Category: National

  • Interview-vidéo de Bart Vandersteene, porte-parole du PSL/LSP

    Le 4 avril, le PSL/LSP avait tenu un meeting national pour lancer sa campagne électorale. Ce jour là, notre camarade Bart Vandersteene avait été interviewé par Pablo au sujet de l’objectif de cette journée et des grands thèmes de notre campagne.

    Par Pablo V (Bruxelles)

  • Tract général du PSL – Devons nous payer pour leur crise?

    Les élections européennes et régionales sont les premières depuis l’arrivée de la pire crise économique en 60 années. Un chômage de masse nous attend. Ce qui se cachait derrière les contrats flexibles comme le travail intérimaire, les contrats temporaires et les chèques-services est maintenant clair : pouvoir nous jeter à la porte plus facilement. Nous, simples travailleurs et nos familles, n’avons pas provoqué la crise actuelle. C’est pourtant à nous de payer la note tandis que les vrais responsables disent que la crise nous tombe dessus comme un phénomène naturel. Quelle hypocrisie !

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    L’élite politique et économique a elle-même créé les «bulles» qui nous éclatent maintenant à la gueule. On nous a fait miroiter la richesse et le bien-être pour tous en nous incitant à contracter des dettes. Eux ont bien profité de la richesse, c’est une certitude. Par contre, nous, nous perdons nos emplois, notre pouvoir d’achat, nos retraites et nos épargnes.

    A QUOI S’ATTENDRE APRÈS LES ÉLECTIONS ?

    Après les élections viendront les règlements de compte. Il faut s’attendre à un plan d’austérité d’un calibre équivalent au Plan Val-Duchesse (1986), au Plan Global (1993) et au Pacte des Générations (2005) réunis, le tout concentré sur quelques années. Durant les deux dernières décennies, les partis traditionnels n’ont fait que jouer aux Saint- Nicolas pour les patrons et les riches. Les finances publiques ont subi un pillage en règle. Celui qui pensait encore qu’ils allaient changer leur politique en a maintenant pour son compte. Leur générosité envers les patrons, c’est nous qui allons la payer dans les années à venir.

    NATIONALISER pour sauver nos emplois, pas leurs profits

    En 2008, Arcelor Mittal a réalisé 6,7 milliards d’euros de profit. A présent, des centaines de leurs salariés sont foutus à la porte. Les actionnaires de Bayer ont été grassement récompensés par plus d’un milliard d’euros de dividendes, pendant qu’on demande aux travailleurs allemands de revoir leur salaire à la baisse de 6%. Pour sauver des emplois? Non, bien sûr. Pour sauvegarder leurs profits. Le capitalisme ne laisse aucune place pour une solution intermédiaire. Il faut choisir : leurs profits ou notre avenir. Leurs profits ou nos emplois, nos salaires, nos vies.

    Dans certaines entreprises, il est proposé de réduire collectivement le temps de travail. Autrement dit, éviter temporairement des licenciements secs. Traduction : accepter des baisses de salaire en échange du maintien des emplois, tout ça pendant que les profits restent intouchables! Pourquoi nos emplois et notre niveau de vie devraient dépendre des caprices et de l’avidité des capitalistes ? Le PSL veut que la collectivité prenne la production en mains dans le but de satisfaire les besoins de tous, et non les profits de quelques-uns. Il est pour cela nécessaire de nationaliser l’ensemble du secteur financier, entre autres.

    Des cadeaux pour les uns, la crise pour les autres

    Les 20 dernières années, la pauvreté en Belgique a doublé, grimpant à 15%. Le nombre de millionnaires aussi…mais en quatre ans seulement. Avec l’amnistie fiscale et les intérêts notionnels, les patrons ne paient que très peu d’impôts et la fraude fiscale est estimée à 30 milliards d’euros par an. Avec cet argent, nous pourrions augmenter toutes les pensions à un minimum de 1.500 euros et créer 100.000 emplois dans les services publics et les soins de santé. Il resterait encore de quoi faire monter le budget de l ’ e n s e i g n e – ment à hauteur de 7% du PIB et construire 25.000 logements sociaux. «Nous pourrions », parce que le gouvernement actuel, tout comme ses prédécesseurs, a choisi de protéger les bénéfices de ses riches amis.

    TOUT CE QUI NOUS DIVISE NOUS AFFAIBLIT

    Pour faire passer la politique néo-libérale, les victimes ont été systématiquement montées les unes contre les autres. Avec la surenchère communautaire, on veut nous faire croire que le problème provient de nos collègues flamands plutôt que du profit et de la cupidité des patrons. Une multitude de mécanismes sont mis en place afin de « diviser pour mieux régner » : ouvriers contre employés, travailleurs du privé contre fonctionnaires, jeunes contre vieux, sans-papiers contre ceux qui en ont, Belges contre immigrés,… Nous devons nous unir dans la lutte contre les effets de la crise. Ensemble nous sommes plus forts!

    NON à l’Europe du capital

    L’Union européenne est l’excuse favorité des gouvernements et entreprises: «Nous ne pouvons rien faire d’autre. C’est l’Europe.» Il suffit de penser à la libéralisation de la Poste : des centaines de bureaux fermés, le statut des postiers démantelé et les prix qui ont crevé le plafond. Si l’Europe n’est pas un projet social, pourquoi devrions-nous y adhérer? Aussi bien aux Pays-Bas qu’en France et en Irlande, la population a eu la possibilité de s’exprimer au sujet de la Constitution européenne. A chaque fois, une large majorité a voté contre. L’Union Européenne est un instrument au service des banques, des grosses entreprises et des néo-libéraux. CETTE EUROPE, NOUS N’EN VOULONS PAS.

    Pour une Europe SOCIALISTE

    • QUI AMÉLIORE LES CONDITIONS DE TRAVAIL ET LES SALAIRES, ET NON UNE EUROPE QUI LES SAPE EN MONTANT LES DIFFÉRENTS GROUPES DE TRAVAILLEURS LES UNS CONTRE LES AUTRES
    • AVEC UN SYSTÈME DE SÉCURITÉ SOCIALE QUI COMBINE LES MEILLEURS ÉLÉMENTS DES SYSTÈMES EXISTANTS
    • OÙ NOS SERVICES, NOS TRANSPORTS PUBLICS, NOS TÉLÉCOMMUNICATIONS, NOTRE POSTE, NOTRE ENSEIGNEMENT, ETC. SONT AUX MAINS DU SECTEUR PUBLIC

    STOP à la destruction de notre environnement!

    Notre avenir est mis en péril à cause des intérêts à court terme d’une petite minorité. Pour l’élite, le défi de la protection de notre environnement n’est un sujet de préoccupation que si cela constitue une menace pour leur vie et surtout pour leurs profits. Entre-temps, ils trouvent des zones vertes à l’air pur pour leurs habitations. Dans de nombreuses régions du monde, y compris dans nos grandes villes, l’environnement des pauvres ressemble de plus en plus à une poubelle. Il en va de notre santé, de notre qualité de vie et de l’avenir des générations futures.

    Les travailleurs ont besoin D’UN NOUVEAU PARTI

    Nous voulons participer à la création d’un nouveau parti pour et par les travailleurs et leurs familles: une nouvelle force d’opposition de gauche, où les divers courants et toutes les personnes désirant s’y engager pourraient collaborer activement, en vue d’offrir enfin une traduction politique aux luttes des travailleurs. Cette question ne se pose pas seulement en Belgique. En France s’est constitué le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), où se retrouvent des milliers de personnes qui ont répondu à l’appel d’Olivier Besancenot et de la LCR française. Le NPA a d’ailleurs été rejoint par l’organisation-soeur du PSL en France: la Gauche Révolutionnaire.

    Les représentants des travailleurs doivent vivre avec un salaire de travailleur

    Les hommes politiques vivent aujourd’hui dans un autre monde, avec des salaires de plusieurs milliers d’euros. En tant que parlementaires, nos représentants n’accepteront pas plus que le salaire moyen des travailleurs et vivront ainsi dans les mêmes conditions que la classe qu’ils représentent. Le reste sera reversé au bénéfice du mouvement. Ainsi, nos membres ne pourront pas utiliser leur position en vue de satisfaire leurs intérêts personnels. Comment peut-on sinon avoir la moindre idée de ce que les politiques appliquées ont comme conséquence?

    LE SOCIALISME: pas seulement le 1er mai

    Pour le PSL, le socialisme n’est pas qu’un slogan de 1er Mai. C’est en même temps la conclusion logique de la lutte et le principal objectif de celle-ci. La crise sociale et écologique ne peut être résolue si les intérêts à court terme des grandes entreprises sont l’unique horizon de la société.Nous défendons une société socialiste où les besoins sont au centre des priorités. Les élections constituent une partie importante de notre lutte, mais une société socialiste ne peut être obtenue par le simple biais des élections. Il est nécessaire pour cela que la classe ouvrière prenne en main la lutte pour le contrôle et la gestion de la société.

    REJOIGNEZ LE PSL

    Le PSL est encore un petit parti au stade actuel. Nous disposons déjà de sections à travers tout le pays, mais nous voulons poursuivre notre développement. Une société socialiste ne tombera pas du ciel comme une pomme mûre : c’est un objectif que nous devons construire au jour le jour, et dans lequel chacun a un rôle à jouer.

  • La crise bancaire provoque un nouveau cirque politique

    Les diverses commissions et autres groupes de travail sur les questions communautaires ayant été enterrés en sourdine, les amateurs de « grandes réunions » au sein des partis traditionnels se sentaient bien perdus. Heureusement pour eux, la commission Fortis est venue combler un vide. Mais, pour une écrasante majorité de la population, la discussion qui s’y est menée a été aussi incompréhensible que le labyrinthe des opérations menées pour vendre du vent sur les marchés financiers.

    Par Geert Cool

    Rappelez-vous l’automne dernier. Pendant un moment, le gouvernement a essayé de camoufler son échec retentissant sur le plan communautaire avec la « réussite » de sa gestion de la crise bancaire. Mais cette « réussite » s’est vite révélée construite sur du sable. Fortis a été achetée avec l’intention de la revendre aussi vite que possible, même si cette vente était surtout avantageuse pour BNP-Paribas.

    Séparation des pouvoirs

    La commission Fortis s’est penchée sur les contacts qui auraient eu lieu entre le gouvernement et la justice dans le cadre du procès autour de Fortis et qui constitueraient une violation de la séparation entre pouvoirs exécutif et judiciaire. Comme si l’appareil judiciaire – où les nominations politiques sont monnaie courante – était hermétiquement séparé des autres appareils de l’Etat. Si la querelle entre les cabinettards, les juges et les membres du ministère public a mis quelque chose en lumière, c’est bien que tous ces gens forment un petit monde où « tout le monde se connaît ».

    Les contacts entre les représentants CD&V des cabinets de Vandeurzen et Leterme et les milieux judiciaires avaient déjà été établis avant. La commission Fortis a permis de rendre publics les contacts entre les cabinets Reynders et ces mêmes milieux : il y en a eu plus de 70 ! Ces contacts n’ont apparemment pas suffi pour mettre au pas la justice et la forcer à avaliser la vente de Fortis..

    Qui paiera la note ?

    La question qui devrait être centrale dans la discussion sur Fortis est la suivante : qui paiera la note ? Ces dernières années, les banques ont réalisé des profits exorbitants. En 2006 et 2007, Fortis a réalisé un profit de 4 milliards d’euros par an. En 2006, KBC/CBC et Dexia ont totalisé plus de dix milliards d’euros de profit ! Quand les choses allaient bien, les actionnaires ont encaissé des dividendes royaux. Maintenant que le vent a tourné, c’est la collectivité et les salariés qui paient la note. Voilà la logique des partis traditionnels et du monde des affaires. Depuis août, des milliards d’euros de moyens de la collectivité ont été engloutis dans le secteur bancaire. Cependant, dans le top 10 des entreprises qui ont procédé à des licenciements collectifs, on trouve justement deux banques : Dexia et ING avec respectivement 350 et 530 licenciements. En outre, la collectivité se retrouve avec une dette exorbitante en conséquence des interventions et des garanties gouvernementales.

    Le scandale de Fortis, ce n’est pas quelques coups de téléphone passés à des magistrats trop zélés. C’est la vente en soldes de Fortis elle-même qui est scandaleuse.

    C’est pourquoi nous disons qu’il faut une nationalisation totale du secteur financier. Pas pour le restructurer ensuite sur le dos du personnel et de la collectivité. Mais pour placer les banques et les institutions de crédit sous le contrôle de la collectivité pour que les besoins de la majorité de la population soient au cœur de sa gestion.

  • Conférence de presse de la liste LCR-PSL aux élections européennes

    La liste LCR-PSL (n°24 au scrutin européen) organisera sa conférence de presse mercredi 29 avril à 14h00 devant les panneaux d’affichage électoraux situés devant l’Hôtel Communal d’Etterbeek (Avenue d’Auderghem, 113/115 – 1040 Bruxelles). Nous y présenterons notre programme et nos candidat/es. Nous mèneront aussi une action de protestation contre l’abus de pouvoir des MR, PS, CDH et ECOLO qui s’octroient le monopole des panneaux d’affichage électoral.

    Affichage électoral: abus de pouvoir des partis traditionnels

    Comme d’autres communes bruxelloises, la commune d’Etterbeek organise elle-même le collage des affiches électorales pour les élections du 7 juin (ordonnance de police du 30.03.2009). A travers le Conseil communal, la bande des 4 (MR, PS, ECOLO et CDH) a partagé les panneaux électoraux sans consulter les autres formations politiques candidates : 4 pour le MR, 3 pour le PS, 2 pour ECOLO, 2 pour le CDH et… un et demi pour plus de 13 autres listes ! A Etterbeek, le MR, parti du bourgmestre Vincent DE WOLF, dispose ainsi de 30 fois plus d’espace sur les panneaux électoraux que la liste LCR-PSL.

    En dehors des partis traditionnels, les formations politiques doivent surmonter de nombreux obstacles pour se présenter aux élections, se faire connaître des électeurs/trices et obtenir des élu/es: obligation de récolter 5 signatures de député/es ou 5.000 signatures d’électeurs/trices pour déposer une liste, peu de visibilité médiatique face à l’hégémonie délibérée des partis traditionnels, seuil d’éligibilité arbitrairement fixé à 5%…

    La liste LCR-PSL a été la seule à gauche à avoir récolté plus de 7.500 signatures d’électeurs et à en avoir validé 5.200, commune par commune. Aujourd’hui, les partis traditionnels nous mettent de nouveaux bâtons dans les roues en abusant de leur pouvoir au sein des Conseils communaux.

    Ces mesures discriminatoires ne sont pas anodines. Elles illustrent la crainte des partis traditionnels de voir s’amplifier des discours de gauche, comme celui de la liste LCR-PSL qui encourage les mobilisations sociales, défend un programme résolument anticapitaliste, et appelle à la formation d’un nouvel instrument politique capable de traduire les luttes des travailleurs/euses sur le terrain politique.

    Parce que ce n’est pas à nous de payer leur crise: non à l’Europe capitaliste !

    La Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR) et le Parti Socialiste de Lutte (PSL) mènent une campagne électorale commune, en lien avec le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) français dont Olivier Besancenot est l’un des porte-paroles, afin de dénoncer les responsabilités du système capitaliste, des institutions et des gouvernements de l’Union européenne dans la crise actuelle.

    Contre l’Europe capitaliste, la liste LCR-PSL défend, dans les luttes sociales comme dans les urnes, la nécessité et l’urgence d’une toute autre Europe : une Europe de solidarité entre les travailleurs/euses, écologique, féministe et internationaliste, une Europe socialiste.

    Pour que la population cesse de payer les conséquences de la crise à la place des véritables coupables capitalistes, la liste LCR-PSL affirme qu’il est entre autres nécessaire :

    • de nationaliser l’ensemble du secteur bancaire et financier afin de constituer un monopole public bancaire, géré et contrôlé démocratiquement par les travailleurs/euses, en lien avec la population, pour financer les besoins sociaux réels et répondre aux urgences climatiques à travers le logement, les services publics, les transports, l’enseignement, …
    • de réduire le temps de travail à 32 heures, sans perte de salaire et avec embauches massives

    La liste LCR-PSL appelle à la convergence et à la coordination à l’échelle européenne des mobilisations sociales pour imposer ces choix par une redistribution radicale des richesses en faveur de la majorité.

    Contacts:

    Céline CAUDRON : 0474 91 64 59 // LCR, candidate tête de liste, 28 ans, animatrice-formatrice, militante féministe

    Karim BRIKCI: 0485 93 37 56 // Porte-parole du PSL, 2e candidat effectif, 26 ans, brancardier et délégué CGSP Hôpital Brugman

    Ligue Communiste Révolutionnaire: info@lcr-lagauche.be // www.lcr-lagauche.be // 0476 900 997

    Parti Socialiste de Lutte: info@socialisme.be // www.socialisme.be // 02 345 61 81

    Protocole d’accord pour les affichages dans la commune d’Etterbeek

  • Parti Socialiste: Il n’y a pas que la crise qui est vertigineuse…

    Elio Di Rupo n’a pas peur des mots : pour lui, la crise dans laquelle la Belgique et le monde sont plongés est “vertigineuse”. Il a développé récemment les réponses que le PS veut y apporter. Qui, elles aussi, donnent le vertige. Mais pas pour les mêmes raisons…

    Par Jean Peltier

    Face à cette crise « vertigineuse », le président du PS n’estime pourtant pas nécessaire de mettre en route un nouveau plan de relance, ni même de doper le plan existant,… Non, ce qui serait décisif, selon lui, c’est de nommer un commissaire spécial auprès du gouvernement fédéral pour vérifier que les décisions prises dans le cadre du plan de relance sont bien appliquées ! Face à une telle audace, on est effectivement pris de vertige…

    Plan de confiance

    Mais, s’il estime inutile un nouveau plan de relance, Di Rupo a un joker dans sa manche : un « plan de confiance » pour « faire en sorte que les citoyens consomment davantage et qu’ils soient acteurs de la relance économique » !

    Pour cela, il veut essentiellement baisser la TVA à 6% dans une série de domaines : le gaz et l’électricité, le bâtiment (construction et rénovation, privé et public), la restauration,… Il veut aussi accélérer l’instauration d’un 13e mois d’allocations familiales au moins pour le premier enfant (83 euros), une mesure déjà prévue par le gouvernement.

    Coût de l’opération : entre 500 millions et 2 milliards d’euros. Le PS prévoit donc, pour alléger (un tout petit peu) le poids de la crise sur plusieurs millions de travailleurs, de pensionnés et de chômeurs, de dépenser entre 2,5 % et 10 % de ce que le gouvernement a mobilisé pour sauver les banques ! Vous avez dit « vertigineux »…

    Mais si une TVA diminuée signifie un peu plus de pouvoir d’achat, cela veut dire aussi moins de rentrées pour l’Etat. Comment y faire face ? En « réeestimant les capacités budgétaires » et en « utilisant les marges existantes ». C’est ce qui s’appelle ne pas faire de vagues inutiles.

    Dernière proposition « vertigineuse » du PS : en retour des milliards d’euros injectés dans le secteur bancaire, il estime “crucial que nos (sic!) banques continuent à répondre aux demandes de crédits des épargnants et des entreprises” et il estime qu’ «il faut d’abord renforcer le rôle de la Commission bancaire, financière et des assurances en demandant que son comité de direction, au moins quatre fois par an, fournisse un rapport sur la politique de gestion des risques dans les banques». Devant tant d’audace, les bras en tombent…

    Vertige de la platitude

    Avec une crise qui s’aggrave de jour en jour et des élections qui approchent à grands pas, beaucoup de gens espèrent que le PS va sortir du bois et donner un grand coup de barre à gauche. Cela n’en pend pas vraiment le chemin. Bien sûr, on peut s’attendre dans les prochaines semaines à de nouvelles dénonciations virulentes de la « crise libérale », la désormais célèbre formule du Di Rupo qui a le double avantage de faire retomber la responsabilité de la crise sur Reynders et ses potes (toujours bon à prendre avant les élections) et de ne pas devoir parler de crise capitaliste (ce qui obligerait le PS à discuter de mesures anticapitalistes).

    Mais, dans les faits, les propositions « anti-crise libérale » du PS se distinguent surtout pas leur extrême faiblesse (qui peut croire que la baisse de la TVA et un commissaire fédéral supplémentaire pourraient enrayer la crise ?) et leur extrême timidité. Le PS ne propose ni de remettre le secteur financier sous contrôle public (alors qu’il n’a été sauvé de la faillite que par l’injection massive de fonds publics) ni même de recréer une banque publique. Il ne parle pas de revenir sur les libéralisations désastreuses dans le secteur de l’énergie (et pour cause, il y a participé activement). Il ne parle même pas de mener une véritable chasse à la fraude fiscale. Et encore moins d’aller chercher dans les caisses des grandes sociétés, qui sont encore gonflées des énormes profits réalisés ces dernières années, de quoi financer de vraies mesures pour défendre le pouvoir d’achat et créer de l’emploi.

    Si, le 7 juin, le PS redevient le premier parti en communauté Wallonie-Bruxelles, ce sera beaucoup plus à cause du discrédit qui est tombé en quelques mois sur le « modèle libéral » (et à l’insupportable arrogance de Reynders) que grâce à l’audace de ses propositions et à l’espoir qu’elles susciteraient. Mais, qu’on aille ensuite vers une tripartite traditionnelle PS-MR-CDH (pour appliquer plus facilement les plans d’austérité draconiens annoncés par Van Rompuy) ou qu’on se dirige, comme beaucoup de commentateurs le pensent, vers une coalition PS-Ecolo-CDH (la formule qui fait rêver les directions de la FGTB et de la CSC), une chose est certaine : ce n’est pas du PS que viendra une alternative à la politique néolibérale qui nous a mené au chaos actuel. Et ce n’est pas non plus sur le PS que les travailleurs et les syndicalistes pourront compter pour défendre emplois et salaires.


  • Campagne Européenne du PS, rions un peu…

    Avec un peu de chance avez-vous déjà eu l’occasion de lire le tract de la tête de liste du PS pour les européennes, Jean-Claude Marcourt. Sous le joli titre "Nos valeurs ne sont pas côtées en Bourse… Nos actions profitent à tous !", ce tract illustre que le PS est bien plus fort pour les slogans que pour les revendications. De belles paroles pour masquer un contenu extrêmement flou qui, c’est marrant, aurait presque pu être écrit par l’un des disciples de Reynders… On fait le test ?

    Passé la brève présentation de l’actuel Ministre régional wallon de l’emploi, de l’économie, du commerce extérieur et du patrimoine, par ailleurs également conseiller communal à Liège, le tract commence vraiment : "Je suis de gauche et socialiste." Remplaçons cela par "réformateur et libéral", et voyons si ça marche…

    "Parce que revendiquer clairement cette double conviction, c’est s’opposer à tout modèle politique terne." Pas besoin de changer, tout le monde s’y retrouve. Qui irait se réclamer d’un modèle politique terne?

    "Contrairement à ce que dit et fait la droite, être de gauche c’est vouloir le progrès humain d’abord par rapport à toutes les autres valeurs !" Là, c’est simple, il suffit d’intervertir gauche et droite (comme c’est souvent d’usage au PS…) et Didier ou un autre peut le dire. Aucun parti ne dira qu’il est contre le progrès humain… Pour l’instant, ce tract ressemble plus à un texte-type à adapter légèrement en fonction du parti qu’à un véritable tract. On continue?

    "Etre socialiste, c’est affirmer qu’il existe au moins une autre manière de percevoir, de penser et de construire la réalité sociale. C’est croire en un idéal sans cesse renouvelé." Bon, hop, on met libéral ou réformateur à la place de socialiste et c’est tout bon.

    "Il est grand temps que les politiques, de tous bords soient, animés par des ambitions plus nobles et plus vastes que leurs ambitions personnelles!". Là, rien à changer.

    Dernier paragraphe : "Si l’on veut construire durablement une société solidaire digne de ce nom, il faut revenir à une gauche socialiste capable d’imaginer le monde autrement en se basant sur des actions concrètes" Plutôt que de revenir à une gauche socialiste capable d’imaginer quelque chose, le libéral en mal d’inspiration copiera en disant "revenir à un libéralisme social" s’il est partisan de Louis Michel et que Reynders l’énerve, "renforcer un libéralisme capable (etc.)" dans le cas inverse. Ceci dit, en affirmant qu’il faut revenir à une gauche socialiste, monsieur Marcourt admet qu’on en est parti depuis un bout de temps.

    Viennent ensuite quelques thèmes : "(salaires, pensions, sécurité sociale, santé, protection face à la globalisation, services publics, régulation de l’économie, changement climatique, éducation, culture,…)." Il faut admettre qu’un libéral aurait tourné les choses autrement, mais très sensiblement seulement. Cette énumération ne nous donne rien de précis à se mettre sous la dent, il ne nous reste que nous souvenirs pour imaginer ce que cela pourrait donner… avec les pensions par exemple.

    La dernière fois que le PS s’en est occupé, c’était mémorable ! Mais si, souvenez-vous, 2005, le Pacte des Générations et ces deux journées de grève générale (et même une troisième dans la ville de Jean-Claude Marcourt)… mais la mobilisation des travailleurs n’avait en rien empêché le PS de voter en faveur de cette attaque. Son camp, le PS l’a choisi.

    Cherchons du concret…

    … et pour cela, il faut autre chose que ce tract. Sur le site du PS, on peut lire que le leitmotiv de Marcourt pour les européennes sera "Une économie plus juste, une Europe plus humaine". Encore une fois, quel parti dirait le contraire? Des phrases creuses, encore ?

    Le PS affirme "non au capitalisme débridé et oui à l’économie de marché régulée". C’est devenu le terme à la mode, "régulation". Après la "Obama night", le PS organisera probablement une "Regulation night", soirée où les alcools seront à coup sûr plus forts que les mesures du PS pour "proposer un nouveau projet de société, à l’échelon européen." (à lire encore sur le site du PS, comme ce qui suit).

    Le PS admet déjà qu’il y a un problème dans l’économie et c’est déjà ça parce que le PS s’était fait assez avare de critiques ces dernières années. Pour les critiques, les choses ont changé, mais l’avarice se fait encore sentir au niveau des mesures concrètes. A croire que les déclarations du PS sur la "crise libérale", loin d’être révélatrices d’une franche indignation, sont juste des petits mots bouffis d’électoralisme et d’opportunisme.

    Le PS veut "revenir à une économie réelle, créatrice d’investissements et d’emplois". Il n’y a pas si longtemps, on pouvait encore entendre Laurette Onkelinx, par exemple, affirmer haut et fort que les diminutions de taxes pour les entreprises créaient de l’emploi… On ne l’y reprendra plus maintenant (face aux caméras en tout cas), mais l’esprit derrière de telles déclarations pro-patronales est resté. Explications.

    Pour le PS, la régulation c’est : la création d’une autorité de surveillance européenne, d’une agence publique de notation des crédits, d’une agence de certification des produits financiers diffusés en Europe, d’un cadre communautaire pour l’enregistrement et l’agrément d’entités qui contrôlent les investissements des fonds alternatifs ou des fonds de capital-investissement (reprenez votre souffle), etc. En bref, tout un tas d’agences et de cadre de surveillance. De la poudre aux yeux. Rien de plus.

    Il faut arrêter de rire. On parle de la crise économique la plus importante depuis les années ’30, et nous n’en sommes encore qu’au début. Et comment le PS veut-il s’en prendre aux responsables et éviter pareille catastrophe à l’avenir (on ne parle même pas encore ici de réparer les dégats)? Simplement en créant des agences de surveillance. Comment les journalistes peuvent-ils laisser passer un truc pareil?

    Un nouveau parti des travailleurs est nécessaire !

    Pour les travailleurs, le PS n’est pas moins pire que les autres partis. Son rôle de frein sur les directions syndicales en fait un pilier crucial pour chaque attaques pro-patronale d’ampleur.

    Ajourd’hui, une des tâches du mouvement des travailleurs est de construire son propre parti, un parti qui puisse être le prolongement politique des luttes et non pas la cible de celles-ci comme l’est souvent le PS. Cette nécessité redeviendra un grand point de discussion dès quele gouvernement sortira son plan d’austérité budgétaire les élections et les vacances passées.

    En attendant, le Parti Socialiste de Lutte veut populariser cette idée, et c’est la raison pour laquelle nous avons proposé à plusieurs formations de déposer une liste commune. Si le PTB a refusé, nous sommes arrivé à un accord avec la LCR pour les européennes (liste LCR-PSL) et encore avec le Parti Communiste et le Parti Humaniste pour une liste aux régionales à Bruxelles (liste PC-PSL-LCR-PH).

    Soutenir ces initiatives, de même que les listes du PSL aux régionales à Mons, Nivelles et Liège, c’est renforcer cette idée d’une nouvelle force politique large véritablement du côté des travailleurs.


  • Le PSL se présente aux élections régionales: Communiqué de presse

    Le Parti Socialiste de Lutte (PSL) déposera des listes aux élections régionales du 7 juin dans les arrondissements de Liège, Mons, Nivelles et participe à la liste commune à Bruxelles PC-PSL-LCR-PH. Notre liste commune LCR-PSL aux élections européennes a, quant à elle, été validée par le bureau principal du collège électoral francophone.

    Après trente années de politiques néolibérales qui ont plongé une partie croissante des travailleurs dans la pauvreté, face à la crise économique des mesures d’austérité encore plus dures se préparent.

    Les grands partis traditionnels ont directement mis la main à la pâte pour faire payer à la majorité de la population l’avidité et la soif de profit des grosses entreprises et des banques. Après le scrutin de juin, de nouvelles attaques comparables au plan Global sont d’ores et déjà annoncées contre nos conditions de vie et nos droits sociaux.

    Le PSL défend:

    – Pour sauver l’emploi, la nationalisation des entreprises qui licencient sous-contrôle des travailleurs et la réduction du temps de travail à 32h par semaine sans perte de salaire avec embauches compensatoires.

    – Face au défi climatique, mobilisons l’ensemble du potentiel technique et scientifique par une planification démocratique de la production, seule garantie qui permette une transition vers l’utilisation exclusive des énergies renouvelables.

    – Des logements à prix abordables pour tous par un programme de construction massive de logements sociaux publics.

    – Plus de moyen publics pour l’enseignement: 7% du PIB

    – Stop à la commercialisation des soins de santé, pour un service public national de santé

    – Stop à l’avidité capitaliste, Pour une société socialiste

    Contact:

    • Liège – Liste PSL : Simon HUPKENS, tête de liste, Liège, 30 ans, Horeca, délégué du personnel à l’ASBL Les Grignoux (0497 233 316)
    • Mons – Liste PSL : Elisa DE NOEL, tête de liste, Mons, 27 ans, enseignante (0488 291 270)
    • Nivelles – Liste PSL : Nadine MERTENS, tête de liste, Limal, 60 ans, ancienne déléguée Solvay, membre de l’exécutif SETCA-BHV (0476 672 605)
    • Bruxelles – Liste PC-PSL-LCR-PH : Karim BRIKCI, (porte parole du PSL), Bruxelles, 26 ans, brancardier et délégué CGSP Hôpital Brugman, 3e candidat de la liste commune et premier du PSL sur celle-ci. (0485 933 756)

    Site électoral du PSL

  • Plus de moyens publics pour l’enseignement !

    Non à la commercialisation croissante ! –Non aux coupes budgétaires !

    L’enseignement est de nos jours un des secteurs les plus importants du pays. Quelque 300.000 personnes y travaillent et ses budgets s’élèvent à quelque 15 milliards d’euros par an. La crise économique fait de ce secteur une proie très attrayante pour les entreprises à la recherche d’un endroit sûr pour investir leurs profits. Pour la même raison, on doit s’attendre après les élections à une série d’attaques et de coupes budgétaires, notamment contre l’enseignement. Nous voulons mettre en avant notre alternative et, dans ce dossier, aborder le pourquoi et le comment de notre programme sur l’enseignement.

    Par Tim (Gand)

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    Coupes d’austérité en pratique : le crédit-études

    Depuis cette année académique, le crédit-études a été introduit en sourdine dans l’enseignement supérieur flamand (soyons vigilants du côté francophone!). Il s’agit d’une mesure qui vise à limiter de façon drastique les possibilités d’études. Le ministre Vandenbroecke présente cela comme une mesure sociale afin d’empêcher le gaspillage. La réalité est toute autre. Nous en avons parlé avec quelques étudiants de l’Université de Gand qui s’opposent au crédit-études.

    « Le crédit–études a été introduit dans le cadre de la libéralisation de l’enseignement supérieur et du décret de financement de Vandenbroecke. Chaque étudiant reçoit 140 points au début de ses études, en plus d’un bonus de soixante points pour un débutant. Au début de l’année, on déduit soixante points, que l’on reçoit à nouveau à la fin de celle-ci, mais seulement si on passe l’année en première session. Différents autres mécanismes sont prévus pour retirer des points.

    Sans points d’études, soit l’institution peut refuser l’étudiant, soit l’obliger à payer deux fois les frais d’inscription. Les universités de Gand et de Louvain ont déjà déclaré vouloir rigoureusement appliquer cette politique. Les universités et les hautes écoles ne recevront plus de financement pour les étudiants qui n’auront plus de points d’études.

    Cette mesure est surtout un désastre pour les étudiants qui travaillent et pour ceux issus d’un milieu social plus faible et qui ont plus de difficultés à réussir dans l’enseignement supérieur. Il n’existe aucune compensation ou situation d’exception pour ces étudiants. En outre, cette mesure ouvre la possibilité d’augmenter de façon masquée les frais d’inscription. Il ne s’agit donc pas du tout d’une mesure sociale, mais d’un coup d’austérité sur le dos des étudiants, qui limite l’accès à l’enseignement supérieur surtout pour les plus faibles dans la société. Pour un étudiant qui a des parents nantis, ce n’est pas un problème de payer deux fois les frais d’inscription. »

    Rendre l’enseignement accessible à tous

    Aller à l’école, ça coûte de l’argent. L’ « enseignement gratuit » qui « offre sa chance à chacun » dont ont tant parlé les différents ministres de l’enseignement est un rêve à mille lieux de la réalité. Aujourd’hui, une famille de salariés modestes est quasiment incapable d’assurer des études supérieures à plusieurs enfants. Le système des bourses d’étude n’est pas adapté pour remédier pleinement à pareille situation.

    La Fédérations des Etudiants francophones (FEF) a calculé l’an dernier qu’un étudiant en Belgique francophone dépense en moyenne entre 7.000 et 12.000 euros chaque année pour ses études alors qu’une bourse est de 3.500 euros au maximum. En Flandre, le nombre d’étudiants boursiers a chuté de 25 à 15% de la population étudiante entre 1989 et 2004, et ce n’est pas parce que ceux qui en ont besoin sont moins nombreux…

    Résultat : plus de 80% des jeunes doivent travailler pour pouvoir payer leurs études, ce qui peut prendre des formes extrêmes. En Belgique, il existe peu de chiffres sur les étudiantes qui se prostituent pour pouvoir payer leurs études mais, aux Pays-Bas, la situation est telle que l’arrivée massive des étudiantes dans les bureaux d’escort-girls a provoqué une baisse des prix. Beaucoup de filles ne gagnent plus que 9 euros de l’heure en vendant leur corps ! Selon des données récentes, quelque 400 étudiantes ‘travaillent’ dans la prostitution à Anvers et 200 à Gand. En France, on estime à quelque 40.000 les étudiant(e)s qui se prostituent plus ou moins occasionnellement, soit 1 étudiant(e) sur 50. Ce sont bien entendu des cas extrêmes, mais une grande partie des étudiants sont confrontés aujourd’hui à la combinaison d’études trop chères et d’un emploi précaire mal payé.

    Les choses ne sont pas meilleures dans l’enseignement obligatoire : septembre est un mois de lourdes dépenses pour de nombreux parents. Malgré les promesses et les demi-mesures, envoyer un enfant à l’école demeure financièrement pénible. En moyenne, dans notre pays, l’éducation d’un enfant coûte entre 250 et 400 euros par mois, dépenses qui sont loin d’être couvertes par les allocations familiales et autres. C’est aussi la raison pour laquelle de nombreuses mères célibataires flirtent avec le seuil de pauvreté et sont contraintes de repousser des dépenses fondamentales (les coûts médicaux par exemple). Elles ont aussi souvent moins d’argent pour offrir à leurs enfants une éducation décente.

    EGA/ALS : des étudiants combatifs pour un enseignement accessible à tous !

    Etudiants de Gauche Actifs, le cercle étudiant du PSL, est présent dans toutes les universités du pays et dans quelques Hautes Ecoles (sous le nom d’Actief Linkse Studenten en Flandre). Nos camarades étudiants militent pour la gratuité des études, soutiennent les luttes des travailleurs, et en particulier celles du secteur enseignant, ou encore celles des sans-papiers qui occupent des locaux dans certaines universités ; ils organisent aussi des conférences et des formations marxistes.

    Aujourd’hui, en Belgique, les frais d’inscription pour l’enseignement supérieur restent encore relativement bas par rapport aux pays avoisinants. C’est pour cela que beaucoup d’étudiants allemands, hollandais et français viennent en Belgique afin de pouvoir encore jouir d’un enseignement à prix abordable. Cependant, avec la crise économique, il est prévisible que tant la Communauté flamande que la Communauté française voudront augmenter les frais d’inscription après les élections. Nous mobiliserons parmi les étudiants pour stopper ces mesures, mais nous ne nous croisons pas les bras en attendant. Nous participons ainsi à la campagne Respact qui vise à réduire le coût des études (voir la dernière page de ce journal).

    Autre exemple ; nous avons pour la cinquième fois participé aux élections du Conseil étudiant de la VUB afin de populariser nos arguments parmi les étudiants, avec succès. Ces dernières années, nos représentants au Conseil ont, avec les militants syndicaux de la CGSP, ont été à l’initiative des mobilisations contre le décret de financement de Vandenbroecke, la réduction des dotations à la VUB, etc.

    Mais étudier coûte bien plus cher que le seul paiement des frais d’inscription. Dans toutes les universités et les hautes écoles, on assiste à une augmentation continuelle des frais des kots, des repas, de l’infrastructure sportive, des services médicaux,…

    EGA/ALS participe partout aux luttes contre ces mesures et s’oppose au comportement des directions qui ne font que transférer les coupes d’austérité du gouvernement sur le dos des étudiants au lieu de rejoindre activement la mobilisation contre ce gouvernement.

    Le PSL/LSP est en faveur de mesures comme l’introduction d’un salaire étudiant. Certains opposants au salaire étudiant rétorquent que cela bénéficierait aussi aux familles riches, mais dans un système où celles-ci ne représentent qu’une couche très réduite de la population, c’est une mesure générale comme la sécurité sociale ou un salaire étudiant qui protège le mieux possible les familles en difficultés financières. Nous sommes également pour d’autres mesures générales comme des transports en commun gratuits pour tous, un système de soins de santé national gratuit et des investissements massifs pour développer des logements sociaux à prix abordable – au bénéfice tant des étudiants que du reste de la population – afin que ces coûts ne soient pas un frein sur les études.

    Stop aux coupes budgétaires!

    Les réformes consécutives de l’enseignement ont aussi des conséquences néfastes pour les conditions de travail du personnel enseignant, administratif et technique du secteur. Depuis la communautarisation de l’enseignement, les ministres (le plus souvent soi-disant socialistes, comme Onkelinx et Di Rupo…) ont fait disparaître des milliers d’emplois dans l’enseignement secondaire en Communauté française. Inutile d’insister sur quelle charge de travail et quelle pression cela représente pour ceux qui restent.

    La même chose vaut pour l’enseignement supérieur : les réformes entraînées par le processus de Bologne font porter plus de travail sur le dos du personnel des universités et des hautes écoles. En outre, on introduit constamment de nouvelles règles de contrôle qui conduisent à une pression administrative insupportable, et ce malgré le fait que l’enseignement et la recherche sont dans notre pays de haute qualité. Qui plus est, on peut douter de l’efficacité de ces mesures. Le personnel administratif qui doit se charger de gérer ces réformes en est souvent victime aussi : le financement de l’enseignement ne suit pas les tâches supplémentaires des universités et les hautes écoles, ce qui met une pression de travail supplémentaire sur ceux qui travaillent dans les services administratifs et techniques.

    L’école n’est pas une usine

    L’enseignement sous le socialisme

    L’enseignement n’est jamais indépendant de la société dans laquelle il existe. Dans la société capitaliste, l’enseignement a avant tout pour fonction d’imposer la discipline et de fournir des ‘produits tout faits’ pour le marché du travail. De préférence des travailleurs qui ne sont pas trop critiques et qui peuvent aussi être facilement influencés en tant que consommateurs. Dans une société socialiste, les priorités seraient différentes. Une telle société serait organisée par la population travailleuse, activement impliquée dans la gestion et l’organisation de la production et des entreprises, mais aussi des autres institutions comme l’enseignement, la santé, la justice,… Cette société serait bien plus démocratique que la nôtre, parce que les richesses seraient gérées collectivement et que les gens pourraient donner leur opinion et participer aux choix sur tout ce qui concerne leur quotidien. L’enseignement y jouerait un rôle important : former des individus critiques, capables de se forger leur propre opinion et de la proposer de manière claire et respectueuse. Chaque individu devrait pouvoir développer ses talents amplement, pour se servir de ceux-ci dans le sens du progrès global de l’ensemble de la société.

    C’est sur cette base que l’enseignement a été réorganisé dans les premières années qui ont suivi la révolution de 1917 en Union Soviétique. Les obstacles au libre accès à l’enseignement ainsi que toutes les traditions conservatrices ont été abolies : pas de frais d’inscription, du matériel gratuit, des voyages d’études, plus d’examen d’entrée ni d’uniformes scolaires, etc. Les élèves plus âgés ont été impliqués dans l’apprentissage de la matière scolaire par les plus jeunes, de manière à ce que les jeunes apprennent à vivre de manière solidaire. La musique et le théâtre ont été promus pour contribuer à favoriser une expression publique claire, sans timidité. Les universités ont été transformées en écoles populaires où chacun pouvait suivre les cours et participer de manière illimitée, où chaque sujet et chaque capacité étaient proposés à l’apprentissage. Le but était d’abolir les barrières artificielles entre le travail manuel et intellectuel pour que chacun puisse se développer en un individu complet et varié.

    Hélas, avec l’avènement de la dictature stalinienne, beaucoup de ces mesures ont été restreintes ou supprimées, mais quelques éléments sont malgré tout restés, comme les investissements massifs dans l’enseignement et l’accès à l’enseignement à tous les niveaux. Ce n’est pas un hasard si l’enseignement en Union Soviétique était un des meilleurs du monde, avec une série de scientifiques renommés dans de nombreuses disciplines.

    Aujourd’hui, nous luttons pour un enseignement qui applique ces idées, en sachant que ce type d’enseignement ne sera réalisable que dans une société où la population pourra décider collectivement et démocratiquement de ce qui est produit et de comment le répartir.

    Cette société s’appelle une société socialiste.

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    Ces dernières années, l’enseignement a dû avaler un tas de réformes néolibérales : le rôle de l’enseignement en tant que service public responsable de la formation et du développement de la société a été constamment mis sous pression par les coupes budgétaires continuelles ainsi que par l’introduction d’une logique de marché.

    Les réformes de Bologne visent à remodeler l’enseignement supérieur européen selon le modèle anglo-saxon : quelques institutions renommées et élitistes et beaucoup d’institutions de second rang pour la majorité de la population. Le Partenariat Public-Privé mis en place pour rénover les bâtiments scolaires suit cette même logique.

    Ce genre de mesure est officiellement destiné à réduire les dépenses d’investissements dont les écoles ont cruellement besoin (même si l’on devra rembourser aux banques 2,5 milliards d’euros pour 1 seul milliard prêté…). Un autre objectif est d’instaurer parmi la population l’idée que les entreprises auraient un rôle essentiel à jouer dans l’enseignement. Que ces entreprises soient principalement intéressées par le profit maximum qu’elles espèrent tirer de leurs investissements – et pas par les besoins réels des élèves et des enseignants – n’a, semble-t-il, guère d’importance.

    Lutter ensemble pour un enseignement gratuit et de qualité

    Le Parti Socialiste de Lutte (PSL/LSP) est présent parmi le personnel de l’enseignement à travers nos militants syndicaux, parmi les étudiants avec nos cercles Etudiants de Gauche Actifs (EGA-ALS) et parmi les écoliers avec la campagne Résistance Internationale (RI-IV).

    Nous travaillons avec un programme concret basé sur les expériences quotidiennes de nos membres et sur leurs discussions avec leurs collègues, enseignants comme étudiants. Dans notre programme, nous ne partons pas de ce qui est réalisable avec les minces budgets dont disposent les ministres, et nous ne voulons pas intéresser le monde des affaires à l’enseignement. Nous prenons au contraire comme point de départ les intérêts du personnel et des étudiants : comment peut-on rendre le système éducatif de meilleure qualité et accessible pour tous ? Comment l’enseignement peut-il jouer un rôle dans le développement des talents de chacun et former des individus critiques et ayant une vie sociale riche et active ?

    Mais le PSL, EGA et RI ne se limitent pas à discuter des réformes et de l’organisation dont l’enseignement a besoin. Nos militants sont souvent aux premiers rangs des luttes contre les coupes d’austérité et les réformes néolibérales. Nous voulons stimuler l’opposition active des jeunes et des travailleurs et nous défendons une réponse vraiment socialiste. Il n’est donc pas étonnant que nos militants se soient trouvés à l’avant-plan lors de la lutte contre le plan Vandenbroecke en Flandre (destiné à diminuer les subventions pour l’enseignement supérieur), lors de la lutte contre les privatisations à l’Université libre de Bruxelles l’année passée ou, il y a quelques années, lors de la lutte contre l’augmentation du minerval intermédiaire à l’Université de Liège.

    Avec la crise économique qui touche le monde entier aujourd’hui, beaucoup de multinationales visent le secteur de l’enseignement. Après avoir mis le chaos dans l’économie privée, nombre de capitalistes s’orientent à nouveau vers les services publics. La pression pour réduire les budgets de l’enseignement et privatiser les secteurs les plus juteux sera énorme dans les prochaines années.

    Rejoindre une organisation comme la nôtre, c’est se préparer à lutter contre les (contre)-réformes au détriment du personnel et des étudiants et lutter pour un enseignement orienté vers les intérêts de l’ensemble de la société.


    • Site électoral du PSL
  • NON à l’Europe CAPITALISTE!

    Ce n’est pas à nous de payer leur crise!

    Voici l’affiche commune de la liste LCR-PSL, qui se présente aux élections européennes. Une autre affiche spécifiquement du PSL, à la fois pour les régionales et les européennes, sera également bientôt disponible.

    Affiche en format PDF

  • ECOLO et l’enseignement : Recyclage de bonnes intentions

    Le 8 mars dernier, Ecolo a lancé sa campagne électorale par un Congrès consacré à l’enseignement. On y a, donc, beaucoup parlé enseignement – d’autant plus que selon les verts ; «La relance durable du Pays commencera à l’école et dans la formation!» – et ça a fait beaucoup de vent. Que ça ? Oui, hélas.

    Par Nicolas Croes

    Enfin beaucoup de vent… c’est relatif. On aura bien plus entendu parler de l’arrivée de Jean-Claude Defossé sur les listes du parti vert. Il faut avouer qu’il n’y a pas grand-chose a dire du projet. Jean-Michel Javaux affirme "Il est donc indispensable et urgent que chacun le comprenne et se donne les moyens de ses ambitions" au sujet de l’enseignement, mais les ambitions d’Ecolo sont alors à hauteur de Bonzaï. Car si les bonnes intentions pleuvent à en fertiliser le Sahara, les moyens financiers restent en l’air.

    "L’école forme les acteurs-citoyens de demain. Elle est l’énergie de l’avenir. L’école peut être tout cela si et seulement si elle fait résolument le choix d’emmener tous les élèves sur la voie de la réussite et de l’émancipation et qu’elle n’en laisse pas une grande partie sur le carreau." S’il suffisait simplement d’en faire le choix… Ce n’est pas une question d’envie, mais de possibilités matérielles : plus de professeurs pour des classes plus petites et pour dégager de l’espace aux enseignants afin qu’ils participent effectivement aux réflexions sur les changements pédagogiques à apporter,… A ce niveau, Ecolo propose juste de faire passer de 10 à 14% la part des subventions mises en commun pour être redistribuées… Pas un cent de plus dans l’enseignement, donc, mais du rognage sur le dos de certaines écoles pour donner à d’autres. Quelle vision d’avenir !

    Mais Ecolo pense à l’avenir ! Le parti – qui a désormais bien intégré comment jouer dans la cour des ‘grands’ de ce monde – veut une "école porteuse de sens dans un monde en profonde mutation" juste après avoir préciser que l’école ne devait pas "rester sourde aux besoins socio-économiques de la société". Sans qu’ECOLO ne remette en question les fondements mêmes d’une économie laissée aux mains des rapaces des multinationales, des banques et des actionnaires, prêter grande attention aux besoins socio-économiques de la société, ça veut dire quoi ?

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