) Rapport annuel de la Banque nationale, 2003.

    (2) De Morgen, 11/9/2004.

    (3) Rapport annuel de la Banque nationale, 1995 et 2003.

    (4) Le Vieillissement et la politique gouvernementale en Belgique, site internet de Vandenbroucke (2004).

  • Vlaams Blok. On repeint la façade

    Le Vlaams Blok est-il prêt à se transformer en parti de droite «respectable»? Les médias nous le font croire. Filip De Man, un cadre du parti, s’est profilé tout de suite comme «opposant» à une version allégée du Blok. La direction a rassuré directement la base en précisant que seul le nom changerait. Ainsi les critiques issues du parti ont été réduites au silence.

    Geert Cool

    Après le procès condamnant les trois asbl liées au parti, la direction a proposé de changer le nom en «Vlaamse Liga» (Ligue Flamande). On a insinué que les aspects les plus durs de la propagande avaient disparus depuis longtemps et que le changement de nom suffirait. Mais ce n’est en fait qu’une couche de peinture sur la façade.

    La discussion a cependant mis à nu un problème potentiel pour le Vlaams Blok. D’une part, les nouveaux carriéristes tels que Jurgen Verstrepen ont haussé le ton. D’autre part, l’attention s’est focalisée sur des partisans de la ligne dure comme l’ancien vice-président Roeland Raes qui a déclaré qu’une version «soft» du parti, conçu comme étant un prolongement politique, risquerait de ne plus suffire.

    A l’origine, le Vlaams Blok a été bâti par des personnages forgés idéologiquement comme Karel Dillen et surveillés de près par des anciens collaborateurs. D’autres personnages centraux n’hésitent pas à faire référence à ce passé.

    La direction du parti a été obligée de faire des concessions toujours plus importantes sous l’effet des résultats électoraux. Ils peuvent compter sur l’aide de carriéristes que le parti a attiré au cours des années précédentes et où figurent peu de fortes personnalités.

    L’an dernier l’élément populiste a été renforcé, au détriment de l’élément purement fasciste dans le programme et dans le parti. Les côtés les plus durs ont été supprimés afin de pouvoir se transformer en parti de taille moyenne et de réaliser une percée électorale parmi les classes moyennes plus aisées. Cependant Dewinter ne rechigne pas à manifester avec le NSV, l’organisation étudiante violente liée au Blok.

    En modifiant l’emballage, on modifie aussi le contenu. Il n’est pas possible de continuer à plaire à tout le monde. Le Vlaams Blok essaie de se profiler comme le parti de l’homme de la rue mais n’a pas de scrupules à séduire des patrons comme Van Gaever qui traite les chômeurs de profiteurs. Avec de telles déclarations, la direction du parti s’expose à un méchant retour de flamme.

    La résistance active contre la politique antisociale réduira fortement l’espace de manoeuvre (entre un parti contre l’establishment et un parti pour les classes moyennes) du Vlaams Blok. Cela aboutit déjà à des polémiques internes et rendra plus probables des scissions, surtout quand la classe ouvrière surgira sur la scène politique avec son propre parti.

  • Action le 11 octobre contre la chasse aux chômeurs

    C’est todi li p’tit qu’on spotch! (*)

    Cette maxime populaire est hélas toujours d’actualité. Malgré la forte croissance de la productivité et des richesses produites, rien n’a véritablement changé. Les riches sont toujours plus riches et les pauvres toujours plus pauvres. Depuis le milieu des années 70, on assiste à une crise structurelle du capitalisme avec des périodes de dépression de plus en plus profondes. Plus les richesses sont accaparées par les capitalistes et plus le pouvoir d’achat des gens diminue augmentant ainsi la misère. Avec la chute du Mur de Berlin et l’absence d’alternative au capitalisme, l’idéologie néo-libérale à été imposée très facilement par la bourgeoisie qui a multiplié ses attaques toujours plus arrogantes face à un mouvement ouvrier temporairement démoralisé. Actuellement les attaques viennent de tous les côtés: les politiciens bourgeois remettent en question les prépensions, la sécurité sociale…

    Vincent Devaux

    Les chômeurs risquent de voir leur allocation supprimée, les minervals pour entrer à l’unif sont de plus en plus élevés,… Pendant ce temps- là le patronat engrange des bénéfices de l’exploitation de plus en plus brutale des travailleurs – intérim, flexibilité,… – et des cadeaux du gouvernement. Le patronat allemand à mis en avant les 40 heures – dans les faits il veut diminuer le coût salarial – Il y a 150 ans, un patron verviétois aimait répéter «Il faut que l’ouvrier mange de l’herbe». On voit que leur arrogance n’a en rien changé. Dans toute l’Europe les attaques se font plus dures. En Allemagne, le gouvernement Schröder a décidé d’attaquer les chômeurs avec son plan Hartz IV destiné à diminuer leurs allocations quitte à les plonger dans la paupérisation.

    En réaction, de nombreuses manifestations ont eu lieu dès la fin juillet et se sont amplifiées en août dans différentes villes d’Allemagne, surtout à l’Est où les gens sont dans une situation plus précaire: les manifestations du lundi. Aux Pays-bas, ce sont près de 70.000 personnes qui ont manifesté contre les attaques du gouvernement Balkenende. De partout nous commençons à voir une résistance qui monte et qui s’organise. Il est tant que ressuscite le sentiment de peur pour la minorité exploiteuse qui nous entraîne toujours plus dans les affres de la guerre, de la misère, de l’incertitude du lendemain et que ressuscite le sentiment d’espérance pour des millions de gens qui n’ont que leur force de travail pour assurer leur bien fragile existence. En Belgique aussi, où les attaques sont similaires, nous voulons dire non!

    Nous organisons une manifestation à Liège le lundi 11 octobre et des rassemblement auront lieu devant les bureaux de l’ONEm de diverses villes belges comme Anvers, Gand, Louvain, Ostende où nous appelons tous ceux qui subissent ces attaques à faire entendre leur voix: chômeurs, étudiants, travailleurs, (pré)pensionnés,… Si nous ne voulons pas voir disparaître les quelques acquis qu’il nous reste, nous devons apprendre à nous organiser et montrer dans la rue notre opposition. Nous devons construire nous-même cette résistance et ne pas se faire d’illusions dans les politiciens qui ont toujours le langage rempli de miel et de jolies paroles. Si nous ne bougeons pas, c’est l’extrême droite et les discours racistes qui vont prendre le dessus, c’est la misère qui va s’enraciner. Organise-toi, parle de cette journée d’action dans ton école, avec tes collègues, tes amis, ta famille et rejoins-nous.


    (*) C’est toujours les petits que l’on écrase (proverbe populaire wallon).

  • Sortie de route pour Verhofstadt 2?

    Le gouvernement Verhofstadt II était sorti affaibli des élections régionales du 13 juin. Il est maintenant miné par les dissensions entre libéraux et socialistes et par les tensions communautaires. Il est de plus en plus douteux qu’il arrive au terme de la législature.

    Thierry Pierret

    La formation de coalitions différentes aux gouvernements fédéral, wallon, flamand et bruxellois au lendemain des élections régionales du 13 juin a rendu le pays ingouvernable. Cela contribue à pourrir l’ambiance entre libéraux et socialistes au gouvernement fédéral. L’ambiance est d’autant plus électrique que les deux familles politiques divergent sur la manière de faire payer la crise aux travailleurs et à leurs familles: les libéraux optent pour de nouvelles baisses de charges et d’impôts pour les entreprises, les socialistes pour une cotisation sociale généralisée (CSG) qui touchera tous les revenus – donc y compris ceux du travail! – pour compenser les baisses de charges sociales précédentes.

    Guy Verhofstadt se faisait fort d’anticiper la rentrée politique en prononçant son discours de politique générale devant le Parlement 3 semaines à l’avance. Il devait y annoncer de nouvelles mesures d’austérité pour combler son retard sur les gouvernements voisins en terme de casse des acquis sociaux. Il a dû y renoncer piteusement. Son incapacité à trouver un compromis entre partis flamands et francophones sur la scission de l’arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde (BHV) y a certainement joué un rôle. Mais c’est surtout l’irruption de DHL sur la scène politique qui aura mis le feu aux poudres. Verhofstadt n’a pas pu donner une réponse en temps voulu à l’entreprise de courrier-express quant à ses projets d’extension à Bruxelles-National. Il s’est heurté à la mauvaise volonté des régions bruxelloise et flamande qui veulent toutes deux s’accaparer les emplois et se rejeter les nuisances l’une sur l’autre. Cela promet pour le Forum institutionnel qui devra discuter de questions autrement plus explosives comme la communautarisation des soins de santé ou la régionalisation partielle de la justice… Tout semble converger vers une crise du régime politique de la bourgeoisie belge.

  • Le désarroi du MR

    Son éviction des gouvernements francophone, wallon et bruxellois a plongé le MR dans le désarroi. Louis Michel avait su ramener le PRL au pouvoir en 1999 en gommant le profil très droitier hérité de l’époque de feu Jean Gol. Il a fédéré le PRL, le FDF et le MCC (issu de l’ex-PSC) au sein du Mouvement réformateur afin d’en faire une grande formation de droite capable de disputer le leadership à un PS encore trop «travailliste» à ses yeux. Il dirigeait le MR d’une poigne de fer en faisant taire toute voix discordante. Les cadres du parti le supportaient tant qu’il était capable de maintenir le MR au pouvoir. Maintenant que ce n’est plus le cas, il n’aura pas fallu attendre longtemps pour que Michel soit envoyé en exil doré à la Commission européenne. Sa succession a failli tourner au pugilat entre son fils, Charles, et l’ancien ministre wallon Serge Kubla. Pour conjurer ce scénario, les pontes du parti ont convaincu Michel Junior et Kubla de se retirer au profit de Didier Reynders qui restera vice-premier ministre et ministre des finances dans le gouvernement fédéral. Le fait qu’on n’ait trouvé personne capable de l’y remplacer illustre la gravité de la crise qui couve au MR. Le FDF a déjà fait savoir qu’il n’accepterait pas un changement de ligne politique, à savoir l’abandon du soi-disant «libéralisme social». C’est donc que certains au sein du PRL songent sérieusement à reprofiler le parti à droite, ce qui ne pourra que provoquer une collision frontale avec le PS dans le gouvernement fédéral dont le MR est désormais le maillon faible. Et ce n’est pas le retour controversé de Daniel Ducarme – Monsieur amnésie fiscale – qui va redorer le blason du parti.

  • Il faut s’attaquer au chômage, pas aux chômeurs…

    Nous sommes tous attaqués. Défendons-nous tous ensemble!

    Si nous ne défendons pas activement nos droits, les patrons et le gouvernement nous prendront tout. En Allemagne, les manifestations hebdomadaires contre les baisses d’allocations font trembler le gouvernement Schröder. Nous devons suivre cet exemple de résistance active! Seule la solidarité entre les chômeurs, couplée à une mobilisation de tout le monde du travail, nous permettra d’empêcher la mise en oeuvre des mesures du gouvernement. C’est pourquoi le Mouvement pour une Alternative Socialiste (MAS) propose d’organiser une première action de protestation dans plusieurs villes du pays le lundi 11 octobre. Vous en êtes?

    RASSEMBLEMENT:

    11 octobre, 19h, Place Saint-Paul, Liège


    Il faut s’attaquer au chômage, pas aux chômeurs… NON A LA CHASSE AUX CHÔMEURS!

    Nombre de jeunes chômeurs ont déjà reçu la lettre. Ils seront convoqués par l’ONEm en octobre pour un contrôle. L’ONEm, qui agit pour le compte du gouvernement, va contrôler s’ils ont fait des efforts “suffisants” pour trouver un emploi. Sinon gare aux sanctions. Les contrôles des chômeurs les plus jeunes (moins de 30 ans) commencent déjà cette année-ci. L’année prochaine, ce sera le tour des 30 à 40 ans. L’année suivante, ce sera le tour des 40 à 50 ans et ensuite celui des chômeurs âgés de plus de 50 ans.

    Est-ce qu’on est pour autant assuré de garder son allocation si on parvient à exhiber un tas de lettres de sollicitation sous le nez des contrôleurs de l’ONEm? Le MAS pense qu’il ne faut pas tomber dans le panneau. L’ONEm n’est pas une institution qui accompagne les chômeurs, comme l’ORBEm ou le FOREm. C’est une institution qui contrôle et qui sanctionne. Les syndicats se sont toujours opposés dans le passé à un contrôle direct par l’ONEm. Ils craignaient à raison la mise en place d’une machine à suspendre.

    Les gouvernements et le patronat mènent partout en Europe des programmes d’austérité de grande ampleur. Nos acquis sociaux se réduisent comme une peau de chagrin. En Allemagne, on veut ramener après 1 an le montant de l’allocation de chômage à 345 euros majorés d’un maigre supplément pour le loyer. En Belgique, les patrons ont jeté sur la table toute une kyrielle de revendications pendant les vacances: semaine des 40 heures sans hausse de salaire, suppression de la prépension, plus de flexibilité, gel des salaires, … Comment les patrons peuvent-ils imaginer créer plus d’emplois en faisant travailler les salariés plus longtemps pour le même salaire?

    Le “contrôle des chômeurs” veut atteindre le même résultat que les mesures en Allemagne. Le gouvernement belge veut limiter dans le temps le droit aux allocations de chômage. En menaçant d’envoyer plus vite les gens au CPAS, ils veulent nous faire accepter n’importe quel boulot pour n’importe quel salaire. Les patrons et le gouvernement espèrent de cette manière faire pression sur les salaires et les conditions de travail actuels.

    Pour être “compétitif” avec les autres pays capitalistes, le gouvernement veut brader notre force de travail. Suivre cette logique désastreuse revient à plonger dans l’exclusion et la misère un nombre croissant de familles de salariés.

    “Suspendre 30.000 chômeurs d’ici 2007”…

    Vous aurez beau envoyer des lettres de sollicitation, l’ONEm ne tiendra compte que d’une chose: le quota de suspensions que le gouvernement a fixé à l’avance! Le gouvernement Verhofstadt et l’artisan du contrôle des chômeurs, Frank Vandenbroucke (SP.a), se sont évidemment bien gardé d’en piper mot “officiellement”. Le journal financier De Tijd a pourtant fait état de notes internes aux cabinets SP.a et PS selon lesquelles le gouvernement entendait suspendre 30.000 chômeurs d’ici 2007 (10/01/2004). Cela permettrait d’économiser 209 millions d’euros en 3 ans. Avant même que la première rangée ne soit “contrôlée”, le gouvernement sait déjà combien de chômeurs il veut radier!

    Le PS et le SP.a au gouvernement, les anciens partis ouvriers, ne défendent plus d’aucune manière que ce soit les intérêts des travailleurs et des jeunes. Ils appliquent la politique de régression sociale de la bourgeoisie en invoquant – comble de cynisme! – des arguments “sociaux” à l’appui de cette politique. Les directions syndicales ne se compromettent que trop souvent dans la régression “socialement” assistée. Elles s’abstiennent de mobiliser leur base lorsque plane la menace de licenciements collectifs et s’inscrivent dans la logique de la flexibilité.

    Les travailleurs et les jeunes doivent s’opposer à cette mesure d’austérité antisociale qu’on nomme “contrôle des chômeurs”. La responsabilité du manque d’emplois et de la crise économique incombe au système lui-même et pas à ses victimes que sont les chômeurs. Le VDAB (l’équivalent flamand de l’ORBEm et du FOREm) a même dû reconnaître récemment qu’il y avait (officiellement) 6 demandeurs d’emploi pour chaque offre d’emploi. En août, il y en avait même 18 pour chaque emploi fixe et à temps plein – par opposition aux emplois temporaires ou à temps partiel. Si on additionne toutes les catégories de chômeurs que les gouvernements successifs ne prennent officiellement plus en compte pour enjoliver leurs statistiques, on arrive peut-être à 1 emploi à temps plein et à durée indéterminée pour 30 chômeurs! On comptait pas moins de 1.143.500 allocataires à charge de l’ONEm à la fin 2003 contre 71.000 en 1970! La crise est structurelle.

    La quête d’un emploi nous met en “concurrence” avec des dizaines, voire des centaines d’autres demandeurs. Dans une telle situation, nous ne pouvons pas accepter qu’on se mette à faire la chasse aux chômeurs! Il faut s’attaquer au chômage causé par le système de profit capitaliste. Pas aux chômeurs!

    Il faut s’attaquer au chômage, pas aux chômeurs…

    NON A LA CHASSE AUX CHÔMEURS!

    N’hésitez pas à prendre contact avec nous pour collaborer!

    Tél. 02/345.61.81 ou envoyez un e-mail à une section locale du Mouvement pour une Alternative Socialiste (MAS): liege@lsp-mas.be

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