Category: National

  • Les opportunités de la crise

    Avec les derniers développements de la crise économique capitaliste, l’ambiance médiatique générale est anxiogène. Fort de ce constat, certains médias ont décidé de prendre le contre-pied de la morosité ambiante et de voir la crise comme une opportunité…

    Par Alain (Namur)

    Le Soir a publié plusieurs articles sur le thème : c’est la crise, tant mieux. Ce thème iconoclaste se voulait dépasser le négativisme généré par les mauvaises nouvelles qui tombent chaque jour du front économique. Pour exemple, le FMI a revu encore à la baisse ses prévisions de croissance pour la Belgique : de -1,9% la prévision est passée à -2,5% et la banque ING annonce -2,7%… Cela signifie que le déficit budgétaire qui s’établissait à 12 milliards d’euros va encore augmenter. Malgré cela, le Soir a présenté une vision résolument optimiste basé essentiellement sur les discours de managers du type : derrière chaque situation quelle qu’elle soit, il y a une opportunité… On ne peut qu’être déçu de la faiblesse en termes de contenu des dossiers présentés. À lire les articles, on comprend que le choix éditorial a été effectué par des personnes qui n’ont pas peur de perdre leur emploi ou de voir leur condition de vie se dégrader.

    Mais les autres médias n’ont pas été en reste, RTL-TVI a actuellement une campagne «RTL-positive» qui vise à promouvoir des gens qui font « charité » autour d’eux ou qui par leurs actions mettent un peu de lumière dans ce sombre monde.

    Nous n’avons bien entendu rien du tout contre la solidarité. Mais la charité a ses limites. Il est plus que temps pour la classe ouvrière de s’organiser parce que vivre de charité, ça ne rempli ni bien, ni éternellement le frigo. Il faut dès à présent organiser une marche nationale pour l’emploi afin de résister à la tentative de la bourgeoisie de nous faire payer la crise. Mais cette lutte, les médias acquis au système n’en veulent pas.

    C’est sympathique de la part de la presse de tenter de nous remonter le moral, ajoutons tout de même néanmoins un petit bémol à cette altruisme médiatique…

    Dans son livre : On achète bien les cerveaux, la publicité et les média, Marie Bénilde nous apprend qu’en 10 ans, les dépenses publicitaires ont augmenté de 10 milliards d’euros (chiffre pour la France). En Belgique, le budget annuel pour la publicité est de 9 milliards d’euros. Le secteur de la communication est souvent le premier poste de dépense des entreprises après les salaires. Il est salutaire de se rappeler en cas de doute cet extrait de discours de Patrick Le Lay qui était en 2004 PDG de TF1 : «A la base, le métier de TF1, c’est d’aider Coca-Cola à vendre son produit(…). Or pour qu’un message soit perçu il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible (…). Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible».

    Avec les découvertes récentes sur le cerveau humain et le développement de l’imagerie cérébrale, le neuromarketing a pu faire des bons en avant. Ceci a un impact direct sur les contenu des médias quel qu’il soit. Afin de rendre son "produit" attractif, le média qui vend des espaces publicitaires doit faire attention à « l’environnement programme ». Afin de préparer le cerveau humain à la réceptivité, il faut privilégier les contenus et les formes qui surexpriment l’émotion cela afin de ne pas mettre en éveil le côté rationnel qui pourrait nuire à la réception du message publicitaire. Sans que cela soit affirmé de manière irréfutable, les études menées à ce sujet, conduisent à penser que lorsqu’un individu est placé dans un contexte émotionnellement positif il est plus réceptif au message publicitaire.

    C’est là que les bonnes intentions sont démasquées. La campagne de RTL comme celle du Soir sont une aubaine pour les annonceurs, en effet un message positif est placé à des endroits stratégiques : entre le journal et la météo pour la télé et dans les premières pages pour le Soir. Cela met le consommateur potentiel dans de bonnes conditions pour absorber le message publicitaire.

    Cette manière de procéder du monde publicitaire et des médias ne peut que mériter notre mépris, cela justifie d’autant plus le besoin d’une presse et de médias des travailleurs. Cela pose aussi la question de la recherche scientifique. En effet allons-nous laisser les magnifiques découvertes de la science aux mains du secteur privé ? Il faut que la recherche scientifique bénéficie à l’ensemble de la population et pas le contraire. Il faut donc mettre l’entièreté ce secteur sous contrôle public.

    Les élections européennes et régionales vont être l’occasion de discuter largement de ces thèmes et de populariser l’idée d’un nouveau parti des travailleurs qui serait le relais des aspirations de la classe ouvrière. Ce parti aurait comme première tâche de défendre les intérêts et la vision de notre classe contre tout ceux qui voit la crise comme un moyen de s’enrichir encore et encore sur nos dos.

  • La lutte pour une école de qualité accessible à tous est liée à la lutte des travailleurs contre le néolibéralisme

    La fédération des associations de parents de l’enseignement officiel, FAPEO, à sorti un cahier de revendications destiné à promouvoir une école plus égalitaire. Ce document nommé «plan Charlemagne» a pu bénéficier d’une certaine couverture médiatique. La plupart des commentateurs ont très peu parlé du fond du texte en lui-même et des problématiques que celui-ci soulevaient, préférant commenter les divergences entres les réseaux en ressortant comme unique information : «Les parents de l’enseignement officiel veulent une révolution pour lutter contre l’échec. Et leur président, Hakim Hedia, propose de structurer l’officiel sur le modèle du libre» (Le Soir du 5 février 2009).

    par Alain (Namur)

    Le sujet mérite pourtant qu’on s’y penche sérieusement ; le document élaboré par la FAPEO soulève plusieurs problématiques qui touchent les parents. Dans son introduction, la FAPEO remarque fort justement que le gouvernement rouge-romain a consacré beaucoup d’argent au désormais célèbre Plan Marshall. Ce dernier a en effet permis aux entreprises de bénéficier d’une aide de l’Etat d’une valeur de 1 milliard d’euros. Cet argent doit s’ajouter aux divers autre cadeaux que le patronat reçoit chaque année. La destination du Plan Marshall ne fait aucun doute. Dans le texte de présentation de celui-ci, on peut lire :

    «Nous avons des terrains disponibles pour l’expansion économique, nous avons de la main-d’œuvre qualifiée, un réseau de routes et de voies de communication parmi les plus denses d’Europe, une situation géographique exceptionnelle, etc. (…)

    Le plan Marshall c’est dès lors 5 axes, interdépendants, à la fois forts et ciblés :

    • la création de 5 pôles de compétitivité, dans lesquels la Wallonie affiche de bonnes performances et souhaite devenir leader à l’échelle internationale ;
    • le soutien à la création d’activités : aider les projets porteurs et les personnes qui ont des idées ;
    • l’allègement de la fiscalité sur l’entreprise et la suppression de la fiscalité anti-économique pour rendre la Région plus attractive pour les investisseurs ;
    • l’encouragement à la recherche et à l’innovation ;
    • l’accentuation de la capacité de formation professionnelle. »

    Face à cela, lorsque les écoles réclament de l’argent pour, par exemple, rénover les bâtiments (2 milliards d’euros) souvent dans un état déplorable, la seule chose que le gouvernent a à leur proposer, c’est un inique partenariat publique/privé (PPP) qui au final n’est encore qu’un autre moyen pour les propriétaires de faire du profit sur le dos de la collectivité.

    Le texte de la FAPEO dresse quelques constats :

    1. Notre système d’enseignement est polarisé entre, d’un côté, les bonnes écoles qui accueillent les élèves les plus favorisés soit de par leur capital financier, soit de par leur capital culturel et, de l’autre, les écoles dites « ghetto », qui accueillent les enfants des milieux populaires.

    2. L’école laisse une partie de son travail à la charge des parents qui doivent, si ils veulent voir la réussite de leurs enfants, faire appel à des professeurs privés ou travailler directement avec leurs enfants afin de remédier aux lacunes qui n’ont pas su être résolues lors des cours.

    3. Le redoublement, qui s’accompagne souvent de relégation vers les filières techniques et professionnels, sont peu efficients dans le sens où ces méthodes ne prennent pas en compte l’envie et les besoins de l’enfant mais visent seulement à opérer une sélection. Le redoublement engendre un coût important à charge de la Communauté Française.

    4. Il y a de cruelles lacunes dans l’enseignement des arts de la culture au sein de l’école qui n’est pas vue comme un espace de développement privilégié pour l’enfant mais bien comme un espace de compétions anxiogène.

    Le constat que dresse la FAPEO est très juste, mais il faut cependant veiller à le remettre dans un contexte plus global. Les institutions sont les reflets de la société qui les engendrent. Et dans le système capitaliste, l’inégalité est le produit naturel de la chasse au profit.

    L’inégalité se manifeste au niveau social par des disparités en termes de capital financier mais aussi en capital culturel. La ségrégation qui s’effectue entre écoles d’élite et écoles défavorisées se renforce par la ségrégation géographique : le manque de logements sociaux tend à créer des quartiers précarisés, ce qui se marquera dans la population scolaire des écoles environnantes. Le chômage de masse pousse les travailleurs à se livrer une rude concurrence. Les parents ont à cœur de placer leurs enfants avec les meilleures chances sur le marché du travail. C’est entre autres comme cela que l’on peut expliquer le succès des écoles « d’immersion » qui dès le plus jeune âge permettent à l’enfant de maitriser le néerlandais. Les familles qui en ont l’occasion tentent de trouver des stratégies qui permettent à leur enfant de partir avec les meilleures chances.

    Les réponses individuelles que trouvent les travailleurs et leur famille ne changent pas le rapport de forces de l’ensemble de la classe ; il faut opposer aux logiques individuelles une logique collective.

    Cette logique collective doit s’inscrire dans le cadre d’une lutte contre l’ensemble des contre-réformes néolibérales. La FAPEO propose que tous les professeurs soient formés au niveau universitaire. Cela va dans le bon sens, mais encore faut-il se rendre compte que le processus de Bologne rend l’enseignement supérieur de moins en moins accessible. Les frais pour une année d’étude en Belgique se chiffrent en moyenne à 4.000 euros par an. A ce prix là, il est difficile de demander un tel sacrifice à tous ceux qui veulent embrasser la profession d’enseignant. Cela prouve qu’il faut un mouvement général de lutte qui regroupe travailleurs, allocataires sociaux et jeunes.

    Celui-ci doit s’opposer à la politique de casse sociale que mènent les politiciens traditionnels. Il faut développer les services publics et en particulier le service public de l’enseignement. Cela ne peut se faire qu’avec beaucoup plus de moyens financiers que l’on peut aller chercher dans les profits des entreprises, des actionnaires et des grosses fortunes par une mobilisation de masse.

    Le PSL met en avant la nécessité de construire un parti large qui organise la lutte de tous les travailleurs et qui soit le prolongement politique de ces luttes et des revendications de la base des syndicats.

  • Sur les atrocités de Termonde

    Les tragiques évènements qui se sont déroulés à Termonde vendredi dernier ont choqué partout à travers le pays. Le meurtre sauvage de jeunes enfants et d’une accompagnatrice dans une crèche est tout bonnement incompréhensible. Cette tuerie a fortement touché les gens notamment parce qu’elle est très concrète : chaque parent a de suite pensé à ses propres enfants. Nous avons nous aussi été très choqués et témoignons notre sympathie aux familles et connaissances des victimes.

    Les nombreuses réactions suscitées par ce drame ont été dominées par l’incompréhension : comment quelqu’un peut-il être malade au point d’assassiner froidement des enfants ? La même interrogation s’était posée il y a quelques années quand Hans Van Themsche avait tué la petite Luna, une fillette de deux ans, ainsi que sa nounou à Anvers.

    Il semble qu’il y ait une progression du nombre d’incidents et d’actes de violence gratuite et incompréhensibles dans lesquels des enfants sont entre autres victimes. Différents journaux avertissent que cette augmentation n’est pas prête d’être stoppée.

    La violence gratuite est une expression d’une aliénation de la société. De chaque description de la vie du coupable de Termonde, il ressort que cet individu n’était absolument plus attaché à la société, sans aucun contact social et dans une situation totalement isolée. C’est cet isolement qui conduit à ce qui ne peut être qualifié que de barbarie.

    Dans le contexte d’une profonde crise économique avec en conséquence des licenciements massifs, le nombre de personnes qui se retrouveront exclus d’un tissu social va croître et la pression portée sur l’individu repousse les éléments collectifs, sociaux. Nous refusons d’accepter un système incapable d’offrir à chacun une place dans la société.

  • Les politiciens traditionnels sont contre la guerre en paroles seulement : Pour une véritable politique anti-guerre en Belgique !

    Certains politiciens traditionnels de notre pays se prononcent contre le massacre à Gaza. A la manifestation nationale du dimanche 11 janvier, des délégations de la plupart des partis francophones et de quelques partis néerlandophones étaient d’ailleurs présents, mais le gouvernement ne prend pas de position claire contre la guerre.

    Certains politiciens vont même plus loin en soutenant de manière assez étonnante cette guerre brutale, ce qui est entre autres le cas des politiciens du VLD, de la Lijst Dedecker (LDD) et du Vlaams Belang (VB). A la base des positions des politiciens traditionnels, il y a surtout des calculs électoraux. Certains partis espèrent attirer les voix des immigrés et d’autres parmi ceux qui sont choqués par la guerre. Ils participent parfois aux actions de protestation voire même organisent des actions humanitaires pour quelques blessés victimes d’une guerre dont certaines des armes ont été produites en Belgique. Belle hypocrisie. Ces politiciens ne sont apparemment contre la guerre que le dimanche, les intérêts des capitalistes en Belgique pouvant régner le reste de la semaine.

    D’autres donnent leur soutien à Israël, encore pour des raisons électorales. A Anvers, différents politiciens du VLD et du CD&V étaient ainsi présents à une manifestation de soutien à Israël. Filip Dewinter (VB) a expliqué lors d’une session du conseil communal anversois qu’Israël est un bastion de la démocratie et de la libre expression! Les origines du VB puisent leurs racines dans la collaboration avec les nazis et la persécution des juifs, mais Dewinter (contre une partie de sa propre base) essaye aujourd’hui d’obtenir du soutien au sein de la communauté juive dans sa lutte contre les musulmans. Selon Dewinter, la guerre est justifiée parce que « qui veut la paix prépare la guerre ».

    Pour la cessation des envois d’armes vers Israël ! Pour l’expropriation des entreprises qui produisent les armes !

    La Belgique est le cinquième exportateur européen d’armes vers Israël. Des sociétés comme la Sabca et la Sonaca ont signé de gros contrats ces dernières années pour la modernisation de l’arsenal israélien. Cette haute technologie est utilisée aujourd’hui de manière sanglante dans le massacre à Gaza. L’aéroport de Bierset, à Liège, joue en plus un rôle de plaque tournante pour le transport d’armes en provenance des USA vers Israël. Le mouvement pour la paix exige à juste titre que cela cesse. Mais comment faire ? La technologie utilisée pour la production d’armes pourrait pourtant facilement être utilisée pour une production socialement utile, personne ne perdrait son emploi de cette manière. Dans cette société où seuls comptent les profits, la guerre fait beaucoup d’argent.

    Nous appelons les syndicats à jouer un rôle essentiel dans l’arrêt de l’industrie de guerre en exigeant et en forçant une reconversion de ce secteur. Ces sociétés doivent être expropriées et placées dans les mains de la collectivité.

    Ceux qui aujourd’hui manifestent contre la guerre à Gaza ne disposent pas d’un parti politique qui défende une véritable politique anti-guerre. Un véritable parti des travailleurs de gauche utiliserait tout son poids pour une mobilisation aussi forte que possible pour les manifestations, mais il plaiderait en même temps dans les conseils communaux et les parlements pour un arrêt de la complicité des entreprises et des gouvernements à chaque guerre dans le monde. Cela peut uniquement se faire en rompant avec la logique du néolibéralisme et du marché libre. Le PSL (ex-MAS) veut collaborer avec tous ceux qui veulent construire un tel parti anti-néolibéral.

    Des espoirs en Obama ?

    Le futur président américain Obama est particulièrement silencieux concernant la guerre à Gaza. Les militants anti-guerre américains ont entre-temps manifesté pour un rejet clair de l’agression israélienne. Obama affirme qu’il n’est pas encore le président et que c’est à Bush de prendre position mais il prêtera serment dans quelques jours. Au cours de sa campagne électorale, il a exprimé son soutien à la politique du gouvernement israélien et a promis 30 milliards de $ de soutien. Joe Biden, le nouveau vice-président, a expliqué devant un public de juifs américains : « Je suis un sioniste ». Il n’est pas exclu qu’Obama, sous pression des espoirs créés autour de sa personne, tentera d’obtenir une solution négociée après que l’opération militaire ait été en grande partie menée. Mais Israël obtiendra alors encore tous les soutiens en tant qu’allié essentiel pour la politique impérialiste des USA dans le Moyen-Orient.

  • Afghanistan : Ce n’est pas notre guerre…

    Cela fait maintenant sept ans que l’Afghanistan subit une occupation militaire américano-occidentale, des bombardements quotidiens et des « bavures » criminelles. De Crem, notre ministre de la Défense, dont les affinités avec ce qui reste du Bush Fan Club sont bien connues, pousse le gouvernement à renforcer la présence belge en Afghanistan.

    Par Damien (Liège)

    Selon lui, la solution serait “civilo-militaire”. Bien belle formule pour mettre en image les bombes envoyées par l’armée “libératrice” sur la figure des pauvres paysans et citadins… Ainsi au moins les rôles sont bien définis. On n’attend pas du peuple afghan qu’il prenne les rênes d’un éventuel nouveau pouvoir démocratique. Il est juste là pour compter les coups ratés des Talibans et de l’OTAN… et en subir les dégâts. Entretemps, la culture du pavot représente à nouveau 50% de l’économie de l’Afghanistan.

    De Crem prône donc un engagement militaire accru. Il veut envoyer une septantaine d’instructeurs afin d’aider à la formation de l’armée afghane et prolonger de six mois la durée de mission des quatre chasseurs-bombardiers belges qui y sont déjà. Le total des troupes belges qui stationneraient là-bas atteindrait donc 500 militaires, pour un coût annuel estimé à 30 millions d’euros. Pourtant, selon le commandant britannique en Afghanistan, Mark Carleton-Smith, cela ne sert à rien : on ne peut pas gagner cette guerre.

    Heureusement pour notre cher gouvernement, la question de l’implication belge en Afghanistan n’est pas fort médiatisée. Et elle ne déchaîne pas autant de passions que celle en Irak. Pourtant, quand un député du SP.a, Van der Maelen, s’est opposé à cette nouvelle décision, argumentant qu’il s’agit là d’une guerre “coûteuse et sans issue”, De Crem l’a, pour toute réponse, simplement accusé d’être dans le camp “des poseurs de bombes et violeurs” talibans…

    On voit assez clairement que, pour De Crem, il n’est pas question de laisser discuter de l’efficacité d’une intervention armée belge dans un pays étranger… Aucun politicien ou gouvernement ne semble voir qu’en envoyant des troupes massacrer des innocents (voir par exemple l’affaire du bombardement de civils durant un mariage…), ils risquent de se mettre davantage à dos les populations locales et donc de renforcer considérablement les terroristes, qui n’ont alors plus qu’à prêcher des solutions faciles auprès d’une population saignée à blanc.

    Il s’agit là d’un beau paradoxe, compte tenu des objectifs officiels de l’intervention en Afghanistan, à savoir la démocratisation du pays et la chasse aux terroristes talibans…


    > Les aventures de Crembo en Afghanistan: De Crem engage une aventure militaire

  • Scandales chez les libéraux flamands

    La chronique des scandales touchant les libéraux flamands va finir par devenir plus longue que la liste des rediffusions de Derrick à la TV…

    La série avait été lancée fin 2007 par Fientje Moerman, ministre flamande de l’Economie et vice-ministre-président du gouvernement flamand, qui avait dû démissionner après avoir été, entre autres, accusée de passer des commandes publiques de préférence à ses copains du VLD. Depuis, c’est une véritable vague qui déferle. Patrick Dewael, ministre de l’Intérieur, a été mis sous pression parce qu’un des hauts responsables de la police sous ses ordres est suspecté d’avoir accordé quelques « promotions canapé » à de secrétaires. Karel De Gucht est accusé de délit d’initié pour avoir revendu au bon moment un paquet d’actions Fortis appartenant à sa belle-mère.

    Tout dernièrement, c’est Noël Slangen, le gourou de la communication de Verhofstadt et du parti, qui a été poussé vers la sortie du VLD pour avoir mélanger un peu trop gaillardement intérêts privés et position publique. Son entreprise de consultance, le groupe C, a ainsi obtenu un contrat de 6,5 millions d’euros pour donner des avis dans un dossier de grands travaux urbains à Anvers, sans avoir été mis en concurrence avec d’autres bureaux d’études.

    Pour sa défense, Slangen a déclaré “Je n’ai jamais été condamné”. Mais qu’est-ce que cela signifie dans un pays qui n’a jamais condamné quelqu’un pour grande fraude fiscale au cours de ces 20 dernières années ? Tout le monde est égal devant la loi, mais certains un peu plus que d’autres…

  • La facture doit être payée par les responsables de la faillite néolibérale !

    La crise du néolibéralisme entraîne le monde entier dans une crise économique et sociale destructrice. Les Belges aussi se préparent à des années difficiles. Seul Leterme fait semblant de garder le moral.

    Pour établir son budget 2009 il y a quelques semaines, le gouvernement a osé se baser sur une prévision de croissance économique de 1,2%, alors même que toutes les institutions internationales affirmaient déjà alors que 2009 serait une année de récession pour l’Union Européenne et que notre pays se trouvait dans une situation particulièrement défavorable.

    Mais ce point de départ fantaisiste n’est pas le seul problème de ce budget. Les revenus sont surestimés ou carrément inventés. A l’inverse, les dépenses sont sous-estimées. C’est ce qu’on appelle un budget électoral. C’est-à-dire mensonger. Les commentaires les plus réalistes disent à propos de la crise que « Nous nous trouvons juste au début, le plus terrible est encore à venir ». Il est donc clair qu’une facture de plusieurs milliards d’euros nous sera donc présentée après les péripéties de juin.

    Pendant ce temps, au sein du gouvernement, c’est tous les jours fiesta et confetti, règlements de compte et coups sous la ceinture. Reynders dénonce la mainmise « soviétique » du PS sur la Wallonie. Di Rupo flingue Reynders qui « parle à l’oreille des riches » et son MR qui « rêve qu’il n’y ait plus de service public ». Karel De Gucht (VLD) s’oppose à l’opération Fortis-Paribas orchestrée par Reynders. En retour, le même De Gucht, pataugeant dans un possible délit d’initié concernant un confortable paquet d’actions Fortis, se voit invité à demi-mots par Reynders à faire ses valises du gouvernement…

    La catastrophe qui se déroule au Congo donne une nouvelle occasion des’étriper aux libéraux du Nord et du Sud. Le ministre VLD des Affaires étrangères De Gucht (et oui, encore lui !) s’en prend une nouvelle fois à Kabila, met brutalement en cause la politique menée au Congo par son prédécesseur Louis Michel et dénonce les ingérences du ministre de la Coopération au développement Charles Michel (le fiston de l’autre) dans « sa » politique congolaise. Lequel répond en faisant remarquer benoîtement que les dirigeants du monde entier, sauf De Gucht, parlent à Kabila, avant de conclure, grand seigneur, que lui ne veut pas être « un homme qui crée polémique et problèmes ».

    Mais l’un comme l’autre se gardent bien de reconnaître la responsabilité écrasante de la Belgique – et de quelques-uns de leurs amis en particulier – dans les drames que vit le Congo. Le pillage des richesses par les sociétés occidentales est à la base de la lutte entre les différents groupes locaux. Des dirigeants du VLD ont activement participé à ce pillage, comme Pierre Chevalier qui a dû démissionner de son poste de représentant spécial du gouvernement belge au Conseil de Sécurité des Nations unies en raison de ses liens avec l’industrie minière au Congo, et plus particulièrement avec le groupe belge Forrest, accusé de contrebande et de corruption en Afrique.

    La crise du néolibéralisme va faire tomber les masques à grande vitesse. L’élite économique et politique et ses scribouillards des médias ont une responsabilité écrasante dans le grand mensonge qui consistait à faire croire que le néolibéralisme apporterait prospérité à chacun alors que seules les poches qui se sont remplies sont les leurs.

    La facture du fiasco néolibéral doit être présentée à ses responsables. Cela ne pourra se faire qu’en en finissant avec leur système de profit dans le secteur bancaire, la santé publique et l’enseignement, la sécurité sociale et les retraites,…

    Toutes les variantes politiques du néolibéralisme – bleue, rose, verte, orange… – partagent la responsabilité du chaos et ne présentent aucune alternative.

    Le mouvement ouvrier ne peut pas marcher dans le piège selon lequel il existerait une forme acceptable de néolibéralisme « assagi » et de marché libre « régulé », comme le clament le PS et des parties importantes des directions syndicales. Nous devons construire notre propre parti, avec et autour de la base syndicale, pour défendre les revendications syndicales. Un tel parti sera un instrument essentiel dans le développement d’une alternative au capitalisme et à sa crise.

  • Le Décret « Mixité » entérine la ségrégation scolaire

    L’administration de l’enseignement a révélé qu’il y aura 10.000 places de trop en 1ère secondaire pour l’année scolaire 2008-2009 après dépouillement de 80% des déclarations des écoles sur leur capacité d’accueil. Elle extrapole ce chiffre à 20.000 lorsque 100% des déclarations auront été dépouillées. La capacité d’accueil globale de l’enseignement secondaire en Communauté française est donc plus que suffisante pour satisfaire la demande. Pourtant, des dizaines d’écoles sont le théâtre d’une lutte acharnée entre parents pour y décrocher une place pour leur enfant. D’où vient ce paradoxe ?

    par Thierry Pierret

    Il ressort d’enquêtes internationales, dont l’enquête PISA qui mesure et compare les performances scolaires en Europe, que l’enseignement belge francophone est le plus discriminatoire. C’est en Belgique francophone que l’écart entre les élèves forts et faibles est le plus grand. L’origine socio-économique des élèves a un grand impact sur leurs résultats. Les taux d’échec sont bien plus élevés parmi les élèves d’origine modeste que parmi ceux de milieux aisés. Les élèves d’origine modeste en situation d’échec sont très souvent réorientés vers les sections technique et professionnelle. Or, les écoles ont une population scolaire assez homogène sur le plan de l’origine sociale. Cette ségrégation sociale se double d’une ségrégation spatiale. C’est encore plus vrai à Bruxelles où la ségrégation en quartiers aisés et pauvres est particulièrement prononcée.

    L’homogénéité sociale des publics scolaires pour effet de tirer vers le bas les élèves des écoles des quartiers populaires et de tirer vers le haut les élèves des écoles des quartiers plus aisés. Les parents les mieux informés souhaitent inscrire leurs enfants dans les écoles qui affichent les plus hauts taux de réussite. De ce fait, le nombre de demandes d’inscription y excède souvent le nombre de places disponibles. Nombre de ces écoles, jalouses de leur réputation, mettaient en œuvre des stratégies plus ou moins occultes pour sélectionner les élèves sur base de leur origine sociale. Ce qui avait pour effet de renforcer l’homogénéité des populations scolaires. Le but avoué des Décrets « Inscription » et « Mixité » est de briser ce cercle vicieux en imposant aux écoles une procédure d’inscription uniforme et objective. Les inscriptions des années à l’avance ne sont désormais plus permises. La procédure d’inscription se divise en trois phases.

    • 1) La première phase (du 1er au 14 novembre) est réservée à l’inscription des élèves prioritaires comme les frères et sœurs d’un élève déjà inscrit, les enfants de professeurs ou les élèves provenant d’une école primaire qui a conclu une convention d’adossement avec l’école secondaire.
    • 2) La seconde phase (du 17 au 28 novembre) permet à tous les autres parents de demander l’inscription de leur enfant dans l’école de leur choix. Si, à la date du 28 novembre, le nombre de demandes d’inscription n’excède pas celui des places disponibles, tous les élèves sont inscrits d’office.
    • 3) Dans le cas contraire s’ouvre une troisième phase (du 1er au 14 décembre) destinée à classer les demandes d’inscription. L’année passée, le Décret « Inscription » classait les demandes d’inscription dans l’ordre chronologique. Des dizaines d’écoles avaient alors vu des centaines de parents faire la file et même camper des jours durant devant leurs portes. Ce chaos aura finalement coûté son poste à la Ministre Marie Arena. Le Décret « Mixité » de son successeur Christian Dupont est censé y remédier en remplaçant l’ordre chronologique par le tirage au sort. Il impose aussi de réserver un certain nombre de places aux élèves qui proviennent d’écoles défavorisées et aux élèves qui habitent dans la commune où est située l’école.

    Un Décret « Complexité »

    Le dispositif complexe du Décret « Mixité » ne fera que dissimuler le chaos derrière les portes des écoles. En effet, nombre de parents vont multiplier les demandes d’inscription dans plusieurs écoles pour être sûr de décrocher une place dans la meilleure école possible. Même s’ils obtiennent une place quelque part, ils s’abstiendront de prévenir les autres écoles dans l’espoir qu’une place se libère dans une meilleure école suite à des désistements ou à des échecs scolaires en septembre. En effet, ce n’est qu’à l’issue des examens de fin d’année en 6ème primaire qu’on aura une vision définitive du nombre de demandes d’inscription en 1ère secondaire. Le surcroît de travail administratif sera considérable pour des écoles souvent en manque de personnel.

    Des voix s’élèvent déjà pour réclamer des modifications. Le Ministre Dupont envisage, pour l’année scolaire prochaine, de déplacer le processus d’inscription vers Pâques pour réduire la période qui le sépare des examens de fin d’année. La Fédération des parents de l’enseignement officiel (FAPEO), qui soutient le principe du Décret, propose de remplacer le principe du tirage au sort par un ordre de préférences qui serait établi au préalable par les parents. Si la proposition de la FAPEO constitue une amélioration sensible, elle ne résout pas le problème de fond.

    Rationner ou généraliser l’accès à un enseignement de qualité ?

    La procédure d’inscription aura beau être aussi objective et équitable que possible, le nombre de places disponibles dans les bonnes écoles n’augmentera pas pour autant. Les plans d’économies successifs qui se sont succédé ont diminué la qualité globale de l’enseignement et instauré une ségrégation insidieuse entre écoles. Le Décret « Mixité » (et ses éventuels avatars ultérieurs) ne fera que rationner l’accès à un enseignement de qualité s’il ne se double pas d’un plan de refinancement massif de l’enseignement. Seul un tel plan pourra éliminer les disparités entre écoles et tirer l’ensemble des élèves vers le haut. Il faut aussi un programme massif de construction de logements sociaux dans les communes aisées et dans les quartiers aisés des communes plus populaires pour mettre en place une véritable mixité sociale. Cela implique de rompre avec la « politique de mixité » actuelle qui consiste à attirer des ménages à deux revenus dans les quartiers pauvres en y construisant des logements privés subsidiés inaccessibles à la population d’origine. La hausse des prix qui en résulte chasse celle-ci dans des quartiers encore plus pauvres et renforce la ségrégation spatiale et donc, in fine, aussi la ségrégation scolaire.

  • Un budget basé sur des comptes de fées…

    Le budget du gouvernement Leterme reste vague dans de nombreux domaines et est basé sur des hypothèses complètement dépassées (notamment une croissance économique de 1,2% quand le Fonds Monétaire International lui-même l’estime à 0,2% ; ou encore des perspectives pour le chômage basées sur une stabilisation et pas une augmentation de celui-ci).

    Ce budget-bidon n’annonce en réalité qu’une nouvelle batterie de mesures une fois la gravité de la crise économique prise en compte.

    Afin de trouver des recettes supplémentaires, le gouvernement espère une contribution de 500 millions d’euros de la part des producteurs d’électricité, et principalement Electrabel. Cela est bien entendu possible au vu des énormes profits d’Electrabel, mais Electrabel ne veut pas en entendre parler. Si le gouvernement peut procéder à des nationalisations pour les banques en difficulté, pourquoi ne pas faire pareil pour le secteur de l’énergie? Sinon, il est clair que l’éventuelle contribution d’Electrabel au budget gouvernemental nous retombera dessus sous la forme d’augmentation des prix.

    Le gouvernement prévoit aussi de récupérer l’an prochain 159 millions d’euros avec des accises supplémentaires sur l’essence et le diesel. Une attaque est encore prévue contre les fonctionnaires. Selon le gouvernement, il devrait y avoir 5.000 agents en moins d’ici 2011, à travers le non- remplacement des fonctionnaires qui partent en retraite. Il n’a par contre pas encore précisé quels sont les services qui vont ainsi être amputés. Pour Reynders & Co, on devrait peut-être économiser parmi les fonctionnaires chargés d’enquêter sur la fraude fiscale…

    D’autres mesures vont encore nous pénaliser, comme l’augmentation des frais pour les chèques services et des taxes supplémentaires sur les billets d’avions aériens. Il est enfin prévu d’aussi épargner sur les dépenses des soins de santé.

  • Crise économique. Le PS défend le capitalisme, pas les travailleurs

    Tout le monde connait la chanson de Jacques Dutronc “Je retourne ma veste… toujours du bon côté”. Le PS aussi. Il semble même en avoir fait son hymne en vue des prochaines élections. Alors que chaque jour apporte son lot de mauvaises nouvelles économiques, les ténors du PS, après avoir bâfré sans état d’âme à l’écuelle des contre-réformes néolibérales pendant ces vingt dernières années, se sentent aujourd’hui obligés de relever la tête et de se muscler le bras gauche. Pour s’en servir ou pour l’esbroufe?

    Par Alain (MAS-Namur) et Jean Peltier (MAS-Liège)

    Elio et Laurette étaient très en verve au congrès de rentrée du PS pour dénoncer les errements du libéralisme et l’hypocrisie des grands financiers. Dans la foulée, Laurette s’est aussi scandalisée lors de l’émission Mise au point devant les propos provocateurs de Rudy Thomaes de la FEB, qui exigeait que l’on restreigne les coûts des soins de santé. C’était très beau. Mais ces belles colères ne pourront pas faire oublier si facilement à quel point les dirigeants socialistes ont activement contribué à la situation actuelle. Quand ils privatisaient la CGER et Belgacom, quand ils « réformaient » l’enseignement en supprimant des milliers de postes, quand ils donnaient le feu vert à Reynders pour les intérêts notionnels,… Laurette et Elio nous ont montré une toute autre image que celle de courageux Robins des Bois prenant aux riches pour donner aux pauvres !

    Le PS étudie la crise…

    L’Institut Emile Vandervelde, le centre d’étude du Parti Socialiste, a été mis à contribution pour analyser la crise actuelle et élaborer les réponses du PS. Mais lorsqu’on lit cette étude, on a envie de compléter le refrain « je retourne ma veste… » par « toujours du mauvais côté ».

    Le titre de cette étude donne déjà le ton : « Crise mondiale des marchés financiers. Pour un retour à l’économie réelle ! ». L’objectif est répété tout au long du texte : ce « retour à l’économie réelle » doit permettre de « restaurer la confiance… ». Attention, il ne s’agit pas de restaurer le pouvoir d’achat des travailleurs et des allocataires sociaux, encore moins de rétablir la part des salaires dans le produit intérieur brut, qui a diminué en Belgique de près de 7% en 20 ans. Il s’agit de restaurer la confiance… dans un système économique qui fait eau de toute part.

    Toute l’analyse de l’IEV vise à glorifier l’ « économie réelle » ou « productive » (et accessoirement ses gentils patrons !) et à dénoncer la « financiarisation excessive » de l’économie « qui pèse négativement sur l’économie réelle et sur le bien-être social des populations ». Avec un diagnostic à la clé : « la crise actuelle est la conséquence inévitable d’une régulation insuffisante des marchés financiers dominés par une frénésie spéculative ».

    Tout à sa belle indignation, l’IEV passe cependant sous silence quelques points gênants. Le premier est que cette « financiarisation de l’économie » n’est pas un accident de parcours qui serait du à l’avidité de spéculateurs parasites agissant en dehors de « l’économie réelle », mais bien la réponse soutenue par l’ensemble du patronat – qu’il soit « réel », « productif », « financier » ou « spéculatif » à la baisse des taux de profit dans les années ’70 et ’80. Ensuite que toute la politique néolibérale qui a accompagné cette « financiarisation de l’’économie » s’est faite avec la complicité – gênée ou sans complexe – de tous les PS européens. Et enfin que cette crise était prévisible depuis des années mais que les PS n’ont rien fait nulle part pour organiser une réponse collective des travailleurs avant et pendant cette crise.

    …et veut soulager les « bons » patrons

    Ce rapport de l’IEV débouche sur une série de propositions « pour le retour à l’économie réelle ». Il propose ainsi de décourager le crédit purement spéculatif, de forcer les banques d’affaires à la transparence, de créer un organe mondial (excusez du peu) de régulation et de contrôle des marchés financiers, d’établir un prélèvement de faible taux sur les transactions purement financières (noter ici le « de faible taux »), de définir un cadre international ou européen de protection des ménages dans le domaine du crédit, d’agir résolument contre les paradis fiscaux et de créer à cet effet une Task Force (c’est encore plus impressionnant quand c’est dit en anglais) au sein du Service Public Fédéral Finance (pour cela, il faudrait d’abord commencer à engager au sein de ce même SPF Finance qui comme beaucoup de services publics manque de personnel et a été consciemment affaibli par les libéraux pour museler toute lutte efficace contre la fraude fiscale patronale). Il est frappant de voir à quel point ces mesures visent à « réguler » le capitalisme et pas à lutter contre celui-ci. Dans toutes ces mesures, il n’y a rien sur la nationalisation des secteurs-clés de l’économie, l’augmentation des salaires et des allocations, le rétablissement complet de l’index, ou encore la diminution du temps de travail avec embauche compensatoire. Et il n’y a non plus pas la moindre proposition visant à organiser une mobilisation et une lutte des travailleurs pour le pouvoir d’achat et l’emploi.

    Ce rapport de l’IEV a en fin de compte un immense mérite, celui de montrer ce que signifie vraiment le « tournant à gauche » du PS. L’objectif de celui-ci est simplement d’améliorer la gestion du capitalisme en restreignant le pouvoir des patrons « financiers » (chouchoutés par les libéraux) au bénéfice des patrons « producteurs ». Le PS entend donc se poser plus que jamais en soutien des patrons « responsables » et utiliser le crédit qui lui reste auprès des travailleurs pour rester au pouvoir afin d’aider les « bons » patrons à tenir le coup et à relever la tête.

    Face à la faillite du néolibéralisme, le PS n’offre qu’une perspective de replâtrage du capitalisme. Les travailleurs ont besoin d’un autre programme pour une autre société. Et ce ne sont pas Elio, Laurette et les fins penseurs de l’IEV qui le leur proposeront !


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