Category: National

  • Une liste Dedecker en Wallonie ?

    Le retour du PS au gouvernement fait grincer des dents à la droite dure. Les nouvelles «affaires» en vue ne sont donc pas pour déplaire, par exemple, au populiste de droite Jean-Marie Dedecker. Fort de son succès en Flandre, il vient de décider de lancer son parti au sud du pays, puisque, selon lui, aucun parti ne se rapproche actuellement de ses idées socio-économiques, comme la réduction des taxes pour les entreprises de 34 à 19%, la limitation des allocations de chômage dans le temps,…

    Nicolas Croes

    Mais comment se faire remarquer au maximum et s’assurer un certain soutien populaire avec de telles propositions ? Quel arbre trouver pour cacher la forêt ? Dedecker a trouvé : parler le moins possible de son projet socio-économique et attaquer le plus possible les autres partis, surtout le PS. Et là, ce qu’il peut utiliser lui est servi sur un plateau…

    En Flandre, lors des élections du 10 juin, la LDD (Liste Dedecker) avait récolté 6,2% pour sa première participation électorale. Six mois après, un sondage montre qu’un cinquième des électeurs pourrait voter la prochaine fois pour la LDD. Et Dedecker peut compter sur un large soutien des médias pour l’aider à se présenter comme une alternative au Vlaams Belang auprès de ceux qui souhaitent émettre un vote anti-establishment.

    Mais ce n’est pas gagné pour lui. Le VB pourrait à court ou plu long terme récupérer les voix perdues car il dispose d’un appareil solide, bien plus capable d’instrumentaliser le mécontentement face à la politique antisociale. D’autre part, si Dedecker peut marquer des points dans ses critiques, il n’offre aucune solution. Ainsi, quand le parti chrétien flamand a tenté de se montrer plus « social » lors de son message de nouvelle année, Dedecker a rappelé qu’Etienne Schouppe, président par interim du CD&V, a quitté la direction de la SNCB en empochant 2 millions d’euros aux frais du contribuable. C’est vrai. Mais Dedecker exige en même temps la privatisation immédiate des chemins de fer, avec les conséquences désastreuses que cela impliquerait pour le service aux usagers et pour les travailleurs de la SNCB !

    Malgré tout, les partis populistes tels que la LDD peuvent encore réussir à canaliser le mécontentement populaire aussi longtemps tant qu’une alternative de gauche n’émergera pas de la lutte des classes et tant que ces partis se tiendront à l’écart du pouvoir et qu’ils ne devront donc pas appliquer la politique néolibérale qui est au cœur de leurs programmes. Mais on peut être sûr que leurs électeurs seront en fin de compte cruellement déçus car les aspirations à une politique plus sociale et équitable ne trouveront aucun écho chez des gens comme Dedecker.

  • Van Cau et Lizin : parasites ou symptômes d’un cancer ?

    Van Cau et Lizin : parasites ou symptômes d’un cancer ?

    Stéphane Delcros

    Le PS est à nouveau dans la tourmente des affaires. Cette fois, Huy a pris le relais de Charleroi.

    La méthode Lizin

    Les employés communaux hutois utilisés pendant leurs heures de travail pour une distribution de tracts pour Anne-Marie Lizin ne sont pas la première bourde de la bourgmestre à la plaque d’immatriculation «HUY 001» (véridique). Ces dernières années, plusieurs affaires ont déjà contribué à la “notoriété” de Huy qu’Anne-Marie Lizin dirige depuis 1983 : consultation populaire jetée aux orties parce que les résultats ne lui plaisaient pas, lettres de pressions envoyées à des juges pour « aider » l’entourage fourni de la bourgmestre, soupçons d’abus de biens sociaux dans la gestion du Centre hospitalier hutois,…

    Tout cela sans aborder les fréquentes intimidations et pressions exercées à l’encontre du très nombreux personnel de la ville et de l’hôpital, sans parler des insultes régulières (« sale pute », « nazie », « punaise »,…).

    Le PS rénové est arrivé ?

    Pour lutter contre les pourris, la direction du PS a dû faire appel à un secouriste de l’extérieur des structures du parti : Paul Magnette. Cet ancien professeur de science politique à l’ULB n’a jamais été élu une seule fois, n’a jamais participé à la vie du PS, mais a connu en six mois une ascension fulgurante depuis son parachutage à la tutelle de Charleroi jusqu’au gouvernement Verhofstadt III en passant par un poste de ministre à la Région Wallonne. Serait-il le seul pion blanc à la disposition de Di Rupo sur l’échiquier du PS ? Et quel exemple de démocratie…

    Magnette est une opération de communication, décriée notamment par Patrick Moriau pour qui les problèmes à Charleroi ont été mis sous cloche et non pas résolus avant que le jeune premier saute à la Région pour rebondir au fédéral comme caution du « nouveau PS ».

    Quant aux deux autres aspirants dictateurs, Van Cau et Lizin, force est de constater qu’au PS, ils sont encore parmi les seuls à avoir des liens étroits, même totalement caricaturaux et dégénérés, avec la classe ouvrière. Mais les rendre unilatéralement responsables, eux et ceux qui restent encore, est une réponse insuffisante.

    Le paternalisme népotique et clientéliste qui a gangréné le PS découle logiquement de l’acceptation du système capitaliste par ce parti représentant soi-disant les travailleurs. Faute de lutter réellement pour plus de moyens en allant chercher l’argent là où il se trouve, dans les poches des riches, le PS et ses ancêtres ont été forcé de répartir la pénurie qu’implique une société bourgeoise pour les travailleurs. Et on donne d’abord aux copains, aux camarades. Ce qui au départ n’était qu’une expression de la solidarité dans les limites imposées par le système est ensuite devenu une institution vicieuse.

    Mais aujourd’hui, le PS s’est résolument tourné vers la défense des intérêts du patronat, ces vieux liens pervertis sont devenus un problème à deux niveaux : sur le plan de « l’éthique » (notion pourtant étrange pour tout qui accepte la logique d’exploitation capitaliste) et sur celui des dernières amarres avec des pratiques de service publics ou d’intervention de l’Etat périmés aux yeux du PS.

  • Attention ! Une attaque contre nos revenus se prépare

    La note de Verhofstadt III a de nouveau confirmé que les partis traditionnels flamands veulent poursuivre leur marche sur le chemin de la régionalisation. De son côté, le « front francophone » est lézardé, plus encore depuis que la rivalité entre le MR et le PS a trouvé un nouveau terrain d’expression au sein du gouvernement intérimaire. Mais, ironiquement, la crise économique qui menace notre avenir – les prévisions de croissance pour 2008 ont aussi été revues à la baisse pour la Belgique, en dessous des 2% attendus – pourrait être une chance pour Verhofstadt et Leterme.

    Anja Deschoemacker

    Le gouvernement intérim de Verhofstadt a disposé dès son entrée en fonction d’une sorte de colle forte : il fallait sauver le pays. Et pourquoi ? Pour pouvoir opérer des coupes budgétaires sur le dos des travailleurs et des allocataires, comme toujours. C’est là que se situe la véritable discussion : comment imposer un plan d’austérité alors que les nerfs du mouvement ouvrier ont déjà été mis à rude épreuve ? Déjà, la diminution du pouvoir d’achat (à cause de l’augmentation rapide des prix ces derniers mois après 20 années de modération salariale et de démantèlement de la sécurité sociale) mène à des revendications salariales et à des actions dans les entreprises.

    Comment faire, dans de telles conditions, pour trouver 3,5 milliards d’euros dans les poches de ces mêmes personnes ? La préparation de cet attentat s’effectue activement, avec le PS et le CD&V dans les rôles principaux, car une attaque frontale n’est pas de tout repos dans un pays qui comprend des syndicats aussi forts. Verhofstadt a lui-même appris cette leçon dans les années ’80 : le prix que les libéraux ont eu à payer pour ses propositions ultra-libérales a été 11 années d’opposition.

    Quelles dépenses restent encore aux mains de l’Etat fédéral ? La Défense, une partie des fonctionnaires (contre lesquels se préparent aussi des attaques), mais aussi et surtout la sécurité sociale. S’oriente-t-on vers une attaque généralisée contre les restes de ce système déjà fortement érodé ou alors vers une régionalisation partielle de la sécurité sociale sans que les Régions reçoivent de nouveaux moyens ? Chaque option est difficile à réaliser : une réaction des syndicats semble inévitable dans le premier cas tandis que les partis francophones ne pourront jamais vendre une telle mesure à leurs électeurs dans le second.

    Revêtir, envelopper, emballer. Ce n’est pas sans raison que l’hypocrisie et la tromperie sont les atouts les plus importants d’un politicien bourgeois. Comme nous avons immédiatement expliqué après les élections qu’il y aurait en fin de compte un accord, nous pensons qu’un nouvel accord sera finalement conclu, quelque chose de proche des propositions avancées par le professeur flamand Bea Cantillon : « Ne pas scissionner, mais responsabiliser ». Selon cette idée, le financement des régions serait conditionné à l’atteinte d’objectifs précis.

    Une telle « solution » permettrait au CD&V d’éviter les critiques du côté flamand en expliquant que les régions seraient alors elles-mêmes responsables de l’utilisation de ces fonds nouveaux et que la Wallonie et Bruxelles seraient donc « responsabilisés » sans que l’argent ne continue à se déverser dans un « puits sans fonds ».

    Du côté francophone, les partis traditionnels pourraient gonfler la poitrine en clamant haut et fort que la scission aurait été évitée. Quant au grand patronat, il recevrait en définitive satisfaction selon ses désirs – quoiqu’avec un certain retard et plutôt dans le style habituel de la « tactique du saucissonnage » : cette régionalisation «responsabilisante» ouvrirait la voie au démantèlement ultérieur des différents pans de la sécurité sociale. Des revenus issus de la TVA ou d’autres sources de financement qui épargneront les patrons pourront couvrir une partie de ce que les diminutions des charges patronales ne permettent plus de payer, le reste étant destiné à l’assainissement.

    Il faut sonner l’alarme pour les travailleurs et les allocataires. Les politiciens bourgeois peuvent rouler des mécaniques autour du thème communautaire, ils sont en réalité en total accord – aussi bien le PS et le CDH que le CD&V – sur le fait que ce sont nos poches qui doivent être « structurellement » vidées. Et s’il faudra changer un petit quelque chose à l’intérêt notionnel en guise de poudre aux yeux, gageons que dans le cas où le gouvernement osera y toucher, on laissera assez de portes ouvertes à l’arrière pour qu’aucun patron ne perde significativement quelque chose! L’hypocrisie et la tromperie, voilà les véritables valeurs de la politique bourgeoise en Belgique, en Flandre, en Wallonie et à Bruxelles !

  • 30/01 Action anti-FN: NON A LE PEN A BRUXELLES !

    Le Front National Belge organise le mercredi 30/01,un diner-rencontre au parlement européen avec Jean-Marie LE PEN, le président du FN français. Celui-ci soutien la nouvelle direction du FN belge. Participe à l’Action de Résistance Internationale contre les racistes et néo-fascistes du FN et la politique anti-sociale !

    Suite à l’inculpation de son ancien président, Daniel Féret, pour fraudes et escroqueries, le FN essaie de se donner un nouveau visage. Non pas pour changer ses pratiques mais pour permettre à des envieux d’en prendre le contrôle ! Le FN et le FNB ont décidé de fusionner pour dynamiser le parti néo-fasciste.C’est Dans ce cadre qu’ils organisent un dîner-rencontre avec Jean-Marie LE PEN au Parlement Européen.

    Lors Des dernières élections, le FN a obtenu un peu moins de 6% des votes. Beaucoup se tournent vers l’extrême-droite en réaction à la politique néo-libérale menée par les partis traditionnels contre les conditions de vie des travailleurs et de leurs familles. Le manque d’emplois décents, de logements à prix abordables, de moyens pour les écoles, d’infrastructures pour les jeunes,… Sont la base pour le succès des idées racistes. L’extrême droite en profite et veut nous faire croire que tous nos problèmes sont de la faute de notre voisin, collègue ou camarade de classe qui n’a pas la même couleur de peau, religion ou origine. Hier, les boucs emissaires étaient les Juifs, les Tziganes, … Aujourd’hui, ce sont les Arabes, les Noirs, … Et demain ?

    « Diviser pour mieux règner », une méthode bien connue pour faire payer la crise du capitalisme aux jeunes et aux travailleurs. Le problème est que ce système protège une minorité qui s’enrichit de jours en jours alors que le majorité de la population doit se battre pour avoir des conditions de vie décentes.Mais Ni le FN ni le Vlaams Belang ne sont de vraies alternatives. Ils défendent une politique antisociale encore plus dure. Ce sont les pires ennemis des jeunes et des travailleurs. Nous devons nous organiser pour lutter ensemble contre la politique d’attaques sociales, terreau du racisme et du fascisme.

    Ne les laissons pas s’organiser !

    Participe aux actions de Résistance Internationale !

    Résistance Internationale est une organisation de lycéens qui lutte contre le racisme, le sexisme, la guerre et le capitalisme. Pour nous, il est important de faire le lien entre les luttes contre les différentes discriminations et la lutte générale des travailleurs pour de meilleures conditions de travail et de vie. Nous lions toujours nos actions à la construction d’une alternative au capitalisme.

    Rejoins RI et construis avec nous la Résistance ! DES EMPLOIS, PAS DE RACISME ! TOUT CE QUI NOUS DIVISE NOUS AFFAIBLIT !

    Pour en savoir plus:

  • Des (contre)-feux du patronat

    Le système capitaliste est en crise et ce n’est pas les injonctions massives de fluidités dans le circuit économique par les principales banques centrales qui vont nous prouver le contraire.

    Article par Alain

    En Belgique, le gouverneur de la banque centrale s’est exprimé. Il conseille la modération salariale, il dit au travailleurs que face à l’inflation, l’index suffira et qu’il faut être raisonnable pour ne pas aggraver la crise.

    Les quotidiens financiers du pays (le Tijd et l’Echo) nous disent que les travailleurs et les allocataires sociaux ont une perception tronquée de la crise et que leurs inquiétudes sont irrationnelles. Quelle aberration, sous prétexte d’arguments faussement scientifiques (l’économie est une science, donc sans parti pris) on tente de faire avaler des couleuvres à l’ensemble des salariés et allocataires sociaux : l’inflation, ce n’est pas grave ; l’augmentation du coût de l’énergie suite aux privatisations, un détail et le meilleur, la diminution du pouvoir d’achat malgré l’augmentation des prix des produits de première nécessité n’existe pas ! Tel est leur credo.

    Mais ce n’est qu’un début. L’ensemble des travailleurs doit voir dans ces prémisses la réponse que préparent les capitalistes et leurs thuriféraires à la crise qui s’annonce : la faire payer par les travailleurs. Les Quaden et consorts ne doivent certainement pas avoir les mêmes revenus que nous pour tenir des discours pareils. Il est vrai que quand son salaire est calculé en « kilo euro », on ne doit pas voir l’inflation du même œil. Ces gens ainsi que l’ensemble de la classe politique traditionnelle sont totalement déconnectés de la vie réelle, perdu qu’ils sont dans les méandres de la realpolitik. Il faut que nos mobilisations leur montrent notre dure réalité.

  • Recomposition du FN en Wallonie et à Bruxelles : Quel danger ?

    Daniel Féret, l’ex-président du Front National (FN), a utilisé l’argent du parti néofasciste à des fins personnelles durant son long mandat. Il a notamment puisé dans la caisse pour se construire une villa à la Côte d’Azur. En fait, depuis sa création en 1985, le parti fonctionne comme une bande de gangsters. Le FN, en campagne permanente contre la corruption du PS, montre ainsi toute son hypocrisie. Suite à son inculpation, Féret et son clan ont été écarté du parti. Non pas pour changer les pratiques internes, mais pour permettre à des envieux d’en prendre le contrôle.

    Michel Delacroix, sénateur autour de qui se réorganise le FN, s’apprête à accueillir dans ses rangs une ancienne dissidence, le Front Nouveau de Belgique (FNB). En effet, suite à un sondage réalisé au sein du FNB, 51,7% des membres auraient été favorables à une fusion avec le FN (contre 20,9% pour une fusion avec Nation). Nation, un petit groupe néo-nazi violent, était présent sur les listes du FNB aux dernières élections. Malgré l’absence de base électorale, Nation est probablement, dans le milieu néo-fasciste francophone, l’organisation la plus active. Avec cette réunion des « fronts », le nouveau FN soutenu, par Jean-Marie Le Pen, pourrait se renforcer. Mais cette fusion pourrait peut-être aussi mener, à terme, à de nouvelles divisions internes voire scissions.

    Lors des dernières élections, le FN avait stagné et obtenu un peu moins de 6% des votes. Ceux-ci sont basés sur le mécontentement passif envers les partis traditionnels. Nous rejetons le préjugé affirmant que les néerlandophones seraient naturellement plus racistes, étant donné les résultats élevés du Vlaams Belang en Flandre et à Bruxelles. Le manque d’emplois décents, de logements à un prix abordables, de moyens pour les écoles, d’infrastructures pour les jeunes,… qui sont les conséquences de la politique néo-libérale, constituent la base pour le succès des idées racistes. L’extrême droite peut ainsi profiter du mécontentement passif des jeunes et des travailleurs alors qu’en réalité, son but est d’approfondir cette politique anti-sociale. Jusqu’à présent, c’est plutôt l’extrême droite francophone qui n’a pas su saisir le potentiel présent pour des succès similaires à ceux du Vlaams Belang. Participe aux actions de Résistance Internationale contre la tentative des néofascistes francophones de s’organiser !

  • Les fausses excuses de Bart De Wever

    Le président de la NVA Bart De Wever s’est mis récemment dans une situation difficile pour avoir condamné les excuses présentées par Patrick Janssens, l’actuel bourgmestre d’Anvers, pour l’implication des services communaux dans la chasse aux juifs durant l’occupation nazie.

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    Bart De Wever, plus jeune, en visite chez Le Pen
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    Selon De Wever, ces excuses étaient “gratuites”. De Wever a dû s’excuser après une tempête de protestations mais ses excuses n’ont pas convaincu grand’monde, et en particulier pas les organisations juives.

    Plus qu’ailleurs, les services communaux anversois ont en effet collaboré avec les autorités nazies : 9.009 des 13.779 juifs anversois ont été déportés alors que dans les autres grandes villes, moins de 40% des juifs ont été victimes des déportations. Les excuses de la ville d’Anvers arrivent très tard (peut-être parce que l’échevin libéral Delwaide, le fils du bourgmestre durant l’occupation, n’a plus été élu en 2006 ?)

    Mais, pour De Wever, il n’était pas nécessaire de s’excuser pour la chasse aux juifs. Voulait-il ainsi tenter de nouer des liens plus étroits avec une couche plus âgée de la population qui justifie encore toujours actuellement la collaboration et de piquer des électeurs au Vlaams Belang ? Dans ses « excuses », De Wever a en plus insulté la résistance antifasciste en disant qu’il voulait seulement indiquer qu’Anvers n’est et n’était pas la citadelle de l’intolérance. Comme si les excuses faites par la Ville signifiaient que tous les Anversois avaient été responsables de cette collaboration !

    Cela ne rend pas compte de l’existence d’Anversois et d’Anversoises actifs dans la Résistance durant toute l’occupation. Nous sommes fiers au MAS/LSP de pouvoir compter l’un d’entre eux dans nos rangs.

  • A quand une voix pour les travailleurs au Parlement ?

    Il y a deux ans, les grévistes et leurs sympathisants se sont retrouvés bien seuls face au Pacte des Générations. Aucun grand parti n’a jeté ses forces dans la bataille pour défendre les revendications syndicales. Seuls 4 députés Ecolo ont voté contre ce pacte, tous les autres élus l’ont approuvé ou se sont abstenus parce qu’ils trouvaient qu’il n’allait pas assez loin. Et les 100.000 manifestants de la 2e journée de grève générale le 28 octobre 2005 se sont retrouvés sans véritable alternative aux élections l’année suivante.

    Bart Vandersteene

    Aujourd’hui encore, une seule voix se fait entendre sur la question nationale. Les politiciens du nord et du sud clament qu’il y a une fracture dans le pays sur base communautaire. Il y a bien une fracture, mais pas là où la placent les politiciens établis… Selon un sondage du quotidien flamand De Standaard, 44% des Flamands interrogés à propos de la structure de l’Etat belge veulent la conserver telle qu’elle est ou même aller vers une Belgique fédérale plus forte. Après (au bas mot) une année de propagande communautaire intense, beaucoup s’attendaient à un chiffre bien inférieur. De plus, les sondés restants, quand ils se disent favorables à plus de régionalisation, sont loin de s’affirmer séparatistes pour autant.

    Le Soir Magazine a lui aussi publié un sondage fort intéressant réalisé durant les deux jours qui ont suivi le vote sur la scission de BHV. Cette enquête dévoile un ras-le-bol généralisé. A la question « Estimez-vous que le monde politique belge est encore en phase avec la population ? », 67% des Flamands, 72% des Bruxellois et 78% des Wallons (soit 71% au total) ont répondu « non ». Seuls 10% des Belges estiment encore que les politiciens sont proches de leurs préoccupations !

    Interrogés sur la scission de BHV, 60% des Flamands, 66% des Bruxellois et 71% des Wallons sondés estiment que cela ne méritait pas une crise institutionnelle majeure. Et, contrairement à certaines idées largement diffusées ces derniers temps, on remarque qu’il n’y a que peu de différence entre les réponses des différentes régions. La bataille communautaire dispose de bien plus d’officiers que de troupes…

    A force d’utiliser le communautaire pour masquer les problèmes socio-économiques – le manque de logements sociaux, la hausse générale des prix, les emplois sans cesse plus précaires et plus mal payés, les conditions de travail et de vie qui se dégradent,… – les politiciens ont favorisé la création d’un monstre qu’ils contrôlent de moins en moins. Alors, que faire ? Dans le même numéro du Soir Magazine, François De Brigode – le journaliste de la RTBF bien connu pour sa participation à la célèbre fiction « Bye Bye Belgium » – déclare que « même si les Belges émettent un désaveu face aux politiciens, il faut écouter ceux-ci ». Comme s’il suffisait de mieux écouter de mauvais acteurs réciter de mauvais dialogues pour transformer un mauvais film en chef d’oeuvre…

    Seuls les travailleurs peuvent arrêter ce cinéma et changer le scénario de fond en comble. Pour cela, il faut qu’ils se mobilisent et résistent aux attaques. Mais il faut surtout qu’ils puissent exprimer clairement leurs aspirations au changement. Et, pour cela, il faut que puisse se faire entendre une nouvelle voix politique.

    Que nous soyons jeunes ou âgés, avec ou sans emploi, wallons, bruxellois, flamands ou immigrés, nous devons forger ensemble un nouveau parti politique qui soit vraiment le nôtre. Car la seule communauté contre laquelle nous devons nous battre, c’est celle des patrons et des actionnaires, c’est celle des riches.

  • RETABLIR NOTRE POUVOIR D’ACHAT

    Les prix s’envolent : Il faut…

    Dans les bureaux, les usines ou les cafés, tout le monde ne parle que de la hausse continuelle des prix et de la baisse de notre pouvoir d’achat. Ouvriers, employés, pensionnés, chômeurs,… nous nous inquiétons tous pour notre budget et nos fins de mois.

    Par Jo Coulier, délégué principal de la FGTB à la VUB (à titre personnel)

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    • Rétablissement de l’index total !
    • Gel des prix de l’énergie !
    • Augmentation réelle des salaires !

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    Le taux officiel de pauvreté est passé de 6 à 15% au cours des 25 dernières années, et cela alors que les partis prétendument « socialistes » ont participé à tous les gouvernements depuis 1987. Les politiciens et les patrons, avec leurs salaires énormes et leur vie luxueuse, sont très éloignés, par exemple, de la réalité d’un jeune qui quitte l’école et ses parents et qui doit vivre seul avec une allocation de chômage qui ne dépasse pas 657 euros.

    Pour les pensionnés, ce n’est pas simple non plus : 39% d’entre eux doivent vivre avec un revenu mensuel inférieur à 750 euros ! Si, en 1981, la part du revenu national composée des salaires et des allocations était encore de 59,2%, elle représente depuis 2006 moins de 50%.

    Mais tout le monde n’est pas atteint par la baisse des salaires et l’augmentation des prix. En 2006, la richesse totale a augmenté de 7,5% à travers le monde. Mais 1% des familles possède un tiers de toute la richesse mondiale ! Le nombre de millionnaires en dollars a atteint cette année 9,5 millions. Ceux-là au moins n’auront pas à s’inquiéter pour leur facture de chauffage ! Mais cela ne les empêche pas de vouloir tout de même plus, toujours plus.

    Pour les patrons, nos salaires sont trop élevés. Les négociateurs de l’Orange Bleue voulaient d’ailleurs encore offrir 3 milliards d’euros aux patrons, une somme qui serait suffisante pour donner à toutes les familles belges plus de 1.000 litres de mazout gratuit. Mais cela, ce n’est pas une priorité pour les partis de droite : même l’imposition d’un prix maximum pour le mazout est encore de trop pour eux. Leur seul objectif, c’est renforcer la « position concurrentielle » de « nos » entreprises en poussant encore une fois les profits vers le haut. Si les profits ne sont pas encore assez hauts pour l’instant, comment peut-on assister à une telle augmentation du nombre de millionnaires ? Le lien est direct entre la baisse de nos salaires et de notre pouvoir d’achat et les profits et la richesse croissante des patrons.

    Pour en finir avec cela, il faut lutter. La CSC a souligné à juste titre que les salaires dans les entreprises où existe une représentation syndicale sont en moyenne 3% plus élevés que dans les autres entreprises. Les pays où les syndicats sont forts connaissent de meilleurs salaires et conditions de travail. De même, l’existence de systèmes collectifs de sécurité sociale protège beaucoup de travailleurs qui autrement sombreraient dans la pauvreté. Grâce au mécanisme d’indexation qui existe en Belgique, les travailleurs qui n’ont plus d’emploi et ceux qui travaillent dans les petites entreprises sans représentation syndicale sont – relativement – protégés contre la perte du pouvoir d’achat.

    Mais les patrons ne veulent plus de cela et revendiquent à cor et à cri l’abolition de l’index. Les dirigeants syndicaux ont pourtant déjà fait de leur mieux pour les aider. Depuis l’introduction de l’index-santé en 1994, nous avons perdu 2% de notre pouvoir d’achat uniquement parce que la progression de l’index est plus basse que la véritable évolution des prix. Et, en 2006, l’index a de nouveau été adapté. Y sont entrés toutes sortes de produits dont le prix baisse régulièrement, comme les ordinateurs. Mais les gens qui vivent avec un budget modeste se moquent de la diminution des tarifs hôteliers (-1% entre 2004-2007), des tickets d’avion (-25%) ou des appareils-photo ou caméras (-36%). Ils regardent surtout les coûts du mazout (+65%), les honoraires des médecins (+20%) ou encore le prix du pain (+14%). Voilà ce qui pèse dans un budget !

    La manifestation du 15 décembre est une bonne initiative. Elle doit être combinée à une campagne d’information et de mobilisation autour de revendications concrètes. Elle donnera aussi l’occasion de mettre en avant la nécessité d’une alternative politique Car tous les partis traditionnels sont d’accord avec la logique néolibérale ! Pour se faire entendre et se défendre, les travailleurs et leurs familles n’ont plus aucun grand instrument politique. Un nouveau parti des travailleurs est donc nécessaire ! Le MAS/LSP veut aider à la construction d’un tel parti et participe activement au Comité pour une Autre Politique (CAP), une initiative née des luttes contre le Pacte des Générations.

  • Contre la surenchère communautaire… Mais pas avec le Roi et les patrons !

    Ce dimanche 18 novembre, plus de 35.000 personnes sont descendues dans les rues de Bruxelles pour manifester contre la surenchère communautaire. Cette manifestation est née à l’initiative d’une fonctionnaire liégeoise, Marie-Claire Houard, qui a récolté 140.000 signatures en trois mois sur une pétition exprimant ses inquiétudes sur la situation politique et appelant à défendre l’unité de la Belgique.

    Par Karel Mortier

    La présence massive à cette manifestation a montré que beaucoup de personnes en ont marre des jeux des politiciens et sont prêtes à manifester pour le montrer. Mais comme les syndicats ne se sont presque pas fait entendre au cours des premiers mois de la crise politique, cette manifestation a été dominée par les drapeaux noir-jaune-rouge et les déclarations belgicaines, c’est-à-dire par une position nationaliste qui défend l’unité de la Belgique sans remettre en cause la domination du patronat et de la monarchie. Comme si, par le simple fait d’être Belge, un chômeur qui vient de subir la suppression de ses allocations avait les mêmes intérêts qu’un capitaliste richissime comme Albert Frère ou que les locataires du Palais de Laeken…

    Si nous défendons l’unité des travailleurs et de leurs familles en Belgique – comme ailleurs – cela ne signifie pas pour autant que nous soutenons l’Etat belge. Celui-ci a été construit sur base de l’exploitation des travailleurs et aussi dans le passé sur l’oppression des droits linguistiques d’une partie importante de la population.

    Cette crise politique a également remis à nu le rôle de la monarchie, celui d’instrument de défense des intérêts de la classe dominante. Le « joker royal » avait déjà été utilisé par la bourgeoisie lors du mouvement « blanc » en 1996 : le Roi avait alors reçu chez lui les parents des enfants disparus afin de les « réconforter », mais surtout pour les ramener au calme et démobiliser les centaines de milliers de gens qui se posaient des questions sur le rôle de la justice, de la police et de l’Etat. Aujourd’hui, le Roi Albert appelle les politiciens à trouver une solution à la crise politique pour qu’on puisse passer aux choses sérieuses, comme l’introduction d’une nouvelle giclée de mesures d’austérité pour la population.

    L’exaltation belgicaine ne conduit pas au renforcement de la solidarité mais à faciliter l’imposition d’une politique néolibérale exigée par le patronat. La manifestation du 18 novembre était l’expression d’un vide politique et du désarroi qui peut en découler mais les drapeaux tricolores n’offrent pas de solution.

    Une solidarité qui surmonte la frontière linguistique contre la politique néolibérale est indispensable. D’ailleurs, cette politique et tous les problèmes qu’elle crée sont nés dans le cadre belge existant. Que le démantèlement de la sécurité sociale et des conventions de travail se déroule au sein de la Belgique unie ou au sein de la Flandre ou de la Wallonie séparées importe peu pour ceux qui en feraient les frais.

    Mais il est clair aujourd’hui qu’une scission de la sécurité sociale renforcerait les attaques, ouvrirait la voie de la privatisation et rendrait plus difficiles les luttes contre ces mesures. C’est pourquoi il faut une lutte commune et solidaire pour utiliser les moyens financiers et matériels existants au bénéfice de la majorité de la population.

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