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Category: National
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L’austérité en cascade : le tour des communes

Ath, Andenne, Colfontaine, Visé, St Niklaas,… La liste des communes annonçant des coupes budgétaires, licenciements ou autres n’en finit plus de s’allonger. Le plus triste là-dedans? C’était parfaitement prévisible. Chroniques d’un désastre annoncé…
Par Thibaud (Liège)
Tout le monde a encore en tête la saga Dexia. L’argent public a servi de mise lors de parties jouées dans l’économie-casino. C’est donc dans la poche des plus faibles que les partis traditionnels tentent d’aller chercher la rallonge nécessaire pour continuer la partie. Appelez-les comme vous voulez; mais les écotaxes, taxes communales, sanctions administratives communales et contraventions en tous genres risquent de continuer à proliférer.
Parallèlement à cela, les services communaux sont vidés de leur substance. Durant les dernières décennies et suivant la logique néolibérale globale, tout ce qui pouvait être un minimum rentable a été confié au privé. Les communes ne conservant que le minimum. C’est donc dans ces services vitaux qu’il faudra couper pour nos édiles locaux dans le but de faire des économies. Voici donc pourquoi les enfants des écoles communales de Fontaine l’Evêque sont dorénavant privés de piscine pour raison budgétaire.
Bien évidemment dans cette quête pour éponger l’ardoise capitaliste, le personnel communal devra également faire ‘‘un petit geste’’. En l’occurrence, perdre la sécurité de son emploi… voire son emploi lui-même. A Andenne, c’est déjà le cas. La question du statut sera sans doute de plus en plus évoquée. L’attaque contre le statut des fonctionnaires est une tentative claire de créer une brèche dans notre modèle social. C’est comme cela que nous devons analyser la tentative de la commune de Colfontaine de licencier 32 de ses femmes de ménage pour ensuite, par un tour de passe-passe comptable, les faire revenir travailler au même endroit… engagées par une entreprise privée ! Cette ‘‘solution’’, en plus de clairement illustrer que ‘‘nos’’ responsables politiques tentent de nous faire payer cette crise, porte en elle le germe d’un mal non négligeable. Les statutaires bénéficient en effet d’un régime de pension spécifique. Si l’on diminue le nombre d’actifs, comment les pensions seront-elles financées?
Ce processus général est condamné à passer à la vitesse supérieure. En effet, les personnes ‘‘sanctionnées’’ par l’ONEM émargent alors au CPAS, ce qui pèse sur les finances communales. De plus, avec la limitation du stage d’insertion, 55.000 bénéficiaires de ces allocations d’insertion risquent d’être exclus du chômage en janvier 2015 ; autant de milliers de personnes qui vont massivement émarger aux CPAS. Bref, les finances communales ne sont pas sur le point de mieux se porter pour peu que l’on laisse la même politique se poursuivre…
Il est grand temps de construire un rapport de force pour bloquer les attaques contre nos conditions de vie. Et ce, dans toutes les communes et également à tous les niveaux de pouvoir.
Ils organisent la misère, organisons la résistance. Les germes de la résistance sont présents en de nombreux endroits, reste à assurer leur développement et à coordonner cette volonté de riposter. Nous sommes des proies faciles en restant chacun dans notre coin, mais ensemble, nous sommes plus forts. Nous n’avons pas à nous entre-déchirer pour des miettes : des moyens existent, allons ensemble les arracher pour disposer de plus de ressources publiques.
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C’est à la pauvreté qu’il faut s’en prendre, pas aux pauvres !
Les 10% des Belges les plus riches possèdent quasiment autant que les 90% restants !
‘‘C’était la meilleure des époques. C’était la pire des époques.’’ C’est ainsi que Charles Dickens a commencé son chef-d’œuvre ‘‘Le Conte de deux cités’’, une condamnation cinglante de l’injustice sociale de son temps. Il s’agit aussi d’une citation parfaite pour décrire l’état actuel de notre société. Jamais à travers l’Histoire n’ont existé autant de richesses qu’aujourd’hui. Pourtant, un nombre sans cesse croissant de personnes sombre dans la pauvreté, en Belgique y compris.
Par Tim (Bruxelles)
Selon l’Indicateur de pauvreté européen, 15,3% de la population était sous le seuil de pauvreté en 2011 (soit un Belge sur 7). A Bruxelles, le taux grimpe jusqu’à 28,2%. Les personnes âgées (20,2%), les chômeurs (37,8%) et les parents isolés avec enfants (38,5%) sont plus particulièrement frappés. Ces données gagnent en importance année après année.
Parallèlement, la minorité la plus riche de la population voit sa richesse s’accroître plus encore. Les 10% les plus riches des Belges possèdent quasiment autant (44%) que les 90% restants de la population. En 2012, les 20 familles les plus riches possédaient ensemble 50 milliards d’euros, soit 13% du PIB, autant que le budget confondu de toutes les régions et communautés du pays ! En 2012 toujours, les 50 plus grandes entreprises du pays ont réalisé un profit de près de 30 milliards d’euros ! Et c’est à peine si elles payent des impôts : seulement 2,65% de cette somme (791 millions). Les super- riches ont suffisamment de raisons pour célébrer dignement les fêtes de fin d’année. Au même moment, pour les quelques 275.000 ménages belges (6%) qui ne parviennent pas à payer leurs factures d’énergie, l’hiver sera froid.
De tels chiffres laisseraient à penser que les politiciens vont incessamment dévoiler un plan d’action contre la pauvreté. Rien n’est moins vrai. La politicienne bruxelloise Carla Dejonghe (Open-VLD) a annoncé symboliquement qu’elle allait essayer de vivre un mois au salaire minimum, alors que son parti est le refuge de partisans des ‘‘mini- jobs’’. Ce que Dejonghe va endurer un mois pour faire parler d’elle, des dizaines de milliers de personnes sont obligées d’y faire face toute leur vie.
Le gouvernement fédéral – avec le PS et SP.a – a instauré la dégressivité des allocations de chômage. Après trois ans, les chômeurs se retrouveront à un minimum bien en-deçà du seuil de pauvreté. Les réformes du gouvernement signifient aussi qu’à partir du 1er janvier 2015, 55.000 chômeurs verront leurs allocations suspendues et devront aller frapper aux portes des CPAS. Si cela ne dépendait que d’eux, les politiciens néolibéraux imposeraient aux allocataires un travail forcé en échange de leurs revenus de misère. Au lieu d’emplois décents avec des salaires décents, nous serons au travail forcé en échange d’un salaire permettant à peine de subsister.
Pour le PSL, c’est à la pauvreté qu’il faut s’en prendre, pas aux pauvres. Nous voulons créer plus d’emplois grâce à une réduction collective du temps de travail à 32 heures par semaine, sans perte de salaire et avec embauches compensatoires. Nous sommes en faveur d’un impôt sur les grandes fortunes et d’obliger les entreprises à intégralement payer leurs impôts. Mais, fondamentalement, pour éviter toute fuite des capitaux des patrons et des super-riches, nous pensons qu’il est impossible de passer à côté de la nationalisation sous contrôle démocratique du secteur financier et des grandes entreprises. Nous voulons que les pauvres, les chômeurs et les travailleurs s’organisent ensemble contre ce système qui engendre pauvreté et misère. Luttons pour un monde où les richesses seraient consacrées à satisfaire les besoins de toute la population et non l’avidité d’une élite de super-riches. C’est pourquoi nous luttons pour une alternative socialiste à la société capitaliste.
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Contre le chômage, et les emplois précaires, 32 heures, sans perte de salaire MAINTENANT!!!
Faire travailler les chômeurs gratuitement ? C’est la proposition qu’a lancé Rik Daems, libéral flamand, prenant en exemple la commune de Rotterdam. Et certains au PS font office de précurseurs ! A Charleroi, Philippe Van Cauwenberghe n’a pas attendu ce récent débat pour lancer l’idée lors de la campagne électorale communale de 2012.
Par Ben (Charleroi)
Poussons leur raisonnement plus loin, pourquoi ne pas licencier l’ensemble des travailleurs de l’Etat pour les remplacer par des chômeurs ‘‘bénévoles’’ ? Et tant qu’on y est, pourquoi pas dans le privé également ? En acceptant de vivre et de travailler pour une somme comprise entre 450 et 1100 euros par mois, l’Etat aurait plus de facilités à boucler son budget grâce aux économies faites sur les salaires et on aiderait ainsi nos braves entreprises à augmenter leurs profits, le fameux écart salarial avec nos pays voisin serait résorbé. (Il resterait bien l’écart salarial avec la Chine, le Bangladesh, etc. mais on s’y attaquera plus tard…)
L’absurdité du raisonnement ferait sourire s’il n’était pas si proche de la réalité. D’un côté, on licencie a tour de bras dans les communes, dans les services publics de manière générale ainsi que dans le privé et, de l’autre côté, on pousse les chômeurs à accepter n’importe quelles conditions de travail, jusqu’à cette proposition de travail gratuit obligatoire.
Pourquoi pas un travail rémunéré ?
Face à cette attaque contre les chômeurs, c’est la première question qu’on se pose. La réponse, c’est que la logique de concurrence, de profit et d’austérité budgétaire pousse a faire pression a la baisse sur les salaires et les conditions de travail et, pour faire ça, quoi de mieux qu’une masse de demandeurs d’emploi mis au travail forcé et prêts à accepter n’importe quel travail ?
S’attaquer au chômage, pas aux chômeurs
Pour régler la question du chômage de masse, ce qu’il faudrait, c’est créer plusieurs centaines de milliers d’emplois. C’est possible ! Mais uniquement si on s’attaque aux privilèges du patronat et de ses actionnaires, en instaurant une diminution collective du temps de travail sans perte de salaire, avec embauches compensatoires et diminution des cadences (32 heures serait un bon début). Une lutte pour le plein emploi à travers cette mesure pourrait être le premier pas vers une remise en cause de la logique de profit et de propriété privée des moyens de production, le pas suivant étant clairement la nationalisation des secteurs-clés de l’économie sous contrôle démocratique des travailleurs afin que la production soit orientée vers la satisfaction des besoins de la population et plus pour enrichir une minorité de parasites (je parle bien évidement des véritables profiteurs que sont le patronat, les rentiers et les actionnaires).
Alors que faire ?
Ce qui est sûr, c’est que se résigner et se taire n’a jamais servi à faire avancer la lutte. Au contraire. Si on ne fait rien, les perspectives d’avenir vont encore se dégrader. Nous avons besoin d’une stratégie de lutte pour imposer un programme réellement en notre faveur. Va-t-on attendre qu’un chômeur s’immole devant un bureau de l’Onem pour réagir sérieusement contre la chasse aux chômeurs ? Va-t-on attendre qu’on devienne tous chômeurs pour organiser une lutte massive pour un emploi de qualité pour tous ? Organisons-nous, et ne nous limitons pas à résister aux politiques antisociales qu’on nous impose, contre-attaquons !
En 1933, la première marche des chômeurs en France à été le prélude aux rassemblements du Front Populaire et à un passage à l’offensive du mouvement social. Aujourd’hui, le retour du chômage de masse remet la question à l’ordre du jour, le manque de perspectives d’emploi et l’augmentation du nombre de chômeurs dans un contexte d’attaques contre leurs droits (limitation dans le temps, dégressivité,…) va conduire à une augmentation de la rage et de la colère. Organisons-la pour qu’elle serve à construire un vaste mouvement qui viserait à la destruction du capitalisme et à son remplacement par une société socialiste.
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Réduction de la TVA sur l’électricité : au-delà des apparences
Lors du dernier conclave budgétaire, le ministre Johan Vande Lanotte a eu une idée : une baisse de la TVA sur l’électricité, passant de 21% à 6%. Un cadeau de Noël anticipé pour les nombreuses familles qui croulent sous les factures d’énergie trop élevées, mais aussi un cadeau empoisonné, avec un retour de manivelle pernicieux.
Par Tim (Bruxelles)
On ne peut pas féliciter le ministre Vande Lanotte de faire preuve de créativité : l’idée d’une réduction de la TVA sur l’électricité n’est pas née du cerveau de l’Empereur d’Ostende, mais provient du PTB, qui considérait cette mesure comme étant de nature à lutter contre les tarifs trop élevés de l’énergie. La logique est différente chez Vande Lanotte et le gouvernement : eux considèrent la mesure plutôt comme un moyen de postposer l’indexation automatique des salaires : cette réduction de la TVA permet de reculer de 4 mois le prochain saut d’index. ‘‘Les profanes voient les apparences, les connaisseurs voient les astuces’’, disait l’écrivain chinois Jian Zilong. Et effectivement, si la réduction de la TVA doit rapporter entre 50€ et 100€ par an en moyenne à un ménage, cette même réduction causera une perte d’environ 500€ à cause du saut d’index retardé… Après que le gouvernement ait déjà chipoté plusieurs fois à l’index, il espère avec cette réduction de la TVA postposer un saut d’index jusqu’après les élections.
En soi, au PSL, nous ne sommes pas opposés à une réduction de la TVA, encore moins sur l’énergie. La TVA est une taxe asociale, parce qu’elle touche plus durement les salaires les plus modestes en comparaison des salaires plus élevés. Le problème, c’est que le gouvernement ne prévoit pas de combler les baisses de recettes engendrées par cette réduction avec d’autres taxations plus correctes. Les 600 millions d’euros que le gouvernement perdra en TVA devront alors être trouvés ailleurs, avec de nouveaux assainissements dans les services sociaux et les services publics.
Un réel contrôle des prix n’est possible qu’avec un contrôle de la production, et ceci vaut certainement pour l’énergie. La multinationale GDF-Suez Electrabel abuse de sa position dominante sur le marché pour demander un prix bien trop élevé, et a recours au chantage dans des dossiers comme l’abandon du nucléaire ou l’énergie ‘‘verte’’. Qui pourrait du reste garantir que la baisse de la TVA ne sera pas ‘‘compensée’’ par de nouvelles augmentations de prix de la part des producteurs ou distributeurs d’énergie ?
C’est pourquoi le PSL défend depuis longtemps la nationalisation de tout le secteur de l’énergie, de la production à la distribution. Un tel secteur public pourrait organiser l’abandon du nucléaire sans conséquences négatives sur la production d’énergie, serait capable de réorienter les profits vers des investissements en énergies renouvelables, et réussirait également à réduire les prix jusqu’à un niveau abordable pour la majorité de la population.
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‘‘Formidable’’ pour eux – ‘‘fort minable’’ pour nous
‘‘Tout va bien’’ selon Di Rupo… Qu’il regarde un peu du côté des travailleurs !
Le discours de rentrée du Premier ministre, dernier discours avant les élections, visait à nous convaincre que ‘‘nous’’ sommes à nouveau sur la bonne voie et que l’action du gouvernement a permis de prévenir le pire. L’offensive avait commencé durant l’été, avec l’énumération de toutes les ‘‘bonnes actions’’ du gouvernement Di Rupo. Les choses vont maintenant plus loin. Sans doute espèrent-ils poursuivre sur cette lancée jusqu’aux élections de mai 2014.
Edito de l’édition de novembre de Lutte Socialiste, par Els Deschoemacker
Le grand mérite de cette équipe gouvernementale serait d’avoir terrassé l’atmosphère de crise et d’avoir favorisé un retour progressif de la confiance. L’affirmation a été soutenue par les meilleurs sondages pour les partis au pouvoir depuis les débuts du gouvernement. Di Rupo pourrait maintenant même compter sur l’approbation de 60% des Flamands.
Et c’est un fait que si on compare notre rentrée politique à celles des Pays-Bas ou de France – où des mesures d’austérité de plusieurs milliards d’euros sont annoncées dans les pensions, les soins de santé,… avec les inquiétudes et l’instabilité que cela comporte -, ce gouvernement a su appliquer un rythme d’austérité plus progressif et éviter une baisse brutale du pouvoir d’achat. La fameuse ‘‘recette belge’’ dont on parle désormais systématiquement est présentée comme une alternative à suivre.
Cette recette a été concoctée par la nécessité. En effet, le gouvernement Di Rupo ne disposait pas, lors de sa prise de fonction, d’une autorité politique suffisante pour faire autrement, sachant qu’il valait mieux ne pas jeter de l’huile sur le feu de la crise politique et avec la crainte de voir s’éveiller un ennemi beaucoup plus dangereux, sous la forme d’un mouvement ouvrier radical. La sagesse était de ne pas en rajouter.
Tout a été fait pour dévier l’attention des problèmes réels. Les Diables Rouges et Stromae ont même été récupérés sans vergogne. Tout est soudainement ‘‘formidable’’.
Mais ces bonnes nouvelles ont un goût très amer en considérant les problèmes sociaux quotidiens qui restent en suspens, et qui n’ont fait que croître sous ce gouvernement. Que ressentent les travailleurs de Ford à Genk ou d’ArcelorMittal, confrontés avec leurs collègues d’autres entreprises à un plongeon dans la misère sociale, au point même de choisir de s’ôter la vie ? Qu’en est-il des habitants de quartiers comme Meulenberg à Houthalen, où aucun emploi n’est disponible pour 27% des jeunes ? La Belgique comprend 110.000 indépendants qui doivent parvenir à joindre les deux bouts avec seulement 833 euros par mois. N’est-ce pas une honte qu’un enfant sur dix naisse dans la pauvreté en Flandre, un sur quatre en Wallonie et, pire encore, quatre sur dix à Bruxelles, soit près de la moitié de tous les enfants ?! ‘‘Fort minable’’? Oui !
La réalité, c’est que la ‘‘recette belge’’, faite d’austérité plutôt lente, mais régulière et de politique dite de relance basée sur la diminution des coûts de la main-d’œuvre à la suite de la spirale européenne infernale, développe lentement mais sûrement la pauvreté, l’insécurité et le chômage. L’austérité ‘‘douce’’, ce sont des conditions de vie dures.
Le mouvement des travailleurs ne doit pas se laisser endormir par le chantage selon lequel la seule alternative à ce gouvernement est un autre encore plus à droite avec la N-VA. Il est vrai que cette formule-là ne ferait que diviser davantage la population active et accélérer le rythme des attaques contre nos conquêtes sociales. Nous ne devons pas nous limiter à un choix entre une politique antisociale et une politique très antisociale. La seule solution dans l’intérêt des travailleurs ne peut venir que du camp des travailleurs eux-mêmes. L’initiative de la régionale de la FGTB de Charleroi & Sud-Hainaut appelant au développement d’une riposte de gauche contre cette politique peut activement mobiliser et réunir les différentes tendances de gauche, mais aussi la classe des travailleurs elle-même. Cela mérite tout le soutien possible!
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Répondre à l’austérité par la résistance !
Du local au fédéral, opposition à la politique antisociale!

Dans la perspective des élections de mai 2014, les autorités fédérales et régionales ont revu leurs rythmes d’application de l’austérité à la baisse. Sauf qu’une austérité ‘‘douce’’, ça reste quand même une politique d’austérité, dont les ravages antisociaux touchent une multitude de domaines. Une fois les élections passées, le signal sera donné pour repartir de plus belle à l’offensive, à tous les niveaux de pouvoir, afin de continuer à nous faire payer la crise. Exemples de Liège, Charleroi et Anvers.
Cela, nous ne pouvons l’accepter! Nous ne sommes pas responsables de cette crise, il n’y a aucune raison que ce soit à nous d’en faire les frais en sacrifiant nos conditions de vie et nos services publics. L’avalanche d’austérité nous dévalera dessus à toute vitesse après mai 2014, mais nous le savons, et nous ne devons pas attendre de nous retrouver nez à nez avec une masse gigantesque avant d’organiser la résistance : une avalanche se bloque plus facilement en s’y prenant tôt ! Et mobiliser un large soutien pour lutter contre les mesures antisociales est tout à fait possible, y compris au niveau local. C’est ce qu’a illustré le récent référendum contre le projet de privatisation de la collecte des déchets organisé à Sint-Niklaas (province d’Anvers) : la grande majorité des électeurs se sont déclarés solidaires des travailleurs communaux.
Les germes de la résistance sont présents en de nombreux endroits, reste à assurer leur développement et à coordonner cette volonté de riposter. Nous sommes des proies faciles en restant chacun dans notre coin, mais ensemble, nous sommes plus forts. Nous n’avons pas à nous entre-déchirer pour des miettes : des moyens existent, allons ensemble les arracher pour disposer de plus de ressources publiques.
Liège. Une rentrée universitaire sous le signe de l’austérité
Cette fois, il ne s’agit pas d’un plan d’économie pour équilibrer un budget gouvernemental. Il n’empêche, la logique reste la même : diminuer les coûts de personnel sans se préoccuper ni du bien-être des travailleurs, ni du confort des étudiants, ni même de leur efficacité en termes d’apprentissage, de gestion ou de production scientifique.
Par Simon (Liège)
Il s’agit pour l’université de respecter un décret communautaire limitant à 80% la part de l’allocation des frais de fonctionnement allouée au personnel. Elle dépasse actuellement cette limite de 2% et l’ULg est sommée de réduire ses dépenses de personnel à hauteur de 5 millions d’euros. Dans un contexte de sous-financement chronique de l’enseignement supérieur – alors que les ressources allouées par la communauté française s’éloignent toujours plus des fameux 7% du PIB revendiqués par les organisations syndicales et étudiantes, et que le capital humain est le bien le plus précieux d’une université – l’ULg est contrainte d’appliquer le programme du néo-libéralisme : non-remplacement d’un travailleur sur trois partant à la retraite, diminution des chèques-repas, ralentissement des promotions et, surtout, non-reconduction de 60 contrats de scientifiques temporaires. L’ULg peut ainsi mettre en avant le fait qu’elle n’a procédé à aucun licenciement sec. Mais pour les 60 assistants et chercheurs habitués depuis longtemps aux contrats précaires et pour les 20 autres CDI non reconduits en juillet, la différence est bien mince.
Contrairement peut-être à d’autres opérations de ce genre menées par le passé, celle-ci semble préoccuper plus largement la communauté étudiante : est-ce là l’illustration de la conscience accrue d’une génération qui a grandi dans la crise ? Ou encore le fait qu’on en soit dorénavant arrivé à l’os et que les conséquences des mesures d’austérité sur les conditions et la qualité des études sont plus durement ressenties ?
On sent, quoi qu’il en soit, une inquiétude palpable qui rend possible, plus qu’il y a quelques années, la jonction des intérêts des étudiants avec ceux des travailleurs de l’université. Une campagne conjointe des étudiants et des travailleurs qui ferait connaître à l’ensemble de la communauté universitaire la proposition de la CSC-services publics, pour que soit revu le système des 80%, serait un bon premier pas pour rendre concrète cette préoccupation commune. Un premier pas qui permettrait d’en poser un suivant pour avancer dans la nécessaire construction d’un front étudiants-travailleurs pour la défense d’une université de qualité accessible à tous.
Augmentation du prix de l’eau à Anvers
Sans surprise, le conseil communal dirigé par Bart De Wever mène une politique basée sur la suppression de budgets dans les services sociaux et, simultanément, sur l’augmentation des taxes. Concernant l’eau, un ménage devra en moyenne s’acquitter de 3 euros supplémentaires par mois, soit 36 euros par an hors TVA. Aucune chance que ça s’arrête là…
Cette décision est intervenue après un examen des égouts qui, en raison du sous-financement qui sévit depuis des années, sont dans un état déplorable. Et aujourd’hui, impossible de reporter les travaux qui s’imposent de toute urgence. La ‘‘taxe d’assainissement’’ est passée de 0,78 à € 1,35, le mètre cube revient maintenant à 3,55 euros. L’échevin Van Campenhout s’est expliqué dans les médias : ‘‘La taxe d’assainissement était assez faible à Anvers. Maintenant, nous nous trouvons dans la moyenne flamande.’’ Reste qu’en 2012, la commune d’Anvers a exclu de la distribution d’eau 1.589 ménages pour arriérés de payement, soit 25 fois plus qu’à Bruxelles ou à Gand. L’année 2013 sera donc probablement pire encore.
Ce n’est jamais un problème d’augmenter nos impôts, par contre, il en va différemment pour l’industrie diamantaire anversoise, choyée par De Wever & Co. Et il convient de noter que cette taxe n’est pas portée jusqu’à la moyenne, mais jusqu’à la limite légale ! Nous devrions peut-être envisager de procéder de même avec toutes les grandes entreprises qui profitent du port d’Anvers, et leur faire payer le taux légal d’imposition des entreprises de 33.99%… Ce serait toujours ça à ne pas aller chercher dans les poches de la population !
Cette augmentation de taxe de 3 euros par mois peut sembler limitée, mais cela s’ajoute aux autres augmentations de prix et de taxes. Ici, il s’agit d’un exemple flagrant où la population doit payer le coût d’un entretien consécutif à des années de mauvaise gestion.
Les partis établis n’ont pour seule solution que d’instaurer des hausses d’impôts pour la population et de sabrer dans les budgets sociaux, coincés qu’ils sont dans la logique des déficits budgétaires imposés par le système actuel. Même Groen a justifié cette augmentation de taxe. Au conseil communal, seul le PTB s’est prononcé contre cette nouvelle augmentation d’impôt. Ce rejet doit être lié à une campagne de lutte active pour une politique alternative. Sans cela, aucun moyen public supplémentaire n’arrivera et nous resterons limités à simplement élever une voix scandalisée à chaque nouvelle mesure, en attendant la prochaine attaque.
Mancheurs, artistes de rue et bientôt prostituées, la répression continue à Charleroi
Les lecteurs réguliers de Lutte Socialiste ont déjà eu vent de plusieurs actions menées à Charleroi et, fin septembre, une nouvelle action s’est encore déroulée devant le conseil communal. Après avoir voté un règlement mendicité qui ouvre la voie à la répression des mancheurs, ce sont maintenant les artistes de rue qui sont en ligne de mire.
Par Ben (Charleroi)
Cette fois-ci, le conseil communal a voté un règlement sur les artistes de rue, ceux-ci devant passer devant une commission qui jugera de leurs qualités d’artiste avant de leur donner une autorisation. Selon la majorité communale, comme expliqué dans la proposition de règlement : ‘‘Il convient de garantir la tranquillité et la sécurité aux riverains, commerçants et autres usagers en réglementant l’occupation de l’espace public de la Ville de Charleroi, y compris à des fins artistiques.’’ La majorité cache encore une fois sa politique antisociale derrière l’argument de la tranquillité et de la sécurité des habitants et des commerçants.
En très peu de temps, la nouvelle majorité communale dirigée par le PS de Paul Magnette a trouvé sa dynamique politique : une combinaison de mesures politiques néolibérales avec une tendance très autoritaire et bureaucratique.
Nous savons que le prochain règlement communal répressif ne se fera pas attendre longtemps et touchera certainement les prostituées. Réfléchissons donc à la manière dont nous pouvons mieux coordonner les différentes organisations et citoyens prêts à mener le combat. Nous avons besoin d’élaborer des stratégies communes et d’élargir la contestation avant qu’elle ne s’essouffle. Une ligne politique et d’action cohérente doit être adoptée afin que les futures mesures antisociales de Magnette soient confrontées à une opposition de masse les rendant inapplicables.
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Manifestation : Barroso, dégage !
Contre la machine d’austérité européenne : Résistance !
Ce jeudi 17 octobre, à l’initiative de la plateforme liégeoise contre le traité budgétaire européen (TSCG), un rassemblement de protestation a eu lieu suite à la venue à Liège du président de la Commission Européenne. Environ 200 personnes avaient bravé la pluie pour appeler à la résistance contre une Union Européenne rouleau-compresseur de nos conquêtes sociales.
Rapport de Nico, photos de Laurenne
La construction européenne telle qu’elle s’effectue actuellement est profondément antisociale. Le dogme de la concurrence et de la mise en compétition des travailleurs des différents pays a écrasé toute idée d’une Europe de la solidarité, d’une Europe des peuples.
Ce constat est destiné à devenir plus sombre encore avec l’application concrète du Traité budgétaire européen et la mise en place d’un marché transatlantique.
Le TSCG (traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance, ou Traité budgétaire européen, ou encore Traité d’austérité) vise à condamner à une cure d’austérité permanente les pays de la zone euro, sans laisser la possibilité aux Etats de changer de trajectoire. L’orientation économique des autorités publiques sera coulée dans le moule, avec mesures coercitives, et le choix des électeurs sera finalement très simple : votez pour ce que vous voulez, tant que c’est pour l’austérité et le néo-libéralisme.
De son côté, le projet de construction d’un marché transatlantique entre les Etats-Unis et l’Union Européenne ouvre la voie vers la condamnation de normes environnementales, de règles de sûreté alimentaire ou de droits des travailleurs en tant qu’entraves au droit à la libre concurrence.
Nous refusons cette logique, qui vise à faire payer la crise non à ses responsables, mais à ses victimes. Battons nous ensemble contre cette politique néolibérale qui enrichi 1% de la population sur notre dos à tous et qui vise à faire payer le prix de la crise capitaliste aux travailleurs et à la jeunesse.
Prochaine mobilisation : Ce lundi 21 octobre, à 18h, devant le Conseil communal de Liège pour dénoncer les conséquences désastreuses de l’austérité européenne sur les services publics, sur les communes, sur la sécurité sociale,… Une interpellation citoyenne sera portée devant le Conseil communal (Evénement facebook).
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Le PS de Magnette accusé d’être de gauche… On aura tout vu !
La rentrée politique s’est bien passée, merci pour elle ! Tout était bien dans l’ordre, chaque parti traditionnel jouant bien son rôle. C’était musculation & Cie, aucun des partis traditionnels n’ayant intérêt à dire que tous font et vont continuer à faire la même politique. En bons comédiens, ils s’activent l’un contre l’autre sur scène pendant que, une nouvelle fois, les travailleurs et leurs familles n’ont qu’à regarder. Et payer, parce qu’en coulisse, soyez-en sûrs, tous sont unis pour faire quand même payer quelqu’un ; et ce ne sera pas la bourgeoisie.
Par Stéphane Delcros, édito de l’édition d’octobre de Lutte Socialiste
Niveau médiatique, le Mouvement Réformateur n’a pas loupé sa rentrée. Après avoir parlé de ‘‘berlusconisation de la Wallonie’’ concernant le Parti Socialiste et le dossier du rachat des Éditions de L’Avenir par Tecteo début septembre, Charles Michel lançait quelques jours plus tard un ‘‘Anne Demelenne, sors de ce corps !’’ à Paul Magnette qui défendrait des ‘‘idées bolchéviques’’. Pauvre MR qui, malgré sa volonté, ne réussit pas à se faire passer pour le ‘parti principal de la bourgeoisie’, rôle qui a été réquisitionné par le PS pour son propre compte. Alors à défaut de pouvoir réellement se distancer du PS au niveau programmatique, le MR se voit depuis longtemps obligé de lancer de grandes ‘phrases chocs’ qui ne pèsent pas lourd mais peuvent frapper beaucoup d’esprits. Bon, passons le dossier Tecteo : l’opacité et le manque de démocratie dont le PS fait preuve ne sont plus à démontrer. Le MR, d’ailleurs, fait rarement mieux. Le summum des manœuvres rhétoriques du chef de la droite francophone officielle réside évidemment dans la tentative d’assimilation de la secrétaire générale de la FGTB, Demelenne, à un élément de la gauche radicale dont Magnette s’inspirerait. C’est bien sûr ne rien comprendre aux dynamiques des rapports de force et des pressions exercées par la base syndicale sur les dirigeants syndicaux. Et, dans le cas présent, c’est même consciemment les nier.
Ce type de déclarations est bien sûr dans l’intérêt des deux parties : elles permettent au MR de rappeler qu’il est bien de droite et de continuer à essayer de faire croire que le PS est de gauche. Il tente ainsi de pérenniser un soi-disant affrontement gauche-droite et espère que les gens y croiront, malgré l’évidence de plus en plus forte que le PS ne joue plus un rôle progressiste depuis longtemps.
Ce n’est pas autre chose qui est mis en avant au niveau national, avec la N-VA cette fois. C’est dans l’intérêt des deux parties que la N-VA représente ‘la Flandre de droite’ et le PS ‘la Wallonie, la gauche et les syndicats’. Rien de tel que de tenter de rassembler ses troupes face à ‘l’ennemi ultime’. D’autant qu’à la N-VA, on commence à comprendre qu’il ne suffit pas seulement d’être anti-establishment pour attirer des électeurs.
Tout cela plaît évidemment du côté du PS. Tant d’énergie dépensée – et surtout par les autres! – pour faire oublier qu’il mène des politiques néolibérales avec le gouvernement fédéral depuis 1988, pour continuer à faire croire qu’il est de gauche, et est le relais syndical par excellence. Voilà qui plaira évidemment à Magnette qui se voit de plus en plus mis sous pression notamment par les scores plus élevés du PTB dans les sondages. Et ils ont raison de s’inquiéter car, comme l’appel de la FGTB Charleroi-Sud Hainaut le démontre, la possibilité d’un premier pas vers un nouveau pôle de gauche, qui pourrait devenir majeur, est en train d’être discutée.
Car à la base des syndicats, ça grogne depuis un bout de temps. Une base qui est, de loin, bien plus à gauche que Demelenne, par ailleurs membre du PS, et dont beaucoup de militants syndicaux ont souvent le sentiment qu’elle est plus occupée à essayer de trouver un moyen d’adoucir la résistance syndicale là où ils voudraient surtout essayer de garantir les acquis sociaux.
Beaucoup de travailleurs savent que l’on devra passer par un affrontement gauche-droite, mais un vrai, avec un réel instrument politique dans leurs mains. Donc un instrument autre que ces partis – PS, SP.A, CD&V,… – qui se servent du lien privilégié historique avec le syndicat pour étouffer toute contestation et continuer ainsi la politique d’austérité au profit de la bourgeoisie.
Le processus lancé à Charleroi et la brochure qui le prolonge peuvent être un premier pas vers la reconstruction d’un relais politique pour notre classe, orpheline d’un tel outil dans et autour duquel organiser les luttes. Des dizaines de milliers de jeunes, de travailleurs, de chômeurs et de pensionnés n’attendent que ça, et des centaines de milliers d’autres attendent de voir avant de s’enthousiasmer.
Depuis longtemps le PS n’est plus de gauche. Le processus est irréversible. Et depuis longtemps, la classe des travailleurs a besoin d’un nouvel outil politique, large et accessible à tous ceux qui veulent lutter, avec lequel elle pourrait se défendre, résister, et même passer à l’attaque contre un système économique qui, lui aussi, est irréversible.
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Action de protestation contre les néonazis et la violence fasciste
Hier, à Termonde, le procès des militants néonazis du BBET (Bleod-Bodem-Er en Trouw – : Sang-Terre-Honneur et Fidélité, une devise nazie) a été ré-ouvert. Devant le tribunal, une vingtaine de militants antifascistes s’étaient réunis pour protester contre la violence fasciste, à l’initiative de Blokbuster (la campagne antifasciste flamande du PSL) et des Syndicalistes contre le fascisme. Ils ont dénoncé toutes les formes de la violence fasciste, des meurtres de Pavlos Fyssas (en Grèce) et de Clément Meric (en France) aux menaces qui existent en Belgique. Le fait qu’un réseau violent et armé de néonazis ait existé chez nous constitue un sérieux avertissement.
Il nous faut nous organiser et nous mobiliser pour nous assurer que le néo-nazis ne disposent pas d’espace pour répandre leur haine et pour passer à la pratique ouverte de la violence.
Ce procès traine déjà depuis des années, les faits remontent maintenant à près de dix ans tandis que les arrestations se sont produites en 2006. Certains des néo-nazis qui se retrouvent aujourd’hui devant le juge ont pu continuer à être actifs jusqu’à présent dans les milieux d’extrême-droite. Cela permet de très vite clarifier que nous ne pouvons pas compter sur les tribunaux et les procédures judiciaires pour stopper la menace de l’extrême-droite. Rien ne pourra remplacer la mobilisation active et l’organisation de la résistance contre l’extrême-droite autour d’un programme qui s’en prend également au terreau sur lequel elle peut se développer : la politique antisociale.
L’avocat Piet Noë (qui a également déjà agi à titre de conseiller auprès de divers membres du Vlaams Belang) a défendu les néo-nazis et a tenté de minimiser leurs actes, en parlant notamment de ‘‘rudes discussions de comptoir’’. Que des centaines d’armes aient été retrouvées, de même que des plans de projets concrets, et que des camps de formation aient été organisés, il n’en a pas parlé. Il nous semble bien que cela dépasse très largement le cadre de ‘‘discussions de comptoir’’.
La plus grande part de l’attention médiatique a été concentrée sur Abou Jahjah, qui s’est constitué partie civile en tant que personne menacée à l’époque par les projets du BBET. Selon Piet Noë, Abou Jahjah devrait également figurer sur le banc des accusés. Pourquoi quelqu’un qui a été explicitement mentionné comme une cible de la part d’un groupe de militants d’extrême-droite ayant une formation militaire et des armes, cela nous échappe complètement. Mais si Abou Jahjah s’est constitué partie civile, le responsable du Vlaams Belang Filip Dewinter (une autre cible du groupe) n’a pas décidé de faire de même. C’est assez surprenant de la part de cet homme si prompt à chercher l’attention des médias. Serait-ce parce qu’il sait que des gens comme l’accusé Tomas Boutens restent de fidèles soldats pour le Vlaams Belang, que l’on retrouve par exemple systématiquement lors des manifestations du NSV, l’organisation étudiante officieuse du Vlaams Belgang ?