Category: Etudiants de Gauche Actifs

  • Qu’est ce qu’EGA?

    Etudiants de gauche actifs est un cercle qui organise des étudiants anti-capitalistes. Nous voulons discuter des contradictions de ce système et de l’alternative à ce dernier, mais aussi lier ces idées à des actions concrètes. Nous existons au niveau national (Gand, Anvers, Leuven, Bruxelles, Louvain la neuve, Mons, Liège) aussi bien sur les universités que sur les hautes écoles.

    Nous luttons fermement contre le processus de Bologne, qui implique clairement la privatisation de l’enseignement en Europe. Les premières conséquences se font déjà ressentir : hausse du minerval, privatisation des services étudiants et d’entretien des campus, élitisation de l’enseignement…. Nous nous opposons en fait à la privatisation de l’ensemble des services publics et à toutes les attaques néo-libérales appliquées par les différentes bourgeoisies européennes. Ainsi nous avons organisé et mobilisé avec les syndicats pour une Marche des jeunes pour l’emploi, en mars de l’année passée, afin de lutter contre les attaques du gouvernement.

    Nous organisons chaque année des manifestations antifascistes, des campagnes anti-guerre (l’année passée, nous avons mobilisé au niveau national plus de 800 étudiants contre la venue de Bush), des campagnes anti-sexistes, et luttons pour la défense des droits étudiants… Selon nous, seules des luttes généralisées des étudiants et des travailleurs, combatives et organisées démocratiquement pourront maintenir nos acquis et réaliser nos revendications. REJOINS-NOUS !

    Répression de nos camarades gantois : la lutte paie !

    En mars 2005, les associations d’étudiants libéraux (LVSV) et démocrates-chrétiens (CDS) ont lancé une motion de défiance contre EGA dans leur Assemblée Politique et Philosophique (organisme chapeauté par les partis politiques). Les membres d’EGA auraient, selon eux, « violé la liberté d’expression » en protestant contre le Vlaams Belang (anciennement Vlaams Block). La majorité de 2/3 nécessaire à notre expulsion ne fut jamais atteinte. Le discours des deux organisations a peu convaincu. Ce processus démocratique a-t-il mis fin aux attaques contre EGA ? Certainement pas!

    Des responsables de cercles d’étudiants présentèrent à leur tour une motion de défiance devant le conseil d’administration de l’unif. Nous avons alors entamé une campagne massive auprès des étudiants et des professeurs (nationalement et internationalement). Des organisations telles que la Ligue des Droits de l’Homme et les syndicats ont soutenu EGA. Ecrasé par cette pression, le recteur a été contraint de renoncer à notre expulsion. Si d‘autres attaques de ce genre se produisent, nous répliquerons immanquablement avec la majorité des étudiants de notre côté !

    Augmentation du Minerval à Liège

    L’année passée, suite au décret de Bologne, le minerval intermédiaire de l’université de Liège avait été augmenté de 55%. Face à cette attaque contre les droits des étudiants, EGA avait décidé de mener campagne. Afin de rétablir le minerval à son taux initial, EGA a travaillé en collaboration avec le CECAM, un groupe d’étudiants qui s’est organisé pour ce problème.

    Cette campagne s’est terminée avec une occupation du bureau du recteur durant une journée. Cela permit de faire pression et ainsi ramener le minerval à son taux initial. Cette victoire du mouvement étudiant montre une fois de plus que la lutte sociale et la solidarité estudiantine peuvent porter leurs fruits. Cette année, la direction universitaire a décidé de remettre l’augmentation le minerval intermédiaire. Bien sûr, EGA et le SAEL (le « syndicat » issu des luttes de l’année passée) ont décidé de lutter à nouveau contre cette augmentation scandaleuse qui renforce l’élitisme financier. Nous avons déjà commencé le travail d’information, étape indispensable pour organiser la défense estudiantine.

  • Des études supérieures: bientôt accessibles qu’à une minorité privilégiée?

    Depuis quelques années, une vague d’attaques s’abat progressivement sur notre enseignement. L’idée c’est que l’enseignement est un produit potentiellement fructueux pour le marché, c’est à dire que pour une éducation de qualité, il faut payer. De plus, beaucoup de facultés, intéressantes pour le marché, seront calquées à la demande des entreprises de sorte que plus rien ne restera de l’apprentissage général de la matière, juste une qualification pour travailler dans l’une ou l’autre multinationale.

    Sven De Deken

    Cette idée n’est pas nouvelle, mais les mouvements étudiants (combatifs), ont toujours réussi à l’éviter. Aujourd’hui, les représentants officiels des étudiants ( comme pas exemple la Fédération des Etudiants Francophones) ne préfèrent pas mettre en danger leur carrière au ministère de l’enseignement, et donc préfèrent des mouvements ludiques et sans suite, aux mouvements combatifs.

    Jusqu’à la fin des années ’60, l’enseignement supérieur a toujours été un environnement élitiste par excellence et il n’était surtout pas question d’accès démocratique. Sous l’influence des mouvements combatifs dans les années ’60, de la croissance économique (qui créait une nécessité d’un plus grand nombre de diplômés), et de l’existence des états staliniens, la bourgeoisie fut obligée de faire des concessions. Durant cette période, la sécurité sociale, les soins de santé, les allocations de chômage, les pensions, les allocations familiales,… étaient introduits tout comme l’accès à l’enseignement supérieur s’offraient aux enfants de la classe ouvrière. Mais vers la fin des années ’70, la bourgeoisie a repris une position offensive, et les premières privatisations étaient imposées.

    Tous ces investissements pour l’éducation représentaient évidemment un coût important sur le budget de l’Etat. Ainsi, les dépenses sont passées de 3,2% du PNB (produit national brut) en 1960 à plus de 7% dans les années ’70!

    Après la chute du mur de Berlin, c’était comme si aucune alternative au capitalisme n’existait plus, ou n’aurait plus pu exister. La bourgeoisie s’est lancée dans une énorme offensive idéologique, dans laquelle le capitalisme est dépeint comme le seul système économique viable. En 1989, la TRE (une mystérieuse organisation qui défend les intérêts des grandes entreprises en Europe), a publié un rapport recommandant une réforme approfondie pour l’enseignement supérieur en faveur de la bourgeoisie européenne.

    La proposition a été reprise dans le décret de Bologne en 1999, et fut alors connue de tous. Bologne a pour objectif de privatiser l’enseignement supérieur en Europe et de le réformer en un système d’éducation qui prémache des travailleurs bons pour le marché du travail. On veut limiter la durée de l’enseignement supérieur en le subdivisant : d’une part 3 ans de cours de bases (bachelor), et d’autre part 1 ou 2 ans de perfectionnement (master). L’idée serait, à long terme, de fournir une masse d’étudiants ne possédant qu’un diplôme bachelor et de réserver le diplôme master à une élite. Bologne crée un enseignement à deux vitesses (tel qu’il est aux Etats-Unis), c’est à dire des universités divisées: il y aura d’un côté les universités dites “pôle d’excellence” les plus chères et les plus demandées, et de l’autre, les universités poubelles dans lesquelles se retrouveront tous les étudiants qui ne peuvent se payer autre chose…Bologne s’est déjà annoncée, avec la privatisation de nombreux services étudiants sur l’université, comme notamment les kots étudiants ou encore les restaurants…et ces privatisations ne vont que s’accélérer dans les périodes à venir. L’étudiant sera stimulé pour partir étudier à l’étranger, mais devra le faire par ses propres moyens, de plus, les bourses vont se transformer en prêts qu’il devra rembourser à la fin de ses études. Ca signifie, que dès que les étudiants entreront dans la vie active, ils seront déjà fortement endettés.

    Les conséquences de l’augmentation du prix des études sont déjà claires : Plus de la moitié des étudiants travaillent déjà durant leur année académique afin de payer leurs études. En Angleterre, où la privatisation de l’enseignement est déjà plus avancée, on voit beaucoup de filles qui se prostituent pour payer leurs études et cette situation gagne d’autres pays dont la Belgique.Le coût des études a augmenté entre 1986 et 1999 de 40% à 60%, sans tenir compte de l’inflation. Les budgets consacrés à l’enseignement, eux, sont constamment en baisse. Aujourd’hui, le gouvernement flamand consacre moins de 5 % du PRB (produit régional brut) à l’enseignement, alors que dans les années ’70, la somme représentait plus de 7% du PRB.

    A l’université de Louvain, les conséquences du décret de Bologne se font sentir: cette année académique, les étudiants non-EEES (EEES= pays d’Europe + 15 autres pays) devront payer 5000 euros de minerval au lieu de 505 euros. Il y existe une exception pour les 72 pays les plus pauvres du monde, on accepte alors l’étudiant pour 505 euros s’il écrit une lettre de motivation acceptée par les autorités.

    L’université s’attaque à un petit groupe de personnes, pour le moment, et peu de gens sont au courant de l’existence de cette attaque, et à terme ce sont tous les étudiants qui la subiront (le minerval de 5000 euros vaudra pour tous). Il est dans l’intérêt de tous de combattre la destruction de l’enseignement et de son accessibilité. Les représentants officiels étudiants ne représentent que leur ambition, nous invitons tous les étudiants combatifs à s’organiser et à rejoindre les Etudiants de Gauche Actifs pour ensemble lutter pour un enseignement démocratique, gratuit, et accessible à tous!

  • Le gouvernement veut economiser… sur notre avenir!

    Depuis l’été passé, le gouvernement et le patronat préparent un véritable carnage social. Pour faire travailler les gens plus longtemps et plus durement, ainsi que pour revoir encore à la baisse les salaires, ils doivent s’attaquer à la sécurité sociale.Le gouvernement veut mener une politique d’austérité, ce qui implique des coupes dans les pensions, la suppression d’allocations de chômage et la privatisation de tous les services qui peuvent nous être utiles (La Poste, SNCB, l’enseignement…).

    Marijke Decamps

    Jusqu’à présent, ces attaques ont commencé notamment avec la chasse aux chômeurs qui a déjà remporté ses premiers trophées. Mais à chaque fois que se profile la menace d’un mouvement ouvrier plus large, comme les mobilisations sur les accords interprofessionnels, le gouvernement n’ose pas se mouiller et postpose ses attaques. Cela s’est vu lors du vaudeville communautaire dans lequel il s’était empêtré avec le dossier BHV. La récession pointant son nez, le patronat a appelé son gouvernement à faire une trêve pour BHV pour qu’il se consacre à des problèmes économiques plus importants, à savoir le contrôle du budget de fin octobre, et le débat des fins de carrière. En clair : « Nous devons drastiquement et au plus vite casser le niveau de vie des travailleurs et des jeunes, car nous sommes en retard sur les pays voisins. » Nous vivons dans un système fait de crises économiques et de surproduction toujours plus profondes et, depuis 20 ans, les mêmes attaques néolibérales sont entreprises pour faire des économies. La sécurité sociale impossible à payer. Pensions aux oubliettes ?« L’Etat manque d’argent. » Cela est ressassé sans cesse pour justifier la politique néolibérale.

    Le gouvernement parle souvent de déficit imminent dans la sécurité sociale, mais alors qu’il y a effectivement eu déficit l’année passée, il y a presque toujours eu excédent les années précédentes. Où est passé cet argent ? Pourquoi les retraites sont-elles impossibles à payer ? La vérité, c’est que ces excédents ont été utilisés pour rembourser la dette de l’État (et à gonfler les profits des grandes banques) et pour financer la baisse des charges patronales et autres cadeaux aux grosses entreprises.

    Nos retraites comptent pourtant déjà parmi les plus faibles en Europe ! Ceci aide à comprendre comment tant de chômeurs et de prépensionnés sont laissés sur le tapis après avoir épargné pour leurs pensions, et pourquoi le gouvernement n’a jamais mis la différence. Qui sont donc les grands coupables ? Les travailleurs qui, après les licenciements massifs et un plan d’économie sur la prépension, ont été éconduits ou mis au chômage ; ou bien les grandes multinationales comme Ford ou Volkswagen qui veulent assurer leurs bénéfices en sabrant dans l’emploi et en durcissant les conditions de travail des travailleurs ?

    Recherchons une réponse au néolibéralisme

    Il est temps qu’une politique véritablement courageuse ose remettre en question le capitalisme et propose une économie démocratiquement planifiée pour remplacer un système qui, progressivement, apporte la pauvreté, le chômage et la misère complète à toujours plus de gens. Et ceci est d’autant plus nécessaire qu’à l’heure actuelle, en Belgique, plus de 600.000 personnes sont sans emploi, alors que la plupart des autres croulent littéralement sous une charge excessive de travail.

    On appelle ça des maladies de prospérité. Ce gouvernement du patronat, quel que soit le masque qu’il revête, n’hésitera pas une seconde à attaquer nos conditions de vie. La seule chose qu’il craint (et il a bien raison !), c’ est un mouvement unifié des travailleurs et des jeunes remettant en question cette politique néolibérale et recherchant une alternative socialiste. C’est donc ce que nous allons construire !

  • Les dessous cachés de l’ULB

    Cette journée portes ouvertes (16 septembre 05) signifie pour les autorités de l’Université Libre de Bruxelles, l’occasion de couvrir de paillettes son université de futures élites, classée parmi les 15 premières d’Europe. Afin de conserver son titre de prestige, la direction n’hésite pas à appliquer une politique d’austérité face à ses étudiants.

    Laure Miège

    Etudiants, travailleurs : Luttons ensemble contre la casse de nos acquis !

    De nombreux exemples historiques sont là pour nous montrer que quelque soit la force que peut représenter un mouvement étudiant, il ne peut aboutir à des améliorations substancielles s’il reste cantonné à son propre champ de vision. Si la jeunesse constitue bel et bien un « réservoir de forces vives », l’histoire nous montre aussi qu’elle n’est rien sans le mouvement ouvrier.

    En mai’68, les organisations marxistes révolutionnaires sont à la pointe du mouvement étudiant, mais n’ont qu’une faible implantation dans la classe ouvrière. D’autre part, les staliniens (PCF, CGT), fortement implantés sur les lieux de travail, font tout pour dénigrer la lutte des étudiants : «Ces faux révolutionnaires doivent être énergiquement démasqués car ils servent les intérêts du pouvoir gaulliste et des grands monopoles capitalistes.» (…). L’absence de jonction entre la lutte des étudiants et les ouvriers en grève mènera à la défaite d’un mouvement révolutionnaire grandiose.

    Seuls les travailleurs, de par la position économique qu’ils occupent dans la société capitaliste, ont la force d’arracher des acquis à la bourgeoisie. Les dernières grèves de lycéens en France au printemps 2005 ont remis à l’avant-plan cette leçon essentielle : les revendications du mouvement étudiant ne peuvent se concrétiser que si celles-ci convergent dans une lutte commune avec les travailleurs. Pour cela, il faut une organisation révolutionnaire intervenant dans ces luttes avec son programme. EGA pense que le MAS-LSP est cette organisation révolutionnaire, et invite tous les étudiants à y jouer un rôle actif.

    Cédric Gérôme

    On assiste depuis quelques années à la privatisation de tous les services sur le campus (restaurants universitaires, kots étudiants, foyer, services de nettoyage,…) et ce, au détriment de la qualité, de l’accessibilité de ses services (qui sont inévitablement plus chers) et des conditions de travail de ceux qui les fournissent. De la même façon, toutes les infrastructures pour les étudiants sont mal gérées ou reprises par la direction pour être vendues au privé. C‘est le cas notamment du foyer, qui était un lieu public dans lequel les étudiants pouvaient venir discuter, se détendre, discuter, sans pour autant consommer, et où étaient employés des étudiants. Ce foyer s’est vu être vendu au privé sans aucune concertation étudiante. L’université se refuse également de fournir des locaux aux cercles étudiants pour qu’ils puissent se réunir, entreposer du matériel… Autre exemple : en juin 05, lors de la fin de session d’examens, les étudiants n’ont pu pendant toute une période accéder de 17h à 22h à la bibliothèque pour cause de canicule. En réalité les autorités de l’université n’investissent pas dans des choses qui pourraient être utiles aux étudiants et au personnel tel que l’air conditionné, afin de permettre à tous d’avoir un endroit pour travailler au calme et au frais. Il en va de même pour les valves (ou une partie des informations) de certaines facultés qui ne sont, aujourd’hui, plus accessibles sur papier dans les couloirs de la faculté, mais accessibles uniquement sur Internet, ce qui pénalise un bon nombre d’étudiants. De plus, nombreux sont les bâtiments, les salles de laboratoires techniques délabrées, qui ne préoccupent pas la direction, et qui amputent sur le travail des chercheurs et des étudiants.

    En parallèle de ce manque crucial d’investissements en faveur des étudiants et du personnel, par contre, là où on peut voir des sommes certainement mirobolantes être jetées, c’est dans les travaux qui servent à embellir les bâtiments dans lesquels se trouvent les commerces et restaurants privés.

    Le processus de Bologne, que nous combattons fermement, rentre dans toute cette logique. Il implique à terme une privatisation de l’enseignement, à savoir la main mise des entreprises sur les facultés, qui décideront à leur gré de supprimer ou d’ajouter des cours en fonction de la demande du marché. De même, les facultés qui ne seront pas intéressantes pour les entreprises (comme les facultés de lettre, de sport..) seront jetées aux oubliettes, concentrées dans une seule université pour tout le pays, ou encore refourguées à des écoles privées.

    C’est ainsi que l’année passée, en mars, les étudiants de l’ISEPK (faculté d’éducation physique et de kinésithérapie), ont appris que l’ULB comptait les délocaliser pour 2007 à Erasme, sans que rien ne leur soit expliqué, alors que le site n’est pas du tout adapté pour les accueillir.

    Dans son projet, la direction compte également raser le hall sportif pour en faire un nouvel auditoire. C’est une attaque qui touchera tous les étudiants de l’ULB puisque cette salle est utilisée et ouverte à tous les étudiants toute la journée.

    En plus de tout cela, Bologne, cette harmonisation européenne de l’enseignement (ou plutôt concurrence des universités au niveau européen) signifie une augmentation du prix du minerval (en Angleterre et aux Pays-Bas, le minerval atteint déjà les 4000 euros). Cela donnera au bout du compte un enseignement à deux vitesses, avec d’une part les universités et écoles de prestige (telle que se veut l’être l’ULB) et de l’autre les unifs et écoles poubelles dont le diplôme aura une moindre valeur sur le marché de l’emploi et sera réservé à ceux qui n’ont pas les moyens d’accéder à mieux…

    Cette année, l’ULB double (après de fausses promesses) son minerval intermédiaire, ce qui ne sera pas sans conséquences pour les étudiants qui y avaient droit, et le minerval plein augmente chaque année d’une dizaine d’euros pour faire passer la pilule sans contestation. L’accès aux études devient de plus en plus difficile pour qui n’a pas énormément d’argent. Chaque année, le nombre d’étudiants devant travailler durant l’année afin de payer leurs études augmente (pour le moment ça concerne plus de 60% des étudiants).

    L’année passée, notre cercle (tractant contre le processus de Bologne en parallèle à toute la propagande hypocrite de la direction) avait déjà été interdit de faire un stand et de militer politiquement. Il s’agissait déjà à cette époque d’une atteinte au droit à la libre expression et d’une peur de la part des autorités, de voir des étudiants mettre à jour le vrai visage du processus mis en route par l’Union Européenne et appliqué par l’ULB.

    De même que nous dénonçons la reprise délibérée des acquis pour lesquels les étudiants se sont battus en ’68. Non seulement la liberté d’expression nous est due, mais l’université n’a pas hésité l’année passée à envoyer à 3 reprises les forces de police contre ses étudiants, alors que l’interdiction de toute présence policière sur le campus avait aussi été une revendication obtenue par les mouvements de ’68 !

    Il va sans dire que l’accessibilité à des services publics pour les étudiants et un enseignement de qualité pour tous, est une revendication à remettre à l’ordre du jour et pour laquelle notre cercle veut se battre fermement.

    Les travailleurs qui permettent à notre université de fonctionner sont également attaqués : que cela soit dans leurs conditions de travail (essentiellement pour le personnel qui a été vendu à des firmes privées) ou dans leur assurance à une pension sûre. Ainsi, nous revendiquons la reprise de tous les services (maintenant privatisés par l’université) par l’ULB, sous contrôle du personnel et des étudiants, ainsi que le droit à une pension décente pour tous.

  • Anvers: arrêtez la censure!

    A l’Université d’Anvers (UA) nous n’avons pas la possibilité de mettre des affiches, ni d’occuper, ou rarement, un local pour un meeting, et plusieurs fois la police a été appelée pendant qu’on diffu-sait des tracts à l’université. Le 10 mars, la police est en plus inter-venue massivement pendant un débat avec Filip Dewinter (Vlaams Belang).

    Jan Vlegels

    Un groupe d’immigrés s’était vu refuser l’entrée de la salle quand 12 combis stoppèrent sou-dainement à l’entrée. 30 policiers envahirent la salle, et ils avaient été jusqu’à faire venir un hélicop-tère. Nos camarades présents protestaient. Plus tard le soir – après un film contre le sexisme, organisé par ALS/EGA – j’ai été arrêté sans aucune raison directe. La police refusait même de faire un PV de mon arrestation. Et maintenant l’UA utilise cet incident comme argument pour ne plus donner à ALS/EGA des salles de meeting. Dans le même temps, une militante a été récemment menacée d’être expulsée de sa Haute Ecole Anvers si elle n’arrê-tait pas son activité politique!

    A côté de notre opposition à la politique d’enseignement en Bel-gique et des discussions menées sur la nécessité d’une société socialiste, nous sommes obligés de faire des campagnes pour la conservation des droits démocra-tiques, comme la possibilité pour les étudiants de s’organiser contre ce que la bourgeoisie et ses serviteurs au gouvernement veulent faire avec l’enseignement. En fait, ALS/EGA doit à Anvers reconquérir les droits qui ont été acquis par les étudiants et les tra-vailleurs dans la période suivant mai ’68.

    Nous menons depuis à peu près un an une campagne pour plus de droits démocratiques et contre la répression. Grâce, entre autre, à la pétition pour reconnaître ALS/EGA, nous avons constaté que nous avons au moins le soutien passif de la majorité des étu-diants quand nous nous pronon-çons contre la création des univer-sités élitistes. Cette campagne et la croissance de ALS/EGA ont permis de diminuer le harcèle-ment policier pendant nos activi-tés. A la Haute Ecole d’Anvers, nous avons lancé une forte cam-pagne pour le droit de s’organiser en opposition à la politique de la direction.

  • Gand: la droite veut exclure EGA

    En mars, une motion d’exclusion d’ALS/EGA a été discutée à l’Université de Gand. L’initiative était prise par le LVSV (libéral) et le CDS (chrétien-démocrate), avec le soutien de quelques chefs de service de l’université. Après la grande manifestation anti-NSV que nous avons organisé en dé-cembre, on voulait s’en prendre à notre antifascisme conséquent. La motion n’a finalement pas obtenu une majorité mais, évidemment, d’autres attaques vont suivre.

    Simon Van HaerenLa raison officielle pour nous exclure était que nous « empêch-ons » les activités d’autres orga-nisations parce que nous appelons toujours à des actions de protes-tation quand des orateurs du Vlaams Belang sont invités. L’organisation d ‘actions contre le racisme est, selon ces démocrates auto-déclarés, autant de viola-tions des droits de l’homme… D’autres « arguments » ont été donnés, comme le collage sur les bâtiments universitaires ou les campagnes menées dans les bâti-ments universitaires.

    A l’université d’Anvers la police est intervenue en force dans un débat avec, entre autre, Filip Dewinter. Un membre d’ALS/EGA a été arrêté. A l’Ecole Supérieure d’Anvers, nous avons reçu l’inter-diction de mettre des affiches.

    Ces tentatives de réduire ALS/EGA au silence, de nous crimina-liser ou de limiter notre fonction-nement ne viennent pas par coïncidence: ce sont des pas pré-paratoires à une offensive néo-libérale dans l’enseignement. La résistance massive des étudiants des écoles supérieures en Wallonie cette année et les protestations massives des lycéens en France montrent comment les étudiants peuvent se radicaliser très rapidement et comment la volonté d’action peut croître. Les recteurs des universités comprennent très bien le rôle crucial que ALS/EGA peut jouer dans la construction et la direction d’un mouvement étu-diant. En soi c’est donc un signe de notre bon travail que de voir ALS/EGA à la première place sur les listes noires des rectorats!

  • Nouvelles élections à l’université de Liège

    Le 8 mars ont eut lieu à l’université de Liège des élections pour renouveler la représentation étudiante. Le seuil de participation (fixé à 20%) n’ayant pas été atteint, de nouvelles élections auront lieu ce 13 avril.

    Simon Hupkens

    Lors de la précédente campagne, une liste large présentée par le SAEL (syndicat autonome des étudiants liégeois) avait été constituée. Tranchant avec les méthodes habituelles de la bureaucratie étudiante, cette liste se présentait avec un programme fouillé et progressiste et a mené une campagne jamais vue sur l’ULg, allant à la rencontre des étudiants et suscitant le débat.

    Le groupe d’EGA sur l’ULg, partie prenante de cette initiative depuis le départ, a soutenu cette liste aux élections et y a présenté des candidats. Face à cette campagne, la représentation étudiante traditionnelle n’a pu opposer que quelques listes réactionnaires au programme plus que minimal.

    Plutôt que d’entamer le débat sur le programme, ces étudiants se sont bornés à attaquer le SAEL sur la participation de notre groupe, dans la plus belle tradition de l’anticommunisme primaire.

    Cette campagne frisant la désinformation et dénuée de contenu politique, couplée à une attitude très désinvolte de la part de l’administration académique dans l’organisation de ces élections a sans doute joué un rôle important dans le peu de participation des étudiants au scrutin (19,34% au lieu des 20% requis).

    La médiocrité des attaques dont ont été victime le SAEL et EGA montre l’importance d’une structure large et combative mettant en avant un véritable programme social pour les étudiants.

    Notre groupe à Liège continuera donc de soutenir le SAEL lors des prochaines élections en mettant en avant autant que possible une optique anticapitaliste car nous pensons que la lutte pour un enseignement démocratique et accessible à tous est liée à la lutte pour une société socialiste.

  • Les infrastructures sportives de l’ULB menacées par la direction!

    Interview d’Alby, étudiant en éducation physique.

    Pierre et Gégé.Au début du mois de mars, les étudiants d’ISEPK (faculté d’éducation physique et de kinésithérapie) ont appris que l’ULB comptait les délocaliser pour 2007 à Erasme. C’est la seule information qui nous a été fournie dans un premier temps. Tous les étudiants se posaient des questions car le site d’Erasme n’est pas du tout adapté pour nous accueillir. Par exemple, il n’y a pas de locaux de sport et tout le monde se demande où est-ce que nous allons pouvoir faire du sport. De plus, les auditoires et les locaux sont déjà en saturation. Ils veulent nous y caser en plus des horaires déjà prévus, ce qui est une pure folie. Rien ne nous a été expliqué officiellement, on se demande vraiment ce qu’on va devenir et il semble que l’ULB n’en ait vraiment rien à foutre.

    EGA : -Peux-tu nous expliquer en quelques mots ce qui s’est récemment passé dans la faculté d’ISEPK ?

    Alby : Au début du mois de mars, les étudiants d’ISEPK (faculté d’éducation physique et de kinésithérapie) ont appris que l’ULB comptait les délocaliser pour 2007 à Erasme. C’est la seule information qui nous a été fournie dans un premier temps. Tous les étudiants se posaient des questions car le site d’Erasme n’est pas du tout adapté pour nous accueillir. Par exemple, il n’y a pas de locaux de sport et tout le monde se demande où est-ce que nous allons pouvoir faire du sport. De plus, les auditoires et les locaux sont déjà en saturation. Ils veulent nous y caser en plus des horaires déjà prévus, ce qui est une pure folie. Rien ne nous a été expliqué officiellement, on se demande vraiment ce qu’on va devenir et il semble que l’ULB n’en ait vraiment rien à foutre.

    Un autre problème est que dans son projet, la direction compte également raser le hall sportif pour en faire un nouvel auditoire. C’est une décision qui risque de toucher tous les étudiants de l’ULB car cette salle est tout le temps utilisé et ouverte à tous les étudiants toute la journée.

    EGA : -Comment avez-vous appris ce projet ?

    Alby : Nous l’avons appris jeudi passé du fait qu’il y a eu une fuite qui est arrivée jusqu’au conseil facultaire, où le projet a donc été dévoilé au grand jour. Nous n’avions cependant que très peu d’informations concrètes sur les détails du projet.

    EGA :-Quel impact penses-tu que cela puisse avoir au niveau social et financier sur les étudiants, et sur leurs conditions d’étude ?

    Alby : Je pense que ce qui se cache derrière ce projet est le fait que la faculté ISEPK coûté trop chère à l’université. Pour exemple, pour certains cours, il arrive que nous ayons un prof d’athlétisme pour 8 ou 10 étudiants. Cela revient évidemment plus cher que les cours qui sont donnés par un prof dans un auditoire de 200 ou 300 étudiants. L’ULB veut donc faire des économies, mais cela au détriment de la qualité de notre enseignement. J’estime qu’à partir du moment où les étudiants paient un minerval de 700 euros, la moindre des choses est qu’ils aient droit à un enseignement de bonne qualité. Il est pourtant clair que les mesures qui vont être appliquées vont dans le sens contraire. On va priver de distractions sportives non seulement les étudiants de notre faculté, mais en réalité tous les étudiants de l’université. Sans compter que des gens de l’extérieur utilisent également ces infrastructures sportives. Par exemple, le hall de sport accueille chaque mercredi 200 enfants à qui nous donnons cours. Si le hall est rasé, non seulement ces enfants n’y auront plus accès, mais en plus, nous perdrons un acquis supplémentaire, dans le sens que le fait de donner cours à des enfants nous permettaient d’avoir un petit job rémunéré sur le site même de l’université. Ce ne sera plus le cas.

    EGA : -Quel est l’état du matériel de sport aujourd’hui ?

    Alby : La salle n’est pas très neuve, ce n’est pas le grand luxe mais nous ne pouvons pas nous plaindre. Par contre, s’il n’y a plus de hall de sport, tout ce que la direction est capable de nous répondre, c’est qu’ « on aura qu’à aller à l’ADEPS à Auderghem ». Ce qu’ils ne nous disent pas, c’est que le site d’Auderghem se trouve à 1h30 en transport en commun à partir d’Erasme, et qu’il n’y a pas de station de métro pour y arriver. Vous vous imaginez faire systématiquement l’aller-retour Erasme-Auderghem à chaque fois que l’on a cours de sport ? C’est impensable.

    EGA : -Comment ces décisions sont vécues chez les étudiants et les professeurs ?

    Alby : Le sentiment général est que le fait, en soi, d’aller à Erasme ne serait pas une mauvaise chose si dumoins il y avait les moyens financiers et les infrastructures nécessaires pour que cela puisse se faire dans de bonnes conditions. Je connais à la VUB des étudiants en éducation physique. Ils sont beaucoup mieux lotis (piscine, piste d’athlétisme, …). Ca prouve qu’avoir de bons équipements est quelque chose de réaliste. Cependant, je pense qu’à terme, les étudiants des autres universités seront victimes de la même politique. Je ne l’espère pas pour eux mais je crains fort que c’est ce qui risque d’arriver. Toutes les décisions prises par la direction de l’ULB ces dernières années n’ont rien apporté de bon aux étudiants. Encore dernièrement, ils ont voulu réintroduire le numérus clausus chez les kinés…

    EGA : -Que penses-tu du mouvement qui vient de s’enclencher ?

    Alby : Je pense que c’est très positif, ça montre que beaucoup de gens sont conscients du danger. Un autre point que j’estime important, c’est que, si ce sont les profs qui ont entamé le mouvement, tout de suite une solidarité s’est crée entre les profs et les élèves. Il est clair que si l’ULB n’est pas décidée à changer d’optique, il faudra continuer le mouvement et surtout l’élargir et mobiliser davantage.

    EGA : -As-tu encore quelque chose à ajouter ?

    Alby : Oui. Je pense que le sport est un facteur socio-culturel important, et que c’est particulièrement déplorable, pour une université qui se dit « libre », de vouloir nous l’enlever. Pour moi, « libre » ne rime pas avec…libéral.


    Pour EGA, il est clair, que cette nouvelle attaque sur les infrastructures sportives et toute la faculté de l’ISEPK se retrouve dans le cadre de l’élitisation de l’enseignement supérieur. Le processus de Bologne vise (et on a déjà pu entendre de nombreuses fois le recteur Demarret en vanter les mérites) à instaurer la compétition entre les différentes universités d’Europe, et ainsi, créer des pôles d’excellence, universités de référence, d’élites, très coûteuses et dans lesquelles se retrouveront uniquement les cours les plus demandés et les plus intéressants sur le marché du travail.

    On peut déjà imaginer avec cette mesure, qu’à terme, l’ULB, pour se débarrasser définitivement de cette faculté qui ne l’intéresse pas, la fusionnera avec la Haute Ecole pratiquant le même enseignement, et se trouvant, comme par hasard, juste à côté d’Erasme. C’est malheureusement le début de toute une série de mesures offensives que l’on prévoit sur toutes les facultés « trop peu rentables », contre lesquelles il va falloir se battre vigoureusement. Pour empêcher l’application de ces mesures d’austérité et surtout pour préserver ou arracher les acquis que nous sommes en train de perdre sur l’université, la seule solution est de s’organiser pour lutter, étudiants, travailleurs, et professeurs ensembles. Pour que les étudiants de l’ISEPK n’essuient pas un échec, il est fondamental d’élargir le mouvement un maximum, vers toute la population de l’université, et de faire un lien clair avec toutes les attaques que mène actuellement la direction de l’ULB sur nos acquis (privatisation des services sur le campus, fermetures des infrastructures pour les étudiants, augmentation du minerval intermédiaire, limitation d’accès à la bibliothèque, envoie des forces de l’ordre sur les étudiants…) !

    EGA est pour un refinancement massif de l’enseignement à tous les niveaux et s’oppose bien évidemment à son élitisation. Nous sommes pour un enseignement gratuit, de qualité et accessibles à tous. Mais c’est seulement par la lutte que nous pourrons imposer aux élites dirigeantes l’enseignement démocratique auquel nous avons le droit.

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