Category: National

  • 13 juin: VOTONS CONTRE LA RÉGRESSION SOCIALE

    5 juin : Manifestons contre l’Europe des patrons!

    LE 5 JUIN, la Confédération européenne des Syndicats (à laquelle sont affiliées la FGTB et la CSC) manifestera contre le projet de directive de Bolkestein. Cette directive permettrait, si elle devait être adoptée, d’appliquer les bas salaires et les mauvaises conditions de travail existant dans les 10 nouveaux pays qui viennent d’adhérer à l’Europe des 25 à tous les états-membres. Sous le slogan « Notre Europe – l’Europe c’est nous! », la CES veut envoyer un message au parlement européen qui sera élu le 13 juin. La FGTB et la CSC appellent le gouvernement belge à rejeter le projet au Conseil des ministres européens.

    Anja Deschoemacker

    Le MAS appelle à participer à cette manifestation. Si la directive Bolkestein passe, un maçon polonais ou une nettoyeuse slovène pourront travailler légalement en Belgique à des conditions plus mauvaises que leurs collègues belges. Les entreprises de service pourront employer des travailleurs étrangers aux salaires et aux conditions de travail de leur pays d’origine.

    Tous les services publics, y compris les soins de santé, vont être encore plus détricotés. La directive considère toute subvention publique comme une «distorsion de concurrence». Il faut bloquer cette directive! On n’y arrivera qu’en faisant pression le plus massivement possible et en montrant notre détermination. C’est ainsi que la résistance internationale des dockers a pu porter un coup d’arrêt à la libéralisation des services portuaires. La directive Bolkestein réduirait la victoire des dockers à néant.

    Bolkestein partage le même credo que Verhofstadt: tant que le marché est «libre», tout ira bien. Et Frank Vandenbroucke ne pense pas autrement lorsqu’il dit qu’il faut assouplir la réglementation du travail car elle est un frein à l’embauche. Cela fait déjà des décennies que la social-démocratie, les chrétiens-démocrates et les libéraux écornent ces acquis. Le résultat est là: la hausse de la pauvreté et du chômage va de pair avec la réduction des droits des travailleurs. Jamais le fossé entre riches et pauvres n’avait été aussi grand dans notre pays.

    Nombre de travailleurs voteront sans doute le 13 juin pour le PS en espérant ainsi «limiter les dégâts» et donner moins de poids à la droite. Mais dans les faits tous les grands partis sont d’accord de mener après les élections une offensive générale contre les services publics (privatisation de la SNCB et de La Poste), contre la sécurité sociale (dans les allocations de chômage, les pensions et les soins de santé) et contre la réglementation du travail (à cet égard, le nouvel accord dans le secteur de la construction, qui réintroduit la journée des 10 heures, doit servir de précédent). Et dans cette perspective d’offensive contre les travailleurs, plus le score électoral du PS sera élevé, plus il aura de poids pour museler la FGTB.

    Manifestons avec le secteur non-marchand le 3 juin! Manifestons avec la CES le 5 juin! soutenons les grèves spontanées à La Poste contre Géoroute! Construisons un nouvel instrument pour donner un prolongement politique à ces luttes!

    Ce nouveau parti des travailleurs ne tombera pas du ciel. Manifestons, résistons, mais ne sous-estimons pas l’importance de construire un instrument politique qui défende un programme de lutte, de solidarité et de socialisme. Votez pour la liste du MAS! Rejoignez-nous!

  • Appel commun du CDF, MAS, PTB et RWF: Un engagement commun pour les libertés politiques et la démocratie

    Face aux multiples obstacles dressés par le pouvoir à l’égard des petites listes lors de la campagne électorale, le CDF, le MAS, le PTB+ et le RWF ont tenu une conférence de presse et ont exposé une série de revendications pour modifier la législation électorale et d’autres mesures pour garantir plus de droits démocratiques. Ces propositions portent sur:

    – la récolte de signatures de parrainage,

    – le dépôt des listes de candidats et les possibilités de recours,

    – le tirage au sort des numéros de liste,

    – l’accès aux médias de service public,

    – les subsides sur base des voix obtenues,

    – le seuil électoral de 5%,

    – la publication de textes légaux à le dernière minute.

    Cette démarche commune est assez exceptionnelle dans la mesure où elle émane de formations politiques démocratiques aux programmes forts différents, voire antagonistes. Elle s’explique par l’acharnement avec lequel les partis traditionnels (MR, PS, CDH, Ecolo) entendent réduire au silence toute voix de l’opposition.

    29-05-2004

    Partageant une expérience politique qui, dans le respect de nos divergences respectives, nous confronte à un ensemble de verrous et d’obstacles légaux, et en particulier ceux que nous avons rencontré à la mi-avril, à Namur, lors de la présentation de nos listes européennes auprès du Bureau principal de collège,

    Estimant que ceux-ci nous mettent en situation discriminatoire par rapport aux partis en place,

    Considérant que la démocratie ne peut survivre sans l.apport d’initiatives et d’idées neuves et qu’il importe de mobiliser l’opinion publique sur le strict respect des principes de liberté et d’égalité dans l’exercice des droits politiques et électoraux, aujourd’hui altérés et donc menacés,

    Nous, représentants de quatre formations démocratiques, lançons un appel commun pour la défense des libertés politiques.

    Cet appel sera adressé aux Présidents des Assemblées législatives, au Premier Ministre, au Ministre de l’Intérieur, et aux Ministres-Présidents des gouvernements régionaux et communautaires.

    Il sera communiqué à la presse.

    Propositions en vue de modifier la législation électorale et autres mesures à prendre pour garantir l’égalité des droits.

    1. Récolte de signatures d’électeurs en vue de la présentation de listes

    S’il n’est pas anormal qu’un nouveau parti soit obligé d’être soutenu par un certain nombre de citoyens pour pouvoir présenter des listes aux élections, cette règle doit cependant se concevoir en fonction de sa finalité, et non en vue d’étouffer indirectement les nouvelles initiatives crédibles et nécessaires au débat d’idées. L’objectif ne devrait en effet pas être la neutralisation de toute concurrence potentielle pour les partis en place. Dans cette optique, il n’y a aucun sens à demander cette récolte de signatures de manière répétitive, d’une année à l’autre, à des partis ou mouvements politiques qui se sont déjà soumis à cette obligation.

    Proposition : modifier la législation électorale de telle sorte que cinq mille signatures d’électeurs soient requises pour la présentation de listes et réputées valables pour un terme de cinq années consécutives.

    2. Absence de recours

    Il est inadmissible que les bureaux électoraux aient compétence pour prendre unilatéralement, et hors de toute possibilité de recours (autre que portant sur la seule éligibilité des candidats), la décision d’accepter ou de refuser une liste. Une telle décision engage en effet un droit politique fondamental.

    Proposition : prévoir dans la législation une possibilité d’appel dans les trois jours contre les décisions de refus de listes prises par les bureaux électoraux. Ce recours devrait pouvoir être introduit auprès de la Cour d’appel du ressort concerné et être traité avant le tirage au sort des numéros de listes.

    3. Présentation des listes par des électeurs signataires

    Non interférence dans leur composition et véritable signification.

    Discrimination en matière de délais.

    Les avatars rencontrés lors du dépôt de nos listes européennes sont révélateurs. Le Bureau principal de collège de Namur a reconnu lui-même que la législation électorale était peu claire, mais a avalisé une interprétation restrictive, et selon nous tendancieuse, en vertu de laquelle les électeurs signataires devaient avoir connaissance de la composition complète de la liste avant d’en signer la présentation et la liste devrait, le cas échéant, en apporter les preuves. Cette interprétation crée un nouvel obstacle et n’a aucun sens. Les électeurs ne comprennent d’ailleurs nullement que leur signature implique une quelconque approbation de leur part sur la composition même de la liste. Ce qu’ils comprennent par contre, c’est qu’il leur est demandé de marquer accord pour que tel ou tel parti ou mouvement politique puisse présenter une liste aux élections, sachant que leur signature n’emporte aucun adhésion personnelle à ce parti ou mouvement. En outre, cette interprétation contraire au sens commun crée une discrimination entre les partis représentés au Parlement et ceux qui ne le sont pas. Pour ceux-ci, en effet, les listes doivent être complètes un ou deux mois avant les autres, sans pouvoir être sujettes à aucune modification. De facto, les délais pour la composition des listes ne sont pas les mêmes pour les uns et pour les autres. Il s’agit d’une discrimination de plus.

    Proposition : modifier la législation, et plus particulièrement l’article 21 de la loi du 23 mars 1989, en précisant clairement que les électeurs signataires ne présentent pas eux-mêmes une liste, mais marquent accord pour que tel ou tel parti ou mouvement politique puisse présenter une liste aux électeurs.

    4. Système hybride de tirage au sort des numéros de listes

    D’une circulaire de l’Intérieur, émise le 12 avril de cette année, il ressortait qu’à la différence des partis en place dont le numéro national attribué vaut pour toutes les listes, européenne et régionales, les autres partis devaient faire l’objet d’un tirage au sort séparé par arrondissement électoral. Cette règle, différente de celle de l’an dernier où les numéros des listes Sénat avaient été systématiquement étendus aux listes Chambre, ne se justifiait nullement pour les partis qui présentent des listes aussi bien à l’Europe que dans les différentes circonscriptions régionales. Elle crée une confusion et une discrimination supplémentaire, et inutilement vexatoire, sans compter les coûts additionnels qui en résultent pour les tracts et affiches affublés de numéros différents selon les circonscriptions électorales (14 circonscriptions francophones). Heureusement, sur notre insistance, les numéros européens ont été étendus aux listes régionales en Wallonie par des bureaux électoraux qui se sont montrés compréhensifs et cohérents.

    Tel ne fut cependant pas le cas à Bruxelles où le bureau s.est réfugié derrière des motifs de forme.

    Par ailleurs, rien ne justifie que le tirage au sort des numéros pour les partis représentés dans les assemblées se fasse avant le dépôt de leurs listes, et celui des autres listes après.

    Proposition : effectuer un premier tirage au sort des numéros, commun aux listes représentées dans les assemblées et aux listes qui ne sont pas représentées, mais qui sont présentes dans toutes les circonscriptions. Effectuer un second tirage pour les listes qui ne sont pas présentes partout. Les numéros attribués lors du premier tirage seraient les mêmes pour tous les scrutins (par exemple Chambre et Sénat, Europe et Régions).

    5. Accès inégal aux médias de service public

    Ces médias sont financés par les contribuables. Il serait donc souhaitable qu’ils tiennent compte de l’ensemble des opinions publiques et politiques, majoritaires ou minoritaires, qui s’expriment dans le champ démocratique. Dans cette optique, l’ensemble des partis qui présentent des listes partout, qu’ils soient ou non représentés dans les assemblées, devraient pouvoir y accéder. La RTBF a récemment décidé d’accorder un tribune électorale de deux minutes aux « petits » partis qui en feraient la demande, mais au prix de 2 500 euros (lorsque la RTBF elle-même réalise la tribune). Ce montant est exorbitant pour ces partis qui, rappelons-le, n’émargent à aucun subside public. En outre, le temps d’antenne accordé (deux minutes) est très court, trop court si l’on prend en considération le temps offert aux partis en place, dans le cadre non seulement de tribunes électorales, mais aussi des nombreux débats auxquels ils sont seuls à être invités. Or, on sait que plus de 60 % des électeurs reconnaissent avoir été influencés dans leurs choix tout particulièrement par les médias audio-visuels. Les temps d’antenne accordés ne respectent même pas le rapport des voix obtenues lors des scrutins antérieurs.

    Proposition : prévoir un dispositif strictement respectueux de l’égalité de traitement (non dépendant du nombre de voix obtenues lors du scrutin antérieur, et qu’il y ait ou non des élus sortants) pour l’octroi des tribunes politiques et électorales, de même que la gratuité de la production par les médias de service public.

    6. Discrimination financière

    Depuis quelques années, les partis représentés à la Chambre ou au Sénat bénéficient de subsides de l’État. Ces subsides sont accordés annuellement, sur base à la fois d’un forfait et du nombre de voix obtenues. Ils portent sur plusieurs millions d’euros et sont donc loin d’être négligeables. Ils permettent de couvrir les frais d’implantation (immeuble occupé) et de fonctionnement (salaires du personnel rémunéré, services d’études, secrétariat, réseau d’ordinateurs, mobilier de bureau, photocopieuses, téléphone…) du parti concerné. Par ailleurs, lors de chaque élection, ces mêmes partis perçoivent une enveloppe spéciale additionnelle destinée à les indemniser des frais engagés dans la campagne électorale. Ceci, sans compter les interventions financières de chaque assemblée parlementaire au profit des groupes politiques qui y sont représentés. Et tout ceci est payé par l’argent du contribuable, qu’il soit ou non électeur de ces partis en place. A l’inverse, les formations politiques non représentées ne bénéficient d’aucune subsidiation. Cette situation discriminatoire ne se justifie pas lorsque ces formations ont obtenu des voix lors de scrutins antérieurs. Elle aggrave leur handicap relatif, dans la mesure où ces formations politiques ne peuvent s’appuyer sur aucune infrastructure, sur aucune personne rémunérée, sur aucun secrétariat, service d’études, etc. devant supporter tous leurs frais sur leurs seuls membres cotisants.

    7. Seuil d éligibilité de 5 %

    Même si d’autres pays l’ont adopté, le seuil d’éligibilité est une entorse manifeste au principe de la proportionnalité et une mesure dont l’effet vise à décourager les initiatives nouvelles dans le champ démocratique. Or, une démocratie a besoin de renouvellement, de débats d’idées et d’opinions, de diversité et de changement. Pour la Région de Bruxelles-Capitale, la conséquence de ce seuil sera que là où il fallait 6 000 voix pour obtenir un élu, il en faudra dorénavant près de 20 000. Le seuil d’éligibilité vise surtout à consolider les partis en place et à leur éviter toute concurrence sur les marges.

    Proposition : abolir le seuil d’éligibilité, anti-démocratique et discriminatoire.

    8. Circulaires tardives

    La règle des 5 % a été adoptée trois mois avant les élections, alors qu’une directive européenne exige que la législation électorale ne soit pas modifiée dans l’année même des élections. Par ailleurs, l’arrêté royal et les circulaires pour l’organisation des élections du 13 juin ont été pris et publiés à la mi-avril ! Soit quelques jours seulement avant le dépôt des listes ! Cette manière de procéder n’est pas acceptable.

    Proposition : exiger que l’ensemble des dispositions électorales soient définitivement arrêtées au moins six mois avant le jour du scrutin.

    Bruxelles, le 27 mai 2004

    Benoît Veldekens (CDF)

    Guy Van Sinoy (MAS)

    David Pestieau (PTB+)

    Paul-Henry Gendebien (RWF)

  • La bande des quatre réclame une véritable égalité des chances par rapport aux “grands” partis en place.

    Elle fait 8 propositions pour rétablir l’équité électorale.

    L’union sacrée qui s’est formée jeudi dans l’arrière-salle d’un bistrot bruxellois constitue une alliance pour le moins détonante. Cette coalition pratiquement contre-nature – elle se compose du Mouvement pour une alternative socialiste (Mas), du Parti du travail de Belgique (PTB), du Rassemblement Wallonie France et des Chrétiens démocrates francophones (CDF) – est née d’une mauvaise expérience commune: celle d’avoir fait les frais de leur statut de "petite formation politique" dans le processus électoral." De quoi transcender nos différences pour s’aligner derrière une ligne de défense commune ", a ainsi expliqué Benoît Veldekens, président du CDF. La bande des quatre lance donc un "appel commun pour la démocratie et les libertés politiques" qu’elle soumettra à des personnalités politiques. Ce manifeste comporte 8 propositions visant à faire sauter nombre d’obstacles légaux en matière électorale et à "mettre un terme à une situation discriminatoire par rapport aux partis en place".

    Les quatre formations proposent ainsi que l’exercice de collecte des 5000 signatures nécessaires au dépôt d’une liste soit valable pour 5 ans. "Cela éviterait de devoir renouveler l’opération à chaque scrutin. Nous ne contestons pas le principe, mais il s’agit d’une débauche d’énergie importante pour nous dès lors que les scrutins sont multiples et peuvent provoquer d’autres élections anticipées", a souligné David Pestiau, porte-parole du PTB. Dans le même ordre idée, les petits partis souhaiteraient, par exemple, une possibilité de recours administratif contre les décisions des bureaux électoraux. Outre la levée d’obstacles dans la présentation des listes, les quatre en appellent également à "à un accès réel aux médias de service public, à un meilleur financement public des partis et à la suppression du seuil antidémocratique des 5 pc".

    "Ce n’est quand même pas normal que pour pouvoir disposer d’une tribune électorale de 2 minutes sur des médias financés par le contribuable, il faille débourser 2.500 €. C’est un montant exorbitant pour de petites formations qui ne disposent par ailleurs pas de financements publics", note Guy Van Sinoy, porte-parole du Mas. Et de proposer un dispositif plus respectueux de l’égalité de traitement pour l’octroi des tribunes politiques et électorales. Les quatre rappellent aussi que seuls les partis représentés à la Chambre et au Sénat bénéficient de subsides de l’État auxquels s’ajoute une enveloppe additionnelle destinée à indemniser les frais engagés dans la campagne électorale. "Et tout ceci est payé par l’argent du contribuable, qu’il soit ou non électeur de ces partis en place, comme le Vlaams Blok par exemple… Par contre, les formations non représentées mais qui ont obtenu des voix lors de scrutins antérieurs n’ont droit à rien", souligne Paul-Henri Gendebien, président du RWF. Enfin, les quatre veulent que l’on abolisse le seuil d’éligibilité de 5 pc, "antidémocratique et discriminatoire. En Région bruxelloise, là ou il fallait 6000 voix pour obtenir un élu, il en faut dorénavant 20.000".

    <font size=1>© La Libre Belgique 2004

  • Travailleurs cherchent opposition. Si pas sérieux, s’abstenir!

    Travailleurs cherchent opposition.

    Thierry Pierret

    PS: une opposition de gauche dans le gouvernement?

    De tous les partis de la coalition violette, c’est le seul qui tire son épingle du jeu. Les sondages le pointent à la hausse en Wallonie comme à Bruxelles. En Wallonie, il frôle la barre des 40%. A Bruxelles, il pourrait ravir la première place au MR. Les déboires du MR ne suffisent pas à expliquer cette progression du PS.

    En Flandre, la chute annoncée des libéraux ne profite d’ailleurs pas au SP.a. Alors, comment expliquer ce qui peut sembler une aberration? En fait, le PS est perçu par nombre de travailleurs et d’allocataires sociaux comme une opposition de gauche au sein du gouvernement.

    Laurette Onkelinx, Vice-première PS, ne s’est-elle pas rudement accrochée avec le Ministre SP.a Frank Vandenbroucke sur le dossier des titres-services? Philippe Courard, le Ministre wallon de l’Emploi, ne s’est-il pas opposé aux velléités du même Vandenbroucke de mettre les données du FOREm à la disposition de l’ONEm pour faciliter la traque des chômeurs?

    Le groupe MR du Parlement Bruxellois ne reproche-t-il pas à Alain Hutchinson, le Ministre PS du Logement, d’être «le Ministre du Logement social»? Il faut pourtant relever que cette opposition du PS est largement de façade. Dans les dossiers ci-dessus comme dans bien d’autres, le PS a finalement cédé sur l’essentiel. Philippe Moureaux, le Vice- Président du PS, a beau traiter Didier Reynders de «Ministre des banquiers et des rupins», le PS n’en a pas moins souscrit à son projet d’amnistie fiscale.

    A l’instar du PS français aux régionales de mars, le PS belge francophone gagne par défaut. Par défaut d’une réelle opposition de gauche qui organise la résistance contre la politique antisociale dans les entreprises, les quartiers, les écoles. Par défaut d’un nouveau parti des travailleurs qui redonnerait au monde du travail ce prolongement politique que la social-démocratie a définitivement cessé d’être. La «participopposition» du PS peut sans doute faire illusion en période d’austérité «douce». Il en sera tout autrement après les élections, lorsque le gouvernement s’attaquera pour de bon à la dérégulation du marché du travail.

    CDH: le «syndicat des gens»?

    Alors que le CD&V a le vent en poupe du côté flamand, le CDH stagne et peine à trouver ses marques. L’ex-PSC a perdu sa position d’instrument principal de la bourgeoisie. Qu’à cela ne tienne, le CDH sera désormais le «syndicat des gens» à en croire sa présidente Joëlle Milquet. Lors des premières manifestations du secteur non-marchand, Joëlle Milquet a pourtant reproché au gouvernement… d’avoir «suscité des attentes irréalistes chez les gens». Ce syndicat des gens a furieusement tendance à copier les pires travers de la bureaucratie syndicale.

    Joëlle Milquet dénonce, non sans raison, les trucs et ficelles du gouvernement pour boucler le budget. Mais c’est pour signifier qu’il faudra prendre des mesures structurelles pour assainir les finances publiques. Le CDH se profile ainsi comme un partenaire responsable dans le prochain gouvernement, sur lequel on pourra compter pour appliquer la politique de régression sociale. Ce programme néo-libéral est nappé d’un «nouvel humanisme» qui charrie pêle-mêle qualité de la vie, «post matérialisme » et retour à l’ordre moral. Joëlle Milquet a biffé toute référence à la religion, mais elle a gardé l’opium du peuple.

    Ecolo: planter un Olivier?

    Dans les derniers sondages, Ecolo remonte à 7,1%, soit son score du 18 mai 2003 qui était pourtant une défaite historique. Le parti joue sa survie, car un nouvel échec électoral signifierait le début de la fin. Ecolo est toujours au pouvoir à la Région wallonne et à la Communauté française. Le bilan de ses ministres n’y est guère brillant. Par exemple, le plan «Cigogne» du Ministre Ecolo de l’Enfance, Jean-Marc Nollet, qui consent d’importantes déductibilités fiscales pour la création de crèches d’entreprise.

    On aurait mieux fait d’utiliser cet argent pour créer des crèches publiques accessibles à tous. Ecolo place tous ses espoirs dans un changement de coalition au Fédéral et à la Région bruxelloise. Il se verrait bien former une coalition «de gauche» – l’Olivier – avec le PS et le CDH. Mais le positionnement du CDH – et plus encore du CD&V – ne laisse guère planer de doute sur ce que serait la politique d’un tel Olivier.

    FN: l’extrême-droite la plus bête du monde

    Les sondages attribuent 8,4% au FN qui devancerait Ecolo. Pourtant, le FN ne fait pratiquement pas campagne. Ses élus n’inter viennent jamais dans les assemblées ni dans les quar tiers. Leurs électeurs ne les connaissent donc pas et votent pour le sigle qu’ils assimilent à Le Pen. Cela démontre le potentiel qui existe pour l’extrême droite en Wallonie où des régions entières sont sinistrées sur les plans économique et social. Ce potentiel reste largement inexploité à cause de l’incompétence des dirigeants du FN. D’où l’urgence de construire une alternative de gauche crédible pour donner un relais politique utile à la colère qui s’exprime aujourd’hui par le vote d’extrême droite.

  • Elections du 13 juin. Pas de promesses en l’air!

    Elections du 13 juin.

    LA REPRISE économique sera-t-elle au rendez-vous? On ne peut se fier aux économistes car leurs prévisions varient d’une semaine à l’autre. Ils misent sur les profits d’une entreprise ou d’un secteur, ou encore sur la croissance des cours de bourse pour «ajuster» leurs prévisions.

    Guy Van Sinoy

    Regardons plutôt l’économie réelle. Il y a plus de chômeurs qu’au début de l’ère Verhofstadt et leur nombre croît quotidiennement. Chaque jour une entreprise ferme ses portes ou «remercie» son personnel. Des milliers d’emplois vont disparaître d’ici quelques années à la SNCB et à La Poste. Drôle de manière de stimuler l’emploi! Les 200.000 emplois promis par Verhofstadt/Onkelinx n’étaient que du bluff.

    Tous les grands partis ont leur plan d’austérité en poche. En Flandre, des responsables VLD et SP.a ont déjà averti que des mesures «douloureuses» suivraient les élections. Le PS et le MR restent plus prudents à l’approche des élections. Dans les pays voisins, les attaques contre les travailleurs sont déjà en marche. Des luttes de grande ampleur ont déjà eu lieu dans plusieurs pays (Italie, Espagne,…). Le gouvernement belge a reporté ce genre de mesures pour après les élections sociales et politiques de cette année. Un plan d’austérité tous azimuts s’annonce donc pour l’automne, quelle que soit la composition du prochain gouvernement.

    Amnésie sociale

    Quand on écoute parler Elio Di Rupo on constate que plus on se rapproche des élections plus il adopte un langage social. Encore quelques semaines et il se prendra pour le chef d’un grand parti qui siège dans l’opposition.

    Il y a quelques mois, beaucoup ont ironisé sur le MR après les déboires fiscaux de Daniel Ducarme. «Après l’amnistie fiscale, Daniel Ducarme invente l’amnésie fiscale…» entendait-on.

    En ce qui concerne Di Rupo il faudrait plutôt parler «d’amnésie sociale». Ce beau parleur semble oublier que son parti est un pilier fondamental du gouvernement à tous les niveaux: au fédéral, à la Région wallonne, à la Région bruxelloise et à la Communauté française. Son parti est solidaire de toutes les mesures prises par les gouvernements à tous les niveaux que nous venons d’énumérer: la baisse répétée des charges sociales des entreprises, les mesures contre les chômeurs, l’amnistie fiscale, l’application de la Déclaration de Bologne en Communauté française, l’expulsion des sans-papiers par charter, l’intervention de la police sur le campus de l’ULB, la préparation de la privatisation de la SNCB et de La Poste, etc.

    Dans les discours de 1er Mai, le président du PS évoquera sans doute la nécessite de faire barrage à la politique libérale. Surprenant langage de la part de quelqu’un qui était ministre des Communications au moment de le privatisation de Belgacom!

    A l’occasion de ce 1er Mai, nous lançons un appel aux travailleurs, aux allocataires sociaux, aux jeunes à qui l’avenir semble plus sombre que jamais. Ne tolérez pas que les conquêtes sociales conquises après la Deuxième Guerre mondiale (la sécurité sociale, le droit à l’enseignement gratuit) soient anéanties sous la menace des délocalisations ou sous les injonctions de l’Union européenne. Avec nous, résistez à la casse des acquis sociaux!

    Votez pour le MAS: pour une opposition de gauche, socialiste et démocratique!

  • Communiqué de presse

    Communiqué de presse concernant l’écartement provisoire des listes Européennes des quatre formations démocratiques (CDF, MAS, PTB+ et RWF) par le Bureau principal du Collège français en date du 19 avril

    Mémoire juridique commun

    Le mardi 20 avril se sont réunies les quatre formations démocratiques (CDF, MAS, PTB+, RWF) dont les listes européennes ont été (provisoirement) écartées par l’arrêt provisoire rendu par le Bureau principal du Collège français en date du 19 avril.

    Estimant qu’ils n’ont commis aucune irrégularité, ces quatre partis ont convenu de déposer et de défendre ensemble un mémoire juridique commun auprès de ce même Bureau lors de la séance d’aujourd’hui à 14 heures au Palais de Justice à Namur.

    Arguments politiques

    Sur le plan politique, chacune de ces formations, d’origines idéologique et politique fortement différentes, défend sa propre interprétation des faits. Pour le MAS (Mouvement pour une Alternative Socialiste), cet arrêt provisoire reflète un processus en cours depuis des décennies.

    Depuis plus de trente ans, nous sommes confrontés à des gouvernements menant une politique d’austérité destinée à faire payer la crise du système par les travailleurs et leur famille. Cela a graduellement affaibli l’autorité de toutes les institutions officielles. La population se méfie aujourd’hui non seulement de la politique en général, mais aussi des médias, de la justice, de l’église et d’autres institutions.

    Sur le plan politique, cela s’est manifesté par un éparpillement politique et surtout par la montée de l’extrême-droite s’appuyant principalement sur un discours raciste. Le dimanche 24 novembre 1991, jour de la percée électorale du Vlaams Blok, reste gravé dans la mémoire de toute la société. Depuis, le monde politique n’a pas changé sa politique néo-libérale. Le gouvernement Verhofstadt/Onkelinx mène une politique brutalement anti-sociale, qu’il accentuera encore après les élections de juin. Pour combattre l’éparpillement polititique et la montée de l’extrême-droite, le monde politique préfère recourir à des mesures organisationnelles et juridiques, dont le succès est d’ailleurs très discutable.

    Ainsi le cordon sanitaire autour de l’extrême-droite, principalement en Flandre, risque d’être enterré après les prochaines élections communales. On ne peut se limiter à refuser la collaboration avec l’extrême-droite si on continue de nourrir les racines de leur succès électoral: la montée du chômage, les privatisations, les libéralisations, la croissance du fossé entre riches et pauvres. Les mesures restrictives concernant l’accès aux médias en période électorale n’ont plus aucun effet sur le Vlaams Blok. La victime principale de toutes ces mesures restrictives n’est pas l’extrême droite, mais la démocratie.

    Depuis 2003 un seuil électoral de 5% a été introduit. Cette mesure antidémocratique n’arrêtera pas non plus la montée électorale de l’extrême-droite, tout comme le procès contre les trois asbl du Vlaams Blok n’aura comme effet que de renforcer ce parti. Ce qu’il faut, c’est un parti qui défende réellement les intérêts des travailleurs. Un parti qui s’en prenne au chômage et non aux chômeurs, qui s’oppose aux mesures d’austérité, au démantèlement de la sécurité sociale et aux privatisations. Bref, un parti qui inverse les choix politiques. Les mesures de restriction à l’accès démocratique au scrutin – prétendument pour freiner l’extrême-droite – ont précisémment pour effet de rendre plus difficile la mise sur pied d’une alternative politique réellement en faveur des travailleurs et de leur famille, une politique vraiment socialiste.

    Notre pays a depuis peu de temps un secrétaire d’Etat à la simplification administrative. Mais la logique est souvent inversée. Ainsi toutes les petites listes pour les élections Européennes viennent d’être provisoirement écartées par le Bureau électoral du Collège français sous prétexte que la collecte des signatures de parrainage de TOUTES ces listes n’aurait pas été faite conformément à la loi, alors que les formulaires officiels du ministère de l’Intérieur ont été utilisés, comme d’ailleurs pour toutes les élections précédentes. De surcroît, les listes de parrainage collectées avec les mêmes formulaires ont été acceptées le 19 avril par le Bureau électoral du Collège Néerlandophone. Voilà un élément nouveau qui ne simplifie certainement pas les règles administratives.

    Il existe déjà toute une batterie de mesures restrictives visant à décourager les petites listes de se présenter au scrutin. Alors que les partis représentés au parlement n’ont besoin que de la signature de 5 parlementaires pour avoir le droit de se présenter, les petites listes doivent récolter les signatures de 5.000 électeurs, validées par les communes sur base des listes électorales. A plusieurs reprises des communes ont refusé de procéder au contrôle des signatures de parrainage sous divers prétextes. Certaines, parce que la mise à jour des la liste des électeurs avait pris du retard, d’autres pour faire pression en vue de scinder l’arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde. De plus le tirage au sort des numéros électoraux des partis représentés au parlement a été organisé avant la date du dépôt des listes. Ainsi les petites listes prennent, même avant le début de la campagne électorale, un retard considérable.

    Le MAS ne prétend pas que le Bureau électoral agit sous pression du monde politique. Nous sommes convaincus qu’il agit de façon autonome, mais nous croyons que son attitude s’inscrit dans la ligne de pensée qui s’est installée plus largement dans la société. Les plaintes réciproques de deux formations de caractère néo-fasciste sont à l’origine de l’arrêt provisoire. Le FN conteste la régularité de l’acte de présentation de la liste FNB et celui-ci conteste la régularité de l’acte de présentation de la liste FN. Les quatre formations politiques démocratiques n’ont, quant à elles, commis aucune irrégularité. Leur écartement provisoire -provoqué par la querelle de ménage entre listes néo-fascistes – reflète une conception de plus en plus répandue dans la société selon laquelle la lutte contre l’extrême droite vaut bien une restriction des droits démocratiques. La décision du Bureau électoral s’inscrit dans une volonté politique de combattre l’extrême droite par des moyens juridiques. L’expérience en Flandre montre que cette stratégie ne fonctionne pas.

    Le MAS mène, quant à lui, campagne pour une alternative réellement socialiste. Notre campagne sera axée sur trois thèmes: le logement, l’enseignement et l’opposition à la politique néo-libérale qui se cache derrière l’unification Européenne. Vous trouverez une version raccourcie de notre programme électoral en annexe. Le programme complet du MAS se trouve sur notre site www.socialisme.be

    Guy Van Sinoy,

    Tête de liste du MAS aux élections Européennes du 13 juin

  • Communiqué de presse commun du CDF, du MAS, du PTB + et du RWF

    Ce mardi 20 avril 2004, se sont réunies à Bruxelles les quatre formations démocratiques dont les listes européennes ont (provisoirement) été écartées par l’arrêt provisoire rendu par le Bureau principal du Collège français en date du 19 avril.

    Estimant qu’ils n’ont commis aucune irrégularité, ces quatre partis ont convenu de déposer et de défendre ensemble un mémoire juridique commun auprès de ce même Bureau lors de la séance que celui-ci tiendra le jeudi 22 avril à 14 heures au Palais de Justice à Namur.

    Ils se rendront ensemble à Namur et y communiqueront à la presse le contenu de leur mémoire juridique commun.

  • Pour le CDF (Chrétiens Démocrates Francophones), Benoît Veldekens, Président du CDF Tête de liste pour les élections européennes – 0472/729.141
  • Pour le MAS (Mouvement pour une Alternative Socialiste ) Guy Van Sinoy, Tête de liste pour les élections européennes – 0486/29.19.29.
  • Pour le PTB+ (Parti du Travail de Belgique +) David Pestieau, Porte-parole du PTB – Tête de liste pour les élections européennes – 0472/81.73.74.
  • Pour le RWF (Rassemblement Wallonie-France) Paul-Henri Gendebien, Président du RWF – Tête de liste pour les élections européennes 080/31.98.51
  • Que font les partis traditionnels pour les logements sociaux? Loyers élevés: une cause de pauvreté

    Que font les partis traditionnels pour les logements sociaux?

    LE LOGEMENT grève lourdement le budget mensuel de la plupart des ménages. Les familles de travailleurs ont de plus en plus de mal à louer ou à acheter un logement à un prix abordable. Le loyer absorbe plus du cinquième du revenu de la moitié des locataires. Un cinquième des locataires y consacrent même un tiers de leur revenu! Lorsqu’on trouve un logement à un prix abordable, il n’est souvent pas en ordre. Rien qu’à Bruxelles, il y a 245.000 logements de mauvaise qualité.

    Karel Mortier

    Il y a trop peu de logements sociaux en Belgique pour pallier ce problème. Plus de 100.000 personnes sont sur une liste d’attente pour un logement social. A Bruxelles, il y en a plus de 20.000 alors qu’il y a plus de 30.000 logements vides. Des études montrent que plus de la moitié de la population bruxelloise, soit 200.000 familles, sont dans les critères pour obtenir un logement social. Ce n’est pas rien, surtout si on sait qu’il n’y a que 38.000 logements sociaux à Bruxelles! En Belgique, le logement social ne représente que 8% de l’ensemble des logements. Aux PaysBas, c’est 40%!

    La construction de logements sociaux n’a jamais été une priorité en Belgique. La plupart des partis pensent aux intérêts des bailleurs et des vendeurs de biens immobiliers qui font actuellement des affaires à cause de la faiblesse de l’offre sur le marché du logement. C’est pourquoi les grandes lignes de la politique du logement restent inchangées et que les gens avec un bas revenu restent sur le carreau.

    Le MAS/LSP estime que les pouvoirs publics doivent garantir que nul ne doive consacrer plus de 20% de son revenu à son logement. On ne peut pas tolérer que des centaines de milliers de gens vivent dans un taudis ou doivent se saigner aux quatres veines pour avoir un logement convenable. La Constitution de notre pays proclame le droit de tout un chacun à un logement décent, mais ça ne vaut apparemment que pour ceux qui en ont les moyens. Participez à notre campagne électorale et menons ensemble la lutte pour des logements décents à des prix abordables!

  • Amendes de roulage. C’est la politique qu’il faut changer, pas les mentalités

    Amendes de roulage

    LA BELGIQUE fait piètre figure en matière d’accidents de la route mortels. Il paraît qu’il faut changer les mentalités. D’après les hommes politiques, «Celui qui ne veut rien entendre va le sentir passer». Depuis le 1er mars, les infractions sont réparties en 4 catégories: les infractions simples et 3 degrés d’infractions graves. En cas de perception immédiate, les amendes vont de 50 euros pour une infraction simple à maximum 300 euros pour une infraction grave du 3e degré. En cas de paiement différé, c’est 10 euros de plus. Celui qui ne paie pas est passible de poursuites judiciaires. Dans ce cas, l’addition pourra atteindre 1.375 euros pour une infraction simple et 2.750 euros pour une infraction grave des deuxième et troisième degré. A partir du 1er septembre, rouler à vélo sans feux ou ignorer la priorité de droite par inadvertance coûtera la peau des fesses.

    Eric Byl

    Les lourdes amendes vont-elles réduire le nombre d’infractions?

    Le gouvernement espère réduire radicalement le nombre d’accidents à coups de lourdes amendes. Il faut dire qu’on déplore en Belgique 13,7 tués sur les routes pour 100.000 habitants. Notre pays arrive en cinquième position après le Portugal, la Grèce, l’Espagne et la France. Les Pays-Bas (6,9), le Royaume-Uni (6) et la Suède (6,6) affichent de bien meilleurs résultats. La Belgique est même nettement au-dessus de la moyenne européenne (11,1).

    Comment cela s’explique-t-il? En tout cas, pas par le montant des amendes. Les tarifs néerlandais sont nettement inférieurs aux tarifs qui seront appliqués dans notre pays. Quelques exemples: aux Pays-Bas, rouler à vélo sans feux coûte 17 euros, brûler un feu rouge 86 euros. En Belgique, on paiera 137 euros dans les deux cas et même 175 euros à partir du 1er septembre.

    Il va de soi que ces supers amendes ne dissuaderont pas les fils à papa de foncer à toute allure avec leurs bolides. Ils payeront sans sourciller. En revanche, de telles amendes provoqueront des difficultés financières dans les familles modestes qui perdront de fait leur droit à la mobilité. Il fut un temps où le SP, avant qu’il ne devienne le SP.A, plaidait pour des amendes proportionnelles au revenu. On n’entend plus guère parler aujourd’hui de tentatives de tempérer quelque peu la justice de classe.

    La répression ne fait que sanctionner la faillite d’une politique

    Pour le CD&V dans l’opposition, ce ne sont pas les amendes mais les contrôles qui doivent augmenter. En 2001, les Pays-Bas ont distribué 7,2 millions de contraventions dont 6 millions pour excès de vitesse. En Belgique, c’est 1 million et demi dont seulement 500.000 pour excès de vitesse. Un plus grand risque de se faire pincer poussera sans doute bon nombre de conducteurs à la prudence, mais il y a plus. Les Pays-Bas oeuvrent depuis 50 ans à l’aménagement du territoire tandis qu’en Belgique, surtout à l’époque où le CVP faisait encore la pluie et le beau temps, on a laissé s’installer un joyeux chaos. Les magasins de quartiers ont été éliminés par la concurrence des grandes surfaces, les entreprises ont été installées dans des zones dépourvues de transport public, des méga-dancings ont été implantés en plein champs sans accès aux transports en commun,… En d’autres mots, ceux qui ont appliqué la politique des dernières décénnies sont au minimum co-responsables de chaque accident et de chaque amende. Une vie humaine n’est certes pas quantifiable en argent, mais des statistiques ont évalué le coût total des accidents de la route avec dommages corporels à 1 milliard d’euros par an. Il faut encore y ajouter le coût des embouteillages. Le MAS/LSP préférerait dépenser une telle somme pour créer des emplois de proximité et développer des transports en commun gratuits et de qualité. C’est la seule manière de garantir la sécurité sur les routes. Les amendes ne sont jamais qu’un moyen d’occulter la faillite d’une politique.

  • Remontée du FN en Wallonie?

    Élections 2004: un prochain dimanche noir?

    Flandre: nouvelle avancée du Blok?

    Le sondage du Soir place le Blok en Flandre en deuxième position derrière le CD&V/N-VA. Dans la mesure où quatre partis (VLD, SP.a, CD&V/N-VA, Vlaams Blok) sont dans la fourchette entre 18 à 29%, le jeu électoral est plus ouvert en Flandre. Une chose est sûre: lles gesticulations du VLD à propos du droit de vote des immigrés aux communales l’a fort affaibli et en fin de compte profite au Blok. Là aussi une alternative radicale à gauche est nécessaire. C’est pourquoi le LSP déposera une liste non seulement pour les élections européennes mais aussi pour les élections régionales en Flandre orientale.

    LES TEMPS changent. Ces derniers temps, on entend beaucoup moins les ténors des partis traditionnels claironner que l’extrêmedroite francophone ne représente pas une menace électorale. Et pour cause: "l’exception wallonne" n’en est plus une…

    Cédric Gérôme

    Le sondage du Soir paru le 6 mars profile le Front national comme quatrième parti en Wallonie, devant Ecolo. Le FN semble confirmer son réveil constaté lors des législatives de mai 2003 où le parti néofasciste avait réalisé des percées dans des villes sinistrées telles que La Louvière ou Charleroi. On pourrait s’étonner qu’un parti dont le programme est si peu raffiné fasse autant d’émules.

    Surprenant également, le fait que les multiples scandales qui ont éclaboussé le président – à vie – du FN, le docteur Daniel Féret (dont les relations privilégiées avec divers groupes négationnistes et nazis européens ont été révélés au grand jour) ne réduisent pas sa crédibilité. La division de l’extrêmedroite wallonne, l’absence d’un cadre charismatique et fédérateur et l’inexistence de campagnes politiques menées sur le terrain sont autant de facteurs qui obscurcissent les raisons de l’audience électorale de ce parti.

    Mais peut-être faut-il rappeler qu’il existe le terreau social nécessaire à la croissance de la «mauvaise herbe»… Dans le Hainaut, le taux de chômage moyen atteint 24,1%, frôlant les 30% dans le Borinage. Ce chiffre ne reprend que les chômeurs complets indemnisés. En pratique une personne sur trois est inactive dans cette région. Le nombre de logements sociaux est insuffisant pour subvenir aux réels besoins. Et ce ne sont pas les futures mesures d’assainissements à l’agenda du gouvernement ainsi que les aventures fiscales de Daniel Ducarme qui vont diminuer le crédit du FN. L’introduction du seuil électoral de 5% afin d’empêcher la concurrence des petits partis ne changera rien.

    En France le FN voit s’ouvrir de larges possibilités pour les élections régionales, entraînant quelque peu le FN belge dans son sillage. Les provocations médiatiques de Jean-Marie Le Pen ne sont pas étrangers à ce phénomène. Mais la racine du problème n’est pas là: la croissance de l’extrême-droite est inhérente à la crise du capitalisme.

    La dégradation des conditions matérielles de la majorité de la population jette une partie d’entre eux dans les bras de la seule opposition qui se profile à leurs yeux. L’idée illusoire comme quoi le Parti socialiste est un «moindre mal» va s’éroder sérieusement après les élections.

    Néanmoins, tant qu’une opposition de gauche offrant de véritables perspectives aux travailleurs désabusés ne sera pas présente dans les quartiers, l’extrêmedroite parviendra à se frayer un chemin parmi les décombres provoquées par la politique néolibérale.

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