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Category: Asie
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Tremblement de terre en Asie du Sud. Les rescapés luttent pour leur survie
“Nos maisons ont été détruites, nous n’avons plus rien, nos enfants dorment en plein air et n’ont rien à manger": voilà la situation résumée par un habitant des régions montagneuses du Cachemire pakistanais. Le tremblement de terre qui a ravagé le 8 octobre le Cachemire et le Nord-Ouest du Pakistan a dévoilé une fois de plus le vrai visage du capitalisme: l’incapacité pathétique de la bourgeoisie à pourvoir aux besoins élémentaires d’une population en détresse. "On ne peut pas me reprocher d’avoir fait pire que Bush lors de l’ouragan Katrina" a déclaré le président pakistanais Musharraf. Sur ce point, on peut difficilement lui donner tort.
Cédric Gérôme
Le Cachemire: poudrière permanente depuis 58 ans
Avant le séisme, le sous-continent indien était déjà en proie à une situation explosive. L’histoire du Cachemire est marquée par la domination des puissances étrangères; toutes ont instrumentalisé les divisions ethniques et religieuses pour asseoir leur pouvoir.
Le Cachemire est donc une région où la question nationale a pris un caractère particulièrement aigu.
Depuis la scission entre l’Inde et le Pakistan en 1947, ce territoire est occupé et disputé par les deux pays, et fut le théâtre de trois guerres entre Islamabad et New Delhi.
Rien qu’entre 1990 et 2003, le conflit a fait plus de 50.000 morts. Le triple attentat perpétré récemment dans la capitale indienne par un groupe terroriste cachemiri a de nouveau illustré les tensions croissantes qui plombent cette région du monde. Risques d’autant plus lourds qu’ils sont couplés à une course à l’armement : l’Inde détiendrait actuellement quelque 250 têtes nucléaires, le Pakistan 150.
Le conflit autour du Cachemire sert d’outil aux classes dirigeantes respectives – en proie toutes deux à une forte instabilité politique – pour détourner l’attention des masses, pendant qu’on s’attaque aux conditions de vie des travailleurs indiens comme pakistanais.
Les plus pauvres paient le prix de la soif de profit des plus riches
Le gouvernement pakistanais n’avait aucun plan pour faire face à la catastrophe, dans une région pourtant à fort risque sismique.
Dans un premier temps, la réponse du gouvernement fut totalement inexistante : Musharraf a dû admettre que son administration avait perdu 72 heures avant de réagir au séisme.
Avec 45% du budget du Pakistan consacré au secteur militaire, contre seulement 1,7% pour les soins de santé, on a vite compris où sont ses priorités. L’incompétence totale du gouvernement crée une vague de colère parmi la population, manifestant presque quotidiennement contre la gestion déplorable de la crise.
Colère aussi contre les pays capitalistes de l’Occident qui, sans surprise, n’ont donné que des cacahuètes comparées à l’ampleur du désastre.
Alors que le nombre d’enfants vivant dans les régions montagneuses qui n’ont pas encore été atteints par les secours est estimé à 120.000, l’administration Bush a accepté de délivrer…25 hélicoptères, alors que des centaines stationnent le long de la frontière afghane pour les opération militaires contre les Talibans.
Cette catastrophe a de nouveau mis en évidence la discrimination de classe qui frappe la population: les maisons, faites de boue, se sont écroulées, tandis que les seuls bâtiments restés debout sont les hôtels et les villas construites pour l’élite locale.
Mais le plus scandaleux est que le secteur privé profite de la misère de la population. Alors que l’ONU estime à plus de 3,3 millions le nombre de sans-abris, les prix des tentes et des couvertures ont été multipliés par trois! Et certaines compagnies pharmaceutiques n’ont rien trouvé de mieux que d’envoyer des médicaments périmés aux victimes.
Soutenez la campagne TURC-P (Trade Union Rights Campaign – Pakistan)
Le nombre de victimes officiel approche des 80.000, mais une seconde hécatombe est à prévoir à cause du froid, de la faim et des risques d’épidémie. Les camarades du Socialist Movement Pakistan et du Socialist Liberation (les sections de notre Internationnale au Pakistan et au Cachemire) s’activent autour de la Campagne pour les Droits Syndicaux (plateforme fondée en avril 2005 regroupant des syndicalistes et des activistes de gauche). Avec cette campagne, nos camarades veulent combiner la participation aux efforts de reconstruction avec une campagne politique pour organiser les travailleurs sur base d’une alternative de classe à la politique actuelle.
Vous pouvez directement verser vos dons à la campagne TURC-P sur le numéro de compte 001-2260393-78. Vous pouvez également suivre les développements de cette campagne sur le site de notre internationale www.socialistworld.net
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Désastre suite au tremblement de terre en Asie. Les zones les plus pauvres sont les plus touchées
Témoignage depuis la ville de Bagh
Hier, je me suis rendu à Bagh, une ville dans le Jammu-et-Cachemire. Je suis arrivé avec un camion d’aide collecté par des travailleurs et des syndicalistes de Lahore. Ce n’est qu’un des cinq camions d’aide que nous avons collecté à Lahore, trois étant pour le Cachemire et deux autres pour la Province du Nord-Ouest. Le camion dans lequel je me trouvais avait une banderole à l’avant afin de l’identifier comme venant de la campagne pour les droits des syndicats et du Mouvement socialiste du Pakistan. Une fois entré au Cachemire, cette banderole attira l’attention car c’était le premier camion arborant une bannière socialiste provenant du Pakistan. Nous apportions de la nourriture, des vêtements, de l’eau potable et des couvertures.
Khalid Bhatti, membre de la campagne pour les droits des syndicats, Pakistan
Cette région est complètement dévastée et ici, les gens se battent toujours pour les besoins élémentaires de survie. Il est très difficile de dire exactement combien de gens sont morts ici mais on peut facilement deviner que 25 à 30% de la population a péri dans le désastre qu’a connu cette région. Les gens demandent des tentes- c’est leur principal besoin pour pouvoir se protéger du froid et du vent. Il y a encore plusieurs zones dans les montagnes où les gens n’ont toujours reçu aucune aide jusqu’à maintenant. Le gouvernement a déclaré que les autorités avaient atteint presque toutes les régions mais ce n’est pas vrai. Il y a beaucoup de régions où ni le gouvernement ni l’administration centrale n’ont été vus une seule fois. A présent ce sont essentiellement des volontaires des différentes parties du Cachemire qui ont livré de l’aide, que ce soient de la nourriture, des médicaments,…
La dévastation que nous avons aperçue dans les montagnes est encore pire que tout ce que nous avons déjà vu. Dans certains villages il n’y a plus une seule maison qui n’ai subie aucun dommage et dans certains autres, toutes les maisons ont été rasées.
Dans la ville de Bagh, il y a quelques bâtiments qui tiennent encore debout, comme des hôtels ou d’autres buildings. Mais une chose est claire : toutes les zones où les riches habitent, dans des villes telles que Rawalakot, ne semblent ne même pas avoir été touchées par le tremblement de terre. Cela parce qu’elles ont été construites avec précaution et avec de bons matériaux de construction. Dans certains de ces quartiers, pas une seule brique n’est craquelée !
Le gouvernement a essayé de cacher ces contradictions et a déclaré que tous les quartiers étaient affectés de manière égale. Il n’y a toujours pas d’Etat ou d’autorité officielle dans cette région. C’est pourquoi il y a énormément de chaos et de panique. Beaucoup de routes sont toujours bloquées, et donc inaccessibles. Pendant que certaines personnes dans les villes ont de quoi manger et font même des stocks, les habitants des régions montagneuses crèvent de faim. Il n’y a aucun plan ni aucune stratégie mis en place par le gouvernement pour faire face à la catastrophe et aider la population.
Le gouvernement n’a rien trouvé de mieux que de proposer de déménager la capitale du Cachemire occupé par le Pakistan à Islamabad (la capitale fédérale du Pakistan) et a également l’intention d’amener des bureaucrates en service civil pour diriger les efforts de reconstruction au Cachemire. Ces deux mesures à elles seules vont provoquer un fort mécontentement. Comme résultat de la faillite du gouvernement, les tensions autour de la question nationale ont déjà commencé à croître. Mais elles risquent d’exploser si le gouvernement applique ses plans, et cela sera suivi d’une augmentation importante du nationalisme.
Unc chose est sûre : il y a une énorme colère et la population est très mécontente de l’inaction du gouvernement. La nuit passée, quand je suis arrivé à Bagh, il y avait une manifestation de plus de 500 personnes contre le gouvernement avec comme slogan : « nous voulons des tentes et non de la charité ! ». Ce sentiment va continuer à se développer. Quand le choc de la perte de proches va s’éloigner (et il y a au moins entre 7 et 9 morts dans chaque famille), alors cette colère va s’exprimer d’elle-même.
Les membres du TURCP sont en train d’organiser un centre de secours qui pourra aussi être utilisé pour réunir tous les syndicalistes et les travailleurs politiques de la ville. Dans un futur proche, nos membres pensent qu’il y aura une augmentation des sentiments nationalistes et qu’il sera d’autant plus important et nécessaire de mettre en avant une alternative de classe lorsque cela surgira.
C’est pourquoi les dons qui ont déjà été faits sont très importants. Ces fonds vont nous aider à mener à bien nos tâches dans cette période difficile : fournir de l’aide et des ressources pour cette campagne dans l’intérêt de la classe ouvrière et des syndicats.
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Interview de Jamil, Cachemiri vivant à Bruxelles
Jamil jette un oeil sur les raisons qui l’ont poussé à quitter le Cachemire et sur les circonstances dans lesquelles a pris place le récent tremblement de terre.
propos recueillis par Cédric Gérôme
“Au Cachemire, il y a un manque total d’infrastructures et un dénigrement total de tous nos droits les plus élémentaires, qu’ils soient économiques, politiques, sociaux, culturels. Nous n’avons pas non plus la moindre liberté d’opinion, et une interdiction de mener la moindre activité politique. Selon un des articles (l’article 1925) de la prétendue “constitution” du pays, aucun parti politique, ni même aucun individu n’est autorisé à exercer une activité politique, même la plus pacifique. C’est cette toile de fond qui m’a poussé à quitter le Cachemire et à demander l’asile politique en Belgique. Il n’y a pas seulement des Cachemiris en Belgique; des milliers de nos camarades ont cherché refuge en Angleterre, au Canada, aux USA,…partout. Nous sommes tous victimes de ce système.
"Historiquement, le Cachemire a toujours été une zone d’influence divisée entre le Pakistan, l’Inde, et aussi la Chine, qui a également ses interêts dans la région. Mais nous sommes consients que les conflits régionaux sont liés aux conflits internationaux et qu’en dernière instance, la situation du Cachemire ne trouvera pas d’amélioration dans le cadre du système capitaliste international. Ce système crée des conflits partout, et le problème du Cachemire n’est que l’un d’entre eux. Quand nous regardons le conflit au Cachemire, nous ne pouvons percevoir aucune perspective de solution dans le respect du système capitaliste.
"La population cachemirie doit s’unir et chercher le soutien de la classe ouvrière du Pakistan, de l’Inde, de la Chine. Nous devons reconnaître le droit à l’autodétermination du peuple cachemiri. C’est la seule manière d’en finir avec l’occupation du pays et de lutter efficacement pour nos droits fondamentaux. Le gouvernement pakistanais n’a quant à lui aucune légitimité. C’est un gouvernement qui ne connaît que la force, c’est un régime militaire.
"Au Cachemire, nous n’avons que des problèmes. Nous vivons quotidiennement les ravages de la pauvreté, de l’ignorance, de la répression militaire. La soumission militaire est la seule réponse qu’apporte le gouvernement aux problèmes du pays. Le régime militaire pakistanais ne sert qu’à défendre les seuls intérêts d’une élite pendant que le peuple crève de faim. Nous avons vu un formidable élan de solidarité de la part de la population internationale, cependant que l’état pakistanais est complètement incapable de procurer la moindre aide d’urgence – aide médicale, nourriture, tentes, abris,…pour la population de ce qu’il considère comme “son” territoire.
"Aujourd’hui, c’est le 5è jour du tremblement de terre, et plus de 3,5 millions de personnes, rien que dans la région du Cachemire occupé par le Pakistan, sont sans abri. Aujourd’hui, Musharraf a adressé un message à travers les médias, dans lequel il est obligé d’admettre lui-même que son gouvernement a failli dans sa tâche de procurer la moindre aide immédiate conséquente au peuple cachemiri. Il le dit lui-même ! Nous pouvons ainsi clairement visualiser la “mission” du gouvernement de Musharraf: refuser d’autoriser quiconque de se rendre sur place pour voir réellement ce qui se passe dans la région.
"Nous avons appris à travers les médias que les prétendues “autorités” locales sont parties du Cachemire suite au séisme pour aller s’installer tranquillement à Islamabad pendant que le peuple cachemiri est en train de se débrouiller seul pour organiser les secours lui-même avec des moyens de fortune, déplaçant sans outils des blocs de pierre de plusieurs tonnes, essayant de sauver ce qui peut encore l’être.
"La police était sensée apporter des tentes et des abris aux habitants des zones isolées, d’autant plus que les températures chutent rapidement dans les régions montagneuses, mais en réalité rien n’a été fait. Nous sommes évidemment conscients que l’on ne peut plus rien faire pour les gens qui sont morts, mais il faut comprendre que tous les survivants sans nourriture, sans abri, sont menacés de morts.
"Nous appelons toute la population internationale à faire pression sur leurs autorités pour qu’elles délivrent les moyens matériels afin d’accéder à ces zones, où des villages entiers ont parfois été rayés de la carte. J’ai perdu 3 de mes cousins dans le sinistre, mais je ne suis bien sûr pas un cas isolé. Chaque famille, chaque maison, chaque personne au Cachemire a été touchée d’une manière ou d’une autre par la catastrophe. En réalité, c’est toute une génération qui a été décimée par ce tremblement de terre.
"Dans ces circonstances, nous ne pouvons que déplorer le fait que les autorités de la ville de Bruxelles tentent de nous ignorer, et refuse de nous accorder la permission de mettre sur pied un centre d’urgence pour récolter des fonds et centraliser les informations sur ce qui se passe là-bas. ”
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Pakistan: Les travailleurs contre la privatisation des télécommunications
En collaboration étroite avec la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, le gouvernement pakistanais a privatisé massivement au cours de ces 15 dernières années. Depuis lors, le taux de chômage est passé de 5 à 11%. Le nombre officiel de pauvres est passé de 22 à 50% de la population. Début mai 2000, le gouvernement de Musharraf a préparé la privatisation de la compagnie de télécommunications PTCL (Pakistan Telecommunications Company Ltd). PTCL a un taux de profit annuel de 397 millions d’euros. La moitié du personnel sera licencié et des services non rentables disparaîtront.
Kristof
La combativité des travailleurs de PTCL est remarquable. Neuf syndicats du secteur ont mis sur pied un Comité d’Action contre la privatisation. Le Socialist Movement (la section du CIO au Pakistan) et la Trade Union Rights Campaign – Pakistan (TURC-P, Campagne pour les Droits syndicaux) ont joué un rôle clef. L’appel du comité à débrayer chaque jour pendant deux heures à partir du 5 mai a été largement suivi. Le 10 mai, plus de 41.000 travailleurs ont participé aux réunions de masse à travers le pays. Après l’échec des négociations le 26 mai, une grève à durée indéterminée a éclaté. 61.000 travailleurs s’y sont ralliés. Des messages de solidarité venus du monde entier ont exercé une pression supplémentaire sur le gouvernement et le1er juin, des rassemblements de solidarité ont été organisés devant plusieurs ambassades pakistanaises.
La direction a tenté d’épuiser le mouvement avec des négociations interminables, alors que des groupes paramilitaires protégeaient les installations de PTCL. Le 1er juin, le gouvernement a procédé à l’arrestation de cinq dirigeants syndicaux. Sous la pression des protestations internationales, ils ont bien vite été relâchés. Après dix jours de grève, le gouvernement a reculé : il a signé un accord qui renonce à toute privatisation. 27 autres revendications du Comité d’Action ont été accordées.
Mais, à peine l’accord signé, le gouvernement Musharraf mangeait sa parole en relançant le processus de privatisation le 11 juin. Le Comité d’Action a refusé d’abandonner la lutte. Le gouvernement a arrêté 1.100 militants syndicaux. Il y a eu des razzias organisées par les groupes para-militaires au domicile de certains militants. L’armée a été déployée pour protéger les installations de la compagnie. Des lock-out et des licenciements ont suivi.
Trois jours plus tard, la direction du syndicat des employés s’est mise d’accord avec le gouvernement et de fait rompait le front syndical. Après trois semaines de lutte, la plupart des travailleurs ont repris le travail. Malgré leur colère, cette lutte n’est pas perçue comme une défaite complète car toutes les autres revendications ont été accordées.
Les militants syndicaux sont en train de dresser le bilan de cette lutte et se préparent aux nouveaux combats. Cet exemple de résistance aux privatisations au Pakistan est révélateur du niveau d’opposition des masses du monde néo-colonial au néo-libéralisme.
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Ouzbékistan. L’armée massacre des centaines de manifestants
Ouzbékistan
La dictature de Karimov, soutenue par les USA, se déchaîne dans un bain de sang. A la mi-mai, au moins 700 personnes ont été brutalement massacrées par les troupes gouvernementales en Ouzbekistan. Il est difficile d’avoir des informations précises, l’Ouzbekistan étant l’un des Etats les plus dictatoriaux au monde, et ce même avant ce massacre. Les transmissions télévisées locales ou étrangères y sont dorénavant bloquées.
Rob Jones
Les troubles ont débuté quand un groupe de protestataires armés a décidé de prendre d’assaut la prison d’Andijan après avoir demandé sans succès la libération de centaines de prisonniers. Ceux-ci, libérés, allèrent manifester devant l’hôtel de ville. L’armée ouvrit alors le feu, tuant par centaine à Andijan, et répéta le massacre dans d’autres villes, au fur et à mesure que les manifestations s’étendaient.
Le président ouzbek, Karimov, a déclaré qu’il s’agissait d’un soulèvement organisé par des fondamentalistes islamistes. Cela fait des années qu’il utilise la peur d’une croissance des fondamentalistes dans la région, en particulier dans la région de la vallée de Ferganna, comme justification de la répression de toute forme d’opposition à ses lois dictatoriales. Ce n’est pas surprenant que dans unedes nations les plus pauvres au monde, la patience des masses se transforme en colère et aboutisse à des actions de grande ampleur. Les dernières que les rues ont vues se sont tragiquement terminées dans un bain de sang. Les travailleurs et les pauvres d’Ouzbekistan ont désespérément besoin d’organisations de masse capables de s’ opposer à Karimov et de lutter pour des droits démocratiques et un changement radical du système.
Les premiers rapports indiquaient que les manifestants demandaient à la Russie d’être un intermédiaire dans les négociations. Le ministre russe des affaires étrangères a rapidement exprimé son souhait de voir le conflit se régler par n’importe quel moyen, tout en qualifiant le régime Ouzbek de « doux ».
L’Angleterre et les USA quant à eux, portent une bonne part de responsabilité pour ce qui c’est passé. Karimov est allié des Etats-Unis, membre de la “coalition” partie mener la guerre en Irak et de la « guerre au terrorisme ». Londres et Washing-ton ont ainsi ignoré ses méthodes dictatoriales. Le gouvernement de Blair a même récemment révoqué Craig Murray, ambassadeur britannique à Tachkent, pour avoir émis des critiques trop franches à l’encontre de Karimov. Murray explique que les puissances occidentales acceptent ces méthodes répressives car Karimov a autorisé les USA d’ établir une base aérienne, et les ressources en énergie dans le pays intéressent également ces puissances. Les Etats-Unis demandent simplement aujourd’hui que les deux parties règlent leurs problèmes « pacifiquement ».
Il est vrai que les fondamentalistes islamistes construisent une base dans la région, et beaucoup de ceux trouvés dans l’Afghanistan voisin étaient Ouzbeks. Même avant la chute de l’Union Soviétique, la vallée de Ferganna, la région la plus densément peuplée de l’Asie centrale, était un refuge pour beaucoup de fondamentalistes. Mais c’est l’extrême pauvreté de la région résultant de la restauration du capitalisme, ainsi que les méthodes répressives, qui ont causé le désespoir qui mène autant de gens à soutenir les fondamentalistes.
D’autre part, plusieurs rapports font état d’un soutien secret aux fondamentalistes provenant d’une partie de la clique dirigeante du pays. Pensant que tôt ou tard, Karimov sera renversé par une version ouzbèke de la “révolution qui a eu lieu dans la Kirghizie voisine”, ils se préparent ainsi à être du côté des vainqueurs.
Pour l’instant, il est inévitable que jusqu’à ce qu’une force capable de mener la lutte pour la libération générale de cette région du capitalisme émerge, il y aura encore des heurts et une répression brutale.
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Solidarité mondiale pour les travailleurs en grève au Pakistan
Hier, des membres du CIO ont protesté partout dans le monde devant les ambassades Pakistanaises. A Bruxelles, une dizaines de membres du MAS ont participé. Au travers de cela, nous voulions mettre la pression sur le gouvernement pakistanais et démasquer la direction de l’entreprise de télécommunication PCTL. La grève en est à son 6ième jour de grève. La répression en provenance du gouvernement a provoqué une résistance massive avec des meetings et des piquets de masses. Le gouvernement a été obligé de relacher 5 dirigeants syndicaux cinq heures après leur arrestation.. La direction est même venue avec d’importantes concessions sur la table. Les travailleurs craignent cependant une volonté de mener ainsi la privatisation en catimini, ils mènent l’action pour que le gouvernement mette de coté son plan de privatisation.