Category: National

  • Résultats du Parti Socialiste de Lutte

    C’était la première fois que le Parti socialiste de lutte / Linkse Socialistische Partij participait à cette échelle aux élections. Il s’agissait très certainement d’un défi énorme au vu de nos moyens financiers restreints et de l’attention médiatique minimale qui nous a été accordée, plus particulièrement en Flandre. Notre campagne était surtout basée sur le contenu, sur la popularisation de revendications comme celle des nationalisations sous le contrôle des travailleurs, pour sauver l’emploi, ou encore pour diffuser largement l’idée de la construction d’un nouveau parti des travailleurs. En ce sens, nous ne nous attendions pas à un résultat spectaculaire. Cette campagne a cependant été réussie dans la mesure où nous avons pu renforcer le PSL/LSP. Cela ne signifie cependant pas que nous allons regarder les résultats des votes sans intérêt.

    Nous avons obtenus – sans encore connaître l’intégralité des résultats – 7.954 voix pour le parlement européen avec la liste commune LCR-PSL (0,32%). En 2004, à l’époque où le PSL s’appelait encore le Mouvement pour une Alternative Socialiste (MAS), nous avions obtenus 5.675 voix (0,23%). Pour le collège électoral néerlandophone, nous avons obtenu 9.000 voix (0,24%). Nous avons également eu 10.038 voix pour le parlement flamand (0,24%). Pour les régionales, la liste unitaire bruxelloise PC-PSL-LCR-PH a obtenu 2.042 voix (0,5%).

    Du côté francophone, pour les européennes, le PTB a obtenu 1,16%, le PC 0,31% et CAP-D’Orazio 0,31%. La division a joué un rôle dans ces résultats, mais il existait heureusement une liste unitaire, celle qui a rassemblé la LCR et le PSL. D’autre part, auprès d’une certaine couche, le PTB a pu être vu comme une forme d’alternative, dans les deux collèges linguistiques. Une partie des électeurs a hésité, pour voter en définitive le PTB. Du côté néerlandophone, nous avons reçu moins de suffrages que lors des élections européennes précédentes. Là aussi, la question du PTB a joué, et il existait encore une liste CAP. Le PTB y a récolté 1%, mieux qu’en 2004.

    Un aperçu de nos résultats:

      Élections Européennes:

    • Collège électoral francophone: LCR-PSL. 7.954 voix
    • Collège électoral néerlandophone: LSP. 8.985 voix

      Élections Régionales:

    • Bruxelles: (PC-PSL-LCR-PH): 2.042 voix | 0,5%
    • Liège (PSL): 792 voix | 0,24%
    • Mons (PSL): 411 voix | 0,29%
    • Nivelles (PSL): 305 voix | 0,14%
    • Flandre-Orientale: (LSP): 2.665 voix | 0,28%
    • Flandre-Occidentale (LSP): 2.023 voix | 0,26%
    • Anvers (LSP): 2.735 voix | 0,25%
    • Brabant Flamand (LSP): 1.592 voix | 0,24%
    • Limbourg (LSP): 1.023 voix | 0,19%

    Il est encore trop tôt pour faire un état des lieux des résultats de la gauche au niveau européen. En France, le NPA a obtenu 4,8% sur le plan national. En Irlande, notre camarade Joe Higgins, du Socialist Party, a obtenu un siège au parlement européen.

    Une analyse des résultats dans notre pays et sur le plan européen arrivera dans les prochains jours sur ce site.

  • Soutenez le Parti Socialiste de Lutte le 7 juin, mais aussi après!

    Le PSL/LSP a commencé cette campagne électorale avec des moyens limités, mais avec beaucoup d’ardeur et combativité. Notre objectif était double. Nous voulions d’une part stimuler le débat idéologique auprès de l’homme de la rue, parmi les gens, en mettant en avant un programme de lutte socialiste – voir notre tract – et en diffusant l’idée de la nécessité d’un nouveau parti des travailleurs. D’autre part, nous voulions renforcer notre parti par cette campagne. Avoir un bon programme est qu’une chose – construire une force sous la forme d’un parti pour pouvoir également réaliser ce programme en est une autre!

    Par Els Deschoemacker

    Durant cette campagne, nous vous avons régulièrement tenu informés des dernières nouvelles, de nos points de vue et positions politiques et nous voulons déjà vous remercier d’y avoir accorder de l’intérêt! Sans votre soutien, cette campagne n’aurait pas été possible. A peu près 14.000 personnes ont signé nos listes de parrainage en Belgique pour nos listes régionales (PSL ou PC-PSL-LCR-PH à Bruxelles) ou pour les européennes, que ce soit pour la liste LSP en Flandre ou la liste LCR-PSL en Belgique francophone. Beaucoup de petits dons nous ont permis de presqu’atteindre les objectifs de notre fonds électoral. Des centaines de militants et de sympathisants ont mené campagne dans leur environnement, ont collé nos affiches,… et ont fait de cette manière que le programme du PSL était présent dans les rues de presque toutes les provinces et y était discuté.

    En 2003, le PSL a pour la première fois de son existence pu déposer une liste pour toute la Flandre, notamment pour le Sénat. En 2004, nous avons défendu une liste pour les européennes, tant pour le collège électoral flamand que pour le francophone (toujours à l’époque sous notre ancien nom de Mouvement pour une Alternative Socialiste). En 2007, nous avons participé à la campagne du Comité pour une Autre Politique aux élections pour la Chambre et le Sénat. A l’époque, il n’était question en Wallonie que de Mons et Liège. Cette fois, sous notre propre nom de PSL, nous avons ajouté une liste pour l’arrondissement de Nivelles. A côté de ces listes régionales sous le sigle du PSL, nous avons pu réaliser des listes communes pour les européennes avec la LCR (liste LCR-PSL) et avec le PC et le Parti Humaniste pour les régionales à Bruxelles (liste PC-PSL-LCR-PH).

    Nous avons eu peu de soutien des médias, tout particulièrement en Flandre. Cela limite bien entendu nos chances. Nous espérons toutefois bien entendu rompre ce boycott à terme. Mais nous pouvons déjà être contents du dévouement de tous ceux qui nous ont aidé et des réactions que nous reçues dans la rue. Nous espérons bien pouvoir compter sur votre soutien dans l’isoloir ce 7 juin! Cela ne peut que renforcer le Parti Socialiste de Lutte et nos initiatives avec d’autres.

    Mais les élections ne sont qu’une photographie, qu’un instantané. La lutte continue après les élections. L’existence du système de chômage économique n’a pas pu empêcher les données de chômage de devenir plus alarmantes ces derniers mois, et il faut s’attendre à des records, avec toutes les conséquences sociales qui viennent avec un tel drame. Les partis traditionnels sont en plus en pleine préparation pour nous présenter la note de leur politique, quel que soit le gouvernement finalement formé.

    Dès lors, nous ne vous demandons pas seulement de voter pour les listes auxquelles nous participons et pour nos candidats, mais de sérieusement réfléchir pour rejoindre notre parti et jouer un rôle dans la construction du PSL et dans les mouvements de lutte à l’avenir. Les élections sont évidemment importantes, mais ce n’est pas le seul terrain de lutte. Dans les entreprises, à l’école, dans nos quartiers,… les luttes vont arriver bientôt, luttes pour le droit à l’emploi, pour plus de logements sociaux, pour un enseignement de qualité et abordable, pour des soins de santé pour chacun,… Pour nous, la construction d’un parti n’est pas un but en soi, mais un moyen : un moyen de nous organiser et de propager un programme de lutte.

    Si vous ne voulez cependant pas encore faire ce pas, vous pouvez continuer à nous soutenir et à nous suivre en prenant par exemple un abonnement à notre journal et/ou en donnant un soutien financier sur base mensuelle pour nous aider à récolter notre fonds de lutte!

    Vous avez encore des questions ou des remarques? Vous voulez nous donner votre opinion sur notre campagne ou sur notre programme? Vous voulez nous rencontrer et être invité pour une discussion ou pour nos meetings et activités publiques? N’hésitez pas et prenez contact avec le PSL.

  • Y-a-t-il encore quelqu’un pour engager le débat idéologique ?

    Durant 25 ans, le dogme du marché "libre" était intouchable. Proclamé meilleur système, le marché "libre" était soi-disant le plus favorable au développement de la prospérité. La critique selon laquelle cette prospérité n’était basée que sur des bulles de savon spéculatives était balayée d’un revers de la main. Il semblait pourtant aussi que le gouffre entre riches et pauvres s’approfondissait, tant au niveau mondial qu’en occident. Mais cette tache de beauté devait disparaître à l’aide de temps et de bonne gouvernance. En définitive, ce sont surtout des illusions qui sont nées de la prétendue force créatrice du marché "libre". Au cours des prochaines années, la force destructrice du marché "libre" et du capitalisme va pousser le niveau de vie de la majorité de la population sur une pente dangereuse.

    Point de vue de Bart Vandersteene, porte-parole du PSL/LSP

    Marché "libre" ou dictature du marché?

    "Le marché libre est un grand mensonge. Cela n’existe pas. La confusion entre marché libre et liberté humaine est dangereuse. (…) Cette crise confirme que le monde se trouve sur sa tête, les pieds en haut et la tête vers le bas. Ce qui doit être sanctionné est récompensé, et vice versa. Spéculer est récompensé et travailler est puni. Nous voyons aujourd’hui la nature de ce système, basé sur la privatisation des bénéfices et la socialisation des pertes."Eduardo Galeano, Mo-magazine, 27 mai 2009.

    Le marché "libre" est un grand mensonge, comme le confirme aujourd’hui le système lui-même. Le gouvernement intervient de plus en plus dans ce marché qui n’est pas libre du tout : 80% de la production mondiale et du commerce sont dans les mains de 200 à 300 multinationales. Nous vivons dans un capitalisme de monopoles où les géants de chaque secteur enregistrent des profits absolumment gigantesques et imposent une dictature aux consommateurs et aux employés. Une chose n’est produite que si ces géants peuvent en tirer bénéfice. Notre emploi, notre environnement et notre avenir dépendent donc de la mesure dans laquelle les capitalistes peuvent s’enrichir. Ils nous demandent un jour d’être meilleurs marché par rapport à nos voisins, et demandent à ces derniers le jour suivant d’être encore meilleurs marché. De cette manière, il n’y a qu’un seul gagnant, celui qui détient le sceptre de la dictature néolibérale et pour qui la maximalisation des profits constitue le centre même de l’économie. Au besoin, les capitalistes peuvent encore faire appel à leurs marionnettes politiques pour défendre leurs intérêts.

    Paul De Grauwe, un professeur d’économie, a écrit dans les pages du quotidien flamand De Morgen le 16 mai : "La politique appliquée vis-à-vis de la KBC depuis le mois d’octobre, dès le début de la crise, a comme fil rouge la protection des actionnaires de la KBC. La raison est très simple. Les actionnaires de la KBC sont des familles flamandes politiquement très puissantes chez nous, et elles utilisent leurs réseaux politiques avant tout pour préserver leurs intérêts."

    Avec cette formule, De Grauwe affirme indirectement que les partis traditionnels sont des marionnettes qui défendent les intérêts de l’élite économique du pays. La crise illustre plus clairement que jamais ce rôle joué par les politiciens traditionnels. C’est d’ailleurs peut-être également bien pour cette raison que la fraude fiscale n’a jamais été résolue dans ce pays et qu’il existe deux formes de justice. Tandis que l’approche de la justice est sévère pour les conflits sociaux et la petite criminalité, la criminalité en col blanc et la grosse fraude fiscale ne rencontre que l’impunité.

    Un politique de bac à sable

    Les partis traditionnels dépensent des dizaines de millions d’euros pour leurs imprimés électoraux avec des slogans creux ou de vagues promesses, bien peu souvent réalisées par ailleurs. Des agences de publicité sont engagées pour trouver de bons jeux de mots et créer une certaine image. Les idées et le programme sont devenus des accessoires, des gadgets. C’est normal, tous les partis traditionnels défendent la même politique néolibérale, à quelques très petites nuances près. Malgré la faillite éclatante du libéralisme et du marché "libre", tous les partis classiques restent accrochés à leur propre variante du libéralisme, du marché "libre", pour le défendre ouvertement, réclamer une légère correction – ou une correction verte – ou encore mettre en avant une adaptation raciste.

    Le débat est bien plus présent dans la société, beaucoup plus que ce que l’on peut soupçonner en examinant simplement cette campagne électorale. Les discussions officielles autour de ces élections ne sont pas représentatives de ce qui vit aujourd’hui parmi la population. Les guéguèrres de partis et les noms d’oiseaux servent surtout à cacher le fait que les partis traditionnels n’ont pas du tout de solutions pour cette crise.

    Nous avons besoin d’une alternative au libéralisme

    Le choc avec la réalité ve être très dur les années à venir. Les fonds de pensions tombent en faillite, les prêts hypothécaires sont impayables, un contrat à durée indéterminée devient un luxe, l’incertitude devient la règle, la sécurité sociale et les services publics doivent céder le pas sur le sauvetage des banques et de leurs actionnaires. Ceux qui veulent lutter contre cette logique regardent souvent impuissants la marche des évènements. Parfois, ils ne trouvent même pas de relais dans leur propre syndicat, qui parle une autre langue. Ils n’ont pas de voix à eux dans le débat politique actuel. C’est la dictature du capital qui décide de ce qui est produit, si nous pouvons travailler ou pas, et c’est encore elle qui décide de notre avenir. Nous avons besoin d’une alternative qui se base fondamentalement sur une autre logique, sur une société où les travailleurs et leurs familles peuvent avoir le contrôle sur la richesse produite. Alors, cette richesse pourra enfin être consacrée aux besoins véritables de la collectivité.

    Selon l’idéologie dominante, la chute du mur a prouvé qu’aucune alternative au capitalisme n’est possible. Le libéralisme a lié à cette affirmation que le système nous apporterait à tous la prospérité pour autant que l’on laisse au privé un maximum de liberté.

    La gauche s’est alors trouvée dans une position défensive. Le stalinisme a sombré. Tant pour ses partisans que pour les opposants libéraux, cela signifiait que le modèle socialiste était voué à l’échec. A travers le monde, toutes sortes de mouvements de gauche ont supprimé la référence à une société socialiste dans leur programme. Nous sommes maintenant 20 ans plus tard, c’est le 20ème anniversaire de la chute du mur. Pour l’écrasante majorité des habitants des anciens pays staliniens, le pays tant promis où le lait et le miel devait couler à flots n’est pas devenu une réalité. La crise actuelle confirmera une nouvelle fois que cet espoir était vain. Les Etats staliniens sont devenus des terrains de jeux pour les capitalistes occidentaux. Les piliers de l’économie planifiée ont été pillés à court terme, et la population a pu découvrir une version brutale et maffieuse du capitalisme du marché «libre». Différents sondages d’opinion ilustrent ce constat. En ex-Allemagne de l’Est, 73% des sondés approuvent les critiques de Marx sur le capitalisme et 66% pensent que le socialisme est une bonne idée qui a été incorrectement appliquée.

    Nous avons un grand besoin de débat idéologique. Pour l’emporter dans cette lutte, la gauche a besoin d’une idéologie et d’un programme socialistes capables de répondre aux besoins concrêts de la population tout en expliquant pourquoi le socialisme a échoué au 20ème siècle.

    Remettre le socialisme à l’agenda

    «Durant vingt ans, nous avons essayé avec du contenu. Mais cela ne marche plus aujourd’hui.» Peter Mertens, dans le quotidien flamand De Standaard, le 28 mai 2009.

    Nous souhaitons beaucoup de succès au Parti du Travail de Belgique (PTB) avec leur campagne électorale, mais nous ne partageons pas avec eux cette opinion selon laquelle le contenu serait subordonné à la forme. Nous pensons que la gauche a plus que jamais besoin de contenu pour pouvoir offrir une alternative face à la crise du libéralisme.

    Un sondage d’opinion rendu public début avril a révélé que 53% des américains sont partisans du capitalisme, 20% affirment que le socialisme est un meilleur système et 27% disent ne pas être en mesure de répondre à cette question. Beaucoup d’observations peuvent être faites sur cette base. Mais le fait qu’une minorité importante d’Américains ne se dit pas partisane de ce système illustre que la recherche d’une alternative au capitalisme se développe.

    La force destructrice du marché «libre» et du libéralisme est visible pour chacun. Ce n’est que l’intervention massive des autorités qui a évité un scénario «1929». Avec cette crise, le néolibéralisme prouve sa totale incapacité de tenir compte des besoins de la classe des travailleurs (soit ceux qui travaillent maintenant, sont sans emploi, retraité,…). A la recherche d’une alternative, de plus en plus de personnes voudront en savoir plus sur le socialisme. Nous ne pouvons que leur conseiller d’aller suffisamment loin dans leur recherche. Caroline Gennez, la dirigeante du SP.a, a défini son socialisme comme étant une «une forme évoluée du libéralisme». Dans les faits, les mesures proposées par le PS illustrent que Di Rupo et Compagnie ne pensent pas différemment. De son côté, le comité national républicains, aux Etats-Unis, a voté ce 20 mai une résolution dans laquelle ils demandent aux démocrates «d’arrêter de pousser le pays en direction du socialisme.»

    La campagne électorale du Parti Socialiste de Lutte n’est peut-être pas assez attractive pour les médias selon les normes actuelles défendues par les médias classiques. Mais nous mettons en avant des idées, un programme et une idéologie. Les réactions et le soutien que nous avons obtenu dans la rue ont été très encourageants. Notre campagne idéologique et les listes auxquelles nous participons n’ont pas pu trouver une large entrée dans les médias. Pour l’instant, malheureusement, nos possibilités électorales sont très très réduites. Néanmoins, nous avons apporté de l’idéologie dans cette campagne, et nous avons aussi stimulé le débat sur la manière d’en finir avec l’avidité capitaliste. Pour cela, nous avons besoin d’une société socialiste.

  • COMMUNIQUE DE PRESSE: Au pays du trèfle et de la Guiness, la gauche radicale pourrait faire une percée inattendue

    Longtemps désignée comme le Tigre celtique pour sa croissance économique record, l’Irlande a été frappée de plein fouet par la crise économique. Le chômage y explose et le mécontentement social grandit rapidement. Les Irlandais semblent vouloir retourner la note au gouvernement en place à l’occasion des élections européennes. Selon les derniers sondages, les deux partis au pouvoir ne recueilleraient que 23%. Par contre, le Socialist Party est crédité de 9% dans la circonscription de Dublin.

    Communqué de presse du PSL

    Le Socialist Party irlandais n’a rien à voir avec le PS francophone. Il s’agit d’un parti de la gauche radicale, emmené par Joe Higgins, ancien député et porte-parole du Non au Traité de Lisbonne lors du referendum de 2007. Le SP irlandais est lié en Belgique au Parti Socialiste de Lutte / Linkse Socialistische Partij (PSL/LSP) qui se présente lui aussi aux élections européennes ainsi qu’aux élections régionales.

    Cette percée attendue du SP – à côté de celle du Nouveau parti Anticapitaliste d’Olivier Besancenot en France, de Die Linke en Allemagne, du Bloc de Gauche au Portugal,… – est un des indices du développement d’une nouvelle gauche anticapitaliste et de la montée de la résistance contre l’Europe des patrons et des banquiers, cette Europe qui met en œuvre les privatisations et le démantèlement des services publics et qui encourage la flexibilité à outrance et la précarité pour les travailleurs.

    Voir aussi: L’establishment politique s’attend à une punition – les marxistes à 9% dans les sondages à Dublin


    Le Comité pour une Internationale Ouvrière, CIO

    Le Socialist Party est la section irlandaise du CIO.

    Le capitalisme est un système mondial et il doit être combattu à la même échelle. C’est pourquoi le Parti Socialiste de Lutte fait partie d’une organisation marxiste internationale: le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), un parti mondial actif sur tous les continents. Notre lutte en Belgique s’inscrit dans le cadre d’une lutte des travailleurs du monde entier pour un société socialiste car si la révolution socialiste éclate sur le plan national, elle se termine sur l’arène internationale. La démocratie ouvrière et la planification socialiste de la production ne peuvent se limiter à un seul pays. C’est d’ailleurs l’isolement de la Russie soviétique qui a conduit à sa dégénérescence à partir de 1924.

  • “La crise remet les luttes révolutionnaires à l’ordre du jour”

    Une interview de Gustave DACHE, ancien délégué à Caterpillar et Citroën et candidat d’ouverture du PSL sur la liste LCR-PSL pour les européennes (dernier effectif). Gustave a, entre autres, participé à plusieurs occupations d’usines et à la "grève du siècle" de 60-61.

    Interview réalisée par Elisa De Noël et Benjamin (Mons)

    Gustave, comment vois-tu l’avenir ?

    "Aujourd’hui, on est dans la crise du capitalisme la plus profonde que nous ayons connu. On essaie de nous faire croire que c’est passager, mais moi je n’y crois pas du tout. Mais ce n’est pas parce que le capitalisme est en crise qu’il va s’autodétruire de lui même, ça, ça ne s’est jamais vu et ça ne se verra jamais. Pour pouvoir mener une bataille avec la classe ouvrière contre le système capitaliste, il faut un parti marxiste révolutionnaire décidé à lutter, non seulement en paroles, mais surtout en actes, et il faut le construire dès aujourd’hui. Sans une bonne préparation, on passera encore une fois à côté d’une chance historique, comme celle de 60-61. Demain, nous connaîtrons des mouvements de plus en plus combatifs de la classe ouvrière, des mouvements renouant avec les traditions révolutionnaires du mouvement ouvrier."

    "En 60-61, on pouvait renverser le système capitaliste, ou du moins tenter de le faire. Il y avait un parti qui se disait marxiste révolutionnaire à l’époque, mais moi je ne l’ai pas vu, ou plutôt je ne l’ai vu que dans les écrits. Mais dans la lutte, pas du tout. Et pourtant, moi aussi, je faisais partie de ce parti…! Il y a eu beaucoup de discussions à l’intérieur parce que les travailleurs voulaient l’affrontement généralisé contre la bourgeoisie. Mais celui-ci n’a pas eu lieu car les appareils réformistes ont freiné le mouvement. Et les “marxistes révolutionnaires” de l’époque ont capitulé devant la tendance réformiste animée par André Renard."

    "Aujourd’hui, la situation est encore plus favorable. La crise dans laquelle nous allons rentrer va concrétiser tout cela et faire apparaître le potentiel révolutionnaire de la classe ouvrière. Un mouvement comme le PSL doit se préparer à la lutte pour le pouvoir. Attention, ça ne veut pas dire qu’il va falloir sortir demain dans la rue avec des armes et crier «Vive la révolution!», ce n’est pas ça. Il faut participer aux élections, être présent dans les luttes et en même temps être prêt pour demain, anticiper le moment où il faudra porter l’assaut frontalement contre le capitalisme."

    "Alors, évidemment, je ne suis pas un prophète et je ne peux pas dire si la situation va se développer précisément comme ci ou comme ça. Mais il n’empêche que les conditions d’aujourd’hui sont ce qu’elles sont et que, la situation continuant de s’aggraver, les travailleurs n’auront pas d’autres choix. Aujourd’hui comme hier, il suffit au départ d’une petite organisa-tion, contrairement à ceux qui disent toujours qu’une petite minorité n’est pas capable de jouer un rôle important, pour justifier leurs erreurs et leurs échecs. Pour moi, il est clair qu’une petite minorité peut jouer un rôle important. On peut déjà le voir dans les luttes ordinaires actuelles : il suffit parfois d’un militant qui propose une occupation et toute l’usine suit. Un militant peut faire toute la différence avec une bonne proposition, qui va dans le sens de la lutte et qui ne soit pas une chose farfelue qui ne tient pas la route. Les jeunes pourraient se dire qu’ils n’ont pas d’expérience, mais l’expérience vient au travers de la lutte, et ça va très vite parce que l’expérience sur le terrain progresse à la vitesse de la lumière."

    "Sur 15 jours de temps dans une lutte, on a parfois appris plus qu’avec 10 ans de lecture."

    Tu dis qu’on apprend dans les luttes, contre quoi mettrais-tu en garde les jeunes camarades?

    "La première erreur à ne pas commettre, c’est de se couper des masses. Traditionnellement, les masses ouvrières se dirigent toujours vers leurs organisations traditionnelles. C’est ce qui s’est passé en 60. A l’époque, le PS avait encore une vraie base ouvrière. Les militants d’avant-garde ou qui prétendaient l’être ont renforcé le courant vers les organisations ouvrières traditionnelles, parce qu’on ne pouvait pas aller contre ce courant-là. On ne pouvait pas se couper des masses, on devait aller dans leurs sens. Et inévitablement, elles se tournent vers les organisations dans lesquelles elles se reconnaissent parce qu’elles n’ont rien vu d’autres et qu’elles n’ont pas de grand parti révolutionnaire de masse qui existe depuis suffisamment de temps pour avoir fait ses preuves."

    "Les masses se dirigent donc vers leurs directions traditionnelles et notre rôle est de les accompagner. Mais au moment où elles se rendent compte des inepties et du rôle de frein des organisations traditionnelles, qu’il faut d’ailleurs dénoncer, une fois que les masses ont compris dans la lutte que ces directions-là les freinent, alors le parti marxiste révolutionnaire doit jouer son rôle avec des idées claires et des perspectives de renversement du système capitaliste et de prise du pouvoir par les travailleurs. Pour cela, il ne faut pas nécessairement être nombreux, mais avoir les reins solides politiquement. La grande erreur serait alors de suivre les belles paroles des organisations traditionnelles et de se mettre à l’abri derrière elles."

    "C’est l’erreur que les organisations qui se disaient marxistes révolutionnaires ont commise en 60-61, et ceux qui disent qu’on n’était pas assez nombreux, que les conditions n’étaient pas mûres, c’est de la foutaise. La réalité était tout autre. Dès le début, la classe ouvrière s’est mobilisée indépendamment des organisations traditionnelles, elle a imposé la grève et construit des comités de grève partout."

    "Et même si la grève de 60-61 s’est produite il y a longtemps, la classe ouvrière n’est pas depuis lors restée les bras croisés, elle n’est pas restée inerte. La lutte des classes, ce n’est pas tous les jours des bagarres de rue à coups de boulons ou de pavés. La lutte de classes, c’est aussi dans les usines, dans les manifestations, les 1er Mai et tout ça."

    Quelle est la revendication du PSL qui te tient le plus à cœur ?

    "Il faut toujours, et maintenant plus encore, avoir l’objectif de la prise du pouvoir. Mais va dire aux ouvriers demain qu’il faut prendre le pouvoir… Donc, on a besoin d’un programme de transition entre le système capitaliste et la révolution, un programme qui comprend des points comme la nationalisation sous contrôle ouvrier."

    "Mais bon, il y a le programme comme moyen de transition, une sorte de pont pour passer sur l’autre rive, et puis il y a ceux qui considèrent que le programme est une fin en soi, genre une fois qu’on a les nationalisations, c’est bon. Là est l’erreur."

    Que dirais-tu aux gens qui ont des préjugés assimilant révolution et violence?

    "En principe, le père de famille n’est pas violent, il n’est pas non plus pour la révolution violente, il n’y a personne qui est pour cela, nous non plus d’ailleurs. Un révolutionnaire n’est pas là pour la violence."

    "Mais au cours de la lutte, à certains moments, j’ai vu des pères de famille paisibles, qui avaient deux enfants ou trois, qui ne s’exprimaient pas beaucoup mais qui, quand le mouvement était là, étaient plus révolutionnaires que les révolutionnaires! Ce qu’il y a derrière, c’est que suivant la condition dans laquelle tu te trouves, ta vision change. C’est normal que, dans la situation actuelle, d’apparence paisible, si tu vas demander à quelqu’un s’il est révolutionnaire, il va te répondre que non. Mais j’ai connu beaucoup de camarades qui n’étaient pas révolutionnaires, mais quand il y avait de la bagarre, étaient à la tête du combat. C’est donc les conditions objectives dans lesquelles on est qui font qu’on devient révolutionnaire ou qu’on devient violent."

    "Parce qu’à la violence de la réaction, tu ne peux répondre que par la violence révolutionnaire. Ou alors tu te laisses faire, mais ce n’est pas possible. Quand les conditions objectives ne sont pas présentes, en tant que révolutionnaire, on te voit comme un mec bizarre. C’est un peu comme ça qu’on me voyait, parce que dans les assemblées syndicales, j’étais un peu dynamique. Les gens disaient : «Roooah, Gustave, c’est un révolutionnaire…» Tu vois?"

    "Mais petit à petit, j’ai gagné de l’audience auprès de la classe ouvrière et quand tu arrives dans une situation insurrectionnelle, ce sont des éléments pareils qui peuvent être importants et jouer un rôle. En ‘60, les premières manifestations étaient paisibles, mais seulement jusqu’à un certain point."

  • CAMPAGNE LCR-PSL: toutes les vidéos

    Au cours de cette campagne électorale, plusieurs vidéos ont été réalisées, abordant différents aspects du programme défendu par la liste LCR-PSL ou plus particulièrement sur le programme que défend le PSL pour les élections régionales. Elles sont rassemblées ci-dessous.


    Interview d’Eric Byl sur le programme du PSL

    Au meeting de lancement de notre campagne électorale en avril, Pablo a réalisé une interview d’Eric Byl, secrétaire général du PSL/LSP, au sujet de notre campagne électorale et des revendications centrales du PSL.

    Par Pablo V, PSL


    CLIP de campagne de la liste LCR-PSL

    Présentation de Céline Caudron (LCR), et de Karim Brikci (PSL), respectivement première et second candidats sur la liste LCR-PSL pour les européennes, qui présentent différents points de programme.

    Par Chris Den Hond, LCR


    Dépôt de la liste LCR-PSL à Namur

    Le 10 avril 2009, nous avons été déposer au Palais de Justice de Namur les milliers de signatures de parrainage validées nécessaires pour pouvoir présenter une liste aux européennes. Cette vidéo comprend des interviews de Céline Caudron, LCR, tête de liste LCR-PSL; de Nadine Mertens, PSL, 4e effective LCR-PSL et tête de liste PSL pour les régionales à Nivelles; d’Elisa De Noël, PSL, 3ème suppléante LCR-PSL et tête de liste pour les régionales à Mons et enfin de Freddy Dewille, LCR, dernier suppléant LCR-PSL.

    Par Chris Den Hond, LCR


    Soutien international à la liste LCR-PS

    Avec notamment une interview de Virginie Prégny, membre du Nouveau Parti Anticapitaliste en France et du courant Gauche Révolutionnaire, notre organisation-soeur en France.

    Par Chris Den Hond, LCR


    Conférence de presse de la liste LCR-PSL

    La liste LCR-PSL (n°24 au scrutin européen) avait organisé une conférence de presse le mercredi 29 avril devant les panneaux d’affichage électoraux d’Etterbeek. Le programme a été présenté par 4 candidats, ainsi qu’une action de protestation contre l’abus de pouvoir des MR, PS, CDH et ECOLO qui s’octroient le monopole des panneaux d’affichage électoral.

    Par Chris Den Hond, LCR


    Olivier Besancenot soutient la liste LCR-PSL

    Olivier Besancenot, porte-parole du Nouveau Parti Anticapitaliste NPA en France, soutient "avec enthousiasme" la liste LCR-PSL pour les élections européennes en Belgique.

    Par Chris Den Hond, LCR


    Interventions au meeting LCR-PSL du 15 mai dernier

    Voici les vidéos des 4 interventions qui ont pris place au meeting commun de la LCR et du PSL qui s’est déroulé juste après la manifestation de la Confédération Européenne des Syndicats à Bruxelles le 15 mai dernier. Hélas, l’intervention de notre camarade Bart Vandersteene n’est pas complète, il manque la partie consacrée à l’importance d’un programme de transition pour faire le pont entre les exigences directes et la nécessité cruciale de la construction d’une société socialiste. Bart avait à cet effet pris exemple sur l’affiche du PSL.

    Vidéos par Chris Den Hond, LCR

  • VIDEO: interventions au meeting LCR-PSL du 15 mai dernier

    Voici les vidéos des 4 interventions qui ont pris place au meeting commun de la LCR et du PSL qui s’est déroulé juste après la manifestation de la Confédération Européenne des Syndicats à Bruxelles le 15 mai dernier. Hélas, l’intervention de notre camarade Bart Vandersteene n’est pas complète, il manque la partie consacrée à l’importance d’un programme de transition pour faire le pont entre les exigences directes et la nécessité cruciale de la construction d’une société socialiste. Bart avait à cet effet pris exemple sur l’affiche du PSL.

    Vidéos par Chris Den Hond, LCR

  • Conférence de presse de la liste LCR-PSL avec Olivier Besancenot

    Hier, la liste LCR-PSL a tenu une conférence de presse à Tournai, en présence d’Olivier Besancenot (NPA), de la tête de liste du NPA pour le Nord-Ouest Christine Poupin, de Céline Caudron (LCR), première candidate sur la liste LCR-PSL pour les européennes et de Nicolas Croes (PSL), premier suppléant sur la liste du PSl pour les régionales à Liège. Après avoir répondu à quelques question et accordé une interview au Soir, nous sommes partis pour un meeting du NPA à Lille particulièrement intéressant.

    Photos par Mandy (Liège)


  • RETOUR VERS LE FUTUR: Val Duchesse et Plan Global

    Puisque les économistes et les analystes semblent d’accord pour dire que les nouveaux plans d’austérité pourraient être encore plus durs que le Plan Global de ’93 ou celui de Val Duchesse en ’86, ce n’est pas inutile de revenir sur ce que furent ces plans, histoire de voir ce qui nous attend…

    Par Geert Cool

    Le Plan de Val Duchesse

    En 1986, Verhofstadt, alors ministre du Budget, affirme vouloir économiser 140 milliards de francs (3,5 milliards d’euros), notamment sur la sécurité sociale et l’enseignement. Il veut reporter l’âge de départ à la retraite à 65 ans pour tout le monde, "rationaliser" l’enseignement supérieur et "responsabiliser" les services publics,…

    Ce nouveau plan d’économie vient à la suite d’une série de mesures qui ont déjà taillé durement dans les salaires et les allocations depuis quatre ans. La longue période d’instabilité et de crise politique de 1978 à 1981 – qui a suivi plus de 15 ans de coalition chrétienne socialiste soutenue par les deux syndicats – a en effet mené à un nouveau compromis historique : un gouvernement chrétien-libéral Martens-Gol-Verhofstadt soutenu par la CSC/ACV de Jef Houthuys.

    Lors d’une première attaque contre les fonctionnaires en 1983, la FTGB/ABVV s’est retrouvée seule, ce qui a mené le mouvement de grève générale dans les services publics à une défaite. Le journal britannique Financial Times en a conclu que ce gouvernement pourrait rester en place tant qu’il pourrait compter sur le soutien ou la passivité d’au moins un des deux syndicats.

    La politique néolibérale du gouvernement Martens-Gol-Verhofstadt est brutale : elle se traduit par une diminution des salaires de 12% à 15% en moyenne et une diminution de 20% des allocations, notamment par le biais de plusieurs sauts d’index. Dans le même temps, les profits des entreprises augmentent de 57%.

    L’annonce du plan de Val Duchesse mène à une manifestation nationale de la FGTB/ABVV le 31 mai 1986. La direction y attend 100.000 personnes, mais ce sont 200.000 personnes qui répondent présent. Houthuys et la direction nationale de la CSC/ACV sentent que la pression sur leurs permanents devient trop grande. Ils finissent par faire tomber Verhofstadt et la coalition chrétienne-libérale quelques mois après.

    Le Plan Global

    Revenus au gouvernement avec les chrétiens en 1987, les partis socialistes poursuivent la politique “d’assainissement”. En 1993, c’est au tour de Dehaene, alors Premier ministre, de frapper avec son Plan Global.

    Celui-ci entre dans le cadre de la politique d’austérité imposée au niveau européen par le Traité de Maastricht fraîchement signé. Partis chrétiens et socialistes concoctent un plan d’assainissement de 500 milliards de francs (12,5 milliards d’euros) qui passe entre autres par une refonte de l’index (avec l’introduction de l’index-santé) et un blocage des salaires. Sous la pression de la base, la réponse est la plus grande grève générale depuis 1936. Mais les directions syndicales ne veulent pas d’une chute du gouvernement et freinent le mouvement.

    Au parlement, tous les députés chrétiens et socialistes votent en faveur du Plan Global. Le mouvement contre celui-ci s’éteint dans une mort silencieuse.

    Deux leçons

    On peut tirer de ces événements deux leçons importantes pour la résistance contre les plans d’austérité à venir. Nous avons besoin de syndicats démocratiques et combatifs qui opposent un front uni aux attaques. Et l’absence d’une représentation politique affaiblit la résistance des travailleurs. Si ces leçons sont tirées et que des avancées sont faites sur ces deux points, des victoires seront possibles à l’avenir.

  • PLAN D’AUSTERITE: Ca va faire mal après les élections

    Tous les partis traditionnels sont d’accord : la crise économique va mener à un déficit budgétaire record. Les revenus des contributions vont baisser : si les revenus de la plupart des gens actifs sont aisément vérifiés et le paiement de leurs impôts étroitement contrôlé, le gouvernement, avec Reynders aux Finances, accepte par contre sans problème que les entreprises soient plus “créatives” avec les impôts pour en payer toujours moins.

    Par Peter Delsing

    e, les dépenses pour le chômage et la sécurité sociale augmentent par contre rapidement. Le déficit de la sécurité sociale pourrait monter cette année à presque 2 milliards d’euros. Comme c’est le cas pour beaucoup d’estimations économiques ces derniers temps, il est fort probable que celle-ci devra encore être revue à la hausse. Sans les réductions de charges sociales patronales qui atteignent 5 à 6 milliards d’euros par an, la situa-tion financière de la sécurité sociale serait évidemment bien plus saine. Comme dans le cas des milliards versés pour les banques, la logique est claire : les bénéfices sont pour le secteur privé, les charges pour la collectivité.

    De son côté, le nouveau gouvernement Van Rompuy doit revoir les prévisions économiques à la baisse. Il y a quelques semaines, il se basait encore sur le pronostic d’une décroissance de 1,9%. Aujourd’hui cela semble encore trop optimiste. Selon le FMI, nous allons atterrir dans “une récession profonde” où la croissance négative atteindrait les -2,5%. Les banques ING et KBC sont encore plus pessimistes : leurs analystes prévoient respectivement une décroissance de 2,7 et 3,2%. Van Rompuy est bien décidé à garder le silence jusqu’aux élections. D’autres avancent de noirs scénarios au sujet des mesures à venir. Le Conseil Supérieur des Finances (CSF) estime que le déficit budgétaire atteindra 4,5 ou même 5% du PIB dans les prochaines années. Ce qui ferait entre 15 et 17 milliards d’euros. Selon le journal De Standaard, nous allons vers “la mère de tous les plans d’austérité”. Le CSF conseille “d’assainir” 3,7 milliards d’euros par an pendant quelques années, ce qui représente une somme bien plus élevée que le Plan Global de 1993 (voir l’article qui sera publié demain).

    Cela s’ajoute au fait que la protection sociale a été fortement réduite. La pauvreté en Belgique, qui atteint aujourd’hui 15%, a triplé depuis les années 1980. Est-ce que ce taux va atteindre 20 ou 25% dans les prochaines années ? Dans la presse, on peut déjà lire des appels à porter l’âge de la retraite à 67 ans. Et cela, à un moment où les sondages montrent que 47% des travailleurs belges éprouvent des problèmes de stress à cause de la charge de travail trop élevée. 21% des retraités sont pauvres. Comment pourrait-on encore “assainir” les pensions ? Il serait plutôt nécessaire de les augmenter à un niveau correct mais cela exige le choix politique d’aller chercher l’argent là où il se trouve : chez les capitalistes et les grands actionnaires qui contrôlent la moitié de la richesse du pays.

    Les dépenses dans les soins de santé seront également touchées par les assainissements. Nous payons déjà personnellement un tiers des frais de santé et cette proportion risque encore d’augmenter. Faute d’un refinancement public de l’enseignement et des soins de santé, l’accès à ces services devient de plus en plus coûteux. Si les gouvernements doivent encore couper dans l’enseignement, le danger d’une forte augmentation des coûts d’inscription dans l’enseignement supérieur devient réel. L’enseignement deviendra un privilège pour les riches, directement au service du monde patronal, et non tourné vers le développement général de l’individu ou de la société.

    Les discussions sur une scission communautaire de la sécurité sociale (en tout ou en partie) seront utilisées pour diviser et affaiblir la riposte des travailleurs et pour pouvoir ainsi “assainir” davantage. Cela se voit clairement dans l’enseignement, déjà “scissionné” et tout aussi attaqué des deux côtés. Les travailleurs doivent s’opposer à ce rideau de fumée communautaire. Nous ne devons pas nous laisser entraîner dans une lutte nationaliste pour gérer les déficits produits par un capitalisme en crise.

    Rudy De Leeuw (président de la FGTB) a raison lorsqu’il dit qu’il est impossible “d’assainir” encore plus sur le dos des travailleurs et des pauvres. Mais, s’ils le pensent vraiment, lui et les autres dirigeants syndicaux devraient arrêter de négocier les mesures “d’accompagnement social” des plans d’assainissement et des restructurations d’entreprises et organiser une véritable opposition aux plans de régression que les gouvernements vont nous imposer à tous les niveaux au cours des prochaines années. Il nous faut un plan d’action solide couplé à une réponse idéologique claire au capitalisme décrépit : c’est la seule façon d’éviter un retour aux années 1930 avec leur chômage et leur appauvrissement massifs.

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