Category: National

  • Une campagne pour aller voter en écartant les petites listes? ‘‘Vous ne voulez pas voter le 13 juin? Parlons-en.’’

    Une campagne pour aller voter en écartant les petites listes?

    C’est le thème d’une rencontre-débat qui se déroulera demain à Charleroi avec Paul Magnette et Elio Di Rupo. Ces derniers ont fort bien compris que dans ce contexte, face aux crises politique et économique, il y aurait un grand nombre d’abstentions, d’où cette campagne pour aller voter, mais surtout pas pour autre chose que pour les partis traditionnels!

    Communiqué de presse du PSL

    Le PS a fait le choix d’élections antidémocratiques et refuse qu’une liste de gauche puisse se présenter. N’importe quel argument est utilisé à cet effet, comme pour la liste que le PSL essaye de former avec d’autres, notamment le Parti Communiste.

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    > Déclaration du PSL pour les élections.
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    Paul Magnette dit que le PS ne connaît pas ces petits partis. En ce qui nous concerne, c’est très certainement faux. De plus, par le passé, nous avons systématiquement été capables de récolter nos 15.000 signatures dans toute la Belgique. Le PSL est d’ailleurs l’une des deux formations démocratiques à l’avoir fait lors des précédentes élections. Mais cette fois-ci, le temps nous manque.

    Le PS soutient-il une législation électorale antidémocratique qui rend toute participation électorale dépendante du bon vouloir de parlementaires installés ? Craint-il que les électeurs puissent disposer d’un autre vote de gauche ? En avril dernier, nous avons fêté le 125e anniversaire de la création du Parti Ouvrier Belge. Que penseraient les fondateurs du POB d’une telle décision, eux qui se sont battus corps et âme pour le suffrage universel ? Ils ne pourraient en aucun cas se reconnaître dans cette attitude.

    Le PS de même que les autres partis traditionnels francophones vont tenter, dans ces élections et dans le débat sur la question nationale, de se présenter comme les garants des droits démocratiques. Pourtant, les partis représentés au CA de la RTBF (PS, MR, CDH, Ecolo) viennent de décider qu’il n’y aurait aucun débat avec les petites formations!

    Nous serons présents demain au débat de Charleroi et continuerons par la suite à dénoncer ces manœuvres antidémocratiques.

    Charleroi : Action de protestation à 18h00 suivie d’une conférence de presse, devant la Brasserie de l’Eden (3, Boulevard Jacques Bertrand à Charleroi)

  • Flamands, Wallons? Nous sommes tous Grecs!

    Alors que la population grecque lutte contre ‘le marché’ et les énormes assainissements imposées par le FMI, l’élite politique belge tente de monter les Flamands contre les Wallons et vice-versa. En Flandre, la N-VA se trouve au plus haut, et les partis traditionnels ne veulent pas perdre leur face communautaire. Les médias vont tout faire pour nous enfoncer dans le crâne que ces élections concernent BHV et, plus largement, la question d’une réforme d’Etat. Mais ce qui se passe aujourd’hui à Athènes a bien plus à voir avec ces élections que BHV.

    Article traduit du blog de Jonas Van Vossole (tête de liste du PSL en Flandre Occidentale si nous parvenons à nous présenter…)

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    “Un climat révolutionnaire”

    Le commissaire européen Karel De Gucht a ainsi qualifié la situation qui se développe en Grèce. C’est selon lui le problème actuel le plus important pour l’eurozone. Il appelle l’Europe à prendre garde que ne se développe “aucun climat révolutionnaire en Grèce capable de ruiner tous nos plans.”
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    Tous les pays de l’Union Européenne tentent de faire reporter la crise du capitalisme sur les épaules de la population travailleuse. Tout d’abord, on a dû aider les banques, et leurs responsabilités sont devenues des responsabilités d’Etat. Maintenant, les gouvernements doivent gérer cela, et ils veulent faire payer la facture aux travailleurs, aux chômeurs, aux fonctionnaires,… Ils n’ont en tête que le “marché”, ou plutôt ces mêmes spéculateurs à la base de la crise actuelle qui ont investis dans les banques qu’il a fallu que les Etats aident.

    Par la suite, l’Islande et l’Irlande ont été les premiers à vouloir appliquer de sévères assainissements, et c’est maintenant au tour des pays d’Europe du sud. Les gouvernements, avec le FMI et l’UE, font tout ce qui est possible pour favoriser les spéculateurs. Tous les acquis sociaux doivent céder la place à la dictature des agences de notation, du FMI, de l’EU et du capital financier international. Les Grecs et les Portugais doivent recevoir de moindres salaires (des salaires de 500-700 euros) et voient fondre leurs économies et leurs avantages sociaux. Les services publics sont sous le feu d’attaques nourries: santé, enseignement, transports publics, poste, etc. Malgré la crise, ce sont les mêmes vielles recettes néolibérales qui sont appliquées : assainissements, privatisations et flexibilisation.

    En Belgique, nous devons nous attendre aux mêmes recettes après les élections. Derrière les rideaux du communautaire et des parlotes politiciennes se trouve une forte homogénéité entre les grands partis, des deux côtés de la frontière linguistique. Tous, du Vlaams Belang au PS, veulent faire payer la crise à la population, d’une façon ou d’une autre, avec des assainissements et des gels de salaires. Les ouvriers, les employés, les fonctionnaires, etc. et leurs familles doivent lutter contre les conséquences d’une crise dans laquelle ils n’ont aucune responsabilité.

    Les plans d’austérité que nous voyons en Grèce nous attendent en Belgique. Les politiciens de notre pays sont déjà en train d’aiguiser leurs couteaux pour trancher dans le vif. Nous savons déjà qu’après ces élections arriveront de nouvelles mesures d’austérité du style du Plan Global de 1993.

    Nous ne devons pas attendre avant de commencer à organiser la résistance. C’est dans ce cadre que nous allons prendre part à ces élections. Comme, en Grèce, nous devons lutter contre les gouvernements qui représentent la crise capitaliste. Les travailleurs et les jeunes flamands, wallons et à travers toute l’Europe ont les mêmes intérêts et doivent mener la même lutte. Nous sommes tous Grecs!

  • Travailler plus longtemps pour payer leur luxe ?

    Fini la crise pour les top-managers de ce pays. L’année passée, ils ont été augmentés de 23,4%, pour atteindre une moyenne salariale annuelle de 2,27 millions d’euros (1). En travaillant 45 ans pour un salaire normal, on gagne moins que ce qu’un de ces dirigeants gagne en un an (2). Au même moment, le patronat se plaint des ‘‘coûts’’ que représentent nos salaires.

    Par Geert Cool

    L’argument selon lequel nos pensions seraient impayables n’est qu’un mensonge. Il ne tient aucun compte de la diminution du nombre de jeunes ce qui fait que la répartition entre actifs et inactifs reste stable, et encore moins de l’augmentation de la productivité. Nous vivons peut-être bien plus longtemps qu’avant, et sommes donc pensionnés plus longtemps, mais, pendant que nous travaillons, nous produisons aussi beaucoup plus qu’avant. Si la caisse des pensions (et de la sécurité sociale) a des trous, c’est à cause de tous ces cadeaux offerts au patronat. Pour 2010 seulement, le patronat peut compter sur 4,9 milliards d’euros, uniquement à partir de diminutions de cotisations patronales. Tous cadeaux confondus, on parle d’un don de presque 9 milliards d’euros! (3)

    Tous les partis traditionnels veulent nous faire travailler plus longtemps. Le CD&V prône la condition d’une carrière de 45 ans pour accéder à une pension complète. Les autres partis veulent s’en prendre à la prépension, et le ministre des pensions Michel Daerden (PS) n’est pas en reste. Tous plaident pour ‘‘activer’’ les chômeurs âgés, c’est à dire leur faire la chasse.

    Leurs projets nient la réalité douloureuse des licenciements massifs qui touchent les travailleurs. Pour ces derniers, la crise est loin d’être finie. Maintenant, les chômeurs plus âgés doivent même essayer de s’en sortir avec des boulots d’intérim. En dix ans, le nombre de plus de 45 ans en intérim a doublé pour atteindre 12% des intérimaires! En Wallonie, 40% des jeunes seraient sans emploi en 2011. Dans ces conditions, pourquoi donc faire travailler plus longtemps les travailleurs âgés ?

    Nous revendiquons une répartition des emplois disponibles pour répondre aux attentes de l’armée grandissante de chômeurs. Comment faire? Nous plaidons pour la diminution du temps de travail, la diminution des cadences et l’instauration d’un système de (pré)pensions qui permette aux pensionnés d’avoir droit à une pension légale décente.

    Si on nous ‘demande’ aujourd’hui de travailler plus longtemps, ne nous leurrons pas, c’est pour payer les cadeaux au patronat. Les entreprises cotées en Bourse ont réalisé l’an dernier un profit de 14 milliards d’euros, et 3,8 milliards d’euros ont de suite été versés en dividendes aux actionnaires. Et à ce moment, les top-managers étaient déjà passés à la caisse. Pour les grandes entreprises, les banques et les grands actionnaires la crise est finie. Ils peuvent se préparer pour la nouvelle édition de la Millionaire Fair, une foire pour les super riches qui se déroulera fin septembre à Anvers.

    Ils pourront y jeter un œil sur les dernières nouveautés concernant les voyages de luxe, sur les yachts dernier cri, etc. pendant qu’au même moment on exige de nous le paiement de la facture de la crise.

    Ça suffit ! Nous ne voulons pas payer la crise! Ce sont eux les responsables! Résistons en nous organisant sur les lieux de travail, dans les quartiers, dans les écoles,… mais aussi sur le plan politique. Les partis traditionnels veulent s’en prendre à nos pensions pour sauvegarder les profits et le luxe: il est temps de construire notre propre parti.

    Il faut un nouveau parti des travailleurs ! Le PSL veut coopérer à chaque pas vers une telle initiative. Rejoignez-nous!


    1. Chiffres des salaires des managers des entreprises du Bel 20. L’Echo, 8 avril.
    2. Travailler pendant 45 années pour un salaire mensuel de 2.500 euros brut avec treizième mois et prime de vacances donne à peu près 1,5 million d’euros.
    3. Rapport du CCE, http://www.ccecrb.fgov.be/txt/nl/doc09-1500.pdf.
  • Partager les richesses, au lieu de diviser les travailleurs !

    Surenchère communautaires = Nous diviser pour assainir sur notre dos!

    Pour l’unité des travailleurs et le socialisme contre le chaos capitaliste

    Trois années de chaos et de misère. Trois années de bagarres sur le plan national pour un district électoral. Trois années aussi au cours desquelles le niveau de vie et le pouvoir d’achat du simple travailleur ont souffert sans que les partis établis n’y accordent la moindre attention, qu’ils soient au gouvernement comme dans l’opposition. Personne ne doit donc être étonné qu’un large sentiment antipolitique frappe le pays.

    Déclaration du PSL, supplément à l’édition de mai de Lutte Socialiste

    Le PSL a décidé de participer à ces élections s’il est possible de rassembler les signatures nécessaires. Avec quel message? Que la grande majorité des gens, les travailleurs et leurs familles, ne peuvent rien faire avec ces partis. Pour arriver à une solution, il faut un parti qui défende les intérêts de cette grande majorité et qui élabore un programme alternatif reposant sur la redistribution de la richesse que nous produisons tous au lieu de diviser les travailleurs.

    Comment en sommes-nous arrivés à ce point là?

    De nombreux doigts accusateurs pointent en direction de l’Open VLD qui, pour des raisons électorales, a mis fin au gouvernement fédéral. L’attitude ambigüe du MR/FDF est également dénoncée. Ces deux partis sont accusés d’être ‘irresponsables’. Mais c’est tout de même fort d’entendre cela de la bouche de personnages tels qu’Yves Leterme, celui-là même qui, en 2007, avait conduit son parti au pouvoir avec des promesses populistes concernant BHV et la réforme d’Etat. Tous les partis établis de Belgique sont coupables et responsables de l’impasse dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui. C’est leur faute s’il y a eu de l’argent pour les banques, mais pas pour augmenter toutes les allocations sociales jusqu’à un minimum décent. Les entreprises peuvent compter sur des milliards d’euros de diminutions de charges et d’impôts (9 milliards d’euros par an désormais, sans compter la fraude qui se chiffre en milliards et qui n’est jamais punie!), alors que des centaines de milliers de familles doivent se serrer la ceinture et/ou s’endetter pour affronter le coût quotidien de la vie. Cette politique qui consiste à toujours plus enrichir les riches en appauvrissant les pauvres se poursuit et pendant ce temps, les politiciens des partis établis se chamaillent sur… BHV.

    Ces deux choses sont liées. Tous les partis établis appliquent depuis déjà 30 ans une politique néolibérale de démantèlement social et de désinvestissement dans les soins de santé, les services publics et l’infrastructure. Tant que les actionnaires étaient contents de ce qui arrivait dans leurs poches… Tous les partis défendent les intérêts de cette petite élite de grands actionnaires, contre la grande majorité de la population. Evidemment, faire avaler cela aux couches larges de la population ne coule pas de soi.

    Afin de laisser quand même à la population un argument pour voter pour eux, les partis établis se sont présentés comme les défenseurs des ‘‘intérêts flamands’’ d’un côté et des ‘‘intérêts francophones’’ de l’autre. Mais leurs jeux électoraux communautaires ont finalement conduit à une impasse.

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    Concernant notre participation électorale:

    Si une initiative plus large sérieuse se présente, nous sommes prêts à la considérer attentivement. Mais nous savons de notre expérience que cela demande du temps de parvenir à un accord politique, très certainement concernant la question nationale, et nous avons fort peu de temps devant nous. Par contre, nous pouvons déjà discuter des prochaines élections pour parvenir à développer une confiance mutuelle suffisamment forte.

    Mise à jour:

    Depuis la publication de cette article, une initiative unitaire a vu le jour pour ces élections: des listes Front des Gauches seront présentes dans toute la Wallonie et à Bruxelles. Plus d’infos

    Aidez-nous à offrir une alternative

    Un parti des travailleurs ne va pas tomber du ciel, et nous ne pouvons pas seulement l’attendre. Le PSL/LSP va participer aux prochaines élections pour offrir aux jeunes et aux travailleurs combatifs l’opportunité de voter pour une alternative socialiste. Vous pouvez nous aider à faire cela de différentes manières.

    Nous allons devoir rechercher les signatures de quelques sénateurs et représentants, ce qui va à l’encontre de nos traditions. Récolter et faire légaliser deux fois 5.000 signatures d’électeurs – une mesure destinée à rendre plus difficile la participation de nouveaux partis – en quelques semaines n’est en effet pas possible. C’est une question purement démocratique, pour laquelle nous ne faisons aucune concession politique. Ce n’est pas non plus la conséquence d’une ‘‘droitisation’’ du PSL, mais une circonstance exceptionnelle pour ces élections anticipées. Si nous voulons faire entendre notre voix dans ces élections, si nous ne voulons pas laisser le terrain complètement aux partis traditionnels et aux partis d’opposition encore plus à droite, alors nous sommes obligés d’agir ainsi à cause de la législation électorale antidémocratique.

    Il n’est pas certain que nous arrivions à trouver des sénateurs et des représentants prêts à nous donner le droit de déposer une liste, mais si nous y parvenons, nous allons déposer des listes pour le Sénat dans les deux grandes communautés. A côte de cela, nous regardons localement où nous allons déposer des listes pour la Chambre.

    Une fois cet obstacle dépassé, beaucoup d’autres nous attendent encore. Premièrement, ces élections vont reléguer le plus possible à l’arrière-plan les revendications et les besoins socio-économiques de la majorité de la population en faveur des thèmes communautaires. Les médias vont suivre les politiciens et vont sans doute maintenir leur habituel boycott des partis de gauche. Au vu du fait que les partis établis vont aussi prendre la majeure partie des panneaux électoraux, le PSL va devoir lutter pour être visible. Nous ne nous attendons pas à une percée électorale, mais nous pensons qu’il serait criminel, en tant que parti socialiste de lutte, de ne pas offrir aux jeunes et travailleurs l’opportunité de voter pour notre programme.

    Aidez-nous à mener campagne pour une solution démocratique et socialiste tant pour les problèmes communautaires que pour les problèmes socio-économiques que la politique établie belge nous a imposés. Vous pouvez nous aider en nous soutenant financièrement, en distribuant notre matériel, en prenant un abonnement (de soutien) à notre journal. Si vous êtes intéressés à nous aider et/ou nous rejoindre, ou si vous voulez en savoir plus sur nous, n’hésitez pas à nous contacter.

    Donnez-nous les moyens de rendre notre campagne électorale possible: Soutenez-nous!

    Le PSL commence cette campagne électorale sans moyens. Nous voulons mener campagne avec une affiche et un tract A4 recto-verso, et nous cherchons du soutien pour les financer. Nous sommes indépendants des partis établis et n’avons aucune subvention du gouvernement ni aucun riche donateur. Nous faisons appel aux travailleurs, aux allocataires sociaux, aux retraités, aux jeunes,… Même à ceux qui disposent de peu de moyens, nous voulons demander de faire un petit effort. Beaucoup de petites pièces peuvent avoir un grand effet !

    Afin de garantir notre fonctionnement ainsi que notre participation électorale, nous avons besoin de 20.000 euros (du 1er avril à fin juin). Avec nos "voeux de mai" et l’appel financier réalisé à Socialisme 2010, nous avons déjà récolté plus de 8.000 euros. Nous vous invitons à contribuer vous aussi!

    Si vous voulez participer et faire une donation, vous pouvez effectuer un versement avec comme mention “soutien campagne électorale” sur le numéro de compte suivant: 001-2260393-78

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    Quel est le problème?

    La plupart des gens décrochent totalement quand ils entendent parler de Bruxelles-Hal-Vilvorde. En dehors d’une petite minorité, personne ne sait vraiment de quoi on parle et surtout pourquoi cela nécessite tant d’attention. Finalement, pour les partis établis, c’est beaucoup plus que ça. La plupart des partis bourgeois estiment qu’une nouvelle réforme d’Etat est nécessaire afin d’imposer des assainissements structurels.

    Il s’agit évidemment d’assainissements sur le dos des travailleurs et de leurs familles tels que le démantèlement de notre droit à la pension, ce qui poussera encore plus de nos aînés sous le seuil de pauvreté. Ou une chasse aux chômeurs et minimexés encore plus dure pour les forcer à accepter les pires boulots avec les pires salaires. Ou un démantèlement des contributions sociales du patronat à la sécurité sociale, ce qui signifie que la majorité de la population devra directement payer plus avec une augmentation de la TVA, des écotaxes, etc.

    Pour cette réforme d’Etat, il leur faut une majorité des deux tiers ce qui, dans notre paysage politique morcelé, signifie qu’il faut beaucoup de partis. Beaucoup de partis qui ont tous, dans une plus ou moins grande mesure, joué la carte du communautaire pendant leur campagne électorale. Ce jeu qui dure depuis déjà trois ans est aujourd’hui bloqué et les prochaines élections ne vont y changer que fort peu de choses. Ceux qui vont souffrir le plus de l’instabilité causée par ce jeu, ce sont à nouveau les travailleurs, les chômeurs, les pensionnés et les jeunes qui n’ont aucun parti pour défendre leurs besoins.

    Sur le plan socio-économique, les partis plus petits et plus nouveaux, comme les verts et la NVA, se trouvent plutôt du côté de la bourgeoisie que du côté de la grande majorité de la population. Eux aussi défendent un programme selon lequel la classe des travailleurs doit payer la facture de la crise au lieu des rapaces capitalistes responsables de la crise.

    Comment aboutir à une solution?

    Le PSL ne croit pas qu’il est possible de trouver des solutions institutionnelles pour les problèmes communautaires. Ces problèmes existent parce que l’inégalité et la discrimination font partie intégrante du système. Les problèmes réels à Bruxelles et dans la périphérie ne sont pas dûs aux questions linguistiques, mais proviennent du chômage et de la pauvreté colossale de la capitale ainsi que des loyers, également colossaux dans la périphérie. Les seules ‘‘solutions’’ offertes par les politiciens ne reposent que sur des harcèlements mutuels, qui fleurissent dans la périphérie, mais qui ne créent évidemment aucun emploi ou aucun logement social. Avec le développement de la crise – qui cause encore plus de pénuries et entraîne dès lors une lutte accrue pour le peu de moyens disponibles – cette surenchère conduit directement à ce genre d’impasses.

    Nous pensons que la seule issue pour sortir de cette impasse, à terme, est la création d’un nouveau parti des travailleurs qui défende les intérêts des travailleurs, des allocataires sociaux et de leurs familles, qu’importe leur langue ou leur origine nationale.

    Tous ceux-là sont les seuls à ne pas avoir un intérêt dans cette surenchère. Leur intérêt est d’accéder à des droits fondamentaux, comme de bénéficier de services et d’un emploi dans leur propre langue. Les travailleurs doivent toujours payer le prix des bagarres entre politiciens des différentes communautés. Les jeunes francophones de Bruxelles payent le prix de la négligence adoptée face à l’enseignement, entre autres au niveau des langues. Ils arrivent sur un marché de l’emploi qui exige une formation et le bilinguisme, alors qu’ils n’ont pas pu bénéficier de réelles opportunités dans les deux cas. Le PSL mène campagne depuis déjà longtemps pour plus de moyens pour l’enseignement et à Bruxelles, nous sommes en faveur d’un enseignement bilingue.

    Des mesures antidémocratiques telles que l’imposition de conditions linguistiques pour obtenir un logement social (ou n’importe quel type de logement comme c’est le cas dans toujours plus de communes de la périphérie) sont incapables de résoudre le problème de «repoussoir social» dans la périphérie. Les conditions linguistiques ne vont certainement pas faire baisser les prix des logements. Seul un plan massif de construction de logements sociaux et de rénovation sociale à Bruxelles et dans la périphérie pourra créer une offre suffisante de logements familiaux abordables, ce qui instaurera une pression réelle sur les prix du secteur privé. Néanmoins, aucun parti flamand ou francophone ne mène campagne pour cela dans la périphérie et à Bruxelles. Le PSL lutte pour la fin des harcèlements et pour des investissements massifs afin de satisfaire les droits de chacun. Sur la liste des priorités des partis établis ou des partis d’opposition représentés au Parlement, on ne trouve pas non plus la démocratie conséquente, celle qui offre des droits aux minorités (francophones en Flandre, flamands à Bruxelles et en Wallonie et germanophones en Wallonie). La garantie des droits et des moyens financiers constitue la seule véritable issue pour ces batailles communautaires récurrentes.

    Un tel programme coûte évidemment beaucoup d’argent, et tous les partis bourgeois diront qu’il n’y en a pas. C’est la crise, vous savez. Mais pour les banques et les topmanagers, la crise est apparemment déjà de l’ordre du passé: ces banques refont des profits qui disparaissent dans les poches de leurs actionnaires et les topmanagers peuvent se réjouir de l’augmentation de leurs salaires et de leurs bonus. En réalité, ce n’est que la population ordinaire qui se serre la ceinture. Pour les riches, la fête a déjà recommencé.

    Après 30 ans de démantèlement néolibéral, si nous voulons défendre et développer la sécurité sociale pour laquelle les générations précédentes du mouvement ouvrier se sont longuement et durement battues, si nous voulons de nouveau des services publics qui sont de véritables services de qualité pour la population avec suffisamment de personnel et de moyens, si nous voulons éviter que le patronat et le gouvernement jettent totalement par-dessus bord tous nos acquis sociaux d’après-guerre, le mouvement des travailleurs va devoir s’organiser, y compris sur le plan politique, pour lutter contre les démolisseurs.

    Les moyens sont présents, comme le prouvent les profits réalisés sur le dos des travailleurs. Cependant, les politiciens des partis établis ont pris l’option de réserver ces profits à l’élite déjà super riche. Nous avons besoin de notre propre parti, un parti des travailleurs capable d’unifier le mouvement des travailleurs dans la lutte contre les serviteurs du patronat, un parti qui lutte pour que le rendement de la production des travailleurs soit investi de façon à satisfaire les besoins de tous.

  • Le droit de mener des actions est de plus en plus limité

    Les patrons et leurs politiciens éprouvent une aversion profonde pour toute forme de réglementation capable de nuire à leurs intérêts, le marché n’est jamais assez libre. Tout le reste doit par contre être le plus réglementé possible. Les journalistes en Irak sont “encadrés” et l’armée ne leur laisse voir que ce qu’elle veut bien leur montrer. Plus près de chez nous, on exige de plus en plus que les actions de protestations soient “encadrées”, sous peine d’amendes ou de répression. Pour donner son avis, il vaut mieux disposer d’un porte-monnaie bien rempli et d’un bon avocat.

    Un syndicaliste a été arrêté et condamné à payer une combi-taxe pour avoir été présent à un piquet de grève aux portes d’un Carrefour en 2008. Ce 26 février, une petite action de protestation a été organisée devant le Palais de Justice de Bruxelles contre cette arrestation sans la moindre base. Dans les faits, c’était une tentative de réprimer les protestations, ce qui ne pose aucun problème à l’administration communale. Il y a eu arrestation et un voyage en combi, il faut donc payer les 50 euros. Par principe, un recours en justice a été introduit, avec le soutien de la CGSP-VUB.

    A Gand, cette taxe a été supprimée après que près de 400 jeunes aient été arbitrairement arrêtés suite à une action antifasciste. Mais il semble là qu’on considère qu’il faut au moins 50 euros en poche pour participer à un piquet de grève.

    Et c’est encore bon marché! L’été dernier, à Malines, trois membres de Blokbuster (notre campagne antifasciste flamande) ont été embarqués parce qu’ils menaient une campagne antiraciste. Arbitrairement arrêtés et embarqués en combi, ils ont par la suite reçu une note de 100 euros. Invraisemblable! Nous avons évidemment protesté contre cette amende et attiré l’attention sur notre droit à la libre expression. La diffusion de tracts «sans autorisation» à Malines ne fait pas partie de la «liberté d’expression», mais est un «désagrément». Le 16 mars, nous avons eu une audience et le Collège échevinal ainsi que le bourgmestre ont consacré 10 minutes à cette affaire. L’administration communale n’est pas seulement responsable de la police et de l’imposition d’une combi-taxe, mais encore de son appréciation! C’est être juge et partie, non?

    A Anvers, enfin, la police nous a imposé toute une série de restrictions avant la manifestation anti-NSV du 4 mars dernier. Négocier le parcours n’est évidemment pas un problème, mais la police voulait également savoir quels slogans allaient être criés, interdire les pétards, considérer les organisateurs responsables de chaque dégât dans le cadre de la manifestation et du ramassage de chaque tract éventuellement jeté à terre sur le parcours,… Nous avons bien entendu refusé tout cela, et heureusement. Le jour dit sont apparus 15 agents en civil qui cherchaient à se faire passer pour des manifestants (ils ont même mis des chasubles rouges de Blokbuster!). Devrions-nous objectivement être responsables pour les dégâts éventuellement commis par ces agents?

    Penser différemment et organiser des actions devient de moins en moins évident. Les règlements communaux passent avant les Droits de l’Homme. Bien entendu, nous ne nous laisserons pas faire et nous nous battrons pour le droit démocratique à avoir un avis divergent, de même que pour le droit à diffuser cet avis sur la scène publique, avec les méthodes que nous jugerons pertinentes.

    A lire aussi:

    Bruxelles : Amendes contre la liberté d’expression?

  • La crise? Pas pour tout le monde…

    Chez les banques, le champagne recommence à couler à flots!

    Vous vous souvenez? Plus de vingt milliards d’euros avaient été nécessaires pour renflouer les banques dans notre pays. Et maintenant? Elles vont bien, merci. Mais cela ne nous regarde plus.

    Par Geert Cool

    Pour BNP-Paribas, l’occasion de racheter Fortis à bon prix était bien belle et fort prometteuse. A juste titre! En 2009, avec 5,832 milliards d’euros de profit dont 708 millions de l’ancienne Fortis, BNP-Paribas a doublé ses profits comparé à 2008. Où est passé cet argent? Dans les dividendes des actionnaires. Dexia aussi a fait des profits (pour 1,01 milliard d’euros) mais là aussi, c’est à destination des actionnaires.

    Les hauts-dirigeants aussi se portent mieux. A Wall Street, les bonus ont augmenté de 17% en 2009. Cette année-là, le secteur financier américain a enregistré 55 milliards de profits. Les trois grandes banques d’investissement Goldman Sachs, JP Morgan Chase et Morgan Stanley ont augmenté leurs primes de 31%.

    Pas mal d’économies ont été réalisées sur le dos du personnel et de la qualité du service en 2009, suite au début de la crise en 2008. En 2009, 2.900 emplois ont été perdus dans le secteur financier en Belgique (4% du secteur). Et si on trouvait encore 7.000 bureaux de banque, il n’en restait que 4316 en 2009. D’autre part, selon Test-Achats, les coûts d’un simple compte courant ont été augmentés de 21% entre 2007 et 2009 uniquement. Maintenant, la formation d’un “espace de payement européen” s’accompagne de l’unification des prix des services bancaires européens: payer plus pour moins de services. On nous avait dit que la crise allait changer les choses, qu’une période insouciante était derrière nous. Mais les 500 personnes les plus riches au monde ont vu leur patrimoine s’accroître de 50% en 2009. Pour les banques, les actionnaires et les riches, on peut à nouveau faire péter le bouchon de champagne. La collectivité a payé pour rafistoler le système, la collectivité pourra encore le faire.

    Nous devons nationaliser l’intégralité du secteur financier et le placer sous contrôle de la collectivité. Les institutions financières et bancaires deviendraient ainsi une seule grande institution publique sous contrôle démocratique. Tout cet argent pourrait enfin servir aux besoins véritables de la population.

  • Le retour de BHV

    Pas de solution définitive sans garantie de droits démocratiques pour tous

    Difficile d’échapper aux discussions sur BHV, même si cela passe totalement au-dessus de la tête de la plupart des gens. Pareil pour le compromis que Dehaene va essayer de sortir de son chapeau. Mais ce dernier est présenté par les médias comme la dernière chance, parce que ‘‘si même Jean-Luc ne sait pas le faire…’’

    par Anja Deschoemacker

    Dehaene est présenté comme l’ultime “homme d’Etat”, comme c’était le cas pour Van Rompuy, aujourd’hui président de l’UE. Après quelques années de querelles communautaires interminables, de chaos et de blocages, ce type de politiciens peut sembler être un soulagement. Mais ce sont précisément ceux qui ont fait des compromis pourris sur compromis pourris, chacun posant les bases de nouvelles discriminations et de nouvelles divisions. Il n’en ira pas autrement aujourd’hui.

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    Ce jeudi, l’Open VLD est sorti du gouvernement et a demandé d’inscrire à l’ordre du jour la proposition de loi scindant BHV. A destination de l’édition de mai de Lutte Socialiste, Anja Deschoemacker avait rédigé un article concernant le dossier de BHV. Nous le publions aujourd’hui.
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    Trouver une ‘‘solution’’ est impossible dans le système actuel. La très complexe division du pouvoir entre néerlandophones et francophones n’a pas mis fin à la division, elle l’a juste institutionnalisée. Les partis bourgeois ont depuis toujours instrumentalisé cette division pour diminuer les dépenses sociales, les réformes d’Etat étant presque toujours accompagnées d’austérité.

    Donc, quand la presse affirme que la proposition sur laquelle travaille Dehaene est une ‘‘grande’’ réforme d’Etat avec adaptation de la loi de financement, cela ne doit en aucun cas nous rassurer. Cette réforme d’Etat sera surtout concentrée sur le démantèlement des restes de l’Etat-providence qu’avait imposées des décennies de lutte du mouvement ouvrier. Comme le dit Herman Van Rompuy; les citoyens doivent s’attendre à ‘‘beaucoup de mesures impopulaires’’…

    Nous avons déjà dit et répété qu’aucune solution ne peut reposer sur une pratique antidémocratique et discriminatoire. Nous avons d’ailleurs traité cette question en profondeur dans notre document ‘‘La question nationale en Belgique – une réponse des travailleurs est nécessaire’’ (également disponible en commande à la rédaction). Comment imaginer résoudre une discrimination en la remplaçant par une autre? Nous luttons pour le droit de chacun à travailler et bénéficier de services publics dans sa propre langue. Les législations linguistiques ne peuvent être synonymes d’exclusion. Les chômeurs francophones ne peuvent pas être individuellement pénalisés parce qu’ils ne parlent pas le néerlandais à cause du manque chronique de moyens dans l’enseignement francophone. Apprendre une langue devient maintenant presque impossible avec des classes trop peuplées, trop peu d’enseignants et trop peu de moyens.

    Le responsable de cette situation, c’est le patronat et ses exigences continuelles de transferts de moyens de la collectivité vers le privé: nationalisation des coûts, privatisation des profits. C’est ce mécanisme – inévitable sous le capitalisme et plus encore en temps de crise – qui entraîne la pénurie de moyens qui sanctionne les droits démocratiques tels que celui de bénéficier de services publics ainsi que d’avoir un emploi dans sa propre langue.

    La ‘‘solution’’ de Dehaene ne sera qu’un emplâtre sur une jambe de bois. Les problèmes et les frustrations vont continuer à pulluler. Les travailleurs et leurs familles ne peuvent pas compter sur Dehaene, encore moins sur les durs à cuire communautaires des deux côtés de la frontière linguistique.

    La seule force capable de s’en prendre à la base du problème, le manque de moyens, c’est la classe des travailleurs. Mais pour ce faire, elle a besoin d’un parti indépendant du patronat, avec un programme qui lutte pour le droit de chacun d’avoir un bon emploi, quelles que soit sa langue ou son origine nationale.

  • Vers une nouvelle offensive contre nos pensions ?

    En ce moment, l’une des principales discussions est sans nul doute le débat sur l’avenir de nos pensions. Les pensions légales belges sont actuellement parmi les plus basses d’Europe, mais cela n’empêche pas les partis traditionnels et les médias de dire que les pensions ne seront plus payables sans réforme sérieuse. Un plus petit nombre de travailleurs devant payer pour un groupe plus important de pensionnés, nous devons donc travailler plus longtemps. Presque tous les partis traditionnels se rangent derrière ce raisonnement.

    par Karel (Bruges), article tiré de l’édition d’avril de Lutte Socialiste

    Cette propagande vise à progressivement mettre un terme au régime des pensions. En 2005, Gilbert De Swert (du Service d’Etude de la CSC) avait écrit un livre remarquable appelé «50 mensonges sur la fin de carrière» dans lequel il disait notamment que s’il y a plus de personnes âgées, il y a également moins de jeunes. «La plupart des ‘experts’ ne voient que le coût du vieillissement, ignorant l’économie provenant du moindre rajeunissement. Peu d’experts combinent addition et soustraction.» Mais lui, oui: «En 1970, un actif (20-60 ans) correspondait exactement à un non-actif: 62 jeunes et 32 seniors pour 100 actifs. En 2030, ce rapport serait peu différent: 100 actifs pour 43 jeunes et 62 seniors. Où le problème du vieillissement se pose-t-il encore?»

    Le CD&V sonne la charge contre nos pensions

    En mars, Yves Leterme a lancé un ballon d’essai avec sa proposition destinée à indéfiniment permettre de gagner un revenu supplémentaire après la pension. Les sociaux-chrétiens flamands du CD&V ont proposé d’abolir l’âge de la pension et de le remplacer par un système équivalent à 45 années de travail l’obtention d’une pension complète. Dans l’écrasante majorité des cas, cela signifie soit une augmentation de l’âge de la pension, soit une diminution des allocations de pension. Du côté des libéraux flamands, il est question de supprimer la prépension, de limiter les allocations de chômage dans le temps et de décourager les travailleurs à prendre un crédit-temps (en ne le comptant plus dans le calcul du droit à la pension). Le PS et le SP.a proposent eux de diminuer les charges salariales dans l’espoir de garder plus de gens plus longtemps au travail, en échange d’un financement alternatif de la sécurité sociale sous la forme, notamment, d’un impôt sur les fortunes et d’une «taxation verte». Les libéraux flamands, indignés, ont fait valoir qu’ils étaient bien entendu partisans des diminutions de charges, mais opposés à une augmentation des impôts, même si la somme obtenue serait largement utilisée pour faire baisser les charges.

    Les pensions sont payables

    En Belgique, comme ailleurs en Europe, ces deux dernières décennies ont été marquées par des assainissements – sous la pression du patronat – sur le salaire brut (ou le salaire différé) des travailleurs. Et maintenant, nous devons une fois de plus payer la facture en travaillant plus longtemps! Sans les milliards annuels de cadeaux au patronat sous forme de diminutions de charges, jamais il n’y aurait eu de problème avec les pensions.

    La discussion ne porte pas sur le payement des pensions. La question fondamentale concerne la manière d’utiliser et de répartir dans la société la richesse produite par les travailleurs. Cette richesse doit-elle être utilisée pour financer la sécurité sociale et pour avoir des pensions légales d’un bon niveau? Ou doit-elle être réservée à l’augmentation des dividendes des actionnaires?

    Enfin, notons l’hypocrisie particulièrement crasse du patronat qui d’un côté répète sans cesse que nous devons travailler plus longtemps tout en licenciant à tour de bras de l’autre, souvent dans le seul but de maximaliser les profits à court terme.

  • Décret “Robin des bois”: Voler aux pauvres et ne rien prendre aux riches…

    Le déficit de la communauté Française pour 2009 a été estimé à 500 millions d’euros. Face à cette situation, la majorité Olivier n’a eu de cesse de trouver trucs et astuces pour tenter d’imposer l’austérité au secteur de l’enseignement sans trop éveiller sa colère. L’austérité heureuse en quelque sorte! Après avoir partiellement échoué en début de législature, voici la dernière idée de la ministre de l’enseignement secondaire Simonet, avec toujours la même logique de fuite en avant et de cacophonie: voler aux pauvres (qu’on appellera riches) pour donner aux pauvres (qui seront reconnus comme tels) afin bien sûr de ne rien prendre aux véritables riches…

    Par Alain (Namur)

    Après avoir fait campagne sur la priorité accordée à l’enseignement, les partis de l’Olivier se sont retrouvés dans une situation bien délicate. Après avoir cristallisé l’opinion et le secteur sur les multiples problèmes auquel fait face notre système éducatif, ils ont dû revenir sur leurs promesses en voyant l’état des caisses de la communauté : vide! Au lieu de refinancer l’enseignement afin que celui-ci puisse faire face aux défis (inégalité, classes surpeuplées, bâtiments tombant en ruine,…) qu’il rencontre, la ministre Simonet a choisi de répartir la misère de façon ‘solidaire’.

    Il s’agit ici de réduire les subsides alloués à 60% des écoles, pour les attribuer aux 25% d’écoles considérées comme pauvres. Ainsi, ce système ne toucherait pas à 15% d’écoles considérées comme intermédiaires. Ce projet cynique qui tente de faire passer plus d’une école sur deux comme riche tend à aggraver les inégalités dans l’enseignement et à en diminuer sa qualité. Il faut aussi ajouter à cela d’autres mesures de réduction du personnel, dans le maternel par exemple.

    Cette mesure illustre clairement de quel côté se trouvent les partis de la majorité soi-disant progressiste (PS-ECOLO-CDH) qui ont tous sans exception donné leur accord à cet avant-projet. Cette situation illustre clairement que la réaction des syndicats n’est pas assez vigoureuse. En effet, tous les syndicats de l’enseignement ont rejeté en bloc la proposition gouvernementale en menaçant d’entrer en action. Cependant, même si la ministre recule maintenant de manière partielle, c’est pour imposer d’autres mesures dans un proche avenir. Les syndicats de l’enseignement pourraient lancer une campagne de mobilisation et de soutien auprès des élèves et des parents d’élèves afin de lancer un mouvement en faveur d’un refinancement de l’enseignement.

    C’est seulement en donnant plus de moyens au secteur de l’enseignement que l’on pourra assurer un enseignement de qualité pour tous. Revenir à 7% du PIB pour l’enseignement serait un bon pas dans cette direction. Seule une mobilisation large peut garantir le recul des mesures d’austérité et imposer un refinancement. Le costume de Robin des Bois qu’a tenté d’enfiler la ministre Simonet n’a leurré personne, mais il reste encore à lutter pour trouver l’argent dont le secteur de l’enseignement a cruellement besoin.

  • C’est arrivé près de chez vous! – 30 années de pillage néolibéral

    Des catastrophes ferroviaires, des parents qui dorment sur le trottoir pour inscrire leurs enfants à l’école, des «routes gruyères», un manque de moyens pour nos pompiers, une pénurie de logements sociaux et de places d’accueil pour enfants, personnes handicapées ou personnes âgées,… L’héritage de la «période dorée» qui a précédé la crise est peu reluisant, et ça empire de jour en jour.

    Par Els Deschoemacker

    On pourrait encore parler du manque de moyens et de personnel aussi dans les services de la justice, dans le secteur de l’aide à la jeunesse, dans les hôpitaux… La liste des pénuries est tout bonnement interminable. Pourtant, il s’agit de l’ensemble des services de base, des services pour lesquels tous les travailleurs donnent plus de la moitié de leurs salaires tout au long de leur vie (voir en page 7). Comment mieux exprimer l’échec de trente ans de politique néolibérale?

    Le privé s’est approprié les meilleurs morceaux des services publics au détriment des emplois, des conditions de travail, de la sécurité et de la qualité du service. Le partage est à chaque fois le même: les profits sont pour les investisseurs et les charges pour la collectivité (voir en page 4). Et quand les profits ne suffisent plus, on licencie sans scrupule des milliers de travailleurs, comme l’illustre l’annonce de 1.700 licenciements chez Carrefour (voir notre dossier central).

    Il est temps de riposter!

    Ils nous ont rongé jusqu’à la moelle, mais ce n’est toujours pas assez! La crise économique et les dettes qui viennent du sauvetage de leurs capitaux et de leurs banques sont maintenant autant d’arguments pour aller encore plus loin dans la logique qui est à la base de la crise économique. Rien n’est capable d’étancher la soif de profit des patrons, et si on les laisse faire, eux, et leurs politiciens capitalistes, nous devrons toujours plus payer. Nous devons nous battre et revendiquer au minimum tout ce qu’ils nous ont volé ces 30 dernières années!

    Le Parti Socialiste de Lutte plaide pour la renationalisation de tous les services qui ont été privatisés. Il faut un plan national d’investissements dans les services publics et un plan de construction massif de logements sociaux et d’écoles afin de pouvoir répondre aux besoins quotidiens de la population. Un tel plan sera aussi un élément crucial pour répondre au problème du chômage massif qui se développe aujourd’hui.

    Nous ne voulons pas d’une société dans laquelle les super-riches peuvent voir leur richesse doubler sur l’espace d’une année (voir en page 6) tandis que s’effondre le reste du monde. Nous voulons une société où la richesse revient à ceux qui la créent, à tous les travailleurs, partout dans le monde! Quiconque désire s’engager dans cette lutte pour une société socialiste est invité à notre week-end de discussions et de débats annuel les 24 et 25 avril à Bruxelles.

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