Energie : Pour contrôler les prix, nous devons contrôler l’ensemble du secteur !

“Comment le SP.a peut-il encore redorer son blason après les attaques contre les retraites, les conditions de travail et les soins de santé dans le contrôle budgétaire ?”, a dû se demander Johan Vande Lanotte quand il a lancé en mars la lutte contre les grands fournisseurs d’énergie privés. Une loi est alors arrivée pour geler les prix de l’énergie jusqu’à la fin de l’année 2012.

Par Tim (Bruxelles)

Avec Luminus et Electrabel, nous savons depuis un moment déjà que le gouvernement laisse le privé se gaver dans ce qui normalement devrait échoir au public. Même toute la rhétorique qui a suivi la catastrophe nucléaire de l’an dernier et concernant la taxe nucléaire n’a causé que fort peu de torts à la soif de profit des compagnies énergétiques. Les centrales nucléaires resteront ouvertes, et la taxe nucléaire a été réduite à une somme dérisoire en comparaison des énormes profits réalisés par ces entreprises. Ce n’est donc que fort peu surprenant que les deux acteurs majeurs de l’énergie se soient mis à défier la loi prévoyant le gel des prix du gaz et de l’électricité. Résultat: une discussion animée sur l’interprétation de la loi, accusations et menaces volant dans tous les sens.

L’essentiel à comprendre, c’est qu’il n’est pas évident d’imposer un contrôle des prix à des entreprises qui veulent tout faire pour garantir leurs taux de profit. Electrabel et ses alliés feront tout pour contourner la loi. Les sociétés multinationales ont aujourd’hui un large éventail d’astuces juridiques leur permettant de payer peu, voire pas d’impôt. Il est très naïf de croire qu’une loi sur le contrôle des prix échapperait à cette créativité. D’autre part, que prévoit de faire le gouvernement pour empêcher ces entreprises de faire monter en flèche leurs prix à partir du 1er janvier 2013 de façon à compenser les neuf mois de gel des prix ?

Nous sommes également en droit de nous demander pourquoi ce gouvernement est maintenant motivé à s’en prendre aux profits de ces entreprises, après que les divers partis établis aient approuvés la privatisation du secteur. Maintenant, ce sont ces mêmes partis qui sont bien souvent à la base des taxes communales cachées pour compenser les conséquences de la privatisation. Avant cela, les communes recevaient souvent des revenus de la production et de la distribution d’énergie. Les pertes de recettes sont compensées par une taxation arbitraire sur l’utilisation des routes, l’éclairage public et l’énergie des bâtiments des communes. Les communes reçoivent aussi des dividendes issus de leurs investissements dans les sociétés énergétiques. Aujourd’hui, dans une facture d’énergie, la distribution représente environ 40% du total, dont une bonne partie part vers les communes. De plus, les recettes communales issues de l’énergie ont été favorisées pour compenser la perte de recettes liées à la liquidation de Dexia et du Holding Communal.

Dans la commune de Saint-Gilles, le PSL mène campagne parce que le conseil communal tente de compenser les 2,5 millions € par an perdus après le naufrage de Dexia par des recettes provenant de l’énergie. Les habitants paient donc avec leur facture la facture de la faillite de Dexia !

Ainsi, nous payons deux fois le coût de la privatisation du secteur de l’énergie : une première fois avec ce que nous payons directement à notre fournisseur d’énergie assoiffé de profits, une seconde fois avec la manière dont les communes veulent équilibrer leurs comptes. A qui profite la privatisation ? Aux actionnaires d’Electrabel, de Nuon et de Luminus ! Les mesures de contrôle des prix ne sont que de légers ajustements pour tenter de corriger le plus dur de la privatisation. Toute l’argumentation affirmant que la population profite de la privatisation vole ainsi en éclat. Nous ne voulons pas des demi-mesures, nous en voulons une véritable !

Le PSL défend la nationalisation complète du secteur de l’énergie. L’énergie doit revenir aux mains du public, avec un contrôle démocratique exercé sur le fonctionnement et les prix. Nous voulons un secteur de l’énergie à bas prix, où la priorité est d’assurer l’approvisionnement de la population en énergie respectueuse de l’environnement, pas avec des centrales nucléaires qui restent en activité le plus longtemps possible. Un investissement massif doit être réalisé dans la recherche de nouvelles technologies sûres et moins nocives pour l’environnement. Ces priorités ne peuvent être concrétisées que dans un secteur de l’énergie entièrement public, sous le contrôle démocratique de la population.

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