Category: Asie

  • Tremblement de terre en Asie du Sud. Les rescapés luttent pour leur survie

    “Nos maisons ont été détruites, nous n’avons plus rien, nos enfants dorment en plein air et n’ont rien à manger": voilà la situation résumée par un habitant des régions montagneuses du Cachemire pakistanais. Le tremblement de terre qui a ravagé le 8 octobre le Cachemire et le Nord-Ouest du Pakistan a dévoilé une fois de plus le vrai visage du capitalisme: l’incapacité pathétique de la bourgeoisie à pourvoir aux besoins élémentaires d’une population en détresse. "On ne peut pas me reprocher d’avoir fait pire que Bush lors de l’ouragan Katrina" a déclaré le président pakistanais Musharraf. Sur ce point, on peut difficilement lui donner tort.

    Cédric Gérôme

    Le Cachemire: poudrière permanente depuis 58 ans

    Avant le séisme, le sous-continent indien était déjà en proie à une situation explosive. L’histoire du Cachemire est marquée par la domination des puissances étrangères; toutes ont instrumentalisé les divisions ethniques et religieuses pour asseoir leur pouvoir.

    Le Cachemire est donc une région où la question nationale a pris un caractère particulièrement aigu.

    Depuis la scission entre l’Inde et le Pakistan en 1947, ce territoire est occupé et disputé par les deux pays, et fut le théâtre de trois guerres entre Islamabad et New Delhi.

    Rien qu’entre 1990 et 2003, le conflit a fait plus de 50.000 morts. Le triple attentat perpétré récemment dans la capitale indienne par un groupe terroriste cachemiri a de nouveau illustré les tensions croissantes qui plombent cette région du monde. Risques d’autant plus lourds qu’ils sont couplés à une course à l’armement : l’Inde détiendrait actuellement quelque 250 têtes nucléaires, le Pakistan 150.

    Le conflit autour du Cachemire sert d’outil aux classes dirigeantes respectives – en proie toutes deux à une forte instabilité politique – pour détourner l’attention des masses, pendant qu’on s’attaque aux conditions de vie des travailleurs indiens comme pakistanais.

    Les plus pauvres paient le prix de la soif de profit des plus riches

    Le gouvernement pakistanais n’avait aucun plan pour faire face à la catastrophe, dans une région pourtant à fort risque sismique.

    Dans un premier temps, la réponse du gouvernement fut totalement inexistante : Musharraf a dû admettre que son administration avait perdu 72 heures avant de réagir au séisme.

    Avec 45% du budget du Pakistan consacré au secteur militaire, contre seulement 1,7% pour les soins de santé, on a vite compris où sont ses priorités. L’incompétence totale du gouvernement crée une vague de colère parmi la population, manifestant presque quotidiennement contre la gestion déplorable de la crise.

    Colère aussi contre les pays capitalistes de l’Occident qui, sans surprise, n’ont donné que des cacahuètes comparées à l’ampleur du désastre.

    Alors que le nombre d’enfants vivant dans les régions montagneuses qui n’ont pas encore été atteints par les secours est estimé à 120.000, l’administration Bush a accepté de délivrer…25 hélicoptères, alors que des centaines stationnent le long de la frontière afghane pour les opération militaires contre les Talibans.

    Cette catastrophe a de nouveau mis en évidence la discrimination de classe qui frappe la population: les maisons, faites de boue, se sont écroulées, tandis que les seuls bâtiments restés debout sont les hôtels et les villas construites pour l’élite locale.

    Mais le plus scandaleux est que le secteur privé profite de la misère de la population. Alors que l’ONU estime à plus de 3,3 millions le nombre de sans-abris, les prix des tentes et des couvertures ont été multipliés par trois! Et certaines compagnies pharmaceutiques n’ont rien trouvé de mieux que d’envoyer des médicaments périmés aux victimes.

    Soutenez la campagne TURC-P (Trade Union Rights Campaign – Pakistan)

    Le nombre de victimes officiel approche des 80.000, mais une seconde hécatombe est à prévoir à cause du froid, de la faim et des risques d’épidémie. Les camarades du Socialist Movement Pakistan et du Socialist Liberation (les sections de notre Internationnale au Pakistan et au Cachemire) s’activent autour de la Campagne pour les Droits Syndicaux (plateforme fondée en avril 2005 regroupant des syndicalistes et des activistes de gauche). Avec cette campagne, nos camarades veulent combiner la participation aux efforts de reconstruction avec une campagne politique pour organiser les travailleurs sur base d’une alternative de classe à la politique actuelle.

    Vous pouvez directement verser vos dons à la campagne TURC-P sur le numéro de compte 001-2260393-78. Vous pouvez également suivre les développements de cette campagne sur le site de notre internationale www.socialistworld.net

  • Soif de profits capitaliste nuit les opérations d’aide en Pakistan et Kashmir. La solidarité internationale avec le mouvement ouvrier est nécessaire. Soutenez la campagne TURCP

    À mesure que le nombre de morts dans la région touchée par le tremblement de terre monte, les opération d’aide ont de plus en plus à soufrir sous le soif des profits propre au capitalisme. Le chiffre des morts officiel a monté déjà en-dessus les 50.000. Que ça va monter encore jusqu’au plus que 100.000 tout le monde dans la région même y est convaincu. Les centaines de milliers de victimes attendent toujours l’aide le plus élémentaire.

    Bart Vandersteene

    Dans quelque régions le premier neige commence à tomber, ce qui annonce un hiver froid. Depuis le tremblement de terre beaucoup de gens dorment en plein air. Il y a besoin des centaines de milliers de tentes, mais le gouvernement pakistanais ni le monde sont apparamment capable de les livrer. Selon l’ONU 3,3 millions de gens sont sans abri ) à cause du tremblement de terre.

    En Muzaffarabad, le capital du partie de Kashmir controlée par le Pakistan, les docteurs avertissent pour une montée énorme du nombre de morts à cause du manque de facilités médicals et des longes temps d’attente pour le transport des blessés. 26 hôpitaux sont presque totalement détruit, des centaines de membres de personnel ont trouvé la mort dans la région de désastre. En Pakistan le 16 octobre il y avait déjà 71 blessés qui ont du subir une amputation. Leurs blessures était tellement infecté à cause d’attendre pendant des jours pour les soins et le transport. Un jour après que l’ONU a déclaré qu’il faut un triplement des 50 hélicopters qui sont utilisé pour l’évacuation des blessés les Etats-Unies ont envoyé deux hélicopters militaires supplémentaire. Ça malgré le faite que juste à la frontière avec le Pakistan sont stationés des dizaines, et peut-être des centaines d’hélicopters prévu pour la lutte contre le Taliban.

    58 années d’oppression

    La population, qui est déja pendant des années le victime d’un conflit sanglant autour de leur région, souffre durement. Le Pakistan comme l’Inde se revendiquent du droit au Kashmir qui formait jusqu’à 1947 un royaume indépendant. Depuis la création de Pakistan et d’Inde en 1947 le Kashmir est divisé dans une parti occupée par l’Inde et une par le Pakistan. Il y a une population de 3,5 millions dans la partie occupée par le Pakistan. C’est là où le ravage est le pire.

    Le secteur privé fait des profits hauts sur le dos des victimes

    Le gouvernement de Musharaf a montré son incapacité dans cette opération d’aide. Avec cela il rejoint Bush dans la longue série de dirigeant gouvernementaux qui ne sont pas capables de protéger la population contre les désastres naturels et ne sont même pas capable de, une fois touché, mettre sur pied une opération d’aide digne de ce mot. Le gouvernement pakistanais dépense, avec l’accord des Etats-Unis, 45% (3,58 milliard $) de son budget à la défense. Envers cela seulement 1,7% est utilisé pour les soins de santé. Comment un tel était peut répondre aux besoins de la population ? Le secteur privé utilise l’échec de l’état pour faire des bons profits.

    Les entreprises de transport demande le double du prix normal pour la location des camions pour transporter des biens d’aide à la région. Les prix pour des tentes et des couverture ont triplé dans les deux derniers jours seulement. Beaucoup de produits d’alimentation ont doublés en prix ler derniers jours. Ces faits là montrent le vrai visage du capitalisme.

    Désastres naturels créent une situation désastreuse pour les plus pauvres

    Les quartiers chiques – et oui ils existent aussi en Kashmir – ont été sauvé dans le désastre. Le villa’s construits pour la petite élite locale sont presque les seuls bâtiment qui sont toujours debout aujourd’hui. Les petits maisons de la population normal, mais aussi tous les bâtiments comme les écoles, les hôpitaux, les casernes des pompiers,… ont tous tombé dans le tremblement de terre. Il est parfaitement possible de construire des bâtiments que résistent ces phénomènes naturels. Certainement dans les régions du monde où il y a des lignes de rupture ça devrait être évident. L’ONU estime que vers 2010 il y aura 50 millions de refugés à cause des désastres naturels. Mieux dit : comme conséquence du néolibéralisme qui laisse la population se débrouiller pendant des désastres naturels.

    Ce sont les Verhofstadts, les néolibéraux de ce monde et leur politique qui fait que les désastres naturels ont aujourd’hui de tels conséquences. C’est eux qui ont déclarés que tous les services seraient en meilleures mains s’il étaient privatisées. En Pakistan il y a des trains gratuits (transport public au mains du gouvernement) qui roulent dans la région touchée pour mettre des membres de familles des décédés vers leurs villages de naissance. Des société de bus privés demandent jusqu’à trois ou quatre fois le prix normal pour un ticket à la région touchée ! C’est le vrai visage du système qui est défendu par les gens au pouvoir aujourd’hui.

    Soutenz la population touchée

    Des millions de gens en Pakistan et Kashmir ont donnés de la nourriture, des vêtements et de l’argent dans une example fantastique de solidarité. Aussi au niveau mondial les dons de la population normal dépassent largment ceux des gouvernements, comme on a vu aussi pendant le tsunami fin l’année passée. Les Etats-Unies au début n’avaient promis que 100 million $ (entretemps ça s’est multiplié plusieurs fois). 100 million $ ou même quelques centaines de millions n’est qu’une goute sur un plat chaude comparé avec les besoins et tombe en rien du tout si on le compare au budget de défense de Bush. Jusqu’aujourd’hui Bush a dépensé déjà 66 milliard $ à des opérations militaires seulement en Afghanistan. De l’argent qui, pour rester poli, n’a pas été dépensé de façon efficace si on regarde la situation sur le plan de travail et de sécurité pour les Afghans aujourd’hui.

    Le TURC P (Trade Union Rights Campaign Pakistan; Campagne pour les Droits Syndicaux), une initiative de SMP (Mouvement Socialiste en Pakistan), notre organisation soeur en Pakistan, mets en avant la nécessité des comités élus pour diriger la reconstruction. Ils apellent à utiliser tous les moyens de l’armée aérienne et des forces maritimes pour entre autre mettre sur pied des hôpitaux ambulants. Il faut provisoirement offrir un logement gratuit et il y a un besoin des cuisines collectives. Il faut que des tentes, l’aide médicale, des subventions financière, de l’eau potable,… sont distribués sous contrôle des comités démocratiquement élus.

    MAS/LSP recolte de l’argent qui va être donné directement au TURC P dans la région touchée. Aussi pendant les dons pour le tsunami il était claire d’une partie importante des dons de l’occident n’ont jamais été utilisés pour la population touchée. Il passe des administrations et des autorités corrompu, où l’argent collait à quelques mains avant d’être utilisé ou où c’etait utilisé sans excuse par l’élite riche.

    L’argent qu’on recolte va être utilisé immédiatement. Le TURC P met sur pied actuellement des centres de coördination pour organiser l’aide. Des syndicalistes et des activistes socialistes en Pakistan sont allés à Kashmir pour soutenir la campagne et les revendication de la population envers le gouvernement. Le TURC P revendique entre autre que les communatautés locales doivent faire une balance des dégats. Ça ne peut pas être laissé au gouvernement comme pendant les désastres avant. Il faut une compensation totale des victimes pourqu’ils peuvent commencer à reconstruire leur vie. Il faut un contrôle immédiate sur les prix de logement. Il faut un gel des prix de cément, des briques et d’autre matériel de construction. Les entreprises qui sont actifs dans le reconstruction et les réparations doivent être nationalisés. Enfin il y a besoin d’une augmentation sérieuse des moyens publics dépensé à l’amélioration de l’infrastructure.

    Tu peux suivre les développements de notre campagne de solidarité sur : www.turcp.org

  • Sri Lanka. La campagne pour les élections présidentielles commence. Les candidats socialistes dans “leur voiture rouge à trois roues” écrivent l’histoire

    La campagne pour l’élection présidentielle a réellement commencé vendredi passé. Nos camarades du United Socialist Party (section sœur du MAS au Sri Lanka) ont aussi débuté leur campagne. Il y a déjà eu le Jour de Nomination, qui est un grand moment symbolique, où tous les candidats apportent en main propre leurs papiers au Commissaire électoral et attendent que leur candidature soit acceptée.

    Clare Doyle

    Plus de 70 membres et sympathisants du USP ont prit congé ce jour là pour accompagner leur candidat à la cérémonie de nomination. Beaucoup ont voyagé toute la nuit, venant de différentes parties du pays. On est sur qu’ils ne seront pas déçu de la grosse impression que cette candidature a produite – et ce spécialement pour les travailleurs et les gens pauvres qui ont pu regarder cette cérémonie à la télévision.

    Les deux principaux concurrents, le Premier Ministre, Mahinda Rajapakse et le dirigeant du United National Party Ranil Wickeremesinghe, sont arrivés dans des grosses voitures accompagnés par des centaines de policiers armés. Le journal progouvernemental, le ‘Daily News’ a écrit sur sa première page le jour suivant : « Par hasard, un des candidats, Siritunga Javasuriya, représentant le United Socialist Party, est arrivé en petite voiture à trois roues ».

    Ce n’était pas une coïncidence mais un geste délibéré ! Avec des drapeaux rouges accrochés au véhicule, deux camarades du parti accompagnant le candidat, on voulait montrer le contraste très fort entre le type de transport des travailleurs et les Mercedes flambants neuves commandées pour l’occasion par Mahinda Rajapakse (et ce à un coût de Rs 1,8 millions).

    Sur le chemin, Siritunga était filmé, se plaignant du chaos du trafic routier dans la capitale, causé par des mesures de sécurité qui ont bloqué complètement 10 des routes principales. Des milliers de travailleurs ont été bloqués sur la route de leur travail ce jour la.

    A l’intérieur du hall principal, Siritunga a été approché par les deux candidats principaux. Mahinda Rajapakse lui a demandé que la campagne du USP ne mentionne pas son nom, indiquant ainsi sa peur de voir sa popularité sérieusement endommagée par les critiques des socialistes. Ranil, lui, a confié à notre camarade : « Si ces gens (le PFA) avaient fait un bon boulot par rapport au Tsunami, nous n’aurions eu aucune chance dans ces élections…mais heureusement ils ne l’ont pas fait ».

    Le Tsunami et la question des élections

    Le travail épouvantable du gouvernement par rapport au Tsunami est certainement un point important dans la campagne électorale. Le USP et le Mouvement des gens du Tsunami, n’ont clairement aucune intention de laisser tomber leur campagne contre la corruption et l’inefficacité dans une telle situation. Comment Ranil – le capitaliste, arrivera-t-il à résoudre cette question brûlante et toutes les autres qui le colle ? Aucun des deux candidats principaux pour les élections, se basant d’eux-mêmes sur les rapaces du big business, ne peuvent donner de réponses aux volontés de la majorité de la population.

    En contraste à cela, la campagne de l’USP montre une perspective sur une base socialiste. A la fin des procédures de nomination, Siritunga, anxieux de vouloir retrouver ses camarades, a encore été vu en train de faire des remontrances aux officiels. Il insista : « laissez les petites gens passer en premier ». En quelques secondes la main du premier ministre s’abattait sur l’épaule de Siri « Siri vous n’êtes pas si petit ! ».

    Quoiqu’il en soit, les milliers de sympathisants transportés par bus par les gros partis, portant des t-shirts gratuits de couleur bleu ou verte, couleurs bien appropriées- attendant de féliciter leur candidat outrepassez le nombre de nos sympathisants. Mais aucun des groupes présents n’aurait pu donner un accueil plus chaleureux et combatif que celui du USP dans leurs T-shirts et casquettes rouges. Le USP a comme objectif de recruter beaucoup de nouveaux membres durant cette campagne longue de 6 semaines. Vendredi passé, ils ont montré être confiants, combatifs et prêts à assumer les grands défis qui sont devant eux.

  • Le tremblement de terre affecte les plus pauvres : besoin urgent de fonds

    “Je n’ai jamais vu une telle dévastation de toute ma vie. Nous sommes sans nourriture, sans médicaments, sans eau, sans électricité. Nous avons désespérément besoin de médicaments, de tentes et de vêtements chauds. S’il vous plaît aidez-nous, autrement nous allons tous mourir” Sardar Khalid Mehmood, Président de l’association paramédicale du Kashmir.

    Des familles, villes et villages entiers ont été balayés par le tremblement de terre du 8 octobre, dont l’épicentre se situe au Cachemire. La désolation et la souffrance sont les seules choses qui restent. 21 000 morts ont déjà été enregistrés pour le seul Cachemire, alors que les autorités et l’armée n’ont pas encore atteints la majorité des regions affectées. Il n’est pas exclu que le nombre de victimes atteignent les 50.000, voire au-delà. Quatre millions de personnes ont été touchés par le séisme et plus d’un million de Cachemiris ont déjà passé plusieurs nuits à dormir sans abri, à la merci de la grêle et des pluies torrentielles. Nous avons reçu des rapports affirmant que 6 membres du TURCP et du Mouvement Socialiste du Pakistan ont été tués par le séisme à Kalam (Vallée de Swat).

    Les plus affectés par le séisme sont, sans surprise, les travailleurs et les paysans pauvres. Les services d’aide d’urgence sont inexistants. Le gouvernement pakistanais mène depuis des années des coupes budgétaires sur les services médicaux. L’année dernière le gouvernement de Musharraf a dépensé 45% de son budget dans l’armée et seulement 1,3% pour les soins de santé. A certains endroits, les blessés sont soignés (quand ils ont la chance d’être soignés) à l’air libre, du fait que la plupart des hôpitaux, quand ils n’ont pas été détruits, sont complètement débordés. Le nombre de victimes est particulièrement fort aussi du fait que le samedi est un jour scolaire là-bas, et que nombre d’étudiants de primaire et de secondaire ont été littéralement écrasés sous les décombres des écoles détruites par le séisme. La véritable raison est que les bâtiments scolaires sont laissés à l’abandon depuis des décennies, car les gouvernements successifs ont dépensé nettement plus d’argent pour le secteur militaire que pour l’éducation. Les politiques néo-libérales, appliqués par les représentants du big business au gouvernement, ont largement contribué à rehausser le nombre de morts dans ce désastre. Les autorités prétendent que tout est fait pour parer à la situation. C’est complètement faux. Rien n’a été fait pour prévenir une telle catastrophe. Des millions de travailleurs et de jeunes pakistanais et cachemiris se sont mobilisés, dans un gigantesque élan de solidarité, pour récolter nourriture, vêtements et argent pour ceux qui ont souffert de la catastrophe. Mais le gouvernement n’a pas concrétisé cela en terme d’actions sur le terrain.

    Les gouvernements impérialistes de l’Occident n’ont donné que des cacahuètes en réponse au tremblement de terre. Par exemple, les gouvernements anglais et américains ont libéré respectivement 1,4 millions de livres et 50 millions de dollars pour l’aide aux victimes. Toutefois, Bush a dépensé plus de 66 milliards de dollars pour ses opérations militaires en Afghanistan – région qui a également été affectée par le séisme. Suivant l’appel lancé par les autorités pakistanaises, l’administration américaine a décidé d’envoyer 8 misérables helicoptères dans la région. Mais ils ont pourtant beaucoup plus d’hélicoptères à leur disposition quand il s’agit de mener des opérations contre les Talibans de l’autre côté de la frontière…

    Ce sont tous ces facteurs qui ont poussé des activistes de gauche et des syndicalistes à apporter une réponse à la situation. Le TURC au Pakistan et au Cachemire a déjà récolté de la nourriture, et s’organise pour envoyer des convois d’aide à Bagh dans les prochains jours.

    Beaucoup d’agences d’aide vont récolter des fonds dans les prochaines semaines. Malheureusement ces fonds vont être distribués par le même gouvernement corrompu dont la politique a précisément favorisé à aggraver les conséquences de la catastrophe.

    Le TURCP appelle les syndicats à faire des dons qui seront directement destinés à aider la population sur le terrain. Dans l’immédiat, l’argent sera essentiellement utilisé pour acheter des tentes, des matelas, de la nourriture et de l’eau.

    L’argent sera également utilisé pour construire et reconstruire les syndicats dans les régions affectées, ainsi que pour organiser des campagnes afin d’assurer que les efforts de reconstruction seront dirigés dans les interêts de la classe ouvrière et des paysans pauvres et que le big business ne profitera pas une nouvelle fois de la souffrance des gens.

    Toutes les donations seront publiées et connues et des rapports réguliers seront envoyés pour expliquer où et comment l’argent sera utilisé. Notre campagne a ouvert un compte bancaire à Londres pour la récolte des fonds à l’extérieur de l’Asie. S’il vous plaît envoyez vos dons à Trade Union Rights Campaign Pakistan, PO Box 52135, London E9 5WR, Britain. Ou envoyez l’argent par virement à :

    TURCP

    Numéro de compte: 0574699

    code: 30-95-03

    Leytonstone Lloyds TSB Branch, 797-799 High Road Leytonstone

    IBAN No: GB70LOYD30950300574699BIC

    Code: LOYDGB21500

    Swift Code: LOYDGB2L

    Si vous faites un virement, nous vous demandons d’envoyer un e-mail à turcpakistan@yahoo.com, expliquant les détails du transfert, ou d’envoyer une lettre par la poste à l’adresse qui figure ci-dessus.

    Merci d’avance,

    Azad Qadri,

    Secrétaire général, Trade Union Rights Campaign – Pakistan

    et Khalid Bhatti, Organisateur National de “Trade Union Rights Campaign – Pakistan”

    Les syndicats pakistanais suivants participent à la campagne: Railway Workers Union workshops, PTCL joint workers action committee, Ptcl Lions union, Postal Employees union, Muthida Labour Federation, Informal sector workers organisation, Teachers union, commercial workers union Lahore, RMS Employees union, Pakistan state life staff union, Agriculture workers union.


    La “Trade Union Rights Campaign – Pakistan” a été mise sur pied en avril 2005 pour aider à coordonner la solidarité et soutenir les luttes des travailleurs contre la baisse du niveau de vie, les privatisations, et l’agenda néo-libéral de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International mené docilement par le gouvernement de Musharraf.Nous sommes des dirigeants syndicaux et des activistes organisés autour d’une plateforme de lutte radicale pour s’opposer aux attaques massives contre les travailleurs pakistanais par le gouvernement et les grosses enterprises, qui contrôlent l’économie.

    Azad Qadri.

    Samedi 15 octobre 05

  • Le désastre du tremblement de terre en Asie. Plus de 30.000 victimes dans une région dévastée

    Le Cachemire est la région la plus touchée avec plus de 21000 victimes déjà recensées. Beaucoup de villes et de villages ont été dévastées, des centaines de milliers de personnes attendent toujours pour de l’aide et de la nourriture. On craint que des membres du Socialist Movement (CIO au Pakistan) soient morts.

    Rukhsana Manzoor et Khalid Bhatti, membres du Socialist Movement Pakistan à Lahore. 10/10/2005

    Les secours qui ont suivi le tremblement de terre dévastateur de la semaine dernière affluent très lentement, et le nombre de morts quant à lui ne cesse de grimper très rapidement. La faible infrastructure du Pakistan et du Cachemire occupé par le Pakistan, a été complètement exposée par ce désastre. Les routes principales dans le district de Hazara, sur la frontière de la province du Nord Ouest et au Cachemire sont toujours bloquées par des continuels glissements de terrain.

    Samedi passé, un membre du Socialist Movement nous a appelé de son lit d’hôpital à Lahore en utilisant un GSM emprunté à un docteur. Il nous a appris de terribles nouvelles. Les rapports initiaux nous ont appris que les membres d’une section entière du Socialist Movement ainsi que leurs familles, dans le village de Kalam, sont morts suite au tremblement de terre. Ces informations ne sont pas confirmées. D’autres membres Cachemiris du Socialist Movement, qui vivaient au Pakistan, ont aussi perdu des membres de leurs familles dans leurs villages d’origine.

    Cachemire

    Le Cachemire occupé par le Pakistan a été terriblement touché par ce tremblement dévastateur. Au moins 21000 morts sont recensés et les chiffres ne cessent d’augmenter alors que l’on continue de compter les corps retrouvés. Les régions les plus touchées sont la capitale, Muzafarrabad, Rawakalot et Bagh ainsi que les districts les entourant. Selon des sources officielles, plus de 10000 morts sont recensés à Bagh. L’entièreté de la ville ainsi que les villages alentour ont été complètement détruits. Aucune opération de secours n’a commencé dans cette région. Des membres du Jammu et du Front de Libération du Cachemire qui ont visité la région pour voir si leur membres étaient sains et saufs nous ont dit qu’il y avait beaucoup plus de morts dans la région que d’hommes en vie. Des commentateurs locaux disent que jusqu’à 30000 personnes ont pu périr seulement dans ce district.

    L’armée dit qu’ils n’ont pas été capables d’atteindre ces zones parce qu’il n’y a pas d’hélicoptères disponibles pour les opérations de secours. Les habitants sont toujours ensevelis sous les débris de leurs maisons en attendant des secours. Les écoles et hôpitaux sont détruits. Il n’y a pas d’eau, électricité, d’abris et de nourriture disponible pour les blessés et les quelques survivants. Des pillages prennent place dans la région. Des représentants du gouvernement déclarent que les opérations de secours vont débuter demain !

    Profiter de la misère de la population

    Le plus dégoutant dans cette terrible situation est de voir comment ils tirent profit de la misère qui existe. Cela remplit la population de rage. Aucun transport normal entre la capitale fédérale Islamabad et Bagh ne roule. Le tarif habituel est de Rs 120.00 (+- 1,60€). Et maintenant, vu que les gens veulent absolument se rendrent jusqu’à leur village, les véhicules sont disponibles à la location. Mais un seul aller coûte maintenant entre Rs 600-800 (10-15 €). Cela représente une augmentation de 600% dans les coûts !

    Un représentant de la fondation Edi, qui fournit des ambulances et de l’aide médicale d’urgence, a été interviewé à la télévision et il déclara qu’Edi a réussi à avoir ses deux hélicoptères opérationnels le premier jour du tremblement de terre, pendant que les généraux de l’armée ne se sont pas souciés de fournir des hélicoptères militaires pour des opérations médicales d’urgence. Dans l’interview, il attaqua ironiquement les grosses compagnies pharmaceutiques quand il déclara « On sait que les compagnies pharmaceutiques sont inquiètes d’aider les blessés mais nous n’avons pas besoin de leur ‘type d’aide’ – qui suppose envoyer des médicaments périmés. Nous avons besoin de médicaments qui peuvent être utilisés pour quelques mois ».

    Les victimes du tremblement de terre sont essentiellement des femmes, enfants et des jeunes, vu que beaucoup des hommes étaient au boulot. Si les secours tardent encore à arriver, beaucoup de victimes vont succomber de leurs blessures. La population a désespéremment besoin d’aide, aide que les autorités ont jusqu’à maintenant été incapables de fournir. La ville de Rawalakot a aussi été tès sévèrement touchée par le désastre. Sardar Khalid Mehmood, le Président de l’ Association du personnel paramédical du Cachemire, a rapporté que 95% des maisons dans cette ville ont été détruites. Toutes les écoles et les hôpitaux sont endommagés. Celui-ci déclara aussi : « Je suis le seul survivant du personnel d’un hôpital. Je n’ai jamais vu une telle dévastation dans ma vie. Nous sommes sans nourriture, sans médicaments, eau et électricité. Nous avons vraiment besoin de médicaments, vêtements chauds et de tentes. S’il vous plaît aidez nous, sinon nous allons tous mourir. »

    Ce centre politique important du Cachemire est complètement détruit. Selon des rapports que nous avons reçus, des milliers de personnes attendent sur les routes pour de la nourriture et de l’aide.

    La population essaye tant bien que mal de s’entraider mais il n’y a vraiment que peu de personnes qui sont capables d’aider les blessés. La tâche principale est de fournir des traitements médicaux aux blessés, de dégager les décombres des maisons et de brûler les cadavres.

    Le gouvernement a commencé une opération de secours à Muzafarrabad. 80% des maisons de la ville ont été détruites. Quatre cents jeunes filles sont mortes dans une école quand le toit s’est écroulé. Il n’y a pas de route qui relie Muzafarrabad et le reste du Cachemire et du Pakistan à cause des glissements de terrain. Les hélicoptères militaires qui sont disponibles sont utilisés pour secourir les personnes les plus sérieusement blessées. Mais l’armée n’a pas été capable jusqu’à maintenant d’accéder à beaucoup de régions. Plus d’un million de personnes au Cachemire ont passé la nuit passée à l’extérieur sans abri. Beaucoup de personnes tombent malades après avoir été forcées de dormir dehors sous la pluie et le vent. Beaucoup vont devoir encore passer leurs prochaines nuits à l’extérieur.

    Ces personnes ont besoin d’aide immédiate pour sauver leur vie. Le gouvernement devrait prendre immédiatement des mesures pour commencer les opérations de secours maintenant, dans toutes les régions, et pas seulement dans la capitale du Cachemire occupé. Attendre plus longtemps met encore plus de vies en danger. Le gouvernement devrait mobiliser toutes les ressources de l’ Etat pour aider les victimes. Il n’y a pas de manque de ressources mais elles devraient être utilisées complètement pour les besoins des victimes de la catastrophe.

    La région mantagneuse de Hazara a été aussi salement touchée. La ville historique de Bala Kot a été complètement détruite. C’était une ville avec une population de 100000 habitants. Il n’y a maintenant plus une seule maison qui tient debout. 700 enfants sont morts dans trois différentes écoles à cause de l’écroulement des toits. Ces enfants sont toujours ensevelis en-dessous des décombres. Des villages entiers sont rayés de la carte.

    La réponse du gouvernement dans ces régions est inexistante. Une des raisons principales de cela est que les gouvernements successifs ne se sont jamais préparés à une telle situation, même si l’on sait bien que de tels évènements dans la région sont fréquents. Les gouvernements précédents ont coupé dans les budgets d’organisations civiles qui sont responsables de fournir de l’aide dans ces situations. Cette négligence a crée une atmosphère dans laquelle aucun département du gouvernement ou d’association n’est capable de faire quoique ce soit sans l’aide de l’armée. Il n’y a pas de centres d’urgence au niveau local qui peut fournir de l’aide immédiate.

    Le Socialist Movement organise l’aide (Mouvement Socialiste du Pakistan, section sœur du MAS au Pakistan)

    Le Socialist Movement (CIO au Pakistan), le TURC (campagne pour les droits des syndicats au Pakistan et au Cachemire) ainsi que le Socialist Libération (Libération Socialiste – CIO au Cachemire) ont commencé une campagne pour récolter des médicaments, de la nourriture, des vêtements et des tentes. On a été capable de récolter et acheter du matériel pour environ Rs 800,000 rupees (+- 1200 euros), en une seule journée, ce qui exprime en pratique la solidarité des travailleurs. Nous avons aussi lancé un appel au sein des syndicats pour faire des dons généreux pour cette campagne. Demain, nous planifions d’envoyer un premier camion rempli d’aide à Bagh et Rawalakot. Bien sûr, cela n’est qu’une goutte dans un océan, vu ce qui est nécessaire. Nous continuerons cette campagne et nous allons l’étendre aux écoles et collèges.

    La colère envers le gouvernement ne cesse d’augmenter. La complète incapacité de celui-ci à fournir les fonds nécessaires ces dernières années aux agences de défense civile et aux services d’urgence est clairement dévoilée. Il y a aussi énormément de rancœur contre les puissances impérialistes occidentales qui ont fournit des cacahuètes par rapport à l’aide nécessaire. Par exemple, les gouvernements US et Britanique ont promis respectivement $100,000 et £100,000. Et on remarque que l’administration Bush a dépensé plus de $66 milliards dans leurs opérations militaires en Afghanistan. Suite à un appel des autorités pakistanaises, l’administration américaine a accepté d’envoyer une petite dizaine d’hélicoptères pour intervenir dans les régions dévastées. Mais ils en ont bien plus à leur disposition pour les opérations militaires à l’encontre des Talibans.

    C’est en fait une situation pareille qui rend vitale la réponse des socialistes, activistes et syndicalistes. Les membres du Socialist Movement actifs dans la campagne pour les droits des syndicats lance une campagne internationale pour fournir de l’aide directe aux travailleurs, syndicalistes et leurs familles touchées par le tremblement de terre.

    Cette aide sera aussi utilisée pour aider à renforcer, construire et reconstruire les syndicats dans les régions affectées. Ceux-ci pourront faire campagne pour une véritable réponse des autorités, et contre la corruption et ceux qui profitent de la situation. Nous savons tous que c’est souvent le cas avec les sommes récoltées par les capitalistes au niveau international. Ce terrible désastre a majoritairement fait des victimes au sein de la classe ouvrière et chez les pauvres. Mais cela a aussi montré l’esprit de solidarité de la classe ouvrière, de par l’aide fournie par les travailleurs aux zones dévastées. Le tremblement de terre a aussi démontré clairement le mépris de la classe dirigeante et des puissances impérialistes vis-à-vis des vies de la majorité de la population. Si il nous fallait encore un argument pour en finir avec le système dans le quel on vit, le voici !!

  • Désastre suite au tremblement de terre en Asie. Les zones les plus pauvres sont les plus touchées

    Témoignage depuis la ville de Bagh

    Hier, je me suis rendu à Bagh, une ville dans le Jammu-et-Cachemire. Je suis arrivé avec un camion d’aide collecté par des travailleurs et des syndicalistes de Lahore. Ce n’est qu’un des cinq camions d’aide que nous avons collecté à Lahore, trois étant pour le Cachemire et deux autres pour la Province du Nord-Ouest. Le camion dans lequel je me trouvais avait une banderole à l’avant afin de l’identifier comme venant de la campagne pour les droits des syndicats et du Mouvement socialiste du Pakistan. Une fois entré au Cachemire, cette banderole attira l’attention car c’était le premier camion arborant une bannière socialiste provenant du Pakistan. Nous apportions de la nourriture, des vêtements, de l’eau potable et des couvertures.

    Khalid Bhatti, membre de la campagne pour les droits des syndicats, Pakistan

    Cette région est complètement dévastée et ici, les gens se battent toujours pour les besoins élémentaires de survie. Il est très difficile de dire exactement combien de gens sont morts ici mais on peut facilement deviner que 25 à 30% de la population a péri dans le désastre qu’a connu cette région. Les gens demandent des tentes- c’est leur principal besoin pour pouvoir se protéger du froid et du vent. Il y a encore plusieurs zones dans les montagnes où les gens n’ont toujours reçu aucune aide jusqu’à maintenant. Le gouvernement a déclaré que les autorités avaient atteint presque toutes les régions mais ce n’est pas vrai. Il y a beaucoup de régions où ni le gouvernement ni l’administration centrale n’ont été vus une seule fois. A présent ce sont essentiellement des volontaires des différentes parties du Cachemire qui ont livré de l’aide, que ce soient de la nourriture, des médicaments,…

    La dévastation que nous avons aperçue dans les montagnes est encore pire que tout ce que nous avons déjà vu. Dans certains villages il n’y a plus une seule maison qui n’ai subie aucun dommage et dans certains autres, toutes les maisons ont été rasées.

    Dans la ville de Bagh, il y a quelques bâtiments qui tiennent encore debout, comme des hôtels ou d’autres buildings. Mais une chose est claire : toutes les zones où les riches habitent, dans des villes telles que Rawalakot, ne semblent ne même pas avoir été touchées par le tremblement de terre. Cela parce qu’elles ont été construites avec précaution et avec de bons matériaux de construction. Dans certains de ces quartiers, pas une seule brique n’est craquelée !

    Le gouvernement a essayé de cacher ces contradictions et a déclaré que tous les quartiers étaient affectés de manière égale. Il n’y a toujours pas d’Etat ou d’autorité officielle dans cette région. C’est pourquoi il y a énormément de chaos et de panique. Beaucoup de routes sont toujours bloquées, et donc inaccessibles. Pendant que certaines personnes dans les villes ont de quoi manger et font même des stocks, les habitants des régions montagneuses crèvent de faim. Il n’y a aucun plan ni aucune stratégie mis en place par le gouvernement pour faire face à la catastrophe et aider la population.

    Le gouvernement n’a rien trouvé de mieux que de proposer de déménager la capitale du Cachemire occupé par le Pakistan à Islamabad (la capitale fédérale du Pakistan) et a également l’intention d’amener des bureaucrates en service civil pour diriger les efforts de reconstruction au Cachemire. Ces deux mesures à elles seules vont provoquer un fort mécontentement. Comme résultat de la faillite du gouvernement, les tensions autour de la question nationale ont déjà commencé à croître. Mais elles risquent d’exploser si le gouvernement applique ses plans, et cela sera suivi d’une augmentation importante du nationalisme.

    Unc chose est sûre : il y a une énorme colère et la population est très mécontente de l’inaction du gouvernement. La nuit passée, quand je suis arrivé à Bagh, il y avait une manifestation de plus de 500 personnes contre le gouvernement avec comme slogan : « nous voulons des tentes et non de la charité ! ». Ce sentiment va continuer à se développer. Quand le choc de la perte de proches va s’éloigner (et il y a au moins entre 7 et 9 morts dans chaque famille), alors cette colère va s’exprimer d’elle-même.

    Les membres du TURCP sont en train d’organiser un centre de secours qui pourra aussi être utilisé pour réunir tous les syndicalistes et les travailleurs politiques de la ville. Dans un futur proche, nos membres pensent qu’il y aura une augmentation des sentiments nationalistes et qu’il sera d’autant plus important et nécessaire de mettre en avant une alternative de classe lorsque cela surgira.

    C’est pourquoi les dons qui ont déjà été faits sont très importants. Ces fonds vont nous aider à mener à bien nos tâches dans cette période difficile : fournir de l’aide et des ressources pour cette campagne dans l’intérêt de la classe ouvrière et des syndicats.

  • Interview de Jamil, Cachemiri vivant à Bruxelles

    Jamil jette un oeil sur les raisons qui l’ont poussé à quitter le Cachemire et sur les circonstances dans lesquelles a pris place le récent tremblement de terre.

    propos recueillis par Cédric Gérôme

    “Au Cachemire, il y a un manque total d’infrastructures et un dénigrement total de tous nos droits les plus élémentaires, qu’ils soient économiques, politiques, sociaux, culturels. Nous n’avons pas non plus la moindre liberté d’opinion, et une interdiction de mener la moindre activité politique. Selon un des articles (l’article 1925) de la prétendue “constitution” du pays, aucun parti politique, ni même aucun individu n’est autorisé à exercer une activité politique, même la plus pacifique. C’est cette toile de fond qui m’a poussé à quitter le Cachemire et à demander l’asile politique en Belgique. Il n’y a pas seulement des Cachemiris en Belgique; des milliers de nos camarades ont cherché refuge en Angleterre, au Canada, aux USA,…partout. Nous sommes tous victimes de ce système.

    "Historiquement, le Cachemire a toujours été une zone d’influence divisée entre le Pakistan, l’Inde, et aussi la Chine, qui a également ses interêts dans la région. Mais nous sommes consients que les conflits régionaux sont liés aux conflits internationaux et qu’en dernière instance, la situation du Cachemire ne trouvera pas d’amélioration dans le cadre du système capitaliste international. Ce système crée des conflits partout, et le problème du Cachemire n’est que l’un d’entre eux. Quand nous regardons le conflit au Cachemire, nous ne pouvons percevoir aucune perspective de solution dans le respect du système capitaliste.

    "La population cachemirie doit s’unir et chercher le soutien de la classe ouvrière du Pakistan, de l’Inde, de la Chine. Nous devons reconnaître le droit à l’autodétermination du peuple cachemiri. C’est la seule manière d’en finir avec l’occupation du pays et de lutter efficacement pour nos droits fondamentaux. Le gouvernement pakistanais n’a quant à lui aucune légitimité. C’est un gouvernement qui ne connaît que la force, c’est un régime militaire.

    "Au Cachemire, nous n’avons que des problèmes. Nous vivons quotidiennement les ravages de la pauvreté, de l’ignorance, de la répression militaire. La soumission militaire est la seule réponse qu’apporte le gouvernement aux problèmes du pays. Le régime militaire pakistanais ne sert qu’à défendre les seuls intérêts d’une élite pendant que le peuple crève de faim. Nous avons vu un formidable élan de solidarité de la part de la population internationale, cependant que l’état pakistanais est complètement incapable de procurer la moindre aide d’urgence – aide médicale, nourriture, tentes, abris,…pour la population de ce qu’il considère comme “son” territoire.

    "Aujourd’hui, c’est le 5è jour du tremblement de terre, et plus de 3,5 millions de personnes, rien que dans la région du Cachemire occupé par le Pakistan, sont sans abri. Aujourd’hui, Musharraf a adressé un message à travers les médias, dans lequel il est obligé d’admettre lui-même que son gouvernement a failli dans sa tâche de procurer la moindre aide immédiate conséquente au peuple cachemiri. Il le dit lui-même ! Nous pouvons ainsi clairement visualiser la “mission” du gouvernement de Musharraf: refuser d’autoriser quiconque de se rendre sur place pour voir réellement ce qui se passe dans la région.

    "Nous avons appris à travers les médias que les prétendues “autorités” locales sont parties du Cachemire suite au séisme pour aller s’installer tranquillement à Islamabad pendant que le peuple cachemiri est en train de se débrouiller seul pour organiser les secours lui-même avec des moyens de fortune, déplaçant sans outils des blocs de pierre de plusieurs tonnes, essayant de sauver ce qui peut encore l’être.

    "La police était sensée apporter des tentes et des abris aux habitants des zones isolées, d’autant plus que les températures chutent rapidement dans les régions montagneuses, mais en réalité rien n’a été fait. Nous sommes évidemment conscients que l’on ne peut plus rien faire pour les gens qui sont morts, mais il faut comprendre que tous les survivants sans nourriture, sans abri, sont menacés de morts.

    "Nous appelons toute la population internationale à faire pression sur leurs autorités pour qu’elles délivrent les moyens matériels afin d’accéder à ces zones, où des villages entiers ont parfois été rayés de la carte. J’ai perdu 3 de mes cousins dans le sinistre, mais je ne suis bien sûr pas un cas isolé. Chaque famille, chaque maison, chaque personne au Cachemire a été touchée d’une manière ou d’une autre par la catastrophe. En réalité, c’est toute une génération qui a été décimée par ce tremblement de terre.

    "Dans ces circonstances, nous ne pouvons que déplorer le fait que les autorités de la ville de Bruxelles tentent de nous ignorer, et refuse de nous accorder la permission de mettre sur pied un centre d’urgence pour récolter des fonds et centraliser les informations sur ce qui se passe là-bas. ”

  • Pakistan: Les travailleurs contre la privatisation des télécommunications

    En collaboration étroite avec la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, le gouvernement pakistanais a privatisé massivement au cours de ces 15 dernières années. Depuis lors, le taux de chômage est passé de 5 à 11%. Le nombre officiel de pauvres est passé de 22 à 50% de la population. Début mai 2000, le gouvernement de Musharraf a préparé la privatisation de la compagnie de télécommunications PTCL (Pakistan Telecommunications Company Ltd). PTCL a un taux de profit annuel de 397 millions d’euros. La moitié du personnel sera licencié et des services non rentables disparaîtront.

    Kristof

    La combativité des travailleurs de PTCL est remarquable. Neuf syndicats du secteur ont mis sur pied un Comité d’Action contre la privatisation. Le Socialist Movement (la section du CIO au Pakistan) et la Trade Union Rights Campaign – Pakistan (TURC-P, Campagne pour les Droits syndicaux) ont joué un rôle clef. L’appel du comité à débrayer chaque jour pendant deux heures à partir du 5 mai a été largement suivi. Le 10 mai, plus de 41.000 travailleurs ont participé aux réunions de masse à travers le pays. Après l’échec des négociations le 26 mai, une grève à durée indéterminée a éclaté. 61.000 travailleurs s’y sont ralliés. Des messages de solidarité venus du monde entier ont exercé une pression supplémentaire sur le gouvernement et le1er juin, des rassemblements de solidarité ont été organisés devant plusieurs ambassades pakistanaises.

    La direction a tenté d’épuiser le mouvement avec des négociations interminables, alors que des groupes paramilitaires protégeaient les installations de PTCL. Le 1er juin, le gouvernement a procédé à l’arrestation de cinq dirigeants syndicaux. Sous la pression des protestations internationales, ils ont bien vite été relâchés. Après dix jours de grève, le gouvernement a reculé : il a signé un accord qui renonce à toute privatisation. 27 autres revendications du Comité d’Action ont été accordées.

    Mais, à peine l’accord signé, le gouvernement Musharraf mangeait sa parole en relançant le processus de privatisation le 11 juin. Le Comité d’Action a refusé d’abandonner la lutte. Le gouvernement a arrêté 1.100 militants syndicaux. Il y a eu des razzias organisées par les groupes para-militaires au domicile de certains militants. L’armée a été déployée pour protéger les installations de la compagnie. Des lock-out et des licenciements ont suivi.

    Trois jours plus tard, la direction du syndicat des employés s’est mise d’accord avec le gouvernement et de fait rompait le front syndical. Après trois semaines de lutte, la plupart des travailleurs ont repris le travail. Malgré leur colère, cette lutte n’est pas perçue comme une défaite complète car toutes les autres revendications ont été accordées.

    Les militants syndicaux sont en train de dresser le bilan de cette lutte et se préparent aux nouveaux combats. Cet exemple de résistance aux privatisations au Pakistan est révélateur du niveau d’opposition des masses du monde néo-colonial au néo-libéralisme.

  • Ouzbékistan. L’armée massacre des centaines de manifestants

    Ouzbékistan

    La dictature de Karimov, soutenue par les USA, se déchaîne dans un bain de sang. A la mi-mai, au moins 700 personnes ont été brutalement massacrées par les troupes gouvernementales en Ouzbekistan. Il est difficile d’avoir des informations précises, l’Ouzbekistan étant l’un des Etats les plus dictatoriaux au monde, et ce même avant ce massacre. Les transmissions télévisées locales ou étrangères y sont dorénavant bloquées.

    Rob Jones

    Les troubles ont débuté quand un groupe de protestataires armés a décidé de prendre d’assaut la prison d’Andijan après avoir demandé sans succès la libération de centaines de prisonniers. Ceux-ci, libérés, allèrent manifester devant l’hôtel de ville. L’armée ouvrit alors le feu, tuant par centaine à Andijan, et répéta le massacre dans d’autres villes, au fur et à mesure que les manifestations s’étendaient.

    Le président ouzbek, Karimov, a déclaré qu’il s’agissait d’un soulèvement organisé par des fondamentalistes islamistes. Cela fait des années qu’il utilise la peur d’une croissance des fondamentalistes dans la région, en particulier dans la région de la vallée de Ferganna, comme justification de la répression de toute forme d’opposition à ses lois dictatoriales. Ce n’est pas surprenant que dans unedes nations les plus pauvres au monde, la patience des masses se transforme en colère et aboutisse à des actions de grande ampleur. Les dernières que les rues ont vues se sont tragiquement terminées dans un bain de sang. Les travailleurs et les pauvres d’Ouzbekistan ont désespérément besoin d’organisations de masse capables de s’ opposer à Karimov et de lutter pour des droits démocratiques et un changement radical du système.

    Les premiers rapports indiquaient que les manifestants demandaient à la Russie d’être un intermédiaire dans les négociations. Le ministre russe des affaires étrangères a rapidement exprimé son souhait de voir le conflit se régler par n’importe quel moyen, tout en qualifiant le régime Ouzbek de « doux ».

    L’Angleterre et les USA quant à eux, portent une bonne part de responsabilité pour ce qui c’est passé. Karimov est allié des Etats-Unis, membre de la “coalition” partie mener la guerre en Irak et de la « guerre au terrorisme ». Londres et Washing-ton ont ainsi ignoré ses méthodes dictatoriales. Le gouvernement de Blair a même récemment révoqué Craig Murray, ambassadeur britannique à Tachkent, pour avoir émis des critiques trop franches à l’encontre de Karimov. Murray explique que les puissances occidentales acceptent ces méthodes répressives car Karimov a autorisé les USA d’ établir une base aérienne, et les ressources en énergie dans le pays intéressent également ces puissances. Les Etats-Unis demandent simplement aujourd’hui que les deux parties règlent leurs problèmes « pacifiquement ».

    Il est vrai que les fondamentalistes islamistes construisent une base dans la région, et beaucoup de ceux trouvés dans l’Afghanistan voisin étaient Ouzbeks. Même avant la chute de l’Union Soviétique, la vallée de Ferganna, la région la plus densément peuplée de l’Asie centrale, était un refuge pour beaucoup de fondamentalistes. Mais c’est l’extrême pauvreté de la région résultant de la restauration du capitalisme, ainsi que les méthodes répressives, qui ont causé le désespoir qui mène autant de gens à soutenir les fondamentalistes.

    D’autre part, plusieurs rapports font état d’un soutien secret aux fondamentalistes provenant d’une partie de la clique dirigeante du pays. Pensant que tôt ou tard, Karimov sera renversé par une version ouzbèke de la “révolution qui a eu lieu dans la Kirghizie voisine”, ils se préparent ainsi à être du côté des vainqueurs.

    Pour l’instant, il est inévitable que jusqu’à ce qu’une force capable de mener la lutte pour la libération générale de cette région du capitalisme émerge, il y aura encore des heurts et une répression brutale.

  • Solidarité mondiale pour les travailleurs en grève au Pakistan

    Hier, des membres du CIO ont protesté partout dans le monde devant les ambassades Pakistanaises. A Bruxelles, une dizaines de membres du MAS ont participé. Au travers de cela, nous voulions mettre la pression sur le gouvernement pakistanais et démasquer la direction de l’entreprise de télécommunication PCTL. La grève en est à son 6ième jour de grève. La répression en provenance du gouvernement a provoqué une résistance massive avec des meetings et des piquets de masses. Le gouvernement a été obligé de relacher 5 dirigeants syndicaux cinq heures après leur arrestation.. La direction est même venue avec d’importantes concessions sur la table. Les travailleurs craignent cependant une volonté de mener ainsi la privatisation en catimini, ils mènent l’action pour que le gouvernement mette de coté son plan de privatisation.

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