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Ce n'est pas à nous de payer leur crise !
Avant même que ne soit constitué le gouvernement, il était déjà clair que le régime serait sévère. Les négociations furent difficiles pour parvenir à un ‘‘équilibre’’ entre ceux qui voulaient brutalement aller de l’avant avec les assainissements et ceux qui préféraient opter pour une attaque plus progressive. Au final, cela a conduit au gouvernement Di Rupo Ier.
Par Els Deschoemacker
Ce régime a surtout été sévère pour nous, la population active. Nous avons tout d’abord dû avaler une austérité de plus de 11 milliards d’euros en premier lieu, qui a particulièrement frappé nos pensions et nos soins de santé. Ensuite est arrivée une nouvelle économie de 2 milliards d’euros selon le principe de la ‘‘râpe à fromage’’ : retirer un petit peu de partout. C’est que nos politiciens ont eu beau dénigrer la grève générale du 30 janvier dernier, ils voulaient à tout prix éviter que ne s’organise une deuxième.
Avec les élections sociales et les élections communales en perspective, les partis au pouvoir (surtout les sociaux-démocrates) veulent éviter de s’engager dans une confrontation directe avec le mouvement syndical. Ce 1er mai, ils se vanteront de s’en être pris au secteur de l’énergie avec le gel temporaire des prix. Cela leur permet également de pouvoir reporter l’attaque contre le mécanisme d’indexation des salaires.
Il est certains que des désaccords existent quant au rythme et à la manière d’instaurer les divers assainissements. Ces divergences ne sont d’ailleurs pas limitées à la Belgique et sont à considérer dans le cadre du débat international visant à voir comment préserver un certain soutien pour cette politique qui accorde systématiquement des milliards aux banques et aux spéculateurs et nous impose une politique de réduction de la dette publique.
Il faudrait davantage se préoccuper de la relance, peut-on entendre. Il faut consolider la relance économique, parce que se contenter d’assainissements budgétaires n’aide pas à sortir du gouffre, dit-on aussi. Mais plusieurs pays ont bien été conduits au bord du gouffre avec cette politique.
Une politique de relance doit accorder “plus d’oxygène” aux entreprises. On les voit déjà venir : attaques contre le mécanisme d’indexation des salaires (comme le veut le Secrétaire d’Etat à la Fonction Publique Hendrik Bogaert, qui veut raboter l’indexation des salaires chaque année durant 5 ans), réductions d’impôt spécifiques pour les secteurs moins compétitifs, etc. Plusieurs études et déclarations fracassantes visent à augmenter la pression pour créer le climat nécessaire à convaincre la classe des travailleurs elle-même qu’elle gagne trop en comparaison de ses collègues de l’étranger. Mais ces derniers subissent une offensive similaire, et l’organisation du dumping salarial est généralisée. Du coup, chaque ‘‘avantage compétitif’’ gagné est systématiquement détruit, avec un gigantesque appauvrissement collectif au bout du compte.
De l’autre côté de la barrière, c’est tout l’inverse : bénéfices, primes et dividendes tombent du ciel sans être réinvestis dans l’économie ! Les capitalistes sont de véritables parasites qui ne vivent qu’en suçant la richesse produite chaque jour par les travailleurs.
Nous n’avons pas besoin de politiciens qui mendient les faveurs des marchés financiers et leur laisse dans les faits gouverner à leur place. Pour assurer son avenir, les travailleurs et leurs familles doivent en revenir aux meilleures traditions du 1er mai et s’engager dans la lutte pour une autre société, une société socialiste dont la production serait orientée vers la satisfaction des besoins de tous.
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