Category: National

  • Armer la résistance avec des idées socialistes

    Ces derniers mois ont été caractérisés par des changements soudains et de puissants mouvements de protestation dans lesquels la jeunesse a pu jouer un rôle de premier plan. Mais le mécontentement actuel traverse toutes les couches de la société. En Tunisie, un redoutable mouvement de masse a même réussi à faire chuter le dictateur Ben Ali tandis que de grandes mobilisations de la jeunesse ont eu lieu en Europe pour la défense de l’enseignement et pour un meilleur avenir. Ainsi, des pays comme la Grèce, la France, l’Italie, l’Irlande, la Grande-Bretagne, la Tunisie, l’Algérie,… ont récemment été ébranlés par des mouvements de contestation.

    Le capitalisme n’a aucun avenir à offrir à la majorité de la population, de plus en plus de jeunes sombrent dans le chômage et la misère : la résistance est une nécessité ! Durant des années, on nous a rabâché les oreilles en nous disant qu’aucune alternative n’était possible face au système capitaliste, mais il est clair que ce système ne fonctionne plus.

    Notre pays n’est pas immunisé contre de tels mouvements, ces derniers surgiront. Ici aussi, le mécontentement est large parmi la population. Il y a à peine un an, on aurait ri au nez de celui qui aurait parlé de l’arrivée d’un mouvement étudiant de l’ampleur de celui que connait la Grande-Bretagne : plusieurs manifestations ont rassemblé des dizaines de milliers de jeunes. Aux Pays-Bas aussi, de grandes manifestations de jeunes ont eu lieu et, à un certain moment, notre pays suivra.

    Mais être en colère et descendre en rue ne suffira pas. Nous devons organiser notre lutte et l’armer d’un programme politique pour un changement fondamental. Ce changement ne viendra pas de l’establishment, ni simplement en lançant un groupe facebook ; nous devons nous organiser dans le monde réel, avec ceux qui sont capable de bloquer la société: les travailleurs et leurs familles. Voilà la force déterminante pour prendre en main le processus de production.

    Un système alternatif à l’exploitation capitaliste doit se baser sur les intérêts de la majorité de la population, ce qui nécessite absolument de placer l’économie sous le contrôle et la gestion des travailleurs. Après des décennies de propagande et d’euphorie néolibérales, il est moins évident de parler du socialisme. Pourtant, la crise capitaliste illustre la nécessité de passer à une société basée sur la collectivité.

    Nous voulons creuser ce sujet plus en profondeur et aborder les réponses socialistes face à la crise du capitalisme. Le weekend ‘‘Socialisme’’ de ces 12 et 13 mars constitue à ce titre une excellente opportunité. Ces discussions sont non seulement intéressantes, mais également d’une utilité de première importance afin de renforcer les mouvements de protestation. Savoir contre quel système nous luttons est insuffisant, il faut avoir une idée de l’alternative et de la manière de s’orienter en sa direction.

  • Emploi : le patronat veut nous imposer le modèle allemand

    Entre 2005 et 2008, le taux d’emploi en Allemagne est passé de 68% à presque 74%. L’Allemagne est donc partout citée en Europe comme ‘le’ modèle à suivre. Mais le modèle allemand, c’est quoi ?

    Par Els Deschoemacker

    En Europe, le nombre d’heures prestées n’a baissé nulle part aussi fortement qu’en Allemagne: de plus de 1.500 heures par travailleur en 1995 à moins de 1400 heures en 2008. Beaucoup de nouveaux emplois sont à temps partiel ou de courte durée. L’économiste Freddy Heylen critique ce fameux modèle car il se base essentiellement sur la modération salariale et la flexibilisation avec un accent sur l’exportation. Selon lui, copier ce modèle ne contribuera que peu au renforcement de la position concurrentielle de la Belgique et sera très néfaste pour le pouvoir d’achat et la demande intérieure.

    Le modèle allemand, c’est la mort de l’emploi à temps plein et à contrat à durée indéterminée avec de bons salaires. En Allemagne, plus de 20% des travailleurs gagnent moins de 10 euros par heure et 1,5 millions d’allemands ont même moins de 5 euros par heure. Les chômeurs sont aussi obligés de se faire engager à n’importe quelles conditions, comme dans les ‘‘Jobs à un euro’’ ; les patrons ne payant que 1 euro de l’heure en plus de l’allocation de chômage…

    Au vu du fait que notre économie est fortement liée à l’économie allemande, une relance économique limitée dans ce pays entraîne une certaine relance chez nous, ce qui a conduit à une légère baisse du nombre de chômeurs en 2010, certainement parmi les jeunes flamands (-15,9%). Le seul problème, c’est que ceux qui ont trouvé un emploi sont confrontés à ce modèle allemand : de bas salaires et des mini-contrats. La relance allemande est basée sur l’exportation et pas sur une amélioration de pouvoir d’achat, les conditions de vie des travailleurs et de leurs familles baissent continuellement. Chez nous aussi, le phénomène des “travailleurs pauvres” augmente: 4,4% des travailleurs et 4,8% des travailleuses vivent sous le seuil de pauvreté.

    Aujourd’hui, de nouveaux emplois sont créés, mais le pouvoir d’achat baisse et le nombre de travailleurs pauvres monte. Nous ne devons donc pas seulement nous battre pour l’emploi, mais aussi pour des emplois décents avec de bons salaires, tout le contraire du modèle allemand tant loué par les patrons et les politiciens traditionnels.

  • Scinder la Belgique : réaliste ?

    On a eu l’émission “Bye Bye Belgium”, puis le fameux “plan B” des partis francophones, ou encore l’émission de la VRT demandant à divers professeurs leur opinion sur l’éventuel éclatement du pays. La scission éventuelle du pays alimente tous les fantasmes. Réaliste ?

    Premièrement, parler d’une scission négociée et calme du pays est tout à fait irréaliste. Les interminables palabres concernant la scission de BHV illustrent à quel point seront insolubles les négociations liées à la répartition de la dette du pays, pour ne parler que de cela. Et concernant Bruxelles, les partisans d’une scission n’ont aucune solution: les Bruxellois eux-mêmes s’opposent à être rattachés à une Flandre indépendante. Et quoi ? Bruxelles entité à part ? Comment pourrait-elle assurer le rôle de centre administratif du reste du pays ?

    Ensuite, l’économie belge reste dominée par les grandes familles traditionnelles (comme les de Mévius, Van Damme, de Spoelberch, Solvay, Saverys, Frère-Bourgeois, Colruyt, Boël, Bekaert,…). Ces vieilles dynasties du monde patronal et financier possèdent toujours une position puissante et, pour eux, une scission du pays ne serait pas économiquement intéressante, elle menacerait même gravement leurs intérêts financiers. Par contre, mettre en concurrence les différentes régions les unes contre les autres ne constitue pas un problème, bien au contraire. De cette façon, ils peuvent rendre plus difficile la résistance du mouvement des travailleurs en cherchant à le diviser.

    Enfin, l’idée chère à la NVA d’une ‘‘Europe des régions’’ est une illusion. A la faveur de la crise économique, toutes les contradictions internes à l’Union Européenne commencent à faire surface, et parler aujourd’hui d’un approfondissement de l’Union Européenne, dans le sens de l’arrivée d’une sorte ‘‘d’Etat européen’’, équivaut à nier l’actualité. De toute façon, ce n’est même pas une question au sein même de la population. Seule une minorité de Flamands est favorable à l’indépendance. Un seul sondage a mis en avant un chiffre approchant les 20%, tous les autres ne parlent que d’environ 10%…

    Une scission du pays n’est donc pas (encore) à l’ordre du jour, et ne peut de toute façon se faire de manière pacifique. Mais la politique de diviser-pour-mieux-régner déraille dans le contexte de la crise économique ce qui entraîne une polarisation croissante dans la société au sujet de cette question nationale. Le capitalisme est incapable d’y apporter une réponse ; le mouvement ouvrier doit riposter sur base de l’unité de tous les travailleurs, l’unité cruciale pour lutter contre le système capitaliste et construire l’alternative socialiste.

  • Une réforme d’Etat pour une démolition sociale plus efficace

    Tous les partis traditionnels suivent la logique de démolition sociale. ‘Les marchés’ n’ont qu’à claquer des doigts pour que les politiciens néolibéraux prévoient docilement de nouvelles mesures antisociales. Tout le débat concernant la réforme d’Etat concerne d’ailleurs essentiellement la répartition des assainissements entre les différents niveaux de l’Etat.

    Par Geert Cool

    Réforme d’Etat : pour quel objectif ?

    La nouvelle sommité de la NVA, le journaliste Siegfried Bracke, a déclaré: “Une réforme d’Etat n’est pas en soi intéressante. Ce n’est qu’un moyen de parvenir à une meilleure gouvernance.” (De Standaard, 08/01/11). Ce qui pour la NVA se cache derrière la notion de ‘‘meilleure gouvernance’’ est expliqué de façon limpide dans son programme: plus de dégradation sociale, plus de cadeaux au patronat, plus de flexibilité pour les travailleurs.

    Le programme de la NVA dit ainsi:

    • “Avec la régionalisation de l’impôt des entreprises, nos entreprises pourraient jouir d’une baisse du taux nominal qui, en Belgique, est toujours de 34%, ce qui est très élevé du point de vue international.’’ Le fait que les 500 plus grandes entreprises ont en réalité été imposées à moins de 5% n’est mentionné nulle part dans le programme de la NVA…
    • ‘‘La NVA veut plus de flexibilité au niveau des entreprises grâce à un calcul généralisé de la durée de travail sur base annuelle. A certains moments, le travailleur travaillerait alors plus d’heures par jour que dans des moments de creux.’’ Des journées de dix heures ou des semaines de soixante heures, ce n’est pas un problème pour la NVA.

    En Flandre, une régionalisation très poussée sera l’opportunité de mener une politique néolibérale plus dure. Mais ce sera aussi le cas du côté francophone. Les plans Marshall de Di Rupo & Co n’avaient pas pour objectif de répondre au chômage, mais de soutenir les entreprises dans leur recherche de profits rapides. Le ministre wallon André Antoine (CDH, notamment Ministre du Budget, des Finances et de l’Emploi) avait expliqué dans Le Soir, en décembre, que le Plan Marshall donne aux patrons de l’infrastructure gratuite et plus d’un milliard de cadeaux fiscaux.

    Le mouvement ouvrier doit prendre position

    Le mouvement ouvrier n’a rien à gagner des différentes formes de réforme d’Etat avancées par les partis traditionnels et la crise politique continuelle n’est en aucun cas une excuse pour se taire sur la politique antisociale qui se prépare ! Résoudre les contradictions nationales n’est possible qu’avec les moyens de garantir à chacun une vie et un avenir décents : des emplois décents et bien payés, des logements, un enseignement gratuit et de qualité, des services publics et une sécurité sociale renforcés,… Le niveau auquel cela s’organise est en soi d’un intérêt fort secondaire, notre résistance aux actuelles propositions de réforme d’Etat n’est pas synonyme de nationalisme belgicain.

    Le mouvement ouvrier doit lui-même prendre en charge ce qui le concerne et s’opposer à chaque dégradation sociale, et donc rompre avec la politique de capitulation devant le patronat et les partenaires politiques du ‘‘moindre mal’’ comme le PS. Les appels répétés des directions syndicales – avec le patronat – pour aboutir à une réforme d’Etat et à un gouvernement, peu importe lequel, n’offrent aucune réponse face à l’austérité qui se prépare.

    La lutte pour de meilleures conditions de travail, pour plus d’emploi,… doit être menée sur les plans syndical et politique. Cette lutte mettra en lumière la nécessité d’un nouveau parti des travailleurs et conduira à ce que la force sociale la plus importante, la classe des travailleurs, fasse effectivement sentir son pouvoir potentiel.

  • Dans le collimateur des “marchés”

    Ces dernières semaines la Belgique s’est retrouvée le couteau sous la gorge du fait des marchés. En conséquence, les autorités devront payer plus d’intérêts à long terme qu’en Allemagne pour la dette publique, à un certain moment jusqu’à 1,4% en plus. Pour le quotidien flamand De Tijd, cela coûterait annuellement 230 millions d’euros en plus, soit 21 euros par Belge. Le coût des crédits d’investissement ou des crédits au logement montent aussi en flèche. De plus, le doute s’installe concernant la solvabilité du secteur financier belge. Si les autorités doivent à nouveau venir en aide aux banques, cela risque de totalement miner les finances publiques. La Belgique devient-elle la ‘‘Grèce de la mer du Nord’’ ?

    Par Eric Byl

    Selon tous les économistes, l’économie belge ne peut être comparée à celles des ‘PIGS’ (Portugal, Irlande, Grèce et Espagne). Le déficit budgétaire reste dans la marge du pacte de stabilité européen: 4,6% du PIB, 0,2% de mieux que l’objectif. La dette publique reste encore très considérable mais, à 97,2%, elle n’est pas plus élevée qu’en 2003. A l’époque, la moyenne de la zone euro était à 69%, contre 84% en 2010. La Belgique a donc rattrapé une bonne partie de son retard. Comment l’expliquer?

    Le travailleur belge est toujours parmi les plus productifs au monde. Il ou elle créée plus de valeur par heure de travail et preste chaque année plus d’heures que ses collègues des pays voisins, y compris d’Allemagne. Les travailleurs belges ont aussi arraché un système de sécurité sociale qui a amoindri les pires effets de la crise, notamment grâce au chômage temporaire. L’économie belge, important sous-traitant l’économie allemande, a ainsi pu s’accrocher à la machine d’exportation allemande quand elle s’est mise en branle. C’est ce qui explique aussi que la fortune financière nette ‘des Belges’ est de quelques 750 milliards d’euros (soit 210% du Produit Intérieur Brut, contre 130% au grand maximum dans les pays voisins).

    Pourquoi alors les spéculateurs étrangers, surtout eux, se débarrassent-ils des obligations d’Etat belges ? Pensent-ils vraiment que le pays va éclater et que la dette publique devra être renégociée ? Plus de 6 mois après les élections, des investisseurs aspirent à un gouvernement qui introduise la casse sociale, comme cela se fait déjà depuis quelques temps dans les pays voisins. Tous nos politiciens sont d’accord là-dessus, y compris du côté de la NVA et de son donneur d’ordres, la fédération patronale flamande Voka. Ils tremblent devant l’idée d’être dominés par la bourgeoisie belge principalement francophone, mais ils ne voient aucun inconvénient à nous livrer aux caprices du capital spéculatif international. Au contraire, avec la régionalisation, ils espèrent faire des travailleurs flamands, wallons et bruxellois des proies encore plus attractives pour ‘les marchés’ internationaux.

    L’exemple de l’Irlande a démontré que la production de richesses n’est pas une garantie de stabilité économique. Dans les sondages, les représentants locaux du néolibéralisme commencent à glisser en faveur de la gauche radicale. Déjà 45% de la population se dit en faveur de ne pas amortir les dettes des banques, 25% n’a pas d’opinion à ce sujet. La population irlandaise réalise bien que “les marchés” sont ces mêmes banques qui, à chaque fois que leurs mises tournent mal, font appel à ‘‘l’autorité’’. Dans notre pays non plus, la production de richesses n’est pas une garantie de stabilité. Dès la création de la Belgique, cette richesse a été écrémée par une poigné d’investisseurs, principalement financiers, d’où la prépondérance du secteur financier dans notre économie. Ce secteur financier a investi partout dans le monde dans des produits très rentables, mais aussi très douteux. Les autorités ont déjà dû injecter 20 milliards d’euros pour sauver les banques et, de plus, ils ont dû garantir les dettes du secteur bancaire à hauteur de 80 milliards d’euros.

    A travers ces filiales en Europe de l’Est, en Irlande et en Angleterre, la KBC s’est engagée sur une voie peu sûre tandis que Dexia serait vulnérable à travers ses partenaires en Espagne et en Italie. Ces deux banques seraient fortement exposées à des produits à risque issus des pays ‘PIGS’. Nous savons déjà ce qui s’est passé avec Fortis.

    Tout comme un fruit pourri infecte le reste du panier, le mauvais crédit détruit le crédit plus fiable. Lorsque ces obligations d’Etat perdent en crédibilité, cela mine encore plus la position des banques. Ageas, l’assureur de l’ancienne Fortis notamment, possède pour 10 milliards d’euros de bons d’Etats belges, Dexia 8 milliards et la KBC 22 milliards. S’il faut les passer en pertes, Dexia et la KBC feront probablement à nouveau appel aux autorités, ce qui minerait à son tour la solvabilité de l’Etat Belge.

  • Si nous ne voulons pas payer pour la crise : Il est temps de descendre dans la rue

    Il semble qu’il ne reste que l’option d’élections anticipées qui soit capable d’offrir une issue à l’impasse que les partis politiques ont eux-mêmes créée. Plusieurs mois de négociation n’ont pas semblé avoir d’impact négatif sur le pays. Dans cette période, la croissance économique belge est passée de 0,4% (attendu lors de l’élaboration du budget fin 2009) à 2,1%. Le déficit budgétaire est quant à lui passé de 6% en 2009 à 4,8% en 2010. Il en faudrait moins pour se permettre une nouvelle ronde communautaire. Mais cette situation ‘favorable’ n’était dans la crise qu’une petite pause au cours de laquelle la Belgique a surfé sur la croissance économique de l’Allemagne, plus forte et vers où se dirige une bonne part de l’exportation belge.

    Par Bart Vandersteene, article tiré de l’édition de février de Lutte Socialiste

    ‘Les marchés’ règnent sur le pays

    ‘Les marchés’ ont la Belgique dans le collimateur, cette pression externe a ramené De Wever & Co autour de la table de négociation. “Nous devons rassurer les marchés,” répète-t-on partout. Le Roi a ainsi demandé au premier ministre démissionnaire Yves Leterme d’épargner cette année 4 milliards d’euros sur le budget, plus que prévu, pour prouver ‘aux marchés’ que la Belgique peut commencer à appliquer l’austérité même sans nouveau gouvernement.

    Le chômage et la pauvreté croissante sont bien loin de procurer des nuits blanches ‘aux marchés’ et à nos politiciens, au contraire de leur capacité à continuer à garantir les superprofits pour les riches.

    C’est pourquoi il faut couper dans le budget, pour calmer des ‘marchés’ souvent présentés comme une donnée neutre, anonyme. Mais la réalité les montre simplement tels des charognards capitalistes avides de faibles proies sur le dos desquelles plus de profits peuvent être réalisés. Obéir ‘aux marchés’ signifie accepter leur dictature, et pas un seul parti présent au Parlement ne veut y changer quoi que ce soit. Mais ça ne signifie pas pour autant que c’est impossible.

    ‘‘You can’t buck the market’’ (tu ne peux rien faire contre le marché), proclamait Margaret Thatcher il y a 30 ans. Sous son impulsion en tant que premier ministre de Grande-Bretagne, un changement politique important s’est opéré : tout ce qui était aux mains du gouvernement a été privatisé. Le marché libre était destiné à régner sans restriction, avec en conséquence un gigantesque transfert de richesses des pauvres vers les riches. La destruction de l’Etat-providence s’est accompagnée de bénéfices illimités pour les riches. Cette politique est précisément à la base de la crise économique actuelle, dont on nous dit qu’elle nécessite des années d’austérité sévères pour au final se retrouver abandonner dans une société fondamentalement autre.

    Prendre la rue !

    Les syndicats, les mouvements sociaux, et la gauche conséquente doivent se réunir autour d’une plateforme d’action claire: ne pas payer pour leur crise, retirer le secteur financier des mains des requins capitalistes, défendre la sécurité sociale, instaurer un salaire minimum de 2.000 euros bruts/mois, supprimer la Déduction des Intérêts Notionnels, appliquer un impôt sur les fortunes (pour les fortunes supérieures à un million d’euros),…

    Un tel programme combatif pourrait compter sur un grand enthousiasme parmi la population. Finalement, les discussions communautaires seraient réduites à leur juste proportion et les organisations patronales comme le Voka, l’Unizo, la FEB et leurs amis ‘des marchés’ recevraient une bonne réponse sous forme de riposte sociale.

    Ce n’est que si la rue commence à sérieusement remuer que les travailleurs et leurs familles, l’immense majorité de la population, pourront mettre tout leur poids dans la balance. Les 4 milliards à assainir cette année ne sont qu’un avantgoût de ce qui va nous tomber dessus : nous devons refuser de les laisser aller chercher cet argent dans nos poches. La suppression de cadeaux fiscaux pour les patrons, comme la Déduction des Intérêts Notionnels, rapporterait au-delà de ces 4 milliards. Mais ce n’est pas ce genre de politique que défendent les partis traditionnels.

    Ne nous laissons pas faire ! Résistons et affirmons clairement : nous ne voulons pas payer leur crise!

  • [PHOTOS] Shame: Manifestation massive contre la crise politique (1)

    Voici quelques photos de la manifestation d’hier à Bruxelles. Le PSL était également présent avec le slogan : "Un gouvernement pour s’attaquer aux banques et aux spéculateurs, pas aux travailleurs et à leurs familles." Nous ne voulons pas de n’importe quel gouvernement. Il est donc très clair que la publication de ces photos ne signifie pas que nous sommes en accord avec le contenu des banderoles et pancartes.

    Photos de Jente (Anvers)

    • Au sujet de la manifestation
    • Reportage-photos (2)

  • Shame: Manifestation et mécontentement massifs contre la crise politique

    Hier, les rues de Bruxelles ont résonné au rythme d’une manifestation de plusieurs dizaines de milliers personnes (entre 35 et 45.000). L’ensemble des médias n’avaient eu de cesse de parler de cet appel la semaine dernière, la différence est frappante avec la manière dont sont traitées les mobilisations syndicales de cette ampleur, généralement reléguée au rang de vulgaires ‘fait divers’. La participation massive à la manifestation ‘Shame’ est toutefois un reflet de l’énorme mécontentement qui se développe face à la crise politique. La question est cependant de savoir quel gouvernement nous voulons…

    Ce mécontentement, cette colère, les partis traditionnels ne peuvent l’ignorer. Même le président de la N-VA Bart De Wever a été relativement prudent dans sa manière de traiter du sujet, certainement la semaine dernière. Il sait bien entendu pertinemment bien qu’il est actuellement impossible de rassembler un nombre similaire de partisans de la scission de la Belgique dans une manifestation.

    La manifestation elle-même rassemblait des publics très divers et avait un caractère confus quant au contenu. On pouvait retrouver dans le cortège des manifestants de l’extrême-droite à la gauche. A côté d’appels à “dissoudre tous les partis” pour donner le pouvoir au Roi se trouvaient des appels pour plus de solidarité, avec notamment une banderole en néerlandais comportant le slogan: “Geen Vlaanderen van de werkgevers” (‘‘Non à une Flandre des patrons’’). De nombreux symboles nationalistes étaient présents (des drapeaux belges), mais des groupes de manifestants n’étaient clairement pas là pour ça. D’autre part, il ne s’agissait pas d’une manifestation de ‘‘francophones’’, de très nombreux Flamands étaient aussi là, avec pancartes et banderoles en néerlandais.

    Concernant le caractère confus, les organisateurs avaient tout fait pour le préserver en appelant à une manifestation “apolitique”. C’est d’ailleurs très étrange dans le cadre d’une manifestation visant à réclamer la formation d’un gouvernement… Ces mêmes organisateurs ont pourtant déclaré qu’il s’agissait d’un signal clair ‘‘au politique’’.

    Le PSL était présent, mais en aucun cas pour ce ranger derrière le drapeau tricolore ou pour soutenir la formation de n’importe quel gouvernement. Il était important pour nous d’être présents à une manifestation semblable pour répondre au mécontentement et tenter de donner une orientation concernant le contenu.

    Nous sommes donc intervenus derrière le slogan: “Un gouvernement pour s’attaquer aux banques et aux spéculateurs, pas aux travailleurs et à leurs familles / Een regering om de banken en speculanten aan te pakken, niet de werknemers en hun gezinnen”, un slogan qui clarifie de suite quel type de gouvernement nous voulons. Il est certain que pour une telle orientation, nous ne pouvons en aucun cas nous en remettre aux partis qui négocient actuellement et qui ont en tête de constituer un gouvernement de casse sociale, un gouvernement d’austérité qui voudra nous faire payer la crise. Nous publions également quelques photos de la manifestation :

    • Reportage-photos (1)
    • Reportage-photos (2)

  • [PHOTOS] Shame: Manifestation massive contre la crise politique (2)

    Voici quelques photos de la manifestation d’hier à Bruxelles. Le PSL était également présent avec le slogan : "Un gouvernement pour s’en prendre aux banques et aux spéculateurs, pas aux travailleurs et à leurs familles." Nous ne voulons pas de n’importe quel gouvernement. Il est donc très clair que la publication de ces photos ne signifie pas que nous sommes en accord avec le contenu des banderoles et pancartes.

    Reportage photos de Jean-Marie (Gand)

    • Au sujet de la manifestation
    • Reportage-photos (1)

  • Le PSL et la manifestation du 23 janvier

    L’appel pour manifester ce dimanche en réaction à la crise politique trouve un écho parmi des publics très divers. Le PSL sera présent, tout en étant en désaccord avec le concept à la base de cet appel: nous ne voulons pas de n’importe quel gouvernement. Nous ne pensons pas que les sept partis qui négocient actuellement ont en vue de former un gouvernement qui aura l’objectif de s’en prendre aux banquiers et aux spéculateurs et non aux travailleurs et à leurs familles.

    Nous comprenons bien entendu l’aversion grandissante de très nombreuses personnes face à la crise politique. Il est considéré à juste titre que les disputes entre politiciens n’ont rien à voir avec nos intérêts. Mais s’il y a bien une chose sur laquelle ils sont tous d’accord, c’est sur le fait de présenter la facture de la crise aux travailleurs et à leurs familles. Derrière les disputes communautaires s’abrite l’unité néolibérale.

    Nous ne voulons un gouvernement simplement pour avoir un gouvernement. Nous voulons un gouvernement qui s’attaque aux banquiers et aux spéculateurs, pas aux travailleurs et à leurs familles, c’est le slogan avec lequel interviendra le PSL ce dimanche. Nous invitons d’ailleurs les lecteurs de ce site à imprimer ce slogan, à le mettre à leur fenêtre et à le diffuser.

    Concernant la position du PSL au sujet de la crise politique, nous nous référons à cet article.

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