Category: Automobile

  • Augmentation de la flexibilité, réductions de charges, cadeaux fiscaux,… VW nous remercie avec 4000 licenciements

    Augmentation de la flexibilité, réductions de charges, cadeaux fiscaux, investissements sur le dos de la communauté, …

    La restructuration de VW.

    Parce qu’il y a trop de voitures produites?

    D’après ce qu’on nous dit, le marché européen aurait une capacité de production de 26,5 millions de voitures alors que le marché ne pourrait en absorber que 20,5 millions. Volkswagen ne peut pas faire appel à cet argument.

    « Volkswagen a dit que les livraisons destinées à la consommation mondiale ont augmenté durant le premier trimestre jusqu’à 1.361 millions de voitures contre 1.183 millions l’an dernier. La part de marché augmente spécialement en Allemagne et dans d’autres marchés importants en Europe occidentale. » (De Tijd, 28/04/2006).

    Parce qu’il n’y a pas de profits ?

    En 2005, VW a réalisé un profit de 1,12 milliards, ce qui équivaut au double des résultats obtenus en 2004. Les chiffres pour 2006 ne sont pas encore complets, mais malgré une cotisation unique pour les pensions de 688 millions d’euros, les profits de cette année seraient encore bien plus élevés qu’en 2005. Le chiffre d’affaires a augmenté de 7%. VW en veut toujours plus, l’objectif de ce plan de restructuration étant d’augmenter les profits jusqu’à 5,1 milliards d’euros en 2008.

    La communauté paie, l’actionnaire se remplit les poches

    En plus des 4.000 ouvriers et employés de Volkswagen qui perdent leur emploi, il faut encore compter les 8.000 emplois qui vont tomber chez les sous-traitants. Le gouvernement a dépensé notre argent afin de récompenser la direction de VW : la diminution des charges patronales, les baisses de charges pour le travail en équipe et le travail de nuit, et encore un cadeau récent pour les heures supplémentaires. En outre le gouvernement a généreusement investi 35 millions d’euros dans l’Automotive Park, sensé ancrer solidement VW en Belgique. Cette stratégie a clairement fait faillite. Le gouvernement se plaint maintenant du « nationalisme des Allemands », de «l’intérêt propre des syndicats allemands », du «manque de marché libre ». Ils oublient de mentionner qu’en Allemagne aussi 20.000 emplois sont menacés. Les dons qu’ils ont offerts aux patrons de VW, n’était-ce pas une entrave au libre marché ?

    Le gouvernement aurait mieux fait de récupérer les investissements de soutien et les baisses de charges des années précédentes afin de les réorienter vers leur but premier annoncé : le maintien de l’emploi !Des tas d’autres entreprises sont également confrontées à des restructurations. Les ouvriers et les employés de tout le pays partagent notre sort. Beaucoup d’entre eux n’attendent que d’exprimer leur solidarité et leur colère avec les travailleurs de VW.

    Après Peter Hartz, l’ancien directeur du personnel de VW, c’est maintenant au tour de Klaus Volkert, l’ancien président du CE d’être ramassé. Sur 10 ans, il aurait encaissé 1,9 millions d’euros en échange de la « paix sociale ». Moins de lobbying envers les patrons et les politiciens, et plus de participation à la base ne ferait pas de mal à la solidarité entre les travailleurs.

  • VW. Première estimation: 4.000 emplois à VW-Forest, 11.000 au total !

    Suite au conseil d’entreprise extraordinaire d’aujourd’hui (qui a commencé une heure plus tard que prévu), il est ressorti que 4.000 emplois allaient disparaître à VW-Forest avec pour conséquence la perte de la production de la Golf.

    Cela veut donc dire qu’il ne restera plus qu’un effectif réduit de quelques 1.500 personnes. Actuellement, environ 5.200 personnes travaillent encore à VW-Forest. Avec cette très lourde restructuration, l’avenir de l’usine semble fortement hypothéqué. Sans trop nous avancer, nous pouvons parler d’un scénario « d’extinction à petit feu », comme cela a été annoncé dans la presse allemande il y a quelques jours. Avec cela, le statut du site de Forest se réduira à une « usine d’appoint » (capable d’absorber des pics dans la production quand c’est nécessaire et de tourner au ralenti quand la production redescend). A supposer que la crise de surproduction dans le secteur automobile se prolonge, l’avenir de l’usine ne tient plus qu’à un fil.

    Nous voulons déjà exprimer notre solidarité avec les travailleurs touchés, ainsi qu’avec leurs familles. Il n’y a cependant pas que les travailleurs de VW même qui sont menacés, mais aussi les travailleurs des diverses entreprises sous-traitantes. Ces entreprises dénombrent quant à elles quelques 10.000 travailleurs. Dans la presse, des syndicalistes affirmaient que pour chaque emploi qui disparaîtra à VW, deux emplois sont menacés dans les entreprises sous-traitantes. Si nous faisons une première estimation rapide : 4.000 + 7000 = cela fait quelque chose comme 11. 000 personnes sur le carreau. Bref, un véritable carnage social…

    Avec le Comité pour Une Autre Politique et le MAS-LSP, nous allons utiliser toutes nos possibilités pour soutenir les travailleurs et leurs actions, notamment en construisant un puissant réseau de solidarité autour de leur lutte.

  • Volkswagen-Forest : un verdict qui se fait attendre

    Le conseil d’entreprise extraordinaire de VW qui était prévu pour ce mardi est reporté à mercredi. Il devrait en sortir des éclaircissements sur l’avenir de l’implantation VW à Forest. La grève qui a éclaté vendredi dernier se poursuit. On a pour ainsi dire pas travaillé ce week-end, et la grève a été reconduite ce lundi matin.

    Bientôt 1000 emplois supprimés aussi à Opel-Anvers ?

    Selon De Tijd, la direction européenne de General Motors envisage de supprimer une équipe à Anvers. Cela conduirait à une perte de 1000 emplois sur un total de 5100. Un conseil d’entreprise européen est prévu pour vendredi. Entre-temps, la direction nie les rumeurs.

    Le conseil d’entreprise de mercredi devrait finalement clarifier la situation pour les milliers d’ouvriers de VW. L’incertitude permanente pèse en effet sur les travailleurs et leurs familles. M. Jung, membre du conseil d’administration et du conseil de surveillance de Volkswagen assistera à la réunion du conseil d’entreprise. Il est en outre responsable de l’affectation des volumes de production (qui déterminent le personnel nécessaire) et en même temps des restructurations.

    Cela indique qu’une mauvaise nouvelle pourrait sortir du conseil d’entreprise de mercredi. Il est de toute manière évident que les travailleurs veulent connaître les plans définitifs de la direction dans les plus brefs délais, et ne sont plus prêts à reprendre le travail avant le conseil d’entreprise.

    Vendredi soir, l’équipe de week-end est partie en grève à l’issue d’une assemblée. La rue qui se situe en face de l’entrée principale a été bloquée, mais tout s’est déroulé dans le calme. L’équipe du week-end est limitée à 500 ouvriers, mais les équipes de la semaine sont nettement plus nombreuses (1500 personnes) et celle de lundi matin est également partie en grève.

    Ce n’est pas surprenant. Car le report du conseil d’entreprise apparaît clairement comme une provocation, comme Hedwin de Clercq (FGTB) en témoigne : « Cela devient grave : ils jouent vraiment avec nos pieds en reportant le conseil d’entreprise ».

    Solidarité de CAP avec les ouvriers de VW

    Depuis vendredi soir, un bus du Comité pour une Autre Politique s’est garé devant l’usine. Lundi, une réunion s’est tenue avec les organisations et les mouvements bruxellois pour déterminer comment on pouvait faire de ce bus un lieu de rencontre pour la solidarité avec les travailleurs de VW, et un lieu de discussion pour une autre politique de l’emploi. Il est aussi question de tenir une permanence dans le bus. Un tract national est également en préparation pour être distribué à partir de mercredi. Ce tract sera un résultat tangible du 28/10 et abordera concrètement la crise de VW.

  • Une attaque contre les conditions de travail de plus !

    Industrie automobile

    La capacité de production dans l’industrie automobile en Europe est bien plus grande que la demande. Les patrons veulent néanmoins maintenir leurs marges de profits à niveau et essayent pour cela de faire payer la crise au personnel. En mai, Agoria (représentant des patrons dans le secteur du métal), la CSC-Métal et la FGTB-Métal flamandes ont signé un protocole d’accord pour le secteur.

    Karel Mortier

    L’objectif du protocole est l’amélioriation de la position concurrentielle de l’industrie automobile belge. Point essentiel de l’accord : une nouvelle attaque sur les conditions de travail.

    Ces derniers mois, les médias se sont régulièrement fait le relais de plans visant à fermer la filiale de Volkswagen à Forest. L’entreprise-mère est confrontée à un surplus de production et veut donc -malgré un profit de 1,12 milliard d’euros en 2005!- encore appliquer des assainissements. La direction veut une diminution de personnel de 20.000 personnes dans les prochaines années. Après l’annonce de ces plans, le cours des actions de Volkswagen à la Bourse de Francfort a augmenté de 10%. Les patrons essayent de monter les différentes filiales de l’entreprise les unes contre les autres pour pouvoir diminuer leurs coûts le plus possible.

    General Motors veut fermer 3 à 6 filiales en Europe, ce qui peut coûter 30.000 emplois! Le protocole d’accord et la décision du gouvernement pour diminuer encore plus les coûts salariaux dans le secteur ont montré que le gouvernement flamand mais aussi malheureusement les syndicats du secteur, sont préparés à rentrer dans ce jeu. Plusieurs propositions dans l’accord sont même contraires à la législation du travail actuelle, ce qui signifie qu’il faudra modifier la loi pour pouvoir appliquers ces proposition dans la pratique.

    Les patrons veulent encore augmenter la flexibilité dans les filiales automobiles belges en adaptant encore le processus de production à la demande. Concrètement, on veut étaler le calcul du temps de travail sur 6 années au lieu d’une actuellement ainsi qu’allonger le temps de travail maximal par semaine de 45 à 48 heures et le temps de travail maximal par journée de 9 à 10 heures. Un avantage supplémentaire évident de ce système est que les patrons ne vont quasiment plus devoir payer d’heures supplémentaires…

    La stratégie du gouvernement et des syndicats flamands n’offre toutefois aucune perspective. En Allemagne, ces dernières années, les syndicats ont fait des concessions extrêmes en échange de la promesse de ne pas avoir à subir de licenciements. Deux ans à peine après le dernier accord, la direction trouve déjà que ces concessions sont trop timides et elle en revendique de nouvelles de la part du personnel. VW a récemment déclaré qu’il n’a pas la volonté de briser l’accord, mais Horst Neuman, le directeur du personnel, a tout de même avoué que “ça va être très difficile” de maintenir le personnel à 100.000 en Allemagne de l’Ouest. Volkswagen menace même de déplacer la production de la Golf si le personnel n’accepte pas l’allongement de la semaine de travail pour un salaire identique.

    Si ce fameux protocole est appliqué dans l’industrie automobile belge, cela ouvrira grand la porte à de nouvelles attaques et servira de précédent pour d’autres secteurs. A cela, les travailleurs doivent répondre : NON !

  • Des licenciements à Volkswagen Forest?

    La direction allemande de Volkswagen a annoncé que des restructurations étaient prévues. 20.000 jobs disparaîtraient, dont 6.000 licenciements. Il n’y aurait pas, en Allemagne même, de licenciements ou de fermetures. A VW-Forest, où 6.000 ouvriers travaillent, la menace d’un plan de restructuration dur ou même d’une fermeture est réelle.

    La direction de VW veut augmenter sa productivité. En Allemagne, les plans d’économies successifs ont conduit à une moyenne particulièrement faible du temps de travail : 28,8 heures par semaine. La réduction du temps de travail avec réduction de salaire en est une face. VW veut changer cette tendance en faisant remonter le temps de travail jusqu’à 35 heures par semaine. Cela veut aussi dire que 20.000 jobs doivent disparaître. En effet, l’augmentation de la productivité ne mènerait pas à une augmentation de la production totale, vu la surproduction du marché-automobile.

    Les économies voulues par la direction de Volkswagen ne sont pas une conséquence directe d’une mauvaise situation dans laquelle la société se trouve. L’année précédente, sur le plan international, VW a fait un bénéfice de 1,12 milliard d’euros, ce qui est presque le double de l’année précédentes (693 millions). Une hausse du bénéfice est attendue en 2006 également. En Allemagne, on ne compte toutefois aucun bénéfice. Apparemment les voyages-cadeaux de la direction et la corruption assez claire des directions syndicales sont comprises dans le budget. Mais si la société veut épargner, on cible de nouveau en premier lieu les conditions de travail des ouvriers. En travaillant plus longtemps (mais pour le même salaire), les profits peuvent augmenter.

    L’annonce de VW de faire des économies sur le dos des employés a fait augmenter les actions de la société. Le jour suivant l’annone, les actions avaient augmenté de 7,43%. Un grand nombre de jobs disparaîtraient « naturellement » par les retraites ou la fin des contrats à durée déterminée. Mais le risque d’un licenciement direct reste pour environ 6.000 employés.

    En Allemagne, VW a conclu une convention avec les syndicats dans laquelle la sécurité des emplois est garantie. De plus, le climat social dans le pays n’est pas favorable au patronat avec de nouveaux mouvements de grèves et la protestation des travailleurs qui augmente. C’est pour cela que l’attention des directions va vers d’autres sites, notamment VW-Forest. Les syndicats ont réagi de manière assez limitée. La FTGB a indiqué qu’un grand patron avait déclaré qu’aucune usine ne serait fermée. La direction bruxelloise nierait un risque de fermeture. Une réaction docile renforce naturellement les possibilités pour la direction pour passer aux économies sans troubles. Cela peut jouer clairement un rôle lors de la décision de la direction.

    Nous avons besoin de syndicats prêts à organiser la résistance contre chaque plan d’ économies, ainsi qu’à chaque menace de fermeture. Il sera important qu’ une résistance de tous les ouvriers soit organisée. Cela souligne du reste la folie d’une scission possible de laFGTB-Metal. A VW-Forest des francophones et des Néerlandophones travaillent ensemble. Ils sont membres du même syndicat pour le moment. Une scission de la centrale du Métal aurait à VW Forest des conséquences désastreuses.

  • Volkswagen. Pourquoi faire des sacrifices? Pour que les patrons puissent frauder !

    Depuis quelques semaines, on annonce régulièrement que Volkswagen Forest est menacé de fermeture. Devons-nous prendre au sérieux ces menaces? Ou la direction veut-elle seulement faire pression sur les syndicats pour les négociations sur les conventions collectives ? Le dirigeant Bernard prétend qu’il n’est pas question de fermeture. Les syndicats expriment leur confiance en la direction. Il est possible que la direction veule simplement faire pression.

    Tract du MAS

    La surproduction dans le secteur automobile est cependant un fait. Si la direction lance une idée, alors il s’agit en même temps d’un test. Si elle a l’impression que les syndicats restent dociles et qu’une fermeture ne demandera pas trop d’efforts, elle pourrait changer rapidement d’idée
 Renault Vilvoorde faisait partie des succursales les plus productives. Il y a quelques années, les syndicats avaient déjà accepté des journées de travail de 9 heures. Cette entreprise n’a pourtant pas été sauvée, au contraire, au moment où il était nécessaire de fermer une usine quelque part, Vilvoorde est arrivé immédiatement sur la table. La direction savait que là, la résistance resterait limitée. Les syndicats devraient tirer les leçons de cette défaite: quand tu montres les dents, on y regarde à deux fois avant de t’attaquer, mais si tu t’écrases avant même que la lutte ait commencé, tu te fais très vite marcher dessus.

    La direction tente évidemment de faire pression sur les syndicats pour leur faire accepter plus de concessions lors des négociations. Il est question d’une réduction du temps de travail et d’un déplacement de l’équipe du week-end en semaine. La tentative de la direction de neutraliser les 4,3% d’augmentation de salaire qui étaient prévus dans la convention collective nationale s’est heurtée à un ‘Non’ franc et massif des syndicats. Ils refusent de créer un précédent en réduisant à néant cette convention collective nationale. Ce qui ressort des négociations, c’est qu’à Forest, on a clairement le couteau sous la gorge; on est obligé d’être au moins aussi productifs que nos collègues allemands si on veut garder notre emploi!

    En Allemagne, les syndicats ont donné leur accord pour un gel des salaires jusqu’en 2007 et pour l’introduction de l’annualisation du temps de travail, par laquelle les travailleurs peuvent travailler jusqu’à 400 heures de plus que sous le rythme normal. Nous devons accepter des réductions parce que la direction veut économiser 10 milliards d’euros. En 2008, ils veulent atteindre 4 milliards d’euros de profits, profits qui disparaissent dans les poches des actionnaires et dans celles de la direction du groupe VW, puisque celle-ci fraude depuis des années. Des entreprises fictives ont été créées pour placer les profits. Hartz, le directeur du personnel de VW et ami personnel de Schröder, a déjà démissionné. Schröder a donné son soutien complet à son ami Hartz qui est le créateur du fameux plan social portant son nom, un plan qui pousse des centaines de milliers de chômeurs dans la pauvreté et qui force les chômeuses à accepter des « emplois »â€Šde prostituées. Payé par le syndicat IG Metall, Volkert, le secrétaire du Conseil d’entreprise, est aussi un voleur. Peters, le président d’IG Metall, aurait été au courant de ces scandales. Des sources chez VW disent que le Conseil d’entreprise (et donc aussi les délégués syndicaux) étaient achetés déjà depuis 10 ans par des voyages au bout du monde et des prostituées de luxe pour « avaler les mesures difficiles et garantir la paix sociale ».

    Que les politiciens (y compris les sociaux-démocrates, les chrétiens-démocrates et les verts) remplissent leurs poches sur notre compte, cela ne nous étonne plus. La direction syndicale, à la botte des politiciens, participe évidemment à ces pratiques. Cette direction est payée par nos cotisations et pour défendre nos intérêts. Nous ne devons pas pour autant délaisser les syndicats après de tels scandales: les syndicats sont à nous ! Tout ceci met de nouveau en avant la nécessité de syndicats démocratiques. Des assemblées générales des membres doivent être organisées sur les lieux de travail, pendant les heures de travail, pour que les travailleurs puissent exercer un contrôle sur les élus et les révoquer si c’est nécessaire. Les permanents syndicaux ne peuvent gagner plus que les travailleurs qui les ont élus: c’est le seul moyen d’empêcher qu’ils perdent le contact avec les vraies conditions de vie des travailleurs et de leur famille.

    Il n’y a pas seulement des restructurations et des licenciements chez VW ou dans le secteur automobile en général, mais aussi dans d’autres secteurs car, partout, le but est de maximaliser le taux de profit. Seuls des syndicats démocratiques peuvent permettre aux membres, aux militants et aux délégués d’avoir des outils de lutte efficace pour lutter contre les attaques néolibérales sur nos acquis. Cette lutte doit être menée main dans la main avec les travailleurs des autres succursales et des autres secteurs. A la place de la ‘cogestion’ avec le patronat, il est nécessaire de résister sur le plan international pour des syndicats combatifs et démocratiques.

    Nos revendications

    – Aucun licenciement, luttons pour chaque emploi !

    – Contre le chômage massif; réduction du temps de travail sans perte de salaire et avec embauches compensatoires !

    – Publication des livres de comptes ! Les travailleurs doivent avoir accès aux chiffres de la comptabilité pour savoir où sont partis les profits de ces dernières années

    – Nationalisation sous contrôle ouvrier et autogestion de chaque entreprise qui menace de licenciement ou de fermeture ! Ce sont les travailleurs qui créent les richesses; des régions entières sont dépendantes de quelques entreprises. Les décisions sur l’utilisation de ces richesses ne peuvent être dépendantes de la dictature du profit mais doivent être décidées démocratiquement dans l’intérêt des travailleurs et de la communauté.

  • VW-Forest menacĂ©e de fermeture?

    Cet été chez Volkswagen à Forest, les travailleurs ont appris qu’il était possible que l’entreprise ferme ses portes. Il n’est pas exclu que cette annonce soit destinée à mettre la pression sur les négociations pour la nouvelle Convention Collective de Travail. Mais la surproduction dans le secteur automobile est une réalité : sur le plan mondial, seulement 75% de la capacité de production totale est utilisée. Lancer l’idée d’une possible fermeture est de plus un test pour les syndicats: en cas de réaction timide, on peut plus facilement passer à une fermeture efficace.

    En outre, la pression sert à s’attaquer aux conditions de travail et de salaire. En Allemagne par exemple, les syndicats ont signé un accord qui prévoit un gel des salaires jusqu’en 2007 et l’introduction d’une annualisation des heures de travail permettant de répartir les heures sur une année, et donc de travailler par exemple certaines semaines jusqu’à soixantes heures, et d’autres vingt… Cela se répercute aussi sur les constructeurs belges, même si les coûts du travail représentent seulement 4 à 5% de la totalité des coûts d’assemblage.

    Chez VW à Forest la direction veut renforcer la flexibilité. Il fut d’abord annoncé que l’équipe du weekend devrait disparaître, mais cette équipe régule les hausses et les baisses de la production. Les syndicats ont alors décidé de réduire le temps de travail afin de répartir les coupes d’austérité sur tous les travailleurs. La direction avait enfin proposé une semaine de 32 heures avec 8% de perte de salaire. Mais sur base annuelle donc le nombre d’heures de travail effectif resteront les mêmes. A côté de cela, on discute maintenant de l’application d’une CCT dans le secteur métallurgique qui prévoirait une ‘hausse de salaire” de 4,3%. Les producteurs automobiles ont proposé que les salaires diminuent de 10 à 12% d’ici 2010. Maintenant on veut neutraliser la hausse de salaire en ne rémunérant plus les pauses ou en supprimant les journées de congé supplémentaires pour les travailleurs âgés.

    Grâce aux cadeaux accordés par le gouvernement (les charges patronales sur le travail en équipe ont été réduites de 2,5% et on propose maintenant de continuer la réduction sur les impôts de 8,5%), les patrons ont réalisé des profits records. En 2004, le groupe VW a réalisé un profit de 2,01 milliards d’euros. L’entreprise vise encore à augmenter ses profits pour atteindre les 4 milliards en 2008. Elle souhaite donc réduire les coûts de 10 milliards d’euros.

    Le profit disparaît dans les poches des actionnaires, ainsi que dans celles de la direction. Il a été révélé qu’au sommet du groupe de VW, l’argent disparaît souvent, à travers des entreprises fictives. On a aussi découvert que l’argent a été utilisé pour la corruption des représentants syndicaux haut placés, le secrétaire du conseil d’entreprise en Allemagne recevrait ainsi depuis une dizaine d’années de l’argent pour des voyages luxueux et des prostituées de luxe.

    Pour combattre ces abus, on a urgemment besoin de syndicats démocratiques avec des assemblées générales du personnel pendant les heures de travail afin que les membres puissent exercer un contrôle sur les élus et les démettre si nécessaire. Des syndicats combatifs et démocratiques sont nécessaires face à la volonté de coupes d’austérité et de fermeture de la part de la direction de VW!

  • Luttons ensemble pour l’emploi

    19 mars: Marche des Jeunes pour l’Emploi

    CES DERNIÈRES SEMAINES, des actions ont été menées notamment à La Poste, à la STIB, dans les Hautes Écoles, dans le secteur non marchand, chez DHL et Général Motors (Opel): des actions contre les menaces de licenciements, de flexibilité accrue et contre la détérioration des conditions de travail et de rémunération. Alors que le chômage frise de nouveaux sommets (pour le moment 9,08 % en Flandre, 18,9 % en Wallonie et 21,9 % à Bruxelles) le rythme de travail devient de plus en plus intense.

    Geert Cool

    Il faut résister! Les secteurs où des luttes sont engagées montrent la voie. La lutte des travailleurs d’Opel à Bochum (Allemagne) est un excellent exemple. Contre la politique de division menée par General Motors (qui a annoncé la suppression de 12.000 emplois en Europe) les travailleurs de Bochum sont partis en grève en refusant toute réduction de l’emploi non seulement à Bochum, mais aussi ailleurs. Il est important d’empêcher que la direction ne dresse les uns contre les autres les travailleurs des différentes usines pour les forcer à faire des concessions.

    A Bochum, les travailleurs ont de plus organisé une manifestation qui a mobilisé la population de la ville et les travailleurs d’autres secteurs.

    La manière dont la lutte des travailleurs de Bochum fut menée est remarquable. Les travailleurs et délégués de base sont partis en grève, et la direction syndicale a dû suivre. En même-temps la grève a commencé à avoir ses effets dans les autres divisions de General Motors qui sont à l’arrêt faute de pièces. Le véritable rapport de force viendra des travailleurs. Hélas, la direction syndicale a annoncé la fin de la grève et a appelé chacun à reprendre le travail.

    La fin de la grève à Bochum annonce aussi l’amorce d’une offensive patronale. Dès la reprise du travail, la direction de GM a essayé de licencier des délégués syndicaux pour casser la résistance.

    Dans la société capitaliste toute la production est organisée en vue de faire du profit. Les propriétaires des entreprises visent la maximalisation de celui-ci. Jan Coene, l’ancien directeur général de Picanol vient encore de le montrer. Pour assurer les gains des actionnaires, les travailleurs sont mis sous pression afin de limiter les revendications salariales. En même temps, ce top manager rafle d’un coup 22 millions d’euros pour avoir occupé ce poste pendant trois ans et demi! Et c’est ce type de personnage qui veut convaincre les travailleurs que les coûts salariaux sont trop élevés!

    Pour aller contre cette logique il faut mener la lutte tous ensemble. On ne gagnera pas la bataille bureau de poste par bureau de poste, secteur par secteur,… En outre, il faut aussi forger des liens avec les chômeurs, les lycéens et les étudiants (dont l’avenir est menacé par des plans d’austérité dans l’enseignement). Les travailleurs, les chômeurs et leurs enfants ont les mêmes intérêts à défendre. La chasse aux chômeurs qui pousse ceux-ci à accepter n’importe quel emploi à n’importe quel salaire va mettre sous pression l’ensemble des salaires.

    C’est pourquoi Résistance Internationale a pris l’initiative d’organiser avec les organisations de jeunes des syndicats une Marche des Jeunes pour l’Emploi, le 19 mars 2005 à Bruxelles. Pour faire de cette Marche un succès nous appelons à la constitution de comités locaux dans les quartiers, les écoles et les entreprises.

    Soutenez notre campagne de mobilisation pour le 19 mars et rejoignez-nous!

  • VW: Quand il pleut Ă  Wolfsburg, il bruine Ă  Forest

    A Wolfsburg (Allemagne) des négociations sont en cours entre la direction de Volkswagen et le syndicat IG Metall pour le nouvelle convention collective. Avant l’ouverture de négociations le directeur financier du groupe, Hans Dieter Poetsch, a avancé que si les exigences de la direction n’était pas rencontrées plus de 30.000 emplois sur 174.000 pourraient disparaître chez VW Allemagne.

    Karel Mortier

    C’est la même stratégie de chantage utilisée cette année chez le concurrent Daimler Chrysler. L’IG Metall avait alors accepté un plan d’austérité de 500 millions d’euros et plus de flexibilité en échange d’une promesse de garantie d’emploi pour quelques années. Chez Siemens aussi la direction est parvenue à imposer le retour aux 40 heures sans hausse de salaire. Peter Hartz, le directeur du personnel de Volkswagen et à la fois démolisseur de l’Etat providence en Allemagne affirme non seulement que les allocations doivent baisser pour contraindre les chômeurs à accepter n’importe quel emploi, mais aussi que ceux qui ont un emploi doivent travailler plus pour moins d’argent pour sauvegarder l’emploi.

    A l’usine de VW de Forest la direction entend aussi imposer l’austérité. Au cours des prochaines années, la production devra croître et les coûts baisser dans le cadre de ForMotion, un nouveau plan d’austérité de VW. La direction de VW Forest veut notamment réduire l’équipe de weekend et produire plus de véhicules par travailleur. Voilà qui présage une hausse des cadences, de la précarité de l’emploi et du stress chez les ouvriers.

    Volkswagen a réalisé en 2003 plus de 1,12 milliard d’euros de bénéfice (2,6 milliards d’euros en 2002). Mais ce n’est apparemment pas assez pour les actionnaires. D’ici 2001 Volkswagen veut à l’échelle mondiale réduire de 30% (2 milliards d’euros) les coûts salariaux. Le plan ForMotion doit rapporter (aux actionnaires) 2 milliards d’euros au cours des deux prochaines années.

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