Action antifasciste le 21 février à Gand

Solidarité contre la haine, le terrorisme, la guerre, le racisme et le sexisme

Gand_voorpost_02_LgLe 21 février, l’organisation raciste et violente flamande Voorpost (qui sert régulièrement de service d’ordre, ou plutôt de bande de voyou, au Vlaams Belang) prévoit de manifester dans le centre-ville de Gand sous le slogan ‘‘Fatigués du terrorisme, fermons les frontières.’’ Avec cette marche de la haine, ils veulent monter les Gantois contre les réfugiés et les migrants.

Par Fabian, article tiré de l’édition de février de Lutte Socialiste

Depuis les terribles attaques terroristes commises à Paris et les violences sexuelles dont ont été victimes des centaines de femmes en Allemagne, la droite et l’extrême droite tentent de pointer comme responsable l’ensemble de la communauté immigrée et plus particulièrement les réfugiés. Ils visent délibérément les victimes qui fuient la terreur, et non les responsables de celle-ci.
Le mouvement raciste Pegida a tenu une action à Anvers le 9 janvier dernier sous le même slogan que celui du Voorpost. Des dirigeants et des membres du Vlaams Belang, du Voorpost et de plusieurs autres groupuscules d’extrême-droite et néo-nazis s’y sont également retrouvés. L’extrême droite gagne en confiance et ose de plus en plus initier des actions publiques. Ailleurs en Europe, nous avons aussi constaté une augmentation de la violence d’extrême droite. Ne la laissons pas se développer sans réponse ! Manifestons pour ne pas laisser l’extrême droite occuper seule l’espace public.

Augmentation de la violence raciste

Les médias traditionnels n’y ont accordé que peu d’attention, mais nous subissons ces derniers mois une augmentation des violences racistes d’extrême droite. Des migrants et des centres d’asile ont été attaqués. A Heesch et Geldermalsen, au Pays-Bas, des réunions du conseil municipal ont été perturbées par des groupes d’extrême droite alors que la question des réfugiés y était débattue. A Ajaccio, en Corse, 200 personnes se sont rendues à la mosquée locale pour la détruire en criant ‘‘Dehors les Arabes !’’ En Suède, six incendies criminels ont été déclenchés dans des locaux d’hébergement pour réfugiés, en octobre uniquement. Des maisons de militants antiracistes ont elles aussi été visées à Göteborg. En Allemagne, le gouvernement a avancé le chiffre de 567 actes de violence enregistrés à l’encontre de centres pour réfugiés en 2015 durant lesquels 104 personnes ont été blessées, en ce compris des femmes et des enfants.

La liste est encore longue. Des ‘‘justiciers’’ autoproclamés ont sévit dans divers endroits d’Europe pour soi-disant ‘‘protéger les femmes’’. Il s’agissait en réalité de groupes d’extrême-droite qui se sont publiquement organisés et armés afin de partir à la chasse aux migrants. C’est un exemple typique de la stratégie de l’extrême-droite pour ‘‘nettoyer’’ l’espace public de toute personne différente: les dissidents, les personnes ayant une couleur de peau ou une religion différente,… ce qui peut aller jusqu’au massacre, comme ce fut le cas avec l’attaque terroriste du néo-nazi Anders Breivik en Norvège, au cours de laquelle 77 personnes ont perdu la vie.

Cette violence est plus proche que ce que l’on suppose communément. Cinq membres du groupuscule d’extrême droite francophone Nation ont ainsi été assignés en justice pour avoir tabassé un sans-abri en juin dernier à Ixelles. Ils venaient d’être repoussés par la police après avoir tenté de s’immiscer dans un cortège de manifestants défendant la cause des sans-papiers. Un organisateur de Pegida-Flandre était présent à leur action.

C’est au système qu’il faut s’en prendre, pas à ses victimes!

En décembre, 46,5% des demandes d’asile en Belgique émanaient d’Afghans, 17,1% de Syriens et 8% d’Irakiens. Les personnes issues de pays en guerre comptent pour plus de 70% du total des réfugiés en Belgique. En 2015, 78% des décès liés au terrorisme ont eu lieu en Irak, au Nigeria, au Pakistan, en Afghanistan et en Syrie. Ceux qui fuient le terrorisme et le chaos sont pointés du doigt comme responsables du terrorisme par l’extrême droite. Par contre, elle reste muette concernant les fauteurs de guerre et de chaos.

L’austérité qui prend place dans tous les services sociaux ne permet pas aux autorités de faire face à l’afflux actuel de réfugiés. De ce fait, beaucoup sont condamnés à vivre dans des conditions inhumaines. L’augmentation du nombre de de demandeur d’asile n’explique tout simplement pas cette pénurie, les réductions de budget y sont pour beaucoup. En décembre 2014, le gouvernement avait ainsi décidé de supprimer 1.200 places et de remplacer 800 places permanentes sur par des lits temporaires. Le budget de l’accueil aux réfugiés a diminué de 30% en Flandre.

Le manque de soins, l’accès difficile à des emplois décents, le coût élevé du logement,… accroit considérablement la possibilité d’accéder réellement à une vie meilleure. La pauvreté augmente et, par conséquent, les tensions sociales aussi. L’extrême droite les instrumentalise pour semer la division tout en laissant intactes les cause de la croissance de la pauvreté parmi une couche grandissante de la population.
Une image illustrant très clairement la situation circule beaucoup sur les réseaux sociaux. Elle raconte l’histoire d’un banquier, d’un travailleur et d’un migrant assis à une table sur laquelle se trouvent 10 cookies. Le banquier en prend neuf et s’en va en disant au travailleur ‘‘fais attention, il veut ton cookie’’.

#Refugees Welcome, solidaires contre la haine, le terrorisme, la guerre, le racisme et le sexisme
Heureusement, la solidarité existe aussi. Des milliers de personnes ont été impliquées dans des actions de collecte et de distribution de l’aide dans les camps au nord de la France et en Belgique ou ont accueilli des réfugiés chez eux. Fin septembre, la manifestation ‘‘Refugees Welcome’’ a réuni plus de 20.000 participants dans les rues de Bruxelles. L’aide humanitaire est importante, mais il faut faire plus.

Ne pas être raciste ne suffit pas, les antiracistes doivent s’organiser et agir. En Allemagne, le mouvement Pegida a perdu de son élan sous la pression incessante des actions antiracistes. A Lille, des manifestants d’extrême droite ont perturbé un cortège de soutien aux victimes des attaques de Paris, mais ils ont rapidement été chassés par les autres manifestants.

Les mobilisations et actions antiracistes doivent également répondre au terreau sur lequel se développe l’extrême droite, mais aussi le fondamentalisme religieux : les contradictions sociales et l’aliénation. Nous devons nous organiser politiquement pour une société qui permette à chacun, migrant ou non, d’avoir une vie épanouissante. Les mouvements de migrants devraient également se concentrer sur le mouvement syndical qui doit lui aussi partir à l’offensive pour défendre les intérêts de tous les travailleurs. La défense d’un programme social qui nous unit tous pour de bons emplois, des services publics, des logements sociaux,… est la meilleure réponse face à ceux qui nous divisent, que ce soient les partis de l’austérité, les fondamentalistes religieux ou les racistes de droite et d’extrême droite.

Seule une alternative sociale qui permette à tout le monde d’avoir un avenir décent, peut éliminer le terrain fertile au terrorisme, au racisme et au sexisme. Pour une telle alternative, nous devons lutter ensemble contre la rhétorique de division de l’extrême droite. Blokbuster et les Etudiants de Gauche Actifs appellent donc à participer à l’action à Gand le 21 février prochain. Nous défendons la solidarité des travailleurs et de la jeunesse pour un avenir décent pour tous et contre le capitalisme!

Ce dimanche 21 février, à 11h, Hôtel de Ville de Gand, Botermarkt n°1

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