Category: Contre le racisme

  • Manifestation antiraciste réussie à Gand

    Ce mardi soir, une manifestation antifasciste s’est déroulée à Gand pour protester contre une marche de l’extrême-droite. Les néonazis du N-SA avaient mobilisé 80 personnes de belgique, mais aussi d’ailleurs. Notre campagne antifasciste Blokbuster et les Étudiants de Gauche Actifs avaient amené 250 jeunes dans les rues. A la suite de cette manifestation, les anarchistes avaient organisé une street-rave. Notre manifestation s’est déroulée sans problème.

    >Reportage-photos

    Blokbuster avait décidé de ne pas laisser les rues de Gand aux néonazis du NSA et nous avons donc appelé à une manifestation antifasciste dans les quartiers qui a démarré du Blandijn pour se diriger vers l’Overpoort. Les slogans contre l’extrême-droite ont fusé de ce cortège très dynamique, essentiellement composé de jeunes gantois, mais avec également quelques délégations issues d’autres villes. Les quelques 250 personnes présentes ont assuré la tenue d’une manifestation politique et combative. Derrière cette manifestation suivait une street-rave des anarchistes.

    La manifestation a été relativement courte et dissoute à Overpoort. Là, la plupart des manifestants sont rentrés chez eux. Les anarchistes sont restés plus tard le soir avec un petit groupe qui a été stoppé par la police à la place Sint-Pieters et tous ont été arrêtés dont beaucoup de passants qui n’avaient rien à voir avec cela. Selon les sites d’information, 409 personnes ont été arrêtées, soit bien plus que le nombre de manifestants qui restait alors. Un rapport plus long abordera bientôt cette question.

    La manifestation de l’extrême-droite a eu une participation limitée: 80 personnes étaient présentes, de différents organisations. Le KVHV-Gand (extrême-droite catholique) était aux côtés des «camarades autonomes» d’Anvers ou de représentants du groupuscule francophone Nation. Mais ils n’ont ensemble réussi à mobilisé que 80 personnes. Parmi elles, une était particulièrement remarquable: Tomas Boutens, arrêté dans le cadre de l’enquête sur les néonazis de Blood&Honour (BBET). Une belle compagnie pour une manifestation soi-disant organisée contre la «violence gratuite». Les «camarades autonomes» ne devraient-ils pas manifester contre leurs propres actions? Un groupe de manifestants d’extrêmes-droite a plus tard traîné en ville pour créer des troubles.

    Blokbuster et les Étudiants de Gauche Actifs ont tenu une protestation non-violente avec un message politique sans équivoque. La lutte contre l’extrême-droite n’est pas terminée, le déclin électoral temporaire du VB ne signifie pas la fin du potentiel de ce parti ou de ses positions. La crise économique conduit à une progression du chômage et des problèmes sociaux. Si aucune réponse collective n’est apportée, les possibilités restent entières pour la rhétorique d’extrême-droite. Les antifascistes doivent aussi aborder ces questions et celle d’une alternative politique en plus de s’organiser contre les petits groupes radicaux qui n’hésitent pas à utiliser la violence.

    Nous continuerons à organiser de telles actions et à nous organiser. Nous pouvons déjà annoncer, en mars prochain, l’importante manifestation anti-NSV, contre la marche de l’organisation étudiante officieuse du Vlaams Belang.

  • Liberté d’expression à Hasselt ? La campagne Blokbuster réprimée au Pukkelpop !

    Ce jeudi, la campagne antifasciste Blokbuster (Résistance Internationale du côté francophone) était présente au festival Pukkelpop avec des autocollants et des tracts antiracistes. Les réactions des festivaliers étaient extrêmement positives, comme cela avait déjà été le cas pour des campagnes similaires à Dour ou encore aux Ardentes. Mais après une demi-heure, les organisateurs du Pukkelpop et la police locale nous ont fait savoir que nous serions arrêtés en cas de poursuite de notre campagne. Le droit de mener des campagnes politiques sur la voie publique a pourtant déjà été confirmé plusieurs fois, entre autres par le Conseil d’État.

    Communiqué de presse de Blokbuster

    Malgré différentes demandes de notre part, nous n’avons pas obtenu de stand au Pukkelpop, on nous a même répondu qu’il n’y en aurait aucun cette année. D’autres organisations telles que les Magasins du Monde et la FGTB-Jeunes ont toutefois bien obtenu un stand au camping du festival. La campagne antiraciste Blokbuster est-elle considérée comme indésirable parce qu’elle ose faire le lien entre la croissance de l’extrême-droite et la politique des partis traditionnels?

    Cette violation du droit à la libre expression se fait en marge d’un festival organisé par un parlementaire du SP.a (Chokri Mahasinne), dans une ville dirigée par le SP.a. Une coïncidence?

    Nous nous opposons bien entendu à cet arbitraire et voulons lutter pour le droit de diffuser notre opinion. Ce samedi, nous mènerons à nouveau campagne dans le voisinage du Pukkelpop. Si les organisateurs souhaitent s’exprimer contre Blokbuster, nous nous laisserons arrêter. Nous mènerons alors campagne pour le droit à la libre expression à côté d’une procédure juridique.

    Blokbuster et Résistance Internationale

    Blokbuster est une campagne antiraciste qui mène depuis déjà plusieurs années, et de façon conséquente, le combat contre le racisme et l’extrême-droite. Son pendant francophone est Résistance Internationale. Cette campagne a différents terrains d’actions tant nationalement qu’internationalement. Nous organisons des actions de protestation contre le Vlaams Belang, le Front National et leurs alliés, nous réagissons contre la violence néo-fasciste et témoignons notre solidarité avec des actions internationales. L’an dernier, nous avons ainsi participé avec une septentaine de jeunes belges à un bloccage antifasciste à Cologne contre le congrès européen anti-islam européen, auquel le Vlaams Belang avait notamment participé.

    Nous mobilisons pour des actions et des campagnes non-violentes. A d’innombrables festivals, nous diffusons nos autocollants et nos tracts parmi les participants et demandons une contribution libre pour financer nos actions. Grâce à cela, nous pouvons organiser des actions en étant indépendant des subventions, des entreprises,…. Avec de telles campagnes, nous pouvons aussi élargir notre soutien parmi les jeunes.

    Nous avons à nouveau voulu mener campagne au camping du Pukkelpop, tout comme les années précédentes et tout comme à d’innombrables autres festivals. Nous avons fait plusieurs demandes, mais il nous a été répondu que plus aucun stand n’était dorénavant admis. C’est regrettable, car il ne s’agit pas seulement que de musique et de commerce à un festival, il y a aussi une fonction sociale plus large. Si un grand groupe de jeunes se réunit, cela offre la possibilité d’aborder des thèmes sociaux, et la campagne Blokbuster a très certainement sa place dans ce cadre.

  • Débat entre antifascistes : Quelle stratégie adopter ?

    Le 18 mars, Etudiants de Gauche Actifs (EGA) et Résistance Internationale (les mouvements étudiants et lycéens du PSL) ont organisé ensemble à Gand une Journée Anticapitaliste au cours de laquelle se sont tenus plusieurs débats. Une centaine de jeunes y ont participé. Un des débats de cette journée a réuni des représentants des Etudiants de Gauche Actifs, le cercle étudiant du PSL, et de Comac, le mouvement des jeunes du PTB, sur le thème de l’antifascisme.

    Par Benoît (Gand)

    Une première discussion a abordé la question de la nature du fascisme. Le représentant de Comac a simplement affirmé que le fascisme est la politique de la bourgeoisie pour servir entièrement ses intérêts. C’est exact, mais on doit toutefois aussi expliquer où réside la différence entre la démocratie bourgeoise et le fascisme. En outre, la progression du fascisme doit être analysée dans son contexte historique : l’échec des mouvements révolutionnaires en Allemagne, en Italie,… au début des années ’20 et le rôle joué par la direction des partis ouvriers de l’époque. Malgré les nombreuses opportunités révolutionnaires, le mouvement ouvrier n’a pas réussi à renverser le capitalisme. Après l’échec et la désillusion, le fascisme a pu profiter de la crise économique et de la détresse sociale pour se développer parmi les petits indépendants et les couches les plus pauvres, en profitant en plus en Allemagne de la division de la classe ouvrière entre sociaux-démocrates et staliniens.

    Le débat a aussi porté sur la situation actuelle et l’attitude à avoir face à des partis comme le VB. Le représentant de Comac a affirmé que le VB est un parti fasciste et qu’une grande partie des travailleurs sont de droite. Il a ajouté que, pour ces raisons, un front aussi large que possible de partis (y compris traditionnels) et d’organisations est nécessaire pour isoler le VB, sans beaucoup insister sur ce que devrait être le programme porté par ce front pour arriver à ce but. Quand un intervenant a demandé quelle solution il proposait, il a répondu « l’enseignement ». Nous sommes bien entendu aussi partisans d’un bon enseignement, mais nous pensons que cela ne suffit pas pour supprimer les bases du soutien pour l’extrême-droite !

    Pour notre part, nous pensons que le VB est certainement un parti néofasciste mais qu’il est loin de disposer de la force de mobilisation et de la base sociale active que les fascistes des années ‘20 et ‘30 avaient en Italie et en Allemagne. Le VB n’est pas en mesure de matraquer le mouvement ouvrier comme Mussolini ou Hitler l’ont fait avec leurs troupes de choc. Le VB ne possède même qu’un noyau actif restreint par rapport aux partis traditionnels. L’extrême-droite se base aujourd’hui sur un mécontentement passif. Un gouffre existe entre la masse de ses électeurs et le noyau de membres actifs. De plus, les électeurs du VB ne sont pas idéologiquement convaincus. Filip Dewinter lui-même l’a reconnu dans une interview à un journal néerlandais : « Un parti de gauche contestataire comme le SP hollandais nous coûterait des voix. » Pour une fois, il a raison !

    Nous pensons que c’est la politique néolibérale appliquée depuis trente ans qui est responsable des problèmes sociaux sur base desquels un parti comme le VB peut se développer. Et nous ne pensons pas que les partis traditionnels qui ont tous collaboré à l’application de cette politique puissent avoir aujourd’hui une réponse réelle face à cette politique, et donc face à celle du VB. Les arguments moralisateurs ne suffisent pas, et encore moins lors d’une crise économique et pendant une période de chômage massif.

    Les antifascistes doivent prendre garde à ne pas être assimilés aux partis de l’establishment ont l’attitude est méprisante vis-à-vis des électeurs de l’extrême-droite. C’est pourquoi, dans notre travail antifasciste, nous expliquons toujours la nécessité de développer un nouveau parti des travailleurs avec un programme socialiste qui puisse répondre aux problèmes posés par le capitalisme. C’est la meilleure manière de transformer un mécontentement passif et individuel en une opposition active et collective.

  • Manifestation anti-nsv – Reportage photo d’Emilie

    Blokbuster a reçu quelques photos d’Emilie. Vous pouvez publier vos photos sur notre site en les envoyant à info@blokbuster.be ou redaction@socialisme.be

  • L’extrême-droite a rendu la nuit dangereuse à Louvain

    Selon la police, il y a eu au moins 15 arrestations durant des troubles causés par des provocateurs d’extrême-droite. Parmi les arrêtés figurent des militants néerlandais de Voorpost. Un jeune de gauche a été battu par cinq militants d’extrême-droite. Pourquoi a-t-il été attaqué ? Il portait des dreadlocks… Tout ce qui n’est pas conforme à l’étiquette du «combattant aryen» et semble un peu «différent» est une victime potentielle de la violence fasciste.

    Les média ont parlé quasiment uniquement des problèmes causés en marge de la manifestation anti-NSV, après la dissolution du cortège. Cela a peut-être fourni des photos ‘spectaculaires’ : un canon à eau qui arrose un petit groupe de jeunes masqués à cent mètres, cela peut bien donner à l’image. Le bilan de la nuit qui a suivi donne une image plus nuancée de la manière dont les choses se sont déroulées. Il est exact de dire qu’il y a eu des problèmes après la manifestation anti-NSV mais, finalement, plus de provocateurs d’extrême-droite ont été arrêtés que parmi les antifascistes.

    Dans le centre-ville, un petit groupe d’extrême-droite a causé des troubles durant des heures. Un jeune membre de Comac (le mouvement de jeunes du PTB) a été battu en rue par 5 individus d’extrême-droite. Il est toujours à l’hôpital avec entre autres une mâchoire brisée. La campagne antifasciste flamande Blokbuster et le Parti Socialiste de Lutte ne sont pas toujours en accord avec les positions défendues par Comac, mais la victime peut bien entendu compter sur notre solidarité.

    Ce genre d’incidents illustre à quel point il est nécessaire de mobiliser pour éviter que les néofascistes violents puissent librement parcourir les rues en bande. Ce n’était pas très malin de la part des forces de l’ordre de ne pas permettre à la manifestation étudiante anti-NSV de finir dans les quartiers étudiants alors que l’extrême-droite a pu le faire. Cela a entraîné plusieurs problèmes à la gare à la fin de la manifestation parce que beaucoup de jeunes voulaient se diriger vers leur kot ou vers un café dans l’avenue qui avait été bloquée. Cela a aussi permis à l’extrême-droite d’être présente dans les quartiers étudiants.

    L’alternative proposée par l’extrême-droite peut se voir ici : battre et envoyer à l’hôpital ceux qui semblent un peu différent. Cela rend la lutte antifasciste plus nécessaire que jamais! Nous espérons que cette manifestation anti-NSV réussie constituera la base pour une manifestation combative tout aussi réussie l’an prochain à Anvers.

  • Pourquoi nous ne voulons pas de violence à cette manifestation

    Nous voulons tout d’abord et surtout remercier toutes les personnes présentes pour leur participation à cette manifestation anti-NSV. Nous pouvons ici démontrer que les antifascistes sont numériquement toujours beaucoup plus nombreux que les étudiants d’extrême-droite et leurs partisans dont le Voorpost (leur service d’ordre) et même Blood&Honour, qui sont à chaque fois présents à la manifestation du NSV.

    Tract distribué à la manifestation anti-nsv du 26 mars

    Nous comprenons la colère de beaucoup de participants à cette manifestation face au fait que les néonazis puissent ouvertement défiler. Nous partageons ce sentiment et voulons mettre fin à cette situation dans les plus brefs délais. Seulement, nous ne pensons pas que cela pourra se faire en organisant une confrontation qui engendre des émeutes avec l’extrême-droite ou la police.

    Pour lutter contre l’extrême-droite, nous devons rechercher le soutien des couches larges de la population dont les intérêts sont directement opposés à ceux des néofascistes. Nous ne persuaderons pas ces couches de nous rejoindre dans la lutte contre l’extrême-droite en livrant dans les quartiers une bataille «gauche contre droite». Notre méthode d’action ne peut pas nous isoler des couches plus larges.

    Nous espérons que les manifestants comprennent ce raisonnement et ne chercheront pas à provoquer des troubles et des confrontations. Nous voulons une manifestation disciplinée mais combative dans laquelle chaque organisation et chaque manifestant peut apporter sa propre opinion. Blokbuster et les Etudiants de Gauche Actifs (Actief Linkse Studenten) pensent que l’anti-fascisme doit s’opposer à la politique néolibérale, le terreau sur lequel l’extrême-droite peut se développer, et militent pour la construction d’une alternative de gauche.

    Faisons entendre notre voix avec cette manifestation anti-nsv en clamant à la population de Louvain que nous n’acceptons pas de fascistes dans notre ville. Des emplois, pas de racisme !

  • Manifestation antifasciste à Louvain: l’extrême-droite n’a aucune solution face à la crise!

    Hier, deux manifestations se sont déroulées dans la ville de Louvain. D’un côté ont défilé 300 militants du NSV, l’organisation étudiante du Vlaams Belang, dont peu d’étudiants de Louvain, mais beaucoup d’individus tels que des membres bien connus de groupuscules néonazis comme Blood&Honour. De l’autre côté, une contre-manifestation combative a réuni environ 1.000 jeunes et travailleurs, principalement de Louvain.

    Geert Cool

    Manifestation anti-NSV non-violente

    Cette manifestation anti-NSV a été soutenue par une plate-forme de différentes organisations. À côté des Etudiants de Gauche Actifs (Actief Linkse Studenten) et de Blokbuster figuraient des groupes de comités de soutien pour les sans-papiers, des organisations étudiantes de l’ULB, les Syndicalistes contre le fascisme (Syndicalisten tegen fascisme), des militants et délégations de la FGTB,… Un groupe de Comac (l’organisation de jeunes du PTB) et une délégation d’autonomes (anarchistes) étaient également présents à la manifestation.

    Dans le contexte d’une crise économique, nous devons construire une opposition active contre la politique asociale qui laisse de côté un nombre sans cesse plus préoccupant de personnes. Cela n’a rien à voir avec les polémiques communautaires, mais tout avec l’opposition entre les intérêts du travail et ceux du capital. Les capitalistes sont responsables de la crise de leur système et essayent maintenant de nous la faire payer. En réponse, nous devons nous organiser pour une lutte collective.

    Nous devons aussi aborder la question d’une alternative politique face aux politiciens néolibéraux. L’extrême-droite n’a aucune réponse à offrir vis-à-vis de la crise économique. Le Vlaams Belang et le NSV continuent à s’en prendre aux francophones, comme si les travailleurs et chômeurs wallons étaient responsables de la crise capitaliste. Avec un ancien patron du port d’Anvers comme président, le Vlaams Belang ne risque pas de défendre les intérêts des travailleurs qui risquent de perdre leur emploi ou l’ont déjà perdu.

    Nous voulons construire une relation de forces pour parvenir à un changement. Le Parti Socialiste de Lutte défend la nécessité d’une alternative socialiste contre le capitalisme, une société où seraient centraux les besoins de la majorité de la population et non pas les bénéfices d’une petite minorité. Une manifestation comme celle d’hier peut être une excellente occasion d’organiser les jeunes et les travailleurs et de diffuser nos positions.

    Emeutes

    Dans un tract diffusé au début de la manifestation, nous avons écrit : “Pour lutter contre l’extrême-droite, nous devons rechercher le soutien des couches larges de la population dont les intérêts sont directement opposés à ceux-ci des néofascistes. Nous ne les persuaderons pas de nous rejoindre dans la lutte contre l’extrême-droite en livrant dans les quartiers une confrontation «gauche contre droite». Notre méthode d’action ne peut pas nous isoler des couches plus larges.”

    La manifestation anti-NSV en elle-même s’est déroulée sans violence, le défilé combatif attirant de plus en plus de jeunes à mesure de son parcourt. À la fin de la manifestation, des incidents isolés ont eu lieu, auxquels les média ont bien entendu accordé une attention surdimensionnée. La majorité des manifestants, tant lors du parcours que par la suite, se sont clairement distanciés de ces excès violents. Ainsi, des manifestants, tant organisés que non-organisés, ont rappelé à l’ordre et hué quelques individus masqués qui ont causé des dégâts sur le trajet. Le quotidien flamand Het Niewsblad a écrit à juste titre : «A cause de certains radicaux, le message que les manifestants voulaient donner n’est plus qu’à peine entendu, c’est regrettable.»

    Une certaine ambiance avait aussi été créée à l’avance, laissant lourdemment sous-entendre une possible violence. La ville a pris des mesures extrêmes pour effrayer tout le monde – comme d’interdire les terrasses, les dépôts de poubelles et les transports en commun dans le centre-ville. Le fait que les média choisissent systématiquement d’opter pour un journalisme-spectacle en accordant une attention uniquement aux éventuelles émeutes n’améliore bien entendu pas les choses. La population de Louvain a été poussée dans la peur.

    Les néonazis du NSV

    Au vu du défilé du NSV, il est certain que des actions comme ce genre de contre-manifestation sont nécessaires. Si nous laissons les rues à ce type d’individus, la ville serait alors dangereusement pour chaque non-conformiste, basané,…

    La manifestation du NSV a commencé avec un certain retard, il fallait attendre les autocars de manifestants d’autres villes. Parmie eux, une délégation de Blood&Honour. Cette organisation a plusieurs fois été dans les média en raison de ses conceptions néonazies et de ses activités violentes (trafic d’armes, entre autres). Chris Moorkens, un des leaders de B&H, était présent alors qu’il est en résidence surveillée. On pouvait aussi voir des militants de Voorpost et de Vlaams Belang Jongeren.

    Le Vlaams Belang manifeste chaque année main dans la main avec des néonazis. Malgré les nombreux appels et organisations qui soutenaient la manifestation du NSV, seulement 300 personnes étaient présentes. Pourquoi les média n’ont-il pas accordé d’attention à cela ou aux liens entre les mandataires du Vlaams Belang et les néonazis.

    L’an prochain, la manifestation anti-nsv sera à Anvers

    Ces dernières années, les rangs des manifestants anti-NSV sont devenus plus grands avec les manifestations réussies à Gand l’an dernier et maintenant à Louvain. Sur cette base, nous mènerons une forte campagne pour également faire de la manifestation antifasciste d’Anvers une réussite claire en termes de mobilisation.

    Les étudiants néofascistes d’Anvers sont d’ores et déjà frustrés, une réunion antifasciste à l’université a été troublée peu de temps avant la manifestation anti-NSV…

  • Quelques réactions de manifestants :

    Quelques propos recueillis lors de la manifestation anti-NSV du 26 mars.

    Parmi les manifestants, un groupe des Etudiants Socialistes de l’ULB. Etonnant ? « Non, répond Loris, nous sommes déjà venus plusieurs fois aux manifestations contre le NSV. Toutes les forces de gauche et démocratiques devraient d’ailleurs y participer. Les fascistes n’ont aucune réponse à la crise, aucune alternative aux problèmes de la société. Par contre, ils sont dangereux. C’était déjà vrai avant la crise, ce l’est encore plus aujourd’hui. Nous insistons vraiment là-dessus : il faut une véritable unité des forces de gauche contre les fascistes ». « Et une véritable unité entre Flamands et francophones, comme dans cette manifestation » ajoute avec enthousiasme Ludivine.

    Clément, lui, est venu de Mons. « Dans ma région, les fachos sont invisibles. Ils n’ont absolument pas la force de s’implanter. Par contre, c’est clair que le racisme monte. On le sent partout, les réflexions dans la rue, les discussions quand on récolte les signatures pour les élections. Le fossé se creuse, parce que le racisme contre les Noirs provoque en retour chez eux des réactions contre les Blancs. Ils refusent de passer l’éponge sur le passé colonial et sur les brimades quotidiennes (et ils ont bien raison) mais, de plus en plus souvent, leurs réactions visent tous les Blancs. Il faut briser cette escalade. » La manifestation est maintenant terminée, la dispersion se fait devant la gare, c’est l’effervescence pour ranger les drapeaux et les chasubles rouges et vertes. Pendant que nous finissons de discuter, à cent mètres de nous, quelques groupes d’anars s’amusent à provoquer les flics qui répondent en balayant la rue à coups d’autopompes et de courtes charges. « C’était vraiment une bonne manif, bien construite. Mais on voit bien la différence entre les anars et nous, s’énerve Clément. Il faut arrêter de cataloguer tout le monde d’extrême-gauche. Les anars ne construisent rien. Nous, on mobilise et on construit. La rue est rouge ! »

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