Category: National

  • Quelle alternative aux plans d’austérité ?

    Pour pouvoir couvrir les dépenses faites pour sauver les banques et les patrons, tous les gouvernements européens se préparent à des plans d’austérité. On nous dit que c’est la seule solution, que chacun va devoir y mettre du sien. Mais ce sont toujours les mêmes qui paient et toujours les mêmes qui encaissent. Contre les plans d’austérité, le PSL défend un plan favorable aux travailleurs et à leurs familles, un plan qui pourrait véritablement offrir une issue à cette crise.

    Par Aisha Paulis

    Une solution dans le système capitaliste ?

    La crise a ses racines au cœur même du fonctionnement du capitalisme. Les travailleurs ne reçoivent jamais un salaire correspondant à la valeur des biens et des services qu’ils produisent. Si c’était le cas, il n’y aurait pas de profit. Et en plus, ces vingt dernières années, les salaires ont continuellement baissé par rapport à la valeur des richesses produites.

    En même temps, le développement des sciences et des techniques exige des investissements de plus en plus importants, pas toujours rentables à court terme. Cela exige une planification à plus long terme et la mobilisation de constamment plus de moyens. Les capitalistes ne veulent pas le faire, ils veulent du rendement à court terme. Ils spéculent, mettent les salaires sous pression, veulent de plus en plus de flexibilité ou délocalisent vers les pays à bas salaires.

    Le capitalisme est dépassé, il n’est plus à la hauteur des impératifs scientifiques et techniques. Il tend constamment à la surproduction et entrave le progrès de la société. Au lieu de développer les capacités de production de l’homme en harmonie avec son environnement, il tend à les détruire.

    Un plan de relance socialiste

    Il faut lutter contre les coupes budgétaires et l’austérité et au contraire défendre des services publics et les pensions. Logements sociaux, travaux d’infrastructure, enseignement, soins de santé… ce ne sont pas les tâches qui manquent pour les nombreux sans emplois. Selon nous, il faut redistribuer le travail disponible entre tous, sans perte de salaire et lancer de vastes programmes de travaux publics. C’est la seule manière de lutter contre le chômage et pas contre les chômeurs.

    Les richesses existent pour réaliser de telles choses (en Belgique, les fortunes sans les biens immobiliers équivalent à 920 milliards d’euros, soit 3 fois le PIB du pays), mais pour cela, nous ne devons pas accepter de payer la dette des capitalistes et retirer de leurs mains le contrôle des richesses. Comment accepter que des secteurs de l’économie aussi cruciaux pour notre bien être et notre environnement que celui de l’énergie, de la grande industrie ou des banques soient dans les mains du privé et soumis à leur soif de profit sans fin ? Ces secteurs doivent être nationalisés et placés sous le contrôle et la gestion démocratique des travailleurs afin de planifier la production et mettre la science et la technique au service des besoins de toute la population.

    Une telle société ne tombera pas du ciel. Ces dernières décennies d’offensives idéologiques néolibérales ont certes laissé des traces, mais sur base de leur expérience dans les luttes contre les plans d’austérité, de nombreux travailleurs seront à la recherche d’une alternative, se qui les conduira à étudier les traditions les plus combatives du mouvement ouvrier, comme les grèves générales. Le PSL veut s’orienter vers ces combats et systématiquement tenter de les orienter vers la lutte pour une alternative socialiste.

  • La note de De Wever: Une attaque contre tous les travailleurs et les allocataires sociaux du pays

    Les jeux politiques et les guerres de communication occupent les politiciens traditionnels depuis déjà des mois, et la note de ‘‘clarificateur’’ soumise par Bart De Wever a constitué un nouveau point culminant. Cette note n’a pas rapproché les différentes positions et a été écartée comme une tentative de constituer un front flamand, ce à quoi a contribué la critique dramatique des partis francophones qui a poussé l’union entre Ecolo et Groen à la fracture. Plus fondamentalement, cette note est surtout une provocation pour tous les travailleurs et allocataires sociaux du pays.

    Par Geert Cool

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    La danse aux chiffres : De Wever nous avait presque piégés

    Jusqu’à présent, le gouvernement fédéral perçoit les impôts sur les personnes physiques (IPP) selon un tarif progressif où les contributions augmentent en fonction du revenu, c’est sur base de cela que les communautés et les régions reçoivent des dotations. La note de De Wever veut changer cela et faire passer 45% de la perception de l’impôt aux régions. Selon la note, ceux qui payent aujourd’hui 40% d’IPP sur leur revenu annuel paieraient désormais 22% au gouvernement fédéral et 18% directement à la région, ceux qui payent 30% paieraient alors 16,5% au fédéral et 13,5% à la région. Selon Bart De Wever, la Flandre gagnerait ainsi 5 millions d’euros, Bruxelles 80 millions et la Wallonie perdrait 90 millions. Mais De Wever a ‘oublié’ que les revenus, et donc aussi le taux d’impôt, est plus élevé en Flandre. En réalité, la Wallonie perdrait des centaines de millions d’euros.

    A propos de la crise communautaire, quelques articles

    La Question Nationale en Belgique: Une réponse des travailleurs est nécessaire

    En novembre 2005, le PSL (qui s’appelait encore alors le Mouvement pour une Alternative Socialiste) avait consacré une Conférence Nationale à la question communautaire. Depuis lors, plusieurs évènements ont confirmé l’analyse qui y avait été faite et qui est à la base de cette brochure. A travers différents chapitres abordant le marxisme et la question nationale, l’histoire de la Belgique et le développement de la question nationale, etc., nous arrivons à un programme consacré à cette question et basé sur la nécessité de l’unité des travailleurs contre la politique de "diviser pour mieux régner" de la classe dirigeante.

    • Préface
    • Le marxisme et la question nationale
    • Un mot sur l’historiographie belge
    • Développement de la question nationale en Belgique
    • La question nationale à Bruxelles
    • La Communauté germanophone
    • Les réformes d’Etats
    • Quel est le programme défendu par PSL/LSP ?

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    DE LA SÉCURITÉ SOCIALE À LA CHARITÉ RÉGIONALE

    La note contient une énumération de compétences à régionaliser mais une partie de l’agenda néolibéral est également dévoilé. De Wever plaide pour ‘‘une politique plus économe et plus responsabilisante’’. Par cela, il n’entend pas s’attaquer aux cadeaux fiscaux tels que la Déduction des intérêts notionnels. Il pense à notre sécurité sociale. La note veut “une sécurité sociale pour les pauvres, et pas des pauvres”. En bref, un système de charité largement régionalisé à la place d’une sécurité sociale basée sur des contributions de nos salaires. Avec la charité flamande aux mains de la N-VA, les partisans de l’organisation patronale flamande VOKA, les frites seront sans carbonnade pour ceux qui dépendent d’une allocation…

    La sécurité sociale comprend différents aspects : soins de santé, pensions, allocations de chômage, allocations familiales, accidents de travail, maladies professionnelles et, enfin, congé annuel. Aujourd’hui, ces éléments sont financés par des contributions prélevées sur nos salaires. Même si une partie s’appelle contribution patronale et l’autre contribution de travailleur, tout cela provient de nos salaires. La N-VA veut briser ce lien, entre autres concernant les allocations familiales et les soins de santé. Attention, l’idée est toujours que ce soit à nous de payer, mais de manière plus indirecte afin de moins nous inciter à revendiquer notre mot à dire.

    Plusieurs éléments de la sécurité sociale sont déjà scindés, mais Bart De Wever veut aller plus loin et subdiviser la sécurité sociale afin d’en régionaliser de gros morceaux au niveau des soins de santé, de la politique du marché de l’emploi, des allocations familiales et même du payement d’une partie des contributions à la sécurité sociale. De Wever veut transférer les moyens et les compétences concernant les allocations familiales aux communautés et, à Bruxelles, à la Commission Communautaire Commune (COCOM). Cela signifie qu’il pourrait y avoir des différences entre les allocations familiales flamandes et wallonnes, et que les ministres flamands et wallons doivent co-décider du montant des allocations familiales à Bruxelles. On flaire de suite l’habile tentative destinée à éviter de renforcer la région bruxelloise.

    CONSTRUIRE UN SECTEUR À BAS SALAIRES AU NIVEAU RÉGIONAL

    En Allemagne, 20% des travailleurs travaillent pour moins de 10 euros l’heure. L’idée derrière l’organisation en Belgique d’une mise en concurrence des différentes régions est de rattraper notre retard sur ce plan. C’est pourquoi De Wever propose, entre autres, de régionaliser les diminutions de contribution à la sécurité sociale, les diminutions de charges salariales ainsi que l’activation des chômeurs et des bénéficiaires du revenu d’intégration (l’ancien minimex).

    Cela signifierait que le financement et l’attribution des droits actuels accordés par la sécurité sociale seraient différents par région. Les diminutions de contributions à la sécurité sociale dépendraient du lieu de travail, ce qui aurait pour conséquence de mettre en concurrence la Flandre, la Wallonie et Bruxelles.

    Selon le programme de la N-VA, l’activation des chômeurs et des bénéficiaires d’un revenu d’intégration est nécessaire afin de durement s’en prendre à ceux ‘‘qui se prélassent dans le hamac de la sécurité sociale’’. Mais la note de De Wever ne parlait pas de limitation dans le temps des allocations de chômage, ce qui a de suite été présenté comme une ‘‘concession’’. Il reste toutefois possible d’appliquer une telle mesure dans le cadre de la ‘‘responsabilisation’’ sur le plan régional.

    Autre ‘‘concession’’: il n’est pas proposé de régionaliser l’impôt sur les entreprises, mais les régions pourraient introduire des déductions d’impôt pour les entreprises. Dans une prochaine phase une ‘‘harmonisation’’ des compétences pourrait proposer de régionaliser le tout.

    RÉGIONALISER LE TOUT? ET BRUXELLES?

    La liste des compétences que De Wever veut régionaliser au niveau de la justice, de la jeunesse, de la politique économique, de l’aménagement du territoire,… est très longue. La note de De Wever parle à ce sujet plusieurs fois ‘‘d’Etats fédérés’’, un nouveau terme dans notre pays. Ces propositions conduisent à des situations compliquées. Un néerlandophone qui vit à Bruxelles devrait ainsi suivre ses cours de conduite à la Communauté Flamande, recevoir un permis de conduire fédéral et aller au contrôle technique dépendant de la Région Bruxelloise.

    Bruxelles et sa périphérie constituent un problème insoluble pour les nationalistes flamands. Ils font régulièrement de grandes déclarations à propos du caractère flamand de la périphérie même si, dans certaines communes, 80% des gens votent pour des partis francophones. Trouver un bourgmestre acceptable pour les nationalistes flamands dans ces conditions relève du tour de force… La note repousse le problème des bourgmestres non-nommés vers le Conseil d’Etat afin d’éviter qu’un ministre flamand de la N-VA ne doive nommer un bourgmestre francophone.

    La N-VA propose de scissionner BHV tout de suite avec la possibilité pour les habitants des six communes à facilités de voter pour les listes présentées dans la Région de Bruxelles. Les facilités accordées aux francophones sont interprétées de façon minimale, ils devraient formellement demander, à chaque contact, de communiquer en français. A Bruxelles, par contre, la N-VA veut fortement promouvoir le bilinguisme. La note n’aborde pas la question des besoins financiers de la capitale.


    Derrière la bagarre communautaire, une unité néolibérale

    Le PS s’en est pris à la note de De Wever avec son ton dramatique habituel (même si Paul Magnette, du PS, a déclaré que cette note comprenait 90% du texte du préformateur Elio Di Rupo…) Il n’a pas fallu longtemps avant que la ‘‘provocation inacceptable’’ ne devienne une proposition soumise à une vingtaine d’amendements.

    Tant le SP.a que Groen et le CD&V suivent complètement la logique de la N-VA. Mais, du côté francophone, les partis traditionnels eux aussi se gardent bien de parler des assainissements à venir, qui se comptent en milliards. Tous les partis s’accordent pour emballer une politique d’austérité dans les plis d’une réforme d’Etat. Conséquence ? Tous les travailleurs et allocataires sociaux du pays sont touchés. ‘‘Nous allons tous transpirer’’, a ainsi reconnu Franck Vandenbroucke (SP.a).

    En soi, la crise politique et le manque de confiance envers les différents partis n’est pas un élément neuf. Nous nous trouvons en pleine crise politique depuis 2007. Mais à la différence de 2007, notre pays ne fait aujourd’hui plus figure d’exception: les instruments politiques traditionnels de la bourgeoisie ont une autorité minée et ils se voient contestés par des forces petites-bourgeoises et populistes, ce qui renforce l’instabilité. L’actuelle crise de régime peut conduire à une plus grande polarisation et radicalisation, certainement sans réponse de la part du mouvement ouvrier. Cette crise peut encore durer un temps mais, finalement, la bourgeoisie aura besoin d’un gouvernement qui applique une politique d’austérité similaire à celle des pays voisins.

    Un accord reste possible. Malgré les réactions théâtrales du PS et les répliques tout aussi dramatiques de De Wever, ils comprennent bien que sur le plan néolibéral, tous les partenaires veulent aller assez loin. Faute d’accord, de nouvelles élections seraient à l’ordre du jour, mais cela ne constituerait pas non plus une solution à la crise de régime.

    La grande différence avec la crise de régime en France réside dans le rôle actif du mouvement ouvrier français. Chez nous, les directions syndicales s’en tiennent à un silence discret, comme si cette discussion était séparée du mouvement ouvrier alors que notre sécurité sociale acquise de haute lutte est mise sous pression. Il est urgent d’avoir une réponse syndicale face à l’unité néolibérale qui se cache derrière la bagarre communautaire, ce à quoi se combine la nécessité d’un instrument politique.

  • Cette crise politique finira-t-elle un jour ?

    Un moment, il semblait bien que cela allait réussir. Les deux vainqueurs des élections – PS et N-VA – avaient ‘‘compris’’ qu’ils étaient condamnés l’un à l’autre et qu’un compromis devait être trouvé. Entretemps, la montagne a accouché d’une souris, les déclarations venimeuses s’échangent à nouveau dans la presse et toutes sortes d’alternatives possibles (et impossibles) sont passées au cribles. Du côté francophone, on parle du fameux ‘‘Plan B’’ (qui est bien plus un exercice intellectuel qu’un ‘‘plan’’) tandis que du côté flamand, la N-VA continue d’imaginer un gouvernement avec les libéraux, histoire ne pas être le seul parti de droite dans un gouvernement qui serait dit de ‘‘centre-gauche’’. L’impasse paraît être totale.

    Par Anja Deschoemacker, article tiré de l’édition d’octobre de Lutte Socialiste

    La majorité de la population dans la tourmente

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    A propos de la crise communautaire, quelques articles

    La Question Nationale en Belgique: Une réponse des travailleurs est nécessaire

    En novembre 2005, le PSL (qui s’appelait encore alors le Mouvement pour une Alternative Socialiste) avait consacré une Conférence Nationale à la question communautaire. Depuis lors, plusieurs évènements ont confirmé l’analyse qui y avait été faite et qui est à la base de cette brochure. A travers différents chapitres abordant le marxisme et la question nationale, l’histoire de la Belgique et le développement de la question nationale, etc., nous arrivons à un programme consacré à cette question et basé sur la nécessité de l’unité des travailleurs contre la politique de "diviser pour mieux régner" de la classe dirigeante.

    • Préface
    • Le marxisme et la question nationale
    • Un mot sur l’historiographie belge
    • Développement de la question nationale en Belgique
    • La question nationale à Bruxelles
    • La Communauté germanophone
    • Les réformes d’Etats
    • Quel est le programme défendu par PSL/LSP ?

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    Depuis le milieu des années 1970, l’économie est aux prises avec des caractéristiques de dépression. Les illusions crées dans la période de croissance d’après-guerre (chaque génération vivrait mieux que la précédente,…) se sont effondrées et tous les éléments conduisant à des divisions ont commencé à prendre de l’ampleur. Concernant la question communautaire, cela a surtout signifié que les tensions ne pouvaient plus être achetées en jetant à l’un protagoniste où l’autre un os savoureux. D’une période de quasi plein-emploi fin des années ’60, où la norme était un emploi à temps plein avec un contrat fixe, nous sommes arrivés à une période de chômage structurel, où constamment plus d’emplois ne sont qu’à temps partiel et temporaires. Le professeur Pacolet du HIVA (Institut supérieur du Travail, de l’université catholique de Louvain) a déjà prouvé qu’entre le milieu des années ’70 et aujourd’hui, strictement aucun emploi n’a été créé si le calcul est effectué en équivalents temps plein.

    Des partis traditionnels en perte d’autorité

    La classe dirigeante et ses instruments politiques n’ont apporté aucune réponse face à cette situation. Dans les années ’80, on a demandé à la population de se serrer la ceinture et de d’attendre patiemment la sortie du tunnel. Mais à chaque fois, le bout du tunnel s’est révélé n’être qu’un bref intermède avant de replonger à nouveau dans un autre tunnel.

    Les partis traditionnels ont été impliqués jusqu’au cou dans l’organisation de la casse sociale et la responsabilité ne tombe pas seulement sur les épaules des partis de droite et de centre-droit (libéraux et chrétiens-démocrates) mais aussi, et dans une large mesure, par la famille social-démocrate, même si le PS s’est bien mieux caché derrière ‘‘la droite’’ ou ‘‘les partis flamands’’.

    Dans une telle situation, où les deux classes fondamentales de la société n’offrent aucune issue (la bourgeoisie et la classe des travailleurs) et où tous les instruments traditionnels de la bourgeoisie sont discrédités, la voie est libre pour la montée de partis populistes offrant des ‘‘solutions’’ semblant plus évidentes en jouant sur toutes les divisions possibles et imaginables. Dans les années ’80, le Vlaams Belang a commencé à percer en jouant la carte du racisme, qui pouvait croître sur base de la concurrence toujours plus grande pour les emplois, les logements sociaux,…

    Aujourd’hui, en Flandre, c’est la N-VA qui réussit le mieux à attirer les votes anti-establishment. Leur histoire à eux, c’est que ‘‘les flamands’’ seraient bien mieux s’ils ne devaient pas ‘‘payer pour la Wallonie et Bruxelles’’. Le programme de la N-VA ne défend cependant que les intérêts des petits patrons flamands, qui souhaitent contribuer encore moins qu’aujourd’hui à la sécurité sociale et aux impôts.

    Est-ce qu’on peut encore sortir de l’impasse?

    Dès le début de la Belgique, des différences existaient entre la Flandre, la Wallonie et Bruxelles. La discrimination fait partie intégrante de notre histoire nationale, aussi avec la petite communauté germanophone. Les modifications des relations de force entre régions ont régulièrement conduit à des crises nationales. La montée de la Flandre a été récupérée dans l’Etat belge par le développement d’un système de division de pouvoir, systématiquement adapté et affiné avec une nouvelle réforme d’Etat. Nous sommes de nouveau devant une telle adaptation. Mais la marge de manœuvre budgétaire, extrêmement réduite après plus de trente années de dépression et de politique néolibérale, rend cet exercice encore plus difficile à réaliser.

    Le PS ou la N-VA vont-ils réussir à réaliser une réforme d’Etat et à constituer un gouvernement ? La question est en fait celle-ci : la bourgeoisie belge réussira-t-elle encore une fois à trouver un nouvel équilibre ? Cela dépend de la volonté de la N-VA à servir la bourgeoisie belge avec à la clé des carrières, de hautes fonctions et encore plus de pouvoir pour les autorités locales. D’un côté, nous avons tendance à répondre par l’affirmative au vu du caractère de droite de la N-VA. La dernière chose qu’elle souhaite, c’est la mobilisation de ce ‘‘peuple flamand’’ qui risque bien, une fois mobilisé, de rester mobilisé pour de plus hauts salaires et de meilleures conditions de vie et de travail, pour des allocations sociales plus élevées et pour une meilleure sécurité sociale, pour des services publics de bonne qualité et pour toutes sortes d’autres revendications qui vivent parmi la classe ouvrière flamande (et qu’elle a en commun avec ses collègues bruxellois, wallons, germanophones ou encore français, allemands,…).

    D’un autre côté, le parti de De Wever reste un projectile sans tête chercheuse. Mais si la N-VA refuse de conclure un accord, la riposte de la bourgeoisie va arriver de toutes parts. Finis donc les bons articles dans la presse ou les invitations pour des émissions comme ‘‘De Slimste Mens’’ (une émission télévisée dans laquelle Bart De Wever a fait sensation), finies les tentatives de charme. Mais le problème est que la bourgeoisie, en Flandre, ne dispose plus d’instruments capables de récupérer les votes qui quitteraient la N-VA. Le risque serait grand de voir le Vlaams Belang en reprendre une bonne partie, malgré leurs problèmes rencontrés ces dernières années.

    La seule manière de sortir de l’impasse est qu’une des deux classes fondamentales composant la société offre une issue: soit par la création d’un nouveau parti des travailleurs apte à canaliser la force de la classe ouvrière, soit parce que la bourgeoisie réussit à faire payer la crise au reste de la population et à donner le coup de grâce à ce qui reste de ‘‘l’Etat providence’’.

    Et maintenant on fait quoi?

    Le nombre de discriminations au sein de la structure belge grandit sans cesse, tout comme les harcèlements envers les minorités nationales (ex. les minorités francophones et néerlandophones dans les communes à facilités). C’est la base matérielle – avec les partis traditionnels séparés, l’enseignement séparé, les médias séparés,… – pour la résurgence de sentiments nationalistes. Ainsi, le climat est tendu dans tout un nombre de communes à Hal-Vilvorde.

    La bourgeoisie ne veut pas la scission de la Belgique, mais elle ne dispose plus d’instrument en Flandre pour essayer de stopper la montée électorale des forces petite-bourgeoises et flamingantes. A long terme, il est exclu que la Belgique reste unifiée sous le capitalisme, un système où un développement socio-économique harmonieux de toutes les régions n’est pas possible. Mais la scission de la Belgique n’offrirait aucune solution pour les problèmes de la majorité de la population, seule la chute du système capitaliste pourrait le faire.

    Le PSL pense qu’à court terme, le scénario le plus probable est toujours la formation d’un gouvernement ‘calque’ (reproduisant les coalitions régionales), où le PS aurait la tâche de brider la N-VA et de lui brûler les ailes au pouvoir. D’un autre côté, il y a toujours plus d’éléments qui semblent démontrer que la N-VA ne se laisse pas entraîner dans ce jeu. Dans ce cas, l’attente risque d’être longue et la pression d’une nouvelle crise financière, les pressions économiques internationales,… causeraient bien des dégâts à la N-VA et forcerait à parvenir d’urgence à un gouvernement d’unité nationale.

  • Tout le monde y pense mais personne n’en parle… Face à l’austérité : vigilance et résistance

    Le feuilleton de cet été, c’était le suivi des hauts et des bas des négociations gouvernementales. Le vocabulaire était choisi, il n’était pas question d’emploi, des pensions, de sécurité sociale ou encore de logement, toutes ces choses importantes pour notre quotidien. A la place, les politiciens ont parlé des semaines durant de loi de financement, de paquets de compétences, de bourgmestres non-nommés, de facilités,…

    Par Bart Vandersteene

    Entretemps, pas un mot sur la manière dont ils comptent trouver 25 milliards d’euros à assainir dans les finances publiques pour les quatre années à venir et sur ceux qui en recevront la facture. Ces 25 milliards ne représentent ‘que’ 25 à 30% du budget total des gouvernements fédéraux et régionaux… Après des semaines de négociations, c’est toujours le flou, ce qui peut donner l’impression qu’en Belgique, la crise économique la plus profonde depuis 80 ans n’est qu’une petite brise. Quelques médias s’obstinent même à nous expliquer que la crise était finie avant qu’on puisse véritablement la remarquer.

    Les caisses sont vides

    Mais ce n’est qu’une illusion. L’hebdomadaire flamand Knack a récemment calculé que le gouvernement fédéral n’avait qu’une enveloppe de 2,8 milliards d’euros cette année pour des dépenses de… 20 milliards d’euros ! En bref : la caisse fédérale est vide. Les revenus fédéraux s’élèvent à 92,7 milliards d’euros. Après en avoir soustrait les donations aux régions, aux communautés, à l’UE, à la sécurité sociale, à la SNCB, aux pensions publiques, après avoir déduit les charges d’intérêt,… il n’y reste plus que 2,8 milliards d’euros.

    C’est le contexte dans lequel se place la discussion sur la réforme de l’Etat. Est-ce qu’une nouvelle loi de financement obligera les régions et les communautés à reprendre une partie de l’effort budgétaire, et en quelles proportions ? Comment les nouvelles compétences pour les régions seront-elles financées ?

    Tout le monde s’accorde à dire qu’il faut assainir les dépenses publiques, ce qui se négocie c’est la façon de couper, et les endroits où le faire. La fraude fiscale est aujourd’hui estimée à 20 milliards d’euros par an et, ces dix dernières années, les patrons ont reçu presque 9 milliards d’euros de diminutions de charges par an. D’autre part, la déduction des intérêts notionnels coûte 4 milliards d’euros par an et on pourrait encore continuer. Mais tout cela n’est pas remis en question car les ‘‘employeurs’’ pourraient oser s’en aller…

    Entretemps, les requins de la finance continuent joyeusement leur rôle de parasite. Une nouvelle crise dans le secteur financier va probablement bientôt se produire et la collectivité devra à nouveaux éponger les pertes. Les grandes entreprises ne sont intéressées par l’emploi que si cela leur procure suffisamment de profits. Dans le cas contraire, on ferme et la collectivité peut en supporter les frais sociaux.

    Les propriétaires et les actionnaires des grandes entreprises et des banques ne remplissent aucune fonction utile et sociale et font tourner la société entière autour de leur soif de profits. Les véritables socialistes ne doivent pas seulement dire non à l’austérité, mais aussi remettre en question le système capitaliste lui-même.

    Les marxistes seront en première ligne de la résistance contre chaque assainissement possible à nos dépens, mais nous allons également mettre honnêtement en avant la nécessité d’une société socialiste démocratique, la seule solution fondamentale pour sortir de la crise du capitalisme.

  • Fichez la paix à nos aînés, du travail pour les jeunes – Pas touche à nos (pré)pensions!

    Partout en Europe, le débat fait rage concernant l’augmentation de l’âge d’accès à la retraite. Dans notre pays, cette attaque n’est pas encore à l’ordre du jour, mais tous les partis traditionnels suivent la logique de s’en prendre aux fins de carrière, à l’exemple des Pays-Bas où la retraite est maintenant fixée à 67 ans. En clair, une nouvelle attaque se prépare contre les prépensions.

    Par Geert Cool

    Avant les élections, la plupart des partis flamands prônaient la condition d’une carrière de 45 ans pour accéder à une pension complète, mais les autres, voulaient quand même s’en prendre à la prépension. Personne n’explique comment les nombreux jeunes actuellement au chômage faute de trouver un emploi vont faire pour avoir une telle carrière. Peut-être en travaillant jusqu’à tomber raide mort ? L’augmentation de la productivité et de la flexibilité rend déjà bien compliqué de tenir le coup 40 ans. Pour messieurs dames les politiciens, les chefs d’entreprises et les topmanagers, c’est peut-être encore faisable, mais qu’ils essayent un peu de suivre le rythme d’un travailleur durant 40 ans !

    Les soi-disant ‘socialistes’ du PS et du SP.a suivent également cette logique. D’ailleurs la précédente attaque sur les fins de carrière en 2005, le Pacte des générations, est arrivé à l’initiative du SP.a, avec la complicité active du PS également présent au gouvernement. Maintenant aussi, ces gens-là se préparent à opérer une nouvelle réforme. Du côté du SP.a, on parle de donner jusqu’à 200 euros de plus par mois à ceux qui travailleraient plus longtemps. Dans le contexte de crise actuel, ça signifie surtout que ceux qui ne travailleront pas jusqu’à 65 ans devront se contenter d’une retraite de misère. Du côté du PS, c’est Daerden qui a été le plus clair. Pour lui, le Pacte des Générations n’a pas été assez loin, ses résultats sont ‘‘décevants’’ parce que le salaire des travailleurs âgés est selon lui trop élevé! Les pistes de réflexion qu’il a défendues dans son Livre Vert des pensions au moment où il était encore ministre fédéral en charge des pensions sont de s’en prendre au système des prépensions, d’accorder des diminutions fiscales ou des subsides pour l’engagement de travailleurs âgés, de prendre en charge par l’Etat une partie des salaires des plus de 50 ans,…

    A Bruxelles, le taux de chômage chez les jeunes dépasse les 30% et en Wallonie, une étude de l’économiste et président du CPAS de Namur Philippe Defeyt parle de 40% pour 2011. Toutes les perspectives économiques parlent d’une future hausse du chômage, même avec un rétablissement économique limité. Dans ce cadre, il est totalement illogique que nos aînés travaillent plus longtemps, il n’y a déjà pas assez d’emploi pour les jeunes.

    Le système de prépension doit être conservé et lié à une augmentation de la retraite légale afin que les retraités ne tombent pas dans la pauvreté. Certains parlent plutôt de renforcer les pensions en faisant appel à des fonds de pensions qui placent des cotisations en Bourse, mais c’est ce système qui a maintenant pour conséquence aux Pays-Bas que jusqu’à 200.000 retraités vont recevoir moins d’argent à cause des troubles financiers. Nous ne pouvons accorder aucune confiance envers les fonds privés. De plus, une privatisation des retraites via les assurances groupe, etc. augmenterait les inégalités alors que selon l’Union Européenne, 23% des retraités belges sont déjà sous le seuil de pauvreté.

    Nous devons défendre nos pensions, nos prépensions et exiger une retraite légale d’au moins 1.250 euros nets par mois. Ce combat, nous devons le livrer ensemble, personnes âgées et jeunes, retraités et travailleurs.


    15 septembre : Manifestation en front commun syndical à Bruxelles pour la défense des fins de carrière, à 10h30 à Schumann

  • Après un été de négociations… ça passe ou ça casse ?

    Au moment de produire ce journal, les négociations concernant la réforme d’Etat sont arrivées dans une phase critique, notamment au sujet de Bruxelles-Hal-Vilvorde. Si ce blocage dure trop longtemps et ne dégage aucune solution, tout le travail de cet été aura été vain. Mais ces vacances sans gouvernement auront été différentes de celles de 2007 de par, selon la presse, leur atmosphère politique et la volonté des partis francophones de faire une partie du chemin en direction des revendications des partis flamands. Qu’y-a-t-il derrière tout ça et vers où allons-nous ?

    Par Anja Deschoemacker

    Un accord ou non ? Aujourd’hui, comme en 2007, tout bloque à nouveau autour de BHV, mais le contexte est tout autre. Une série d’accords partiels existent déjà concernant le transfert de certaines compétences fédérales aux régions et communautés, tout comme existe un accord de principe sur la révision de la Loi de financement, avec à la clé une plus grande autonomie fiscale pour les régions.

    Il n’est dès lors plus question de la panique qui avait régulièrement envahi les médias en 2007. Généralement, règne plutôt l’idée que les négociateurs ont du sang-froid et suffisamment de pragmatisme pour ne pas mettre en péril les accords en tenant hystériquement à avoir raison dans les dossiers symboliques.

    Comme les “hommes d’Etat” belges (les plombiers institutionnels pragmatiques) tels que Dehaene et Van Rompuy l’ont toujours dit, BHV ne peut être résolu que dans le cadre plus large d’une réforme d’Etat qui prévoit des compensations sur d’autres terrains. Concernant BHV, tout accord doit à la fois bétonner la frontière linguistique – afin de conjurer le spectre de la francisation pour les partis flamands – et également bétonner les facilités – pour exorciser le démon de l’existence d’une minorité de francophones sans droits et discriminée pour les partis francophones.

    Les négociations semblent cette fois-ci respecter ces règles, même si la N-VA (surtout) et le CD&V d’un côté et le CDH de l’autre soient assez nerveux à l’idée des prochaines échéances électorales et concernant l’avenir de leurs carrières grassement rémunérées. Nous avons connu des moments de dramatisation, mais les accords partiels conclus (rien n’étant toutefois certain tant que tout n’est pas conclu) illustrent qu’il y a une volonté de parvenir à un accord.

    La N-VA est-elle prête pour un accord ? En est-elle capable ?

    La N-VA n’est pas un parti traditionnel. A la différence des chrétiens-démocrates et des libéraux, à la différence aussi de la social-démocratie qui s’est constamment bourgeoisifiée depuis la fin des années ’80, la N-VA n’est pas sous le contrôle direct de la bourgeoisie.

    Les partis traditionnels se sont déjà vendus depuis longtemps, et sont prêts à appliquer le programme de la bourgeoisie à tout moment. Le seul obstacle présent de temps à autresur cette voie, c’est la nécessité d’avoir des voix. C’est cela qui entraîne ces partis à défendre certains points de vue différents (surtout dans l’opposition) ou à agir en contradiction avec ce programme. Le comportement du CD&V depuis sa première cure d’opposition (de 1999 à 2004 au niveau flamand et de 1999 à 2007 au niveau fédéral) en est une excellente illustration.

    La N-VA est un parti petit-bourgeois, un parti qui défend les intérêts des classes moyennes flamandes et des petits patrons flamands. Ces dernières années, sous la direction de Bart De Wever, ce parti a quitté l’image de flamingant démodé et nostalgique pour adopter celle d’un nationalisme plus pragmatique, défendant les intérêts de la Voka. Pour cette organisation patronale flamande, BHV et d’autres dossiers symboliques n’ont que peu d’intérêt. Ce qu’elle désire, par contre, c’est une compétition accrue entre entités fédérées, à l’avantage du patronat.

    La N-VA ne veut pas faire éclater la Belgique à court terme, et certainement pas de façon chaotique ou violente. Cela contrarierait les intérêts de la Voka. En ce sens, la N-VA – malgré la présence de radicaux flamingants et utopistes désespérés dans ses rangs – peut encore fonctionner comme un parti d’Etat dans le cadre belge. Le résultat des élections de juin dernier a bien dû forcer la bourgeoisie belge à adopter ce point de vue.

    Aujourd’hui, les négociations pour une réforme d’Etat et pour la formation d’un gouvernement sont un test pour la NVA : en est-elle capable ? Dans le cas contraire, le choc en retour ne se fera pas longtemps attendre.

    Et la classe ouvrière? Et les assainissements?

    L’intérêt de la bourgeoisie est d’obtenir l’application d’un plan qui fasse payer la crise aux travailleurs et à leurs familles. Partout en Europe et dans le monde, c’est l’appauvrissement général qui est à l’agenda afin de rendre possible l’enrichissement d’une petite élite. La réforme d’Etat, qu’importe sa façon de réorganiser les différentes pièces du puzzle, doit être considérée dans le cadre de cette nécessité.

    En Belgique, les réformes d’Etat ne concernent plus la manière de redistribuer des moyens, mais bien celle de répartir l’austérité et les assainissements entre les différents niveaux de pouvoir. Il n’en allait d’ailleurs pas autrement en 1988, quand un accord a été trouvé pour transférer l’enseignement aux communautés après une longue période de crise politique avec de grandes batailles socio-économiques (le gouvernement chrétien-démocrate/libéral tentait de faire passer une sévère politique d’austérité face à un mouvement ouvrier mobilisé) et également des chamailleries communautaires autour des Fourons. Depuis lors, l’enseignement a bien souffert – coupes budgétaires après coupes budgétaires – avec en conséquence l’actuel manque de place, des classes pleines à craquer et des bâtiments vieillis des deux côtés de la frontière linguistique.

    Mais il y a plus. La stabilisation du gouvernement résultant de la réforme d’Etat et du caractère de classe moins officiellement bourgeois du gouvernement suivant constitué des chrétiens-démocrates et des sociaux-démocrates, dès 1988, a donné à la bourgeoisie la capacité d’imposer le plus grand plan d’austérité structurel de l’histoire belge, le Plan Global (1993), malgré la grève générale numériquement la plus grande que nous ayons connue. Pour stopper la lutte avant qu’elle ne provoque la chute du gouvernement, les directions syndicales disposaient de l’argument ultime : il s’agissait du ‘‘gouvernement le plus à gauche possible’’.

    Si se constitue aujourd’hui un gouvernement avec le PS et le CDH d’un côté et le CD&V, la N-VA et le SP.a de l’autre, nous pouvons nous attendre à entendre à nouveau cet argument, le seul parti se réclamant ‘‘de droite’’ dans un tel gouvernement serait la N-VA et les deux partis liés aux directions syndicales seraient impliqués. C’est notre plus grande menace pour les années à venir, et la seule réponse appropriée serait que les syndicats brisent leurs liens avec les partis bourgeois et que commence la construction d’un nouveau parti des travailleurs avec l’implication significative de syndicalistes.

    Concernant la réforme d’Etat, nous ne devons guère avoir d’illusions. Penser qu’avaler n’importe quoi, simplement en en ayant marre de ces discussions, ne donnera aucune solution. Cette réforme d’Etat ne sera en aucun cas une solution capable de régler définitivement l’affaire. La seule véritable résolution des problèmes communautaires en Belgique est hors de portée du système capitaliste, car cela nécessite une démocratie conséquente avec garantie des droits démocratiques aux niveaux culturel, social et économique pour tout le monde, y compris la garantie des droits de minorités pour les minorités nationales. Cela nécessite d’assurer pour chacun un emploi décent, un logement bon marché et de qualité, un enseignement et des soins de santé gratuits, etc. Les capitalistes n’accepteront jamais de céder cela, la dégradation des conditions de vie des masses ces trente dernières années l’illustre assez.

  • 25 septembre : Protestation à la Millionaire Fair à Anvers

    Du 23 au 26 septembre se tiendra une orgie de luxe et d’extravagance à l’Antwerp Expo. La Millionaire Fair, la foire aux millionnaires, sera l’occasion de découvrir des produits réservés à un public qui se décrit lui-même comme “rich&famous, membres de conseils d’administrations et actionnaires.” Les médias seront bien entendu présents, histoire de distiller les bons conseils de cette élite décadente. Mais ce que les organisateurs ne veulent surtout pas voir débarquer, ce sont des jeunes et des travailleurs normaux.

    A Anvers, le taux de chômage parmi les moins de 25 ans a augmenté de 50% en deux ans à peine. Pas si loin de l’endroit où se tiendra cette bourse du luxe se trouve un des quartiers les plus pauvres d’Anvers, où le chômage atteint les 20%. Il est certain que les jeunes de ce quartier n’ont pas à aller à cette Millionaire Fair pour voir que ces nouvelles Roll Royce, yachts ou montres à diamants sont totalement hors de leurs moyens…

    Avec les jeunes et les habitants du quartier, nous allons mobiliser pour une action à cette Millionaire Fair, non pas pour s’en prendre individuellement aux visiteurs, mais pour dénoncer l’énorme fossé qui existe entre riches et pauvres. Le luxe extrême qui y sera étalé illustrera suffisamment qu’il y a assez de moyens dans la société, mais cette richesse n’est pas utilisée dans l’intérêt de la majorité de la population.

    L’année dernière, pendant que le chômage augmentait, les 10 familles les plus riches de ce pays sont devenues beaucoup plus riches, leur fortune passant de 3,6 milliards d’euros à 17,4 milliards ! Ces dix familles possèdent donc à elles seules à peu près la somme que le prochain gouvernement devra assainir d’ici 2015 pour retrouver l’équilibre budgétaire. Nous n’acceptons pas cette situation, et nous voulons non seulement la dénoncer, mais aussi la combattre. Participez avec nous aux protestations contre la Millionaire Fair à Anvers ce 25 septembre!

  • Quel que soit le gouvernement: il y aura des assainissements ! Préparons la résistance !

    Les patrons n’ont pas fait de mystère concernant leurs intentions. Quelques jours à peine avant les élections, la Fédération des Entreprises Belges a annoncé: “Notre pays devra, tôt ou (trop) tard, opter pour des mesures s’inspirant du modèle allemand. De sa propre initiative et à temps, ou contraint et forcé par les marchés financiers, et donc trop tard.”

    Par Els Deschoemacker

    Le modèle allemand, c’est le pire plan d’austérité depuis la deuxième guerre mondiale, rien de moins! L’Europe connaît une véritable surenchère d’assainissements. Partout, les milliards d’euros mis sur la table par les gouvernements afin de sauver les institutions financières et les spéculateurs doivent maintenant être extraits des poches des travailleurs et leurs familles. Un bien joli coup pour les banques, mais au détriment de nos intérêts.

    Les gros investisseurs et les marchés financiers imposent leurs vues, ce sont ces maîtres du chantage qui déterminent notre politique économique. Quant aux “élus du peuple”, ils sont derrière eux, en fidèles exécutants. A quoi peuvent encore bien servir des élections quand tous les politiciens traditionnels soutiennent la même politique ?

    L’instabilité frappe la sphère politique européenne, mais même si les dernières élections ont connu de grands changements, il semble que le nom de la famille politique au pouvoir importe peu. En Angleterre, ce sont les conservateurs et les libéraux-démocrates qui attaquent les budgets de l’enseignement, des soins de santé et d’autres services publics importants. En Allemagne, ce sont les chrétiens-démocrates, en coalition avec les libéraux. En Grèce, en Espagne et au Portugal, ce sont les sociaux-démocrates.

    En Belgique, il n’en ira pas différemment. Une coalition est en préparation, avec de nombreux partis pour obtenir une majorité. Au moment de réaliser ce journal, sa composition était encore incertaine, mais une chose était claire dès le début: quel que soit le gouvernement que nous aurons avec ces partis pro-capitalistes, même les “plus à gauche”, tous sont prêts à assainir 22 milliards d’euros d’ici 2015.

    Elio Di Rupo et Bart De Wever ont endossé leur costume “d’hommes d’Etat”. Chacun est prêt à réaliser un grand compromis qui devrait se traduire par une combinaison de réductions structurelles de nos soins de santé, de nos retraites et de nos salaires. Une réforme d’Etat comprenant un transfert de compétences du niveau fédéral vers les régions devrait faciliter l’application de ces économies. De leur côté, les marchés financiers veilleront à faire pression contre la moindre hésitation. Nous refusons cette dictature financière, nous n’avons pas à être pressés comme des citrons ! La seule manière de contrôler efficacement les “marchés financiers”, c’est de les nationaliser et de les placer sous le contrôle du mouvement ouvrier organisé. Cela ne tombera pas du ciel, il faudra lutter, tant sur le plan syndical que politique.

    Beaucoup de travailleurs partagent une grande indignation et regardent l’avenir avec une méfiance non moins grande. On nous dit aujourd’hui que les assainissements sont nécessaires afin de soutenir l’économie, mais que se passera-t-il quand les économies deviendront concrètes et qu’en plus il n’y aura pas de reprise en termes d’emploi et de pouvoir d’achat ? L’opposition face aux plans d’austérité peut rapidement grandir. Dans plusieurs pays européens, l’automne sera certainement très chaud. En Belgique aussi, il sera nécessaire de répondre par des actions de masse contre chaque mesure destinée à nous faire payer la crise. Organisons l’indignation, la colère et l’opposition, dès aujourd’hui.

    Nous avons besoin d’un plan d’action national et européen pour unifier les travailleurs européens et leurs familles dans la lutte contre l’agenda d’austérité. La manifestation syndicale européenne du 29 septembre prochain peut être un premier pas dans cette direction, mais ce rendez-vous doit être utilisé pour informer et mobiliser la base afin de construire un rapport de force. Le PSL veut bien entendu contribuer à cela, et nous vous invitons à nous rejoindre.

  • Couleur café et homophobie

    Ce week-end avait lieu à Bruxelles le Festival Couleur Café. «Cette année, le festival a décider d’articuler son thème sur la thématique de l’Année Européenne de la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale.» Pourtant, il a fallu de nombreuse protestation pour que le Festival accepte de retirer Beenie Man de son affiche alors que, dans ses chansons, celui-ci appelle ouvertement a égorger les homosexuels.

    Par Julien (Bruxelles)

    Malgré plusieurs promesses de cesser de chanter des paroles homophobes en 2004 et 2007, celui-ci a recommencé en 2009 avec Mi nah wallah. Pourtant, Couleur Café a totalement oublié cela, préférant imaginer le profit qu’il pouvait en retirer. De telles paroles ne peuvent être acceptées! Durant le Festival, plusieurs Gay Pride avaient lieu dans le monde: à Paris, un gay s’est fait poignardé et, à San Fransisco, 3 LGBT ont été blessés lors d’une fusillade.

    Heureusement, en moins d’une semaine, plus de 2.000 personnes se sont indignées de la présence de Beenie Man à Couleur Café, un festival qui se prétend «solidaire». Pour que le Festival accepte de retirer Beenie Man, il a fallu aller là ou ça fait mal : le profit. C’est seulement quand les sponsors et les pouvoirs publics subsidiant Couleur Café ont menacé de ne rien donner que le Festival a finalement écouté les revendications.

    Patrick Wallens, l’organisateur du Festival, a réagi en parlant de la«violence de la campagne anti-Beenie» alors que celle-ci s’est déroulée uniquement dans les médias. Inversement, les violences homophobes ne lui ont pas posé de problèmes. Tant que le profit est là…

  • En Grèce, au Portugal, en Espagne… Ce n’est pas aux travailleurs de payer leurs crises !

    Une Semaine de Protestation et de Solidarité a été lancée dans différents pays européens par 16 eurodéputés de la Gauche Unitaire Européenne / Gauche Verte Nordique (GUE/NGL). Des partis politiques, des mouvements sociaux et des activistes vont protester dans différents pays (Danemark, Irlande, Suède, Grèce, Portugal, Angleterre et Pays de Galles) contre les attaques sur les salaires, les pensions, le niveau de vie et les services publics. En Belgique aussi, une manifestation se déroulera ce samedi 26 juin.

    Par le Front des Gauches

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    • Tract du Front des Gauches
    • Europe – Initiative pour une "semaine de protestations et de solidarité"
    • Agenda de la semaine d’action
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      Manifestation ce samedi 26 juin – 13h30 – Place Van Meenen, Saint Gilles (Bruxelles) – Près de la Gare du midi, arrêt Horta

      Une réponse collective et une démonstration de solidarité face aux attaques qui déferlent sur l’Europe est nécessaire afin de réagir contre les tentatives visant à diviser les travailleurs ainsi que pour donner aux travailleurs la confiance de riposter contre les politiques destinées à leur faire payer la crise. En Belgique aussi, quel que soit le gouvernement que nous aurons, même avec les partis les «plus à gauche», tous les responsables politiques sont prêts à économiser 22 milliards d’euros sur le dos des travailleurs d’ici 2015.

      Ces protestations et actions européennes sont organisées autour des revendications suivantes :

      • Les travailleurs, pensionnés, chômeurs, étudiants, jeunes et ceux qui sont socialement exclus ne doivent pas payer pour la crise – il faut la faire payer aux super riches et aux banquiers ;
      • Solidarité avec les travailleurs en Grèce, pour l’unité des travailleurs en Europe;
      • Non à l’austérité, non aux baisses de salaires, non au chômage et à l’augmentation de l’âge d’accès à la retraite;
      • Pas de privatisation des services publics;
      • Stop au renflouage des banques – Nationalisation des banques et des institutions financières dans l’intérêt des travailleurs.

      Cette manifestation se place dans le cadre de la semaine de protestation et de solidarité initiée par 16 eurodéputés de la Gauche Unitaire Européenne. Cet appel est relayé par le Front des Gauches (qui regroupe le PC, le PSL-LSP, la LCR, le PH, le CAP et Vélorution), avec le soutien de Synaspismos-Bruxelles, de la Federazione Comunista del Belgio et du Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde.

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