Category: Contre le racisme

  • Louvain: Manifestation antifasciste – NON à la reconaissance du NSV comme cercle universitaire!

    [box type=”shadow” align=”alignright” width=”100″]

    • Reportage photos de Jente
    • Reportage photos de Christof

    [/box]

    Ce jeudi soir, une centaine de jeunes ont manifesté à Louvain pour protester contre la possible reconnaissance du NSV à l’université de Louvain. Le NSV est un cercle étudiant d’extrême-droite qui ne répugne pas à recourir à la violence pour propager son message de haine. Cette organisation, le cercle étudiant officeux du Vlaams Belang, essaye d’être reconnue dans toutes les universités flamandes. A l’unique université où c’est déjà le cas depuis longtemps, à Anvers, cela leur a donné suffisamment de confiance pour qu’ils organisent une attaque physique (repoussée) contre une réunion des Etudiants de gauche Actifs, en octobre dernier. Les Etudiants de Gauche Actifs avaient appelés à manifester hier à Louvain, mais entre 600 et 700 listes de pétitions ont également été remises pour protester contre cette reconnaissance. La décision doit être prise aujourd’hui. EGA a fait une manifestation combative qui a pu compter sur beaucoup de soutien et de sympathie dans les quartiers du parcours.

    Jan

    Jobs, geen racisme – Des emplois, pas de racisme!

  • Louvain: Manifestation antifasciste – NON à la reconaissance du NSV comme cercle universitaire! (2)

    [box type=”shadow” align=”alignright” width=”100″]

    • Reportage photos de Jente
    • Reportage photos de Jan

    [/box]

    Ce jeudi soir, une centaine de jeunes ont manifesté à Louvain pour protester contre la possible reconnaissance du NSV à l’université de Louvain. Le NSV est un cercle étudiant d’extrême-droite qui ne répugne pas à recourir à la violence pour propager son message de haine. Cette organisation, le cercle étudiant officeux du Vlaams Belang, essaye d’être reconnue dans toutes les universités flamandes. A l’unique université où c’est déjà le cas depuis longtemps, à Anvers, cela leur a donné suffisamment de confiance pour qu’ils organisent une attaque physique (repoussée) contre une réunion des Etudiants de gauche Actifs, en octobre dernier. Les Etudiants de Gauche Actifs avaient appelés à manifester hier à Louvain, mais entre 600 et 700 listes de pétitions ont également été remises pour protester contre cette reconnaissance. La décision doit être prise aujourd’hui. EGA a fait une manifestation combative qui a pu compter sur beaucoup de soutien et de sympathie dans les quartiers du parcours.

    Kristof

    Jobs, geen racisme – Des emplois, pas de racisme!

  • Louvain: Manifestation antifasciste – NON à la reconaissance du NSV comme cercle universitaire! (3)

    [box type=”shadow” align=”alignright” width=”100″]

    • Reportage photos de Kristof
    • Reportage photos de Jan

    [/box]

    Ce jeudi soir, une centaine de jeunes ont manifesté à Louvain pour protester contre la possible reconnaissance du NSV à l’université de Louvain. Le NSV est un cercle étudiant d’extrême-droite qui ne répugne pas à recourir à la violence pour propager son message de haine. Cette organisation, le cercle étudiant officeux du Vlaams Belang, essaye d’être reconnue dans toutes les universités flamandes. A l’unique université où c’est déjà le cas depuis longtemps, à Anvers, cela leur a donné suffisamment de confiance pour qu’ils organisent une attaque physique (repoussée) contre une réunion des Etudiants de gauche Actifs, en octobre dernier. Les Etudiants de Gauche Actifs avaient appelés à manifester hier à Louvain, mais entre 600 et 700 listes de pétitions ont également été remises pour protester contre cette reconnaissance. La décision doit être prise aujourd’hui. EGA a fait une manifestation combative qui a pu compter sur beaucoup de soutien et de sympathie dans les quartiers du parcours.

    Jente

    Jobs, geen racisme – Des emplois, pas de racisme!

  • Continuer la lutte antifasciste !

    Universités flamandes

    Depuis fin décembre, le NSV, l’organisation étudiante du Vlaams Belang, est reconnu comme cercle étudiant dans les universités de Gand et Louvain. Les organisations étudiantes des partis de droite ont soutenu cette reconnaissance (Groen! et le SP.a, ont voté contre). Ces organisations pensent sans doute que le NSV est une organisation « normale » et que les incidents violents ne sont que des coïncidences avec lesquelles rien ne prouve que le NSV ait un lien quelconque.

    Par Marc (Gand)

    Par cette manœuvre, les organisations de droite essaient de miner la position de la gauche radicale en soutenant l’extrême-droite. Cette décision va renforcer la position et la confiance du NSV et de ses membres. Pour les organisations étudiantes libérales, chrétiennes-démocrates, laïques,… cela n’est pas un grand problème. Il est vrai que, quand le NSV montre son côté violent, les premières victimes sont les activistes de gauche et les immigrés…

    A Anvers, la reconnaissance du NSV a prouvé que l’argument de la « normalisation » de cette organisation est tout sauf correct. En 2009, le NSV a attaqué des sans-papiers en les bombardant avec du papier toilette. Des dirigeants du NSV ont participé aux actions des soi-disant «camarades autonomes» qui, début octobre, ont attaqué physiquement une assemblée d’EGA. Est-ce que cela sera bientôt aussi la règle à Gand et à Louvain ?

    Un avertissement venant d’Italie

    Dans un moment de crise et de polarisation dans la société, l’extrême-droite peut gagner un soutien pour ses idées de racisme et de violence. Quand le mouvement ouvrier ne donne pas de réponse collective à la crise, une montée de fausses solutions individuelles et de la violence n’est pas exclue.

    Les événements récents en Italie sont un avertissement. L’échec de la gauche au gouvernement a ouvert la voie pour le régime de Berlusconi. Celui-ci a repris des néo-fascistes dans son gouvernement et a donné une légitimité au racisme. A la mi-janvier, une explosion de violence a eu lieu dans la région de Rosarno (en Calabre, dans le sud de l’Italie). Environ 20.000 immigrés sans-papiers travaillaient dans cette région pour des salaires de misère (parfois moins de 2 euros par heure). 1.500 d’entre eux logeaient dans des fabriques abandonnées sans eau courante, électricité ou sanitaires. Cette surexploitation était renforcée par le rôle de la mafia. La chute des prix et de la production agricole locale a aggravé les tensions. Au cours d’une nuit de violence, une partie de la population italienne a violemment expulsé des centaines d’immigrés.

    Si le mouvement ouvrier ne réussit pas à unir tous les travailleurs contre les responsables de l’exploitation, de la pauvreté et de la misère, les divisions au sein de la population (entre immigrés et non-immigrés, hommes et femmes, jeunes et vieux,…) peuvent grandir dangereusement.

    Heureusement, la violence de Calabre n’est pas encore à l’ordre du jour en Belgique. Mais le manque d’une force de gauche conséquente laisse du terrain aux forces réactionnaires. Il faut continuer à dénoncer et isoler les fascistes et proposer en même temps une alternative de lutte sur base d’un programme socialiste avec des revendications claires.

    Mobilisations

    Le NSV organise un meeting européen à Gand le 24 février avec des orateurs fascistes connus comme Nick Griffin (BNP britannique) et Andreas Mölzer (FPÖ autrichien). Nous organisons une action de protestation. Le 4 mars, nous sommes à l’initiative d’une manif anti-NSV à Anvers sous le slogan "Des emplois, pas de racisme".

  • Luttons ensemble pour des emplois, pas de racisme

    4 mars – 19h30 – Dageraadplaats – Anvers

    Le NSV (étudiants nationalistes flamands) organise sa manifestation annuelle le 4 mars prochain à Anvers. Chaque année, le NSV organise une manifestation dans une ville étudiante en Flandre et, chaque fois, nous organisons une contre-manifestation qui réunit plus de monde que l’extrême-droite.

    Par Mathias (Anvers)

    Le NSV est l’organisation étudiante officieuse du Vlaams Belang et sert de pépinière aux futurs cadres du parti. Il n’hésite pas à mettre en avant un profil un peu plus radical que le VB. En 2009, il a organisé un meeting avec le fasciste britannique Nick Griffin, qui a déjà été condamné plusieurs fois pour négationnisme. Le NSV a encore montré récemment qu’il ne se limitait pas à une rhétorique fasciste : le 8 octobre dernier, ses dirigeants ont été impliqués dans une attaque physique contre un meeting des Etudiants de Gauche Actifs (EGA) à Anvers. Seule la résistance organisée des membres d’EGA a pu empêcher la réussite de leur attaque.

    La politique antisociale que les partis traditionnels mènent depuis des années et les conséquences de la crise actuelle peuvent faire fructifier le terreau qui existe déjà pour les idées racistes. Dans certains quartiers, le chômage des jeunes atteint plus de 40%. Chaque jour, 350 emplois disparaissent ; en 2010, la Banque Nationale prévoit la disparition de près de 90.000 emplois. Cela mène inévitablement à une concurrence grandissante entre les demandeurs d’emploi. Sans alternative de gauche, l’illusion selon laquelle les immigrés prennent nos emplois peut avoir un impact parmi des couches plus larges de la population. Cette situation peut mener à une croissance et un renforcement des groupes violents comme le NSV.

    Le NSV n’est pas aujourd’hui une carte importante dans le jeu du patronat. Mais son discours raciste anti-immigrés et anti-Wallons sert bien l’intérêt des patrons. Ceux-ci essaient de nous faire payer la crise à coups d’assainissements et de restructurations. Même dans les entreprises qui continuent à battre tous les records de profits, ils essaient d’économiser sur notre dos. Le fait que des centaines de milliers des travailleurs soient plongés dans l’insécurité – et, pour une partie, directement dans la pauvreté – n’est pas un souci pour le patronat… sauf si les travailleurs s’unissent pour rejeter les plans d’austérité, comme à Bayer et à InBev. Par contre, quand les travailleurs rejettent la responsabilité des conséquences de la crise sur d’autres travailleurs, le patronat peut plus facilement continuer sa politique antisociale. « Diviser pour régner » reste l’une des méthodes préférées des patrons et de leurs partis politiques.

    Chaque année, le NSV manifeste avec des délégations de groupuscules tels que Blood&Honour ou Nation. Nous ne voulons pas laisser la rue à ce genre d’idées et de méthodes. Avec une contre-manifestation massive, nous pouvons montrer que le soutien pour leurs idées est très limité dans la société. Nous pouvons ainsi mieux les isoler et briser leur confiance. La contre-manifestation se déroulera le jeudi 4 mars à Anvers, la ville où le Vlaams Belang est le plus fort. Aidez-nous et venez manifester avec nous sous le slogan : Des emplois, pas de racisme !

  • Des emplois, pas de racisme! Manifestation Anti-NSV le 4 mars à Anvers

    Le 4 mars 2010, comme chaque année, l’association des étudiants nationalistes (NSV – Nationalistische Studenten Vereniging), l’organisation étudiante officieuse du Vlaams Belang (tous les membres principaux du Vlaams Belang furent membres du NSV lors de leur parcours étudiant), organisera une marche de la haine dans une ville étudiante. Cette année, elle se tiendra à Anvers, où ils tentent d’attiser les problèmes de société. Comme chaque année Blokbuster organisera une contre-manifestation. Nous voulons montrer, avec les étudiants et les habitants du quartier, que nous sommes plus nombreux que le NSV et que nous cherchons ensemble de réelles solutions.

    Le tract d’EGA.

    [box type=”shadow” align=”alignright” width=”100″]

    La liste des actes de violence commis par le NSV est tristement longue. C’est avant tout pour cela que nous organisons cette année une contre-manifestation. Nous ne pensons pas que l’extrême-droite puisse être combattue efficacement par la violence. Nous croyons en une mobilisation massive et non-violente. Ainsi, nous pourrons montrer que l’écrasante majorité des gens n’est pas sensible aux marches d’intimidation de l’extrême-droite dans les rues de nos villes.

    En octobre 2009, un groupe de membres du NSV, masqués, a tenté d’interrompre violemment une réunion des Etudiants de Gauche Actifs (EGA). Cette tentative a échoué grâce à une grande présence à la réunion d’EGA. Les membres de la NSV furent arrêtés par la police et la réunion fut un succès. No pasarán!
    [/box]

    En ce moment, on estime les pertes d’emploi en Belgique pour 2011 à 800.000, avec un rythme actuel de 350 emplois perdus par jour. La fermeture annoncée d’Opel Anvers en forme un triste point d’orgue. L’extrême-droite tente d’instrumentaliser de telles tensions en affirmant par exemple que les immigrés volent nos emplois. Mais c’est la logique de la course aux profits au détriment de tout qui cause un tel chômage, notamment parmi les jeunes, et un si grand nombre de licenciements. Des marches des jeunes pour l’emploi pourraient constituer un bon premier pas afin de mener une lutte efficace contre le chômage, pour de vrais emplois pour tous. Des emplois, pas de racisme!

    En réalité, l’extrême-droite ne peut être combattue efficacement que par le développement d’une gauche alternative crédible, qui brise avec la logique du gain et se bat entre autres pour des transports publics et un enseignement gratuits et de qualité, pour la construction massive de logements sociaux, pour plus de moyens pour les services publics, pour une diminution du temps de travail sans perte de salaire et avec embauches compensatoires afin de redistribuer le travail disponible, etc. Au contraire de mesures comme l’interdiction non-démocratique du foulard dans les écoles secondaires, cela pourrait résoudre les problèmes de société sur lesquels l’extrême-droite se base pour se développer.

    Mais jusqu’à ce que nous arrivions à atteindre ces objectifs, le danger de l’extrême-droite reste réel. Avec leur manifestation, ils tentent de gagner en puissance et sans une forte réaction, ils n’hésiteront pas à employer la violence contre ceux qui ne partagent pas leurs idées ou contre les immigrés. C’est pourquoi nous appelons à une contre-manifestation massive et non-violente, dans une autre partie de la ville. Si tu veux nous aider à faire de cette contre-manifestation un succès, n’hésite pas à nous contacter.

    Jeudi 4 mars – 19h30 Dageraadplaats (pas loin de la gare de Berchem).

  • Bagarres au Vlaams Belang, nouveaux groupes violents: Qu’en pensent les antifascistes ?

    Il n’y a pas que du côté francophone que l’extrême-droite a des soucis ! Selon le dernier sondage du Standard et de la VRT, le Vlaams Belang ne récolterait plus que 12,6% des suffrages, à peine la moitié de son score record de 2004. Ce déclin électoral s’accompagne de troubles internes qui ne peuvent plus être amortis comme avant par la distribution de petits postes très lucratifs. Les antifascistes ne doivent cependant pas se leurrer – ces problèmes au sein du VB ne signifient pas que notre lutte est devenue superflue.

    Les limites de la méthode populiste

    Nous avons toujours expliqué que le VB a fondé son énorme croissance électorale sur l’emploi de méthodes populistes. Le vide politique laissé par le rapprochement politique entre les partis traditionnels a permis au VB de percer simplement en se présentant comme «différent» – en plus de jouer évidemment sur la corde raciste.

    Le plus grand problème qui s’est posé au VB a toujours été que sa croissance électorale ne reposait pas sur un large soutien pour le programme initial du parti, qui était directement issu des traditions fascistes et qui était porté par des cadres ayant notamment fait leurs classes au sein d’une milice privée illégale, le VMO. Les méthodes de violence et de terreur ne sont pas acceptées par de larges couches de la population, y compris par les électeurs du VB. La croissance électorale du Vlaams Belang était l’expression d’un mécontentement passif, pas d’une opposition active au système.

    Cela pouvait notamment se voir à la participation limitée aux différentes activités, et cela tant parmi les membres que parmi les mandataires. Le nombre même des manifestations et des meetings n’a cessé de diminuer. La seule manière pour le VB d’encore parvenir à rassembler un peu de monde a été d’organiser une journée familiale au parc d’attractions Bobbejaanland, avec tarif réduit pour les membres. Le VB s’est chaque jour un peu plus adapté à ses électeurs, au risque de mécontenter un certain nombre d’éléments plus radicaux. Tant qu’il y avait assez de petits postes à partager, les critiques pouvaient encore être gérées en interne. Mais maintenant, c’est fini.

    Le VB a perdu son monopole sur les voix de mécontents, concurrencé par la Liste Dedecker et la N-VA de Bart de Wever. Une partie de son discours a été récupérée par d’autres. Des personnalités se déclarant de gauche ont ainsi lancé récemment une croisade contre «l’islam» avec des arguments qui ne détonneraient pas dans le magazine du VB. Face à tout cela, le Vlaams Belang s’est montré trop passif pour pouvoir consolider le soutien électoral qu’il avait obtenu par le passé.

    Guerres de clans au sein du Blok

    Les élections de 2006 et 2007 avaient déjà été marquées par une baisse des résultats pour le VB. Pour la première fois, le VB se voyait obligé de licencier au lieu de distribuer de nouveaux postes. Pour toute une série de carriéristes, cela a été dur à avaler et toutes les tensions internes sont montées à la surface. En matière de discorde interne, le VB ne se distingue pas fondamentalement des autres partis. Les guerres de clans ont été sans cesse plus acerbes. La dernière composition du bureau du parti a été rejetée sur le fil, pour la première fois dans l’histoire du VB. L’ordinateur portable du secrétaire privé du président Bruno Valkeniers a été «chouravé» au secrétariat du parti. Il n’est pas question d’un cambriolage, seul cet ordinateur (avec bien entendu tous ses documents compromettants) a disparu. D’autre part, un groupe de membres a lancé un appel public pour que le parti adopte une approche plus modérée afin de pouvoir rompre le cordon sanitaire.

    Le terreau subsiste

    Ces disputes internes peuvent sembler amusantes pour les antifascistes, mais ce n’est pas le plus important. Cette situation est la conséquence de problèmes électoraux qui ne sont probablement que temporaires. Aussi longtemps que le terreau sur lequel le VB a pu croître continue d’exister, le danger de l’extrême-droite demeure.

    Si aucune réponse collective n’est apportée face au chômage croissant et à la casse des services publics, les gens se tourneront vers les réponses individuelles («S’ils n’étaient pas là, ce serait pour moi») qui ouvrent grand la porte au racisme, au nationalisme, au sexisme,… Cela ne peut être évité qu’en apportant une réponse politique sous la forme d’une opposition socialiste de gauche conséquente et active.

    Un déclin électoral temporaire et des tensions internes ne signifient pas forcément la fin d’un parti comme le VB. Il y a quelques années en Autriche, beaucoup de gens ont pensé que c’en était fini du FPÖ de Jörg Haider lorsque ce parti a scissionné entre une aile «carriériste» autour de Haider et de la plupart des parlementaires d’un côté qui ont formé un nouveau parti, le BZÖ, et les éléments plus radicaux qui ont maintenu le FPÖ. Cette scission s’est produite après une défaite aux élections de 2002 (où le FPÖ avait perdu 16% et était tombé à 10%). Mais aux élections de 2008, le FPÖ et le BZÖ ont fait 27%, soit respectivement 18% et 11%.

    Le danger des groupes violents

    La défaite du VB offre aussi plus d’espace pour des groupes plus radicaux tout à fait prêts à mener une politique violente. Nous avons pu le voir quand une réunion des Etudiants de Gauche Actifs, le cercle étudiant du PSL, a subi une attaque physique le 8 octobre dernier à Anvers.

    Eddy Hermy, un ancien membre du VMO et du VB, a essayé de créer autour de lui la N-SA (Nieuw-Solidaristisch Alternatief – Nouvelle Alternative Solidariste). Au vu du reportage qui a été consacré à son «congrès jeunes» (soutenu par le groupuscule francophone «Nation») et de la participation à la manifestation de la N-SA à Gand le 10 novembre, nous pouvons affirmer que ce groupe reste marginal avec tout au plus une centaine de radicaux de droite parmi lesquels d’anciens membres du VB et des partisans de Blood & Honour.

    Ce genre de groupe n’a qu’une force limitée mais il semble prêt à aller à la confrontation physique pour s’en prendre à ses opposants politiques. C’est un danger face auquel nous devons nous organiser. Avec de bonnes mobilisations, nous pouvons faire en sorte que ces groupes ne reçoivent pas la moindre chance de sortir de leur marginalité.

    Blokbuster continue à organiser la résistance antifasciste. Un rendez-vous de la plus grande importance est notre manifestation contre le NSV, l’organisation étudiante officieuse du VB, début mars 2010 à Anvers.

  • Derrière le sensationnalisme des médias et la violence policière

    Comment une action antifasciste réussie a été étouffée. Leçons pour la lutte antifasciste

    Mardi soir dernier, le 10 novembre, vers 19h30, environ 400 jeunes s’étaient rassemblés à Gand, au Blandijn, afin de protester contre une marche fasciste du N-SA. Une immense majorité de ces manifestants antifascistes avaient l’intention de mener une action combative, mais non-violente. De l’autre côté de la ville, environ 80 néofascistes ont pu scander leurs slogans haineux au même moment. Mais cette soirée a toutefois surtout été marquée par la couverture médiatique avide de sensationnel et par l’intervention répressive et violente de la police gantoise.

    Photo de Indymedia.be

    Cette soirée comprend beaucoup de leçons pour ceux qui se posent la question de savoir comment fonctionne cette société et comment nous devons mener la lutte antifasciste. L’État, de façon brutale, a voulu criminaliser les actions. De leur côté, les médias n’étaient intéressés que par les images spectaculaires et par le nombre de personnes arrêtées. Pour les antifascistes, 3 visions s’opposaient concernant la stratégie à appliquer dans la lutte antifasciste: le modèle de l’escalade, celui de la mobilisation et l’absentéisme. Un autre article est spécifiquement consacré à ce sujet.

    409 étudiants, dont une bonne part se trouvait par hasard au mauvais endroit et au mauvais moment, ont été arrêtés 6 heures, de 22h à 4h. Beaucoup d’entre eux ont été blessés lors de leur arrestation brutale et/ou ont été humiliés par les policiers. Les droits de ces personnes ont été bafoués: sans possibilité d’aller aux toilettes, sans recevoir d’eau, en étant obligatoirement photographié (ce qui n’est pas légal) et en étant numérotés comme des bêtes et détenus dans des cellules beaucoup trop petites.

    Que s’est-il exactement passé?

    Vers 19h45, quelques 400 antifascistes sont partis pour une manifestation symbolique du Blandijn vers Overpoort afin de prévenir les étudiants du danger représenté par les petits groupes de néofascistes menaçant de rendre dangereux les quartiers étudiants le soir et la nuit. La grande majorité de ces jeunes a été mobilisée par la campagne Blokbuster et par les Étudiants de Gauche Actifs, même si environ la moitié d’entre eux a marché derrière chars de sono de la street-rave.

    A 20h15, l’action s’est terminée avec quelques prises de paroles et slogans tandis que les organisateurs de la street-rave ont tenu une fête dans la rue de l’Overpoort. Quand, à 21h, Blokbuster et les Étudiants de Gauche Actifs ont clôturé leur action, les organisateurs de la street-rave ont pensé qu’il valait mieux partir pour la place Sint Pieters avec leurs chars de sono. Environ 150 jeunes ont accompagné ces voitures et tout semblait tranquille et bon enfant.

    Un petit groupe d’anarchistes et de jeunes s’est séparé et s’est dirigé vers le ring. Ils ont toutefois été bloqués et impliqués dans une confrontation avec la police en civil, dont beaucoup ne se distinguaient pas vraiment des groupes de fascistes. Un certain nombre de jeunes était donc persuadé d’être attaqué par les fascistes. C’est lors de cet accrochage que deux blessés sont tombés du côté de la police. Ce groupe d’anarchistes et de jeunes est ensuite retourné en direction de la place Sint Pieters, où ils se sont mêlés à ceux qui étaient restés près des chars-sono. Entre-temps, la police avait encerclé les deux groupes et avait fermé la place Sint Pieters. A ce moment, tout ceux qui étaient là pour jeter un œil ou passaient simplement par la place par hasard ont eu beaucoup de chance s’ils ont pu éviter l’encerclement. Le nombre de personnes arrêtées est donc très élevé, avec des étudiants en route vers leur kot ou vers des amis, un groupe de scouts, un habitant du quartier de 50 ans et beaucoup d’autres étudiants qui ont brutalement été arrêtés sans aucune raison, sans même avoir participé à la street-rave. Au total, il y a eu 409 arrestations! Sans raison, ils ont été retenus la nuit au poste de police et enfermés dans des cellules trop petites pour leur nombre dans la moindre explication.

    L’encadrement policier était en dehors de toutes proportions. Le conseil communal n’a rien mis en travers de la route du NSA pour qu’il manifeste dans la ville, malgré son caractère ouvertement fasciste et violent, ce qui a déjà été démontré à plusieurs reprises. Le bourgmestre Termont et son collège portent une lourde responsabilité en ayant autorisé cette marche fasciste et Termont, en tant que chef de la police, est responsable de la violence policière.

    Criminalisation de la protestation

    L’immense répression policière a réussi à criminaliser la protestation non-violente de quelques centaines de jeunes. L’opinion publique, en suivant les médias classiques, a été consciemment manipulée. Il ne s’agit pas d’un cas isolé. Partout dans la société, quand des gens protestent ou se lèvent pour leurs droits, ils sont confrontés à l’élite économique et politique. Chaque syndicat ou organisation sociale doit faire face à un climat qui cherche à criminaliser la protestation. Les grévistes sont ainsi arrêtés aux piquets de grève et reçoivent des huissiers avec des requêtes unilatérales. Les médias et l’opinion publique sont gangrénés par une propagande mensongère pour affaiblir la protestation.

    Et maintenant?

    Les événements du 10 novembre ont suscité une grande colère parmi les étudiants et les jeunes. Les 409 personnes arrêtées vont peut-être recevoir une «Combitax», un impôt pour le «voyage» en combi de 100 euros par personne, et cela dans le cadre d’une arrestation inutilement brutale. L’administration communale pourrait donc encaisser 40.900 euros de cette façon. Ces dernières années, cette taxe a rapporté au moins 100.000 euros par an. Qui ose encore protester en risquant une amende de 100 euros? Voilà le but pervers de cette taxe.

    Parmi les Étudiants de gauche Actifs et Blokbuster, personne n’a été arrêté, parce que nous nous sommes préparés à l’éventualité d’un scénario de criminalisation. Ce n’est pas la première fois que nous avons à faire face à une tentative consciente de criminalisation politique. Dans la mesure du possible, nous essayons ainsi de ne pas offrir d’occasion. Mais même ainsi il n’est pas possible de faire quelque chose contre une intervention arbitraire de la police. Nous témoignons notre solidarité avec le nombreux manifestants qui, majoritairement plutôt que minoritairement, n’avaient rien fait sont victimes de la politique de l’administration communale et de la police.

    Blokbuster et les Étudiants de Gauche Actifs lancent un appel pour lancer une campagne contre la brutalité policière du 10 novembre et proposent les revendications suivantes pour cette campagne:

    • la suppression de toute «combitax» pour les personnes arrêtées
    • la suppression immédiate de la «combitax»
    • une enquête publique sur les agissements de la police ce 10 novembre avec la participation des organisateurs des manifestations antifascistes, des syndicats et des organisations de défense des Droits de l’Homme
    • l’indemnisation de tous les dommages, physique ou moraux, pour tous les arrêtés
    • l’interdiction de marches fascistes à Gand
    • un débat ouvert parmi les organisations antifascistes consacré au programme et à la stratégie à mettre en avant lors d’actions et de manifestations futures

    Nous organisons ce lundi 23 novembre à 19h une action de protestation non-violente au conseil communal de Gand pour porter ces revendications au collège communal.

    Blokbuster et les Etudiants de gauche Actifs appellent tous les étudiants, les témoins, les personnes arrêtées,… à venir participer à cette campagne et à venir au meeting organisé pour le jeudi 19 novembre à 19h au Blandijn. Là, un comité d’action pourra être mis sur pied, les revendications pourront être débattues et l’action au conseil communal préparée.

  • Trois modèles pour le mouvement antifasciste: notre choix est clair

    La dernière manifestation du N-SA (Nieuw Solidaristisch Alternatief – Nouvelle Alternative Solidariste) et les contre-actions face à elle ont suscité beaucoup de discussions parmi les étudiants et les organisations de gauche. Depuis les événements de mardi dernier, le 10 novembre, les différences de positions et leurs conséquences pour la lutte ont été rendues plus concrètes. Blokbuster et les Étudiants de Gauche Actifs ont, ces 18 dernières années, systématiquement lié une politique de mobilisation conséquente à la nécessité d’une réponse politique pour s’opposer à la croissance de l’extrême-droite. On ne peut structurellement combattre l’extrême-droite qu’en s’en prenant aux causes de sa croissance. Dans la gauche, si beaucoup de gens sont en théorie d’accord avec cette position, la pratique démontre qu’il existe trois modèles différents de lutte antifasciste.

    Nous pensons que ceux-ci doivent être discutés. Nos analyses des erreurs commises doivent pouvoir être ouvertement débattues pour que les nombreux antifascistes qui veulent que leur engagement ne soit pas vain puissent tirer de correctes conclusions.

    L’absentéisme – aucune mobilisation, aucun programme, aucune alternative

    Quelques semaines avant la manifestation du N-SA, toutes les organisations étudiantes de «gauche» avaient ensemble débattu de la manière de réagir, sans qu’une position commune ne puisse être dégagée. L’AK (Anarchistisch Kollektief – Collectif Anarchiste) n’était pas d’accord de mener une action explicitement non-violente tandis que Comac (le mouvement de jeunes du PTB) a affirmé ne pas vouloir mobiliser le jour de la manifestation et vouloir organiser une action «alternative». Ces derniers craignaient que leur image ne soit endommagée parce qu’il y a toujours de la violence lors de ces actions et que la répression effraye les étudiants. A l’exception de Blokbuster et des Étudiants de gauche Actifs, toutes les autres organisations ont, dans une certaine mesure, adopté la position de Comac. Nous n’avions rien attendu d’autre de la part d’Animo (le mouvement de jeunes du SP.a), de Vonk Marxistische Studenten (l’organisation de jeunes d’un groupe se réclamant du marxisme au sein du SP.a) et de Gras (Herbe, mouvement de jeunes de Groen). En ce qui concerne Comac et Rood Ugent (mouvement de jeunes du SAP, équivalent néerlandophone de la LCR), il s’agissait d’un changement de politique.

    Nous ne pouvons pas ignorer que, ces dernières années, beaucoup de manifestations antifascistes ont souffert d’une petite minorité de manifestants qui allait chercher la confrontation avec la police. EGA et Blokbuster se sont toujours prononcés ouvertement et publiquement contre ces méthodes. Tout comme beaucoup d’étudiants, nous ne pensons pas qu’il s’agit du seul résultat possible d’une manifestation. A Gand, lors de la précédente manifestation anti-NSV (l’organisation étudiante officieuse du Vlaams belang), Comac avait mené une campagne de démobilisation en cherchant à effrayer les étudiants sur les émeutes qui allaient suivre. Malgré cette image négative également colportée par les médias, 1.500 étudiants étaient présents à cette manifestation. Environ 200 personnes se sont séparés de la manifestation dès le début et sont allés à «l’aventure» en direction du NSV. Il n’était pas difficile de prédire que cette «aventure» allait conduire à des troubles et à des arrestations. Les 1.300 autres jeunes ont manifesté de façon disciplinée dans les rues de Gand et ont diffusé un message antiraciste conséquent. Nous refusons de laisser le mouvement antifasciste se faire prendre en otage par une minorité qui recherche systématiquement la confrontation.

    Dans les années ’90 toutefois, Comac, qui s’appelait alors le MML, ne répugnait pas à laisser de jeunes radicaux faire connaissance avec les matraques de la police. Nous nous rappelons encore d’un porte-parole actuel du PTB (PVDA en Flandre) qui, le mégaphone à la main, livrait les manifestations anti-NSV, comme à Louvain, droit dans les bras de la police. Les «radicaux» d’hier sont souvent les «pragmatiques» d’aujourd’hui. Ils sont ainsi récemment passés d’une politique qui maniait la pratique et les discours radicaux sans tenir compte des conséquences, des relations de forces, de la conscience,… (le gauchisme) vers une politique qui évite chaque activité qui pourrait ternir leur image (l’opportunisme). Chaque thème social qui pourrait être sensible est évité, tout comme les discussions historiques importantes.

    Dans la lutte antifasciste, leur position consiste à considérer que chaque action qui comporte un risque doit être évitée et qu’il faut dès lors rechercher de nouveaux partenaires dans la sphère non-politique ou auprès des partis traditionnels, pour ainsi soi-disant créer un large soutien pour les actions.

    Nous sommes partisans d’une large mobilisation antifasciste qui réunisse toute la gauche sur base d’un programme clair qui lie le danger de l’extrême-droite à la crise de la société et à la politique néo-libérale. Mais ces 10 dernière années, nous avons dû constater que dans l’immense majorité des cas, Blokbuster et EGA étaient les seuls à être prêts à dépenser de l’énergie et des moyens pour mobiliser des jeunes contre l’extrême-droite. Et si l’extrême-droite arrive à un certain moment à rassembler plus de monde que ce que nous pouvons le faire sur nos seules forces? Ceux qui ont dû livrer seuls le combat durant plusieurs années seront alors critiqués des salons confortables de l’absentéisme.

    Selon leur nouvelle position sur la lutte antifasciste, ils veulent mobiliser largement. La concrétisation de ce vœu ne consiste qu’à aller rechercher le soutien des fédérations étudiantes non-politiques, d’ONG, des partis traditionnels,… Ils essayent ce qui n’a jamais réussi. Car si ces organisations sont associées aux préparations de manifestations, celles-ci sont directement remise sen cause quand il est exigé qu’aucun lien ne soit fait entre l’antifascisme et la problématique sociale dont est responsable la politique actuelle. Difficile d’arriver dans ces conditions à autre chose qu’à une action symbolique moralisatrice et sans contenu… Pourquoi devons nous orienter le mouvement antifasciste vers des organisations qui n’ont pas comme pratique la mobilisation pour des luttes sociales? Par contre, toute organisation étant arrivée à la conclusion qu’il faut descendre en rue contre l’extrême-droite et contre le terreau sur lequel il se développe est plus que bienvenue.

    Une mobilisation large signifie pour nous de rassembler les étudiants dans la rue sur base d’un programme clair. Les chiffres des dernières mobilisations anti-NSV ne démentent pas nos propos: 1.500 personnes à Gand en 2008 et 1.000 à Louvain en 2009. Comac pense qu’avec une approche moins politique – en ne faisant donc pas le lien entre les problèmes sociaux, le mécontentement présent dans la société et la croissance de l’extrême-droite à défaut d’une autre alternative – on est en mesure de mobiliser plus encore. Il faut aussi, selon eux, rechercher des méthodes d’action qui devraient plus facilement attirer les étudiants. Il y a deux ans, Comac avait organisé avec d’innombrables autres organisations (jusqu’aux étudiants du CD&V, les CDS) un lâché de ballons au rectorat de l’université à la veille de la manifestation anti-NSV. Seuls 60 jeunes avaient participé à cette initiative malgré le grand nombre d’organisations signataires. Comac a de nouveau essayé quelque chose de similaire ces dernières semaines avec une action symbolique à l’hôtel de ville, avec la participation d’autres organisations de gauche, où 40 personnes étaient présentes. En comparaison des 400 jeunes présents à l’action du 10 novembre, il est facile de voir quel type d’action possède un potentiel de mobilisation.

    Le mercredi 11 novembre a été publiée une carte blanche de quelques organisations de gauche, signée notamment par Comac (le mouvement de jeunes du PVDA/PTB), Rood-Ugent (mouvement de jeunes du SAP/LCR), Vonk Marxistische Studenten, Animo (mouvement de jeunes du SP.a) et Gras (mouvement de jeunes de Groen). Celle-ci déclare: «ce que nous avons craint à l’avance est arrivé: cela a entièrement déraillé et 409 personnes ont été arrêtées. Deux policiers ont été conduits à l’hôpital. Nous plaidons donc pour une autre approche contre l’extrême-droite.»

    «Les organisations signataires soutiennent tous les jeunes qui veulent mener des actions contre l’extrême-droite. Nous sommes toutefois d’avis que la violence de rue contribue uniquement à marginaliser ce mouvement. Pour nous, la lutte contre l’extrême-droite, le racisme et le sexisme est une préoccupation et un défi pour la population étudiante au sens large. Nous sommes pour une mobilisation large et non-violente à Gand contre l’extrême-droite de tous les jeunes progressistes sur base d’une plate-forme commune signée par toutes organisations progressistes.»

    De façon frappante, ces organisations ont été très rapides, alors qu’elles n’étaient pas présentes lors des événements, pour dégager une approche commune contre les organisateurs des actions antifascistes. Nous n’avons jamais été contactés pour signer une déclaration commune. Ce qui a «entièrement déraillé» ce mardi 10, c’est en premier lieu la répression policière scandaleuse qui avait pour objectif de criminaliser le mouvement. Selon nous également, la violence de rue qui a pris place en marge de manifestations antifascistes passées conduit à la marginalisation du mouvement. L’immense majorité des manifestants est d’accord avec cela. Mais rester assis chez soi au chaud ne résoudra pas ce problème, bien au contraire. Si les partisans de la violence de rue sont proportionnellement plus importants à cause de ceux qui restent chez eux, il s’agit d’un laissez-passer donné aux forces de police pour faire tomber la répression sur tout le monde.

    Mais l’intervention de la police mardi dernier a été si exagérée que le sentiment parmi les étudiants et dans les médias se modifie, l’intervention de la police est maintenant remise en question. Si nous n’étions pas descendus en rue et avions laissé seuls les partisans de troubles, alors l’intervention policière aurait été acceptée par l’opinion publique. Félicitations, donc, à tous ceux qui se sont levés le mardi soir pour exiger de pouvoir protester.

    L’indignation intense de centaines de jeunes et de moins jeunes contre la violence de la police montre justement qu’un grand potentiel existe pour des mobilisations antifascistes quand celles-ci sont organisées sur une base conséquente et sur un programme clair.

    Le modèle de l’escalade – les «prouesses» antifascistes conduisent à la criminalisation et à la démobilisation

    Au sein des cercles anarchistes, l’idée est que la confrontation et l’escalade de violence sont les meilleures méthodes pour mener la lutte et donner de cette façon un coup de pied dans la conscience de la société. A toutes les mobilisations importantes, cela a conduit à une tactique dans laquelle une partie des manifestants est aller chercher l’aventure dans une action directe, ce qui a presque toujours conduit à une confrontation avec la police, à beaucoup d’arrestations – y compris de de personnes qui n’étaient pas impliquées dans ces actions – et à la criminalisation du mouvement entier.

    Cette fois, certains anarchistes pensaient aussi qu’une street-rave permettrait de mobiliser un plus grand nombre d’étudiants pour mettre en œuvre leur modèle de l’escalade de violence. Le fait que ces étudiants n’étaient pas au courant de leurs intentions a laissé de marbre ces anarchistes.

    Ce qui s’est produit mardi dernier n’est pas un cas isolé. Le 15 décembre 2007, quelques organisations de gauche avaient organisé une intervention dans le cadre du mouvement pour plus de pouvoir d’achat. Au cours de la manifestation, une centaine d’anarchistes ont, au début et à la fin de la manifestation, brisé des vitres et faits des graffitis. Le contenu de l’action a été complètement mis de côté dans une escalade de violence. Quelques mois plus tard, en mars 2008, 1.500 jeunes ont manifesté contre l’organisation étudiante d’extrême-droite NSV. 200 manifestants sont partis à l’aventure dans la ville, ont rapidement été bloqués par la police et ont été arrêtés. Cette fois-ci aussi, la street-rave était la dénomination officielle d’une méthode d’action qui consistait à aller chercher le N-SA, mais la présence gigantesque de la police assurait que la seule confrontation possible soit avec la police, ce qui est arrivé.

    Ce genre de méthode n’est pas utilisé que dans le cadre d’actions antifascistes. Début octobre, un groupe d’anarchistes masqués et armés de matraques ont ravagé les locaux d’une entreprise qui collabore à la construction d’un nouveau centre fermé pour réfugiés. Dans la même période, quelques endroits symboliques ont subi des dégradations, comme le Palais de Justice. Quelques dirigeants du NSV et du KVHV (extrême-droite catholique) ont aussi été attaqués la nuit. C’est cela que le NSA a utilisé pour se profiler comme opposants à la «violence gratuite». Maintenant encore, le N-SA va essayer d’accuser la gauche pour la violence qui a eu lieu et dire qu’il veut préserver la cette société des vandales et de la violence.

    Ces actions radicales, comme mardi quand les anarchistes ont voulu aller vers le secrétariat du Vlaams belang, donnent aux services de police l’excuse idéale pour recourir à la répression et arrêter au même titre tous ceux qui protestent. Les anarchistes répondent que la police agit de toute façon de la sorte. Nous pensons effectivement que les services de police ont en définitive comme tâche de protéger l’élite sociale existante contre ceux qui osent remettre le système en question. Mais on ne peut utiliser la police de la manière dont on l’a vu le 10/11 que si l’opinion publique est acquise. Mardi dernier, les bornes de ce qui est socialement accepté ont été dépassées. Et ceux qui n’avaient pas d’intentions violentes sont aujourd’hui les mieux placés pour accuser cette violence policière.

    Ce modèle de l’escalade signifie en pratique qu’un petit groupe de radicaux ne croit pas qu’une mobilisation large des jeunes et des travailleurs est possible, et donc que ce petit groupe doit mener la lutte à la place des masses. Vu leur petit nombre, ils recherchent des méthodes capables d’impliquer dans leurs actions des jeunes qui ne se doutent de rien pour pouvoir se protéger de la répression policière. La mobilisation des jeunes est en pratique un bouclier quand les choses deviennent trop chaudes.

    De façon consciente, le rendez-vous pour la street-rave était au même endroit et à la même heure que le rendez-vous non-violent de Blokbuster. Ils ont ainsi pu instrumentaliser la mobilisation de Blokbuster et des Étudiants de Gauche Actifs pour appliquer leur stratégie et profiter d’un groupe plus grand qui rendait plus difficile à la police de les attraper.

    Le résultat direct de cette stratégie est que les autorités ont réussi à criminaliser tout le mouvement. Parmi les jeunes aussi, certains se demandent à quoi cela peut bien servir de militer si cela se termine à chaque fois en troubles violents. Même quand l’immense majorité des participants ne viennent pas avec des intentions violentes, la couverture médiatique est unilatéralement consacrée aux destructions et au nombre d’arrêtés. Le modèle de l’escalade aide à stigmatiser le mouvement et conduit à l’affaiblissement de ses capacités de mobilisation.

    Blokbuster et EGA s’opposent à ces méthodes et veulent mener des actions conséquentes et disciplinées ainsi qu’engager le débat avec chaque antifasciste qui se pose des questions sur le caractère que doivent revêtir les actions antifascistes.

    Nous savons qu’au sein du mouvement anarchiste, tout le monde n’est pas d’accord avec ce modèle de confrontation. Nous les appelons donc à mener cette discussion dans leur mouvement, ce qui est beaucoup plus compliqué pour nous. Nous voulons volontiers collaborer à l’avenir avec des gens issus du mouvement anarchiste préparés à faire du travail en commun sur base de dispositions concrètes et claires.

    Nous proposons aussi aux partisans de la confrontation dans le mouvement anarchiste à choisir une prochaine fois un autre lieu et une autre heure de rendez-vous que les nôtres, pour donner ainsi à chaque organisation et à chaque jeune le loisir de choisir ouvertement avec quelle méthode il veut être associé ou pas. De cette façon, le modèle de confrontation ne serait pas imposé aux nombreux jeunes qui veulent mener des actions contre l’extrême-droite.

    Le modèle de mobilisation – notre choix. Une mobilisation conséquente et une réponse politique

    Les antifascistes ne peuvent pas laisser à l’extrême-droite l’espace de mettre en pratique leur politique. Les méthodes d’intimidation, de violence et de terreur qu’ils veulent appliquer à ceux qui ne pensent pas comme eux n’obtiennent aujourd’hui que très peu de soutien parmi la population. Mais si aucune résistance n’est organisée, l’extrême-droite obtient alors un laissez-passer pour occuper les rues.

    Nous avons déjà pu voir plusieurs fois ce que cela signifiait si la gauche laisse le jeu libre à l’extrême-droite. En 1997, à Bruges, le NJSV a réussi à créer une atmosphère de terreur et d’intimidation durant environ 6 mois dans les rues, les écoles et les cafés de jeunes. Les jeunes de gauche étaient menacés et personne n’osait encore ouvrir la bouche. La confiance en soi du NJSV n’a pas connu de limites et ils ont poursuivis les attaques physiques dans les cafés de gauche, contre les jeunes de gauche dans les écoles, contre les meetings et activités de gauche,… Une action à une station service Shell – où des jeunes voulaient protester contre le rôle de cette multinationale au Nigéria – avait ainsi été attaquée par un groupe de membre du NJSV. A l’occasion d’une réunion destinée à débattre de la façon de réagir contre cette terreur, une délégation du NJSV était même venue pour intimider les participants.

    Ce n’est que la campagne active de Blokbuster qui a permis de stopper ces méthodes fascistes en organisant un large public et de nombreux jeunes pour contre-attaquer (au sens figuré). Nous avons réussi à normaliser la situation et l’extrême-droite a de nouveau été isolée. Nous avons milité sur les marchés avec des tracts, des pétitions et des affiches, nous nous sommes rendus où dans les quartiers où ces néo-fascistes habitaient pour prévenir leurs voisins des pratiques de ce groupe, nous avons organisé les jeunes dans les écoles et les maisons de jeunes pour une résistance collective et nous avons organisé une manifestation contre la violence fasciste qui a rassemblé 600 personnes malgré la frayeur qui existait encore. Nous avons dévoilé cette violence fasciste auprès d’un large public et le NJSV a été socialement isolé, dans certains cas même leurs parents ont manifesté. Le Vlaams Belang (qui s’appelait encore le Vlaams Blok) a été forcé de se distancier de cette violence et un des coupables a été condamné à 5 ans de prisons. Plusieurs membres du NJSV de l’époque étaient présents à la manifestation du N-SA.

    Aujourd’hui, il n’existe pas de soutien dans la société pour les méthodes fascistes de violence et de terreur. Seule la mobilisation contre ces méthodes peut arrêter la terreur. Si le mouvement antifasciste n’intervient pas activement quand l’extrême-droite essaye d’occuper la rue, l’extrême-droite peut créer une ambiance de peur qui rend impossible chaque opposition de gauche contre la politique actuelle. À différents moments, le NSV, le NJSV et des groupuscules comme Odal, Vlaamse Jongeren Mechelen, Vlaamse Jongeren Gent, le N-SA et les Camarades Autonomes ont déjà essayé de mettre en pratique leur politique.

    Nous ne pouvons pas compter sur l’Etat bourgeois et son appareil pour combattre cela. La Belgique est encore aujourd’hui le paradis de la scène néonazie pour l’organisation d’actions, parce que le gouvernement n’intervient pas. Le bourgmestre Termont n’a ainsi pas ressenti le besoin d’interdire la manifestation du NSA malgré les preuves que ce groupe est anti-démocratique, haineux, négationniste et néofasciste. Ce n’est que lorsque des individus comme les membres de Blood & Honour menacent d’aller trop loin que les autorités interviennent pour sauver la face. Tomas Boutsen, qui était présent à la manifestation du N-SA, a été arrêté en 2006 avec d’autres parce qu’ils avaient organisé une cellule néonazie dans l’armée, à la caserne de Leopoldsburg. Lors d’une perquisition, on a découvert un stock d’arme gigantesque qu’il comptait utiliser pour des actions terroristes. Ces gens-là sont aujourd’hui à nouveau libres et rien n’est mis en place pour les arrêter.

    Nous pensons que le mouvement antifasciste doit partir de sa propre force et du soutien de la population contre les méthodes fascistes de violence et de terreur. Ce n’est que de cette façon que l’on peut mobiliser l’opinion publique et faire pression sur les autorité pour qu’elles bougent. Ce n’est encore que de cette façon que l’on peut faire avancer la conscience de la population qu’elle doit s’organiser dans la lutte contre l’extrême-droite, mais aussi de façon générale pour défendre leurs droits et en arracher de nouveaux.

    Ni la couverture médiatique, ni l’intervention brutale de la police ou les intimidations des fascistes ne sont pour nous des raisons suffisantes pour ne pas manifester. Mais cette lutte ne peut pas être menée sur base d’aventurisme. Le mouvement doit utiliser des méthodes qui aident à mieux mener la lutte.

    Mais des mobilisation antifascistes conséquentes ne seront pas suffisantes. C’est au terreau sur lequel peut se développer l’extrême-droite qu’il faut s’en prendre. L’extrême-droite utilise le mécontentement existant alors que leur idée est d’instaurer un système avec encore plus d’exploitation, de discrimination et moins de droits. Le racisme, le nationalisme, le sexisme sont des phénomènes qui émergent quand prolifèrent des problèmes tels que le chômage, le manque de logements abordables, la pauvreté,… Quand sans cesse plus de personnes doivent rechercher individuellement des solutions face à leur situation personnelle, il est plus facile de donner des coups de pieds vers le bas que vers le haut. Tous les partis présents au sein du parlement sont responsables de cette société. Ils sont tous partisans de la logique néo-libérale qui préconise une politique au service des grandes entreprises et des riches.

    Pour cette raison, les antiracistes et les antifascistes ne sont pas crédibles s’ils collaborent avec les partis responsables de la politique néo-libérale, et donc des raisons de la croissance de l’extrême-droite.

    Si des autorités prenaient en charge une politique de création d’emplois et de logement décents et abordables pour tous, une politique qui créerait un enseignement réellement gratuit et de qualité,… alors le racisme et les autres formes de discrimination fonderaient comme neige au soleil. Mais une telle politique doit briser la logique néo-libérale et mettre les besoins de la population au centre de ses préoccupations dans le système économique et social. Seule une opposition de gauche socialiste conséquente peut offrir une solution dans le cadre de la lutte contre l’extrême-droite. C’est pour cela que le programme du mouvement antifasciste doit être orienté dans cette direction. Ce n’est qu’alors que le mouvement peut être crédible en demandant aux jeunes et aux travailleurs de se mobiliser.

    Le déclin électoral du Vlaams Belang ne signifie pas la fin du potentiel de ce parti ou de ses prises de position. La crise économique conduit à une progression du chômage et des problèmes sociaux. Si aucune réponse de gauche n’arrive, les possibilités restent grandes pour la rhétorique de l’extrême-droite.

    Blokbuster et les Etudiants de Gauche Actifs invitent chaque antifasciste à entrer en débat avec nous sur base de ce texte. Cette discussion est essentielle pour l’avenir du mouvement antifasciste. Notre programme pour la lutte antifasciste est évident: on ne peut vaincre le racisme et le fascisme sans combattre en même temps la guerre, l’exploitation, la pauvreté,… bref, le capitalisme. Comme Malcolm X le disait: «You can’t have capitalism, without racism.»

  • Manifestation anti-NSA – Reportage photos

    Mardi soir, une manifestation non-violente s’est déroulée à Gand à l’initiative de notre campagne antifasciste flamande Blokbuster et par les Etudiants de Gauche Actifs. Voici un reportage photos de cette manifestation.

    Soo Ra

0
    0
    Your Cart
    Your cart is emptyReturn to Shop